(57) On décrit des compositions concentrées destinées à constituer la charge complémentaire
d'extincteurs à eau répondant à la norme européenne EN 3, qui soient et restent homogènes,
et qui confèrent à la charge extinctrices, outre des performances améliorées sur feux
A ou B, une bonne résistance au gel.
[0001] L'invention concerne les extincteurs à eau pulvérisée. Elle s'adresse plus particulièrement
aux charges pour de tels extincteurs.
[0002] La charge d'un extincteur à eau pulvérisée est évidemment constituée d'eau. S'y ajoutent
des charges complémentaires destinées à satisfaire aux à diverses exigences normatives
en matière d'extinction, et à d'autres, non normatives comme la stabilité au gel.
Le propos de la présente invention est de satisfaire avec une charge complémentaire
adaptée, la norme européenne EN 3 selon laquelle l'extincteur permet d'assurer l'extinction
des foyers-types de classe A (feux secs) et B (feux d'hydrocarbures).
[0003] Les extincteurs à eau pulvérisée comportant une charge complémentaire, comme par
exemple les mélanges de phosphate diammonique (DAP), d'urée, de potasse, et d'acide
citrique du brevet US 5,091,097, présentent de bonnes performances en matière d'extinction
de feux de classe A, mais sont sans effet sur feux de classe B et ne sont pas utilisables
en dessous de -5°C. De même, des compositions à base de DAP et d'un émulseur, en partie
au moins fluoré, comme ceux que divulgue la demande européenne EP-A-0676220 et qui
sont actives sur feux A et B, ne sont pas utilisables par temps de gel, du moins en
dessous de -5°C. Les extincteurs dont la charge comprend de l'éthylène-glycol résistent
très bien aux basses températures, mais perdent une partie de leurs performances sur
feux A ou B. Les formulations mixtes concentrées, quant à elles, ne sont pas stables
en température et subissent des phénomènes de déphasage, ce qui impose soit la préparation
extemporanée de l'agent extincteur, soit l'incorporation fractionnée de la charge
complémentaire par cartouches à opercules contenant les unes les composants extincteurs,
les autres les composants antigels, solution évidemment impossible à appliquer dans
les extincteurs à pression permanente.
[0004] La présente invention remédie à ces inconvénients en proposant une charge complémentaire
unique de type EN 3 pour extincteurs à eau pulvérisée actifs sur feux A ou B, présentée
en formulation concentrée stable et diluable à volonté selon le degré souhaité de
résistance au froid.
[0005] La charge complémentaire selon l'invention est constituée de :
- Phosphate diammonique (DAP) 7 à 11 %,
- Urée 15 à 20 %,
- Sulfate d'ammonium 10 à 15 %,
- Acide citrique 1 à 5 %
- Monopropylène glycol 20 à 25 %
- Eau QSP 100 %
les pourcentages étant donnés en poids.
[0006] De telles formulations sont diluables à l'eau en toutes proportions. Elles ont un
point de congélation propre de l'ordre de -40°C, et ne déphasent pas au-dessus de
cette température.
[0007] L'agent extincteur qui est constitué par la dilution aqueuse des produits selon l'invention
est en outre compatible avec les additifs ou émulseurs fluorés que certains industriels
des extincteurs lui incorporent à des doses de 2 à 5 % afin de d'améliorer ses performances
sur feux B, et dont on trouvera une bonne description dans la demande EP-A-0676220.
[0008] La préparation des charges complémentaires selon l'invention est des plus aisées
puisqu'elle consiste charger dans un réacteur agité à 50°C la totalité de la charge
d'eau, à incorporer le phosphate diammonique sous agitation, à ajouter la moitié de
la charge d'urée puis la totalité de la charge de sulfate d'ammonium ; à incorporer
ensuite l'acide citrique puis le complément de la charge d'urée ; enfin à additionner
le monopropylène glycol, un agent inhibiteur de corrosion, et si on le désire, un
colorant.
[0009] Leur mise en oeuvre ne présente aucune difficulté. Selon le point de congélation
recherché (de -10 à -30°C), le dosage en charge complémentaire à introduire dans l'extincteur
sera compris entre 35 et 80 % (en volumes).
EXEMPLE 1
[0010] On réalise la composition suivante
- Phosphate diammonique (DAP) 9 %
- Urée 17 %
- Sulfate d'ammonium 13 %
- Acide citrique 3 %
- Monopropylène glycol 22 %
- Eau 35 %
[0011] La composition se présente comme une solution homogène limpide dont le point de congélation
est de -45°C environ.
[0012] Ses solutions dans l'eau (pourcentages exprimés en volume) présentent les points
de congélation suivants :
| Composition |
Eau |
Point de congélation |
| 80 |
20 |
-30°C |
| 60 |
40 |
-20°C |
| 35 |
65 |
-10°C |
[0013] Un extincteur de 6 litres chargé de la solution aqueuse à 35 % de la composition
éteint un foyer 8A et, après additivation à 2 % en poids avec un émulseur de type
AFFF, un foyer 113B. Ce résultat est donc conforme à la condition minimale exigée
par la norme européenne EN 3-4.
EXEMPLE 2 (contre-exemple)
[0014] On réalise dans les conditions de l'exemple 1, la composition
- Phosphate diammonique (DAP) 9 %
- Urée 15 %
- Sulfate d'ammonium 16 %
- Acide citrique 5 %
- Ethylène glycol 20 %
- Eau QSP 100 %
[0015] Cette formulation, bien que proche de la précédente, mais hors du champ de l'invention,
cristallise partiellement au stockage à une température voisine de +10°C.
1. Composition destinée à constituer une charge complémentaire pour extincteurs à eau
pulvérisée, comprenant:
- Phosphate diammonique (DAP) 7 à 11 %,
- Urée 15 à 20 %,
- Sulfate d'ammonium 10 à 15 %,
- Acide citrique 1 à 5 %
- Monopropylène glycol 20 à 25 %
- Eau QSP 100 %,
les pourcentages étant donnés en poids.