Domaine Technique
[0001] La présente invention concerne une machine perfectionnée qui permet de réaliser en
continu le filage de fils chimiques, leur étirage et leur texturation.
Techniques antérieures
[0002] Il a été proposé depuis fort longtemps, comme cela ressort notamment des brevets
français 2 130 337, 2 170 099 et 2 341 677, de réaliser en continu les opérations
de filage, étirage et texturation, notamment par fausse torsion, de fils synthétiques
en polypropylène, polyester, polyamide .. .
[0003] Bien que séduisante, cette technique n'a été mise en oeuvre, du moins à la connaissance
du Demandeur, que lorsque l'on réalise un traitement de texturation par chambre de
bourrage (procédé Banlon), par buse de soufflage (procédé Taslan) ou par frisage par
passage sur une arête (procédé Agilon).
[0004] En revanche, elle n'est pas adaptée à la réalisation de fils texturés par fausse
torsion compte tenu du fait que les vitesses de production des fils chimiques et celles
des machines de texturation par fausse torsion n'étaient pas, du moins a priori, compatibles
entre elles, sauf à sous-utiliser de manière importante l'ensemble de filature et
étirage qui, à ce jour, est conçu pour avoir une vitesse de renvidage du fil produit
de l'ordre de plusieurs milliers de mètres à la minute, alors que le renvidage d'une
machine de texturation s'effectue en général aux environs de 1000 mètres/minute.
[0005] En conséquence, si un homme du métier envisageait de disposer à la sortie d'un ensemble
de filage/étirage une machine de texturation, cela aurait conduit, compte tenu de
la vitesse de renvidage de telles machines de texturation et du taux d'étirage appliqué
aux fils dans cette zone, à alimenter la machine de texturation à une vitesse de l'ordre
de quelques centaines de mètres par minute, par exemple entre 400 et 600 mètres/minute
en fonction des fils correspondant donc à une vitesse en sortie de l'installation
de filage et d'étirage équivalente, et donc réduite d'au moins quatre fois par rapport
aux installations conventionnelles de filage/étirage.
[0006] De plus, la conception même des installations de filage et étirage aurait conduit
un homme du métier à réaliser des ensembles pratiquement inexploitables industriellement,
d'encombrement important, et qui surtout n'auraient pas permis éventuellement d'utiliser
la machine de texturation par fausse torsion de manière conventionnelle avec une alimentation
à partir de fils non étirés ou partiellement étirés portés par des bobines alimentaires
conventionnelles.
Exposé de l'invention
[0007] Or on a trouvé, et c'est ce qui fait l'objet de la présente invention, un perfectionnement
aux machines permettant l'obtention de fils texturés par fausse torsion qui, non seulement,
a une structure telle que tout en présentant un encombrement minimum pour qu'un opérateur
ait un accès direct aux organes de traitement, elle permet de réaliser l'alimentation
de ladite machine aussi bien directement à la sortie d'un ensemble de filage et étirage
de tout fil chimique qu'à partir de fils partiellement ou non étirés, préalablement
réalisés, et supportés par une cantre disposée à l'arrière de la machine.
[0008] D'une manière générale, la machine conforme à l'invention est du type des machines
de texturation par fausse torsion qui présentent un encombrement réduit, notamment
en hauteur, et qui, par ailleurs, permette de conserver un passage sensiblement linéaire
du fil depuis l'entrée dans le four de traitement thermique jusqu'à la broche communiquant
la fausse torsion.
[0009] De telles machines, dont la structure générale ressort notamment des brevets US-A-4
051 650 et 4 332 132, sont constituées essentiellement par une pluralité de positions
de texturation identiques, disposées côte à côte sur un bâti commun, chaque position
comportant dans l'ordre, si l'on considère le déplacement du fil lors du traitement
de texturation :
· un premier délivreur, associé éventuellement à un système d'étirage du fil, permettant
de délivrer le fil à texturer ;
· un dispositif de chauffage suivi d'une zone de refroidissement pour le fil chauffé
;
· une broche de fausse torsion ;
· un second appel pour le fil texturé sortant de la broche de fausse torsion ;
· éventuellement un troisième appel du fil en aval duquel est disposée une seconde
zone de traitement thermique et ;
· un dernier appel disposé immédiatement avant les organes de réception.
[0010] En général, dans de telles machines, l'alimentation en fil et la zone de réception
associée éventuellement à la zone de refixation thermique, sont disposées en regard
l'une de l'autre, de part et d'autre d'une zone de service pour le passage du personnel,
le premier délivreur/four/parcours de refroidissement et broche de fausse torsion
étant sensiblement alignés et disposés au-dessus de la zone de service, le fil provenant
de l'ensemble d'alimentation étant introduit soit directement à l'intérieur du four,
soit, lorsque le premier four et le parcours de refroidissement sont inclinés par
rapport à l'horizontale, et surplombent pour partie la zone d'alimentation, par l'intermédiaire
de moyens de guidage du fil constitués essentiellement par un tube de rentrée de proximité
du premier délivreur, et dont la sortie est reliée à l'entrée du four (US 4,051,650)
ou par l'intermédiaire d'un ensemble de lancement comportant un guide orientable permettant
d'introduire le fil à l'intérieur du four lorsque ce dernier est ouvert comme cela
ressort de l'US-A-4,332 132.
[0011] Or on a trouvé, et c'est ce qui fait l'objet de la présente invention, un perfectionnement
à de telles machines de texturation qui non seulement, permet l'alimentation des positions
de texturation à partir de bobines montées sur un cantre ou râtelier et qui surtout,
autorise l'alimentation des organes de texturation directement à partir de moyens
de filage et d'étirage de fils chimiques montés sur ladite machine de texturation,
les fils produits étant introduits directement dans le premier délivreur de la zone
de texturation après leur sortie de l'ensemble filage/étirage.
[0012] La machine selon l'invention se caractérise en ce que les positions de texturation
sont disposées sous la forme de deux groupes comprenant un nombre déterminé de positions
de travail, chaque groupe étant disposé de part et d'autre d'un plan central de symétrie
formant un couloir longitudinal, les moyens d'alimentation en fil étant constitués
par une cellule de filage et étirage d'une pluralité de fils chimiques correspondant
au nombre de fils traités, les moyens de filage étant disposés au dessus du bâti de
la machine et les moyens d'étirage étant disposés en bout dans le couloir central,
les fils extrudés et étirés étant répartis aux délivreurs d'appel de la zone de texturation
symétriquement de part et d'autre du plan de symétrie par l'intermédiaire de rouleaux
d'étirage et de renvoi disposés en partie basse de la machine sensiblement à l'aplomb
du premier délivreur de la section de texturation.
Description sommaire des dessins
[0013] Les dessins annexés illustrent deux modes de réalisation d'une machine réalisée conformément
à l'invention, chaque mode de réalisation étant représenté par trois figures similaires,
à savoir :
- figure 1 et 4 : vues en élévation, de côté ;
- figures 2 et 5 : vues de dessus selon A des figures 1 et 4 et ;
- figures 3 et 6 : vues frontales selon B des figures 1 et 4.
[0014] Dans la suite de la description, les mêmes références seront utilisées pour désigner
les mêmes éléments de chaque type de machine.
Manière de réaliser l'invention
[0015] Si l'on se reporte aux figures annexées, la machine conforme à l'invention se compose
donc essentiellement d'une pluralité de positions de texturation identiques disposées
côte à côte sur un bâti commun.
[0016] Une telle machine comporte de manière connue une alimentation, désignée par la référence
générale (1) en fils (2) à texturer.
[0017] Le premier organe actif de texturation est constitué par un premier délivreur (3),
suivi d'un dispositif de chauffage (4), d'une zone de refroidissement (5) et d'une
broche de fausse torsion (6).
[0018] A la sortie de la broche de fausse torsion (6), est disposé un second appel ou délivreur
(7) pour le fil texturé.
[0019] Ledit fil texturé peut alors être amené soit directement aux organes de renvidage
(11) par l'intermédiaire d'un appel (10), soit subir un deuxième traitement thermique
dans un deuxième dispositif de chauffage (9) qui, de préférence, est alors précédé
d'un troisième appel (8).
[0020] Dans la machine selon l'invention, l'alimentation en fil (1) et la zone de réception
(11), cette dernière étant éventuellement précédée des moyens de refixation thermique
(8,9), sont disposées de part et d'autre d'une zone centrale de service pour le passage
du personnel, le premier four (4), le refroidissementt (5) et la broche (6) étant
sensiblement alignés et disposés au moins en partie au-dessus de ladite zone de service.
[0021] Dans une première forme de réalisation illustrée par les figures 1 à 3, l'alimentation
en fil (2) est réalisée en positionnant le premier délivreur (3) au voisinage de l'entrée
du premier four (4).
[0022] Dans un second mode de réalisation illustré par les figures 4 et 6, les organes de
texturation four (4)/parcours de refroidissement (5) et broche (6) sont inclinés par
rapport à l'horizontale, et des moyens sont donc prévus pour permettre l'introduction
du fil à l'intérieur du four, le premier délivreur (3) étant, toujours directement
accessible par l'utilisateur. Une telle structure de la machine peut être réalisée
conformément aux enseignements des brevets US 4,051,650 ou 4,332 132.
[0023] Selon une caractéristique essentielle de l'invention, une telle machine a une structure
qui permet de réaliser l'alimentation en fil (2) à texturer aussi bien à partir de
bobines montées sur un cantre ou râtelier désigné par la référence (12) et schématisé
aux figures 2,3 et 5,6, les fils pouvant être des fils non étirés, partiellement étirés
ou étirés, à partir d'un ensemble désigné par la référence générale (15) de filage
et d'étirage de fils chimiques, monté sur ladite machine de texturation, les fils
produits étant introduits directement dans le premier délivreur (3) de la zone de
texturation après leur sortie de l'ensemble filage/étirage.
[0024] Ainsi que cela ressort des figures annexées, conformément à l'invention, pour permettre
l'alimentation en fil des positions de texturation aussi bien à partir de fils préalablement
réalisés et stockés sur des bobines qu'à partir d'une cellule de filage et étirage,
dans la machine conforme à l'invention, les positions de texturation sont disposées
sous la forme de deux groupes désignés par la même référence (13) comprenant un nombre
déterminé de positions de travail, chaque groupe (13) étant disposé de part et d'autre
d'un couloir central (14).
[0025] Dans le cas présent, chaque groupe de texturation (13) comporte huit positions, les
fours (4) étant par ailleurs conçus pour traiter simultanément deux fils.
[0026] Bien entendu, cela n'est pas limitatif et il pourrait être envisagé de réaliser des
machines comportant un nombre plus important ou inférieur de positions de texturation.
[0027] En bout de ce couloir central (14), sont disposés les moyens de filage (15) et d'étirage
(16) qui permettent d'alimenter les positions de texturation en continu.
[0028] Les moyens de filage (15) sont des moyens conventionnels.
[0029] Ils se composent essentiellement d'une réserve (17) en granulés de matière à filer
(polyoléfine, polyamide...), cette réserve (17) étant alimentée depuis des silos de
stockage communs à plusieurs machines, et ce au moyen d'un conduit de distribution
(18). Cette réserve (17) alimente une extrudeuse (19) de type à vis, qui délivre la
matière fondue à un boîtier de filage (20) par l'intermédiaire d'une pompe. Dans le
cas présent, l'ensemble de filage comporte une filière permettant de produire simultanément
16 fils élémentaires (2), ce qui permet donc d'alimenter en fils les huit positions
de texturation disposées de part et d'autre du couloir central (14). Eventuellement,
le polymère peut être coloré lors de cette phase de filature.
[0030] A la sortie de la filière, les fils sont étirés en (21) dans une cabine disposée
verticalement et sont répartis en deux groupes par passage autour de deux tambours
rotatifs (22) qui peuvent être soit chauffants soit être à température ambiante en
fonction de la matière filée.
[0031] Les fils forment une ou plusieurs spires autour des tambours (22) et sont ensuite
introduits individuellement à l'intérieur du premier appel (3) de chaque position
de texturation, cette dernière étant réalisée de manière conventionnelle.
[0032] Il convient de noter que les tambours ou rouleaux de renvoi (22) sont disposés en
partie basse de la machine, leur extrémité (23) étant pratiquement à l'aplomb du premier
délivreur (3) de la section de texturation. Ce tambour rotatif (27) permet donc d'assurer
l'étirage partiel ou total des fils extrudés et leur renvoi à la machine de texturation.
[0033] Dans les deux exemples de réalisation illustrés, la seule différence réside dans
le positionnement des moyens de filage qui sont disposés en partie haute de la machine.
[0034] Une telle machine, de conception particulièrement simple, permet donc de réaliser
un ensemble de texturation par fausse torsion dont l'alimentation en fil peut être
obtenue aussi bien à partir de bobines de fil préalablement réalisées qu'à partir
d'un ensemble de filage/étirage associé directement aux moyens de texturation.
[0035] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux deux exemples concrets de réalisation
illustrés, mais elle en couvre toutes les variantes réalisées dans le même esprit.
1. Machine de filature et de texturation par fausse torsion, dans laquelle la zone fausse
torsion comprend une pluralité de positions de texturation identiques, disposées côte
à côte sur un bâti commun, chaque position comportant dans l'ordre, si l'on considère
le déplacement du fil (2) lors de son traitement de texturation :
· un premier délivreur (3), associé éventuellement à un système d'étirage du fil (2),
permettant de délivrer le fil à texturer ;
· un dispositif de chauffage (4) suivi d'une zone de refroidissement (5) pour le fil
chauffé ;
· une broche de fausse torsion (6) ;
· un second appel (7) pour le fil texturé sortant de la broche de fausse torsion (6)
;
· éventuellement un troisième appel (8) du fil en aval duquel est disposée une seconde
zone de traitement thermique (9) et ;
· un dernier appel disposé immédiatement avant les organes de réception,
caractérisée en ce que l'alimentation en fil de l'ensemble des positions de texturation est réalisée
à partir de moyens de filage et d'étirage de fils chimiques montés sur ladite machine
de texturation, les fils produits étant introduits directement dans les premiers délivreurs
(3) de la zone de texturation après leur sortie de l'ensemble filage/étirage.
2. Machine selon la revendication 1, caractérisée en ce que les positions de texturation
sont disposées sous la forme de deux groupes (13) comprenant un nombre déterminé de
positions, chaque groupe étant disposé de part et d'autre d'un plan de symétrie formant
un couloir longitudinal (14), les moyens d'alimentation en fil étant constitués par
une cellule de filage et étirage (15) d'une pluralité de fils chimiques correspondant
au nombre de fils traités, les moyens de filage (15) étant disposés au dessus du bâti
de la machine et les moyens d'étirage (16) étant disposés en bout dans le couloir
central (14), les fils extrudés et étirés (2) étant répartis au délivreur d'appel
(3) de la zone de texturation symétriquement de part et d'autre du plan de symétrie
par l'intermédiaire de deux rouleaux d'étirage (22) et de renvoi disposés en partie
basse de la machine sensiblement à l'aplomb d'un plan vertical passant par le premier
délivreur (3) de la section de texturation.
3. Machine selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisée en ce qu'elle comporte
également des moyens permettant de réaliser l'alimentation en fil de la zone de fausse
torsion à partir de bobines montées sur un cantre ou ratelier (12).