[0001] La présente invention concerne un nouveau procédé de réalisation de pièces de fonderie
en alliage d'aluminium, ainsi qu'une installation pour la mise en oeuvre de ce procédé.
[0002] Le développement actuel de l'aluminium dans le domaine automobile rend nécessaire
la mise au point de nouveaux procédés, à la fois adaptés à la nécessité de minimiser
les coûts de production, adaptés à la grande série (typiquement plusieurs centaines
de milliers de pièces par an et par type de produit), et adaptés enfin à la réalisation
de pièces de qualité optimale et de géométries de plus en plus complexes notamment
sous la contrainte des réglementations antipollution conduisant à rechercher l'allégement
systématique, la compacité maximale, la performance optimale et l'intégration de fonctions.
[0003] La qualité de ces pièces porte tant sur les aspects métallurgiques (à savoir la recherche
des propriétés les plus élevées par une microstructure de fonderie la plus fine et
la plus saine possible dans les zones sollicitées) que sur les aspects dimensionnels
(en particulier la précision dimensionnelle maximale de toutes les géométries de la
pièce qui sont critiques pour les performances du véhicule.
[0004] Il existe certes un certain nombre de procédés disponibles pour la réalisation de
pièces automobiles. Mais aucun de ces procédés ne paraît présenter aujourd'hui un
ensemble de caractéristiques qui satisfasse pleinement l'ensemble des exigences précitées.
[0005] Les procédés de fonderie en moules métalliques, essentiellement le procédé par gravité
et le procédé par basse pression sont certes économiquement performants et délivrent
un haut niveau de qualité métallurgique et dimensionnelle. Ils sont cependant inadaptés
à la réalisation de pièces de formes complexes.
[0006] Ainsi les formes intérieures sont dans ce cas réalisées par des noyaux de sable chimiquement
lié, et ces procédés ne sont bien adaptés que s'il est possible d'insérer l'ensemble
de ces noyaux rapidement après l'ouverture du moule et l'extraction de la pièce précédente.
Ceci impose que les séquences de positionnement sur le moule restent relativement
simples, et s'avère donc incompatible avec certains cas de figure, par exemple pour
des blocs-moteurs ou des culasses, où il faut positionner jusqu'à douze noyaux ou
plus selon des trajectoires assez complexes et donc en une durée excessivement longue.
[0007] Il existe également des procédés dits de « sand package », notamment le procédé développé
par COSWORTH CASTINGS, qui ont été développés pour répondre aux objectifs indiqués
plus haut. Cependant ces procédés sont très coûteux car ils doivent mettre en oeuvre
une quantité importante de sable chimiquement lié. En outre, dans le cas du procédé
COSWORTH, la nécessité d'utiliser un sable spécial de type zircon en lieu et place
de la silice habituellement utilisée en fonderie contribue également à des coûts d'exploitation
très élevés. Par ailleurs, ces procédés ne permettent pas d'obtenir la qualité métallurgique
qui peut être obtenue avec l'utilisation de moules comportant des éléments métalliques
permettant d'accroître au maximum la vitesse de solidification de l'alliage d'aluminium
dans les zones les plus critiques.
[0008] Il existe également un procédé dit de « lost foam » qui répond bien aux contraintes
de complexité géométrique et de production en grande série. En revanche, le niveau
de qualité métallurgique obtenu est très inférieur aux standards actuels de la fonderie
en moule métallique (par gravité ou basse pression), de sorte que ce procédé ne peut
actuellement être envisagé pour certaines applications très sollicitées.
[0009] La présente invention vise à pallier les limitations de l'état de la technique et
à proposer un procédé de fonderie qui permette de mieux répondre aux besoins du marché
et en particulier du marché automobile, tout en restant de mise en oeuvre économique.
[0010] Un autre objet de la présente invention est de proposer un procédé de fonderie utilisant
au moins en partie substantielle du sable à prise physique, ou sable à vert, ne posant
pas les problèmes particuliers de recyclage et d'environnement rencontrés avec les
sables à prise chimique.
[0011] Ainsi l'invention propose selon un premier aspect un procédé de moulage d'une pièce
en alliage léger tel qu'un alliage d'aluminium, caractérisé en ce qu'il comprend les
étapes successives consistant à :
- préparer un moule avec empreinte en sable à prise physique,
- incorporer au moule un moyen d'obturation déplaçable au voisinage d'un conduit d'alimentation
du moule,
- placer le moule de telle sorte que son conduit d'alimentation se trouve en partie
inférieure,
- connecter le conduit d'alimentation du moule à un tube d'alimentation en alliage en
fusion mis en pression,
- effectuer le remplissage du moule avec ledit alliage,
- avant toute solidification substantielle de la pièce, déplacer le moyen d'obturation
pour obturer le conduit d'alimentation, puis retourner le moule à environ 180° pour
assurer une solidification en mode gravité.
[0012] Des aspects préférés, mais non limitatifs, du procédé selon l'invention sont les
suivants :
- il est prévu en outre, entre les étapes de remplissage et de solidification, une étape
d'obturation de ladite région inférieure du moule suivie d'une séparation entre un
tube d'alimentation en alliage en fusion et le moule.
- l'étape d'obturation est achevée moins de dix secondes environ après la fin de l'étape
de remplissage.
- l'étape de retournement est achevée au plus tard 25 secondes, de préférence 15 secondes,
après la fin de l'obturation.
- l'étape de retournement est achevée au plus tard 15 secondes , de préférence 5 secondes,
après la fin de l'obturation.
- l'on utilise un moule en sable siliceux d'une granulométrie au moins égale à 40 AFS,
de préférence au moins égale à 55 AFS ou encore 80 AFS pour l'obtention d'états de
surface excellents.
- on utilise un moule à deux demi-châssis, et l'étape de préparation du moule comprend
les phases consistant à mouler deux demi-empreintes dans les deux demi-châssis, à
positionner des noyaux de moulage dans les deux demi-châssis disposés avec leur demi-empreinte
sur le dessus, et à assembler les deux demi-châssis.
- l'étape d'assemblage des deux demi-châssis aboutit à un moule en position généralement
horizontale, et le procédé comprend en outre l'étape consistant à faire basculer le
moule jusqu'à une position de remplissage généralement verticale.
- les noyaux sont réalisés en sable à prise chimique.
- les noyaux sont réalisés en sable siliceux d'une granulométrie au moins égale à 40
AFS.
- il est prévu en outre, après solidification de la pièce, une étape de séparation de
la pièce et du moule permettant de récupérer séparément le sable d'empreinte et le
sable de noyaux.
- il est prévu en outre, avant l'étape de remplissage du moule, une étape de positionnement
d'au moins un refroidisseur massif placé à dans une région du moule distante de ladite
région d'alimentation du moule, et après la solidification, une étape de récupération
du ou des refroidisseurs.
[0013] Selon un deuxième aspect, l'invention propose une installation pour le moulage d'une
pièce en alliage léger tel qu'un alliage d'aluminium, caractérisée en ce qu'elle comprend
:
- un moule apte à être retourné par rotation autour d'un axe essentiellement horizontal,
possédant un chenal d'alimentation en alliage fondu et incorporant un moyen d'obturation
dudit chenal, et
- un dispositif de manutention de moule apte à déplacer le moule par rotation autour
dudit axe horizontal et possédant un moyen d'actionnement dudit moyen d'obturation.
[0014] Des aspects préférés de cette installation sont les suivants:
- le dispositif de manutention possède des moyens pour déplacer le moule en translation
en direction d'un tube d'alimentation en alliage fondu.
- le dispositif de manutention est également apte à déplacer le moule par rotation autour
dudit axe horizontal entre une position initiale en sortie d'une station d'assemblage
de moule et une position de moulage.
- le dispositif de manutention est apte à déplacer le moule autour d'un axe vertical
pour coopérer respectivement avec un convoyeur d'arrivée du moule, un four de coulée
en basse pression muni dudit tube d'alimentation et un convoyeur de départ du moule.
[0015] Enfin, selon un troisième aspect, l'invention propose un moule destiné à la coulée
d'une pièce en alliage léger tel qu'un alliage d'aluminium, le moule étant pourvu
d'un chenal d'alimentation en alliage fondu sous pression, le moule étant caractérisé
en ce qu'il est monté à rotation sur un axe essentiellement horizontal de manière
à pouvoir être retourné après remplissage, et en ce qu'il comprend un moyen d'obturation
mécanique dudit chenal d'alimentation.
[0016] Des aspects préférés mais facultatifs de ce moule sont les suivants:
- le moule possède au moins une empreinte en sable à prise physique, et ledit moyen
d'obturation mécanique comprend une plaque métallique incorporée dans l'empreinte
et guidée directement par celle-ci.
- le moule comprend un évidement borgne se terminant au droit d'un bord de ladite plaque
métallique et apte à recevoir une tige d'un moyen d'actionnement de ladite plaque.
- ladite plaque possède au moins un appendice de guidage qui, dans une position initiale
de ladite plaque, pénètre dans une empreinte opposée du moule.
[0017] D'autres aspects, buts et avantages de la présente invention apparaîtront mieux à
la lecture de la description détaillée suivante d'un exemple de réalisation de celle-ci,
donnée à titre d'exemple et faite en référence aux dessins annexés, sur lesquels :
la figure 1 est une vue schématique en perspective d'un moule et de ses noyaux utilisés
dans un procédé selon la présente invention, au cours d'une étape d'assemblage du
moule,
la figure 2a illustre en vue en élévation latérale éclatée les constituants du moule
à assembler,
les figures 2b et 2c illustrent schématiquement en coupe transversale le moule assemblé
au cours de deux phases opératoires du procédé,
les figures 3a à 3e illustrent schématiquement, en coupe longitudinale verticale,
cinq étapes successives du procédé de moulage selon l'invention,
les figures 4a à 4d illustrent schématiquement quatre étapes successives pour la mise
en place d'un dispositif d'obturation dans le moule,
la figure 5 illustre schématiquement en perspective la région du dispositif d'obturation
dans la situation de la figure 4a,
les figures 6a à 6c sont des vues schématiques en élévation de face d'un équipement
de manutention de moule utilisable dans le procédé selon l'invention, au cours de
trois phases successives,
les figures 7a et 7b sont des vues schématiques en élévation de côté de l'équipement
des figures 6a à 6c, au cours de deux phases successives, et
les figures 8a à 8c sont des vues schématiques de dessus de l'équipement des figures
6a à 6c et 7a, 7b et d'équipements associés, au cours de trois phases successives.
[0018] En référence tout d'abord à la figure 1, on a représenté un moule 10 dont les empreintes
sont formées par du sable lié physiquement, c'est-à-dire n'utilisant pas de résine
à durcissement thermique ou chimique, et de préférence par du sable à vert.
[0019] On notera ici à titre indicatif que le sable à vert présente un coût par unité de
poids qui est dix à quinze fois inférieur à celui d'un sable chimique de type boite
froide. En outre, ce type de sable ne pose pas les problèmes de recyclage et de pollution
posés de façon connue par les sables à prise chimique.
[0020] Ce sable est utilisé en châssis, l'essentiel du moule, réalisé sous forme de deux
demi-moules 10a et 10b, étant constitué de deux demi-châssis métalliques 17a, 17b,
chaque demi-châssis portant une demi-empreinte 11a, llb réalisée par les technologies
habituelles de production de moules en sable à vert, à l'aide d'un modèle.
[0021] Avant fermeture des deux demi-châssis l'un sur l'autre, chaque demi-châssis est présenté
sur un convoyeur C en position ouverte, face empreinte vers le haut, de façon à faciliter
le remmoulage, c'est-à-dire le positionnement des différents noyaux et inserts (ensemble
principal de noyaux 13 et noyaux secondaires individuels 12) destinés à l'obtention
des formes intérieures et de certaines formes extérieures de la pièce à réaliser,
l'exemple illustré schématiquement ici étant celui d'un bloc-moteur.
[0022] Ces noyaux peuvent être manipulés à la main dans le cas des petits noyaux 12, ou
encore par des robots opérant en des postes de travail successifs (cas de l'ensemble
principal de noyaux 13). Ces noyaux sont de préférence en sable à prise chimique (de
préférence de type boite froide ou selon le procédé de type « Isocet ». Pour des raisons
de coût, on utilise de préférence du sable siliceux (SiO
2) de granulométrie égale à environ 55-60 AFS ou plus, les états de surfaces les meilleurs
étant obtenus avec les valeurs de granulométrie AFS les plus élevées).
[0023] On observe sur la figure 2a que l'ensemble principal de noyaux 13 possède dans le
présent exemple, outre différents noyaux de sable chimique 131 formant la géométrie
voulue, des inserts métalliques 132 destinés à former des chemises de cylindres, ainsi
qu'un bloc métallique massif de refroidissement 16, comme on le verra plus loin. Ce
bloc de refroidissement peut être incorporé à l'ensemble de noyaux 13 lors de la réalisation
des noyaux 131, de façon à réaliser une solidarisation entre noyaux et refroidisseur.
[0024] Une fois les noyaux mis en place, les deux demi-châssis sont assemblés, le demi-châssis
supérieur, initialement placé à côté du demi-châssis inférieur, empreinte vers le
haut, étant retourné à 180° (voir position de la figure 2a) pour être assemblé, avec
des moyens d'indexation de position appropriés, sur le demi-châssis inférieur.
[0025] En référence maintenant aux figures 2b et 2c, la figure 2b illustre la position du
moule 10 pendant la phase de remplissage, l'exemple étant toujours celui du moulage
d'un bloc-moteur.
[0026] Ce remplissage s'effectue à travers des masselottes 14 avec alimentation par basse
pression dont le canal d'arrivée 22 se trouve en partie alors basse du moule. La direction
de montée du métal liquide est désignée par les flèches F1.
[0027] On observera ici qu'un remplissage par simple gravité est ici exclu en raison des
risques de turbulence et de création d'oxydes qu'il génère. En effet, tout oxyde créé
dans le système d'alimentation serait dans ce cas entraîné dans la pièce et se retrouverait
irrémédiablement coincé dans celle-ci.
[0028] Au contraire, le fait de recourir à un remplissage par basse pression permet de contrôler
parfaitement ce remplissage sans créer de turbulences et en apportant dès le départ
le bon gradient thermique dans la pièce et le moule, les masselottes 14 constituant
les zones les plus chaudes dès la fin du remplissage.
[0029] La réalisation pratique du remplissage en basse pression se fait de préférence avec
la mise en contact du moule en sable 10 avec un tube plongeur (non illustré sur la
figure 2a) relié à un four étanche de type four basse pression, classique en soi.
Après cet accostage, la montée du métal et le contrôle du flux se font par pressurisation
du four. On peut également, en variante, utiliser une pompe électromagnétique.
[0030] Une caractéristique avantageuse du procédé selon l'invention est le recours à une
obturation mécanique du système d'alimentation dès la fin du remplissage et avant
le retournement à 180° du moule. Un tel retournement a pour objet de mettre les masselottes
14 en position haute et de réaliser la solidification dans des conditions identiques
à celles d'une alimentation par gravité.
[0031] Le retournement doit être réalisée aussi rapidement que possible après l'obturation.
Des essais ont en effet permis de démontrer que si l'on attend trop longtemps après
obturation avant d'effectuer le retournement, des défauts apparaissent dans la pièce
sous forme de replis ou de cavités, rendant la pièce inapte à l'utilisation. Ces défauts
s'expliquent par un début de solidification dans les régions les plus froides du moule
avant le retournement.
[0032] Concrètement, pour une pièce de type bloc-moteur ou culasse de moteur d'automobile,
le retournement doit être effectué au plus tard 15 secondes, et de préférence au plus
tard 5 secondes, après l'obturation.
[0033] L'obturation elle-même est réalisée le plus rapidement possible après la fin du remplissage
de façon à ne pas perdre de temps et à ne pas être perturbé par un début de solidification
dans le conduit d'alimentation. Avantageusement, on effectue l'obturation au plus
tard 10 secondes après la fin du remplissage, sans pour autant que le dépassement
de cette limite ne présente de risque pour la santé de la pièce.
[0034] L'obturation mécanique de l'alimentation avant le retournement du moule présente
dans de multiples avantages.
[0035] Elle permet tout d'abord de relâcher la pression immédiatement et de retourner la
pièce sans être sous pression liquide. Ceci évite la mise en place d'un joint tournant
complexe sur le moule en sable.
[0036] Elle garantit par ailleurs dans tous les cas de figure une interruption nette et
immédiate du flux de métal liquide.
[0037] A cet égard, si l'on relâchait la pression après la fin du retournement, le métal
continuerait de s'écouler des masselottes vers le circuit d'alimentation. L'arrêt
naturel de ce flux étant long, typiquement de l'ordre de 10 secondes à plusieurs dizaines
de secondes, ceci imposerait de retarder le désaccostage entre le moule et le tube
plongeur d'alimentation ou à défaut exige la mise en place d'un réceptacle de métal
liquide sous le moule et sous sa trajectoire vers les postes suivants.
[0038] Par ailleurs ce métal qui recoule serait perdu.
[0039] Au contraire, dans la présente invention, le dispositif d'obturation permet au métal
apporté de rester dans le moule, si bien qu'il contribue sensiblement entièrement
au procédé (augmentation du volume de masselottes).
[0040] Pratiquement l'obturation peut être réalisée par l'actionnement d'une trappe métallique
placée dans le moule en sable, comme on le décrira en détail plus loin (système de
guillotine), ou par tout autre solution mécanique réalisant cette fonction.
[0041] La figure 2c illustre la position du moule 10 après retournement à 180°, le bloc-moteur
réalisé étant désigné par BM. Les flèches F2 indiquent le sens de propagation principale
du refroidissement, ce refroidissement s'effectuant pour l'essentiel en partant du
refroidisseur massif 16 maintenant situé en partie inférieure.
[0042] Plus généralement, le procédé selon l'invention met avantageusement en jeu un ou
plusieurs refroidisseurs placés à l'opposé du système de masselottage et remmoulés
pendant les séquences de remmoulage de l'ensemble principal de noyaux 13 en sable
chimiquement lié.
[0043] Dans l'exemple du refroidisseur 16 sur les figures 1, 2a à 2c, celui-ci permet d'accentuer
le gradient thermique qui fait progresser la solidification vers les masselottes.
[0044] Pratiquement, de tels refroidisseurs sont préférentiellement constitués de masses
de fonte ou d'un autre matériau offrant des capacités d'absorption calorifique adéquates.
Ces masses peuvent le cas échéant être de forme, c'est-à-dire servir à réaliser partiellement
la géométrie de la pièce.
[0045] Les refroidisseurs seront de préférence monoblocs. Ils peuvent être placés dans les
boites à noyaux servant à la réalisation des noyaux à prise chimique et insérés dans
ces derniers au moment de leur réalisation par projection et polymérisation du sable
enrobé de résine dans la boîte à noyaux.
[0046] Après solidification de la pièce en position verticale, refroidisseur en bas et masselottes
en haut (figure 2c), les deux demi-châssis sont remis à plat, de telle sorte que leur
plan de joint soit horizontal. Ils sont alors séparés délicatement l'un par rapport
à l'autre. La pièce est saisie avec son (ses) refroidisseur(s) et son système de noyautage
à prise chimique, par exemple par un robot, puis soumis à un nettoyage, par exemple
par brossage, de façon à éliminer le maximum de sable à prise physique de la pièce
et du paquet de sable à prise chimique.
[0047] Cette séparation des deux types de sables permet de minimiser les coûts de recyclage
des sables.
[0048] Par ailleurs, on récupère à ce stade le ou les refroidisseurs 16, qui peuvent être
réutilisés.
[0049] La pièce est alors soumise aux cycles habituels de débourrage (élimination du sable),
d'ébavurage, de traitement thermique, d'usinage et de contrôle.
[0050] Les figures 3a à 3e illustrent schématiquement le procédé de l'invention, dans lequel
on prévoit au niveau du passage 22 d'amenée de métal liquide, destiné à être relié
au tube plongeur 20, des moyens d'obturation, globalement désignés par la référence
30, dont on va décrire plus loin un exemple.
[0051] Tout d'abord, les moyens d'obturation 30 sont ouverts et le tube d'alimentation 20
est accosté sur le moule 10 par mouvement du moule selon la flèche F3 (figure 3a).
Plus précisément, grâce à une ouverture 21 pratiquée dans le châssis du moule, le
tube d'alimentation 20 vient alors en contact avec le sable à prise physique du moule.
Le remplissage par basse pression est alors effectué (figure 3b) . Les moyens d'obturation
sont ensuite mis en oeuvre pour isoler la cavité du moule, une fois remplie, du système
d'alimentation (flèche F4 en figure 3c), puis on sépare le tube plongeur 20 du moule
10 selon la flèche F5 (figure 3d). Enfin le retournement par rotation autour d'un
axe horizontal A est réalisé selon F6 en figure 3e).
[0052] On peut également prévoir de commencer la rotation du moule selon l'axe de retournement
A dès la fin de l'obturation et pendant la dépressurisation du four. Ceci permet aux
dernières gouttes d'alliage liquide de se solidifier dans le tube d'alimentation 20
pendant la phase de retournement, sans toutefois effectuer ce retournement sous pression,
ce qui est critique pour l'étanchéité de la surface de contact entre le tube d'alimentation
20 et le sable à vert 11a, 11b du moule. Ceci permet également un léger gain en cadence
du procédé.
[0053] On notera ici que le fait de réaliser le désaccostage entre système d'alimentation
et moule le plus tôt possible au cours du processus, peut permettre d'accroître les
cadences de production, l'évacuation du moule et donc l'accostage avec le moule suivant
sur la chaîne de production pouvant être réalisés plus hâtivement.
[0054] Les figures 4a à 4d et la figure 5 illustrent un exemple de réalisation concrète
des moyens d'obturation 30. Ceux-ci comprennent une plaquette métallique 31, par exemple
en fonte ou en acier, d'une épaisseur de l'ordre de 2 à 5 mm, insérée dans l'une (ici
11b) des deux empreintes en sable à vert du moule lors de la réalisation de celle-ci
de façon à se trouver au droit du chenal 22 d'alimentation en métal. A son extrémité
libre tournée vers le chenal 22, la plaque 31 possède deux appendices latéraux 31a
destinés à permettre un positionnement aisé de la plaque 31 lors de la réalisation
du demi-moule 11b, ainsi qu'à faciliter le guidage de la plaque lors de son déplacement
jusqu'en position d'obturation. A cet effet, l'empreinte opposée 11a possède deux
cavités sensiblement complémentaires 33 dans lesquelles lesdits appendices peuvent
venir s'engager lors de l'assemblage des deux demi-châssis.
[0055] On notera ici que l'utilisation de sable à vert pour les empreintes du moule permet
de réaliser un tel dispositif d'obturation sans difficulté, la plasticité du sable
à vert permettant de déplacer la plaque 31, pour autant qu'elle reste suffisamment
mince, sans détériorer le moule.
[0056] La figure 4a illustre la réalisation de l'empreinte llb avec une plaque modèle PM,
l'empreinte incluant la plaque d'obturation 31 et les deux appendices débordants 31a.
[0057] La figure 4b illustre l'assemblage des deux demi-châssis, les extrémités des appendices
31a, 31a s'engageant dans les cavités 33 de l'empreinte opposée.
[0058] La figure 4c illustre une cavité 34 formée dans l'empreinte 11b et destinée à recevoir
la tige 216 et la tête 216a d'un vérin destiné à agir sur la plaque 31 pour obturer
le chenal 22, avant obturation. Le fond de cette cavité se termine à une courte distance
du bord de la plaque 31 opposé au chenal.
[0059] Enfin la figure 4d illustre la situation après que le vérin, par l'intermédiaire
de la tige 216 et de sa tête 216a, a sollicité la plaque 31, après avoir chassé localement
le sable à vert, pour réaliser l'obturation.
[0060] Les figures 6a à 6c donnent un exemple d'un équipement EQ de manutention de moule
qui comprend un bâti principal 100 comprenant une partie d'ossature mobile 106 monté
sur une plaque d'assise par l'intermédiaire d'un arbre 104 de manière à pouvoir tourner
autour d'un axe vertical B sous l'action d'un moteur, à la manière d'un carrousel.
[0061] Sur la partie 106 est monté un bâti secondaire 200 destiné à accueillir un moule
10 et à le déplacer comme on va le voir plus loin.
[0062] Ce bâti secondaire possède un cadre 202 monté pivotant, par exemple sur une roue
dentée 108, dont la rotation autour de l'axe horizontal A est commandée par un moteur
approprié (non représenté).
[0063] Le moule 10 est monté dans ce cadre 202 avec son chenal d'alimentation 22 tourné
vers l'extérieur, et est maintenu en place entre un plateau presseur 204 sollicité
par un vérin 208 et un contre-plateau 210. Des galets de guidage 206, 212 définissant
des appuis selon différentes directions permettent de guider et de caler le moule
10 en position dans l'équipement.
[0064] On observe également sur ces figures le vérin 214 et sa tige de sortie 216 permettant
de commander la plaque d'obturation 31 située dans le moule, comme décrit plus haut.
[0065] Les figures 7a et 7b illustrent le même équipement en élévation de côté, avec le
four 300 équipé de son tube d'alimentation 20. On observe sur cette figure que le
bâti secondaire 200 est monté par l'intermédiaire de glissières 110 sur des rails-guides
220 solidaires du bâti principal 106, pour pouvoir coulisser, lorsque le moule 10
se trouve avec son chenal d'alimentation 22 face au tube d'alimentation 20, en rapprochement
et en éloignement de ce tube, sous l'action d'un vérin (non représenté).
[0066] Enfin les figures 8a à 8c illustrent en vue de dessus l'équipement décrit ci-dessus,
en coopération avec le convoyeur C sur lequel les moules sont assemblés, le four basse
pression 300 et un convoyeur C' pour le départ des produits après coulée et retournement,
vers la station de refroidissement.
[0067] Les différentes phases du moulage vont maintenant être décrites :
- en premier lieu, le moule est assemblé sur le convoyeur C, comme décrit plus haut,
et se trouve en position horizontale face à l'équipement de manutention EQ, dans lequel
il est chargé, le bâti secondaire 200 étant préalablement tourné vers le convoyeur
avec l'orientation requise (figures 6a et 8a).
[0068] L'équipement EQ effectue alors une rotation sur 90° autour de l'axe vertical B, pour
que le moule 10 soit face au four, et, de façon simultanée ou dissociée, le moule
est tourné sur 90° pour adopter sa position verticale de moulage (figures 6b et 8b).
[0069] Le moule 10 est alors déplacé en translation vers le four 300 pour amener le tube
d'alimentation 20 en communication étanche avec son chenal d'alimentation 22 (figure
7a), et la coulée en basse pression est effectuée.
[0070] A l'issue de la coulée, le chenal 22 est obturé et la pression du four 300 est relâchée
de façon à amener le métal à un niveau inférieur à celui du tube d'alimentation 20,
puis le moule 10 est séparé du tube d'alimentation 20 et retourné sur 180° autour
de l'axe horizontal A comme décrit plus haut (figure 6c et 7b).
[0071] De façon simultanée ou dissociée, le bâti 200 est tourné sur 90° autour de l'axe
vertical B pour amener le moule 10 face à un convoyeur de sortie C' (figure 8c) dirigeant
le moule vers une station de refroidissement.
[0072] On va maintenant décrire successivement un exemple de réalisation d'un bloc-moteur
selon la technique antérieure (exemple 1) puis un exemple de réalisation du même bloc-moteur
avec le procédé selon l'invention.
Exemple 1
[0073] Un bloc-moteur de 4 cylindres en ligne d'un poids de 18 Kg est réalisé selon le système
d'alimentation à basse pression représenté sur la figure 2, mais sans refroidisseurs
et avec un sable à vert de type zircon d'une granulométrie de 113 AFS et de composition
suivante (en pourcentages massiques) :
bentonite : 1,8 %,
eau : 1,5 %
le reste étant du sable zircon.
[0074] Les noyautages intérieurs et d'extrémités (petits côtés du bloc) sont réalisés avec
du sable à prise chimique.
[0075] L'alliage utilisé pour la coulée présente la composition suivante (en pourcentages
massiques) :
Si : 8,6 %
Cu : 2,2 %
Mg : 0,3 %
Fe : 0,4 %
Mn : 0,3 %
le reste étant de l'aluminium.
[0076] La température du métal au moment de la coulée est de 720°C.
[0077] Le remplissage est effectué en basse pression et dure 15 secondes.
[0078] L'obturation du système d'alimentation est effectuée 2 secondes après fin du remplissage.
[0079] Le retournement à 180° est effectué 30 secondes après obturation.
[0080] L'examen du bloc-moteur montre un fort taux de porosité (de 1,5 à 3 %) dans les paliers
de vilebrequin et la présence dans la pièce de bulles et de cavités pouvant atteindre
une extension de l'ordre du centimètre, ce qui est tout à fait inacceptable pour ce
type de pièce.
Exemple 2
[0081] Le même bloc-moteur est réalisé avec un moule en sable à vert siliceux d'une granulométrie
de 55-65 AFS avec les mêmes concentrations en bentonite et en eau que dans l'exemple
1. Les noyautages intérieurs et d'extrémités sont réalisés en sable a prise chimique
comme dans l'exemple 1. Un refroidisseur en fonte 16 est placé comme indiqué sur la
figure 2. Les conditions de coulée et de remplissage sont identiques à celles de l'exemple
1. L'obturation est réalisé 2 secondes après la fin du remplissage.
[0082] Le retournement à 180° commence une seconde après l'obturation et dure 4 secondes.
Pendant cette phase de retournement, il est avantageux de réaliser la dépressurisation
du four basse pression qui sert à amener le métal liquide dans le moule.
[0083] L'examen du bloc révèle qu'il ne présente pas de défauts de types bulles ou cavités
et que la structure de l'alliage au droit du refroidisseur, dans les paliers de vilebrequin,
est saine (moins de 0.5 % de porosité).
[0084] Bien entendu, la présente invention n'est nullement limitée aux formes de réalisation
décrites et représentées, mais l'homme du métier saura y apporter toute variante ou
modification conforme à son esprit.
1. Procédé de moulage d'une pièce en alliage léger tel qu'un alliage d'aluminium, caractérisé
en ce qu'il comprend les étapes successives consistant à :
- préparer un moule (10) avec empreinte (11a, 11b) en sable à prise physique,
- incorporer au moule un moyen d'obturation déplaçable (31) au voisinage d'un conduit
d'alimentation (22) du moule,
- placer le moule de telle sorte que son conduit d'alimentation se trouve en partie
inférieure,
- connecter le conduit d'alimentation du moule à un tube d'alimentation (20) en alliage
en fusion mis en pression,
- effectuer le remplissage du moule avec ledit alliage,
- avant toute solidification substantielle de la pièce, déplacer le moyen d'obturation
(31) pour obturer le conduit d'alimentation, puis retourner le moule à environ 180°
pour assurer une solidification en mode gravité.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'étape d'obturation est achevée
moins de dix secondes environ après la fin de l'étape de remplissage.
3. Procédé selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que l'étape de retournement
est achevée au plus tard 25 secondes après la fin de l'obturation.
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'étape de retournement est
achevée au plus tard 15 secondes après la fin de l'obturation.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que l'on utilise un
moule en sable siliceux d'une granulométrie comprise entre environ 40 et environ 55
AFS.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que l'on utilise un moule en sable
siliceux d'une granulométrie au moins égale à 80 AFS.
7. Procédé selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que l'on utilise un
moule à deux demi-châssis (10a, 10b), et en ce que l'étape de préparation du moule
comprend les phases consistant à mouler deux demi-empreintes dans les deux demi-châssis,
à positionner des noyaux de moulage (12, 13) dans les deux demi-châssis disposés avec
leur demi-empreinte sur le dessus, et à assembler les deux demi-châssis.
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que l'étape d'assemblage des deux
demi-châssis aboutit à un moule en position généralement horizontale, et en ce qu'il
comprend en outre l'étape consistant à faire basculer le moule jusqu'à une position
de remplissage généralement verticale.
9. Procédé selon l'une des revendications 7 et 8, caractérisé en ce que les noyaux (12,
13) sont réalisés en sable à prise chimique.
10. Procédé selon la revendication 9, caractérisé en ce que les noyaux sont réalisés en
sable siliceux d'une granulométrie au moins égale à 40 AFS.
11. Procédé selon l'une des revendications 8 à 10, caractérisé en ce qu'il comprend, après
solidification de la pièce, une étape de séparation de la pièce et du moule permettant
de récupérer séparément le sable d'empreinte et le sable de noyaux.
12. Procédé selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé en ce qu'il comprend en
outre, avant l'étape de remplissage du moule, une étape de positionnement d'au moins
un refroidisseur massif (16) placé à dans une région du moule distante de ladite région
d'alimentation du moule, et après la solidification, une étape de récupération du
ou des refroidisseurs.
13. Installation pour le moulage d'une pièce en alliage léger tel qu'un alliage d'aluminium,
caractérisée en ce qu'elle comprend :
- un moule (10) apte à être retourné par rotation autour d'un axe essentiellement
horizontal, possédant un chenal (22) d'alimentation en alliage fondu et incorporant
un moyen (31) d'obturation dudit chenal, et
- un dispositif (EQ) de manutention de moule apte à déplacer le moule par rotation
autour dudit axe horizontal et possédant un moyen (214, 216) d'actionnement dudit
moyen d'obturation.
14. Installation selon la revendication 13, caractérisé en ce que le dispositif de manutention
(EQ) possède des moyens pour déplacer le moule en translation en direction d'un tube
(20) d'alimentation en alliage fondu.
15. Installation selon l'une des revendications 13 à 14, caractérisée en ce que le dispositif
de manutention est également apte à déplacer le moule par rotation autour dudit axe
horizontal entre une position initiale en sortie d'une station d'assemblage de moule
et une position de moulage.
16. Installation selon l'une des revendications 13 à 15, caractérisée en ce que le dispositif
de manutention est apte à déplacer le moule autour d'un axe vertical pour coopérer
respectivement avec un convoyeur (C) d'arrivée du moule, un four de coulée en basse
pression (300) muni dudit tube d'alimentation (20) et un convoyeur (C') de départ
du moule.
17. Moule (10) destiné à la coulée d'une pièce en alliage léger tel qu'un alliage d'aluminium,
le moule étant pourvu d'un chenal (22) d'alimentation en alliage fondu sous pression,
le moule étant caractérisé en ce qu'il est monté à rotation sur un axe (A) essentiellement
horizontal de manière à pouvoir être retourné après remplissage, et en ce qu'il comprend
un moyen (30, 31) d'obturation mécanique dudit chenal d'alimentation.
18. Moule selon la revendication 17, caractérisé en ce qu'il possède au moins une empreinte
(11b) en sable à prise physique, et en ce que ledit moyen d'obturation mécanique comprend
une plaque métallique (31) incorporée dans l'empreinte et guidée directement par celle-ci.
19. Moule selon la revendication 18, caractérisé en ce qu'il comprend un évidement borgne
(34) se terminant au droit d'un bord de ladite plaque métallique et apte à recevoir
une tige (216) d'un moyen d'actionnement de ladite plaque.
20. Moule selon l'une des revendications 18 et 19, caractérisé en ce que ladite plaque
(31) possède au moins un appendice de guidage (31a) qui, dans une position initiale
de ladite plaque, pénètre dans une empreinte opposée (11a) du moule.