[0001] L'invention est relative à un procédé d'ancrage dans le sol d'un regard d'assainissement
, en particulier en matière plastique.
[0002] On s'est aperçu que des déformations, voire des cassures, se produisaient au niveau
des liaisons d'un regard en matière plastique avec des canalisations, notamment lors
de l'implantation d'un tel regard dans une nappe phréatique.
[0003] On a pu déterminer que la cause principale de ces dommages est la poussée d'Archimède
exercée sur les regards relativement légers implantés dans le sol. Cette poussée a
tendance à soulever ces éléments. Dans le cas d'un regard d'assainissement en matière
plastique, une contrainte de cisaillement est ainsi engendrée au niveau des liaisons
entre regard et canalisations.
[0004] L'invention a pour but, surtout, de fournir un procédé d'ancrage d'un regard d'assainissement
dans le sol qui soit d'une mise en oeuvre simple, rapide et économique tout en assurant
un maintien suffisant du regard à l'encontre de la poussée d'Archimède dans une nappe
phréatique.
[0005] Selon l'invention, le procédé d'ancrage dans le sol d'un regard d'assainissement,
en particulier en matière plastique, en présence d'une nappe phréatique propre à exercer
une poussée d'Archimède sur ce regard, est caractérisé par le fait qu'on assure une
reprise de l'effort de poussée d'Archimède sur le regard par frottement dans le sol
d'au moins un moyen de retenue d'une longueur et d'une surface suffisantes, coopérant
avec le regard.
[0006] De préférence, on assure une reprise sensiblement horizontale de l'effort de poussée
verticale.
[0007] Avantageusement deux moyens de retenue sont prévus pour travailler en parallèle de
part et d'autre du regard.
[0008] Chaque moyen de retenue comprend, de préférence, au moins un lien ou armature, en
particulier s'étendant sensiblement à l'horizontale.
[0009] Le lien peut être constitué par une barre rigide, notamment métallique, ou par un
lien flexible , en particulier un câble, notamment métallique.
[0010] Le lien est prévu , de préférence, pour présenter une élongation maximale de 1% (
un pour cent) sous l'effet de la force qu'exerce sur lui le regard soumis à la poussée
d'Archimède.
[0011] Le regard à ancrer comporte généralement au moins un organe de butée propre à coopérer
avec le moyen de retenue.
[0012] L'organe de butée peut être constitué par une patte, en particulier munie d'une ouverture
qui est traversée par le moyen de retenue.
[0013] Le moyen de retenue peut être constitué par au moins un lien flexible pris dans la
masse du regard en matière plastique, et enroulé ou replié pour le stockage et le
transport du regard, tandis que ce lien flexible est déployé lors de la mise en place
du regard dans le sol.
[0014] Dans le cas d'un regard d'assainissement raccordé à des canalisations enterrées dans
le sol, le ou chaque moyen de retenue est avantageusement enterré dans la même tranchée
que la ou les canalisations raccordées au regard.
[0015] Le moyen de retenue peut être réalisé en une matière non sujette à la corrosion en
milieu humide, en particulier en polymère tel qu'un polyéthylène renforcé par des
fibres de polyester, ou en un câble d'acier protégé, par exemple un câble d'acier
revêtu d'une gaine en matière plastique, notamment en polychlorure de vinyle (PVC).
[0016] Le moyen de retenue peut avoir une longueur de l'ordre d'une dizaine de mètres.
[0017] L'invention est également relative à un regard d'assainissement ancré dans le sol
par un procédé tel que défini précédemment, et caractérisé par le fait qu'il coopère
avec au moins un moyen de retenue s'étendant sensiblement à l'horizontale dans le
sol en partie basse du regard et reprenant l'effort de la poussée d'Archimède par
frottement dans le sol.
[0018] Le regard peut comporter un organe de butée coopérant avec le moyen de retenue, en
particulier une patte traversée par ce moyen de retenue.
[0019] Avantageusement, un regard d'assainissement pour un ancrage tel que défini précédemment
comporte en partie basse au moins un lien, en particulier flexible, pris dans la masse
de matière plastique du regard et formant moyen de retenue.
[0020] L'invention consiste, mises à part les dispositions exposées ci-dessus, en un certain
nombre d'autres dispositions dont il sera plus explicitement question ci-après à propos
d'un exemple de réalisation particulier décrit avec référence au dessin ci-annexé,
mais qui n'est nullement limitatif.
[0021] La Figure 1, de ce dessin, est une vue schématique d'un regard implanté dans le sol,
avec partie en extérieur et partie arrachée, ancré suivant le procédé de l'invention.
[0022] La Figure 2, enfin, est une coupe suivant la ligne II-II de la Figure 1, avec représentation
de la seule partie basse du regard.
[0023] En se reportant au dessin, notamment à la Figure 1, on peut voir un regard d'assainissement
R préfabriqué en matière plastique, notamment en polyéthylène, implanté dans le sol
S pour le raccordement et/ou la visite de canalisations C d'assainissement.
[0024] Le regard R peut être réalisé par rotomoulage. Il comprend un corps creux 1, de forme
générale cylindrique, d'axe A-A sensiblement vertical. Ce corps creux 1 est muni en
partie basse d'embouts 2 en saillie radiale, d'une seule pièce avec le corps 1, pour
le raccordement aux canalisations C d'assainissement.
[0025] Le regard R est ancré dans le sol S. Un tel ancrage est prévu notamment lorsque le
regard est implanté dans une nappe phréatique et subit une poussée d'Archimède F,
dirigée vers le haut. A titre indicatif, un regard R de forme cylindrique, de diamètre
égal à 1 mètre et d'une hauteur de 2 mètres, peut subir dans une nappe phréatique
une poussée F vers le haut égale au poids du volume d'eau déplacé, soit environ 1600
daN. Comme la masse d'un tel regard en matière plastique ne dépasse pas 100 kg, le
regard a tendance à remonter sous l'action d'une telle poussée, en l'absence d'un
ancrage dans le sol, ce qui est préjudiciable à son utilisation.
[0026] Selon le procédé de l'invention, on assure une reprise de l'effort de poussée F sur
le regard R par frottement dans le sol S d'au moins un moyen de retenue T d'une longueur
et d'une surface suffisantes, coopérant avec le regard R. La reprise de l'effort de
poussée est de préférence sensiblement horizontale.
[0027] Le ou chaque moyen de retenue T est constitué par un lien B, ou armature, noyé dans
le sol autour du regard R. Le lien B coopère avec un organe de butée , formant moyen
de fixation ou d'accrochage, prévu en partie basse du regard R. L'organe de butée
peut être notamment constitué par une patte 4 munie d'une ouverture 3 traversée par
le lien B.
[0028] Dans l'exemple considéré, deux pattes 4 sont prévues , à savoir une patte de chaque
côté du regard en partie basse. Ces pattes 4 constituent des pieds sur lesquels le
regard peut s'appuyer lorsqu'il est placé en station verticale sur une surface horizontale.
Les pattes 4 sont diamétralement opposées et situées de part et d'autre d'un caniveau
ou cunette 5 faisant partie intégrante du corps 1 et constituant un fond fermé de
ce corps. L'ouverture 3 traverse la patte 4 suivant une direction perpendiculaire
au plan moyen de cette patte et parallèle à l'axe longitudinal de la cunette 5.
[0029] Le lien B peut être constitué par une barre rigide, notamment métallique, ou par
un lien flexible 6, s'étendant sensiblement à l'horizontale, suivant une direction
essentiellement radiale ou transversale vis-à-vis du regard R. Le lien B est avantageusement
prévu pour présenter une élongation maximale de 1% ( un pour cent) sous l'effet de
la force qu'exerce sur lui le regard soumis à la poussée d'Archimède.
[0030] De préférence, au moins deux liens B,6 sont prévus pour travailler en parallèle,
c'est à dire de manière que leurs efforts de retenue s'additionnent. Les liens traversent
respectivement les deux ouvertures 3. Dans l'exemple de Fig.2 , deux liens 6 traversent
chaque ouverture 3, soit au total quatre liens pour retenir le regard.
[0031] Le lien 6 est réalisé de préférence en toute matière non sujette à la corrosion en
milieu humide. Le lien flexible 6 est avantageusement constitué par un câble 7, notamment
un câble métallique revêtu d'une gaine de protection par exemple en PVC. Il peut aussi
être réalisé en un polymère tel qu'un polyéthylène renforcé par des fibres de polyester.
[0032] En variante , le lien peut être constitué d'un feuillard galvanisé, notamment cranté,
ou d'un feuillard en matière plastique, ou d'un moyen de liaison équivalent, dès lors
qu'il ne s'allonge pas de façon rédhibitoire dans ses conditions d'utilisation.
[0033] Le lien 6 est appliqué tendu en contact étroit avec une zone de butée du regard R
à ancrer. Dans l'exemple considéré, la zone de butée est formée sur la patte 4 par
la surface inférieure de l'ouverture 3. Ceci permet de décharger de toute composante
sensible de poussée verticale les raccords entre les embouts 2 et les canalisations
C. Généralement, un joint d'étanchéité en matière élastique est prévu entre une canalisation
C et l'embout 2 correspondant ; un tel joint présente une certaine capacité d'écrasement
de sorte que même si un léger déplacement du regard R se produit avant que la poussée
verticale ne soit reprise par le lien flexible 6, ceci ne s'accompagne d'aucun inconvénient
sensible au niveau du raccord entre regard et canalisation.
[0034] Le lien 6 est avantageusement enterré dans la même tranchée que la ou les canalisations
C raccordées au regard R.
[0035] Le lien flexible 6 peut être solidaire du regard dès la fabrication par prise dans
la masse thermoplastique du regard. Il suffit de prévoir la présence du lien 6 dès
la conception du moule de rotomoulage pour le regard R. Le lien flexible 6 peut être
enroulé ou plié pour le stockage et le transport et être déroulé lors de la mise en
place dans le sol.
[0036] Pour la reprise de l'effort de poussée sur le regard, la demi-longueur L/2 du câble
7 ( Fig.1) peut être de l'ordre de 5 mètres de chaque côté de la patte d'ancrage 4,
soit 10 mètres pour la longueur totale L. Cette longueur est déterminée selon les
cas, en fonction de la surface latérale du lien , de sa profondeur d'enfouissement,
de la nature du sol et des dimensions du regard à ancrer.
[0037] Dans l'exemple représenté sur le dessin, deux câbles 7 sont prévus de part et d'autre
de la cunette (Fig.2), à travers chaque ouverture 3.
[0038] Lorsque des liens flexibles forment les armatures d'ancrage, ils peuvent être livrés
enroulés dans chaque regard, "prêts à l'emploi".
[0039] Pour l'implantation dans le sol, le lien 6, est avantageusement installé en fond
de fouille , dans la tranchée d'une canalisation, et est tendu suivant la direction
de la canalisation en coopérant avec une butée du regard. L'excavation est ensuite
comblée par du remblai compacté de manière à créer un frottement maximal du sol sur
le lien 6.
[0040] A titre d'exemple, l'ancrage du regard est réalisé avec quatre câbles flexibles 7.
Deux câbles 7 traversent l'ouverture 3 de chaque patte 4 . Chaque câble 7 est constitué
d'un toron de sept câbles en acier d'un diamètre de 3,3 mm chacun, le toron étant
revêtu d'une gaine en polychlorure de vinyle (PVC). Le diamètre extérieur du câble
est de 12 mm, le diamètre du toron est de 10 mm. La gaine pourrait également être
en polyéthylène.
1. Procédé d'ancrage dans le sol d'un regard d'assainissement, en particulier en matière
plastique, caractérisé par le fait qu'on assure une reprise de l'effort de poussée
d'Archimède sur le regard (R) par frottement dans le sol d'au moins un moyen de retenue
(T) d'une longueur et d'une surface suffisantes, coopérant avec le regard (R).
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait qu' on assure une reprise
sensiblement horizontale de l'effort de poussée verticale.
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé par le fait que deux moyens de
retenue (T) sont prévus pour travailler en parallèle de part et d'autre du regard
(R).
4. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait que chaque
moyen de retenue (T) comprend au moins un lien (B), en particulier un lien flexible
(6), s'étendant sensiblement à l'horizontale.
5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé par le fait que le lien (B,6) est appliqué
en contact étroit avec le regard (R) à ancrer, contre une zone de butée (3,4 ) de
ce regard.
6. Procédé selon la revendication 4 ou 5, caractérisé par le fait que le lien (B,6) est
prévu pour présenter une élongation maximale de 1% ( un pour cent) sous l'effet de
la force qu'exerce sur lui le regard.
7. Procédé selon l'une des revendications 4 à 6, caractérisé par le fait que le lien
flexible (6) est constitué par au moins un câble (7), en particulier un câble métallique
protégé par une gaine en matière plastique.
8. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait que le
ragard (R) à ancrer comporte au moins un organe de butée (3,4) propre à coopérer avec
le moyen de retenue (T), cet organe de butée pouvant être constitué par une patte
(4), en particulier munie d'une ouverture (3) qui est traversée par le moyen de retenue.
9. Procédé selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé par le fait que le moyen
de retenue est constitué par au moins un lien flexible pris dans la masse du regard
(R) en matière plastique, et enroulé ou replié pour le stockage et le transport du
regard, tandis que ce lien flexible est déployé lors de la mise en place du regard
dans le sol.
10. Procédé selon l'une des revendications précédentes, pour l'ancrage d'un regard d'assainissement
raccordé à des canalisations enterrées dans le sol, caractérisé par le fait que le
ou chaque moyen de retenue (T) est enterré dans la même tranchée que la ou les canalisations
(C) raccordées au regard (R).
11. Regard d'assainissement en matière plastique ancré dans le sol par un procédé selon
l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait qu'il coopère avec au
moins un moyen de retenue (T) s'étendant sensiblement à l'horizontale dans le sol
en partie basse du regard (R) et reprenant l'effort de la poussée d'Archimède par
frottement dans le sol.
12. Regard selon la revendication 11, caractérisé par le fait qu'il comporte un organe
de butée coopérant avec le moyen de retenue (T), en particulier une patte (4) traversée
par ce moyen de retenue (T).
13. Regard d'assainissement en matière plastique pour un procédé d'ancrage selon l'une
des revendications 1 à 10, caractérisé par le fait qu'il comporte en partie basse
au moins un lien (6) pris dans la masse de matière plastique du regard et formant
moyen de retenue.
14. Regard selon la revendication 13, caractérisé par le fait que le lien (6) est flexible.