[0001] La présente invention a pour objet un chausson de danse.
[0002] Un chausson de danse comporte une tige en tissu, généralement de la toile satinée
ou non, et une semelle renforcée longitudinalement par un cambrion et en extrémité
par un embout creux dans lequel sont logés les orteils, le cambrion est réalisé en
bois ou en carton, tandis que l'embout est dans la plupart des cas en carton ou en
fibres végétales.
[0003] Les chaussons d'une telle conception présentent de nombreux inconvénients qui créent
un inconfort pour la danseuse, lequel s'ajoute aux traumatismes dus à la position
sur pointes.
[0004] En effet, le cambrion repose dans l'embout par l'une de ses extrémités avec pour
conséquence une surépaisseur qui engendre une certaine gêne.
[0005] D'autre part, le cambrion est très rigide, ce qui nécessite de lui donner une forme
galbée afin d'obtenir une ligne parfaite du pied en pointe, ce qui par contre est
préjudiciable à la stabilité du pied à plat.
[0006] Afin de pallier ces inconvénients, il a été proposé, notamment dans les documents
US-A-4.901.453 et DE-A-27.36.974, de construire un chausson de danse autour d'un insert
en matière plastique, qui incorpore une partie embout et une partie cambrion, cette
dernière étant de forme incurvée.
[0007] L'insert de ce chausson comporte de plus une cavité inférieure permettant de bloquer
un élément raidisseur qui s'étend de la pointe jusqu'au talon.
[0008] Les chaussons proposés dans ces documents présentent toutefois des inconvénients,
en ce qui concerne d'une part leur confort et d'autre part leur coût de fabrication.
[0009] En effet, lors de leur utilisation, la matière plastique dont est fait l'insert s'échauffe
et se ramollie, en sorte que la partie embout s'évase avec pour conséquence une diminution
du maintien qui se traduit par un inconfort.
[0010] D'autre part, les pieds sont de tailles et de formes très différentes, ce qui nécessite
la réalisation de nombreux inserts différents pour créer une gamme complète de chaussons,
ce qui revient très cher en terme de moules.
[0011] De plus, les danseuses ont certaines exigences concernant soit la longueur de la
partie cambrion, soit la taille et l'enveloppement de la partie embout, ce qui multiplie
le nombre d'inserts, donc de moules, qu'il est nécessaire de réaliser.
[0012] De plus encore, la partie cambrion de ces chaussons, qui à la forme d'une semelle,
est d'une part de trop grande largeur ce qui nuit à l'esthétique, et d'autre part
trop longue ce qui constitue une gêne pour la position en demi-pointe.
[0013] De plus encore, le raidisseur est solidaire fixement de l'insert, notamment dans
le document US-A-4.901.453, en sorte le galbe est difficilement réversible ce qui
constitue également une gêne lorsque le pied est posé à plat, ou dans la position
demi-pointe, et présente des risques de rupture du raidisseur.
[0014] La présente invention a pour but de proposer un chausson de danse permettant de remédier
à ces divers inconvénients.
[0015] Le chausson de danse objet de la présente invention se caractérise essentiellement
en ce qu'il comporte un insert, réalisé par moulage d'une matière semi-rigide, incorporant
une partie embout et une partie cambrion de forme incurvée, ladite partie cambrion
comportant à sa face inférieure un moyen de maintien dans le sens transversal d'un
raidisseur, tandis que ladite partie embout est introduite dans une enveloppe de forme
complémentaire et réalisée dans un matériau souple et peu déformable.
[0016] Selon une caractéristique additionnelle du chausson selon l'invention, l'enveloppe
est réalisée en cuir ou analogue.
[0017] Conformément à l'invention, la partie cambrion est de faible largeur, et est susceptible
d'être coupée à la longueur souhaitée.
[0018] La présente invention permet ainsi de réaliser un chausson sur mesure qui, outre
son confort, est d'un faible coût. En effet seulement quelques moules sont nécessaires,
ceux-ci se différenciant par la largeur interne de la partie embout.
[0019] Après détermination de la taille de l'insert, le chausson est réalisé selon les choix
de la danseuse, celle-ci pouvant choisir entre un cambrion plus ou moins long, un
raidisseur plus ou moins rigide, et une enveloppe plus ou moins souple et plus ou
moins enveloppante, c'est-à-dire que celle-ci peut ou non déborder la partie embout
de l'insert.
[0020] Les avantages et les caractéristiques de la présente invention ressortiront plus
clairement de la description qui suit et qui se rapporte au dessin annexé, lequel
en représente un mode de réalisation non limitatif.
[0021] Dans le dessin annexé :
- la figure 1 représente une vue en perspective de dessous d'un insert pour chausson
de danse selon l'invention.
- la figure 2 représente une vue en perspective de dessus du même insert.
- la figure 3 représente une vue partielle de profit du même dispositif.
[0022] Si on se réfère aux figures 1 et 2, on peut voir un insert 1 destiné à la construction
d'un chausson de danse selon l'invention, et qui sert d'ossature sur laquelle sont
notamment fixées une tige et une doublure intérieure, non représentées.
[0023] L'insert 1, qui est réalisé en caoutchouc naturel ou synthétique, ou en matière plastique,
comporte deux parties, une partie embout 10 et une partie cambrion 11.
[0024] La partie embout 10 comporte une paroi inférieure plate 12 et une paroi supérieure
13, l'ensemble formant une cavité 14, non visible sur la figure 1, destinée à loger
les orteils, tandis que l'extrémité 15 est plate pour permettre la position sur pointe.
[0025] La partie cambrion 11 consiste en un prolongement de la paroi 12 qui va en rétrécissant
dans le sens de la largeur pour former une bande qui s'incurve dans le sens anatomique
de la voûte plantaire.
[0026] La face inférieure 16 du cambrion 11 comporte longitudinalement deux nervures 17
parallèles, non visibles sur la figure 2, destinées à maintenir dans le sens transversal
un raidisseur 2, également non visible sur la figure 2, en étant placé entre celles-ci.
[0027] Le raidisseur 2 peut être réalisé dans différents matériaux, selon la dureté désirée,
il peut être par exemple en fibre de verre ou en fibre de carbone.
[0028] Les nervures 17 permettent uniquement le maintien du raidisseur 2 dans le sens transversal,
son maintien contre l'insert 1 étant réalisé par la tige en tissu, non représentée,
dont est recouvert l'insert, ce qui autorise le glissement, dans le sens longitudinal,
du raidisseur 2 sur l'insert 1, afin de ne pas endommager le raidisseur 2 et d'en
faciliter la flexion dans un sens ou dans l'autre.
[0029] Il est à noter qu'avantageusement la partie embout 10, notamment la paroi supérieure
13, peut comporter des perçages, non représentés, permettant au pied de "respirer".
[0030] On notera également qu'il peut être prévu de réserver un espace dans le fond de la
cavité 14, afin de permettre l'adaptation d'un élément amortisseur qui peut être soit
un élément amovible, réalisé dans un matériau malléable de type pâte, gel, ou matériaux
viscoélastiques, soit une poche remplie d'air.
[0031] Le galbe de la partie cambrion 11, du fait de la souplesse du matériau utilisé, et
selon la nature du raidisseur 2, s'accentue en position pointe, et la partie cambrion
10 épouse la voûte plantaire et constitue un appui pour celle-ci.
[0032] Les dimensions de la partie cambrion 11, à savoir sa longueur, sa largeur et son
épaisseur, sont choisies en fonction de l'anatomie du pied, afin de respecter les
arcs longitudinaux et transversal que comporte la voûte plantaire.
[0033] La partie cambrion 11 prend ainsi place entre les arcs longitudinaux, tandis que
son extrémité 18 doit coincider avec l'arc transversal en avant du talon, ce qui est
obtenu en coupant la partie cambrion 11 à la longueur désirée, cette coupe étant de
préférence faite en sifflet.
[0034] On notera que le matériau utilisé permet une taille aisée, en sorte que même la face
supérieure de la partie cambrion peut être travaillée.
[0035] Dans la position pied à plat, la partie cambrion 11 ne constitue pas une gène comme
c'est le cas avec les chaussons de type traditionnel, d'autant plus qu'elle ne conserve
pas son galbe, du fait d'une part que le raidisseur 2 ne lui est pas solidarisé fixement,
et d'autre part de la souplesse du matériau dont est fait l'insert 1.
[0036] De plus, le raidisseur 2 ne s'étend pas sous la partie embout 10 afin de permettre
la position en demi-pointe.
[0037] D'autre part, on notera que le bord de la paroi supérieure 13 comporte dans sa région
médiane une échancrure 19, qui permet, lors de position sur pointe, la sortie de la
base des orteils, avec pour conséquence une meilleure expression de la pointe.
[0038] Si on se réfère maintenant à la figure 3, on peut voir que la partie embout 10 de
l'insert 1 est recouverte d'une enveloppe 3 de forme complémentaire, laquelle qui
est de préférence réalisée en cuir.
[0039] L'enveloppe 3 permet de contenir l'évasement de la partie embout 10, qui peut se
produire lors de l'échauffement de la matière dont est fait l'insert.
[0040] L'enveloppe 3 peut être réalisée d'une part dans des cuirs de souplesses différentes,
et d'autre part dans des dimensions différentes, de manière que, selon le choix de
la danseuse, elle puisse recouvrir totalement ou partiellement la partie embout 10
de l'insert 10.
[0041] Il est également possible que l'enveloppe 3 déborde la partie embout pour se prolonger
sur le pied, ainsi, la partie extrême du chausson demeure rigide, tandis que la partie
médiane est souple et enveloppante, ce qui en accroit le confort.
1. Chausson de danse caractérisé en ce qu'il comporte un insert (1), réalisé par moulage
d'une matière semi-rigide, qui incorpore une partie embout (10) et une partie cambrion
(11) de forme incurvée, ladite partie cambrion (11) comportant à sa face inférieure
(16) un moyen (17) de maintien dans le sens transversal d'un raidisseur (2), tandis
que ladite partie embout (10) est introduite dans une enveloppe (3) de forme complémentaire
et réalisée dans un matériau souple et peu déformable.
2. Chausson selon la revendication 1 caractérisé en ce que l'enveloppe (3) est réalisée
en cuir ou analogue.
3. Chausson selon la revendication 1 ou la revendication 2 caractérisé en ce que le moyen
de maintien du raidisseur (2) consiste en des nervures (17) longitudinales et parallèles
faisant saillie de la face inférieure (16) de la partie cambrion (11).
4. Chausson selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce que
la partie embout (10) de l'insert (1) comporte une paroi inférieure plate (12) et
une paroi supérieure arrondie (11), lesquelles délimitent une cavité (14) de profil
arrondi destinée à contenir les orteils, tandis que ladite partie embout (10) présente
une extrémité plate (15).
5. Chausson selon la revendication 4, caractérisé en ce que la partie embout (10) comporte
des perçages.
6. Chausson selon l'une quelconque des revendications précédente caractérisé en ce que
de la partie embout (10) comporte un espace réservé à l'adaptation d'un élément amortisseur
amovible, réalisé dans un matériau malléable de type pâte, gel, ou matériaux viscoélastiques,
faisant office d'amortisseur.
7. Chausson selon l'une quelconque des revendications de 1 à 5 caractérisé en ce que
la partie embout (10) comporte un espace réservé à l'adaptation d'un élément amortisseur
tel consistant en une poche remplie d'air.
8. Chausson selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce que
l'insert (1) est réalisé en caoutchouc naturel ou synthétique, ou en matière plastique.
9. Chausson selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce que
l'enveloppe (3) déborde la partie embout (10) de l'insert.
10. Chausson selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que le raidisseur (2) est réalisé en fibre de verre ou en fibre de carbone.