[0001] La présente invention concerne un procédé de fixation d'un siège de soupape sur la
culasse d'un moteur, en particulier d'un moteur à combustion interne d'un véhicule
automobile.
[0002] Pour assurer cette fixation, plusieurs solutions ont déjà été proposées.
[0003] Une solution connue consiste à enmancher et fretter le siège de soupape dans un logement
de la culasse. Ce procédé nécessite d'une part de refroidir à l'azote vers - 180°C
les sièges et de chauffer en étuve vers + 180°C les culasses, ce qui engendre un temps
opératoire long et risque d'entraîner des déformations du siège de soupape et de la
culasse du fait qu'ils ne sont pas métallurgiquement stabilisés. Il en résulte en
outre une discontinuité matière entre le siège de soupape et la culasse, ce qui risque
de diminuer la capacité de transfert thermique entre le siège de soupape soumis au
gaz de combustion du moteur et la culasse refroidi par le circuit d'eau interne.
[0004] Une autre solution connue largement utilisée consiste à enmancher à force le siège
de soupape dans un logement de la culasse. Ce mode opératoire plus simple que celui
décrit ci-dessus n'assure cependant pas de liaisons métallurgiques entre le siège
de soupape et la culasse. De plus, cette solution augmente les contraintes de frettage
qui risquent d'engendrer des déformations par fluage lors du fonctionnement ultérieur
du moteur.
[0005] Une autre solution connue consiste à braser ou à souder par friction le siège de
soupape au cours de son emmanchement dans un logement de la culasse. L'apport de chaleur
pour réaliser cette opération de soudage est assuré par le mouvement de rotation du
siège de soupape dans le logement de la culasse. Cette solution, bien qu'évitant l'existence
d'oxyde dans la zone de l'interface entre le siège de soupape et la culasse, nécessite
des pressions d'emmanchement et des couples de rotations élevés, entraînant un affaissement
non contrôlé du logement de la culasse, ce qui ne permet pas d'obtenir une précision
suffisante de positionnement et ce qui oblige à prévoir des parois réceptrices épaisses
susceptibles de résister aux pressions de friction. Pour remédier à ces inconvénients,
on a proposé de rajouter une opération de brasure avec addition d'halogénure, cette
opération nécessitant cependant un chauffage à une température supérieure à 300°C
qui induit à nouveau des risques d'imprécision dimensionnelle des pièces après assemblage.
[0006] Une autre solution connue consiste à souder par conduction électrique ou braser un
siège de soupape emmanché et positionné dans un logement de la culasse. La liaison
métallurgique d'interface s'effectuant par soudage de deux surfaces oxydées, il en
résulte des risques de désadhérisation. Pour éviter ce risque, il faut ajouter une
étape antérieure complémentaire qui consiste à décaper les surfaces en contact par
exemple à l'aide d'un acide réducteur.
[0007] Une autre solution connue consiste à recharger le siège de soupapé par un procédé
de soudure par apport de métal par laser ou plasma. Ce rechargement in situ reste
cependant coûteux et délicat à maitriser. Elle nécessite en outre, du fait de son
imprécision en raison des difficultés d'accéssibilité de l'outil de projection dans
le logement de la culasse, de reprendre pour finition le rechargement qui est particulièrement
difficile à usiner.
[0008] Le perfectionnement selon la présente invention a pour objet un procédé de fixation
d'un siège de soupape sur la culasse d'un moteur, qui consiste à appliquer une surface
du siège sur une surface de réception de la culasse et, concomittamment, à provoquer
un mouvement de rotation du siège de soupape selon son axe en exerçant une force d'appui
jusqu'à l'amener dans une position déterminée par rapport à la culasse, puis à immobiliser
le siège par rapport à la culasse dans cette position déterminée en maintenant une
force d'appui déterminée et qui consiste, dans une étape ultérieure, à connecter le
siège de soupape et la culasse à une source de courant pour faire passer un courant
électrique au travers de leurs surfaces en contact, de manière à provoquer un effet
de soudage dans la zone de ces surfaces en contact et ainsi la fixation définitive
du siège de soupape sur la culasse.
[0009] Selon l'invention, lesdites surfaces en contact du siège de soupape et de la culasse
sont de préférence de forme tronconique.
[0010] Selon l'invention, ledit siège de soupape présente de préférence sur au moins la
surface recevant la soupape une épaisseur constante dans la direction perpendiculaire
auxdites surfaces en contact.
[0011] Selon une autre variante de l'invention, le siège de soupape présente une épaisseur
allant en croissant dans le sens de fermeture de la soupape, son angle étant de préférence
inférieur à 30°.
[0012] La présente invention et ses avantages seront mieux compris à l'étude d'un procédé
de fixation de sièges de soupape sur une culasse d'un moteur, décrit à titre d'exemple
non limitatif et illustré par le dessin sur lequel :
- la figure 1 montre une coupe axiale d'un siège de soupape sur une culasse et d'un
appareillage ;
- et la figure 2 représente en coupe axiale un autre siège de soupape.
[0013] En se reportant à la figure 1, on voit qu'on a représenté une culasse 1 qui comprend
un passage 2 de communication avec la chambre de combustion d'un moteur et qui présente,
à partir d'une surface extérieure 3 et autour du passage 2, une surface de réception
tronconique 4, dont le sommet est situé du côté du passage 2 dont l'entrée est cylindrique
et qui est destinée à la réception d'un siège de soupape 5.
[0014] Le siège de soupape 5 se présente sous la forme d'une rondelle qui comprend deux
surfaces annulaires opposées et parallèles 6 et 7 de conicités égales à celle de la
surface de réception 4 de la culasse 1, un passage central cylindrique 8 et une surface
annulaire radiale 9 d'extrémité située à l'opposé de son passage central 8. La surface
intérieure 7 constitue une surface d'appui pour une soupape non représentée et la
surface extérieure 6 dépasse de la part et d'autre de la surface 7, de telle sorte
que le siège de soupape 5 présente une épaisseur constante sur la surface intérieure
7.
[0015] On a également représenté un mandrin d'assemblage 10 d'une machine, adapté pour porter
à son extrémité le siège de soupape 5. A cet effet, le mandrin 10 présente successivement
une surface annulaire radiale 11 susceptible de recevoir en appui la surface radiale
9 du siège de soupape 5, une surface annulaire tronconique 12 susceptible de recevoir
en appui la surface tronconique intérieure 7 du siège de soupape 5 et une surface
cylindrique 13 susceptible de recevoir en appui la surface cylindrique du passage
8 du siège de soupape 5.
[0016] Le mandrin 10 comprend avantageusement plusieurs parties radialement extensibles
par rapport à son axe 14 de manière à pouvoir porter solidement le siège de soupape
5.
[0017] Le mandrin 10 portant comme décrit ci-dessus le siège de soupape 5 et l'axe du mandrin
10 étant placé selon l'axe souhaité de positionnement du siège de soupape 5 par rapport
à la culasse 1, également fixée sur la machine précitée, on déplace le mandrin 10
en direction de la culasse 1 et on provoque sa rotation.
[0018] La surface tronconique 6 du siège de soupape 5 entrant en contact avec la surface
de réception 4 de la culasse 1, on exerce une force axiale d'appui. Cette force d'appui
axiale engendre un frottement et une pénétration du siège de soupape 5 dans la culasse
1.
[0019] Lorsque le mandrin 11 et en conséquence le siège de soupape 5 atteignent une position
souhaitée par rapport à la culasse 1, c'est-à-dire par exemple lorsque la surface
radiale d'extrémité 9 du siège de soupape 5 arrive au niveau de la surface extérieure
3 de la culasse 1, on stoppe la rotation du mandrin 10 et on maintient une force d'appui
déterminée su siège de soupape 5 sur la culasse 1.
[0020] Après quoi, on fait passer un courant électrique intense entre la culasse 1 et le
mandrin 10, représenté schématiquement sous la forme d'une source de courant 13, ce
courant passant au travers des surfaces en contact 4 et 6 de la culasse 1 et du siège
de soupape 5. Ce passage de courant provoque une soudure métallurgique dans la zone
d'inteface de ces surfaces de contact.
[0021] Après quoi, on provoque la rétraction du mandrin 10 et on retire ce mandrin, le siège
de soupape 5 étant fixé définitivement à la culasse 1.
[0022] De préférence, le matériau constituant le siège de soupape 5 est élaboré en métallurgie
des poudres à matrice d'aluminium additionnée de cuivre et renforcée par des éléments
métalliques durcissants tels que du fer, du nickel, du tungstène ou du bore, assurant
simultanément une bonne compatibilité de soudabilité avec l'aluminium constituant
la culasse 1, les conductibilités électriques et thermiques élevées nécessaires et
les caractéristiques thermomécaniques de fonctionnement du moteur.
[0023] Selon un exemple d'exécution, la vitesse de rotation du mandrin peut être comprise
entre 1 et 10 tours par minute, sous un effort d'appui induisant une contrainte de
compression proche de la limite d'élasticité de l'aliage constituant la culasse 1,
soit égale ou inférieure à 100MPa.
[0024] Cette disposition engendre un affaissement limité du métal dans la zone de la surface
de réception 4 de la culasse 1 tout en obtenant un fluage localisé de la couche de
matière chauffée par la friction résultant de la rotation du siège de soupape 5. Il
est ainsi possible d'obtenir un enfoncement modéré, par exemple compris entre 0,1
et 1 millimètre, du siège de soupape 5 dans la culasse 1, jusqu'à atteindre la position
souhaitée qui est parfaitement bien définie grâce à l'outil constitué par le mandrin
10.
[0025] La friction modérée résultant de la rotation du siège de soupape 5 sur la surface
de réception 4 de la culasse 1 permet d'enlever les couches d'oxyde superficielles
existant sur les surfaces 4 et 6 de la culasse 1 et du siège de soupape 5 tout en
empêchant une oxydation instantanée par l'air, et permet d'obtenir la position correcte
désirée du siège de soupape 5 par rapport à la culasse 1.
[0026] Dans un exemple, la pression d'appui du siège de soupape, 5 sur la culasse 1, maintenue
lors de l'opération de soudage précitée peut être comprise entre 10 et 25 daN/mm2
et l'opération de soudage peut être réalisée sous un courant d'intensité compris entre
1 et 2,5 kA/mm2 exercé pendant trois périodes d'un courant alternatif de 50 Hz.
[0027] L'interface métallique entre la culasse 1 et le siège de soupape 5 étant exempte
d'oxyde, sa conductibilité électrique est en conséquence élevée de telle sorte que
le soudage par passage de courant électrique peut être réalisé en minimisant le chauffage
induit dans la culasse 1 et le siège de soupape 5, minimisant ainsi les risques de
distorsion et déformation thermique dans ces pièces.
[0028] Il résulte de ce qui précède qu'il est possible de réduire l'épaisseur des parois
environnantes de la culasse 1 et de réduire l'épaisseur du siège de soupape 5 et qu'il
est également possible d'augmenter les surfaces d'appui du siège de soupape 5 et en
conséquence les diamètres de la soupape qui lui sera associée, tout en rendant plus
compacte la culasse 1.
[0029] Par ailleurs, compte tenu du fait que le procédé comprend une succession d'opérations
élémentaires simples ne faisant intervenir qu'un seul outil constitué par le mandrin
10, le temps de cycle peut être inférieur à 30 secondes, les différentes opérations
pouvant être effectuées avantageusement sur une machine-outil d'un type courant.
[0030] Grâce à la soudure métallurgique exempte d'oxyde et de porosité entre la culasse
1 et le siège de soupape 5 et grâce aux faibles épaisseurs de parois susceptibles
d'être choisies, on peut obtenir un transfert thermique élevé au travers du siège
de soupape 5 et de la masse de la culasse 1, améliorant ainsi le refroidissement de
la soupape associée au siège de soupape 5 et évitant la formation de points chauds
dans la zone de cette soupape.
[0031] En se reportant à la figure 2, on voit qu'on a représenté un siège de soupape 5a
qui peut être monté comme celui de l'exemple précédent et présenter les mêmes avantages.
[0032] Dans cette variante, l'épaisseur du siège de soupape 5a, entre ses surfaces coniques
6a et 7a, décroît dans le sens de la fermeture de la soupape.
[0033] Selon une exécution possible, l'angle entre la surface 7a et l'axe 14a étant d'environ
45°, l'angle entre les surfaces 6a et 7a pourrait avantageusemnt être inférieur ou
égal à 30°.
[0034] Cette disposition peut permettre de diminuer la distance entre les sièges de soupapes
adjacents au niveau de la surface extérieure 3a de la culasse 1a et de minimiser le
dépassement de la surface 8a du siège de soupape 5a dans le canal 2a de la culasse
1a, afin de rendre plus compacte cette dernière.
1. Procédé de fixation d'un siège de soupape sur la culasse d'un moteur, caractérisé
par le fait qu'il consiste à appliquer une surface du siège de soupape (5) sur une
surface de réception (4) de la culasse (1) et, concomitamment, à provoquer un mouvement
de rotation du siège de soupape selon son axe (14) en exerçant une force d'appui jusqu'à
l'amener dans une position déterminée par rapport à la culasse, puis à immobiliser
le siège de soupape (5) par rapport à la culasse (1) dans cette position déterminée
en maintenant une force d'appui déterminée et qu'il consiste, dans une étape ultérieure,
à connecter le siège de soupape (5) et la culasse (1) à une source de courant (15)
pour faire passer un courant électrique au travers de leurs surfaces en contact (4,
6), de manière à provoquer un effet de soudage dans la zone de ces surfaces en contact
et ainsi la fixation définitive du siège de soupape sur la culasse.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait que lesdites surfaces en
contact (4, 6) du siège de soupape (5) et de la culasse(1) sont de forme tronconique.
3. Procédé selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé par le fait que ledit siège
de soupape (5) présente, sur au moins la surface recevant la soupape, une épaisseur
constante dans la direction perpendiculaire auxdites surfaces en contact (6).
4. Procédé selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé par le fait que ledit siège
de soupape présente une épaisseur allant en croissant dans le sens de fermeture de
la soupape, son angle étant de préférence inférieur à 30°.