[0001] L'invention se rapporte à une chaudière à lit fluidisé circulant, avec un conduit
qui s'étend suivant une direction longitudinale et qui canalise un flux de particules
et de gaz contenant des oxydes d'azote, et un moyen pour injecter dans le flux un
réactif permettant de réduire les oxydes d'azote.
[0002] Dans une chaudière de ce type, avec un conduit reliant un foyer de combustion à un
cyclone de séparation, les particules sont séparées dans le cyclone de séparation
et sont recyclées dans le foyer de combustion. Les gaz sont évacués par une cheminée
après avoir traversé des échangeurs de chaleur conventionnels situés en aval du cyclone
de séparation. La réduction des oxydes d'azote en azote moléculaire inerte est une
mesure corrective qui permet de diminuer le rejet des oxydes d'azote avec les gaz
évacués par la cheminée.
[0003] D'une manière générale, on injecte dans le flux de particules et de gaz de l'ammoniac
pour réduire les oxydes d'azote selon un schéma réactionnel connu sous le nom de réduction
sélective non catalytique. Il est admis aujourd'hui que trois principaux paramètres,
la température, le temps de séjour, et le mélange de l'ammoniac réactif avec les oxydes
d'azote, influencent la réaction de réduction dans l'installation.
[0004] La demande de brevet européenne EP 0 690 266, publiée le 3 janvier 1996, décrit une
chaudière dans laquelle l'injection de l'ammoniac est réalisée par une ouverture formée
dans la paroi de la partie supérieure du conduit, cette ouverture étant disposée à
une distance plus courte du foyer de combustion que du cyclone de séparation. Ce mode
d'injection est relativement simple à réaliser. Cependant, l'injection à même la paroi
du conduit ne permet pas un mélange complet de l'ammoniac réactif et des oxydes d'azote.
En effet, l'écoulement des particules et des gaz, bien que turbulent, est dominé par
une composante de vitesse parallèle à la direction longitudinale du conduit qui cantonne
la pénétration de l'ammoniac réactif à une couche en contact avec la paroi du conduit.
[0005] Le but de l'invention est d'améliorer le mélange du réactif avec les oxydes d'azote
contenus dans les gaz pour favoriser leur réduction.
[0006] A cet effet, l'invention a pour objet une chaudière à lit fluidisé circulant avec
avec un foyer de combustion et un cyclone de séparation reliés entre eux par un conduit
qui s'étend suivant une direction longitudinale et qui canalise un flux de particules
et de gaz contenant des oxydes d'azote, et un moyen pour injecter dans le flux un
réactif permettant de réduire les oxydes d'azote, caractérisée en ce que ce moyen
comprend au moins une première canne tubulaire disposée dans un renfoncement de la
partie supérieure du foyer de combustion qui s'étend au dessus du conduit de façon
telle à injecter le réactif suivant la direction longitudinale du conduit et de façon
co-courante au flux.
[0007] Avec cet agencement, le réactif est injecté à coeur dans le flux et dans un région
du flux peu dense en particules ce qui permet de renforcer le mélange avec les oxydes
d'azote et d'augmenter le rendement de réduction.
[0008] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description de deux modes de réalisation illustrés par les dessins.
[0009] La figure 1 montre très schématiquement en vue de face une chaudière à lit fluidisé
circulant.
[0010] La figure 2 montre très schématiquement une chaudière selon la figure 1, avec au
moins une canne d'injection disposée dans la partie supérieure d'un foyer de combustion
ou d'un premier conduit de communication entre le foyer de combustion et un cyclone
de séparation.
[0011] La figure 3 montre très schématiquement une chaudière selon la figure 1, avec au
moins une canne d'injection disposée dans un deuxième conduit formé par la partie
supérieure d'un échangeur extérieur à lit fluidisé dense.
[0012] La figure 4 est une vue en coupe d'une canne d'injection.
[0013] Une chaudière à lit fluidisé circulant, représentée de façon schématique sur la figure
1, comprend un foyer de combustion 1 qui s'étend verticalement et dont une partie
inférieure est alimentée par un combustible 3, par exemple du charbon concassé, et
par un flux d'air 7 dirigé vers le haut du foyer. La combustion s'effectue au sein
d'une importante masse de fines particules de cendres 5 fortement agitées et maintenues
en suspension par le flux d'air 7 pour former un lit fluidisé ayant une densité en
particules qui diminue rapidement en fonction de la hauteur du foyer. La combustion
a lieu à une température typique de 850 degrés celsius (°C) et génère des d'oxydes
d'azote NOx.
[0014] Le flux d'air chargé des fines particules et des oxydes d'azote est canalisé dans
la partie haute du foyer par un premier conduit 9 qui s'étend suivant une direction
longitudinale L1 sensiblement horizontale et qui débouche dans la partie haute 11A
d'un cyclone de séparation 11 disposé verticalement. Par un écoulement circulaire
du flux d'air dans le cyclone, les fines particules de cendre sont séparées des fumées
et sont recyclées vers le foyer de combustion 1 par l'intermédiaire d'un siphon fluidisé
13. Les fumées 14 sortent du cyclone de séparation 11 et traversent des échangeurs
de chaleur conventionnels avant d'être évacuées par une cheminée.
[0015] Pour faciliter le contrôle de la température du foyer, on dispose en parallèle avec
le siphon fluidisé 13, un échangeur extérieur à lit fluidisé dense 15, qui est alimenté
en air 16 et en particules prélevées dans la partie inférieure 11B du cyclone de séparation
11. Un deuxième conduit 17 formant une partie supérieure de l'échangeur extérieur
15 s'étend parallèlement à une direction longitudinale L2 sensiblement horizontale
et canalise le flux des particules et de gaz provenant du cyclone de séparation 11
vers le foyer de combustion 1 par l'intermédiaire d'un système fluidisé 19 pour recycler
les particules.
[0016] Selon l'invention, pour réduire les oxydes d'azote contenus dans les gaz et les fumées,
on injecte un réactif, par exemple de l'ammoniac à l'état gazeux, au moyen au moins
d'une canne tubulaire disposée de façon telle à libérer le réactif suivant la direction
longitudinale du conduit et de façon co-courante au flux de gaz chargé des particules.
[0017] Dans un premier mode de réalisation de l'invention, figure 2, chaque canne tubulaire
21 est disposée dans une partie supérieure 1A du foyer de combustion 1 où le flux
de particules et de gaz est canalisé par le premier conduit 9 pour être transporté
vers le cyclone de séparation 11. De préférence, dans ce premier mode de réalisation,
on monte chaque canne tubulaire dans un renfoncement 1C de la partie supérieure 1A
du foyer de combustion 1 qui s'étend au dessus de la partie supérieure 9A du premier
conduit 9. Ce renfoncement 1C crée une couche d'impact 1B des particules transportées
par le flux circulant et diminue la densité en particules dans la zone d'injection
du réactif.
[0018] Il est prévu également, dans une variante de ce premier mode de réalisation de l'invention,
visible sur la figure 2, de disposer chaque canne tubulaire 21 dans une partie supérieure
9A du premier conduit 9 qui canalise le flux sortant du foyer 1 vers l'entrée du cyclone
de séparation 11. De préférence, dans cette variante, chaque canne tubulaire 21 est
disposée à proximité du foyer de combustion 1 pour allonger le temps de séjour jusqu'à
l'entrée du flux d'air dans le cyclone de séparation 11 et ainsi renforcer le mélange
du réactif injecté avec les oxydes d'azote contenus dans le flux.
[0019] D'une manière avantageuse, on dispose plusieurs cannes tubulaires 21 en plusieurs
points d'une direction de largeur du foyer de combustion 1 ou du conduit 9 qui est
perpendiculaire à la direction longitudinale L1 pour renforcer le mélange avec les
oxydes d'azote.
[0020] Dans un deuxième mode de réalisation de l'invention, figure 3, chaque canne tubulaire
21 est disposée dans un deuxième conduit 17 formé par une partie supérieure 17A de
l'échangeur extérieur 15, où le carbone est élutrié en partie dans les particules
provenant du cyclone de séparation 11. La combustion du carbone élutrié s'effectue
dans un fort excès d'air au dessus du lit fluidisé dense et produit des oxydes d'azote
qui sont réduits par l'injection du réactif. De préférence, dans ce deuxième mode
de réalisation, chaque canne tubulaire 21 est disposée par rapport au courant du flux
en aval de la zone d'entrée 17B dans le deuxième conduit 17 des particules provenant
du cyclone de séparation 11 pour allonger le temps de séjour du réactif, compte tenu
du fait que dans cette zone d'entrée 17B, l'élutriation du carbone est importante.
[0021] Chaque canne tubulaire 21 comprend, figure 4, au moins une buse d'injection 23. Dans
chacun des deux modes de réalisation décrits précédemment, on descend chaque canne
tubulaire 21 dans le foyer de combustion, ou dans le premier 9 ou le deuxième conduit
17, sensiblement perpendiculairement à la direction longitudinale L1 ou L2 et en orientant
la buse d'injection 23 dans le sens d'écoulement du flux des particules et des gaz
pour injecter le réactif suivant la direction longitudinale du conduit et de façon
co-courante au flux.
[0022] La fixation de chaque canne d'injection 21 dans la partie supérieure du foyer 1 ou
du premier 9 ou du deuxième conduit 17 est réalisée au moyen d'une bride 25 qui de
préférence permet un déplacement en translation de chaque canne perpendiculairement
à la direction longitudinale du conduit pour régler la descente dans le foyer ou dans
le conduit en fonction d'une moindre densité en particules dans le flux et ainsi renforcer
le mélange du réactif avec les oxydes d'azote.
[0023] Il est prévu également de traiter chaque canne tubulaire en surface pour améliorer
ses propriétés de tenue à la corrosion. Compte tenu de la température du flux et de
la nature abrasive des particules et des gaz, on traite chaque canne en déposant par
exemple par plasma, un revêtement de carbure de tungstène ou de carbure de chrome.
Pour améliorer la tenue mécanique des cannes, on prévoit également de les refroidir
par une circulation d'eau 27. Le réactif est injecté par un canal 29 qui débouche
par la buse d'injection 23. Comme réactif, on utilise de l'ammoniac gazeux, ou des
gouttelettes d'ammoniaque en solution, ou un précurseur liquide de l'ammoniac comme
l'urée en solution, pulsé par de l'air.
1. Une chaudière à lit fluidisé circulant, avec avec un foyer de combustion (1) et un
cyclone de séparation (11) reliés entre eux par un conduit (9) qui s'étend suivant
une direction longitudinale (L1) et qui canalise un flux de particules et de gaz contenant
des oxydes d'azote (NOx), et un moyen pour injecter dans le flux un réactif permettant
de réduire les oxydes d'azote, caractérisée en ce que ce moyen comprend au moins une
première canne tubulaire (21) disposée dans un renfoncement (1C) de la partie supérieure
du foyer de combustion qui s'étend au dessus du conduit de façon telle à injecter
le réactif suivant la direction longitudinale (L1,L2) du conduit (9,17) et de façon
co-courante au flux.
2. Une chaudière selon la revendication 1, dans laquelle chaque le moyen comprend au
moins une seconde canne tubulaire (21) disposée dans la partie supérieure (9A) du
conduit (9) à proximité du foyer de combustion (1) pour injecter le réactif de façon
co-courante au flux dans le conduit (9).
3. Une chaudière selon la revendication 1, avec un échangeur extérieur à lit fluidisé
dense (15) reliant le cyclone de séparation (11) au foyer de combustion (1) et dont
la partie supérieure forme un conduit (17) pour le flux de particules et de gaz qui
s'étend suivant une direction longitudinale (L2), dans laquelle le moyen comprend
au moins une troisième canne tubulaire (21) disposée dans la partie supérieure (17A)
de l'échangeur pour injecter le réactif dans ledit flux.
4. Une chaudière selon l'une des revendications 1 à 3, dans laquelle chaque canne tubulaire
(21) comprend au moins une buse d'injection (23) du réactif.
5. Une chaudière selon l'une des revendications 1 à 4, dans laquelle chaque canne tubulaire
(21) est mobile suivant une direction sensiblement perpendiculaire à la direction
longitudinale (L1,L2) du conduit (9,17).
6. Une chaudière selon l'une des revendications 1 à 5, dans laquelle chaque canne tubulaire
(21) comprend un circuit de refroidissement (27) par circulation d'eau.
7. Une chaudière selon l'une des revendications 1 à 6, dans laquelle chaque canne tubulaire
(21) comprend un revêtement par plasma de carbure de tungstène ou de carbure de chrome
pour résister à l'abrasion du flux.
8. Une chaudière selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle
le réactif est de l'ammoniac gazeux, ou des gouttelettes d'ammoniaque en solution,
ou un précurseur liquide de l'ammoniac comme l'urée en solution, pulsé par de l'air.