[0001] La présente invention concerne un dispositif d'alimentation automatique en étoupilles
pour canon d'artillerie, en particulier pour un canon de gros calibre équipé d'une
culasse à vis ou à coin.
[0002] D'une manière générale, une étoupille est destinée à initier la charge propulsive
d'une munition mise à poste dans la chambre du tube de l'arme et on connaît un certain
nombre de systèmes d'alimentation en étoupilles.
[0003] Ainsi, le document USH-1121 décrit un système d'alimentation en étoupilles d'un canon
d'artillerie équipé d'une culasse à vis et qui comporte un chargeur d'étoupilles.
Un tel système présente deux inconvénients majeurs qui sont tout d'abord le nombre
restreint d'étoupilles pouvant être mises dans le chargeur, mais impose surtout l'éjection
automatique des douilles des étoupilles usagées. L'éjection de ces douilles constitue
un danger lorsque le canon d'artillerie est intégré dans la tourelle d'un véhicule
automoteur. En effet, les douilles éjectées peuvent provoquer des incidents de fonctionnement
dans les différents systèmes mécaniques de la tourelle, en particulier le système
d'alimentation automatique des munitions.
[0004] Le brevet FR-A-2 679 990 décrit un système automatique de chargement d'étoupilles
qui est logé à l'intérieur d'un évidement interne d'une vis de culasse. Ce système
de chargement comporte un ensemble porte-étoupilles qui est solidaire d'un dispositif
d'étanchéité. Le porte-étoupilles comporte un plateau recevant une pluralité d'étoupilles
qui restent en place après usage, c'est-à-dire que les douilles ne sont pas éjectées.
Cependant, ce système automatique de chargement présente l'inconvénient d'offrir un
nombre limité d'étoupilles qui peuvent prendre place dans le porte-étoupilles. Cette
limitation est essentiellement liée à la position du système de chargement à l'intérieur
d'un évidement interne de la culasse à vis de l'arme.
[0005] Le brevet US-A-5 054 365 décrit une chaîne porte-étoupilles placée en arrière d'un
manchon d'une culasse à coin. Une telle chaîne peut comporter un grand nombre d'étoupilles,
mais ces dernières doivent être disposées dans des étuis dont une face avant coopère
avec un joint d'étanchéité solidaire de la lumière d'allumage. Une telle disposition
est destinée à garantir une étanchéité aux gaz lors de l'allumage de l'étoupille,
mais elle complique la mise en place des étoupilles dans le chargeur et il subsiste
un risque de fuite de gaz entre l'étoupille et la lumière d'allumage.
[0006] Le but de l'invention est de concevoir un dispositif d'alimentation automatique en
étoupilles pour un canon d'artillerie de campagne de gros calibre équipé d'une culasse
à vis ou à coin, comportant une quantité importante d'étoupilles dont les douilles
ne sont pas éjectées et qui sont portées par un magasin fixe par rapport à la culasse,
le dispositif selon l'invention assurant néanmoins une excellente étanchéité aux gaz
lors du tir de l'étoupille.
[0007] L'invention a donc pour objet un dispositif d'alimentation automatique en étoupilles
pour canon d'artillerie, le canon étant notamment équipé d'un manchon de culasse traversé
par une ouverture axialement alignée avec l'axe XX du tube du canon délimitant une
chambre renfermant une charge propulsive M, d'un ensemble mobile supportant un moyen
d'obturation de culasse pour obturer de façon étanche l'ouverture du manchon de culasse,
et un dispositif d'alimentation en étoupilles pour initier la charge propulsive, et
un canal d'étoupille pour transmettre l'initiation à la charge propulsive,
caractérisé en ce que le canal d'étoupilles est constitué par un élément tubulaire mobile axialement
en translation entre une position reculée où il vient coiffer une étoupille lorsque
le moyen d'obturation est verrouillé avant l'initiation de la charge propulsive, et
une position avancée où il libère la douille de l'étoupille lorsque le moyen d'obturation
est déverrouillé après initiation de ladite charge, ledit tube étant actionné entre
ces deux positions par un moyen d'entraînement en translation actionné par l'ensemble
mobile.
[0008] Appliqué à un canon équipé d'un moyen d'obturation à vis dans laquelle l'ensemble
mobile comprend notamment un volet articulé par rapport au manchon et un coulisseau
mobile en translation perpendiculairement à l'axe XX, l'élément tubulaire est solidaire
de l'ensemble mobile et est monté coulissant à l'intérieur de la vis.
[0009] L'extrémité avant de l'élément tubulaire est insérée dans un joint d'étanchéité placé
à l'avant de la vis de culasse.
[0010] L'élément tubulaire est muni à son extrémité avant d'un moyen d'étanchéité inséré
dans le joint d'étanchéité de la culasse.
[0011] Le moyen d'entraînement en translation de l'élément tubulaire est constitué d'un
levier coudé pivotant logé dans la vis de culasse, une extrémité du levier s'engageant
librement dans une ouverture oblongue du coulisseau, l'autre extrémité du levier étant
reliée à l'élément tubulaire.
[0012] L'extrémité du levier comporte au moins un pion qui s'engage dans une gorge périphérique
d'une bague rapportée sur l'élément tubulaire.
[0013] Les étoupilles sont disposées dans un magasin solidaire de l'ensemble mobile comprenant
une chaîne sans fin, actionnée pas-à-pas par un moyen d'entraînement en rotation.
[0014] Le dispositif d'entraînement en rotation de la chaîne sans fin comprend un ensemble
de poussoirs supportés en translation par le volet et commandés par une butée solidaire
du manchon, une roue à cliquet solidaire d'une roue menante de la chaîne sans fin
et commandée en rotation par l'ensemble de poussoirs.
[0015] Le dispositif d'alimentation comprend un système d'allumage pour mettre à feu une
étoupille, ce système d'allumage étant solidaire du coulisseau.
[0016] Un tout premier avantage de la présente invention réside dans le fait que les étoupilles
ne subissent aucun mouvement de translation. Cette structure permet de réduire les
masses en mouvement et donc de simplifier la réalisation mécanique.
[0017] Un autre avantage réside dans la mise à profit des déplacements de l'ensemble mobile
pour commander d'une part la translation du canal d'étoupille et d'autre part la rotation
de la chaîne porte-étoupilles.
[0018] D'autres caractéristiques, avantages et détails de l'invention apparaîtront plus
clairement à la lecture du complément de description qui va suivre d'un mode de réalisation
donné uniquement à titre d'exemple en référence aux dessins annexés et dans lesquels
:
- la figure 1 est une vue en coupe partielle selon la flèche VI-VI de la figure 2 pour
illustrer la position du dispositif d'alimentation automatique en étoupilles selon
l' invention,
- la figure 2 est une vue suivant la flèche VII de la figure 1, couvercle retiré, pour
illustrer la structure du dispositif d'alimentation automatique en étoupilles,
- la figure 3 est une vue de dessus d'un maillon de la chaîne sans fin qui porte les
étoupilles,
- la figure 4 est une vue en coupe d'un porte-étoupille fixé sur un maillon de la chaîne,
- la figure 5 est une vue en coupe partielle de l'assemblage maillon de la chaîne-porte-étoupille,
- la figure 6 est une vue en coupe pour illustrer une roue dentée qui supporte la chaîne
sans fin,
- la figure 7 est une vue en coupe pour illustrer la roue dentée menante de la chaîne
sans fin,
- la figure 8 est une vue schématique pour illustrer l'entraînement en rotation de la
roue dentée menante de la figure 12,
- la figure 9 est une vue en coupe partielle pour illustrer une partie du dispositif
d'entraînement en translation du canal d'étoupille, et
- la figure 10 est une vue agrandie du dispositif d'entraînement en translation du canal
d'étoupille illustré sur la figure 1, la demi-vue supérieure montrant le canal d'étoupille
en position avancée lorsque la culasse est ouverte, alors que la demi-vue inférieure
montre le canal d'étoupille en position reculée lorsque la culasse est fermée,
- la figure 11 représente le couvercle fermant le magasin à étoupilles et sa trappe
de fermeture, cette dernière étant représentée par moitié dans sa position ouverte
et par moitié dans sa position fermée.
[0019] Le dispositif d'alimentation en étoupilles conforme à l'invention a été spécialement
conçu pour un canon d'artillerie de gros calibre dont la représentation a été volontairement
limitée sur les figures à la partie arrière du tube 1 qui forme une chambre 2 destinée
à recevoir une charge propulsive M ou une munition.
[0020] Sur les figures, on a représenté un canon d'artillerie équipé d'une culasse à vis
dont l'obturation met en oeuvre trois éléments principaux, à savoir : un manchon 3,
une vis de culasse 4 susceptible d'être vissée dans le manchon 3 et un volet 5 de
culasse servant de support aux différents organes qui constituent l'ensemble mobile
de culasse dont la structure est décrite dans le brevet français cité précédemment.
On notera simplement que le volet 5 se présente sous la forme d'une pièce métallique
massive appliquée contre la face arrière du manchon en étant articulée par rapport
au manchon 3 et autour d'un axe 8 par l'intermédiaire d'un bras 6. Ce volet supporte
une cloche 7 sur laquelle est montée libre en rotation la vis 4 permettant d'assurer
la fermeture de la culasse par vissage ou dévissage d'environ un douzième de tour.
Le volet 5 pivote par rapport au manchon 3 de culasse autour d'un axe 8 pour assurer
les mouvements de fermeture et d'ouverture de la vis 4 en assurant ainsi la solidarisation
de ce volet avec le manchon avant la mise à feu d'une charge M. Au volet 5 est attelé
un coulisseau 9, monté coulissant par rapport au volet pour provoquer de façon connue
et décrite par le brevet FR-A-2 679 990 la rotation de la vis 4 (vissage, dévissage
par rotation d'un angle d'environ 30°) par rapport à la cloche 7 et permettre l'ouverture
de la culasse.
[0021] Le mouvement de rotation de la vis est ainsi commandé par la coopération d'un galet
100 solidaire de la vis avec une rainure inclinée 101 portée par le coulisseau.
[0022] Suivant l'invention, le dispositif d'alimentation en étoupilles, de référence générale
10, est monté à l'arrière de l'arme et met à profit comme il sera expliqué ci-après
la translation du coulisseau 9 mobile par rapport au volet 5, et est constitué d'un
magasin 11 d'étoupilles 12, d'un système d'allumage 13 solidaire du coulisseau 9 et
d'un élément tubulaire d'allumage 14 mobile reliant l'étoupille 12a à la chambre 2
de l'arme.
[0023] Four faciliter la description du dispositif d'alimentation 10 en étoupilles, on va
considérer sur les figures 1 et 2 que le volet 5 de culasse comporte une face avant
5a située en regard du manchon 3 de l'arme et une face arrière 5b opposée. Ainsi,
la vis 4 est reliée à la face avant 5a du volet 5.
[0024] Le coulisseau 9 est réalisé sous la forme d'une plaque métallique appliquée contre
le volet 5 et rendue mobile par rapport à celui-ci suivant une direction perpendiculaire
à l'axe XX du tube 1. Le mouvement de translation du coulisseau 9 est commandé par
un levier pivotant autour de l'axe 8, distinct du bras 6, et dont l'extrémité (seule
représentée ici) porte un galet 17 logé dans une lumière du coulisseau. La cinématique
relative des rotations autour du même axe 8 du levier entraînant le coulisseau et
du bras 6 entraînant la rotation d'ouverture du volet 5 est obtenue par un dispositif
de couplage/découplage non représenté et décrit en détail par le brevet FR-A-2 679
990. On notera que le coulisseau 9 est monté coulissant entre deux glissières 15 et
16 solidaires du volet 5.
[0025] Le magasin 11 est essentiellement constitué sur la figure 2 par une chaîne sans fin
18 qui porte les étoupilles 12 disposées côte à côte et parallèlement les unes aux
autres suivant une direction parallèle à l'axe X-X du tube 1. La chaîne sans fin 18
est enroulée sur quatre roues dentées 19 respectivement situées vers les quatre coins
d'un chemin constitué par un dispositif de guidage 20 fixé sur le volet 5 et formant
une boucle sensiblement rectangulaire.
[0026] Comme cela est illustré sur les figures 3, 4 et 5, la chaîne 18 est constituée par
l'assemblage de maillons 21 réalisés par découpe laser dans une tôle d'acier à ressort.
Chaque maillon comporte deux ouvertures 22 et il est rendu solidaire de son voisin
par une bague porte-étoupille 23 qui se monte dans l'ouverture 22 par encliquetage.
Chaque porte-étoupille 23 reçoit une étoupille 12 qui traverse une ouverture centrale
24 de chaque porte-étoupille 23, et le culot
c de l'étoupille 12 vient se loger dans un évidement élargi 24a coaxial à l'ouverture
24.
[0027] En se reportant à la figure 6, chaque roue dentée 19 est montée libre en rotation
sur un arbre 25 fixé sur le volet 5. Des encoches 26 sont ménagées sur une face latérale
de chaque roue 19. Ces encoches 26 sont régulièrement espacées sur un cercle suivant
un pas qui correspond au pas d'avancement de la chaîne 18. Un poussoir 27 à ressort
porté par le guide de chaîne 18 vient se loger dans l'une des encoches 26, et passe
d'une encoche à l'autre à chaque pas d'avancement de la chaîne 18.
[0028] En se reportant aux figures 7 et 8, l'une des roues dentées ou roue menante 19a est
solidaire d'une roue à cliquet 28 qui assure l'entraînement pas à pas de la chaîne
18 au moyen d'un dispositif d'entraînement qui sera décrit plus loin, de manière à
ce qu'à chaque avance de la chaîne 18, une étoupille 12 soit axialement alignée avec
le tube 1 de l'arme. Des encoches 26 sont également ménagées sur une face latérale
de la roue à cliquet 28, et un poussoir à ressort 29 porté par le guide de chaîne
20 vient se loger dans l'une de ces encoches 26 à chaque pas d'avancement de la chaîne
18.
[0029] La mise à feu d'une étoupille 12 est assurée par un système d'allumage 13 fixé sur
la face arrière du coulisseau 9. Plus précisément, en se reportant aux figures 1 et
10, le coulisseau 9 comporte une potence 30 qui est percée d'une ouverture 31 dans
laquelle est logé un percuteur 32 associé à un ressort de rappel 33. L'ouverture 31
présente une extrémité avant par laquelle le percuteur 32 peut faire saillie pour
percuter l'étoupille 12, et une extrémité arrière par laquelle le percuteur 32 fait
en partie saillie sous l'action du ressort de rappel 33 pour venir prendre appui sur
une extrémité d'un levier de percussion 34 de forme coudée. Le coude du levier 34
est monté pivotant autour d'un axe 35, et l'autre extrémité du levier 34 est articulée
autour d'un axe 36 porté par un équipage mobile 37 d'un électro-aimant 38 monté sur
le coulisseau 9.
[0030] Bien entendu, en revenant à la figure 1, la vis de culasse est munie d'un dispositif
connu d'étanchéité 39 comprenant une tête 40 et un joint d'étanchéité torique 41.
La tête 40 est en forme de champignon, c'est à dire qu'elle se prolonge par une partie
cylindrique 42 qui traverse librement un passage central 43 prévu dans la partie centrale
de la cloche 7, le joint d'étanchéité 41 étant placé entre la tête 40 et la face avant
44 de la vis 4. La partie cylindrique 42 débouche à l'intérieur de la cloche 7. La
tête 40 est bloquée en position au moyen d'une goupille élastique 45 qui se monte
dans un passage radial 46 percé dans la vis, de culasse 4. Une extrémité de cette
goupille 45 vient se loger dans une rainure 47 ménagée dans la paroi externe de la
paroi cylindrique 42 qui prolonge la tête 40. Cette lumière 47 permet un faible déplacement
en translation de la tête 40 par rapport à la vis 4.
[0031] Selon l'invention, un canal d'étoupille assure la liaison entre l'étoupille 12a prête
à être mise à feu et la chambre 2 de l'arme. Ce canal d'étoupille est réalisé sous
la forme de l'élément tubulaire 14, axialement aligné avec l'axe XX du tube 1, et
relie l'étoupille 12a en position de mise à feu à la chambre 2 de l'arme pour initier
la charge propulsive M. Il est supporté par le dispositif d'étanchéité 39 de la vis
4. Cet élément tubulaire 14 est mobile en translation entre deux positions distinctes
: une première position dans laquelle il coiffe l'étoupille et une seconde position
dans laquelle il libère totalement l'étoupille. Cette configuration constitue une
caractéristique essentielle de l'invention dans la mesure où le magasin d'étoupilles
reste solidaire du coulisseau 9, ce qui compte tenu des masses en jeu simplifie la
réalisation mécanique. De plus, on met à profit la translation du coulisseau pour
commander à la fois la rotation du magasin et la translation de l'élément tubulaire.
[0032] Une extrémité 14a de l'élément tubulaire 14 débouche dans la chambre 2 du tube 1,
alors que son autre extrémité 14b présente un évidement de diamètre interne élargi
de manière à venir coiffer l'étoupille 12a qui est axialement alignée avec le tube
1.
[0033] L'élément tubulaire 14 est soit dans une première position, ou position reculée,
lorsqu'il vient coiffer l'étoupille 12a prête à être mise à feu, soit dans une seconde
position, ou position avancée, où il est dégagé de la douille de l'étoupille 12a qui
a été mise à feu pour permettre l'avancée d'une autre étoupille 12n en position de
mise à feu.
[0034] La position de l'élément tubulaire 14 est déterminée par la translation du coulisseau
9 comme indiqué ci-dessus. Plus précisément, le coulisseau 9 et l'élément 14 sont
reliés l'un à l'autre par un dispositif de liaison 48 tel que le déplacement en translation
du coulisseau 9 entraîne le déplacement en translation de l'élément tubulaire 14 entre
ses deux positions sus-indiquées.
[0035] En se reportant aux figures 9 et 10, le dispositif de liaison 48 comprend un levier
coudé 49 logé à l'intérieur de la cloche 7. Le levier 49 est monté pivotant autour
d'un axe 50 supporté en rotation par une patte radiale 51 en saillie à la face interne
d'une bague 52 fixée sur la paroi interne de la cloche 7.
[0036] Une extrémité 48a du levier 49 fait librement saillie dans une lumière oblongue 53
du coulisseau 9. L'autre extrémité 48b du levier 49 forme une fourche dont les deux
branches parallèles 54 viennent de part et d'autre de l'élément tubulaire 14. Les
deux branches 54 portent deux pions 55 (figure 9) diamétralement opposés qui s'engagent
librement dans une gorge 56 d'une bague d'entraînement 57 rapportée sur l'élément
tubulaire 14. Cette bague 57 vient en appui sur un épaulement 58 de l'élément tubulaire
14 d'une part, et sur une bague d'arrêt fendue 59 fixée sur l'élément tubulaire 14
avec interposition d'un joint torique 60 d'autre part. Le dispositif d'étanchéité
60 en élastomère a pour fonction d'absorber les dispersions mécaniques du montage.
Il assure ainsi l'appui de l'élément tubulaire 14 sur la chaîne 18 portant les étoupilles,
cette dernière étant également maintenue en appui contre le coulisseau 9 (voir figure
10 demi vue inférieure)
[0037] Du fait du déplacement en translation de l'élément tubulaire 14, un dispositif d'étanchéité
61 (figure 1) est monté dans un évidement central 62 ménagé à la face avant de la
tête 40. Le dispositif d'étanchéité 61 est constitué par un montage de joints comprenant
un premier joint élastomère 102 disposé entre l'élément tubulaire 14 et le fond et
la paroi cylindrique de l'évidement central 62 et un deuxième joint métallique 103
presseur retenu par un circlips fixé sur l'élément tubulaire 14. Lors du tir d'une
munition, les gaz de combustion de la charge propulsive exercent une pression sur
le joint métallique qui écrase le joint élastomère assurant ainsi l'étanchéité.
[0038] Sur la figure 2, on a représenté la chaîne sans fin 18 du magasin 11 qui est commandée
par un dispositif d'entraînement pas à pas 70 actionné à partir du mouvement pivotant
du volet 5. Plus précisément, le dispositif d'entraînement 70 de la chaîne 18 comprend
un premier poussoir 71, associé à un ressort de rappel 72, qui est supporté en translation
par la glissière 16. Ce premier poussoir 71 est commandé en translation par une butée
73 fixe et solidaire du manchon de culasse 3. Le dispositif d'entraînement 70 comprend
un second poussoir 74 qui est entraîné par le premier poussoir 71 pour commander en
translation un bras articulé 75 (figure 8) qui vient tangenter la roue à cliquet 28
en venant prendre appui sur une dent 28a de la roue 28 pour la faire tourner d'un
cran et faire avancer la chaîne 18 d'un pas correspondant à la distance séparant deux
étoupilles successives E. Un ressort à lame 77 assure l'écartement du bras 75 du cliquet
28 autour de l'axe 76 lors du retour en position initiale du dispositif d'entraînement.
[0039] Le magasin à étoupilles 11 est fermé par un couvercle 104 (figure 11) affectant la
forme d'une plaque plane et qui est ici rendu solidaire du magasin par deux fermoirs
articulés 105a et 105b (mais qui pourrait être fixé par tout moyen connu tel des brides).
Ce couvercle présente une ouverture rectangulaire 106 qui est fermée par une trappe
coulissante 107, ramenée en position de fermeture par un ressort 108 coaxial à une
tige 109 qui est guidée par un support/butée 110 solidaire du couvercle. La trappe
est guidée en translation par des rebords 111a et 111b soudés au couvercle. Lors du
déplacement du coulisseau 9, le système d'allumage à percussion 13 porté par celui-ci
pousse la trappe pour permettre à la potence 30 de coiffer l'étoupille prête à être
tirée. Lors de l'ouverture du volet de culasse 5, le système d'allumage à percussion
13 s'écarte de l'étoupille et la trappe 107 vient alors recouvrir cette dernière,
empêchant ainsi son éjection par l'effet de la pression de gaz résiduelle dans la
chambre de l'arme.
[0040] Le fonctionnement du dispositif selon l'invention est le suivant. On suppose que
la culasse 4 est en position fermée ou verrouillée, c'est-à-dire qu'une munition M
est mise à poste dans la chambre 2 du tube 1, que l'élément tubulaire 14 est dans
sa position reculée où son extrémité arrière vient coiffer l'étoupille 12a axialement
alignée avec le tube 1, et que le système d'allumage à percussion 13 est en regard
de l'étoupille 12a (figure 1 et demi-vue inférieure de la figure 10 pour l'élément
tubulaire).
[0041] La commande de mise à feu de l'étoupille 12a est obtenue en actionnant l'électro-aimant
38, ce qui a pour effet de faire pivoter le levier de percussion 34 autour de son
axe 35 et d'entraîner le percuteur 32 en direction de l'étoupille 12a pour la percuter.
La flamme résultant de la mise à feu de l'étoupille 12a est propagée par l'élément
tubulaire 14 jusqu'à la chambre 2 du tube 1 pour initier la charge propulsive M, d'une
façon connue en soi.
[0042] Pour procéder au tir d'une nouvelle munition, il faut ouvrir ou déverrouiller la
vis 4. De façon connue, le déverrouillage de la vis 4 s'effectue en deux phases successives
par la seule rotation de l'arbre de commande 8. Dans la première phase de rotation
de l'arbre 8, le volet 5 est fixe et désolidarisé de l'arbre 8 par un dispositif de
couplage/découplage tel que décrit par le brevet FR-A-2 679 990. Le levier 6 qui est
solidaire de l'arbre de commande 8 entraîne un déplacement en translation du coulisseau
9.
[0043] Le déplacement en translation du coulisseau 9 provoque le dévissage de la vis 4 et,
parallèlement, le retrait du système d'allumage à percussion 13 qui est solidaire
du coulisseau 9. Vers la fin du déplacement du coulisseau 9 (figures 1 et 10), l'extrémité
48a du levier 48 vient en butée à une extrémité de la lumière 53 du coulisseau 9,
ce qui a pour effet de faire pivoter le levier 49 autour de son axe 50. L'autre extrémité
48b du levier 49 entraîne un déplacement en translation de l'élément tubulaire 14
par l'intermédiaire des deux pions 55 qui déplacent la bague d'entraînement 57. L'élément
tubulaire 14 prend la position illustrée sur la demi-vue supérieure de la figure 10.
[0044] Dans la seconde phase de rotation de l'arbre de commande 8, la vis 4 et le volet
5 sont solidaires en rotation autour de l'arbre de commande 8 et dégagent l'ouverture
du manchon 3 qui donne accès à la chambre 2 du tube 1. Vers la fin de la rotation
du volet 5, le premier poussoir 71 du dispositif d'entraînement de la chaîne 18 vient
en appui sur la butée 73. La partie supérieure de la figure 1 montre partiellement
(en pointillés) la coopération du volet de culasse avec d'une part le manchon de culase
3 qui assure son arrêt en rotation et d'autre part celle du poussoir 71 avec la butée
fixe 73. Le premier poussoir 71 est ainsi déplacé en translation, ainsi que le second
poussoir 74 qui agit sur le bras 75 dont l'extrémité libre prend appui sur une dent
28a de la roue à cliquet 28, ce qui a pour effet de l'entraîner en rotation suivant
un angle déterminé. Cette rotation est transmise à la roue dentée menante 19a qui
va entraîner un déplacement de la chaîne 18 d'un pas correspondant à la distance séparant
deux étoupilles 12. A la suite de ce déplacement, une nouvelle étoupille 12 est prête
à être tirée.
[0045] La vis de culasse 4 étant ouverte, une nouvelle munition est mise à poste dans la
chambre 2 du tube 1, et on procéde ensuite à la fermeture ou au verrouillage de la
vis 4. Comme explicité précédemment, le verrouillage de la culasse s'effectue en deux
phases successives par la seule rotation de l'arbre de commande 8 dans un sens inverse
de celui qui assure le déverrouillage de la vis 4.
[0046] Dans la première phase de rotation de l'arbre de commande 8, le volet 5 est attelé
au coulisseau 9, et cette première phase de rotation se termine lorsque la vis 4 s'est
engagée librement dans le logement du manchon 3, ce qui correspond au moment de la
translation du coulisseau 9 par rapport au volet 5.
[0047] Dans la seconde phase de rotation de l'arbre de commande 8, le levier 6 entraîne
en translation le coulisseau 9 et la rotation de la vis 4 dans le sens du verrouillage.
Vers la fin du déplacement du coulisseau 9 (figures 1 et 10), l'extrémité 48a du levier
49 vient en butée contre l'autre extrémité de la lumière 53 du coulisseau 9, ce qui
a pour effet de faire pivoter le levier 49 autour de son axe 50. L'autre extrémité
48b du levier 49 entraîne un déplacement en translation de l'élément tubulaire 14
par l'intermédiaire des pions 55 qui déplacent la bague d'entraînement 57. L'élément
tubulaire 14 prend alors la position de la demi-vue inférieure de la figure 10, c'est-à-dire
que son extrémité arrière vient coiffer l'étoupille 12 qui est axialement alignée
avec le tube 1. A la fin du déplacement du coulisseau 9, le système d'allumage à percussion
13 est en regard de la nouvelle étoupille 12 prête à être tirée. On procède alors
à l'actionnement de l'électro-aimant 38 pour mettre à feu cette étoupille 12 et initier
la charge propulsive. Ainsi, chaque ouverture de la vis 4 permet de positionner une
nouvelle étoupille prête à être mise à feu, ce positionnement se faisant automatiquement
par la seule rotation du volet 5 qui entraîne le déplacement en translation de l'élément
tubulaire 14. La chaîne sans fin 18 peut supporter un nombre d'étoupilles 12 de l'ordre
d'une quarantaine. L'étanchéité lors du tir de l'étoupille est assurée d'une façon
fiable et reproductible par le fait que l'élément tubulaire 14 entoure complètement
le corps de l'étoupille. Le déplacement de l'élément tubulaire 14 permet d'éviter
le déplacement de l'ensemble du dispositif d'alimentation en étoupilles. Il devient
ainsi possible de définir un magasin comportant une grande quantité d'étoupilles sans
qu'il en résulte des problèmes de fixation mécanique du magasin ou d'inertie de recul
de celui-ci. Le remplacement des étoupilles est réalisé de façon très rapide par le
simple démontage du couvercle du magasin et le retrait de la chaîne porte-étoupilles.
1. Dispositif d'alimentation automatique en étoupilles (12) pour canon d'artillerie,
le canon étant notamment équipé d'un manchon (3) de culasse traversé par une ouverture
axialement alignée avec l'axe XX du tube (1) du canon délimitant une chambre (2) renfermant
une charge propulsive M, d'un ensemble mobile supportant un moyen d'obturation (4)
de culasse pour obturer de façon étanche l'ouverture du manchon de culasse, et un
dispositif d'alimentation (11) en étoupilles pour initier la charge propulsive, et
un canal d'étoupille pour transmettre l'initiation à la charge propulsive, caractérisé en ce que le canal d'étoupilles est constitué par un élément tubulaire (14) mobile
axialement en translation entre une position reculée où il vient coiffer une étoupille
(12a) lorsque le moyen d'obturation (4) est verrouillé avant l'initiation de la charge
propulsive, et une position avancée où il libère la douille de l'étoupille lorsque
le moyen d'obturation (4) est déverrouillé après initiation de ladite charge, ledit
tube (14) étant actionné entre ces deux positions par un moyen d'entraînement en translation
(48) actionné par l'ensemble mobile (6).
2. Dispositif d'alimentation selon la revendication 1, appliqué à un canon équipé d'un
moyen d'obturation (4) à vis dans laquelle l'ensemble mobile comprend notamment un
volet (5) articulé par rapport au manchon (3) et un coulisseau (9) mobile en translation
perpendiculairement à l'axe XX, caractérisé en ce que l'élément tubulaire (14) est
solidaire de l'ensemble mobile (6) et est monté coulissant à l'intérieur de la vis
(4).
3. Dispositif d'alimentation selon la revendication 2, caractérise en ce que l'extrémité
avant de l'élément tubulaire (14) est insérée dans un joint d'étanchéité (40) placé
à l'avant de la vis de culasse (4).
4. Dispositif d'alimentation selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'élément
tubulaire (14) est muni à son extrémité avant d'un moyen d'étanchéité (61) inséré
dans le joint d'étanchéité (40) de la culasse.
5. Dispositif d'alimentation selon la revendication 3, caractérisé en ce que le moyen
d'entraînement en translation de l'élément tubulaire (14) est constitué d'un levier
coudé pivotant (49) logé dans la vis de culasse (4), une extrémité (48a) du levier
s'engageant librement dans une ouverture oblongue (53) du coulisseau (9), l'autre
extrémité (48b) du levier étant reliée à l'élément tubulaire.
6. Dispositif d'alimentation selon la revendication 5, caractérisé en ce que l'extrémité
(48b) du levier comporte au moins un pion (55) qui s'engage dans une gorge périphérique
(56) d'une bague (57) rapportée sur l'élément tubulaire.
7. Dispositif d'alimentation selon l'une quelconque des revendications 2 à 6, caractérisé
en ce que les étoupilles (12) sont disposées dans un magasin (11) solidaire de l'ensemble
mobile comprenant une chaîne sans fin (18), actionnée pas-à-pas par un moyen d'entraînement
en rotation.
8. Dispositif d'alimentation selon la revendication 7, caractérisé en ce que le dispositif
d'entraînement en rotation. (70) de la chaîne sans fin (18) comprend un ensemble de
poussoirs (71, 74, 75) supportés en translation par le volet (5) et commandés par
une butée (73) solidaire du manchon (3), une roue à cliquet (28) solidaire d'une roue
menante (19) de la chaîne sans fin (18) et commandée en rotation par l'ensemble de
poussoirs (71, 74, 75).
9. Dispositif d'alimentation selon une des revendications 2 à 8, caractérisé en ce qu'il
comprend un système d'allumage (13) pour mettre à feu une étoupille (12a), ce système
d'allumage étant solidaire du coulisseau (9).