[0001] La présente invention concerne une chaussure de sport, en particulier pour planche
de glisse telle que ski, surf, ou chaussure de patinage, ayant d'une part une âme
rigide constituant, dans certaines zones, la face intérieure de la chaussure qui reçoit
un chausson, et d'autre part d'une enveloppe de matière souple recouvrant l'âme rigide
et constituant elle-même la face intérieure de la chaussure dans les zones où l'âme
rigide est absente.
[0002] De telles chaussures de sport sont connues dans l'art antérieur, par exemple dans
les brevets FR 2.119.653 et US 5,588,228.
[0003] Le brevet FR 2.119.653 décrit une chaussure de ski qui comprend une partie intérieure
rigide et une partie extérieure souple. La partie intérieure rigide de cette chaussure
a la forme d'une coque continue destinée à entourer entièrement le pied du skieur
et la partie extérieure, résistante à l'usure et à l'abrasion, est destinée à protéger
la partie intérieure de la chaussure.
[0004] Le brevet US 5,588,228 décrit une chaussure de ski comportant une âme rigide découpée
de manière à former une structure rigide triangulée en deux parties, dont une partie
forme la coque de la chaussure et l'autre partie le collier de la chaussure. Cette
âme rigide de la chaussure est recouverte par une enveloppe souple, l'attachement
entre l'âme et l'enveloppe souple se faisant lors de l'injection ou par des moyens
mécaniques. Les armatures rigides de la chaussure constituent une structure rigide
triangulée dont le rôle est une transmission optimale des efforts entre la jambe et
la fixation. L'âme rigide triangulée de la coque a la forme générale d'un "Y" inversé,
dont l'une des branches est dirigée vers l'avant de la chaussure, l'autre branche
est dirigée en direction du talon de la chaussure et le pied du "Y" est relié au collier
de la chaussure. Les efforts sont ainsi répartis sur l'avant de la chaussure et sur
son talon, qui sont les endroits où la chaussure est également fixée aux skis dans
le cas d'une chaussure de ski.
[0005] Le but de la présente invention est d'améliorer les chaussures de sport connues dans
l'état de la technique.
[0006] La présente invention a plus particulièrement pour but d'améliorer une chaussure
dont l'âme rigide est directement en contact avec le chausson en augmentant les efforts
transmis et en améliorant la précision du guidage.
[0007] La chaussure selon l'invention est une chaussure à forte rigidité, typée compétition,
dont l'âme rigide est en contact direct avec le chausson entourant le pied de l'utilisateur.
Elle est caractérisée en ce que l'âme rigide comporte des moyens de renforcement qui
ne sont pas recouverts par l'enveloppe en matière souple.
[0008] La chaussure selon l'invention se distingue des chaussures de l'art antérieur en
ce qu'elle comporte trois zones différentes, à savoir une zone souple, une zone rigide
et une zone rigide et renforcée.
[0009] Elle présente en outre l'avantage de créer un contact direct entre l'âme rigide et
le chausson ce qui augmente la précision du guidage.
[0010] Les moyens de renforcement sont placés aux endroits de la chaussure transmettant
des efforts importants et ils forment une structure générale en hauban améliorant
l'appui arrière et la transmission des efforts latéraux. En fonction de leur emplacement
sur la chaussure, les moyens de renforcement peuvent également avoir un effet de protection
de celle-ci.
[0011] Selon un premier mode d'exécution les moyens de renforcement comportent un renforcement
sur l'arrière du collier et un renforcement sur l'arrière de la coque de la chaussure.
[0012] Selon un deuxième mode d'exécution, les moyens de renforcement comprennent en outre
une bande de renforcement diagonale sur au moins un côté de la chaussure. La bande
de renforcement est composée de deux parties, dont l'une est située sur la coque et
l'autre sur le collier de la chaussure
[0013] Selon une variante du deuxième mode d'exécution, les moyens de renforcement comprennent
une bande de renforcement diagonale sur chaque côté de la chaussure.
[0014] Selon un troisième mode d'exécution, la chaussure comprend un renfort sur l'un au
moins des côtés avant de la coque de la chaussure formant un déflecteur de piquets.
[0015] Selon un quatrième mode d'exécution, les moyens de renforcement comportent en outre
un élément amortisseur de vibrations.
[0016] Selon une autre variante, la chaussure est une chaussure de type monobloc. Dans cette
variante, l'enveloppe en matière souple permet de créer des zones d'articulation sur
la chaussure.
[0017] L'invention concerne également un procédé de fabrication d'une chaussure. Selon un
premier mode d'exécution du procédé, l'âme rigide et l'enveloppe en matière souple
sont fabriquées séparément et assemblées par encastrement des deux parties.
[0018] Selon un second mode d'exécution du procédé, l'âme rigide et l'enveloppe en matière
souple sont assemblées par surmoulage.
[0019] Le fait que les moyens de renforcement ne soient pas recouverts par l'enveloppe en
matière souple présente, d'une part, l'avantage de ne pas créer de surépaisseur de
matière sur la chaussure aux endroits où ils sont placés et, d'autre part, de jouer
le rôle de protections en slalom. De telles surépaisseurs peuvent en effet gêner l'utilisateur
par un frottement répété de ces moyens les uns contre les autres, en particulier dans
le cas de bandes de renforcement diagonales placées sur le côté intérieur des chaussures.
D'autre part, la partie souple peut être endommagée si elle recouvre le renfort de
l'avant de la chaussure qui sert de déflecteur de piquet.
[0020] L'invention sera mieux comprise grâce à la description d'un mode d'exécution non-limitatif
et des dessins qui s'y rapportent.
[0021] La figure 1 est une vue de côté en perspective de l'âme rigide d'une chaussure selon
l'invention.
[0022] La figure 2 est une vue arrière en perspective de l'âme rigide d'une chaussure selon
l'invention.
[0023] La figure 3 est une vue de côté en perspective d'une chaussure selon l'invention
dont l'âme est recouverte par l'enveloppe en matière souple.
[0024] La figure 4 est une vue arrière en perspective d'une chaussure selon l'invention
dont l'âme est recouverte par l'enveloppe en matière souple.
[0025] L'âme de la chaussure est décrite tout d'abord en référence aux figures 1 et 2.
[0026] Cette âme se compose d'une coque 1 ajourée destinée à supporter et à transmettre
les efforts du pied du skieur vers le ski et d'un collier 2 articulé sur la coque
1 et supportant la cheville du skieur. La coque 1 comprend en outre deux renforts
latéraux 4 et 9, un renfort arrière 5 placé à la hauteur du talon, et deux renforts
avant 3 et 8. Les renforts avant 3 et 8 sont utilisés en particulier comme déflecteurs
de piquets et protègent la coque de la chaussure lors des chocs contre des piquets
de slalom, par exemple. Les renforts latéraux 4, 9 et le renfort arrière 5 de la coque
1 sont prolongés sur le collier 2 par des renforts correspondants 6, 10 et 7. Les
renforts latéraux 4, 6, 9 et 10 forment une bande diagonale de chaque côté de la chaussure
qui augmente la rigidité latérale de la chaussure. Les renforts arrières 5 et 7 permettent
quant à eux de rigidifier l'appui sur le talon du skieur et ils sont prolongés par
la semelle de la chaussure.
[0027] L'âme de la chaussure représentée dans les figures 1 et 2 constitue la partie la
plus rigide de la chaussure et les renforts forment des haubans qui, grâce à leur
résistance à la traction, améliorent l'appui arrière de la chaussure. La position
de ces haubans sur les faces latérales de la chaussure permet une bonne répartition
des efforts et augmente la précision du guidage de la chaussure. En effet, les efforts
longitudinaux sont repris principalement par les renforts arrières 5, 7 et également
par les renforts latéraux 4, 6, 9, 10, et les efforts latéraux par les renforts latéraux
4 et 6 ou 9 et 10.
[0028] Les figures 3 et 4 représentent deux vues d'une chaussure dont la coque 1 et le collier
2 sont partiellement recouverts par les enveloppes en matière souple 11 et 12. Les
renforts latéraux 4, 9, 6, 10 et arrières 5, 7 ne sont pas recouverts par les enveloppes
en matière souple. Ils sont par conséquent visibles et sont hachurés sur les figures.
Les parties souples 11, 12 recouvrent le dessus du pied et l'avant de la jambe de
l'utilisateur, parties de la chaussure qui n'ont pas besoin d'être aussi rigide que
le reste de la chaussure.
[0029] Les boucles permettant de fermer la chaussure ne sont pas représentées dans les figures.
Ces boucles sont de type classique et elles sont fixées à la partie rigide de la chaussure.
[0030] La chaussure est fabriquée avec les matières habituelles, par exemple en polyuréthane
avec une dureté de 64 shD pour la partie rigide et 50 shD pour l'enveloppe en matière
souple.
[0031] Les moyens de renforcement peuvent être formés lors du moulage de la coque 1 et du
collier 2 en prévoyant une surépaisseur de matière aux endroits déterminés dans le
moule. Les moyens de renforcement peuvent également être fixés après le moulage par
des moyens de fixation mécanique, comme par exemple des vis ou autres moyens équivalents.
Ainsi, en cas d'usure prématurée, en particulier pour les déflecteurs avant, les renforts
pourraient être changés. De même, différents renforts latéraux avec des rigidités
différentes pourraient être prévus de manière que l'utilisateur de la chaussure ait
le choix entre plusieurs modèle et puisse les changer ou les ajuster. Les moyens de
renforcement n'étant pas recouverts par la partie souple 11 et 12, leur changement
ou leur remplacement est facilité.
[0032] Il peut en outre être avantageux de fixer des éléments amortisseurs de vibrations
sur les moyens de renforcement. De tels éléments amortisseurs de vibration ont été
décrits en détail dans le brevet FR 2 706 741 au nom du demandeur. Ils se composent
principalement d'un matériau viscoélastique associé à une pièce rigide de contrainte,
la pièce de contrainte étant fixée aux moyens de renforcement par l'intermédiaire
du matériau viscoélastique.
[0033] La pièce rigide de contrainte a un module d'élasticité E supérieur à 10
4 MPa et son matériau est choisi dans le groupe contenant les alliages d'aluminium
ou d'aluminium-zinc, magnésium, les matériaux thermodurcissables stratifiés armés
de fibres de verre ou de carbone et les matériaux thermoplastiques armés de fibres
de verre ou de carbone. Le matériau viscoélastique est par exemple un caoutchouc butyle
ou un élastomère de synthèse, utilisés seuls, en mélange Ou encore chargés.
[0034] L'invention peut également s'appliquer aux chaussures de sport mono-bloc dans lesquelles
la coque et le collier forment une seule pièce. Des moyens de renforcement similaires
à ceux décrits précédemment peuvent être prévus sur de telles chaussures mono-bloc
de manière à constituer cette structure particulière en hauban. Dans de telles chaussures
mono-bloc, l'axe d'articulation entre la coque et le collier est remplacé par l'enveloppe
en matière souple qui crée des zones d'articulation.
[0035] L'âme rigide et l'enveloppe en matière souple sont fabriquées par des procédés classiques
de l'état de la technique tels que l'injection ou la multi-injection.
[0036] Selon un premier procédé de fabrication de la chaussure, l'âme rigide et l'enveloppe
en matière souple sont fabriquées séparément l'une de l'autre et elles sont ensuite
assemblées par encastrement d'une partie sur l'autre.
[0037] Selon un autre procédé de fabrication de la chaussure l'âme rigide et l'enveloppe
en matière souple sont assemblées par surmoulage.
1. Chaussure de sport, en particulier pour planche de glisse telle que ski, surf, ou
chaussure de patinage, ayant d'une part une âme rigide (1,2) constituant, dans certaines
zones, la face intérieure de la chaussure qui reçoit un chausson, et d'autre part
d'une enveloppe de matière souple (11,12) recouvrant l'âme rigide et constituant elle-même
la face intérieure de la chaussure dans les zones où l'âme rigide est absente, caractérisée
en ce que l'âme rigide comporte des moyens de renforcement (3,4,5,6,7,8,9,10) non-recouverts
par ladite enveloppe de matière souple (11,12).
2. Chaussure selon la revendication 1, caractérisée en ce que l'âme rigide comprend une
coque (1) et un collier (2) articulé sur la coque (1).
3. Chaussure selon la revendication 1, caractérisée en ce que l'âme rigide comprend une
coque (1) et un collier (2) liés entre eux.
4. Chaussure selon la revendication 2 ou 3, caractérisée en ce que les moyens de renforcement
comportent un premier renforcement arrière (7) sur l'arrière du collier (2) et un
deuxième renforcement arrière (5) sur l'arrière de la coque (1) de la chaussure.
5. Chaussure selon l'une des revendications 2 à 4, caractérisé en ce que les moyens de
renforcement comprennent en outre une bande de renforcement diagonale (4,6;9,10) sur
au moins un côté de la chaussure.
6. Chaussure selon la revendication 5, caractérisé en ce que les moyens de renforcement
comprennent une bande de renforcement diagonale (4,6,9,10) sur chaque côté de la chaussure.
7. Chaussure selon la revendication 5 ou 6, caractérisé en ce que la bande de renforcement
diagonale est constituée de deux parties, la première partie (4,9) de la bande étant
située sur l'âme (1) de la chaussure et la deuxième partie (6,10) de la bande étant
située sur le collier (2) de la chaussure.
8. Chaussure selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce qu'elle comprend
un renfort (3,8) sur l'un au moins des côtés à l'avant de la coque (1) formant un
déflecteur de piquets.
9. Chaussure selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que l'enveloppe
en matière souple a une dureté d'environ 50 shD et la partie rigide une dureté d'environ
64 shD.
10. Chaussure selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que les moyens
de renforcement (3,4,5,6,7,8,9,10) sont rapportés sur l'âme rigide.
11. Chaussure selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que les moyens
de renforcement (3,4,5,6,7,8,9,10) comportent en outre un élément amortisseur de vibrations.
12. Procédé de fabrication d'une chaussure selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé
en ce que l'âme rigide (1,2) et l'enveloppe en matière souple (11,12) sont fabriquées
séparément et qu'elles sont assemblées par encastrement.
13. Procédé de fabrication d'une chaussure selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé
en ce que l'âme rigide (1,2) et l'enveloppe en matière souple (11,12) sont assemblées
par surmoulage.