[0001] La présente invention se rapporte à un procédé de traitement sélectif d'une partie
de la surface d'une pièce métallique.
[0002] Le traitement par voie chimique de pièces métalliques est bien connu. D'après la
façon de procéder et le résultat du traitement, on distingue les patinages (coloration
à but décoratif ou de protection), les passivations (inhibition sans dépôt apparent),
les dépôts de métaux et les conversions (formation d'un dépôt non métallique). Pour
plus de détails, il est possible de se référer, par exemple, à l'article "traitements
par voie chimique" paru dans l'ouvrage Techniques de l'Ingénieur, M1151. Des descriptions
plus détaillées de ces traitements par voie chimique figurent dans le même ouvrage
au sujet du nickelage chimique (M1565), du dépôt chimique autocatalytique de nickel
(M1566), de l'oxydation/patinage (M1570), de la coloration des aciers inoxydables
(M1572), de la phosphatation (M1575/1576) et du brillantage et satinage (M1580).
[0003] Tous ces procédés connus sont généralement mis en oeuvre par immersion des pièces
à traiter dans un bain. De ce fait, toute la surface des pièces subit le traitement.
[0004] On connaît par ailleurs les procédés de traitement électriques ou électrochimiques,
par exemple par voie électrolytique. Ces procédés sont également en général mis en
oeuvre par immersion des pièces dans un bain, de sorte que toute la surface des pièces
est traitée. De plus, l'exploitation de ces procédés est rendue difficile par la nécessité
de gérer en permanence les courants électriques liés aux procédés. Compte tenu de
l'agressivité des produits utilisés, on constate également un vieillissement prématuré
des installations.
[0005] Enfin, la peinture par pulvérisation au pistolet permet de réaliser des revêtements
sélectifs de protection et/ou d'aspect sur des pièces, c'est-à-dire des revêtements
n'intéressant qu'une partie de la surface des pièces, généralement en couvrant par
des caches les parties de la surface qui ne doivent pas être peintes. Toutefois, il
est difficile de maîtriser les paramètres influant sur la conduite d'une telle installation
de peinture. Le fonctionnement correct de l'installation se trouve par ailleurs souvent
perturbé par le bouchage des pistolets. Enfin, pour éviter une pollution atmosphérique,
il est nécessaire de traiter les rejets d'une telle installation, ce qui entraîne
un surcoût non négligeable.
[0006] Il apparaît donc que les procédés connus tels que définis ci-dessus ne permettent
pas de traiter de façon sélective une partie seulement de la surface des pièces et/ou
impliquent des coûts élevés d'investissement et/ou d'exploitation.
[0007] La présente invention vise un procédé permettant d'effectuer d'une manière simple
et peu coûteuse un traitement sélectif d'une partie de la surface d'une pièce métallique.
[0008] L'invention vise par ailleurs un dispositif de structure simple et de coût réduit
pour la mise en oeuvre de ce procédé.
[0009] Suivant le procédé conforme à l'invention de traitement sélectif d'une partie de
la surface d'une pièce métallique, on établit, en combinaison avec la surface de la
pièce, une chambre de circulation limitée à la partie à traiter de la surface de la
pièce et on fait circuler à travers ladite chambre, pendant une durée déterminée,
une solution susceptible de réagir, par voie chimique, avec le métal de la pièce pour
produire le traitement sélectif de ladite partie de surface de la pièce.
[0010] Le résultat du traitement, donc l'épaisseur du dépôt dans le cas d'un revêtement,
est fonction uniquement de la durée pendant laquelle la solution de traitement se
trouve en contact avec la pièce, et de la concentration de cette solution. La circulation
de la solution à travers la chambre définie entre le support et la partie de surface
à traiter de la pièce, peut être assurée par une simple pompe qui puise la solution
dans un réservoir, par exemple un fût, et la renvoie dans ce même réservoir après
l'avoir fait circuler dans ladite chambre. Aucun entretien (nettoyage, remplacement
de pièces d'usure, etc.) n'est à prévoir et aucune disposition n'est nécessaire pour
le traitement de la solution ou de rejet et pour la prévention de pollution, par exemple
atmosphérique, comme c'est le cas pour les procédés connus.
[0011] Le dispositif pour la mise en oeuvre du procédé conforme à l'invention comprend un
support inerte vis-à-vis de la solution de traitement, ce support étant conformé de
manière à pouvoir recevoir la pièce et à entourer à distance la partie à traiter de
la surface de la pièce, en définissant avec la pièce une chambre de circulation limitée
à la partie à traiter de la surface, cette chambre présentant au moins une entrée
et une sortie pour la solution.
[0012] La partie du dispositif en contact avec la solution de traitement , en l'occurence
le support pour la pièce à traiter, étant inerte vis-à-vis de la solution de traitement,
il ne se produit aucun dépôt sur le support, de sorte qu'aucun entretien n'est à prévoir.
Les pièces peuvent être traitées unitairement, et chaque pièce à traiter (chaque forme
et chaque taille de pièce) implique l'utilisation d'un support adapté prenant en compte
la géométrie de la pièce. Compte tenu de sa simplicité, le dispositif peut être directement
intégré à une ligne de fabrication. Il est possible, dans ce cas, de prévoir des postes
comprenant plusieurs dispositifs pour traiter simultanément plusieurs pièces.
[0013] De préférence, le support peut être réalisé en matière plastique, ce qui réduit le
coût du support.
[0014] Le support peut avantageusement comporter des joints d'étanchéité entrant en contact
avec la pièce à traiter pour délimiter la chambre de circulation en combinaison avec
la surface de la pièce.
[0015] Pour assurer le maintien correct de la pièce par rapport au support, ce dernier peut
avantageusement comporter plusieurs éléments d'appui positif pour la pièce à traiter.
[0016] Pour simplifier la transformation du dispositif lors du passage du traitement de
pièces ayant une géométrie au traitement de pièces d'une autre géométrie, le dispositif
comprend de préférence une embase comportant des moyens d'arrivée de la solution de
traitement et des moyens pouvant recevoir des supports différents adaptés aux géométries
des pièces à traiter.
[0017] De préférence, le support peut comporter des moyens d'évacuation de la solution de
traitement, après passage dans la chambre de circulation.
[0018] Pour le traitement de parties de surfaces annulaires sur des pièces de révolution,
l'embase peut comporter des moyens de centrage pour les supports et pour les pièces
à traiter.
[0019] En se référant à la figure unique du dessin annexé, on va décrire ci-après plus en
détail un exemple de réalisation illustratif d'un dispositif pour le traitement sélectif
d'une partie de la surface d'une pièce métallique de révolution.
[0020] Sur la figure unique du dessin, on a représenté la moitié d'un dispositif pour le
traitement d'une pièce métallique 1 de révolution. Il s'agit en l'occurence d'un disque
de frein dont il s'agit de traiter la partie de surface 2 qui, lorsque le disque est
monté sur le véhicule, est située côté extérieur entre la surface de frottement 3
et la partie centrale 4 ou fût. La partie de surface 2 qui est visible sur le véhicule,
à travers la jante de roue ajourée, doit subir ici un traitement pour formation d'un
revêtement d'aspect et de protection contre la corrosion.
[0021] Le dispositif pour le traitement sélectif de la pièce 1 comprend une embase 5 munie
d'une arrivée de solution de traitement 6. L'embase 5 porte un élément de centrage
7 présentant un conduit central 8 qui se raccorde à l'arrivée 6, et plusieurs conduits
radiaux 9 menant vers l'extérieur à partir du conduit 8. L'élément de centrage 7 est
prolongé vers le haut par un embout de centrage 10.
[0022] Un élément de support 11 est monté sur l'élément de centrage 7, pour recevoir la
pièce 1 à traiter. L'élément de support 11 est constitué par une pièce annulaire dont
la partie inférieure est ajustée sur la pièce de centrage 7 et renferme des conduits
12, 13 qui communiquent avec les conduits 9 de l'élément 7. Dans sa partie supérieure,
l'élément de support 11 comporte des conduits 14 menant ici radialement de l'intérieur
vers l'extérieur, pour déboucher dans un conduit annulaire 15 d'une couronne 16 entourant
l'élément de support 11. La couronne 16 comporte une sortie d'évacuation de solution
17 communiquant avec le conduit annulaire 15.
[0023] La partie supérieure de l'élément de support 11 présente, du côté tourné vers la
pièce 1 à traiter, donc vers l'intérieur, une forme adaptée à celle de la partie correspondante
de la pièce 1. On reconnaît que des vis 17 sont fixées dans les parties horizontales
de l'élément 9 se trouvant en regard de parties horizontales de la pièce 1 posée sur
l'élément 11, pour assurer à la pièce 1 un appui positif sur l'élément 11 et maintenir
la pièce 1, qui est centrée par son alésage 18 sur l'embout 10 de l'élément de centrage
7, à distance au-dessus de l'élément de support 11. A l'endroit de la partie de surface
2 à traiter de la pièce 1, l'élément 11 définit, avec la surface de la pièce 1, une
chambre 19 annulaire dans laquelle débouchent les conduits 13 et 14 et qui est délimitée
vers l'intérieur par un joint annulaire intérieur 21 et vers l'extérieur par un joint
annulaire extérieur 22, tous deux encastrés dans des gorges de l'élément de support
11. Les deux joints 21 et 22 font saillie vers le haut sur l'élément de support 11
de telle manière qu'ils se trouvent comprimés par la pièce 1, lorsque cette dernière
est posée sur l'élément de support 11 en prenant appui sur les vis 17.
[0024] Pour traiter la partie de surface 2 de la pièce 1 posée sur le dispositif tel que
décrit, on fait circuler, dans la chambre 19, depuis l'arrivée 6 vers la sortie 17,
une solution qui, au contact de la pièce 1 métallique, réagit chimiquement avec cette
dernière, avec formation d'un revêtement sur la partie 2 de la surface de la pièce
1, entourée par la chambre 19 délimitée par les joints 21 et 22. Cette circulation
peut se faire par simple pompage à l'aide d'une pompe qui prélève la solution dans
un réservoir, par exemple un fût, et l'envoie par l'entrée 6, les conduits 8, 9, 12
et 13, dans la chambre 19. Après circulation dans cette chambre 19, au contact avec
la partie de surface 2 de la pièce 1, la solution quitte le dispositif par les conduits
14 et 15 et la sortie 17 pour être récupérée par exemple dans le réservoir dans lequel
elle a été prélevée.
[0025] Le résultat du traitement, c'est-à-dire l'épaisseur du dépôt formé sur la partie
de surface 2 de la pièce 1, est fonction uniquement de la durée du traitement et de
la concentration de la solution.
[0026] Il va de soi que le dispositif tel que représenté et décrit, n'a été donné qu'à titre
d'exemple illustratif et non limitatif et que de nombreuses modifications et variantes
sont possibles dans le cadre de l'invention.
[0027] Ainsi, l'invention n'est pas limitée au traitement sélectif de pièces de révolution,
mais est applicable d'une manière générale au traitement de pièces de n'importe quelle
forme. Bien entendu, l'élément de support 11 qui reçoit la pièce 1 à traiter doit
être adapté à la géométrie de la pièce 1.
[0028] Il convient cependant de remarquer que le traitement de pièces de révolution est
une application préférée de l'invention, d'une mise en oeuvre particulièrement simple,
cette application permettant en particulier une automatisation poussée (robotisation)
du traitement et notamment l'intégration du dispositif de traitement à une ligne de
fabrication.
[0029] Il convient également de remarquer que si dans l'exemple de réalisation représenté
et décrit, le traitement effectué est un traitement de peinture ou plutôt de patinage
(coloration à but décoratif), l'invention est applicable également à d'autres traitements
par voie chimique, par exemple la passivation, le dépôt de métaux, etc, par le choix
de solutions appropriées au traitement à effectuer.
1. Procédé de traitement sélectif d'une partie de la surface d'une pièce métallique,
caractérisé par le fait qu'on établit, en combinaison avec la surface de la pièce,
une chambre de circulation limitée à la partie à traiter de la surface de la pièce,
et qu'on fait circuler à travers ladite chambre, pendant une durée déterminée, une
solution réagissant par voie chimique avec le métal de la pièce pour produire le traitement
sélectif recherché de ladite partie de surface de la pièce.
2. Dispositif pour la mise en oeuvre du procédé suivant la revendication 1, caractérisé
par le fait qu'il comprend un support (11) inerte vis-à-vis de la solution de traitement,
conformé de manière à pouvoir recevoir la pièce (1) à traiter et à entourer à distance
la partie (2) à traiter de la surface de la pièce, en définissant avec la pièce une
chambre (19) de circulation de la solution, limitée à la partie (2) à traiter de la
surface de la pièce et présentant au moins une entrée (13) et une sortie (14) pour
la solution.
3. Dispositif suivant la revendication 1, caractérisé par le fait que le support (11)
est en matière plastique.
4. Dispositif suivant la revendication 2 ou 3, caractérisé par le fait que le support
(11) comporte des joints d'étanchéité (21, 22) pour délimiter la chambre de circulation
(19) en combinaison avec la surface de la pièce (1) à traiter.
5. Dispositif suivant la revendication 4, caractérisé par le fait que le support (11)
comporte plusieurs éléments (17) d'appui positif pour la pièce (1) à traiter.
6. Dispositif suivant l'une quelconque des revendications 2 à 5, caractérisé par le fait
qu'il comprend une embase (5, 7) comportant des moyens (6, 8, 9) d'arrivée de la solution
et des moyens pour recevoir des supports (11) différents adaptés aux géométries des
pièces (1) à traiter.
7. Dispositif suivant la revendication 6, caractérisé par le fait que le support (11)
comporte des moyens (15, 16, 17) d'évacuation de la solution.
8. Dispositif suivant la revendication 6 ou 7, pour le traitement de parties de surface
annulaire de pièce de révolution, caractérisé par le fait que l'embase (7) comporte
des moyens de centrage (10) pour le support (11) et pour la pièce (1) à traiter.