[0001] La présente invention concerne un revêtement multicouche antiadhérent à dureté améliorée
pour support en aluminium ou alliage d'aluminium.
[0002] L'invention vise également les articles en aluminium ou en alliage d'aluminium et
en particulier les ustensiles culinaires comportant un revêtement conforme à l'invention.
[0003] Les revêtements à base de polytétrafluoréthylène (PTFE) appliqués sur la surface
intérieure et / ou extérieure des ustensiles culinaires en aluminium présentent l'inconvénient
d'être sensibles aux rayures et à l'usure.
[0004] Pour remédier à cet inconvénient, il a été proposé d'appliquer le revêtement à base
de PTFE sur une sous-couche dure obtenue par exemple par anodisation du support en
aluminium ou pulvérisation par plasma thermique.
[0005] Cependant, ces solutions n'ont pas permis d'obtenir des résultats satisfaisants.
[0006] Le but de la présente invention est de réaliser un revêtement antiadhérent pour support
en aluminium présentant une résistance améliorée aux rayures et à l'usure.
[0007] Suivant l'invention, le revêtement multicouche antiadhérent à dureté améliorée pour
support en aluminium est caractérisé en ce qu'il comprend les couches suivantes: une
première couche dure à base d'alumine réalisée par oxydation anodique du support en
aluminium plongé dans une solution alcaline, en appliquant sur ce support des micro
arcs au moyen d'un courant et d'une différence de potentiel élevés, une deuxième couche
à base de polytétrafluoréthylène et d'agents chimiques constituant un primaire d'accrochage
pour une ou plusieurs couches de finition à base de polytétrafluoréthylène.
[0008] Le procédé pour obtenir la première couche dure à base d'alumine a été décrit par
exemple par FEDOROV et autres, dans l'article publié en 1983 dans la revue russe Physique
et Chimie du traitement des matériaux, intitulé
"Composition et structure de la couche superficielle renforcée d'alliages d'aluminium,
obtenues par oxydation par micro arc " et par MARKOV certificat d'auteur n°1200591 publié en 89 «
Procédé d'application des revêtements sur métaux et alliages » et n°1713990 publié en 92
« Procédé d'anodisation micro-arc des métaux et alliages ».
[0009] Cette couche est composée d'alumine α et d'alumine γ recouverte d'une couche superficielle
de mullite (silico-alumine) poreuse.
[0010] Cette couche dure présente la particularité d'être beaucoup plus dure et d'avoir
une résistance à l'usure nettement plus élevée que celle des couches d'alumine obtenues
par anodisation classique ou pulvérisation par plasma thermique.
[0011] Il a été constaté par la Demanderesse que les couches de primaire d'accrochage et
de finition à base de PTFE, appliquées sur la couche dure à base d'alumine présentaient
une excellente adhérence sur cette dernière et conféraient au revêtement antiadhérent
à base de PTFE, une excellente résistance à l'usure et aux rayures.
[0012] D'autres particularités et avantages de l'invention apparaîtront encore dans la description
ci-après.
[0013] Aux dessins annexés donnés à titre d'exemples non limitatifs:
- la figure 1 est un schéma de l'installation permettant de réaliser une couche d'alumine
dure sur un support en aluminium;
- la figure 2 est une vue en coupe du revêtement dur antiadhérent selon l'invention.
[0014] On va tout d'abord décrire le procédé permettant d'appliquer sur un support en aluminium,
par exemple un ustensile culinaire.
[0015] La figure 1 représente un récipient 1 renfermant une solution alcaline 2 dans laquelle
plongent une anode 3 et une cathode 4.
[0016] L'anode 3 est un support en aluminium dont on veut oxyder la surface.
[0017] L'anode 3 et la cathode 4 sont reliées à un générateur 5 permettant d'appliquer entre
cette anode 3 et cette cathode, une différence de potentiel élevée, par exemple comprise
entre 500 et 1000 volts.
[0018] Le générateur 5 permet également de générer des impulsions de courte durée et d'intensité
élevée, de façon à former des micro arcs électriques susceptibles d'oxyder la surface
du support en aluminium 3.
[0019] Cette oxydation forme sur la surface du support une couche dure d'alumine 6 (voir
figure 2).
[0020] La couche 6 est composée principalement d'alumine α et de quelques pourcentages d'alumine
γ.
[0021] Elle est recouverte par une couche superficielle de mullite 7 (silico-alumine) qui
est poreuse.
[0022] Suivant la durée de l'application des micro arcs, l'épaisseur de la couche dure d'alumine
6 peut varier entre 5 et 100 microns.
[0023] Cette couche d'alumine présente une dureté et une résistance à l'usure beaucoup plus
élevées que celles des revêtements obtenus par anodisation classique ou pulvérisation
par plasma thermique. La dureté de cette couche est supérieure à 1500 vickers alors
que celle des couches de céramique classiques obtenues par anodisation est au maximum
égale à 450 vickers.
[0024] Sur la couche dure 6, 7 ainsi obtenue, on applique, selon l'invention: une deuxième
couche 8 à base de polytétrafluoréthylène et d'agents chimiques pour constituer un
primaire d'accrochage, puis, une ou deux couches 9, 10 de finition à base de polytétrafluoréthylène.
[0025] Les couches 8, 9, 10 peuvent présenter une épaisseur totale comprise entre 5 et 50
microns.
[0026] On donne ci-après, à titre d'exemples, les compositions des différentes couches 8,
9, 10, dans le cas d'un revêtement antiadhérent pour ustensiles culinaires.
Composants |
Couche 8
% en poids |
Couche 9
% en poids |
Couche 10
% en poids |
Sol de Silice précipité à 30% d'extrait sec en solution aqueuse SNOWTEX C.30 |
10 - 30 |
0 |
0 |
Polytétrafluoroéthylène à 60% d'extrait sec dispersion aqueuse (*) |
20 - 50 |
80 - 90 |
80 - 90 |
Perfluoroalcoxy à 50% extrait sec dispersion aqueuse (PFA 6900 HOECHST) |
0 - 20 |
0 |
0 |
Paillettes de mica recouvertes dioxyde de Titane |
0 |
0 à 3 |
0 à 3 |
Pigments minéraux Oxyde de fer ou noir de carbone |
0 à 5 |
0 à 0,5 |
0 |
Emulsion d'agents d'étalement à 15% extrait sec comportant environ 5 - 10% de copolymères
acryliques |
0 à 15 |
10 - 20 |
10 - 20 |
Résine polyamide-imide en solution aqueuse à 12% d'extrait sec |
0 - 40 |
0 |
0 |
(*) Dispersion Polytétrafluoréthylène de préférence D46 ou DIK de Daïkin |
[0027] Après application des couches 8, 9, 10, on fritte le revêtement obtenu à 400 - 420°C
pendant 3 à 10 minutes.
[0028] On constate que les couches 8, 9, 10 à base de PTFE adhèrent très bien sur la couche
dure 6, 7 à base d'alumine. Ce résultat s'explique par la porosité de la couche 6,
7 d'alumine. De ce fait, des particules de PTFE de la couche primaire 8 peuvent pénétrer
dans les pores de la couche de mullite 7 en assurant ainsi un excellent accrochage
de la couche 8.
[0029] On peut encore, avant d'appliquer le revêtement PTFE, polir la surface pour ôter
tout ou partie de la mullite et obtenir ainsi une surface plus lisse.
[0030] On peut aussi sur la surface de la couche dure polie comme ci-dessus, ou non, comme
précédemment, appliquer le revêtement de PTFE et le polir après frittage.
[0031] Dans tous les cas on parvient au même résultat: un revêtement extrêmement résistant
aux rayures et ayant les caractéristiques anti-adhésives d'un revêtement Polytétrafluoroéthylène
classique, car le PTFE vient se loger dans les porosités présentes dans toute l'épaisseur
de la couche d'Al
2O
3 et de mullite.
[0032] Cette invention est destinée particulièrement au revêtement antiadhésif des articles
culinaires, mais s'applique également à tout article sur lequel on veut réaliser une
surface de glissement (par exemple une semelle de fer à repasser) ayant une excellente
dureté et résistant à l'usure.
1. Revêtement multicouche antiadhérent à dureté améliorée pour support en aluminium (3),
caractérisé en ce qu'il comprend les couches suivantes: une première couche dure (6)
à base d'alumine réalisée par oxydation anodique du support en aluminium (3) plongé
dans une solution alcaline (2), en appliquant sur ce support des micro arcs au moyen
d'un courant et d'une différence de potentiel élevés, une deuxième couche (8) à base
de polytétrafluoréthylène et d'agents chimiques constituant un primaire d'accrochage
pour une ou plusieurs couches (9, 10) de finition à base de polytétrafluoréthylène.
2. Revêtement conforme à la revendication 1, caractérisé en ce que la première couche
dure (6) est constituée d'alumine α et d'alumine γ recouverte d'une couche superficielle
(7) de mullite.
3. Revêtement conforme à l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que la première
couche dure (6) a une épaisseur comprise entre 5 et 100 microns.
4. Revêtement, conforme à l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la deuxième
couche de primaire d'accrochage (8) et la ou les couches de finition (9, 10) à base
de polytétrafluoréthylène présentent une épaisseur comprise entre 5 et 50 microns.
5. Revêtement conforme à l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que la première
couche dure (6, 7) à base d'alumine est polie après application de la couche primaire
d'accrochage.
6. Article en aluminium ou en alliage d'aluminium comportant un revêtement conforme à
l'une des revendications 1 à 5.
7. Ustensile culinaire en aluminium ou alliage d'aluminium comportant un revêtement conforme
à l'une des revendications 1 à 5.