[0001] L'invention concerne une chaussure de ski alpin.
[0002] Les premières chaussures de ski, en cuir, étaient relativement souples. Elles offraient
un bon confort et permettaient une marche aisée grâce à la souplesse de leur semelle.
Afin d'assurer une bonne transmission des efforts entre le pied et le ski, c'est-à-dire
de réduire la capacité de déformation de la chaussure, la semelle et la tige sont
devenues de plus en plus rigides, la marche devenant par conséquent de moins en moins
aisée. Avec l'apparition des chaussures en matière plastique, la tige, mais plus particulièrement
la semelle, a acquis une rigidité assurant une excellente interface entre le pied
et le ski par l'intermédiaire de la fixation du ski, mais rendant une marche normale
difficile en raison du manque total de flexion de la semelle au niveau de l'articulation
métatarsophalangienne.
[0003] Depuis un certain nombre d'années, on cherche à faciliter la marche avec des chaussures
de ski alpin en plastique par différentes mesures. Dans le brevet EP 0 664 969, il
est proposé de prévoir une zone souple formant charnière dans la zone métatarsophalangienne
de la semelle rigide et de diviser la coque de la chaussure en deux parties articulées
au niveau de ladite articulation, ces deux parties étant en outre reliées par un dispositif
permettant de bloquer l'articulation.
[0004] Une chaussure conçue selon le même principe est également connue du brevet US 5 572
806. Cette chaussure diffère de la précédente en ce que le dispositif de blocage est
monté coulissant dans l'épaisseur de la semelle. De telles chaussures ne présentent
pas une véritable souplesse permettant un déroulement naturel du pied lors de la marche.
En outre, en ce qui concerne la marche, elles sont lourdes et peu confortables.
[0005] Une autre approche du problème mettant de côté les palliatifs des solutions mentionnées
ci-dessus, est décrite dans le brevet FR 2 130 644. Elle consiste en une sorte de
boîtier auxiliaire dans lequel on enferme une chaussure à tige et semelle souple.
[0006] Les chaussures destinées à la pratique du ski de fond présentent certes une souplesse
au niveau de la zone métatarsophalangienne de manière à permettre un déroulement du
pied avec un minimum de résistance. Ces chaussures ne sont toutefois fixées qu'à l'avant,
de sorte que la semelle ne doit pas présenter une rigidité longitudinale comme c'est
le cas des semelles de chaussures de ski dans une fixation de ski conventionnelle
à butée avant et talonnière, semelles qui doivent être suffisamment rigides pour supporter
la poussée longitudinale exercée par la fixation et la poussée verticale exercée par
la pédale du frein.
[0007] Aujourd'hui, les personnes pratiquant un ski de loisir aimeraient trouver sur le
marché une chaussure légère et confortable permettant à la fois une marche aisée et
une pratique du ski dans de bonnes conditions lorsque la chaussure est fixée à un
ski au moyen d'une fixation de type conventionnel.
[0008] L'invention a pour but de proposer une chaussure de ski alpin répondant à cette attente.
[0009] La chaussure de ski alpin selon l'invention est caractérisée en ce qu'elle comprend
une tige souple en forme de botte enveloppant le pied, une armature en forme de berceau
s'étendant latéralement autour de la partie inférieure de la tige, du talon à l'extrémité
avant de la chaussure, et présentant une semelle partiellement ajourée, un talon muni
d'un trottoir arrière, une partie avant munie d'un trottoir avant, ainsi que deux
parties latérales s'étendant de la région de la voûte plantaire à la région malléolaire
et une partie postérieure reliant la région supérieure des parties latérales au talon,
de manière à former un système triangulé de chaque côté de la tige, les côtés de cette
armature étant également ajourés, un collier articulé sur les parties latérales de
l'armature et entourant la partie supérieure de la tige, l'armature étant fixée inamoviblement
à la tige souple par une matière plastique souple injectée autour de l'armature et
traversant les parties ajourées de l'armature pour se lier à la tige souple, aussi
bien dessous que sur les côtés.
[0010] La matière plastique souple injectée autour de l'armature forme donc une semelle
sous l'armature. Cette semelle étant en outre généralement munie de deux plaques de
caoutchouc relativement dures fixées respectivement sous la talon et sous la partie
antérieure de la semelle, la matière plastique souple injectée forme une couche élastique
amortissant les chocs.
[0011] Selon un mode d'exécution préféré de l'invention, les parties latérales de l'armature
présentent chacune une patte s'étendant en direction l'une de l'autre sur la partie
inférieure du cou de pied, ces pattes étant destinées à recevoir un dispositif de
serrage qui les relie.
[0012] L'armature peut présenter une partie amincie en retrait de la partie formant la semelle,
le talon et l'avant du pied, et ajourée, de telle sorte que la matière plastique souple
injectée ne recouvre pas la partie inférieure plus épaisse de l'armature.
[0013] Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, un mode d'exécution de l'invention.
[0014] La figure 1 est une vue en perspective de la chaussure, non encore équipée de boucles
et de courroie de bas de jambe.
[0015] La figure 2 est un éclaté de la figure 1, sans la matière souple injectée autour
de l'armature.
[0016] La chaussure représentée au dessin est constituée essentiellement d'une tige souple
1, d'une armature 2 et d'un collier 3 articulé sur l'armature en deux points opposés
4 et 5 situés dans la région malléolaire.
[0017] La tige souple 1 a été représentée très schématiquement sous la forme d'une botte
fermée. En réalité, cette botte sera ouverte sur le devant et se fermera par deux
rabats et éventuellement une languette passant sur le cou-de-pied. La tige 1 peut
être en matière plastique souple revêtue d'un rembourrage intérieur ou en un matériau
tissé imprégné d'une matière plastique ou réalisée de toute autre manière.
[0018] L'armature 2 est réalisée, de préférence, en polyuréthanne comme les coques de chaussures
de ski connues. L'armature 2 constitue un berceau pour la tige 1. Ce berceau s'étend
latéralement autour de la partie inférieure de la tige, du talon à l'extrémité avant
de la chaussure et présente une semelle ajourée 6, entre le talon 7, muni d'un trottoir
8, et une partie avant 9, également munie d'un trottoir 10, les trottoirs 8 et 10
étant destinés à recevoir respectivement la fixation arrière et la fixation avant
d'une fixation de ski. La partie avant 9 présente en outre une partie renforcée verticale
arrondie 11 destinée à recevoir l'appui des mâchoires d'une fixation avant. Le berceau
formé par l'armature présente une paroi latérale 12 ajourée par des trous 13 sur ses
deux côtés. La partie ajourée est un peu plus mince que le bord inférieur de l'armature.
[0019] L'armature 2 présente en outre deux parties latérales ascendantes 14 et 15 s'étendant
à partir de la région correspondant à la voûte plantaire en direction de la zone malléolaire
et vers l'arrière où elles rejoignent une partie postérieure 16 s'étendant sur le
dos de la chaussure et reliant les parties latérales 14 et 15 à la région de l'armature
comprenant le talon 7. Le bord du berceau, les parties latérales 14 et 15 et la partie
postérieure 16 forment, de chaque côté de la chaussure, un système triangulé donnant
à la chaussure la rigidité nécessaire à une bonne conduite du ski. Les points d'articulation
4 et 5 sont situés dans les parties latérales 14 et 15. L'armature présente en outre
deux pattes 17 et 18 s'étendant respectivement à partir des parties latérales 14 et
15 sur la partie inférieure du cou-de-pied, en direction l'une de l'autre. Ces pattes
17 et 18 sont destinées à recevoir une boucle de fermeture et de serrage. L'armature
2 présente en outre, à l'arrière, une languette 19, pouvant fléchir vers l'arrière
et destinée à venir s'intercaler entre le collier 3 et la tige 1 dans la zone du tendon
d'Achille.
[0020] Après avoir placé la tige 1 dans l'armature 2, l'armature et la tige sont solidarisées
par l'injection d'une matière plastique souple 20 autour de la partie en forme de
berceau de l'armature, de telle manière que cette matière plastique 20 traverse aussi
bien les parties latérales ajourées 13 de l'armature 2 que la semelle 6, en formant
une ceinture autour de l'armature. La tige 1 et l'armature 2 sont ainsi parfaitement
liées dans toute la région plantaire. La matière plastique 20 est, par exemple, du
polyuréthanne expansé. Comme on peut le voir à la figure 1, la matière plastique 20
s'étend également sous l'armature, en particulier dans sa région médiane où elle permet
de conserver une certaine souplesse qui facilite la marche.
[0021] Le collier 3 est également ajouré. Il est muni, vers l'avant, d'une paire de pattes
21, 22 venant entourer la tige 1 et destinées à recevoir une boucle. Dans sa partie
supérieure, le collier 3 présente deux passants 23 et 24 destinés à recevoir une courroie,
de préférence une courroie se refermant par un système VELCRO (Marque déposée), courroie
servant, de manière connue, d'appui tibial.
[0022] La chaussure est en outre munie, de manière connue, d'une plaquette de talon 25 et
d'une plaquette avant 26, toutes deux en caoutchouc dur.
[0023] La chaussure décrite est susceptible de nombreuses variantes d'exécution sans sortir
du cadre de l'invention. En particulier, l'armature 2 pourrait être réalisée en multi-injection
de manière à être flexible dans la zone médiane pour faciliter la marche. Elle pourrait
présenter des zones évidées transversalement dans le même but. L'armature 2 pourrait
en outre présenter des parties saillantes traversant la matière 20 vers le bas de
manière à remplacer la talonnette 25 et la plaque avant 26, ces parties traversantes
pouvant faire saillie sous la semelle et constituer ainsi des crampons.
[0024] La matière 20 peut être un matériau amortisseur.
1. Chaussure de ski alpin, caractérisée en ce qu'elle comprend une tige souple (1) en
forme de botte enveloppant le pied, une armature (2) en forme de berceau s'étendant
latéralement autour de la partie inférieure de la tige, du talon à l'extrémité avant
de la chaussure, et présentant une semelle partiellement ajourée (6), un talon (7)
muni d'un trottoir arrière, une partie avant (9) munie d'un trottoir avant, ainsi
que deux parties latérales (14, 15) s'étendant de la région de la voûte plantaire
à la région malléolaire et une partie postérieure (16) reliant la région supérieure
des parties latérales au talon de manière à former un système triangulé de chaque
côté de la tige, les côtés de cette armature étant également ajourés (13), un collier
(3) articulé sur les parties latérales de l'armature et entourant la partie supérieure
de la tige, l'armature étant fixée inamoviblement à la tige souple par une matière
plastique (20) injectée autour de l'armature et traversant les parties ajourées de
l'armature pour adhérer à la tige souple, aussi bien dessous que sur les côtés.
2. Chaussure de ski alpin selon la revendication 1, caractérisée en ce que les parties
latérales (14, 15) de l'armature présentent chacune une patte (17, 18) s'étendant
sur la partie inférieure du cou-de-pied, en direction l'une de l'autre, ces pattes
étant destinées à recevoir un dispositif de serrage qui les relie.
3. Chaussure de ski alpin selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que sa semelle
est en outre munie de deux plaques (25, 26) fixées respectivement sous le talon et
sous la partie antérieure de la semelle.
4. Chaussure de ski alpin selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que l'armature
(2) présente des parties saillantes traversant la matière plastique (20) vers le bas.
5. Chaussure de ski alpin selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que
ladite matière plastique (20) est un matériau amortisseur.