[0001] La présente invention est relative à un dispositif de limitation de la puissance
mécanique susceptible d'être fournie par une masse oscillante tournant dans une cage
et montée excentriquement sur un mobile de maintien pour entraîner un générateur d'énergie
actionnant un instrument de petit volume.
[0002] En particulier, l'invention concerne un tel dispositif agencé dans une montre-bracelet
pour remonter un mouvement mécanique ou pour alimenter un circuit électronique. De
même l'invention peut concerner une unité électronique associée à des moyens de réception
et/ou d'émission de signaux électromagnétiques.
[0003] On connaît des dispositifs de limitation répondant à la définition générique donnée
ci-dessus, ces dispositifs étant montés soit dans des montres à remontage automatique,
soit dans des montres électroniques.
[0004] En ce qui concerne les montres à remontage automatique on peut citer le document
CH-A-281 490. Dans ce document, la pièce d'horlogerie comprend une masse oscillante
de remontage supportée par un bras élastique mince, destiné à amortir les chocs axiaux
que peut subir la masse. Ce bras est solidaire d'un pignon engrenant avec un secteur
denté. Ce dernier porte un cliquet coopérant avec le rochet du barillet. Deux ressorts
amortisseurs limitent les oscillations de la masse. Le bras élastique n'est pas rectiligne,
mais s'étend en zigzag de façon à amortir les chocs radiaux que subit la masse. Dans
ce document, il n'est nullement suggéré que la masse vienne toucher la cage dans laquelle
elle se meut pour freiner celle-ci si la puissance mécanique développée par elle dépasse
celles fournies en usage normal de la montre.
[0005] Pour une montre mécanique, on peut citer également le document CH-A-331 275. Dans
cette montre à remontage automatique, la masse oscillante présente des butées ajustées
dans cette dernière. Les butées présentent au moins une partie arrondie faisant saillie
par rapport à la surface de la masse, de telle sorte qu'en cas de chocs brusques dirigés
dans le sens de l'axe de rotation de la masse, cette masse ne parvient pas à toucher
la cage formée par le fond de la boîte et le dessus de la platine. Dans cette construction
par contre, aucune mesure n'est prise pour limiter la puissance mécanique développée
par la masse en cas de chocs radiaux.
[0006] On observera, à propos des deux documents cités ci-dessus, que les dispositifs anti-chocs
mis en oeuvre ont pour but avant tout d'empêcher la casse de l'arbre qui supporte
la masse oscillante.
[0007] En ce qui concerne les montres électroniques, on peut citer le document EP-A-0 326
312. Ce document décrit un dispositif d'entraînement d'une génératrice alimentant
en tension électrique un condensateur à très haute capacité. Pour cela, le dispositif
comporte une masse oscillante couplée mécaniquement à ladite génératrice pour entraîner
son rotor. Pour préserver le mécanisme de tout effort exagéré sur les dents des rouages
en cas de choc et éviter ainsi la casse de ces dents, il est prévu une transmission
à friction entre la masse oscillante et le rotor de la génératrice. Dans la construction
proposée, un mobile intermédiaire est interposé entre la masse oscillante et le rotor.
La masse transmet son mouvement à un pignon du mobile intermédiaire, ce dernier comportant
une roue ajustée à friction sur l'arbre du mobile, cette roue étant en prise avec
un pignon du rotor de la génératrice. La friction est calculée de façon à ce que la
roue patine sur l'arbre quand un choc est appliqué à la masse ou, si l'on préfère,
quand le couple appliqué au rotor dépasse une valeur admissible. On évite ainsi toute
casse du mécanisme. On remarquera cependant qu'en fabrication en grandes séries, une
friction de valeur constante est difficile à assurer et nécessite donc des réglages
qui prennent du temps.
[0008] Pour pallier les insuffisances ou inconvénients qui ressortent des documents cités,
la présente invention est remarquable en ce sens que la cage comporte un chemin d'appui
faisant partie du boîtier que comporte l'instrument, ce chemin d'appui étant disposé
à faible distance du chemin parcouru par la masse oscillante et que la masse oscillante
est montée élastiquement sur ledit mobile de maintien de manière à venir toucher ledit
chemin d'appui et à freiner ladite masse quand elle fournit une puissance mécanique
dépassant sensiblement celles fournies en usage normal dudit instrument.
[0009] L'invention sera expliquée ci-après plus en détail à l'aide de la description suivante
d'un mode de réalisation et des dessins qui l'illustrent à titre d'exemple et dans
lesquels :
- La figure 1 est une coupe dans la boîte de l'instrument montrant la masse oscillante
coopérant avec une forme de chemin d'appui,
- La figure 2 est une vue en perspective de la masse oscillante montée sur un mobile
de maintien selon l'invention,
- La figure 3 est une vue en perspective du mobile de maintien de la figure 1 sans la
masse oscillante, et
- La figure 4 est une coupe dans la boîte de l'instrument montrant la masse oscillante
coopérant avec une autre forme de chemin d'appui.
[0010] Le dispositif de limitation de puissance selon l'invention est représenté en coupe
à la figure 1. Sur cette figure est montrée une boîte de montre comprenant une carrure
15, un fond cranté 17 et une glace 23. Cette boîte enferme un mouvement 20 surmonté
d'un cadran 22. On notera qu'à la place du mouvement 20 pourrait se trouver une unité
électronique servant par exemple à un système de recherche de personnes appelé pager.
On notera aussi que cette unité pourrait être combinée à un mouvement de montre comme
cela est décrit dans le document EP-A-0 569 868.
[0011] La figure 1 montre une masse oscillante 1 tournant dans une cage formée par la boîte,
cette masse étant montée excentriquement sur un mobile de maintien 4 (voir aussi figure
2). Bien que non représenté sur les figures, le mobile de maintien 4 entraîne un générateur
d'énergie propre à actionner un instrument de petit volume qui peut être une pièce
d'horlogerie ou un pager, ou la combinaisons des deux, comme exprimé plus haut.
[0012] Le générateur d'énergie peut être un ressort monté dans un barillet comme cela est
bien connu des montres à remontage automatique. Dans ce cas la liaison mécanique existant
entre la masse oscillante et le barillet peut être réalisée, par exemple, comme décrit
dans le document CH-A-143 763.
[0013] Le générateur d'énergie peut être une génératrice produisant une tension électrique
comme cela est décrit par exemple dans le document EP-B-0 547 083 où la liaison mécanique
entre la masse et la génératrice est explicitée.
[0014] Si l'on revient à la figure 1 et à la caractéristique propre de la présente invention,
la cage formée par la boîte comporte un chemin d'appui 2, ce chemin étant disposé
à faible distance du chemin parcouru par la masse oscillante 1. Comme la masse oscillante
1 est montée élastiquement sur le mobile de maintien 4, ainsi que cela sera expliqué
en détail plus bas, cette masse va venir toucher le chemin d'appui 2 et sera freinée
par ledit chemin d'appui quand elle fournit une puissance mécanique dépassant sensiblement
celles fournies en usage normal de l'instrument. Ainsi la puissance mécanique susceptible
d'être fournie par la masse oscillante est limitée à une valeur en dessus de laquelle
le mécanisme serait immanquablement détérioré soit par rupture de l'arbre supportant
la masse, soit par casse des dents du rouage de transmission, comme on l'a dit dans
le préambule de cette description.
[0015] Une manière parmi d'autres de monter élastiquement la masse oscillante 1 sur le mobile
de maintien 4 est montrée aux figures 2 et 3. Ici, le mobile de maintien 4 est un
anneau 5 à la périphérie duquel sont ménagés ou découpés deux bras opposés 6 et 7.
Un téton 8 est disposé à la naissance 9 des bras 6 et 7, téton sur lequel est susceptible
de pivoter la masse 1. D'autre part, la masse 1 est maintenue en place par des tétons
10 et 11, le téton 10 étant disposé à l'extrémité 12 du bras 6 et le téton 11 étant
disposé à l'extrémité 13 du bras 7. Enfin, dans l'anneau de maintien 5 est disposée
une roue (non représentée) qui engrène de façon connue avec le mécanisme entraînant
le générateur d'énergie, qu'il s'agisse d'un ressort remontant un barillet ou d'une
génératrice produisant une tension électrique.
[0016] La masse oscillante 1 est faite en matériau lourd, par exemple en fonte. L'anneau
de maintien 5 peut être fait en matière plastique, de même que les bras 6 et 7 qui
lui sont attenants. Les tétons 8, 10 et 11 peuvent être venus de matière avec l'anneau
5. S'ils sont faits en matière plastique, on comprendra qu'une fois la masse 1 posée
sur l'anneau 5, il suffira de chauffer l'extrémité des tétons 10 et 11 pour river
la masse 1 sur l'anneau 5.
[0017] En cas de chocs radiaux exercés dans le sens du plan de la boîte de l'instrument,
ces chocs amenant la masse oscillante 1 à développer une puissance mécanique dépassant
sensiblement celles fournies en usage normal de l'instrument, la masse 1 pivote autour
du téton 8 (figure 2). A ce moment, si le déplacement de l'anneau 5 a lieu dans le
sens de la flèche G1, l'extrémité 30 de la masse 1 se rapproche du centre de l'anneau
5 selon le sens de la flèche A1 et l'extrémité 31 de la masse 1 s'écarte du centre
de l'anneau 5 selon le sens de la flèche B1. Comme le chemin parcouru par la périphérie
de la masse oscillante 1 est à faible distance du chemin d'appui 2 (voir figures 1
et 4) faisant partie de la boîte, la zone 32 de l'extrémité 31 de la masse 1 vient
toucher le chemin d'appui 2 et freine la masse 1. De façon analogue, si le déplacement
de l'anneau 5 a lieu dans le sens de la flèche G2, l'extrémité 31 de la masse 1 se
rapproche du centre de l'anneau selon le sens de la flèche B2 , de même que l'extrémité
30 s'en écarte selon le sens de la flèche A2 et c'est la zone 33 de l'extrémité 30
de la masse 1 qui vient toucher le chemin d'appui 2 pour freiner la masse.
[0018] La façon de monter élastiquement la masse 1 sur l'anneau de maintien 5 n'est pas
limitée à l'exécution montrée en figures 2 et 3. On pourrait par exemple n'avoir,
sur l'anneau 5, que le téton de pivotement 8 et les bras 6 et 7 pourraient être remplacés
chacun par un ressort ancré dans l'anneau et appuyant dans le sens radial sur l'extrémité
30, respectivement 31 de la masse 1. Quelle que soit la construction choisie, la constante
élastique du bras ou du ressort sera choisie pour que le freinage de la masse intervienne
dès que la puissance mécanique fournie par la masse oscillante dépasse celles fournies
en usage normal, donc dépasse une certaine limite. On cite volontiers une accélération
de masse de 500 g comme valeur limite.
[0019] Il a été question jusqu'ici de freinage tangentiel, c'est-à-dire de celui s'exerçant
sur la masse tangentiellement à sa tranche périphérique, en cas de chocs radiaux.
Ce freinage-là empêche surtout la casse des dents de la roue (non représentée) montée
sur l'anneau de maintien 5 quand cette roue entraîne une génératrice électrique. En
effet, pour que cette génératrice développe une tension suffisante à ces bornes, il
est nécessaire de disposer entre la roue de masse et la génératrice d'un rapport d'engrenages
d'environ 100. Comme dans le cas d'un choc, on peut considérer le rotor de la génératrice
comme bloqué, de même que le mobile intermédiaire intercalé entre ladite génératrice
et ladite roue de masse (voir document EP A-0 326 312 cité plus haut), la contrainte
dans les dents d'un des mobiles de la chaîne cinématique devient très élevée à cause
de l'inertie rapportée du rotor de la génératrice et ces dents se cassent si rien
n'est prévu pour limiter la puissance développée par la masse.
[0020] Pour rendre possible le freinage tangentiel dont il a été question ci-dessus, on
a dit que le chemin parcouru par la masse devait se situer à faible distance du chemin
d'appui faisant partie de la cage de l'instrument, la masse montée élastiquement sur
l'anneau de maintien venant toucher l'anneau d'appui lors de chocs dépassant une certaine
limite.
[0021] Le chemin d'appui faisant partie de la cage de l'instrument peut être exécuté de
différentes façons. Une première façon est montrée sur la figure 1. Ici, le chemin
d'appui 2 comporte un premier anneau d'appui 14 faisant partie de la carrure 15 que
présente la boîte 5 et un second anneau 16 faisant partie du fond 17 de la même boîte.
On observe qu'un espace 18 est ménagé entre les deux anneaux, espace dans lequel peut
tourner un bourrelet 19 en forme de créneau, ce bourrelet étant disposé sur le bord
extérieur de la masse 1. De part et d'autre du bourrelet 19, la masse 1 présente une
première zone arquée 40 susceptible de venir toucher le premier anneau d'appui 14
et une seconde zone arquée 41 susceptible de venir toucher le second anneau d'appui
16 pour assurer l'effet de freinage revendiqué. Le bourrelet 19 en forme de créneau
inséré entre les deux anneaux a pour but de limiter l'ébat que pourrait prendre la
masse lors de chocs axiaux, c'est-à-dire dirigés dans le sens de l'arbre autour duquel
tourne la masse, ces chocs pouvant conduire à la rupture de l'arbre portant la masse
si cette limitation n'existait pas.
[0022] La figure 1 montre encore que le premier anneau 14 peut-être utilisé, aussi comme
cercle d'encageage au mouvement 20 que comporte l'instrument.
[0023] Une seconde façon de réaliser le chemin d'appui 2 est montrée à la figure 4. Ici
ce chemin d'appui présente la forme d'un étrier 25 à l'intérieur duquel peut osciller
la masse 1. Dans cette construction la masse 1 est dépourvue de bourrelet et son bord
extérieur est droit. Lors de chocs radiaux, ce bord vient toucher le fond de l'étrier
25 pour freiner la masse. Les ailes 42 et 43 de l'étrier 25 ont pour but de limiter
l'ébat que pourrait prendre la masse 1 lors de chocs axiaux, comme cela a été expliqué
plus haut. On notera que pour faciliter le montage de la masse dans l'étrier, l'aile
43 peut être rapportée sur l'étrier après coup ou faire partie du fond 17 de la boîte.
1. Dispositif de limitation de la puissance mécanique susceptible d'être fournie par
une masse oscillante (1) tournant dans une cage et montée excentriquement sur un mobile
(4) de maintien pour entraîner un générateur d'énergie actionnant un instrument de
petit volume, caractérisé par le fait que la cage comporte un chemin d'appui (2) faisant
partie du boîtier que comporte l'instrument, ce chemin d'appui étant disposé à faible
distance du chemin parcouru par la masse oscillante (1) et que la masse oscillante
est montée élastiquement sur ledit mobile (4) de maintien de manière à venir toucher
ledit chemin d'appui (2) et à freiner ladite masse (1) quand elle fournit une puissance
mécanique dépassant sensiblement celles fournies en usage normal dudit instrument.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé par le fait que le générateur d'énergie
est un ressort monté dans un barillet.
3. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé par le fait que le générateur d'énergie
est une génératrice produisant une tension électrique.
4. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé par le fait que le mobile de maintien
(4) est un anneau (5) et que le montage élastique de la masse oscillante sur cet anneau
est réalisé au moyen de deux bras (6, 7) opposés découpés dans l'anneau et dont la
forme épouse le pourtour de l'anneau, la masse étant d'une part susceptible de pivoter
autour d'un téton (8) disposé à la naissance (9) des bras (6, 7) et d'autre part maintenue
en place par un téton (10, 11) disposé à l'extrémité (12, 13) de chacun des bras.
5. Dispositif selon la revendication 4, caractérisé par le fait que l'anneau de maintien
(5) est fait en matière plastique et que la masse oscillante (1) est en matériau lourd.
6. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé par le fait que le chemin d'appui
(2) comporte un premier anneau d'appui (14) faisant partie d'une carrure (15) que
présente la boîte et un second anneau (16) faisant partie d'un fond (17) que présente
la même boîte, un espace (18) étant ménagé entre les deux anneaux et que le bord extérieur
de la masse (1) comporte un bourrelet en forme de créneau (19), ce bourrelet étant
disposé dans ledit espace (18).
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé par le fait que le premier anneau
(14) est utilisé comme cercle d'encageage à un mouvement (20) que comporte l'instrument.
8. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé par le fait que le chemin d'appui
(2) présente la forme d'un étrier (25) à l'intérieur duquel peut osciller la masse
(1).