[0001] L'invention concerne une tôle d'acier galvanisé allié résistant à la fois au poudrage
et à l'écaillage.
[0002] L'invention concerne des procédés de fabrication de cette tôle d'acier galvanisé
allié dans lequel, après trempé d'une tôle d'acier dans un bain de galvanisation,
on effectue un traitement thermique de la tôle d'acier galvanisée pour réaliser une
alliation zinc-fer entre la couche de galvanisation à base de zinc et son substrat
à base de fer.
[0003] L'invention porte plus particulièrement sur le traitement thermique d'alliation.
[0004] Pour obtenir une alliation complète du zinc de galvanisation avec le substrat, les
conditions thermiques du traitement d'alliation à appliquer dépendent de nombreux
paramètres, parmi lesquels :
- la composition de l'acier du substrat, notamment les teneurs en P, Si, Ti ou Nb ;
- la température et la composition du bain de galvanisation, notamment la teneur en
aluminium ;
- la température de la tôle d'acier au moment de l'immersion dans le bain et l'épaisseur
du revêtement de galvanisation en sortie de bain après essorage.
[0005] La structure du revêtement galvanisé allié obtenu par ce type de procédé est généralement
stratifiée en plusieurs sous-couches superposées de phases différentes d'alliage fer-zinc,
plus riches en zinc auprès de la surface, plus riches en fer auprès de l'interface
substrat-revêtement.
[0006] Le revêtement galvanisé allié obtenu, considéré dans l'ensemble de son épaisseur,
présente généralement une teneur moyenne en fer comprise entre 8 et 14%.
[0007] Du substrat vers la surface, on peut ainsi trouver les sous-couches suivantes : une
phase gamma (Γ), plusieurs phases delta (δ dite « compacte » et δ une phase dzéta
(ζ).
[0008] Si l'alliation était incomplète, on trouverait encore, en surface de revêtement,
de la phase éta (η) correspondant à du revêtement initial de galvanisation non allié
au fer.
[0009] La micro-dureté « Vickers » des principales phases considérées est la suivante :
phase Γ: 505 - phase δ : 353 - phase ζ : 208.
[0010] Pour les besoins de l'industrie, on cherche à produire des tôles galvanisées alliées
très résistantes à la fois au poudrage et à l'écaillage.
[0011] Poudrage et écaillage sont des dégradations mécaniques du revêtement qu'on observe
généralement sous l'effet de contraintes appliquées à la tôle dans des opérations
d'emboutissage des tôles.
[0012] Le poudrage se produit par fissuration dans l'épaisseur-même du revêtement, notamment
sous l'effet de contraintes de compression dans la zone du serre-flan de la machine
d'emboutissage.
[0013] L'écaillage se produit plutôt par fissuration à l'interface revêtement-substrat sous
l'effet de contraintes de cisaillement.
[0014] Ces deux objectifs de résistance au poudrage et à l'écaillage entraînent des contraintes
contradictoires au niveau du traitement thermique d'alliation.
[0015] En effet, pour éviter le poudrage, il est nécessaire de limiter la formation des
phases Γ et δ « compacte » qui sont les phases les plus dures et les plus cassantes
du revêtement (la phase δ « compacte » étant en outre micro-cristallisée), ce qui
conduit globalement à maintenir la température et la durée du traitement thermique
d'alliation à des valeurs suffisamment faibles pour limiter la teneur moyenne en fer
du revêtement ; mais, dans ces conditions d'alliation, il risque de subsister de la
phase ζ en surface du revêtement.
[0016] Au contraire, pour éviter l'écaillage, il est nécessaire d'effectuer le traitement
thermique d'alliation dans des conditions de température et de durée suffisamment
élevées pour éliminer en surface du revêtement la phase ζ qui possède un coefficient
de frottement élevé responsable du risque d'écaillage.
[0017] Mais, dans ces conditions d'alliation, on obtient alors des revêtements riches en
fer comprenant des sous-couches épaisses de phases Γ et δ « compacte » qui provoquent
des risques de poudrage.
[0018] Les inconvénients de la présence de phase ζ sont plus importants sur les nuances
d'acier à basse teneur en carbone dits « ULC » (Ultra Low Carbon en langue anglaise)
; en effet, sur ces nuances, les revêtements galvanisés ou galvanisés alliés présentent
en effet une moins bonne adhérence, ce qui augmente les risques d'écaillage à cet
interface sous l'effet de contraintes de cisaillement transmises par la phase ζ superficielle.
[0019] On appelle nuance d'acier à basse teneur en carbone soit un acier contenant moins
5.10
-3 % en poids de carbone, soit un acier présentant une teneur en carbone supérieure
mais dont une partie importante est piégée par des éléments d'addition comme le titane
et/ou le niobium.
[0020] L'invention a pour but de fournir une tôle d'acier galvanisée alliée présentant à
la fois une bonne résistance au poudrage et à l'écaillage, en particulier sans phase
ζ en surface et avec des phases dures et cassantes, notamment Γ, d'épaisseur minimisée.
[0021] Les documents JP 06 0881912 A et JP 04 013855 de la Société NISSHIN STEEL décrivent
un procédé de fabrication d'une tôle galvanisée alliée par alliation d'une tôle galvanisée
comprenant une seule étape de traitement thermique d'alliation ; la température maximale
du traitement thermique est comprise entre 450°C et 500°C et la durée de maintien
à cette température est inférieure à 1 minute.
[0022] Selon ces documents, on obtient une couche galvanisée complètement alliée, c'est
à dire sans phase η, mais aussi sans phase ζ et qui présente également une phase Γ
d'épaisseur minimisée (≤ 0,5 µm).
[0023] Selon ces documents, l'alliage de fer et de zinc qui forme l'essentiel de la couche
galvanisée alliée obtenue contient également :
- d'une manière classique, moins de 0,5% en poids d'aluminium ;
- de 0,1 à 0,5% en poids de chrome pour JP 06 0881912 A, de 0,02 à 1% en poids de nickel
pour JP 04 013855 A.
[0024] Les bains de galvanisation contiennent généralement de l'aluminium pour contrôler
l'alliation du revêtement au sein même du bain ; il est donc tout à fait classique
de retrouver de l'aluminium (≤ 0,5%) dans la couche galvanisée alliée ; la teneur
en aluminium dans la couche est classiquement de l'ordre de 0,2 %.
[0025] A l'inverse, la présence, dans la couche galvanisée alliée, de chrome ou de nickel
dans les proportions indiquées ci-dessus n'est pas du tout classique ; la présence
de ces éléments dans le bain de galvanisation entraîne la formation de mattes de fond
qui sont particulièrement gênantes en exploitation en continu.
[0026] L'invention a pour but de fournir une tôle d'acier galvanisée alliée présentant à
la fois une bonne résistance au poudrage et à l'écaillage.
[0027] L'invention a également pour but de limiter la formation de mattes de fond pendant
l'étape de galvanisation.
[0028] A cet effet, l'invention a pour objet un procédé un procédé de fabrication d'une
tôle d'acier emboutissable sans intersticiel revêtue d'une couche galvanisée alliée,
comprenant une étape de galvanisation par trempé de ladite tôle d'acier dans un bain
à base de zinc et une seule étape de traitement thermique d'alliation de ladite tôle
d'acier galvanisée, caractérisé en ce que :
- la température maximale atteinte par la bande lors dudit traitement est supérieure
ou égale à 490°C,
- ladite température maximale et la durée de traitement sont limitées de manière à ce
que la teneur moyenne en fer dans le revêtement allié obtenu ne dépasse pas 6 g/m2.
[0029] L'invention peut également présenter une ou plusieurs des caractéristiques suivantes
:
- ledit bain est constitué essentiellement de zinc, d'aluminium à une teneur pondérale
comprise entre 0,10 et 0,135%, de fer, optionnellement d'un agent de fleurage, et
des impuretés résiduelles inévitables.
- après galvanisation et avant traitement thermique, dans la couche de galvanisation,
la proportion de chrome est inférieure à 0,1% en poids et/ou la proportion de nickel
est inférieure à 0,02% en poids.
- la durée de maintien à ladite température maximale est inférieure à une minute.
- ladite température maximale est inférieure ou égale à 510°C.
- ladite température maximale est comprise entre 495°C et 505°C
[0030] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, donnée
à titre d'exemple non limitatif, et en référence aux figures annexées sur lesquelles
:
- la figure 1, à laquelle l'exemple 1 se réfère, illustre, dans un diagramme « durée
de traitement (secondes) - température maximale de traitement (°C) », le domaine d'existence
de la phase ζ (zone hachurée limitée par les points figurés par ●), ainsi que les
limites des domaines d'apparition des phases Γ (points figurés par +) et δ (points
figurés par x).
- les figures 2 et 3, auxquelles l'exemple 2 se réfère, illustrent d'une part l'évolution
de la teneur en fer (g/m2) de la couche galvanisée alliée en fonction de la température
maximale du traitement d'alliation (fig.2) et d'autre part l'évolution du poudrage
(g/m2) de la couche galvanisée alliée en fonction de la teneur en fer (g/m2) dans
cette couche (fig.3).
[0031] L'installation de fabrication en continu de la tôle galvanisée alliée selon l'invention
comprend d'une manière classique un dispositif de galvanisation par trempé dans un
bain de métal fondu et, en ligne, un dispositif de traitement thermique d'alliation.
[0032] D'une manière classique, le dispositif d'alliation comporte donc des moyens de défilement
de bande présentant, dans le sens du défilement, un brin montant, un rouleau de support
et de guidage de bande au sommet de l'installation (en anglais : « top roll »), et
un brin descendant.
[0033] Le brin montant est positionné à l'aplomb du bain de galvanisation et des moyens
d'essorage de la bande, qui font partie du dispositif de galvanisation.
[0034] Selon le mode principal de réalisation de l'invention, le long du brin montant, sont
positionnés successivement des moyens de traitement thermique d'alliation et des moyens
de refroidissement de la bande.
[0035] Les moyens de traitement thermique comprennent par exemple de moyens de montée en
température et un four de maintien.
[0036] Les moyens de traitement thermique et les moyens de refroidissement sont connus en
eux-mêmes et ne sont pas décrits ici en détail.
[0037] Ainsi, selon l'agencement de l'installation, l'alliation est réalisée lors d'une
seule étape de traitement thermique, contrairement aux procédés décrits dans les documents
JP 02 194157 A et JP 07 034213 A de la Société SUMITOMO, JP 08 165550, JP 05 320853
A et JP 61 223174 A de la Société NIPPON STEEL.
[0038] On va maintenant décrire le mode principal de préparation d'une tôle galvanisée alliée
selon l'invention.
[0039] Le procédé selon l'invention est spécialement adapté à la préparation de couches
galvanisées alliées sur des tôles d'acier dites « sans intersticiels » (en langue
anglaise « Intersticial Free » ou « IF ») et emboutissables ; on entend par acier
IF emboutissable des nuances « IF », ou « IF (Ti, Nb) », « IF (Ti, B) », ou « IF (Ti)
», c'est à dire des aciers « IF » sans autres éléments d'addition (comme Ti et/ou
Nb, B) que ceux destinés à piéger du carbone et/ou de l'azote.
[0040] On fabrique en continu une tôle galvanisée en faisant défiler une bande de tôle d'acier
IF emboutissable dans l'installation de galvanisation, notamment par trempé dans un
bain de galvanisation.
[0041] D'une manière classique, le bain contient donc essentiellement du zinc, de l'aluminium
pour contrôler l'alliation dans le bain, du fer résultant de la dissolution de la
bande et les impuretés résiduelles inévitables ; ce bain peut également contenir des
agents de fleurage, comme du plomb, de l'antimoine ou du bismuth ; la teneur pondérale
en aluminium dans le bain est comprise entre 0,10 et 0,135 % ; les proportions de
nickel et de chrome provenant des impuretés sont largement inférieures à respectivement
0,02% et 0,1% en poids.
[0042] A la sortie du dispositif de galvanisation et après essorage, à l'aide des moyens
de traitement thermique d'alliation, on chauffe ensuite en continu la bande jusqu'à
une température maximale supérieure ou égale à 490°C, tout en maintenant des conditions
de température et de durée de traitement adaptées d'une part pour obtenir une alliation
complète (≡ sans phase η ) du revêtement de galvanisation avec l'acier de la bande
d'autre part pour que la teneur moyenne en fer dans le revêtement allié obtenu ne
dépasse pas 6 g/m2.
[0043] Les dispositions (réglages de l'installation) qui permettent de satisfaire ces critères
sont à la portée de l'homme du métier ; en pratique, la durée de maintien à la température
maximale ne dépasse pas 1 minute.
[0044] De préférence, lorsque la durée de maintien est inférieure à 1 minute, la température
maximale atteinte par la bande lors de ce traitement est comprise entre 490°C et 510°C,
si possible entre 495°C et 505°C.
[0045] A l'aide des moyens de refroidissement, on refroidit ensuite la bande de tôle à une
température suffisamment basse pour que le revêtement ne soit pas détérioré au moment
du passage de la bande sur le rouleau support de bande du sommet ; cette température
est généralement inférieure ou égale à 300°C.
[0046] On obtient alors, en une seule étape de traitement thermique, une bande d'acier galvanisé
allié très résistante à la fois à l'écaillage et au poudrage.
[0047] Cette bande d'acier résiste à l'écaillage parce la proportion de phase ζ en surface
est inférieure au seuil détectable ; l'objectif de faible proportion de phase ζ est
atteint selon l'invention quelle que soit la durée du traitement parce que la température
maximale de traitement est supérieure ou égale à 490°C, comme l'illustre l'exemple
1 ci-après.
[0048] Cette bande d'acier résiste au poudrage parce que la quantité de fer contenue dans
le revêtement est inférieure ou égale à 6 g/m2, comme l'illustre l'exemple 2 ci-après.
[0049] Si la température maximale de traitement thermique est inférieure à 490°C, par exemple
dans l'intervalle 450°C-490°C comme dans l'art antérieur, on risque, selon la durée
du traitement, de maintenir une quantité trop importante de phase ζ en surface du
revêtement, ce qui est préjudiciable à la résistance à l'écaillage, notamment dans
le cas des aciers IF emboutissables.
[0050] Si la température maximale de traitement thermique est supérieure à 510°C et/ou si
la durée du traitement est trop élevée, notamment si la durée de maintien à cette
température maximale est supérieure à 1 minute, la quantité de fer contenue dans le
revêtement risque d'être supérieure à 6 g/m2, ce qui est préjudiciable à la résistance
au poudrage comme illustré à l'exemple 2.
[0051] Comme la sensibilité des nuances d'acier aux phénomènes d'alliation et de croissance
des phases riches en fer est variable, les nuances les plus sensibles nécessiteront
de maintenir une température maximale très proche de la limite inférieure fixée selon
l'invention (490°C, de préférence 495°C).
[0052] Ainsi, le procédé pour obtenir un revêtement galvanisé allié quasiment sans phase
ζ et avec une couche d'épaisseur minimale de phases dures et cassantes, notamment
Γ, est avantageux, notamment par rapport aux procédés déjà cités et décrits dans les
documents JP 02 194157 A et JP 08 165550 A, parce que, selon l'invention, on n'effectue
qu'une seule étape de traitement thermique, ce qui est beaucoup plus économique et
productif.
[0053] Le procédé selon l'invention ne prévoit aucun refroidissement intermédiaire, notamment
en dessous de 400°C, au cours de l'étape de traitement thermique ; le refroidissement
n'intervient qu'à la fin du traitement thermique.
[0054] Enfin, le procédé d'alliation selon l'invention part d'une tôle galvanisée, c'est
à dire revêtue d'une couche à base de zinc non allié, et non pas d'une tôle revêtue
d'un alliage zinc-fer déjà formé comme dans le document WO 90 02043 A ; par ailleurs,
la durée du traitement thermique selon l'invention est beaucoup plus courte que celles
décrites dans ce document, ce qui est, à l'évidence, avantageux en termes de productivité.
[0055] Les exemples suivants illustrent l'invention.
Exemple 1:
[0056] Cet exemple a pour but d'illustrer l'intérêt à effectuer le traitement thermique
d'alliation à une température maximale supérieure ou égale à 490°C, conformément à
l'invention.
[0057] Les essais de traitement thermique d'alliation sont réalisés sur des échantillons
de tôles d'acier galvanisé de nuance ULC.
[0058] La nuance d'acier utilisée présente l'analyse suivante (teneurs exprimées en millième
de pour-cent pondéral : 10
-3 %) : C = 2 - Mn = 150 - P < 15 - S < 10 - Al = 35 - Nb = 15 - Ti = 15.
[0059] Ces échantillons ont été préalablement galvanisés dans les mêmes conditions, dans
un bain de zinc porté à 470°C et contenant 0,135 % d'aluminium ; le bain de galvanisation
ne contient pas de nickel ni de chrome, en dehors des impuretés inévitables, de sorte
que, dans la couche de revêtement des échantillons, la proportion de chrome est inférieure
à 0,1% en poids et/ou la proportion de nickel est inférieure à 0,02% en poids ; les
conditions de galvanisation sont adaptées pour obtenir un revêtement de 60 g/m2 correspondant
à environ 8 µm d'épaisseur.
[0060] On procède à une série de traitement thermique d'alliation des échantillons ; chaque
échantillon est porté à une température maximale de traitement, puis maintenu à cette
température pendant une durée pouvant atteindre 70 secondes.
[0061] Pendant la durée de maintien à cette température, on effectue par diffractométrie
de rayons X, la détection et l'identification des phases ζ , δ et Γ de manière à repérer
la durée de maintien au bout de laquelle apparaissent les phases ζ , δ et Γ et la
durée de maintien au bout de laquelle disparaît la phase ζ ; la limite inférieure
de détection est de l'ordre de 5% pour la phase ζ , de l'ordre de 7 à 8% pour la phase
Γ et pour la phase δ .
[0062] On réalise ainsi des traitements d'alliation à 440°C, 450°C, 460°C, 470°C, 480°C,
490°C, 500°C, 510°C, 520°C, 530°C, 540°C, 550°C et 560°C.
[0063] En référence à la figure 1, sur un diagramme comportant en ordonnée la température
du traitement, on porte en abscisse, pour chaque température, la durée de maintien
au bout de laquelle apparaissent les phases ζ , δ et Γ et la durée de maintien au
bout de laquelle disparaît la phase ζ .
[0064] Sur la figure 1, la zone hachurée limitée par les points ● correspond au domaine
d'existence de la phase ζ ; on constate que, selon l'invention, si la température
de traitement d'alliation est supérieure ou égale à 490°C, la phase ζ n'apparaît pas
de manière détectable en cours de traitement, quelle que soit la durée de maintien
à la température maximale, dans la limite d'une minute environ.
[0065] Les limites du domaine d'existence de la phase ζ dépendent évidemment de la nuance
d'acier utilisée, et pour des nuances autres que les aciers IF emboutissables, la
limite inférieure de température d'alliation pourrait être différente de 490°C environ.
[0066] Selon l'invention, pour les aciers IF emboutissables, quelle que soit la durée du
traitement thermique, on évite la présence de phase ζ en surface de la couche galvanisée
alliée du moment qu'on effectue ce traitement à une température maximale supérieure
ou égale à 490°C ; dans ces conditions, la durée du traitement peut être fixée indépendamment
de la température de traitement, ce qui facilite le pilotage de l'étape d'alliation
; la durée de maintien à la température maximale de traitement est de préférence inférieure
à une minute.
[0067] Par ailleurs, en référence aux limites des domaines d'apparition des phases Γ (points
figurés par +) et δ (points figurés par x) de la figure 1, on constate, dans l'intervalle
de température 480°C-510°C, un retard à l'apparition des phases δ et Γ (point d'inflexion
à 490°C environ sur les courbes correspondant à ces phases) ; cet élément sera pris
en compte dans l'enseignement de l'exemple 2.
Exemple 2:
[0068] Cet exemple a pour but d'illustrer l'intérêt à maintenir la température et la durée
du traitement thermique d'alliation à des valeurs suffisamment faibles pour limiter
la teneur moyenne en fer du revêtement à une valeur inférieure ou égale à 6 g/m2.
[0069] A partir d'échantillons galvanisés comme dans l'exemple 1, on effectue des traitements
d'alliation en portant les échantillons à une température maximale de traitement prédéterminée,
en les maintenant à cette température pendant 15 secondes, puis en les refroidissant.
[0070] On procède ainsi à des températures maximales de traitement comprises entre 460 et
530°C.
[0071] Sur chaque échantillon galvanisé allié obtenu, on mesure la quantité de fer contenue
dans la couche galvanisée alliée ; pour cette mesure, on procède d'une manière connue
en elle-même en dissolvant le fer par attaque chlorhydrique et en évaluant la quantité
de fer dissous par spectrométrie d'absorption atomique à la flamme ; la figure 2 montre
les résultats obtenus, température (°C) en abscisse et teneur en fer (g/m2) en ordonnée
; on constate que la courbe obtenue présente un point d'inflexion vers 500°C.
[0072] Sur chaque échantillon galvanisé allié obtenu, on procède également à des test de
poudrage et on mesure la perte en poids (g/m2) caractéristique du poudrage ; pour
cette mesure, on procède d'une manière connue en elle-même en réalisant un godet par
emboutissage de l'échantillon et en mesurant la perte de poids de l'échantillon au
cours de l'emboutissage.
[0073] Avant emboutissage, on dégraisse la surface et on pèse l'échantillon ; l'échantillon
est ensuite recouvert d'une nappe de Téflon ® sur ses deux faces puis embouti totalement
en enfonçant un poinçon dans une matrice adaptés pour la mise en forme d'un godet
; le godet obtenu est nettoyé aux ultrasons puis pesé à nouveau ; on calcule la différence
de poids que l'on divise par la surface initiale de l'échantillon ; le résultat exprimé
en g/m2 reflète le poudrage de la couche de revêtement.
[0074] La figure 3 montre les résultats obtenus, teneur en fer (g/m2) en abscisse et poudrage
(g/m2) de la couche de revêtement en ordonnée ; on constate que, pour les revêtements
qui présentent une quantité de fer supérieure à 6 g/m2, la résistance au poudrage
diminue très sensiblement, le poudrage pouvant alors atteindre le tiers de la densité
surfacique du revêtement !
[0075] On déduit de la figure 3 que, pour limiter les risques de poudrage sur les tôles
d'acier IF emboutissable, il convient de limiter la teneur moyenne en fer du revêtement
à une valeur inférieure ou égale à 6 g/m2 ; en se référant à la figure 2, dans le
cas d'un temps de maintien de 15 secondes, on constate que cet objectif est atteint
si la température maximale (T
max.) atteinte au cours du traitement est inférieure ou égale à 510°C.
[0076] En combinant à l'enseignement de l'exemple 1, qui concerne l'absence de phase ζ lorsque
T
max.≥ 490°C, qui concerne le retard à l'apparition des phases δ et Γ si, en outre, T
max. <510°C, il apparaît que la fourchette 490°C-510°C offre les conditions les plus avantageuses
pour parvenir aux objectifs poursuivis par l'invention.
[0077] Pour des temps de maintien différents de 15 secondes, et/ou pour des durées de traitement
thermique différentes, il convient d'adapter d'une manière connue en elle-même les
conditions de traitement de manière à ce que la teneur moyenne en fer dans le revêtement
allié obtenu ne dépasse pas 6 g/m2, la température maximale de traitement restant
supérieure ou égale à 490°C de manière à éviter l'apparition de phase ζ quelle que
soit la durée de ce traitement (voir figure 1).