[0001] La présente invention concerne une clé à élément mobile, destinée à coopérer avec
le barillet d'un cylindre de serrure pour libérer ledit barillet en rotation, la clé
comportant une queue reliée à une tête de manoeuvre, la queue étant munie de reliefs
et/ou de creux coopérant avec des organes mobiles radialement pour le verrouillage
en rotation du barillet, la queue comprenant en outre un élément mobile agencé pour
être déplacé dans un alésage transversal de la queue de clé entre une position active
dans laquelle il coopère avec un organe de verrouillage complémentaire du barillet
dans le cylindre et une position de repos.
[0002] De nombreuses versions d'une telle clé à élément mobile, appelée également clé dynamique,
ont été proposées et sont utilisées dans la pratique.
[0003] Les avantages principaux des clés dites dynamiques sont d'augmenter la sécurité par
l'apport d'au moins un organe de verrouillage supplémentaire participant à la combinaison
de la serrure et d'augmenter la résistance mécanique contre les tentatives d'effraction
par rotation à force du barillet. Mais l'avantage le plus important de telles clés
dynamiques est de rendre la clé pratiquement non reproductible, contrairement à la
plupart des clés ordinaires pour lesquelles les ébauches non taillées sont de fabrication
aisée et sont disponibles dans le commerce. Une ébauche de clé, destinée en principe
à être taillée selon le code fourni par le propriétaire de la clé ou 〈〈 lu
〉〉 par le serrurier sur la clé à reproduire, permet en fait en général de tailler une
reproduction après 〈〈 lecture
〉〉 du code ou après prise d'empreinte sur la clé à l'insu du propriétaire, permet également
dans certain cas une prise d'empreinte par introduction dans le canal de clé de la
serrure et peut aussi constituer la base d'un outil d'ouverture à force de la serrure.
[0004] On connaît, par exemple par FR-A-2 696 776 au nom du demandeur ou FR-A-2 678 670,
des serrures dans lesquelles l'élément mobile est déplaçable axialement. L'inconvénient
principal des serrures de ce type est que l'organe mobile peut relativement facilement
être accessible en l'absence de clé puisque cet organe mobile est en principe en saillie
à l'avant du cylindre. Par contre, un avantage de ces serrures est une précision élevée
de la course active de l'organe mobile, ce qui améliore la sûreté de la serrure.
[0005] On connaît par ailleurs des serrures du type défini à l'introduction, par exemple
par FR-A-2 492 872. Dans ces serrures connues l'organe mobile est déplaçable orthogonalement
à la queue de la clé, dans un alésage perpendiculaire à ladite queue qui est en général
plate. La fabrication est relativement complexe et coûteuse, avec des risques élevés
de blocage de l'organe mobile. En outre, cet organe fait en général saillie de la
clé au repos, ce qui le rend vulnérable et permet surtout de mesurer cette saillie
qui pourra être construite fixe sur une ébauche ou un outil d'ouverture.
[0006] La présente invention vise en conséquence à pallier les inconvénients des serrures
et clés connues, en particulier en fournissant une clé dynamique dans laquelle l'élément
mobile coulisse transversalement par rapport à la queue de la clé sans être en saillie
en position de repos et qui permette une grande précision du déplacement de cet organe
mobile.
[0007] A cet effet, la clé selon l'invention est caractérisée en ce que ledit organe mobile
est soumis à l'action d'un poussoir axial rappelé par ressort et faisant saillie,
en position de repos, à l'extrémité de la queue opposée à la tête de la clé. L'organe
mobile est ainsi effacé en position de repos, alors que l'extrémité libre du poussoir,
venant buter contre une surface de butée fixe de la serrure, détermine une course
de translation utile très précise pour le poussoir.
[0008] Selon une forme de réalisation de l'invention, l'organe mobile et le poussoir coopèrent
par des profils de came complémentaires, par exemple des surfaces coniques complémentaires.
[0009] De préférence, la clé comporte une enveloppe coulissante rappelée par ressort en
une position de repos dans laquelle ladite enveloppe recouvre au moins partiellement
la queue de clé afin de protéger les tailles ou les crans de ladite clé.
[0010] Dans ce cas, il est avantageux de prévoir que le ressort de rappel de l'enveloppe
agit sur le poussoir, par exemple par l'intermédiaire d'une traverse montée dans ladite
enveloppe.
[0011] La serrure destinée à être utilisée avec la clé selon l'invention est du type comprenant
un cylindre constitué d'un corps muni d'un alésage axial dans lequel tourillonne un
barillet muni d'un canal de clé, le corps et le barillet comportant chacun un passage
transversal logeant un organe de verrouillage complémentaire du barillet par rapport
au corps, ledit organe de verrouillage complémentaire étant disposé de manière à coopérer,
en position de déverrouillage et avant rotation du barillet, avec l'organe mobile
de la clé pour libérer le barillet en rotation.
[0012] Selon l'invention, l'organe de verrouillage complémentaire est constitué par une
bille rappelée par ressort et dont le centre, en position de repos, est disposé dans
le barillet.
[0013] L'invention sera bien comprise à la lecture de la description suivante d'un exemple
de réalisation, en référence au dessin annexé dans lequel :
la figure 1 est une vue schématique en coupe axiale, partiellement en plan, de la
clé;
la figure 2 est une vue schématique en coupe radiale de la clé ; et
la figure 3 est une vue schématique en coupe transversale d'une portion de la serrure.
[0014] On se réfère tout d'abord aux figures 1 et 2 qui représentent la clé à élément mobile
ou clé dynamique selon l'invention.
[0015] La clé comprend une tête de manoeuvre 1 solidaire d'une queue 2. Dans l'exemple représenté,
la queue 2 est cylindrique mais l'invention est applicable à toute forme de queue,
en particulier à une clé plate.
[0016] La queue 2 comporte un alésage central borgne 3 dans lequel est logé un poussoir
axial 4 rappelé par un ressort 5 dans une position de repos (figure 1) dans laquelle
l'extrémité libre du poussoir 4 est en saillie à l'extrémité 6 de la queue 2 opposée
à la tête 1.
[0017] La queue 2 est munie d'un alésage transversal 7 débouchant dans l'alésage 3 et dans
lequel est logé un organe mobile 8 dont le rôle sera expliqué ultérieurement. L'organe
mobile 8 est muni, à son extrémité interne, d'une tête 9 à section triangulaire qui,
en position de repos, est logée dans une encoche 10 de profil complémentaire du poussoir
4.
[0018] La queue de clé comporte en outre une enveloppe externe 11 adjacente à la tête 1
et une enveloppe interne 12 agencée pour pouvoir coulisser sur la queue 2 et venir
se loger à l'intérieur de l'enveloppe externe 11. L'enveloppe interne 12 est munie
d'une traverse 13 sur laquelle s'appuie le ressort de rappel 5. La traverse 13 est
donc en appui, en position de repos, sur l'extrémité interne du poussoir axial 4,
qui est empêché de sortir de l'alésage 3 par la coopération de la tête 9 de l'organe
mobile 8 avec l'encoche 10 du poussoir 4. Dans l'exemple représenté, la queue 2 comporte
en outre un panneton 2' dans lequel débouche l'alésage 7 et l'enveloppe interne 12
est fendue en correspondance.
[0019] La serrure (figure 3) comprend, de manière classique, un rotor ou barillet 14, 15
tourillonnant dans un alésage 16 d'un corps ou stator 17. Le rotor 14, 15 comporte
une fente radiale 18, 19 qui, en position de verrouillage (figure 3), est dans le
prolongement d'un alésage 20 du stator 17. Une bille 21 est logée, en position de
verrouillage, à la fois dans la fente 18, 19 du rotor et dans l'alésage 20 du stator.
La bille 21 est soumise à l'action d'un ressort 22 la repoussant vers l'intérieur
du rotor 14, 15 et elle est arrêtée par un épaulement 23 de la fente 18, 19 en une
position telle que son centre C est dans la fente 18, 19 du rotor. Il en résulte que
le rotor est verrouillé en rotation car toute tentative de rotation du rotor 14, 15
tend à repousser la bille 21 contre l'épaulement 23.
[0020] Au contraire, lorsque la bille 21 a été repoussée, contre l'action du ressort 22,
de telle sorte que son centre C' est venu à l'intérieur de l'alésage 20 du stator
(position à droite dans le dessin), une tentative de rotation du rotor repousse la
bille 21 dans l'alésage 20 du stator, contre l'action du ressort 22 et le rotor peut
tourner, la bille 21 étant ensuite complètement effacée à l'intérieur de l'alésage
20 par la paroi externe du rotor.
[0021] Ce déplacement de la bille 21 en position de déverrouillage est provoqué par le déplacement
de l'organe mobile 8 de la clé lors de l'enfoncement de cette clé.
[0022] En effet, à la fin de l'enfoncement de la clé dans l'alésage 24 ou canal de clé du
rotor 14, 15, le panneton 2' coulissant dans la fente interne 18 du rotor, l'extrémité
libre du poussoir 4 étant venu en appui sur une surface (non représentée) du stator,
ce poussoir 4 a coulissé d'une distance précise déterminée par une butée de fin de
course de la clé. L'alésage 7 est venu en regard de la bille 21 et l'organe mobile
8 s'est déplacé en saillie en repoussant la bille 21.
[0023] Dans l'exemple représenté, l'enveloppe interne 12, en appui par sa face frontale
sur la périphérie de l'entrée du canal de clé 24, est repoussée dans l'enveloppe extérieure
11 au cours de l'enfoncement de la clé. Le ressort 5 n'agit donc plus sur le poussoir
4 mais, comme on l'a indiqué précédemment, ce poussoir 4 est maintenu par l'organe
mobile 8 et son enfoncement produit la translation orthogonale de l'organe mobile
8 par coopération des surfaces coniques complémentaires de la tête 9 et de l'encoche
10, agissant à la manière de cames complémentaires. A l'extraction de la clé, le ressort
5 vient agir sur la traverse 13 pour ramener l'enveloppe interne 12 hors de l'enveloppe
externe 11 et, en fin de course, ramener le poussoir 4 en saillie.
1. Clé à élément mobile (8), destinée à coopérer avec le barillet (14, 15) d'un cylindre
de serrure pour libérer ledit barillet (14, 15) en rotation, la clé comportant une
queue (2) reliée à une tête de manoeuvre (1), la queue (2) étant munie de reliefs
et/ou de creux coopérant avec des organes mobiles radialement pour le verrouillage
en rotation du barillet (14, 15), la queue (2) comprenant en outre un élément mobile
(8) agencé pour être déplacé dans un alésage transversal de la queue (2) de clé entre
une position active dans laquelle il coopère avec un organe de verrouillage complémentaire
du barillet (14, 15) dans le cylindre et une position de repos,
caractérisée en ce que ledit organe mobile (8) est soumis à l'action d'un poussoir
axial (4) rappelé par ressort (5) et faisant saillie, en position de repos, à l'extrémité
de la queue (2) opposée à la tête (1) de la clé.
2. Clé selon la revendication 1,
caractérisée en ce que l'organe mobile (8) et le poussoir (4) coopèrent par des profils
de came complémentaires.
3. Clé selon la revendication 2,
caractérisée en ce que lesdits profils de came complémentaires sont constitués par
des surfaces coniques (9, 10) complémentaires.
4. Serrure pour l'utilisation avec une clé selon l'une des revendications 1 à 3, du type
comprenant un cylindre constitué d'un corps (17) muni d'un alésage axial (16) dans
lequel tourillonne un barillet (14, 15) muni d'un canal de clé (24), le corps (17)
et le barillet (14, 15) comportant chacun un passage transversal (18, 19 ; 20) logeant
un organe de verrouillage complémentaire (21) du barillet (14, 15) par rapport au
corps (17), ledit organe de verrouillage complémentaire (21) étant disposé de manière
à coopérer, en position de déverrouillage et avant rotation du barillet (14, 15),
avec l'organe mobile (8) de la clé pour libérer le barillet (14, 15) en rotation,
caractérisée en ce que l'organe de verrouillage complémentaire est constitué par une
bille (21) rappelée par ressort (22) et dont le centre (C), en position de repos,
est disposé dans le barillet (14, 15).