[0001] La présente demande concerne un revêtement textile spécialement conçu pour constituer
la garniture intérieure d'un véhicule automobile, plus particulièrement le revêtement
d'aspect du pavillon de toit, des ébénisteries haut de caisse, du pare-soleil et du
toit ouvrant.
[0002] Une garniture intérieure pour véhicules automobiles est réalisée, de manière classique,
par déformation tridimensionnelle, notamment emboutissage, d'une structure complexe
qui est formée par la superposition d'un revêtement d'aspect et d'un support de rigidification,
une mousse pouvant être éventuellement interposée entre le revêtement d'aspect et
ledit support. La fabrication de cette garniture consiste dans un premier temps à
réaliser la superposition des éléments plans constitutifs de la structure complexe,
puis dans un second temps à déformer tridimensionnellement cette structure, notamment
par emboutissage, de manière à obtenir la configuration adaptée au véhicule automobile
dans lequel la garniture doit être placée. Le revêtement d'aspect doit donc pouvoir
supporter ces déformations tridimensionnelles.
[0003] Différents types de revêtement d'aspect sont utilisés, parmi lesquels des non-tissés
et des matériaux textiles.
[0004] Les constructeurs considèrent généralement que le meilleur confort, tant visuel,
tactile, que phonique est apporté par un revêtement d'aspect constitué d'un tricot
gratté, c'est-à-dire dont les fibres en surface d'une face ont été soulevées par grattage,
conférant à ladite face plus de volume et un toucher plus doux. Un tricot gratté actuellement
proposé sur le marché fait de l'ordre de 130 g/m
2 et est obtenu sur un métier à tricoter deux barres de jauge 28 à partir de fils dont
le titrage est de l'ordre de 50 dtex.
[0005] Un tel tricot gratté est d'un coût nettement supérieur à celui d'un non-tissé de
sorte qu'il n'est possible d'envisager son utilisation que pour la garniture intérieure
de véhicules automobiles haut de gamme.
[0006] Bien sûr, une solution pour diminuer ce coût serait de réduire la quantité de matière
entrant dans la constitution de ce tricot, c'est-à-dire de proposer des tricots ayant
un grammage inférieur. Cependant, cette solution présente des inconvénients. Le premier
inconvénient consiste dans le risque de transpercement par la colle du tricot lors
de l'opération consistant à solidariser par collage le tricot et le support de rigidification.
Le second inconvénient consiste dans la diminution de la propriété de la garniture
en termes de résistance à l'usage et notamment à la lumière. Ces inconvénients ont
été mis en évidence en particulier lorsque la garniture intérieure était destinée
à équiper les ébénisteries haut de caisse pour lesquelles la déformation tridimensionnelle
est encore plus accentuée que pour le pavillon de toit.
[0007] Le but que s'est fixé le demandeur est de proposer un tricot gratté destiné à constituer
le revêtement d'aspect d'une garniture intérieure pour des véhicules automobiles qui
pallient les inconvénients précités.
[0008] Ce but est parfaitement atteint par le tricot de l'invention qui se caractérise par
un grammage au m
2 compris entre 65 et 85 et qui est obtenu sur un métier à tricoter de jauges 36 à
40 avec des fils de titrage d'au plus 44 dtex. C'est la sélection particulière de
la jauge du métier et du titrage des fils qui permet, malgré le faible grammage, d'obtenir
un tricot qui, une fois gratté, est suffisamment fermé pour éviter le risque de transpercement
de colle et pour constituer une barrière efficace contre la dégradation du support
de rigidification par la lumière.
[0009] De préférence, le tricot gratté de l'invention est obtenu sur un métier deux barres
alimenté par un premier fil de fond et un second fil à gratter, les deux dits fils
ayant un titrage compris entre 17 et 44 dtex.
[0010] Dans un mode préféré de réalisation, sur un métier à tricoter deux barres, de jauge
40, le premier fil de fond avait un titrage de 22 dtex et le second fil de 33 dtex,
le tricot faisant 75 g/m
2.
[0011] Avantageusement, la densité de mailles au cm est comprise entre 20 et 30.
[0012] On met en oeuvre, comme armure, l'un des quatre modes de liage suivants :
I |
II |
I |
II |
I |
II |
I |
II |
0 |
2 |
1 |
2 |
1 |
3 |
0 |
3 |
1 |
3 |
0 |
3 |
0 |
4 |
1 |
4 |
- |
- |
- |
- |
- - |
|
- |
- |
2 |
1 |
1 |
1 |
1 |
1 |
2 |
1 |
1 |
0 |
2 |
0 |
2 |
0 |
1 |
0 |
[0013] De préférence, la longueur de fils absorbée (LFA), s'agissant d'un métier à tricoter
deux barres, est de 40 à 55 pour le premier fil de fond et de 50 à 75 pour le second
fil à gratter, en centimètre pour 240 mailles.
[0014] De préférence, le tricot est soumis à un grattage fin, c'est-à-dire que les fils
à gratter sont très peu soulevés par rapport au fil de fond. La surépaisseur provoquée
par le soulèvement des fils à gratter peut être de l'ordre de 0,1 à 0,3 mm.
[0015] La présente invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va être
faite d'un exemple préféré de réalisation d'un tricot gratté destiné à constituer
la garniture intérieure de la ceinture haute de caisse de véhicules automobiles, à
savoir le revêtement d'aspect des pavillons de toit, des ébénisteries haut de caisse,
du pare-soleil et du toit ouvrant.
[0016] On réalise le tricot sur un métier à tricoter deux barres du type KARL MAYER, de
jauge 40, en alimentant la première barre (B I) par un fil de polyester 22 dtex et
la seconde barre (B II) par un fil de polyester 33 dtex. Le mode de liage est le suivant
:
[0017] Le métier a été réglé en sorte d'obtenir une densité de 25 mailles par cm. En particulier,
la longueur de fil absorbé était de 46 pour le fil alimentant la première barre (B
I) et 62 pour la seconde barre (B II).
[0018] Avant grattage, le tricot a subi différentes opérations de finition. Dans un exemple
précis, il s'est agi d'une première opération de lavage, incluant un préfixage, une
deuxième opération de teinture en autoclave et une troisième opération comprenant
un adoucissage sur foulard et un séchage sur rame.
[0019] Le tricot ainsi traité est passé dans une installation de grattage spécialement réglée
pour lui faire subir un grattage fin, c'est-à-dire un grattage au cours duquel le
soulèvement des fils à gratter, par rapport aux fils de fond est relativement faible.
On obtient ainsi une augmentation de l'épaisseur du tricot de l'ordre de 0,1 à 0,3
mm. Il importe également que l'effet de grattage obtenu soit très homogène sur toute
la surface du tricot.
[0020] Après grattage, le tricot a été soumis à une opération complémentaire de thermo-fixation
sur rame. Ainsi stabilisé, il avait un poids au m
2 de 75 g.
[0021] Ce tricot gratté est entré dans la fabrication d'une garniture intérieure pour automobile
dont il constitue le revêtement d'aspect, on a pour cela constitué la superposition
des différents éléments consitutifs de cette garniture, la face grattée du tricot
constituant la face extérieure de cette superpositon. Le tricot gratté est en particulier
solidarisé à l'élément qui lui est adjacent par apport de colle. Cette superposition
comprend au moins un support de rigidification qui est apte à se déformer sous pression,
à chaud et à garder de manière rigide la configuration qui lui est donnée lors de
cette déformation.
[0022] On comprend que lors de la fabrication de la garniture intérieure, et en particulier
lors de cette déformation tridimensionnelle, notamment par emboutissage, le tricot
va lui-même se déformer et présenter en fonction de la configuration de la garniture,
des zones en extension et des zones en compression. Ce sont les garnitures destinées
aux ébénisteries haut de caisse qui génèrent les zones ayant le maximum d'extension
et pour lesquelles les risques de transpercement de la colle et les risques de dégradation
par la lumière sont les plus importants. C'est pour cette application que le tricot
de l'invention s'avère le plus performant. La présente invention n'est pas limitée
au mode préféré de réalisation qui a été décrit à titre d'exemple non exhaustif. En
particulier, il est possible de choisir d'autres modes de liage que celui décrit ci-dessus,
on retiendra notamment trois autres modes de liage qui ont également donné satisfaction,
à savoir :
I |
II |
I |
II |
I |
II |
1 |
2 |
1 |
3 |
0 |
3 |
0 |
3 |
0 |
4 |
1 |
4 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
1 |
1 |
1 |
1 |
2 |
1 |
2 |
0 |
2 |
0 |
1 |
0 |
[0023] On comprend qu'il revient à l'homme du métier, de choisir la densité de maille du
tricot gratté en fonction de la pièce de garniture intérieure qui est visée, sachant
qu'il importe d'avoir la densité de maille la plus importante pour les pièces de garniture
intérieure présentant des zones d'extension maximales.
1. Tricot gratté constituant le revêtement d'aspect d'une garniture intérieure pour véhicule
automobile, ladite garniture étant réalisée par déformation tridimensionnelle d'une
structure complexe formée par la superpositon du revêtement d'aspect, éventuellement
d'une mousse, et d'un support de rigidification caractérisé par son grammage au m2 de 65 à 85 et en ce qu'il est obtenu sur un métier de jauge 36 à 40 avec des fils
de titrage d'au plus 44 dtex.
2. Tricot gratté selon la revendication 1 caractérisé en ce qu'il est obtenu sur un métier
à tricoter deux barres de jauge 40 avec deux fils alimentant respectivement chacune
des deux barres et faisant de 17 à 44 dtex.
3. Tricot gratté selon l'une des revendications 1 ou 2 caractérisé par une densité de
mailles de 20 à 30 par cm.
4. Tricot gratté selon la revendication 3 caractérisé en ce que lors du tricotage sur
un métier deux barres, la longueur de fil absorbé (LFA) pour 240 mailles est de 40
à 55 pour la première barre de fond (B I) et de 50 à 75 pour la seconde barre (B II).
5. Tricot gratté selon la revendication 1 caractérisé par son grammage au m
2 de 75 et en ce qu'il est obtenu sur un métier à tricoter deux barres, de jauge 40,
avec un premier fil de 22 dtex alimentant la première barre de fond (B I) et un second
fil de 33 dtex alimentant la seconde barre (B II), le mode de liage étant le suivant
:
6. Tricot selon l'une des revendications 1 à 5 caractérisé par un grattage fin, dans
lequel la surépaisseur due au grattage est de l'ordre de 0,1 à 0,3 mm.