[0001] La présente invention est relative à un procédé de cuisson d'aliments dans un four
domestique, le cas échéant dans un four industriel, en vue notamment d'optimiser les
résultats de cette cuisson et, parallèlement, de réduire au strict nécessaire l'énergie
électrique utilisée.
[0002] On sait que les fours de cuisson comportent en règle la plus générale, un moufle
interne logé à l'intérieur d'une enceinte externe et dans lequel sont placés les aliments
à cuire, ce moufle étant ouvert vers l'extérieur pour permettre l'accès à sa cavité
interne et disposer dans celle-ci les aliments avant qu'elle ne soit fermée par une
porte pivotante, montée en face avant de l'enceinte externe.
[0003] Le four comporte à l'intérieur du moufle des résistances électriques de chauffage,
montées à sa partie inférieure et/ou dans ses parois latérales et le cas échéant d'autres
résistances fixées au plafond du moufle, assurant généralement une fonction de grill
pour rôtir les aliments.
[0004] Ces résistances pour la cuisson des produits mis en place dans la cavité du moufle,
voire pour réaliser une opération de nettoyage par pyrolyse des graisses et autres
résidus déposés sur les parois internes de ce moufle, sont réunies à un dispositif
de commande qui règle la puissance débitée et l'énergie électrique consommée dans
le four, en fonction des allures de cuisson souhaitées et des températures à atteindre.
[0005] Des boutons de commande et de réglage, usuellement disposés en face avant du four
sur un bandeau prévu au-dessus de la porte pivotante, permettent d'afficher les paramètres
de cuisson choisis, qui n'évoluent pas au cours de cette cuisson si l'utilisateur
ne les modifie pas lui-même, à son gré ou en fonction de données de cuisson dont il
dispose.
[0006] Ainsi, dans les fours usuels, la température de cuisson une fois affichée reste fixe,
les résistances de chauffe étant maintenues sous tension jusqu'à ce qu'un capteur
ou analogue, qui mesure en permanence la température dans le moufle, atteigne la consigne
fixée, auquel cas il fournit un signal qui coupe l'alimentation jusqu'à ce que, la
température s'abaissant, les résistances soient à nouveau alimentées et ainsi de suite,
la température dans le moufle fluctuant autour du seuil affiché.
[0007] Parallèlement, une turbine ou un autre dispositif de ventilation similaire, prévu
généralement dans le fond du moufle, peut ou non être commandé pour assurer un mode
de cuisson statique ou ventilé selon le cas, l'évacuation des gaz et de l'humidité
produite dans le moufle étant assurée par un autre ventilateur qui aspire les fumées
et les vapeurs provenant de la cuisson des aliments, en les rejetant en permanence
vers l'extérieur de l'enceinte.
[0008] On connaît également, par la demande de brevet PCT WO 97/07723, un four industriel
dans lequel le chauffage est réalisé par des lampes et non par des résistances électriques,
pour obtenir une cuisson rapide.
[0009] Dans ce document, on prévoit une régulation de la puissance délivrée aux lampes en
fonction de l'énergie résiduelle emmagasinée dans le four afin de permettre d'obtenir
des cuissons successives à l'intérieur de l'appareil, sans être gêné par cette chaleur
résiduelle qui interdit de telles cuissons sans modification du temps nécessaire pour
chacune d'elles.
[0010] Ce type de contrôle usuel des paramètres de la cuisson des aliments dans le moufle
d'un four domestique ou industriel, présente cependant certains inconvénients.
[0011] Notamment, pour obtenir de bons résultats culinaires, il est nécessaire de disposer
d'une puissance de chauffe élevée, ce qui, a contrario, nécessite de programmer la
durée de cuisson avec précision, pour éviter une surchauffe et surtout une cuisson
trop prolongée, pouvant être néfaste à l'aspect et au goût des aliments.
[0012] De même, il est également indispensable de retirer rapidement les préparations à
cuire hors du moufle, une fois la bonne cuisson achevée afin que la chaleur accumulée
dans le four ne continue à cuire les produits au-delà de la durée prévue et affichée,
la chaleur résiduelle non utilisée représentant dès lors une perte notable d'énergie.
[0013] La présente invention a pour but d'améliorer très sensiblement les résultats de la
cuisson des aliments dans le four, en rendant ces résultats largement moins dépendants
de la précision de la programmation effectuée du temps de cuisson, tout en permettant
de réduire la consommation globale de l'énergie nécessaire à l'obtention d'une cuisson
optimale.
[0014] A cet effet, le procédé considéré, pour la cuisson d'aliments disposés à l'intérieur
d'un four, notamment d'un four domestique chauffé à l'aide d'au moins une résistance
électrique, de préférence par deux ou plus résistances, de sole et/ou de paroi latérale,
et/ou de grill, se caractérise en ce qu'il consiste à scinder la durée totale de la
cuisson des aliments disposés à l'intérieur du moufle du four en alternant plusieurs
phases successives, à l'intérieur de chacune desquelles est réalisée, soit une régulation
de la température par rapport à un seuil donné, soit une récupération de l'énergie
produite, en ce que, à l'intérieur de chacune de ces phases successives, le four fonctionne
en mode statique ou ventilé, tandis qu'on réalise un réglage du taux d'humidité dans
le moufle du four, par évacuation hors de celui-ci.
[0015] Dans un mode de mise en oeuvre préféré du procédé, les résistances de chauffage sont
alimentées indépendamment et complémentairement l'une de l'autre, mais non simultanément.
[0016] D'autres caractéristiques d'un procédé de cuisson établi conformément à l'invention,
apparaîtront encore à travers la description qui suit d'un exemple de mise en oeuvre,
donné à titre indicatif et non limitatif, en référence au dessin annexé sur lequel
:
- La Figure 1 est un schéma illustrant la manière dont est réalisée la commande séquentielle
des diverses fonctions du four.
- Les Figures 2 et 3 sont des diagrammes permettant de mieux comprendre la répartition
avec laquelle s'effectue la mise sous tension des résistances de sole et de grill
du four considéré.
[0017] Sur la Figure 1, le schéma illustré permet de comprendre les principes selon lesquels
est conçu et mis en oeuvre le procédé de l'invention sur un four à deux résistances.
[0018] Sur cette figure, la référence 1 désigne une phase de l'alimentation électrique et
la référence 2 le neutre de cette alimentation, le four ou autre appareil similaire
comportant deux interrupteurs 8 et 9 dont la fermeture réalise la mise sous tension
électrique de résistances 4 et 5, respectivement prévues dans le plafond du moufle
du four pour assurer une fonction de grill notamment, et dans les parois latérales
et/ou la sole de ce moufle pour la cuisson normale des aliments disposés dans ce moufle.
[0019] L'interrupteur 10 permet la mise sous tension d'un ventilateur 6 ou d'une turbine,
généralement prévue dans le fond du moufle et l'interrupteur 11, la mise sous tension
d'un second ventilateur 7, généralement désigné sous le terme de tangentiel, permettant
d'aspirer dans le moufle les fumées ou vapeurs provenant des aliments au cours de
leur cuisson, ces fumées ou vapeurs traversant le plafond du moufle à travers un passage
prévu dans celui-ci pour être recueilli dans un conduit disposé au-dessus du moufle,
afin de refouler ces fumées vers l'extérieur de l'enceinte du four, usuellement à
travers une fente d'évacuation ménagée dans la face avant de cette enceinte, au-dessus
ou au droit de la porte pivotante qui ferme normalement cette dernière.
[0020] Les interrupteurs indépendants, respectivement 8, 9, 10 et 11, permettent selon l'invention
de commander isolément ou simultanément la mise en tension des éléments, en les connectant
entre la phase 1 et le neutre 2 de l'alimentation.
[0021] Un dispositif programmateur 12 permet d'actionner ces différents interrupteurs selon
une séquence réalisée conformément au procédé de l'invention, en assurant une régulation
de la température à l'intérieur du moufle ou une récupération de l'énergie, ceci en
même temps que la cuisson des aliments s'effectue en mode statique, ou en mode ventilé
en autorisant une maîtrise du taux d'humidité dans le moufle, notamment en modifiant
la vitesse du ventilateur tangentiel.
[0022] Dans l'exemple considéré, le four est équipé de deux résistances, la puissance électrique
des résistances 4 et 5 peut être ajustée, notamment à 2500 Watts pour le grill et
également 2500 Watts pour la sole.
[0023] Selon l'invention, en jouant sur les interrupteurs 8 à 11 à l'aide du séquenceur-programmateur
12, on peut obtenir toutes les répartitions désirées de puissance entre les deux résistances
de grill et de sole, en contrôlant les temps respectifs durant lesquels ces résistances
sont mises sous tension, le diagramme de la Figure 2 correspondant à une allure de
chauffe où la résistance de grill 4 est alimentée pendant 80 % du cycle, tandis que
la résistance de sole n'est elle-même alimentée que durant 20 % de ce même cycle.
[0024] Dans le diagramme selon la Figure 3, la résistance 4 est alimentée durant 20 % du
cycle et la résistance 5 durant 40 %.
Dans tous les cas, les deux commandes sont au plus complémentaires.
[0025] Le processus de cuisson est alors mené de la manière suivante.
[0026] Dans un premier temps, qui correspond à la phase de montée en température dans le
moufle pour la cuisson d'aliments placés dans celui-ci, réalisée en mode ventilé,
avec le ventilateur 6 en route, et une évacuation minimale de l'humidité, le ventilateur
7 étant entraîné à bas régime, la cuisson s'effectue en utilisant au mieux l'énergie
fournie par les résistances 4 et 5, mises sous tension successivement et complémentairement
comme précisé en référence aux diagrammes décrits plus haut.
[0027] Dans cette première phase, le préchauffage peut être supprimé, la montée en température
dans le moufle étant exploitée pour débuter la cuisson.
[0028] Dans un second temps où s'effectue la cuisson proprement dite, on peut également
agir en mode ventilé, avec ou sans variations d'humidité, en contrôlant la vitesse
du ventilateur 7, cette seconde phase s'effectuant à température fixe.
[0029] Dans un troisième temps, on coupe l'alimentation des résistances en laissant la température
décroître jusqu'à un seuil donné, inférieur au premier. Cette opération, qui correspond
à une phase dite de récupération, est de préférence réalisée en convection naturelle
avec un maximum d'humidité, ce qui permet d'exploiter au mieux l'énergie emmagasinée
dans le four et d'améliorer de façon significative le résultat culinaire.
[0030] En fin de cuisson, qui doit intervenir nécessairement après une phase de récupération,
on peut maintenir le four à une température relativement basse, les aliments dans
le moufle étant conservés au chaud, sans risque de surcuisson. Cette dernière phase
est réalisée comme la précédente en convection naturelle avec un maximum d'humidité.
[0031] Les trois premières phases sont mises en oeuvre de façon successive et répétitive
aussi longtemps que nécessaire à la cuisson, la dernière phase ne survenant qu'après
une récupération.
[0032] L'invention permet d'obtenir des gains importants de consommation d'énergie, de l'ordre
de 20 % voire davantage, d'autant meilleure que le four est mieux isolé.
[0033] La cuisson étant moins dépendante du temps total utilisé, l'invention permet d'assurer
une certaine garantie du résultat obtenu, la phase de récupération étant particulièrement
utile dans le cas de la cuisson de viandes où elle remplace avantageusement la période
de repos usuelle, indispensable à l'obtention d'une qualité optimale. La cuisson des
pâtisseries est également optimisée, la phase de récupération permettant d'obtenir
davantage de moelleux qu'avec une cuisson classique.
[0034] Le système peut être couplé avec un programmateur, pour obtenir des cuissons semi-automatiques.
Les enchaînements de phases dépendent alors du type de cuisson sélectionné, et la
durée de chaque phase du temps total programmé.
[0035] Il est également possible de gérer des cuissons automatisées, en déterminant par
type de cuisson, des enchaînements et des températures, permettant d'obtenir un bon
résultat culinaire, quelle que soit la préparation concernée.
[0036] Bien entendu, il va de soi que l'invention ne se limite pas à l'exemple de réalisation
plus spécialement décrit ci-dessus en référence aux dessins annexés ; elle en embrasse
au contraire toutes les variantes. En particulier, le procédé peut être mis en oeuvre
avec un nombre de résistances supérieur à deux, en alternant les commandes de ces
résistances pour réduire la puissance installée de l'appareil.