[0001] L'invention est relative à une installation de coulée en continu d'un produit métallique,
notamment de l'acier et couvre également des procédés de mise en oeuvre d'une telle
installation, permettant, en particulier, de contrôler les conditions de coulée.
[0002] On sait que, dans une installation de coulée continue, en particulier de l'acier,
le métal en fusion est déversé en continu dans une coquille ou lingotière sans fond
comprenant des parois refroidies qui limitent une cavité de coulée à axe sensiblement
vertical. Le métal, par exemple de l'acier, est généralement amené de l'aciérie dans
des poches et, pour assurer la continuité de la coulée, il est d'abord déversé dans
un distributeur appelé, en anglais, "tundish", constitué d'une cuve recouverte d'un
matériau réfractaire et munie d'un orifice de coulée par lequel se déverse un jet
de métal en fusion pénétrant dans l'orifice supérieur de la lingotière qui au début
de la coulée, est obturée à sa partie inférieure, de façon à former un bain de métal
liquide.
[0003] Généralement les parois de la lingotière sont recouvertes intérieurement de cuivre
et sont refroidies par circulation d'eau de telle sorte qu'il se forme, le long des
faces internes limitant la cavité de coulée, une peau ou croûte solidifiée dont l'épaisseur
augmente progressivement vers le bas, ce qui permet d'extraire, par l'orifice inférieur
de sortie, un produit ayant un coeur liquide ou pâteux, maintenu par la peau solidifiée.
La solidification s'achève dans la suite de la machine qui, avantageusement, peut
former un corset de guidage du produit ramenant celui-ci à l'horizontale pour en faciliter
la coupe en produits tels que des brames, des blooms ou des billettes, selon le profil
et les dimensions, en section transversale, de la cavité de coulée.
[0004] La technique de la coulée continue, en particulier de l'acier, est exploitée industriellement
depuis plusieurs dizaines d'années et a fait l'objet de nombreux perfectionnements,
en particulier pour simplifier l'exploitation de la machine de coulée et pour améliorer
la qualité des produits coulés.
[0005] Il est particulièrement nécessaire de diminuer le risque de percées qui peuvent se
produire dans la lingotière ou immédiatement en aval de celle-ci, lorsque la croûte
solidifiée présente une faible épaisseur. De telles percées nécessitent, en effet,
l'arrêt de la machine lorsqu'elle sont trop importantes et, de toutes façons, provoquent
des défauts de surface.
[0006] Pour cela, il faut contrôler, autant que possible, les conditions de coulée et, en
particulier, de formation de la peau solidifiée à l'intérieur de la lingotière.
[0007] On a observé depuis longtemps que l'on obtenait de meilleurs résultats en maintenant
aussi constants que possible la vitesse de coulée et le niveau moyen du bain dans
la lingotière, des fluctuations soudaines de ce niveau pouvant provoquer des percées
dues à un collage de la peau. On a donc mis au point des moyens de contrôle automatique
qui permettent, en particulier, de mesurer le niveau du bain dans la lingotière et
de régler le débit de métal arrivant dans celle-ci, par exemple, en faisant varier,
au moyen d'une quenouille, la section de l'orifice de sortie du distributeur.
[0008] Un problème particulier se pose, cependant, dans les installations dites de coulée
multiple, comportant plusieurs lignes de coulée fonctionnant simultanément et alimentées
en même temps à partir d'un même distributeur qui peut être muni de plusieurs orifices
de coulée débouchant chacun dans une lingotière. Il est alors difficile de régler
simultanément les débits dans chacun des orifices de sortie du "tundish".
[0009] Pour résoudre ce problème, le document DE-A-1.608.350 propose de munir le "tundish"
d'un seul orifice de sortie formant un jet unique qui débouche dans un réservoir intermédiaire
appliqué sur l'ensemble des lingotières et muni de plusieurs orifices débouchant chacun
dans une lingotière. Le niveau du bain d'acier étant le même pour toutes les lingotières,
celles-ci sont alimentées à la même vitesse et l'on doit seulement contrôler le débit
de l'orifice unique de sortie du "tundish".
[0010] Dans un mode de réalisation particulier, chaque orifice de coulée est prolongé d'un
canal en matière réfractaire qui pénètre à l'intérieur de la lingotière et limite
ainsi un espace libre annulaire dans lequel est introduit le lubrifiant. Celui-ci
se vaporise au contact du métal et les espaces annulaires sont reliés entre eux de
façon à être soumis à la même pression, celle-ci étant limitée par un clapet de décharge.
On détermine ainsi les mêmes conditions de coulée dans toutes les lingotières qui
fonctionnent donc simultanément et à la même vitesse de coulée.
[0011] Il en résulte, cependant, que l'on ne peut pas contrôler individuellement les conditions
de coulées dans chaque ligne.
[0012] Par ailleurs, on a constaté qu'il fallait éviter, autant que possible, l'apparition
de défauts superficiels, même minimes, à la surface du produit coulé car celui-ci
est soumis, par la suite, à des opérations de laminage qui incorporent ces défauts
dans le métal et peuvent diminuer les qualités du produit laminé.
[0013] De tels défauts résultent, essentiellement, des conditions de solidification à l'intérieur
de la lingotière et, en particulier, des variations de niveau de la surface supérieure
du bain métallique. Jusqu'à présent, en effet, il semblait nécessaire de soumettre
la lingotière à des oscillations périodiques de faible amplitude pour éviter le collage
du produit et, notamment, pour favoriser l'introduction d'un lubrifiant entre la face
refroidie de la lingotière et la croûte solidifiée. On constate, cependant, l'apparition
de défauts à la surface du produit et l'on a établi que ces défauts superficiels sont
provoqués essentiellement en début de solidification, c'est à dire au niveau de la
surface libre du bain de métal en fusion qui est, souvent, désignée par le terme "ménisque",
en raison de sa forme.
[0014] En effet, la zone de bord de cette surface libre qui est en contact avec la paroi
refroidie de la lingotière, se solidifie instantanément et se contracte sous l'effet
du refroidissement et du changement de phase, de l'extérieur vers l'intérieur du produit.
La surface libre présente ainsi, sur sa périphérie, une forme convexe qui se raccorde
tangentiellement à la paroi refroidie à partir de laquelle le processus de solidification
se propage par conduction et rayonnement. Il en résulte que le bord solidifié du métal
se décolle vers l'intérieur en formant des parties durcies appelées couramment "cornes
de solidification".
[0015] Comme on l'a indiqué, des oscillations tangentielles sont habituellement appliquées
à la lingotière pour faciliter la descente du métal et l'introduction d'un produit
lubrifiant (poudre fusible, ou huile) entre la paroi refroidie et la surface solidifiée
du métal.
[0016] Etant donné que les cornes de solidification suivent le mouvement de la lingotière,
le métal liquide qui continue à être déversé dans celle-ci peut remplir, par surverse,
l'espace entre la paroi et la corne. Cet effet de surverse provoque des défauts de
surface et peut, même, induire des défauts sous-cutanés.
[0017] Par ailleurs, l'oscillation de la lingotière favorise l'introduction du lubrifiant
dans l'espace entre la paroi refroidie et la corne, en augmentant le cintrage de celle-ci,
et ceci peut provoquer des marques plus profondes sur le produit final et même le
piégeage d'inclusions et de bulles de gaz à l'intérieur de l'acier liquide.
[0018] Une autre difficulté vient des conditions d'introduction du métal dans la lingotière.
Comme on l'a indiqué le métal déversé à partir du "tundish" forme un jet qui tombe
dans l'orifice d'entrée de la lingotière. Pour éviter l'oxydation du métal entre la
lingotière et le "tundish", l'orifice de sortie de celui-ci est, habituellement, prolongé
par un tube de coulée dont l'extrémité inférieure est immergée dans le bain de métal
contenu dans la lingotière. Le jet de métal pénètre donc à grande vitesse dans le
bain existant et perturbe la surface libre du métal en augmentant le risque de surverse.
De plus, même si l'on utilise un tube de coulée, l'étanchéité ne peut pas être assurée
de façon certaine et la vitesse du jet peut provoquer l'aspiration d'air formant des
bulles qui, par la pénétration du jet, peuvent s'introduire dans le bain.
[0019] Il est donc souhaitable de maîtriser autant que possible les conditions d'introduction
du métal dans la lingotière et le processus de solidification au niveau de la surface
libre du bain.
[0020] Pour contrôler les conditions de solidification au niveau du ménisque, on a proposé,
il y a quelques années, de placer au-dessus de la lingotière un réservoir d'alimentation
non refroidi dans lequel débouche la busette de coulée. On évite, de la sorte, les
difficultés liées à l'arrivée du métal dans le bain dont la surface libre reste malléable.
De plus, le débit de métal liquide qui pénètre dans la lingotière se répartit immédiatement
sur toute la section de celle-ci et la zone de début de solidification, au contact
des parois refroidies, est placée nettement au-dessous de la surface libre. La croûte
solidifiée est donc soumise, dès sa formation, à la pression du métal qui la surmonte
et l'applique contre la paroi.
[0021] Un tel procédé dit "hot top" a été décrit, par exemple dans le document FR-A-2.359.662
pour la coulée des métaux non-ferreux et dans le document DE-C-3.330.844, pour la
coulée de l'acier.
[0022] On a constaté, cependant, que des difficultés peuvent apparaître à la jonction entre
la partie supérieure réfractaire et la partie inférieure refroidie. En effet, au niveau
de cette zone de jonction appelée "point triple" se trouvent, d'un côté l'acier liquide
et de l'autre deux parois superposées dont les températures sont très différentes,
respectivement, la paroi réfractaire à température élevée qui se trouve au-dessus
de la jonction et, en dessous, la paroi refroidie de la lingotière. Il est donc difficile
d'obtenir une solidification franche au niveau de cette zone de jonction.
[0023] Dans la disposition du document DE-C-3.330.844, la partie inférieure de la rehausse
réfractaire s'emboîte dans l'orifice d'entrée de la lingotière de façon à former un
décrochement au-dessous duquel est introduit le produit lubrifiant destiné à faciliter
l'extraction. On évite ainsi le contact direct entre le métal liquide et le point
triple mais le produit lubrifiant doit être introduit sous pression et il est difficile
de contrôler les conditions de début de solidification, la croûte solidifiée commençant
à se former à partir de la sortie de la rehausse en matière réfractaire. De plus,
cette rehausse alourdit la lingotière et perturbe, par conséquent, les mouvements
d'oscillation de celle-ci.
[0024] L'invention permet de remédier à l'ensemble des difficultés liées aux conditions
d'introduction de l'acier dans la lingotière et au processus de solidification, grâce
à une nouvelle disposition qui permet, en particulier, de diminuer ou, même, d'éliminer
les défauts de surface et sous-cutanés qui, habituellement, se produisent au début
de la solidification.
[0025] Pour résoudre ces problèmes, l'invention a pour objet une installation de coulée
continue de métal comportant :
- une lingotière comprenant des parois refroidies avec des faces internes qui limitent
une cavité de coulée à axe sensiblement vertical ayant un orifice supérieur d'entrée
du métal liquide et un orifice inférieur d'évacuation d'un produit qui sort de la
lingotière à une vitesse d'extraction,
- des moyens d'introduction en continu du métal en fusion dans la lingotière pour la
formation, à l'intérieur de celle-ci, d'un bain de métal se refroidissant progressivement
par l'extérieur, le long des faces internes des parois de la lingotière pour former
une croûte solidifiée dont l'épaisseur augmente progressivement vers le bas,
- lesdits moyens d'introduction comportant un récipient intermédiaire comprenant une
chambre supérieure de réception d'un jet continu de métal liquide, placée au-dessus
de la lingotière et dans laquelle le métal forme une surface libre, ladite chambre
de réception étant prolongée vers le bas par un canal de liaison pénétrant à l'intérieur
de la lingotière jusqu'à un orifice inférieur de sortie du métal, ledit canal de liaison
étant limité par une paroi tubulaire séparée des faces internes des parois de la lingotière
par un espace libre périphérique formant une chambre annulaire dans laquelle remonte
le métal liquide sortant par l'orifice inférieur, jusqu'à une surface annulaire, ladite
chambre annulaire étant fermée de tous côtés,
- des moyens d'introduction d'un gaz sous pression à l'intérieur de la chambre annulaire
et,
- des moyens de régulation de la pression appliquée par le gaz sur la surface annulaire
du métal.
[0026] Comme habituellement, un produit de lubrification doit être introduit le long des
parois refroidies de la lingotière pour les lubrifier et éviter les collages. Avantageusement,
ce produit est introduit au-dessus de la surface annulaire, à l'intérieur de la chambre
annulaire entre la paroi tubulaire du canal de liaison et la paroi refroidie de la
lingotière.
[0027] Selon une caractéristique préférentielle, l'espace libre entre la paroi tubulaire
du canal de liaison et les parois refroidies de la lingotière présente, sur toute
sa périphérie, une largeur suffisante pour éviter la solidification de la surface
supérieure du métal dans ledit espace libre.
[0028] De façon particulièrement avantageuse, le canal de liaison a une section transversale
intérieure suffisante pour que la vitesse d'écoulement du métal liquide alimentant
la lingotière soit faible, en particulier comprise entre 3 et 6 fois la vitesse de
coulée, ce qui permet d'éviter des turbulences dans la lingotière. De préférence,
la section transversale intérieure du prolongement tubulaire est au moins égale à
20% de la section transversale du produit fabriqué.
[0029] Dans le cas de la coulée de brames, la cavité de coulée présente une section transversale
globalement rectangulaire ayant deux grandes faces et deux petites faces. Selon une
autre caractéristique de l'invention, la paroi tubulaire du canal de liaison est alors
limitée, au moins dans sa partie engagée dans la lingotière, par deux grandes faces
sensiblement parallèles aux grandes faces de la lingotière.
[0030] Dans un premier mode de réalisation, la chambre de réception comprend un fond débouchant
dans le canal de liaison et muni, sur une face inférieure, d'un rebord inférieur s'étendant
vers le bas et entourant extérieurement le canal de liaison de façon à prendre appui
sur le bord supérieur de la lingotière, par l'intermédiaire d'un joint d'étanchéité.
[0031] Dans un autre mode de réalisation, la chambre de réception est fixée de façon étanche,
sur un cadre de support qui est relié à la lingotière par une cloison étanche.
[0032] L'organe de support de la chambre de réception peut être raccordé à la lingotière
par un soufflet, en particulier lorsque la lingotière est soumise à des oscillations
verticales.
[0033] Selon une autre caractéristique avantageuse, la lingotière reste fixe et la chambre
annulaire fermée est alimentée en gaz sous une pression de valeur modulée de façon
à provoquer des oscillations de la surface libre du métal liquide dans l'espace périphérique
entre la lingotière et le canal de liaison.
[0034] Des moyens d'injection d'un produit lubrifiant (poudre fusible, ou huile liquide)
dans la chambre annulaire fermée sont prévus. Ces moyens d'injection de produit lubrifiant
peuvent comprendre un récipient de stockage, notamment une trémie, dont la pression
est régulée pour que l'ensemble soit maintenu à une différence de pression nulle.
[0035] Dans un mode de réalisation préférentiel, applicable spécialement à une lingotière
de coulée de brames ayant deux grandes faces et deux petites faces, le canal de liaison
peut être muni d'un bloc solide disposé au-dessous de l'arrivée de métal liquide,
entre les faces du canal parallèles aux grandes faces de la lingotière, pour dévier
le courant de métal vers les deux petites faces de la lingotière.
[0036] Selon une autre variante, le volume compris entre la chambre de liaison et le moyen
de distribution est fermé, en particulier par un soufflet, et l'écoulement du métal
liquide entre le moyen de distribution et la chambre de liaison s'effectue directement,
sans busette immergée.
[0037] L'installation selon l'invention peut être mise en oeuvre de différentes façons pour
contrôler les conditions de coulée et l'invention couvre également ces diverses méthodes.
[0038] Dans un premier mode de mise en oeuvre, on règle la pression du gaz dans la chambre
annulaire de façon à maintenir en permanence le niveau de la surface annulaire du
métal à un niveau sensiblement constant.
[0039] En particulier, cette pression peut être déterminée de façon que la tension superficielle
du ménisque, à la pointe de la corne de solidification, évite tout risque de débordement
du métal liquide.
[0040] Dans un autre mode de mise en oeuvre, on fait varier périodiquement la pression du
gaz dans la chambre annulaire entre une valeur inférieure et une valeur supérieure,
de façon à faire osciller le niveau de la surface annulaire du métal entre un niveau
supérieur et un niveau inférieur.
[0041] Ainsi, on peut supprimer les moyens mécaniques ou hydrauliques utilisés, jusqu'à
présent, pour animer la lingotière de mouvement d'oscillation et l'installation est
donc considérablement simplifiée. De plus, les variations de la pression peuvent être
facilement commandées de façon à déterminer le mode de variation du niveau du ménisque
et, en particulier, le temps de stripage négatif.
[0042] Dans un mode de mise en oeuvre particulièrement simple, la pression du gaz dans la
chambre de gaz est réglée de façon que le niveau de la surface annulaire du métal
soit maintenue sensiblement au niveau de l'orifice inférieur de sortie du canal de
liaison, ce niveau étant maintenu constant, automatiquement, par un débit de fuite
du gaz dans le canal de liaison.
[0043] Mais l'invention sera mieux comprise par la description suivante de certains modes
de réalisation donnés à titre d'exemple non limitatif en référence aux dessins annexés.
[0044] La Figure 1 est une coupe schématique verticale transversale d'une installation de
coulée continue au niveau de la lingotière.
[0045] La Figure 2 montre un exemple de circuit de régulation de pression.
[0046] La Figure 3 montre deux variantes d'un diagramme des oscillations de la surface libre
du métal liquide.
[0047] La Figure 4 est une coupe schématique verticale illustrant l'alimentation en produit
lubrifiant de la lingotière.
[0048] La Figure 5 montre une variante de l'installation sans busette immergée.
[0049] La Figure 6 est une coupe schématique verticale longitudinale d'une variante de l'installation
pour coulée à brames conventionnelles ou moyennes.
[0050] La Figure 7 est une vue suivant la ligne VII-VII de la Figure 6.
[0051] La Figure 8 montre, en coupe schématique longitudinale verticale, une autre variante
de réalisation, avec un organe de support distinct pour la chambre de liaison surélevé.
[0052] La Figure 9 est une coupe suivant la ligne IX-IX de la Figure 8.
[0053] La Figure 10 montre, en coupe schématique verticale, une autre variante de réalisation
pour la coulée de brames.
[0054] La Figure 11 est une vue de dessus de l'installation de la figure 10.
[0055] La Figure 12 est une vue en coupe transversale selon la ligne XII-XII de la figure
10.
[0056] La Figure 13 est une coupe schématique verticale transversale d'une installation
à lignes multiples selon l'invention.
[0057] Sur la Figure 1, on a représenté schématiquement la partie supérieure d'une installation
de coulée continue d'un métal tel que l'acier, comprenant, comme habituellement, une
coquille ou lingotière 2 à fond ouvert, limitée par des parois 4 ayant, généralement,
une face interne 41 revêtue de cuivre et définissant une cavité de coulée à axe sensiblement
vertical, et dont la section transversale correspond à celle du produit à couler 3,
par exemple brame, bloom ou billette.
[0058] Les parois 4 sont refroidies extérieurement par une enveloppe E de circulation d'eau
ou de fluide de refroidissement. Ainsi, il se produit, le long des parois refroidies
4, une croûte solidifiée 30 dont l'épaisseur augmente progressivement et est suffisante,
au niveau de l'orifice de sortie 60 de la lingotière pour maintenir la partie centrale
du produit qui constitue un coeur liquide devenant pâteux et formant un puits qui
se rétrécit progressivement vers l'aval. La lingotière 2 est suivie d'une zone de
refroidissement secondaire non représentée sur les dessins, comportant à un niveau
où le métal solidifié est suffisamment résistant, des moyens d'extraction qui tirent
le produit vers le bas à une vitesse d'extraction.
[0059] La surface libre du bain est recouverte d'une couche protectrice constituée avantageusement
d'un produit formant une couche de lubrification qui est entraînée par le métal pour
s'interposer entre la croûte solidifiée et les faces internes 41 de la lingotière
2 de façon à favoriser l'extraction et éviter les collages.
[0060] Les parois 4 de la lingotière sont sensiblement verticales mais peuvent être incurvées
pour produire, dès l'origine, un produit courbe susceptible d'être ramené à l'horizontale
dans un corset de guidage et de refroidissement secondaire.
[0061] Toutes ces dispositions sont classiques et n'ont pas lieu d'être décrites en détail.
[0062] Comme habituellement, le métal en fusion est déversé par gravité à partir de moyens
d'introduction D qui, de la façon représentée sur les autres figures, comprennent
habituellement, une cuve 7 appelée distributeur ou "tundish", revêtue intérieurement
d'une paroi réfractaire 7a, et alimentée à partir de poches de coulée par un métal
liquide provenant de l'aciérie.
[0063] Le métal est déversé par un orifice ménagé dans le fond du distributeur 7 et prolongé,
généralement, par un tube ou busette destiné à protéger le jet de métal 33 de l'oxydation.
[0064] Le plus souvent, l'extrémité inférieure de la busette de vidange du distributeur
7 pénètre à l'intérieur du bain de métal 3 formé dans la lingotière, de façon que
le métal soit protégé de l'oxydation.
[0065] Comme on l'a indiqué plus haut, un inconvénient de cette technique dite de la busette
immergée réside dans le fait que le jet de métal arrive à grande vitesse dans le bain
et perturbe le ménisque constituant la surface supérieure de celui-ci.
[0066] Pour améliorer les conditions de début de solidification, l'installation est du type
dit "à masselotte" ou "hot top" dans lequel la lingotière 2 est surmontée d'un récipient
intermédiaire 1 formant une rehausse non refroidie et, par conséquent, recouverte
intérieurement de céramique ou d'un produit réfractaire, dont la partie supérieure
5 constitue une chambre de réception du jet de métal 33 provenant du distributeur
7, qui débouche, par un orifice inférieur, dans la lingotière 2. Ainsi, il se forme
à l'intérieur de la chambre de réception 5 un bain de métal M qui se répand directement
dans la lingotière 2 de telle sorte que le début de solidification le long des parois
refroidies 4 se produit à un niveau nettement inférieur à celui de la surface supérieure
11 du bain de métal M dans la chambre de réception 5.
[0067] Comme le montre la figure 1, la chambre de réception 5 repose directement, par un
rebord inférieur 13, sur le bord supérieur 6 de la lingotière 4 et est prolongée vers
le bas par un canal de liaison 8 limité par une paroi tubulaire ayant une face externe
81 qui présente, en section transversale, des dimensions nettement inférieures à celles
de la cavité de coulée 1, de façon à pénétrer avec jeu à l'intérieur de celle-ci jusqu'à
un orifice de sortie 82 placé à l'intérieur de la lingotière, au-dessous du bord supérieur
6 des parois refroidies 4.
[0068] La face externe 81 du canal de liaison 8 est séparée de la face interne des parois
refroidies 4 de la lingotière 2 par un espace libre périphérique qui l'entoure complètement.
[0069] Comme habituellement, le métal ainsi déversé continue à descendre le long des parois
4 de la lingotière 2 pour sortir de celle-ci sous forme d'un produit 3 limité par
une peau solidifiée 30 et le débit de déversement du métal à partir du distributeur
7 est réglé en fonction de la vitesse d'extraction du produit.
[0070] Cependant, dans la disposition selon l'invention, la pression ferrostatique régnant
dans le métal au niveau de l'orifice de sortie 82 du canal de liaison 8 fait remonter
le métal à l'intérieur de l'espace périphérique, jusqu'à un niveau 12 constituant
une surface annulaire séparée de la surface libre 11 du bain de métal M par une hauteur
ferrostatique h.
[0071] La chambre de réception 5 est reliée aux parois 4 de la lingotière 2 par un organe
de jonction étanche J et forme ainsi, au-dessus de l'espace périphérique, une chambre
annulaire 9 qui est délimitée, vers l'intérieur par la paroi extérieure 81 du canal
de liaison 8, vers l'extérieur par la paroi intérieure 41 de la lingotière 2 et l'organe
de jonction J, vers le haut par le fond de la chambre de réception 5 et vers le bas
par la surface 12 du métal liquide qui remonte dans l'espace périphérique. Cette chambre
annulaire 9 est donc fermée de tous côtés et forme un espace étanche.
[0072] La largeur d de l'espace périphérique 10 peut être sensiblement constante mais doit
être suffisante pour que le métal reste liquide en formant un ménisque annulaire 12
entre les deux faces en regard, respectivement 41 de la lingotière 2 et 81 du canal
de liaison 8.
[0073] Par ailleurs, l'installation comprend des moyens 50 d'introduction d'un gaz sous
pression à l'intérieur de la chambre annulaire 9, par l'intermédiaire d'un orifice
19 ménagé à proximité du bord supérieur 6 de la lingotière 2. Le gaz introduit ainsi
au-dessus du ménisque 12 est, de préférence, un gaz neutre à l'égard du métal, par
exemple de l'argon, de l'azote, de l'hélium ou autres.
[0074] La pression du gaz introduit dans l'espace annulaire 9 et appliquée sur la surface
annulaire 12 du métal est égale à la hauteur ferrostatique h entre la surface annulaire
12 et la surface libre 11 du bain M sur laquelle est appliquée la pression atmosphérique,
la pression dans la chambre 9 devant compenser le poids de la colonne de métal.
[0075] La section de la lingotière 2 dépend évidemment du produit à couler. Pour la coulée
de brames, la section horizontale de la lingotière 2 est rectangulaire, les grandes
faces parallèles de la lingotière étant perpendiculaires au plan de la Figure 1. Dans
ce cas, le canal de liaison 8 a un contour transversal également rectangulaire, présentant
deux grandes faces perpendiculaires au plan de la Figure 1 et parallèles aux grandes
faces de la lingotière 4.
[0076] Dans l'exemple de réalisation de la Figure 1, la chambre de réception 5 prend appui
sur la lingotière 2 par un rebord inférieur périphérique 13, en saillie vers le bas,
qui constitue l'organe de jonction étanche J, un joint plat 14, en une matière résistant
aux températures à cet endroit, étant disposé entre l'extrémité inférieure du rebord
13 et le bord supérieur 6 de la lingotière 2.
[0077] La face inférieure de la chambre de réception 5 comporte, entre le rebord d'appui
13 et le canal de liaison 8, un décrochement transversal 15 avec une surface inférieure
de raccordement concave 16 tournée vers la lingotière 2. L'espace concave situé au-dessus
du plan du joint 14 participe au volume de la chambre fermée 9.
[0078] Ainsi, grâce à cette disposition particulière de la rehausse 1, une partie du métal
déversé dans la chambre de réception 5 et descendant dans la lingotière 2 par le canal
de liaison 8, remonte dans l'espace périphérique 10 jusqu'à un niveau qui correspond
à la pression du gaz introduit dans la chambre annulaire 9. Cette pression détermine
donc la hauteur h entre le niveau supérieur 11 du métal liquide dans la chambre de
réception 5 et la surface libre 12 du métal dans l'espace périphérique 10.
[0079] En désignant par ρ la masse volumique du métal liquide et par g l'accélération de
la pesanteur, la pression P du gaz introduit dans la chambre 9 est : P = ρgh.
[0080] Comme habituellement, le débit de déversement du métal à partir du distributeur 7
doit être réglé en fonction de la vitesse d'extraction du produit 3 à la sortie de
la lingotière.
[0081] A cet effet, un système de régulation permet de modifier le débit du jet de métal
33 en agissant sur la position d'une quenouille de fermeture du distributeur 7, en
fonction d'une mesure du niveau de la surface libre du métal dans la lingotière, cette
mesure pouvant être effectuée par des moyens connus.
[0082] Un tel système, qui agit seulement en amont, permet seulement de maintenir le métal
à un niveau moyen et présente un temps de réponse relativement long qui ne permet
pas d'éviter les perturbation en cas de variation brutale de la vitesse d'extraction.
[0083] L'installation selon l'invention est encore équipée des systèmes habituels de réglage
du débit de déversement à partir du distributeur mais apporte des perfectionnements
très importants aux systèmes connus jusqu'à présent. En effet, l'invention permet
de réaliser une régulation très précise du niveau du ménisque annulaire et d'éviter
les causes de perturbations du processus de début de solidification rappelées précédemment.
[0084] L'installation est équipée de moyens connus 51 de repérage de la position de la surface
du métal mais ceux-ci peuvent être placés soit, comme habituellement, dans la lingotière,
soit dans la chambre de réception 5, au niveau de la surface libre 11 qui, comme on
l'a vu, reste malléable et réagit immédiatement aux variations de débit du jet de
métal 33 sortant du distributeur 7.
[0085] Comme le montre schématiquement la figure 1, la pression du gaz introduit par les
moyens d'alimentation 50 peut être réglée par un régulateur 70 qui reçoit les informations
de niveau fournies par le système de mesure 51 mais sur lequel peut également être
affichée une valeur de consigne 71.
[0086] Grâce à une telle disposition, la pression du gaz dans la chambre annulaire 9 peut
être réglée à chaque instant de façon à compenser immédiatement une variation de la
hauteur ferrostatique en maintenant le ménisque annulaire 12 à un niveau déterminé.
[0087] De ce fait, toute variation, même importante, du niveau de la surface 11 dans la
chambre 5 peut être compensée instantanément par une modification de la pression dans
la chambre annulaire 9 avec une faible perturbation du niveau de la surface annulaire
12.
[0088] Par exemple, une diminution brusque de la vitesse d'extraction se traduit par une
élévation du niveau 11 dans la chambre de réception 5 et une augmentation de pression
dans la chambre 9, sans perturbation notable du niveau de la surface 12 du métal qui
reste au-dessous du bord supérieur 6 des parois refroidies 4.
[0089] Inversement, une diminution du débit d'alimentation en métal à partir du distributeur
7 se traduit par une baisse du niveau 11 dans la chambre de réception 5 et une diminution
de la pression dans la chambre 9.
[0090] En pratique, les dimensions de la chambre annulaire 9 seront prévues pour que, compte
tenu du volume de gaz enfermé, la surface libre 12 du métal liquide remontant dans
l'espace périphérique 10 puisse être maintenue au niveau souhaité.
[0091] Etant donné que la partie inférieure du canal de liaison 8 plonge dans le bain de
métal liquide et est maintenue suffisamment écartée des parois refroidies 4 de la
lingotière pour que la surface 12 reste liquide, il n'existe aucune possibilité de
contact, par l'intermédiaire du métal, entre les parois refroidies et la chambre de
réception en matériau réfractaire. En effet, le niveau du ménisque 12 est toujours
maintenu au-dessous du niveau de la jonction 14 dans le cas où l'organe d'introduction
1 prend appui sur la lingotière et cette jonction peut même être supprimée dans le
cas de la figure 8 où l'organe d'introduction 1 n'est relié à la lingotière que par
un soufflet.
[0092] Dans tous les cas, on évite donc la formation d'un point triple et les difficultés
rencontrées habituellement à ce niveau.
[0093] De façon particulièrement avantageuse, la section transversale Si du passage intérieur
du canal de liaison 8, tout en étant plus faible que la section Sp intérieure de la
lingotière 2 (ou section du produit), est suffisante pour que la vitesse d'écoulement
Vi du métal liquide à l'intérieur du canal de liaison 8 soit faible et corresponde
au débit nécessaire pour maintenir la vitesse d'extraction, compte tenu du rapport
des sections. On évite ainsi les fortes turbulences qui, habituellement, se produisent
au niveau de l'orifice de sortie de la busette, lorsque celle-ci débouche directement
dans la lingotière par un orifice immergé dans le bain.
[0094] Par exemple, la section Si de sortie du canal de liaison 8 peut être de l'ordre de
20 à 30 % de la section Sp du produit. En pratique, ceci conduit à une vitesse lente
d'écoulement de l'acier, de l'ordre de 3 à 6 fois la vitesse de coulée, soit 6 à 12
m/min alors que, habituellement la vitesse de métal, à la sortie de la busette, peut
être de l'ordre de 60 à 100 m/min.
[0095] L'énergie de pénétration du jet et d'agitation du bain dans la lingotière 2 est donc
réduite de façon très importante, sensiblement dans le rapport des carrés des vitesses
de pénétration. En conséquence, l'invention permet d'éviter ou, du moins, de diminuer
considérablement, les perturbations directement liées à cette énergie cinétique, qui
se produisent habituellement à la surface du bain.
[0096] En outre, en raison de sa faible impulsion, le jet de métal à la sortie du canal
de liaison 8 est immédiatement freiné par la masse liquide et, par différence de densité,
remonte rapidement dans l'espace périphérique 10 selon les flèches F sur la Fig. 1,
ce qui permet de réchauffer en permanence la surface libre 12 du métal qui reste donc
plus facilement liquide.
[0097] Comme habituellement, le métal coulé dans la lingotière 2 se solidifie superficiellement
au contact des parois refroidies 4 de celle-ci et forme un produit 3 qui est extrait
par l'orifice de sortie 60 de la lingotière et qui est limité par une croûte solidifiée
30 dont l'épaisseur augmente progressivement à partir du niveau de la surface 12.
Le bord externe 31 de celle-ci, en forme de ménisque, se solidifie brusquement au
contact de la paroi 4 mais, en raison de l'élévation de température qui résulte de
la remontée permanente du métal en fusion, ce bord durci 31 reste malléable. De ce
fait, la peau solidifiée qui descend le long de la lingotière peut être immédiatement
appliquée contre la paroi 4 par la pression qui règne dans le métal liquide et qui,
au niveau de la surface 12, est proportionnelle à la hauteur ferrostatique h. On diminue
ainsi le risque de formation de cornes de solidification dans le produit coulé.
[0098] Dans l'exemple représenté sur la figure 1, l'organe d'introduction 1 comportant la
chambre de réception 5 et le canal de liaison 8 repose sur la lingotière 2 et peut
donc être soumis, avec celle-ci, à des oscillations verticales d'amplitude limitée,
réalisées à l'aide de moyens mécaniques (non représentés) et qui favorisent la pénétration
du produit lubrifiant entre la couche solidifiée de métal et les parois de la lingotière
pour éviter le collage.
[0099] Cependant, pour réaliser une variation périodique du niveau de la surface libre 12,
il n'est plus nécessaire de faire osciller mécaniquement la lingotière 2 elle même,
car on peut aussi utiliser le système de régulation 70 pour moduler la pression du
gaz dans la chambre annulaire 9 et faire ainsi varier le niveau du ménisque annulaire
12.
[0100] A titre d'exemple, la figure 3 donne deux diagrammes illustrant des modulations de
pression possibles dans la chambre 9. Sur ces diagrammes le temps est porté en abscisse
et la pression P de gaz, représentée par les courbes C
1 en traits pleins, est portée en ordonnée. Le niveau N de la surface libre 12, également
porté en ordonnée, est représenté par les courbes en tirets C
2.
[0101] La Figure 3a illustre des variations sinusoïdales de la pression de gaz dans la chambre
9. Une augmentation ou une diminution de la de la pression détermine une diminution
ou une élévation du niveau de la surface 12, avec un certain retard qui se traduit,
sur la figure 2, par un déphasage des courbes C
1 et C
2.
[0102] La Figure 3b illustre des variations de pression en forme de signaux triangulaires.
On retrouve des variations de niveau semblables, également déphasées en retard.
[0103] Ainsi, en modulant la pression dans la chambre 9, il est possible d'obtenir, sans
déplacement de la lingotière 2, une oscillation de la surface libre 12 permettant
de balayer, de part et d'autre d'un niveau moyen, une zone couverte puis découverte
par l'acier liquide. Lorsque cette zone est découverte, le produit lubrifiant introduit
dans la chambre 9, garnit les parois de la lingotière 2. Pendant la période couverte,
le lubrifiant est emprisonné entre la peau solide d'acier et la paroi de lingotière,
ce qui permet une extraction souple du produit 3 sans risque de collage.
[0104] Dans un mode de réalisation particulièrement simple représenté schématiquement sur
la figure 5, la pression dans le circuit d'alimentation 19 de la chambre annulaire
9 est réglée par un système à colonne d'eau comprenant deux colonnes débouchant à
des niveaux différents et qui peuvent être reliées alternativement à la conduite 19
par une vanne à deux positions commandée périodiquement en fonction du diagramme de
modulation de pression choisi.
[0105] La profondeur d'immersion
a (Figure 1) du canal de liaison 8 en matière réfractaire à l'intérieur de la lingotière
2 peut être assez faible. Elle doit être en effet, simplement suffisante pour maintenir
l'orifice de sortie 82 du canal de liaison 8 au-dessous de la surface 12 du métal
qui dépend de la pression du gaz introduit par les moyens 50 à l'intérieur de la chambre
annulaire 9.
[0106] La figure 2 montre, à titre d'exemple, un système de régulation.
[0107] La conduite 19 qui débouche à la partie supérieure de la lingotière 2, dans la chambre
annulaire 9, est reliée à un circuit 50 d'alimentation en gaz sous pression, de préférence
neutre à l'égard de l'acier. La chambre annulaire 9 est également reliée, par une
conduite de sortie 19', à un circuit d'évacuation 52 sur lequel est placée une vanne
53 régulatrice de pression, la pression d'alimentation fournie par le circuit 50 étant
un peu supérieure à la pression souhaitée.
[0108] Un contrôleur de pression 72 compare un signal représentatif de la pression d'alimentation,
fourni par un transmetteur de pression 73, à une valeur de consigne qui peut être
élaborée par un organe de régulation 71 en fonction d'un signal fourni par l'organe
de mesure de niveau 51, mais qui peut aussi être affichée manuellement.
[0109] La paroi extérieure de la chambre de réception 5 peut aussi être munie d'un moyen
de refroidissement 17 constitué, par exemple, d'une chemise dans laquelle circule
un fluide de refroidissement, en particulier de l'eau. Le moyen de refroidissement
17 permet d'éviter la surchauffe de l'acier liquide déversé dans la chambre de réception
5 et, le cas échéant, de former sur la paroi intérieure de la chambre de réception
5 une mince couche de métal solide qui protège la matière réfractaire de la chambre
5 contre l'usure et l'érosion, et réduit les risques d'inclusions par entraînement
de particules de réfractaire.
[0110] Il est à noter que la surélévation du niveau 11 du métal liquide au-dessus de la
lingotière 2 permet d'effectuer une décantation du métal liquide dans la chambre de
réception 5, ce qui réduit aussi la présence d'inclusions et d'impuretés dans le métal
entraîné dans la lingotière 2.
[0111] Le fonctionnement de l'installation est le suivant.
[0112] Comme habituellement, au début de la coulée, l'ouverture inférieure 60 de la lingotière
2 est obturée par une fausse barre ou mannequin (non représenté). Le métal liquide
est déversé dans la chambre de réception 5, passe par le canal de liaison 8 et remplit
progressivement la lingotière 2 jusqu'à ce que l'extrémité inférieure du canal 8 soit
immergée dans le bain de métal liquide qui remonte jusqu'au niveau 12, en comprimant
le gaz contenu dans la chambre annulaire 9 qui est fermée de façon étanche.
[0113] Au moyen de cylindres d'extraction non représentés, on commande alors l'avancement
du mannequin pour assurer l'avancement du produit 3 limité par une peau 30 solidifiée
qui se forme au contact de la paroi refroidie 4 de la lingotière 2 et dont l'épaisseur
est croissante de haut en bas.
[0114] Comme on l'a indiqué, lorsque la lingotière 2 est alimentée directement à partir
du distributeur 7 par une busette immergée, l'impulsion du jet de métal à la sortie
de celle-ci est telle que le jet peut pénétrer assez profondément dans le métal déjà
contenu dans la lingotière en provoquant une refusion intempestive. Ce risque est
évité grâce à l'invention car, en raison de la section de passage importante du canal
de liaison 8, la vitesse du métal à la sortie 81 de celui-ci reste assez faible.
[0115] De plus la mise en charge de l'acier résultant de la surélévation de la chambre de
réception surélevé 5, favorise la régularité de l'échange et permet d'augmenter l'épaisseur
solide en sortie de lingotière par rapport à une disposition conventionnelle. Il en
résulte que la solidification en sortie de lingotière est plus importante et que les
risques de perçage de la peau solide sont réduits.
[0116] L'épaisseur solidifiée en lingotière étant plus importante et plus régulière, il
est possible de couler plus rapidement à sécurité constante, ou bien, à vitesse de
coulée constante d'assurer une sécurité accrue contre les percées.
[0117] Par ailleurs, l'impulsion du jet étant assez faible à la sortie du canal de liaison
8, il est possible de prévoir, au-dessus de l'orifice inférieur 82, des orifices 29
orientés radialement qui favorisent la remontée du métal à température élevée dans
l'espace annulaire 10 sans risque de détérioration de la peau solidifiée 30.
[0118] On peut ainsi réduire la hauteur L des parois de la lingotière pour une vitesse de
coulée donnée, ou augmenter la vitesse de coulée pour une hauteur L donnée, ces solutions
pouvant être optimisées.
[0119] Une décantation primaire peut se produire dans la partie supérieure de la chambre
de réception 5 et, par conséquent, en dehors de la zone de solidification. L'acier
qui est solidifié dans la lingotière 2 est donc déjà décanté et épuré des inclusions
majeures. Ainsi, la décantation qui se produit habituellement dans la lingotière est
reportée dans la chambre de réception 5 dont le pouvoir d'élimination des inclusions
est meilleur grâce à l'augmentation du volume et à la très faible vitesse de descente
du métal vers la lingotière.
[0120] Il est à noter que sur son périmètre extérieur, le ménisque annulaire 12 n'est en
contact qu'avec la seule paroi refroidie 4 de la lingotière. Il n'existe donc pas
de point triple et l'on évite ainsi les problèmes de solidification qui en résultent
habituellement.
[0121] Mais l'invention présente également d'autres avantages.
[0122] Par exemple, on sait que la lingotière est habituellement animée de mouvements d'oscillation
pour favoriser l'introduction du lubrifiant entre sa paroi refroidie et la couche
solidifiée. Grâce à l'invention, il est possible d'introduire le lubrifiant au-dessous
de la surface libre 12 dans l'espace périphérique 10, entre la couche solidifiée du
métal et la paroi de la lingotière et l'on peut donc envisager non seulement de supprimer
les oscillations mécaniques de la lingotière mais, même, les variations du niveau
12 du métal de part et d'autre d'un niveau moyen.
[0123] Grâce à la régulation, selon l'invention, de la pression dans la chambre annulaire
9, il est donc possible de maintenir le ménisque annulaire à un niveau sensiblement
constant et, ainsi, de contrôler les conditions de solidification au niveau du ménisque
en évitant les risques de surverse, générateurs de défauts superficiels.
[0124] Pour introduire le produit lubrifiant fluide ou pulvérulent, on peut avantageusement
utiliser la disposition représentée sur la figure 4 et comprenant un récipient 21
constitué par exemple par une trémie fermée de manière étanche, et installée à un
niveau supérieur à celui de la lingotière 2 et de la chambre de réception 5. La partie
inférieure du récipient 21 est reliée à la chambre annulaire 9 par la canalisation
20 d'injection du produit lubrifiant, munie d'un clapet anti-retour 22. La partie
supérieure de la chambre 21 et la chambre annulaire 9 sont reliées en parallèle à
un circuit 23 d'alimentation en gaz sous pression. Il règne ainsi la même pression
dans le récipient 21 et dans la chambre annulaire 9 et il en résulte que l'alimentation
en produit lubrifiant de la lingotière 2 peut s'effectuer par simple gravité. Le récipient
21 est de préférence monté sur un support 24 avec interposition de pesons 25 permettant
de suivre la variation de la masse de produit lubrifiant dans le récipient 21 et de
procéder, en temps utile, à un remplissage.
[0125] Comme on l'a indiqué, une variation de niveau de la surface libre 11 du métal dans
la chambre de réception 5 se traduit essentiellement par une modification de la pression
dans la chambre annulaire 9 mais affecte assez peu le niveau de la surface libre 12
du métal au contact de la paroi refroidie 4 de la lingotière 2, dans l'espace annulaire
10. Par conséquent, alors que, dans les installations classiques où le métal est déversé
directement dans la lingotière, on ne peut agir que sur le débit d'alimentation en
acier à partir du distributeur, l'invention apporte un moyen supplémentaire de régulation
très précise du niveau dans la lingotière.
[0126] Cependant, lorsque l'on réalise une oscillation mécanique de la lingotière 2 avec
l'organe d'introduction 1, celle-ci peut affecter le niveau de la surface libre 12
dans la mesure où la partie immergée du canal de liaison 8 subit le mouvement. Pour
diminuer cet effet, on utilisera donc, de préférence, un canal de liaison 8 à paroi
mince.
[0127] On remarquera que la valeur de l'amplitude des oscillations devient assez secondaire,
car toute la surface 12 du produit (brame, bloom ou billette) dans l'espace périphérique
10 peut être garnie de lubrifiant. La fréquence des oscillations pourra être réduite
de manière à éviter les mouvements incontrôlés du ménisque annulaire 12.
[0128] Toutefois, comme on l'a vu, l'invention permet de remplacer l'oscillation mécanique
de la lingotière par une simple modulation de la pression au-dessus du ménisque annulaire
de façon à provoquer une variation hydrostatique de niveau de celui-ci et permet,
même, de supprimer les oscillations, le niveau du ménisque annulaire 12 étant maintenu
sensiblement constant.
[0129] L'invention couvre donc également diverses méthodes de mise en oeuvre de l'installation
qui vient d'être décrite.
[0130] Dans un premier mode de mise en oeuvre, la pression du gaz dans la chambre annulaire
est régulée de façon à maintenir en permanence le ménisque annulaire à un niveau sensiblement
constant. Cette pression agit, en particulier, sur la tension superficielle du métal
en diminuant les risques de surverse.
[0131] Dans un second mode de mise en oeuvre, on fait varier périodiquement la pression
du gaz dans la chambre annulaire entre une valeur inférieure et une valeur supérieure,
de façon à faire osciller le ménisque annulaire entre un niveau supérieur et un niveau
inférieur.
[0132] Mais on peut aussi alimenter le gaz dans la chambre annulaire 9 avec une légère surpression
permettant de faire affleurer le ménisque annulaire sensiblement au niveau de l'orifice
inférieur 82 de sortie du canal de liaison 8. Ainsi, il peut se produire un débit
de fuite du gaz inerte qui remonte le long des parois du canal de liaison, la faible
vitesse de pénétration évitant l'entraînement de bulles. De la sorte, le niveau du
ménisque est maintenu sensiblement constant.
[0133] D'une façon générale, l'invention permet d'assurer une meilleure régularité de surface
du produit solide, car la surface libre 12 est peu agitée et maintenue sous pression,
ainsi qu'une bonne santé sous-cutanée grâce à la régularité de la peau 30. Il y a
en outre une diminution importante de la ségrégation, la coulée à faible surchauffe
en lingotière apparaissant possible du fait de la mise en pression de la surface libre
12.
[0134] Comme le montre la Figure 4, le distributeur 7 peut être muni d'une busette 26 de
protection du jet de métal liquide et dont l'extrémité inférieure est au-dessous de
la surface 11 du métal liquide remplissant la chambre de réception 5.
[0135] La Figure 5 montre un autre mode de réalisation de l'organe de jonction J qui, dans
ce cas, comprend un soufflet 18 entourant la chambre de réception 5 et le ou les orifices
28 prévus dans le fond du distributeur 7. La partie supérieure du soufflet 18 est
fixée de manière étanche au fond du distributeur 7. La partie inférieure de ce soufflet
31 est fixée de manière étanche à la lingotière 2 ou à son enveloppe E. Le volume
intérieur du soufflet 18 est ainsi protégé de l'atmosphère de sorte que l'écoulement
de métal liquide par l'orifice 28 peut s'effectuer directement, sans qu'il soit nécessaire
de prévoir une busette immergée. Ceci permet une coulée plus rapide, sans créer de
perturbations au niveau de la lingotière 2 en raison de la présence de l'organe intermédiaire
1.
[0136] Le soufflet 18 permet d'absorber les oscillations verticales possibles de la lingotière
2 et de la chambre de réception 5 relativement au distributeur 7.
[0137] Si aucune oscillation mécanique de la lingotière 2 n'est prévue, on peut alors remplacer
le soufflet 18 par une jupe rigide assurant, de la même manière, une fermeture étanche
de l'espace intérieur.
[0138] L'espace intérieur du soufflet 18 peut être mis sous vide relatif pour un dégazage
du jet d'acier liquide sortant par le ou les orifices 28. Une régulation de la pression
à l'intérieur du soufflet 18 peut être prévue.
[0139] Sur les figures 6 et 7, on a représenté à titre d'exemple, respectivement en élévation
et en coupe transversale, une installation pour la coulée de produits à section rectangulaire
appelés brames.
[0140] Les différents éléments déjà décrits en référence aux figures précédentes sont désignés
par des références numériques identiques, ou augmentées du nombre 100, leur description
n'étant pas reprise sauf pour les parties modifiées.
[0141] En particulier, l'organe intermédiaire d'introduction 1 comprend une chambre supérieure
de réception 105 reposant, par un rebord inférieur, sur le châssis de la lingotière
2 et prolongé par un canal de liaison 108 qui pénètre dans la partie supérieure de
la lingotière.
[0142] Comme le montre la figure 7, la chambre de réception 105 forme une cuve à section
oblongue limitée par deux parois parallèles aux grands côtés de la lingotière et se
raccordant par des extrémités arrondies.
[0143] Cependant, pour favoriser la répartition du métal qui s'écoule par la busette 26
débouchant au centre de la chambre de réception 105, le canal de liaison 108 est muni,
dans sa partie centrale, d'un bloc solide 83 représenté en vue de dessus et en demi-coupe
horizontale, respectivement sur les parties gauche et droite de la figure 7. Ce bloc
83 traverse transversalement le canal de liaison 8 au-dessous du débouché de la busette
26 et dirige le métal en deux courants symbolisés par les flèches F', vers deux orifices
84 à section oblongue débouchant un peu au-dessus de l'orifice inférieur 82 du canal
de liaison 8. Ainsi, le métal déversé par la busette 26 est réparti régulièrement
dans l'ensemble de la lingotière 2, les sections oblongues 84 ayant des sections suffisantes
pour assurer une vitesse relativement faible de descente du métal.
[0144] Comme indiqué précédemment, des ouvertures radiales 29 permettent d'assurer la diffusion
rapide du métal dans l'espace annulaire 10.
[0145] Les figures 8 et 9 montrent, respectivement en coupe verticale longitudinale et en
coupe horizontale, une autre variante de réalisation, destinée spécialement à une
installation de coulée de brames minces. Les éléments identiques ou semblables à des
éléments déjà décrits à propos des Figures 1 à 6 sont désignés par les mêmes références
numériques éventuellement augmentées du nombre 200, leur description n'étant pas reprise
pour les parties non modifiées.
[0146] En variante, la chambre de liaison 205 n'est plus en appui direct sur la lingotière
2, mais est maintenue à un niveau fixe par un cadre de support 35 entourant la partie
haute de la chambre de réception 205 et relié par un soufflet étanche 237 à la lingotière
2 pour permettre les oscillations de celle-ci. Le cadre de support 35 peut être constitué
par un châssis métallique mécano-soudé, avec chemise de refroidissement 117 au contact
de la paroi extérieure de la chambre de réception 105.
[0147] La transition entre la partie haute de la chambre de réception 205 et le canal de
liaison 208 est assurée progressivement par une partie à double courbure pour faciliter
la descente du métal dans la lingotière 2. Cette dernière présente une section transversale
horizontale en losange ou en fuseau pour faciliter l'introduction du métal, la partie
centrale se rétrécissant progressivement jusqu'à l'orifice de sortie 60 de la lingotière
2 qui présente la section rectangulaire souhaitée, celle-ci ayant une faible largeur
par rapport à sa longueur.
[0148] De la même façon, l'organe d'introduction 1, au moins dans sa partie inférieure constituant
le canal de liaison 208, présente une section transversale en losange analogue, par
homothétie, à celle de la lingotière 2, de façon à ménager entre la paroi externe
281 du canal de liaison 208 et la face interne de la lingotière, un espace annulaire
10 de largeur sensiblement constante.
[0149] Comme dans le cas de la figure 7, un bloc solide 283 est disposé dans le canal de
liaison 208 pour ménager deux ouvertures allongées 284 dont la largeur diminue progressivement
vers les petits côtés de la lingotière, en s'écartant de l'axe de la busette 26.
[0150] Dans le mode de réalisation de la figure 8, la chambre annulaire 9 est fermée par
le cadre de support 35 qui prend appui directement sur la lingotière, l'organe d'introduction
1 oscillant avec celle-ci.
[0151] Comme on l'a indiqué précédemment, il est possible également de monter l'organe d'introduction
1 sur un support fixe, le cadre de support 35 étant alors relié à la lingotière par
un soufflet permettant les oscillations de celle-ci et fermant de manière étanche
la chambre annulaire 9. Cependant, le volume de gaz enfermé est alors plus grand et
l'on augmente donc les possibilités de variations du niveau de la surface supérieure
12 du métal dans l'espace annulaire 10 en fonction des variations du niveau de la
surface 11 du métal dans la chambre de réception 5.
[0152] Bien entendu, l'invention ne se limite pas aux détails des modes de réalisation qui
viennent d'être décrits, d'autres variantes pouvant être envisagées sans s'écarter
du cadre de protection défini par les revendications.
[0153] C'est ainsi que, comme indiqué sur les figures 10 à 12, dans le cas de la coulée
de brames où la longueur de la cavité de coulée est beaucoup plus grande que sa largeur,
il peut être intéressant de prévoir un organe intermédiaire d'introduction 1 comprenant
une chambre de réception 405 de section analogue à celle de la lingotière et plusieurs
canaux de liaison 408 décalés longitudinalement et alimentés chacun à partir d'un
orifice 438 ménagé dans le fond de la chambre de réception 405. Comme l'indique la
figure 12, chaque canal de liaison 408 et constitué d'une paroi tubulaire dont le
diamètre externe est déterminé de façon qu'il existe une distance minimale d entre
la paroi 481 et la face longitudinale 404 de la lingotière suffisante pour éviter
la solidification du métal dans la partie la plus étroite de l'espace périphérique
410.
[0154] Pour cette raison, dans le cas représenté sur la figure 9 où l'on utilise une lingotière
à section en losange ou en fuseau pour la coulée d'une brame mince, il est possible
de donner aux différents canaux de liaison des sections différentes, les canaux 408b
placés dans la partie centrale étant plus large que les canaux 408a placés aux extrémités.
[0155] De la sorte, il est possible de déterminer une répartition pratiquement uniforme
du débit d'introduction de l'acier liquide dans la lingotière 402.
[0156] Selon une autre caractéristique particulièrement avantageuse, la disposition selon
l'invention facilite considérablement le fonctionnement d'une installation à lignes
multiples permettant de couler simultanément, en parallèle, plusieurs produits.
[0157] Une telle installation, représentée schématiquement sur la figure 13, comprend plusieurs
lingotières 2, quatre dans l'exemple, qui sont disposées parallèlement les unes aux
autres. Selon l'invention, ces lingotières 2a, 2b... sont associées à une seule et
même chambre de réception 305 ayant une longueur suffisante pour couvrir l'ensemble
des quatre lingotières et assurer leur alimentation en métal liquide. Celui-ci peut
être déversé à partir d'un distributeur 7 par une busette unique 26 débouchant sensiblement
au centre de la chambre de réception 305.
[0158] Le fond de celle-ci est muni, dans l'axe de chaque lingotière 2a, 2b..., d'un orifice
38 qui débouche dans un canal de liaison 308. Dans l'exemple considéré, la chambre
de réception 305 comporte donc quatre prolongements formant chacun un canal de liaison
308a, 308b..., plongeant respectivement dans une lingotière 2a, 2b..., associée.
[0159] L'alimentation en métal liquide de la chambre de réception 305 est assurée par un
seul distributeur 7 avec une régulation de niveau commune pour l'ensemble des quatre
lingotières 2a, 2b..., dans la chambre de réception 305, celle-ci étant munie d'un
organe de mesure de niveau dont les informations sont transmises au régulateur associé
à chacune des ligne de coulée.
[0160] Ainsi, le débit d'introduction du métal dans chaque lingotière 2a, 2b... s'ajuste
automatiquement à la vitesse d'extraction dans la lingotière correspondante, les variations
de débit dans chaque ligne étant équilibrées par un réglage de la pression au-dessus
du ménisque annulaire correspondant, de façon à maintenir celui-ci au niveau souhaité.
[0161] La vitesse d'extraction du produit dans chaque ligne de coulée peut donc être réglée
indépendamment des autres.
[0162] Quatre obturateurs ou quenouilles de fermeture, non représentés sur la figure peuvent
être associés respectivement aux quatre orifices d'entrée 38 des canaux de liaisons
308 pour les fermer en cas d'arrêt d'une ligne.
[0163] Cette disposition à lignes multiples peut être appliquée avantageusement à la coulée
de billettes rondes ou carrées.
[0164] Les exemples donnés précédemment montrent que l'invention peut convenir à la coulée
de toutes sortes de produits, notamment de blooms dans les mêmes conditions que les
billettes, de brames classiques épaisses, moyennes ou minces.
[0165] Mais on peut encore noter d'autres avantages.
[0166] La régulation du débit de coulée à partir du distributeur 7 peut être effectuée de
manière plus simple qu'en coulée classique, car une variation de débit a moins d'influence
sur le processus de solidification.
[0167] Le canal de liaison tubulaire 8, 108, 208, 308 entre la chambre de réception et la
lingotière peut être nettoyé à l'argon ou à l'azote à moindre risque pour l'acier
en lingotière.
[0168] Le niveau supérieur de la chambre de réception 5, 105, 205, 305 peut être nettoyé
par surverse (débordement) intermittente dans un bac d'évacuation situé à côté de
la chambre de réception pour recueillir le trop-plein.
[0169] Les équipements se trouvent simplifiés.
[0170] Dans certains cas, la chambre de réception peut être alimentée directement par les
poches de coulée, en particulier pour les brames, avec une alimentation par pression
de la poche par exemple.
[0171] La vitesse de coulée peut être portée à 8-10 m/mn ou plus suivant les formats. Il
est, en effet, intéressant de couler assez rapidement pour réchauffer la surface libre
12 dans l'espace périphérique 10, cette vitesse restant, de toute façon, assez basse
pour ne pas perturber le bain de métal, en raison de la grande section de l'orifice
de sortie 82.
[0172] Le démarrage automatique est sans risque puisque tout écart peut être canalisé par
surverse.
[0173] Dans une installation à coulée multiple, grâce à la possibilité, selon l'invention,
de supprimer les moyens d'oscillations de chaque lingotière 2 et de régler individuellement
le débit d'introduction du métal en fonction de la vitesse d'extraction dans chaque
ligne, la coulée de billettes, blooms, éventuellement brames jumelles est grandement
simplifiée.
[0174] Les signes de référence insérés après les caractéristiques techniques mentionnées
dans les revendications, ont pour seul but de faciliter la compréhension de ces dernières
et n'en limitent aucunement la portée.
1. Installation de coulée continue de métal comportant :
- une lingotière (2) comprenant des parois refroidies (4) avec des faces internes
(41) qui limitent une cavité de coulée à axe sensiblement vertical ayant un orifice
supérieur (6) d'entrée du métal liquide et un orifice inférieur (60) d'évacuation
d'un produit (3) qui sort de la lingotière à une vitesse d'extraction,
- des moyens (D) d'introduction en continu du métal en fusion dans la lingotière (2)
pour la formation, à l'intérieur de celle-ci, d'un bain de métal (M) se refroidissant
progressivement par l'extérieur, le long des faces internes (41) des parois (4) de
la lingotière (2) pour former une croûte solidifiée (30) dont l'épaisseur augmente
progressivement vers le bas,
- lesdits moyens d'introduction (D) comportant un récipient intermédiaire (1) comprenant
une chambre supérieure (5) de réception d'un jet continu (71) de métal liquide, placée
au-dessus de la lingotière (2) et dans laquelle le métal forme une surface libre (11),
ladite chambre de réception (5) étant prolongée vers le bas par un canal de liaison
(8) pénétrant à l'intérieur de la lingotière jusqu'à un orifice inférieur (82) de
sortie du métal, ledit canal de liaison (8) étant limité par une paroi tubulaire (81)
séparée des faces internes (41) des parois (4) de la lingotière par un espace libre
périphérique formant une chambre annulaire (9) dans laquelle remonte le métal liquide
sortant par l'orifice inférieur (82), jusqu'à une surface annulaire (12), ladite chambre
annulaire (9) étant fermée de tous côtés,
- des moyens (19, 50) d'introduction d'un gaz sous pression à l'intérieur de la chambre
annulaire (9) et,
- des moyens (70) de régulation de la pression appliquée par le gaz (9) sur la surface
annulaire (12) du métal.
2. Installation selon la revendication 1, caractérisé par le fait qu'elle comprend des
moyens (20) d'introduction, à l'intérieur de la chambre annulaire (9), d'un produit
de lubrification.
3. Installation selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé par le fait que l'espace
libre (10) entre la paroi tubulaire (81) du canal de liaison (8) et les parois refroidies
(4) présente, sur toute sa périphérie, une largeur suffisante pour éviter la solidification
de la surface supérieure (12) du métal (M) dans ledit espace libre (10).
4. Installation selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait que
la section interne du canal de liaison (8) est suffisante pour assurer l'introduction
du métal liquide dans la lingotière (2) avec une vitesse de pénétration assez lente
pour ne pas perturber en profondeur le bain de métal liquide.
5. Installation selon la revendication 4, caractérisée par le fait que la section transversale
intérieure du canal de liaison (8,108,208,308) est telle que la vitesse de pénétration
(Vi) du métal liquide (M) dans la lingotière (2) soit comprise entre 3 et 6 fois,
environ, la vitesse de coulée.
6. Installation selon la revendication 4, caractérisée par le fait que la section transversale
intérieure (Si) du canal de liaison (8, 108, 208, 308) est au moins égale à 20 % de
la section transversale (Sp) du produit fabriqué.
7. Installation selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle la cavité de
coulée présente une section transversale globalement rectangulaire ayant deux grandes
faces et deux petites faces, caractérisée par le fait que la paroi tubulaire du canal
de liaison (8, 108, 208, 308), est limitée, au moins dans sa partie engagée dans la
lingotière (2), par deux grandes faces sensiblement parallèles aux grandes faces de
la lingotière (2).
8. Installation selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait
que la chambre annulaire (9) est limitée par une cloison (13, 37) entourant le canal
de liaison (8) et reliée de façon étanche, respectivement à la chambre de réception
(5) et aux parois refroidies (4) de la lingotière (2).
9. Installation selon la revendication 8, caractérisée par le fait que la chambre de
réception (5) comprend un fond (15) débouchant dans le canal de liaison (8) et muni,
sur une face inférieure, d'un rebord inférieur (13) s'étendant vers le bas et entourant
extérieurement le canal de liaison (8) de façon à prendre appui sur le bord supérieur
(6) de la lingotière, par l'intermédiaire d'un joint d'étanchéité (14).
10. Installation selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisée par le fait que la
chambre de réception (205) est fixée de façon étanche, sur un cadre de support (35,35a)
qui est relié à la lingotière par une cloison étanche 37.
11. Installation selon la revendication 10, caractérisée par le fait que la cloison (37)
de liaison étanche entre la chambre de réception (5) et la lingotière (2) forme un
soufflet (37) permettant les oscillations verticales de la lingotière (2), la chambre
de réception (5) étant fixe.
12. Installation selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait
que les moyens d'alimentation en gaz (19) de la chambre annulaire fermée (9) sont
associés à des moyens de commande d'une variation de la pression du gaz autour d'une
pression moyenne dans la chambre annulaire (9), susceptible de provoquer des oscillations
du niveau de la surface libre (12) du métal liquide autour d'un niveau moyen dans
l'espace périphérique (10) entre le canal de liaison (8) et la lingotière (2).
13. Installation selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait
qu'elle comprend un récipient (21) de stockage d'un produit lubrifiant placé au-dessus
de la lingotière (2) et ayant une sortie reliée à une conduite d'alimentation débouchant
à l'intérieur de la chambre annulaire (9) et un circuit (23) d'alimentation en gaz
sous pression comprenant une conduite (19) débouchant dans la chambre annulaire (9)
et une conduite en dérivation (19') débouchant à l'intérieur du récipient de stockage
(21) pour l'introduction de gaz à la même pression au-dessus de la surface de métal
(12) dans l'espace périphérique (10) et au-dessus du produit lubrifiant, de telle
sorte que celui-ci s'écoule par simple gravité sur ladite surface (12) du métal liquide
(M).
14. Installation selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait
que le canal de liaison est muni, dans sa partie centrale d'un bloc solide (32, 232)
s'étendant transversalement au-dessous de l'arrivée (26) du métal déversé dans la
chambre de réception (5), sur une partie seulement de la section interne du canal
de liaison (8), de façon à dévier le courant de métal vers les deux parois d'extrémités
longitudinales de la lingotière (2).
15. Installation selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait
qu'elle comporte un moyen de refroidissement (17,18) des parois de la chambre de réception
(5).
16. Installation selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait
que l'organe (1) d'introduction du métal est entouré par une cloison déformable (37)
reliée de façon étanche, à sa partie supérieure au moyen de distribution (D) et à
sa partie inférieure à la lingotière (2) de façon à former, autour de la chambre de
réception (5), un espace étanche permettant la coulée du métal par jet libre, ledit
espace étanche étant rempli d'un gaz à une pression régulée.
17. Installation selon l'une des revendications précédentes comportant plusieurs lignes
de coulée ayant chacune une lingotière (2a, 2b...), et comprend un organe d'introduction
(1) commun s'étendant au-dessus de l'ensemble des lingotières (2a, 2b...) et comportant
une seule chambre de réception (305) ayant un fond muni d'une pluralité d'orifices
placés respectivement dans l'axe de chaque lingotière et débouchant chacun dans un
prolongement tubulaire de la chambre de réception (5) formant un canal de liaison
(308a, 308b...) dont l'extrémité inférieure pénètre dans la lingotière (2a, 2b...)
correspondante, de façon à former une chambre annulaire, caractérisée par le fait
que chaque chambre annulaire est reliée à un circuit d'alimentation en gaz sous pression
muni de moyens de réglage individuel de la pression dans chaque chambre pour le contrôle
individuel des conditions de coulée dans chaque ligne.
18. Installation selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait
que le gaz introduit dans la chambre annulaire (9) est un gaz neutre pour le métal
coulé.
19. Procédé de contrôle des conditions de coulée dans une installation de coulée continu
de métal selon la revendication 1, caractérisé par le fait que l'on règle la pression
du gaz dans la chambre annulaire (9) de façon à maintenir en permanence le niveau
de la surface annulaire (12) du métal à un niveau sensiblement constant.
20. Procédé de contrôle des conditions de coulée dans une installation de coulée continu
de métal selon la revendication 1, caractérisé par le fait que l'on fait varier périodiquement
la pression du gaz dans la chambre annulaire (9) entre une valeur inférieure et une
valeur supérieure, de façon à faire osciller le niveau de la surface annulaire (12)
du métal entre un niveau supérieur et un niveau inférieure.
21. Procédé de contrôle des conditions de coulée dans une installation de coulée continue
de métal selon la revendication 1, caractérisé par le fait que l'on règle la pression
du gaz dans la chambre annulaire (9) afin de maintenir le niveau de la surface annulaire
(12) du métal sensiblement au niveau de l'orifice inférieur de sortie du canal de
liaison (8) avec un débit de fuite du gaz dans ledit canal de liaison.