[0001] L'invention se rapporte à une commande d'interverrouillage d'un disjoncteur et d'un
sectionneur, pour ouvrir le sectionneur de façon subséquente à l'ouverture du disjoncteur,
et pour fermer le disjoncteur d'une façon subséquente au sectionneur.
[0002] Une commande d'interverrouillage de ce type est connue notamment de la demande de
brevet français 89 13279. Le disjoncteur comprend deux contacts de courant permanent,
dont l'un est fixe et l'autre est mobile, et deux contacts d'arc, dont l'un est fixe
et l'autre mobile. Des vérins pneumatiques commandent en déplacement les contacts
mobiles pour ouvrir ou pour fermer le disjoncteur. Le sectionneur comprend une tige
de contact qui est mobile par rapport aux deux contacts fixes, et qui est commandée
en déplacement par un autre vérin pneumatique pour déconnecter ou connecter les deux
contacts fixes. Les vérins pneumatiques sont pourvus d'électrovannes commandées par
une électronique sophistiquée pour assurer l'ouverture du sectionneur subséquente
à celle du disjoncteur, et la fermeture du disjoncteur subséquente à celle du sectionneur.
[0003] Le but de l'invention est de réaliser un interverrouillage d'un disjoncteur et d'un
sectionneur, qui est fiable et qui possède un faible coût de construction et de maintenance.
[0004] A cet effet, l'invention a pour objet une commande d'interverrouillage d'un disjoncteur
et d'un sectionneur, pour ouvrir le sectionneur de façon subséquente à l'ouverture
du disjoncteur, et pour fermer le disjoncteur d'une façon subséquente au sectionneur,
comprenant une barre mobile pour ouvrir ou fermer le disjoncteur, et une tige de déplacement
d'une tige de sectionneur pour ouvrir ou fermer le sectionneur, caractérisée en ce
que, la barre mobile est entraînée en déplacement par un bras qui est solidaire d'un
arbre de sortie et qui est mobile en rotation dans un plan perpendiculaire à l'arbre
de sortie, et la tige de déplacement, est entraînée par l'intermédiaire d'une pièce
mobile autour d'un axe sensiblement parallèle à l'arbre de sortie, le bras entraînant
la pièce pendant une phase d'ouverture ou de fermeture du disjoncteur, par l'intermédiaire
d'un galet qui est fixe sur le bras et qui coulisse dans une gorge de la pièce.
[0005] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description de deux modes de réalisation de l'invention illustrés par les dessins.
[0006] La figure 1 montre un premier mode de réalisation d'une commande d'interverrouillage
selon l'invention.
[0007] La figure 2 montre un deuxième mode de réalisation d'une commande d'interverrouilllage
selon l'invention.
[0008] Les mêmes éléments représentés sur les deux figures portent une même référence.
[0009] Sur les figures 1 et 2, on a symbolisé un disjoncteur et un sectionneur par un bloc
1. Le disjoncteur est par exemple du type d'un disjoncteur de générateur ou d'un disjoncteur
de réseau de moyenne ou de haute tension. D'une manière connue, il comprend deux contacts
de courant permanent, dont l'un est fixe et l'autre est mobile, et deux contacts d'arc,
dont l'un également est fixe et l'autre est mobile. Les deux contacts mobiles sont
déplacés par exemple en translation suivant une direction longitudinale L par l'intermédiaire
d'une barre 3 mobile suivant la direction longitudinale L. Le sectionneur est par
exemple constitué d'une tige qui relie les deux contacts fixes du disjoncteur et qui
coulisse par rapport à l'un de ces deux contacts pour les connecter ou les déconnecter.
La tige du sectionneur est déplacée en translation suivant la direction longitudinale
L par l'intermédiaire d'une tige de déplacement 5.
[0010] Sur la figure 1, on a représenté un bras 7 qui est solidaire d'un arbre de sortie
9 d'une commande mécanique fixe par rapport au disjoncteur, et qui est mobile en rotation
dans le plan perpendiculaire à l'arbre de sortie. La barre mobile 3 est articulée
au bras 7 pour être déplacée suivant la direction longitudinale L lorsque le bras
7 est déplacé en rotation par l'arbre de sortie 9. De préférence, la barre mobile
3 est articulée à une extrémité du bras 7 pour bénéficier d'un effet de levier important
lors de la rotation de l'arbre de sortie 9.
[0011] Une pièce en équerre 11 par rapport au disjoncteur, est montée mobile en rotation
autour d'un axe fixe R1 qui est sensiblement parallèle à l'arbre de sortie 9 et qui
passe par l'intersection d'une branche longue 11A et d'une branche courte 11B de la
pièce en équerre 11. La tige de déplacement 5 est liée en déplacement à la branche
longue 11A par l'intermédiaire d'une tige de liaison 13, pour être déplacée suivant
la direction longitudinale L lorsque que la pièce en équerre 11 est déplacée en rotation
autour son axe R1. De préférence, la tige de liaison 13 est articulée à une extrémité
de la branche longue 11A de la pièce en équerre 11 pour bénéficier d'un effet de levier
important lors de la rotation de cette dernière autour de son axe R1.
[0012] La branche courte 11B de la pièce en équerre 11 est conformée à une extrémité en
un bec de canard avec une gorge 11C qui débouche par une ouverture 11D. Une butée
15 fixe par rapport au disjoncteur bloque la rotation de la pièce en équerre 11 dans
une position où la branche courte 11B est sensiblement parallèle à la direction longitudinale
L et qui correspond à une position fermée du disjoncteur. Lorsque la pièce en équerre
11 est en appui sur la butée 15, l'ouverture 11D du bec de canard est disposée sur
une trajectoire circulaire C décrite par un galet 17 fixé sur le bras 7 pour recevoir
et pour guider ce galet 17 dans la gorge 11C lors de la rotation du bras 7.
[0013] Lors d'une première phase d'ouverture, l'arbre de sortie 9 impose une rotation α1
au bras 7 au cours de laquelle la barre mobile 3 est entraînée en déplacement pour
séparer les contacts fixes des contacts mobiles du disjoncteur. Simultanément, le
galet 17 décrit la trajectoire circulaire C et atteint l'ouverture 11D de la branche
courte 11B conformée en bec de canard.
[0014] Lors d'une deuxième phase d'ouverture, l'arbre de sortie 9 impose une rotation α2
au bras 7 au cours de laquelle le galet 17 coulisse dans la gorge 11C de la pièce
en équerre 11 en entraînant cette dernière en rotation autour de son axe R1. Par l'intermédiaire
de la tige de liaison 13, la tige de déplacement 5 est entraînée en déplacement par
la rotation de la pièce en équerre 11, et déplace la tige du sectionneur pour déconnecter
les deux contacts fixes du disjoncteur. Une came 19 est montée sur le bras 7 pour
attaquer, lorsque l'arbre de sortie 9 entreprend la deuxième phase d'ouverture d'angle
α2, un amortisseur 21 monté fixe par rapport au disjoncteur. On contrôle ainsi les
vitesses des deux phases d'ouverture, qui sont typiquement de 3 mètres par seconde
(m/s) lors de l'ouverture du disjoncteur, et de 0,5 m/s lors de l'ouverture du sectionneur.
[0015] A l'issue des deux phases de rotation α1 et α2 de l'arbre de sortie 9, le disjoncteur
et le sectionneur sont ouverts, de sorte que l'ensemble électrique offre une sécurité
maximale vis à vis de risques de court-circuit.
[0016] Sur la figure 2, on a représenté le bras 7 qui est solidaire de l'arbre de sortie
9 d'une commande mécanique fixe par rapport au disjoncteur, et qui est mobile en rotation
dans le plan perpendiculaire à l'arbre de sortie 9. La barre mobile 3 est articulée
au bras 7 pour être déplacée suivant la direction longitudinale L par l'intermédiaire
d'un premier galet 18A qui coulisse dans un évidement 23 lorsque le bras 7 est déplacé
en rotation par l'arbre de sortie 9. Il est prévu d'articuler la barre mobile 3 au
bras 7 par l'intermédiaire d'une tige constituée d'un matériau non conducteur pour
isoler électriquement le disjoncteur de l'arbre de sortie de la commande mécanique.
[0017] Un premier levier 12 est monté mobile en rotation autour d'un axe R2 qui est fixe
par rapport au disjoncteur et qui est sensiblement parallèle à l'arbre de sortie 9.
L'axe R2 est disposé environ au milieu du premier levier 12 pour partager ce dernier
en deux branches 12A et 12B. Une branche 12B du premier levier 12 est conformée à
une extrémité en un bec de canard avec une gorge 12C qui débouche par une ouverture
12D. Lorsque le disjoncteur et le sectionneur sont fermés, figure 2, l'ouverture 12D
du bec de canard est disposée sur une trajectoire circulaire C décrite par un deuxième
galet 18B fixé sur le bras 7 pour recevoir et pour guider ce galet 18B dans la gorge
11C lors de la rotation du bras 7. L'autre branche 12A du premier levier 12 est articulée,
par l'intermédiaire d'une tige rigide 25 à un deuxième levier 27, qui est mobile en
rotation autour d'un axe R3 fixe par rapport au disjoncteur et sensiblement parallèle
à l'arbre de sortie 9. La tige de déplacement 5 est liée en déplacement au deuxième
levier 27 par l'intermédiaire d'une tige de liaison isolante 14 dont une extrémité
14A est articulée au levier 26 et l'autre extrémité 14B est solidaire de la tige de
déplacement 5 en étant disposée perpendiculairement à la direction longitudinale L
du disjoncteur. Un organe de coulissement 29 est monté autour de la tige de déplacement
5 pour guider son déplacement en translation suivant la direction longitudinale L.
[0018] Lors d'une première phase d'ouverture, l'arbre de sortie 9 impose une rotation α1
au bras 7 au cours de laquelle la barre mobile 3 est entraînée en déplacement pour
séparer les contacts fixes des contacts mobiles du disjoncteur. Simultanément, le
deuxième galet 18B décrit la trajectoire circulaire C et atteint l'ouverture 12D de
la branche 12B conformée en bec de canard.
[0019] Lors d'une deuxième phase d'ouverture, l'arbre de sortie 9 impose une rotation α2
au bras 7 au cours de laquelle le deuxième galet 18B coulisse dans la gorge 12C du
premier levier 12 en entraînant ce dernier en rotation autour de son axe R2. Par l'intermédiaire
de la tige rigide 25, le deuxième levier 27 est entraîné en rotation par le premier
levier 12 dans une rotation de sens opposé à celui de la rotation du premier levier
12. Par l'intermédiaire de la tige isolante 14, la tige de déplacement 5 est entraînée
par le deuxième levier 27 dans une translation guidée par l'organe de coulissement
29. La tige du sectionneur est déplacée par la tige de déplacement 5 pour déconnecter
les deux contacts fixes du disjoncteur. Une came 19 est montée sur le bras 7 pour
attaquer, lorsque l'arbre de sortie 9 entreprend la deuxième phase d'ouverture d'angle
α2, un amortisseur 21 monté fixe par rapport au disjoncteur. On contrôle ainsi les
vitesses des deux phases d'ouverture.
[0020] A l'issue des deux phases de rotation α1 et α2 de l'arbre de sortie 9, le disjoncteur
et le sectionneur sont ouverts, de sorte que l'ensemble électrique offre une sécurité
maximale vis à vis de risques de court-circuit.
[0021] Le fonctionnement de la commande unique du disjoncteur et du sectionneur, figure
1 ou figure 2, est réversible par inversion du sens de rotation de l'arbre de sortie
9. Lors de la phase -α2 de fermeture du sectionneur, l'amortisseur 21 n'est pas actif.
La vitesse de fermeture est imposée par l'inertie de la tige de sectionneur, et par
le régime transitoire de la rotation.
[0022] Dans les exemples de la figure 1 et de la figure 2, l'arbre de sortie 9 est motorisé
pour commander le déplacement du bras 7. Il est prévu également de motoriser la barre
mobile 3 et de débrayer l'arbre de sortie 9 pour lui conférer un rôle de transmetteur
mécanique. Le fonctionnement décrit précédemment reste identique.
[0023] La commande unique d'interverrouillage selon l'invention s'applique aux disjoncteurs
à courant à zéro retardé ou non retardé.
[0024] La formation d'un arc électrique lors de la séparation des contacts d'arc, après
que les contacts de courant permanent soient séparés d'une distance suffisante pour
tenir la tension transitoire dans le milieu diélectrique du disjoncteur, est connue.
[0025] Si aucun élément électrique ne retarde le passage par zéro du courant alternatif,
on prévoit une durée suffisante de la première phase d'ouverture α1 pour que l'arc
électrique soit éteint par un moyen d'extinction, par exemple par soufflage de gaz
diélectrique, avant que la tige de sectionneur ne soit déplacée pour séparer les contacts
fixes du disjoncteur. A titre d'exemple, l'angle de rotation α1 de l'arbre de sortie
est fixée à 52 degrés, pour une rotation totale α de 60 degrés.
[0026] Si le passage par zéro du courant alternatif est retardé, par exemple par une composante
réactive d'un alternateur monté en série avec le disjoncteur, la durée nécessaire
à l'extinction de l'arc électrique formé entre les contacts d'arc du disjoncteur se
trouve augmentée.
[0027] Selon un mode avantageux de réalisation de l'invention, la tige de sectionneur est
prévue pour tenir une tension électrique transitoire, et pour résister à la formation
d'un arc électrique. On choisit de préférence une tige en alliage de cuivre et de
tungstène. A l'issue de la première phase d'ouverture α1, l'arc électrique formé entre
les contacts d'arc du disjoncteur n'est pas éteint. Le déplacement de la tige de sectionneur,
engendré par la rotation α2 de l'arbre de sortie, donne naissance à un arc électrique
en série avec celui existant entre les contacts d'arc. L'augmentation de la résistance
électrique totale, somme de la résistance électrique des deux arc en série, accélère
le passage par zéro du courant alternatif, et permet l'extinction des arcs à cet instant.
L'augmentation de la résistance électrique totale est d'autant plus forte que le milieu
dans lequel est disposé le sectionneur, par exemple l'air atmosphérique, est d'autant
moins diélectrique que le milieu dans lequel sont disposés les contacts d'arc, par
exemple l'hexafluorure de soufre SF
6 sous pression. La durée nécessaire à l'extinction des arcs électriques est ramenée
à une durée comparable à celle qui est suffisante en présence d'un courant électrique
non retardé, par une modification des angles des première et deuxième phase d'ouverture.
A titre d'exemple, pour une rotation totale d'angle α de 60 degrés de l'arbre des
sortie, l'angle de rotation de la première phase est fixé à 30 degrés et celui de
la deuxième phase à 30 degrés, ou encore à 45 degrés et à 15 degrés respectivement.
1. Une commande d'interverrouillage d'un disjoncteur et d'un sectionneur (1) pour ouvrir
le sectionneur de façon subséquente à l'ouverture du disjoncteur et pour fermer le
disjoncteur d'une façon subséquente au sectionneur, dans laquelle une barre (3) est
déplacée en translation suivant une direction longitudinale (L) pour ouvrir ou fermer
le disjoncteur et une tige (5) est déplacée en translation suivant ladite direction
longitudinale (L) pour ouvrir ou fermer le sectionneur, caractérisée en ce qu'elle
comprend :
- un bras (7) solidaire d'un arbre rotatif (9) qui s'étend dans un plan perpendiculaire
à l'arbre, le bras étant solidaire de la barre du disjoncteur de telle façon que la
barre du disjoncteur est déplacée en translation suivant ladite direction longitudinale
par un mouvement rotatif du bras;
- une pièce (11 ;12) montée rotative autour d'un axe (R1 ;R2) qui est parallèle à
l'arbre rotatif (9), cette pièce ayant une première extrémité ayant la forme d'un
bec de canard formant une gorge ouverte (11C ;12C) et une seconde extrémité reliée
à la tige du sectionneur de telle façon que cette dernière est déplacée en translation
suivant ladite direction longitudinale par un mouvement rotatif de la pièce ;
- un galet (17 ;18A) fixé sur le bras et adapté pour s'engager dans la gorge (11C
;12C) de l'extrémité de la pièce ;
- le bras et la pièce étant disposés l'un par rapport à l'autre de telle façon, qu'à
partir d'une position de fermeture du disjoncteur et du sectionneur, une première
rotation (α1) du bras entraîne un déplacement en translation de la barre du disjoncteur
et simultanément un rapprochement du galet vers l'ouverture de la gorge de la pièce
rotative et, une rotation subséquente (α2) du bras entraîne une rotation de la pièce
(11 ;12) autour de son axe (R1 ;R2) par le jeu du coulissement du galet (17 ;18A)
dans la gorge (11C ;12C) et simultanément un déplacement en translation de la tige
du sectionneur.
2. La commande d'interverrouillage selon la revendication 1, dans laquelle une came (19)
est montée sur le bras (7) pour venir attaquer un amortisseur (21) pendant la rotation
subséquente (α2) du bras.
3. La commande d'interverrouillage selon la revendication 1 ou 2, dans laquelle ladite
pièce rotative (11) est conformée en équerre et comprend une première branche (11A)
reliée à la tige du sectionneur et une seconde branche (11B) qui est plus courte que
la première branche (11A) et qui présente une extrémité en forme de bec de canard,
l'axe de rotation (R1) de ladite pièce en équerre étant disposé à l'intersection des
deux branches (11A, 11B).
4. La commande d'interverrouillage selon la revendication 1 ou 2, dans laquelle la tige
(5) du sectionneur est reliée à la pièce rotative (11) par une bielle (13).
5. La commande d'interverrouillage selon la revendication 1 ou 2, dans laquelle la pièce
rotative (12) est un levier.
6. La commande d'interverrouillage selon la revendication 5, dans laquelle la tige (5)
du sectionneur est solidaire d'une tige isolante (14) liée en déplacement à une première
branche (12A) du levier (12) par l'intermédiaire d'une tige rigide (25) et d'un deuxième
levier (27), et la gorge (12C) est formée à une extrémité d'une deuxième branche (12B)
du levier (12) conformée en un bec de canard.
7. La commande d'interverrouillage selon la revendication 6, dans laquelle un organe
de coulissement (29) est monté autour de la tige (5) du sectionneur.
8. La commande d'interverrouillage selon l'une des revendications 1 à 7, dans laquelle
la tige (5) du sectionneur est constituée d'un matériau résistant aux arc électriques.
9. La commande d'interverrouillage selon la revendication 8, dans laquelle une première
phase de rotation (α1) du bras (7) représente entre 50 pour-cent (%) et 90 % d'une
rotation totale (α) de celui-ci.