[0001] L'invention concerne un pavage artificiel auto-bloquant pour fonds et berges de lits
de rivière ou de torrents. Ce type de pavage est utile chaque fois qu'une résistance
à l'arrachement et à la désolidarisation est nécessaire, en particulier pour la protection
contre l'érosion hydraulique. Lorsqu'il s'agit de protéger le fond et les berges d'un
lit de rivière ou de torrent, ou bien de réaliser des coursiers de chute (seuil),
il est connu d'utiliser des enrochements constitués de roches naturelles.
[0002] Un tel enrochement est composé de blocs appareillés avec plus ou moins de précision.
L'imbrication des blocs (nombreux points de contact), et leur poids unitaire élevé
(de quelques centaines de kilogrammes. à plusieurs tonnes), limitent leur entraînement
par l'écoulement, et permettent ainsi de protéger le terrain sous-jacent, soit sur
les talus de berge, soit sur le fond du lit, contre l'érosion hydraulique.
[0003] Ce type de protection très couramment utilisé, présente plusieurs inconvénients :
- Il nécessite la production et le transport sur place, de blocs naturels de plus en
plus difficiles et onéreux à obtenir, notamment à cause des réglementations sur la
protection de l'environnement (extractions).
- Son efficacité est très dépendante de la mise en place des blocs (plus ou moins bien
imbriqués), qui est difficile à spécifier et à contrôler sur un chantier,
- Il reste enfin très vulnérable aux déplacements des blocs sous l'effet de mouvements
du support (tassements différentiels du terrain, migration des éléments fins du terrain
à travers les blocs...).
[0004] Il existe de nombreuses solutions pour améliorer la résistance de la protection,
notamment :
- en solidarisant les blocs (enrochements liés avec du béton, du bitume...).
- en interposant entre le terrain et les blocs une couche de transition et/ou un géotextile
approprié.
mais ces précautions augmentent évidemment le coût de l'ouvrage.
[0005] D'autres types de protections existent (murs et radiers en béton, protections végétales
ou mixtes, gabions,...), mais sortent du champ d'application concerné par l'invention
proposée.
[0006] Le but de l'invention est de remédier aux inconvénients précédents de ces procédés
connus de protections hydrauliques en blocs libres, en proposant un pavage artificiel
auto-bloquant constitué de blocs à coincement mutuel.
[0007] A cet effet, l'invention a pour objet un pavage tel que défini par la revendication
1. Dans un tel pavage artificiel, chaque blocs peut avoir une base à contour polygonal
régulier (triangle équilatéral, carré, hexagone, etc...), ou polygonal irrégulier
(triangle isocèle, rectangle, etc...), ou courbe (cercle, écaille, bicorne, etc...).
[0008] Selon un mode de réalisation particulier, chaque bloc a une forme comportant au moins
quatre faces, symétriques deux à deux par rapport à un même axe de symétrie.
[0009] Une première forme préférée de ces blocs est telle que les quatre faces sont symétriques
deux à deux par rapport à un même axe de symétrie présentent une même pente par rapport
à cet axe de symétrie.
[0010] Une seconde forme de bloc préférée est telle que les quatre faces symétriques deux
à deux par rapport à un même axe de symétrie présentent un point commun unique situé
sur cet axe de symétrie.
[0011] Les blocs du pavage selon l'invention sont réalisés de préférence en béton ordinaire
moulé, avec une faible exigence de résistance. Ces deux formes sont simples à fabriquer
par moulage, et sont suffisamment compactes pour qu'il ne soit pas nécessaire de prévoir
une armature dans le béton. On dispose d'une grande latitude pour la qualité du béton
(dosage, agrégats, mise en oeuvre...). Cette latitude doit permettre un coût réduit.
[0012] Le poids des blocs est choisi suivant l'application et les conditions hydrauliques
auxquelles le pavage sera soumis (vitesse, hauteur d'eau, ...). L'ordre de grandeur
de ce poids peut varier entre quelques dizaines de kilogrammes et plusieurs tonnes,
suivant l'usage des blocs pour les protections hydrauliques soit en rivières, soit
en torrents ; mais aussi dans le domaine maritime pour la protection des ouvrages
ou du littoral.
[0013] La forme en coin des blocs procure une imbrication optimale et un coincement efficace
de l'ensemble. Le coincement se renforce à chaque mouvement relatif des blocs les
uns par rapport aux autres : En effet, les blocs dont la base est au contact du terrain
(sommet en haut), reposent sur une large surface, et exercent par conséquent sur le
sol une contrainte de pression faible. A l'inverse, les blocs retournés (base en haut),
reposent sur leur pointe, de surface beaucoup plus réduite, et exercent sur le sol
une contrainte beaucoup plus forte. Ces blocs ont donc tendance à s'enfoncer dans
le sol, et renforcent ainsi le coincement.
[0014] Le coincement mutuel des blocs les immobilise très solidement, ce qui leur permet
de résister à l'arrachement et au basculement, notamment lorsque le courant de la
rivière tend à les entraîner. En effet, des contraintes hydrauliques d'entraînement
s'exercent sur les blocs qui sont en saillie, c'est à dire ceux dont la base est au
contact du terrain, et le sommet en haut. Ces blocs sont coincés entre les blocs retournés
voisins et sont donc solidement maintenus. Au contraire les blocs retournés ne présentent
à l'écoulement que leur base plane et ne subissent par conséquent qu'une contrainte
hydraulique d'entraînement très faible.
[0015] Enfin, le coincement autorise, dans une certaine mesure, une reconfiguration du pavage
dans le cas d'un affaissement local du sol, ou d'un tassement différentiel, provoquant
un déplacement relatif des blocs. Ce pavage conserve en effet la mobilité relative
verticale des blocs, qui permet un rattrapage automatique de ce déplacement relatif,
en maintenant la continuité du pavage.
[0016] Le pavage selon l'invention est utilisable pour dissiper de l'énergie et ralentir
l'écoulement. La dissipation d'énergie résulte des tourbillons provoqués par le passage
de l'eau entre les blocs disposés en saillie, et la rugosité est liée à la hauteur
de la saillie. Cette hauteur est déterminée par l'intervalle laissé à la pose entre
les blocs dont la base est placée en bas; il est donc possible de choisir la rugosité
du pavage, et de l'ajuster de façon précise au but recherché.
[0017] D'autres caractéristiques et avantages du pavage selon l'invention apparaîtront à
l'aide de la description ci-dessous d'exemples de réalisation :
- La figure 1 représente une vue en perspective d'un premier exemple de réalisation
du bloc selon l'invention.
- La figure 2 représente la vue en plan d'un pavage artificiel auto-bloquant lisse,
réalisé au moyen de ce premier exemple de réalisation du bloc selon l'invention, et
conformément au procédé selon l'invention.
- La figure 3 représente une vue en élévation de ce premier exemple de pavage.
- La figure 4 représente une vue en perspective d'un deuxième exemple de réalisation
du bloc selon l'invention.
- La figure 5 représente une vue en perspective d'un exemple de réalisation d'un pavage
rugueux, réalisé au moyen de ce deuxième exemple de réalisation du bloc selon l'invention
(figure 4), et conformément au procédé selon l'invention ; les blocs étant disposés
selon un premier motif.
- La figure 6 représente une vue en plan de ce même exemple de réalisation d'un pavage
rugueux.
- La figure 7 représente une vue en élévation de ce même exemple de réalisation d'un
pavage rugueux, et illustre son effet dissipatif d'énergie.
- La figure 8 représente une vue en élévation d'une variante de ce même exemple de réalisation
d'un pavage rugueux, comportant le type de bloc représenté sur la figure 1 au lieu
du type de bloc représenté sur la figure 4.
- La figure 9 illustre l'effet de coincement des blocs selon l'invention, et l'effet
de rattrapage automatique du déplacement relatif d'un bloc.
- Les figures 10 et 11 illustrent la mise en oeuvre du procédé selon l'invention, dans
deux cas particulier où le sol a respectivement une forme courbe convexe et une forme
courbe concave.
- La figure 12 représente une vue en perspective d'un exemple de réalisation d'un pavage
rugueux comportant des blocs tels que celui représenté sur la figure 1 ou celui représenté
sur la figure 4, disposés selon un second motif.
- La figure 13 représente une variante de réalisation du bloc représenté sur la figure
1 ou de celui représenté figure 4.
- La figure 14 illustre une variante de mise en oeuvre du procédé selon l'invention,
permettant de renforcer la cohésion du pavage, et utilisant le type de bloc représenté
sur la figure 13.
- La figure 15 représente une vue en élévation d'une variante de réalisation de pavage
d'un pavage rugueux selon l'invention, comportant deux types différents de bloc selon
l'invention.
- Les figures 16 à 19, représentent respectivement quatre variantes du bloc selon l'invention.
- La figure 20 représente une vue en plan d'un pavage rugueux obtenu en utilisant le
type de bloc représenté sur la figure 19.
[0018] Dans le premier exemple de réalisation du bloc selon l'invention, qui est représenté
sur la
figure 1, la forme de ce bloc est engendrée par une droite passant par un segment de droite
CD, et s'appuyant sur un contour fermé rectangulaire. D'autre part, elle est tronquée.
Ce bloc comporte :
- un axe de symétrie YY ;
- quatre faces latérales 81, 82, 83, 84, ayant chacune la forme de trapèze, et qui sont
symétriques deux à deux par rapport à l'axe de symétrie YY et présentent une même
pente α par rapport à cet axe de symétrie ;
- et deux autres faces, B1 et S1, rectangulaires, parallèles entre elles et perpendiculaires
à l'axe de symétrie YY, ce dernier passant par les centres respectifs de ces deux
bases.
[0019] Les faces latérales 81 à 84 ont une inclinaison α de l'ordre de 10 à 20 degrés par
rapport à l'axe de symétrie YY. Dans cet exemple, la face B1 est plus grande que la
face S1, et elles seront appelées respectivement base et sommet du bloc, dans ce qui
suit. La forme est tronquée au niveau de la face S1. Dans cet exemple, le rapport
de la longueur sur la largeur de la base est voisin de 1,5 ; et la hauteur du bloc
est voisine de la largeur de la base. Il peut être utilisé pour réaliser un pavage
lisse ou un pavage rugueux.
[0020] La
figure 2 représente un exemple de pavage lisse qui peut être utilisé pour protéger le fond,
ou la berge d'un lit de rivière. Il est réalisé au moyen de blocs du type décrit en
se référant à la figure 1. Des blocs 1, ..., 6, sont juxtaposés selon un premier motif
à deux dimensions. Ils sont alignés en rangées orthogonales les unes aux autres. Chaque
rangée est réalisée en plaçant la base des blocs alternativement en haut et en bas
; et en alignant les blocs tantôt selon la longueur de la base et tantôt selon la
largeur. Dans une même rangée, les axes de symétrie de tous les blocs sont dans un
même plan. Ainsi, chaque rangée a une forme crénelée de deux côtés, dans un plan parallèle
au sol, et s'emboîte dans les deux rangées voisines. Elle est solidaire des deux rangées
voisines grâce au coincement des blocs.
[0021] Lorsque l'on considère une rangée du pavage, par exemple selon l'axe AA, on constate
donc deux types d'alternance :
- L'axe longitudinal de la base du bloc est alternativement parallèle et perpendiculaire
à l'axe de la rangée, AA.
- Le sommet du bloc est alternativement en haut et en bas.
[0022] En choisissant convenablement la hauteur des blocs, pour une pente a donnée, et pour
des dimensions de base donnée, ce motif permet un recouvrement total du sol, comme
cela est représenté sur la figure 2. Sinon, Il subsiste un petit espace vide au centre
de chaque motif constitué de quatre blocs. Ces espaces permettent un drainage qui
évite d'éventuelles sous-pression sous le pavage. Par contre, ils sont trop petits
pour permettre une érosion du sol. La granulométrie du sol est donc sans importance,
il n'est pas nécessaire de prévoir une sous-couche de transition ou un géotextile,
sauf dans le cas très particulier d'un sol pulvérulent.
[0023] La
figure 3 représente une vue en élévation, selon l'axe AA, de cet exemple de pavage. Le bloc
2 est inséré comme un coin entre les blocs 1 et 3. Le bloc 4 est inséré comme un coin
entre les blocs 3 et 5. Les sommets tronqués S1, S3, S5, respectivement des blocs
1, 3, 5, et les bases B2, B4, ... respectivement des blocs 2, 4, ..., apparaissent
du côté apparent du pavage. Les bases B1, B3, B5,..., respectivement des blocs 1,
3, 5, et les sommets S2, S3,..., respectivement des blocs 2, 3,...., sont du côté
non apparent du pavage. Toutes les faces de tous les blocs ayant, par construction
une même pente a, et le sol étant supposé plan, toutes les faces en contact sont théoriquement
jointives sur toute leur surface. Le frottement est donc uniformément réparti et assure
un coincement parfaitement régulier.
[0024] Le procédé de construction de ce pavage est le suivant. Les blocs dont la base est
en bas, tels que les blocs 1, 3, 5, sont posées sur le sol, en premier, à une même
altitude, après un aplanissement du sol. Ils sont placés sur le sol en laissant entre
eux des intervalles ayant tous une même largeur, telle qu'il est possible d'insérer
les blocs 2, 4,... dans les espaces laissés par les blocs précédemment disposés, en
leur permettant de descendre jusqu'au sol. Cette largeur les laisse descendre jusqu'au
sol mais ne laisse aucun jeu lorsqu'ils arrivent au contact du sol, pour que les blocs
restent coincés.
[0025] On pose les blocs dont la base est en haut, tels que les blocs 2, 4, ..., en forçant
pour qu'ils descendent jusqu'au niveau du sol. Il en résulte un coincement de ces
blocs, qui empêche leur arrachement. Par exemple, le bloc 2 est inséré entre les blocs
1 et 3, qui appartiennent à la rangée le long de la ligne AA, et entre deux blocs
(dont le bloc 6) qui appartiennent à une rangée perpendiculaire à la ligne AA. Les
intervalles sont égaux dans toutes les rangées et sont choisis tels que ce coincement
est obtenu lorsque les sommets tronqués S2, S4,..., touchent le sol. Par conséquent,
le côté apparent du pavage est lisse, si on considère comme négligeables les imperfections
de moulage et de pose des blocs, et de préparation du sol.
[0026] La
figure 4 montre une vue en perspective d'un deuxième exemple de réalisation du bloc selon
l'invention. Il a la forme d'une pyramide tronquée, à base rectangulaire. Cette forme
résulte de la troncature d'une pyramide ayant un sommet E et un axe de symétrie XX.
Ce bloc 11 comporte :
- quatre faces latérales 7, 8, 9, 10, ayant chacune la forme de trapèze, et qui sont
symétriques deux à deux par rapport à l'axe de symétrie XX ;
- et deux autres faces, B11 et S11, rectangulaires, parallèles entre elles et perpendiculaires
à l'axe de symétrie XX, ce dernier passant par les centres respectifs de ces deux
bases.
[0027] Les faces de la pyramide ont une inclinaison de l'ordre de 10 à 20 degrés par rapport
à l'axe de symétrie XX. Dans cet exemple, la face B11 est plus grande que la face
S11, et elles seront appelées respectivement base et sommet du bloc, dans ce qui suit.
La forme est tronquée au niveau de la face S11 du bloc. Dans cet exemple, le rapport
de la longueur sur la largeur de la base est voisin de 1,5 ; et la hauteur du bloc
est voisine de la largeur de la base. Ce deuxième exemple de réalisation diffère du
premier par le fait que les faces latérales 7, 9 n'ont pas la même pente que les faces
8, 10. Il peut être utilisé pour réaliser un pavage lisse ou un pavage rugueux.
[0028] La
figure 5 représente en perspective un pavage rugueux réalisé avec le type de bloc représenté
sur la figure 4. Elle ne montre que deux rangées parallèles de ce pavage: une rangée
constituée de blocs 11, 12, 13, 14, 15 ; et une rangée parallèle à la précédente constituée
des blocs 16, 17, 18. Les blocs sont juxtaposés selon le premier motif, comme dans
l'exemple de réalisation représenté sur la figure 1, en ce qui concerne la disposition
dans le plan du pavage. Ils sont donc alignés en rangées orthogonales les unes aux
autres. Chaque rangée est réalisée en plaçant la base des blocs alternativement en
haut et en bas ; et en alignant les blocs tantôt selon la longueur de la base et tantôt
selon la largeur. Dans une même rangée, les axes de symétrie de tous les blocs sont
dans un même plan. Ainsi, chaque rangée a une forme crénelée de deux côtés, dans un
plan parallèle au sol, et s'emboîte dans les deux rangées voisines. Elle est solidaire
des deux rangées voisines grâce au coincement des blocs.
[0029] La
figure 6 représente une vue en plan de l'exemple de pavage représenté en perspective sur la
figure 5. Elle montre en particulier un axe BB qui passe par l'axe de symétrie des
blocs 11, 12, 13, 14,15.
[0030] La
figure 7 représente une vue en élévation, le long de l'axe BB, de l'exemple de pavage représenté
sur la figure 5. Les sommets S12, S14, S16 appartenant respectivement aux blocs 12,
14, 16, sont situés en haut, c'est à dire du côté apparent du pavage. Les blocs 13
et 15, par contre, sont retournés, c'est à dire que les bases B13, B15 de ces blocs
sont situés en haut, c'est à dire du côté apparent du pavage. La particularité de
cet exemple de réalisation réside dans le fait que les blocs 12, 14, 16, 18 sont disposés
en saillie par rapport aux blocs 13, 15, 17. Cette disposition est obtenue en disposant
les blocs 12, 14, 16, 18,... sur le sol en laissant entre eux des intervalles ayant
tous une même largeur telle qu'il est possible d'insérer les blocs 13, 15, 17,...
dans les espaces laissés par les blocs précédemment disposés, en leur permettant de
descendre jusqu'à une hauteur prédéterminée correspondant à la hauteur souhaitée pour
la saillie, sans pouvoir aller au-delà. Le choix de la largeur des intervalles détermine
la hauteur de la saillie et donc la rugosité.
[0031] Il est à remarquer aussi qu'on dispose de deux valeurs de rugosité différentes selon
que le sens du courant est parallèle ou perpendiculaire à la ligne BB.
[0032] La figure 7 illustre l'effet dissipatif d'énergie de la rugosité de cet exemple de
pavage. Elle montre les tourbillons créés dans l'eau par les sommets tronqués S12,
S14 qui sont en saille par rapport aux bases B11, B13, et B15 des blocs 11, 13, et
15 respectivement. D'autre part, elle montre que les bases B12, B14,..., des blocs
12, 14, ... sont posés sur le sol, après un aplanissement du sol, alors que les sommets
tronqués S13, S15,...des blocs 13,15,... sont enfoncés dans le sol (par un battage,
et éventuellement par un creusement préalable du sol à leur emplacement). Un tel pavage
dissipatif est particulièrement utile pour augmenter la rugosité du fond d'un torrent
afin de diminuer la vitesse du courant.
[0033] La figure 7 montre que deux blocs voisins sont en contact par une surface inférieure
à la surface d'une face, car les faces en contact n'ont pas la même pente dans le
deuxième de réalisation du bloc (figure4).
[0034] La
figure 8 représente un pavage rugueux analogue à celui de la figure 7 mais réalisé avec le
premier exemple de réalisation du bloc (figure 1). Les blocs homologues à ceux de
la figure 7 ont la même référence mais avec l'attribut' . Toutes les faces en contact
sont en contact sur une plus grande surface que dans l'exemple précédent, parce que
toutes les faces ont une même pente, par construction.
[0035] La
figure 9 illustre l'effet de coincement des blocs selon l'invention, et l'effet de rattrapage
automatique du déplacement relatif d'un bloc. Elle montre, en élévation, trois blocs
21, 22, 23, qui sont par exemple du type représenté sur la figure 4. Les blocs 21
et 23 reposent respectivement sur le sol par leurs bases B21, 823 ; alors que le bloc
22 repose d'une part sur son sommet S22 qui est enfoncé dans le sol, et d'autre part
frotte sur les blocs 21 et 23 par une partie de la périphérie de sa base B22. Le poids
du bloc 22 exerce une pression sur le sol, sur la surface réduite du sommet tronqué
S22, qui est plus importante que la pression exercée par le poids des blocs 21 et
23 sur le sol situé respectivement sous les bases B22 et 823. Le bloc 22 a donc plus
tendance que les blocs 21 et 23 à s'enfoncer dans le sol. Ce phénomène de déplacement
relatif tend à augmenter le coincement du bloc 22 entre les blocs 21 et 23, lequel
coincement empêche les blocs 21 et 23 de se soulever du sol, de basculer, et d'être
emportés par le courant d'eau. Cet assemblage autorise, dans une certaine mesure,
une reconfiguration du pavage dans le cas d'un tassement local du sol, provoquant
un déplacement relatif des blocs. En effet, cet assemblage conserve la mobilité relative
verticale des blocs, qui permet le coincement et le maintien du coincement par un
rattrapage automatique des écarts créés par l'affaissement du sol ou la descente des
blocs qui s'enfoncent dans le sol.
[0036] Il est à remarquer que la section trapézoïdale fuyante des blocs en saillie limite
le risque d'accrochage de corps flottants, et facilite leur décrochement lorsque le
niveau monte.
[0037] Le procédé de pavage selon l'invention est prévu pour un sol plat, mais il peut être
adapté pour des ruptures de pente, par exemple pour la transition entre fond et berge.
[0038] La
figure 10 représente une vue en élévation d'un pavage rugueux réalisé sur un sol de forme convexe.
Les blocs 51 à 56 sont du type représenté sur la figure 4. Ils ont une forme de pyramide
tronquée à base rectangulaire et sont disposés le long d'une ligne courbe. Il n'est
donc pas possible d'alterner de manière régulière un bloc ayant sa base en haut puis
un bloc ayant sa base en bas. Ils sont disposés dans l'ordre 51 à 56. Les blocs 51,
53, 54, 56 ont leur base en haut, alors que les blocs 52 et 55 ont leur sommet en
haut. Les blocs 53 et 54 sont donc deux blocs consécutifs qui ont leur base placée
en haut. Le fait d'augmenter le nombre de blocs ayant leur base en haut permet de
donner au pavage une forme convexe adaptée à la forme convexe du sol, tout en bénéficiant
néanmoins de l'effet de coincement, et de la possibilité de mettre certains blocs
en saillie, tels que les blocs 52 et 55 pour dissiper l'énergie du courant.
[0039] La
figure 11 représente une vue en élévation d'un pavage réalisé sur un sol de forme concave.
Les blocs 61 à 66 sont du type représenté sur la figure 4. Ils ont une forme de pyramide
tronquée à base rectangulaire et sont disposés dans cet ordre le long d'une ligne
courbe. Le sommet des blocs 61, 63, 64, 66 est disposé en haut, et la base des blocs
62 et 65 est disposée en haut. Deux blocs successifs, 63 et 64, ont leur sommet placé
en haut pour que le pavage ait une forme concave qui suive la forme concave du sol.
[0040] La
figure 12 représente une vue en perspective d'un autre exemple de réalisation de pavage rugueux
comportant des blocs en forme de pyramide tronquée, à base rectangulaire, tel que
celui représenté sur la figure 4. Les blocs sont alignés en rangées orthogonales les
unes aux autres. Dans une même rangée, les axes de symétrie de tous les blocs sont
dans un même plan. Chaque rangée est réalisée en plaçant la base des blocs alternativement
en haut et en bas. Cet exemple diffère de l'exemple de pavage représenté sur les figures
5, 6, 7, par le fait que les blocs sont juxtaposés selon un autre motif à deux dimensions
: l'axe longitudinal de la base de tous les blocs est dans une même direction. Chaque
face latérale d'un bloc est donc en contact avec une face homologue d'un autre bloc.
Par conséquent, ces deux faces ont une même pente et ont donc théoriquement une surface
de contact plus grande que dans l'exemple de réalisation de pavage représenté sur
les figures 5, 6, 7. Chaque rangée n'a pas une forme crénelée : elle a une largeur
constante égale à la largeur ou à la longueur de la base d'un bloc, selon la direction
de la rangée considérée. Elle est solidaire des deux rangées voisines grâce au coincement
des blocs.
[0041] Une première rangée est constituée de blocs 32, 33, 34, 35, ... Une deuxième rangée,
parallèle à la première, est constituée de blocs 36, 37, 38,...Les sommets S32, S34,
S36, S38,... appartenant respectivement aux blocs 32, 34, 36, 38,... sont situés en
haut, c'est à dire du côté apparent du pavage. Les blocs 33, 35, 37, ... sont retournés,
c'est à dire que les bases B33, B35, B37, ... de ces blocs sont situés en haut, du
côté apparent du pavage. Les blocs 32, 34, 36, 38 sont disposés en saillie par rapport
aux blocs 33, 35, 37. Cette disposition est obtenue en disposant les blocs 32, 34,
36, 38,... sur le sol en laissant entre eux des intervalles constants teis qu'il est
possible d'insérer ,de force, les blocs 33, 35, 37,... dans les espaces laissés par
les blocs précédemment disposés, en leur permettant de descendre jusqu'à une hauteur
prédéterminée correspondant à la hauteur souhaitée pour la saillie.
[0042] La
figure 13 représente une variante de réalisation du bloc représenté sur la sur la figure 1
par exemple. Ce bloc 25 comporte un trou 26 qui le traverse complètement le long de
son axe de symétrie XX. Ce trou est cylindrique et a un diamètre de l'ordre de 5 cm
par exemple. Il peut être utilisé d'une part pour la manutention de ce bloc, et d'autre
part pour solidariser ce bloc à d'autres blocs. Le coincement mutuel des blocs voisins
assure la résistance des blocs à l'arrachement par un courant d'eau, cependant il
se pose un problème en bordure du pavage, puisque la dernière rangée de blocs n'est
pas retenue par une autre rangée. Une première solution à ce problème consiste à prolonger
le pavage jusqu'à une zone où l'érosion hydraulique devient négligeable. Une seconde
solution consiste à renforcer la cohésion du pavage au moins sur sa bordure, grâce
à des épingles, en fer à béton, en forme de U.
[0043] La
figure 14 illustre ce procédé de renforcement. Cette figure représente à titre d'exemple deux
épingles en U, 98 et 99. Les épingles 98 et 99 sont disposés sur le sol, dans une
position telle que leurs branches sont tournées vers le haut. Un bloc 30, comportant
un trou 94, a été enfilé sur une première branche de l'épingle 98. Un bloc 32, comportant
un trou 96 a été enfilé à la fois sur une branche de l'épingle 98 et sur une branche
de l'épingle 99. Un bloc 33, comportant un trou 97, est en cours d'enfilage sur une
seconde branche de l'épingle 99. Un bloc 31 a été inséré entre les blocs 30 et 32,
de façon à rester coincé entre les blocs 30 et 32. Il comporte un trou 95 parce qu'il
est identique aux autres blocs 30, 32, 33, mais ce trou 95 n'est pas utilisé car tous
les blocs dont la base est en haut sont maintenus par le coincement et non pas par
des épingles. Ce procédé est applicable quel que soit le motif du pavage. Il est à
remarquer que ce procédé conserve la mobilité relative verticale des blocs, indispensable
au coincement et au maintien du coincement. Il peut être utilisé à la périphérie seulement,
ou sur une plus grande surface en suivant un carroyage plus ou moins dense.
[0044] La figure 14 illustre en outre un procédé de manutention des blocs du type de celui
représenté sur la figure 13. Ce procédé de manutention consiste à utiliser une pince
particulière comportant deux leviers opposés 41 et 43. Ces deux leviers ont respectivement
deux becs 47 et 48 qui sont susceptibles de s'ouvrir. Les deux becs 47 et 48 sont
articulés chacun par rapport à une pièce de liaison 42. Les leviers 41, 43 et la pièce
de liaison 42 sont reliés à trois câbles 44, 46, 45, respectivement. Ces trois câbles
sont suspendus à une grue. Les deux becs 47 et 48 sont refermés puis introduits dans
le trou du bloc, par exemple le trou 97 du bloc 33. Puis ils sont légèrement ouverts
jusqu'à buter sur la paroi du trou 97, en tirant sur les leviers 41 et 43 par deux
câbles 44 et 46. En continuant la traction sur les câbles 44 et 46, il est possible
de soulever le bloc 33 pour aller le déposer, par exemple sur la deuxième branche
de l'épingle 99. Lorsque le bloc 33 repose sur le sol, il est possible de dégager
la pince en cessant la traction sur les câbles 44 , 46, et en exerçant une traction
sur le câble 45. Il est à remarquer que ce procédé de manutention permet de déposer
un bloc sans intervention manuelle sur le bloc, pour libérer le dispositif de manutention,
ce qui permet de déposer un bloc dans l'eau d'une rivière.
[0045] La
figure 15 représente une vue en élévation d'un exemple de réalisation de pavage, comportant
deux types différents de bloc selon l'invention. Les blocs ont tous la même forme,
pyramidale par exemple, et les mêmes dimensions de base, mais n'ont pas la même hauteur.
Les blocs 40, 42, 44, 46, ... dont la base est placée en bas ont une hauteur double,
par exemple, de la hauteur des blocs 41, 43,... dont la base est placée en haut. Par
exemple, le pavage est réalisé selon le premier motif décrit en se référant aux figures
5, 6, 7 . Il est ainsi possible d'obtenir une rugosité du pavage sans enfoncer les
blocs 41, 43,... plus que les blocs 40, 42, 44, 46, ... ; ou bien, si on enfonce les
blocs, il est possible d'augmenter la rugosité obtenue par une différence d'enfoncement
donnée.
[0046] Les figures suivantes illustrent des variantes de réalisation du bloc selon l'invention.
[0047] La
figure 16 représente deux blocs 71, 72 ayant une forme pyramidale régulière dont la base est
un triangle isocèle.
[0048] La
figure 17 représente deux blocs 73, 74 ayant une forme pyramidale régulière dont la base est
un carré.
[0049] La
figure 18 représente deux blocs 78, 79 ayant une forme conique à base circulaire.
[0050] La
figure 19 représente une vue en élévation d'un pavage constitué de blocs tels que ceux représentés
sur la figure 18. Elle montre la forme hexagonale du motif constitué de six blocs,
trois dont la base est en bas et trois dont la base est en haut. Ce pavage comporte
un espace vide 77 , de volume non négligeable, au centre de chaque motif. Ce vide
77 peut contribuer à l'effet dissipatif du pavage, mais il peut être aussi être un
inconvénient dans le cas où le terrain est pulvérulent et peut donc être emporté par
le courant circulant entre les blocs par les espaces vides 77.
[0051] Il est à remarquer que les exemples de réalisation représentés sur les figures 16
à 19 ont une forme qui n'est pas tronquée, où tout au moins qui est plus pointue que
les exemples de réalisation illustrés par les figures 1 et 4. Les blocs de forme plus
pointue présentent l'avantage de pouvoir être enfoncés dans le sol plus facilement
pour améliorer l'ancrage des blocs dont la base est placée en haut, et donc la résistance
de l'ensemble du pavage.
1. Pavage artificiel auto-bloquant pour fonds et berges de lits de rivière ou de torrent,
caractérisé en ce qu'il est constitué d'une pluralité de blocs à coincement mutuel
ayant une forme (1 ; 11 ; 25 ; 71-79) qui est au moins partiellement engendrée par
une droite passant par un point (E) ou un segment de droite (CD), et s'appuyant sur
un contour fermé (B1 ; B11) ; ce contour étant appelé base du bloc, et la partie opposée
à la base étant appelée sommet du bloc, et en ce que lesdits blocs sont juxtaposés
dans un plan en constituant des rangées de blocs selon au moins deux directions de
ce plan, la base des blocs étant placée alternativement en haut et en bas, par rapport
au plan, dans chaque rangée de blocs de telle façon que deux blocs consécutifs dans
une rangée et dont les sommets sont placés en haut laissent entre eux un intervalle
dans lequel est coincé un bloc dont la base est en haut, cet intervalle étant tel
que la base du bloc ayant sa base en haut soit à une altitude prédéterminée, inférieure
à celle des deux blocs consécutifs dans la rangée.
2. Pavage selon la revendication 1, dans lequel chaque bloc a une forme comportant au
moins quatre faces (81, 82, 83, 84 ; 7, 8, 9, 10), symétriques deux à deux par rapport
à un même axe de symétrie (YY ; XX).
3. Pavage selon la revendication 2, dans lequel les quatre faces (81, 82, 83, 84) symétriques
deux à deux par rapport à un même axe de symétrie (YY) présentent une même pente (a)
par rapport à cet axe de symétrie.
4. Pavage selon la revendication 2, dans lequel les quatre faces (81, 82, 83, 84) symétriques
deux à deux par rapport à un même axe de symétrie (YY) présentent un point commun
unique (E) situé sur cet axe de symétrie.
5. Pavage selon l'une des revendications 2 à 4, dans lequel le sommet (S1, S11) de la
forme est tronqué.
6. Pavage selon la revendication 4, dans lequel chaque bloc a la forme d'une pyramide
à base rectangulaire (B11), tronquée par une face rectangulaire (S11) parallèle à
la base B(11).
7. Pavage selon l'une des revendications 2 à 6, dans lequel chaque bloc comporte un trou
(26) traversant le bloc selon cet axe de symétrie (YY ; XX).
8. Pavage selon la revendication 7, dans lequel lesdits deux blocs consécutifs dans une
rangée ayant leur sommet en haut sont solidarisés par une épingle (98) en forme de
U comportant deux branches parallèles, une branche de l'épingle étant enfilée dans
le trou d'un des deux blocs ayant son sommet en haut et l'autre branche de l'épingle
étant insérée dans le trou de l'autre bloc ayant son sommet en haut.
9. Pavage selon la revendication 6, dans lequel les blocs ayant leur sommet en haut dans
une rangée sont alignés selon la longueur de leur base et les blocs ayant leur base
en haut dans cette rangée sont alignés selon la largeur de leur base.