[0001] La présente invention se rapporte aux procédés d'apports de chaleur à un objet notamment
à des plats de mets, ainsi qu'à un conteneur de maintien ou de remise en température
de plats.
[0002] On connaît déjà un chariot de maintien ou de remise en température de plats comportant
un caisson isolant thermiquement et renfermant des étagères. Chaque étagère porte
une plaque de chauffage constituée d'un substrat. Sur la face de ce substrat est déposée
une pellicule d'encre conductrice de l'électricité qui forme un circuit électrique.
La pellicule est munie de moyens de connexion à une source de courant électrique.
Lorsque l'on doit apporter de la chaleur aux mets se trouvant sur un plateau porté
par l'étagère, on branche le circuit électrique. La plaque de chauffage chauffe le
plateau et donc son contenu, ce qui permet de le remettre en température ou d'en maintenir
la température.
[0003] Ces chariots sont utilisés dans les cliniques, les prisons et autres endroits où
l'on sert des repas qui sont préparés à l'avance et qui sont amenés respectivement
aux malades et/ou aux détenus dans leur chambre ou leur cellule. Le plus souvent les
repas sont constitués d'un mets devant être consommé chaud et d'un mets à consommer
froid sur un même plateau portés par une même étagère. Il est donc important que,
d'une part, la plaque de chauffage, qui est appliquée sous les mets à servir chaud,
apporte le moins de chaleur possible aux mets adjacents à servir froid. C'est ainsi
notamment que la norme américaine exige que le chariot et son dispositif de chauffage
soit à même de porter en 50 minutes et, de préférence, en une durée moindre, un mets
destiné à être consommé chaud à 74°C, tandis que le mets qui se trouve sur le même
plateau à proximité immédiate et qui est destiné à être consommé froid doit rester
à 4,4°C. On souhaite en général pouvoir porter le mets chaud à la température requise
en 35 à 40 minutes. Pour y parvenir autant que possible, on met les plats contenant
des mets chauds sous cloche ou du moins on prévoit un séparateur thermique sur un
même plateau entre la partie chaude et la partie froide.
[0004] Malgré cela, on ne peut pas, par cette technique de plaque de chauffage, respecter
la norme américaine mentionnée jusqu'ici.
[0005] L'invention y pourvoit en utilisant, comme plaque de chauffage, une plaque constituée
d'un substrat à poli spéculaire et en un matériau isolant électriquement en non pas
conducteur comme à la demande de brevet allemand 3 610 921. Sur la face du substrat
sur lequel on pose l'objet auquel on doit apporter de la chaleur, est déposée une
pellicule en métal ou en alliage de métaux qui forme un circuit électrique et qui
a une épaisseur de 1000 angström à 5000 angström et, de préférence, de 1400 à 2000
angström. De préférence, la pellicule métallique est en nickel, en chrome ou en leurs
alliages.
[0006] On constate, d'une manière inattendue, qu'une plaque de ce genre, d'une part, prend
très rapidement sur le dessus (où se trouve la pellicule) de la plaque une température
élevée constante, après que la pellicule a été alimentée en énergie électrique, et,
d'autre part, que le dessous de la plaque conserve une température relativement basse,
en tout cas bien inférieure à celle des plaques connues à ce jour. Il s'avère qu'une
plaque de ce genre dégage de la chaleur pratiquemment suivant un seul sens vers le
haut avec très peu de perte vers le bas et latéralement. De plus, la plaque prend
des températures stationnaires en peu de temps, de sorte que l'on peut abréger la
durée nécessaire à la remise en température. On peut ainsi satisfaire à la norme américaine
mentionnée ci-dessus avec une chauffe relativement douce et un système qui, par le
fait même qu'il comporte des plaques chauffantes à inertie, accepte des coupures d'énergie
et par là même permet un maintien en température après la remise en température, même
si le circuit électrique est débranché comme c'est le cas dans un chariot de remise
en température de denrées alimentaires, lorsque les repas sont distribués au consommateur.
On peut conserver côte à côte une zone chaude et une zone froide sur un même plateau
sans avoir à donner des dimensions trop grandes au système de réfrigération avec les
inconvénients de coûts, de volume et de poids qui sont gravissimes lorsqu'il s'agit
d'un chariot mobile. On n'a pas non plus à isoler d'une manière coûteuse et encombrante,
les plaques chauffantes de ce type.
[0007] Le substrat peut être notamment en verre, en verre trempé, en vitraux céramiques
ou en acier inoxydable. Dans ce cas, un film électriquement isolant est interposé
entre la plaque métallique et le dépôt pelliculaire. Il a, de préférence, une épaisseur
comprise entre 2 et 5 mm.
[0008] La pellicule métallique est, de préférence, en nickel, en chrome ou en leurs alliages
et peut être obtenue par bombardement par canon à électrons d'un barreau métallique
et par envoi des atomes de métaux qui en sont détachés sur la face du support à travers
un masque.
[0009] Lorsque la pellicule comporte au moins une bande et lorsque la largeur de la bande
est plus petite sur un de ses tronçons que sur un tronçon adjacent, on peut régler
la chaleur apportée au dessus des deux tronçons différemment, la chaleur étant plus
grande là où la largeur de la bande est la plus petite, ce qui offre la possibilité
de subdiviser la partie chaude du plateau en une zone sur laquelle se trouvera par
exemple un bol de potage et en une zone moins chaude pour un plat cuisiné à servir
chaud, mais nécessitant moins d'apport de calories que le bol.
[0010] Enfin, on peut fractionner le circuit électrique de chauffage par résistance pelliculaire
autant que souhaité, ce qui permet de définir au choix des zones chaudes et des zones
froides sur la plaque chauffante. C'est ainsi que, suivant un mode de réalisation,
il est prévu trois fils de connexion, le premier étant relayé à une des bornes du
secteur, tandis que l'un des deuxième et troisième ou, à la fois, le deuxième et le
troisième sont reliés à une autre borne du secteur et la position des deuxième et
troisième fils sur la pellicule étant telle que toute la pellicule ou qu'une partie
de celle-ci est alimentée en courant électrique. On peut ainsi, pour servir des repas
en milieu hospitalier, utiliser le même chariot pour les repas du midi ou du soir,
où l'importance du repas chaud par rapport au repas froid varie beaucoup.
[0011] Au dessin annexé, donné uniquement à titre d'exemple :
la figure 1 est une vue en coupe d'une plaque de chauffage utilisée suivant l'invention,
la figure 2 est une vue en plan par le dessous d'une plaque correspondant à la figure
1,
la figure 3 est un graphique illustrant les performances de la plaque suivant l'invention,
et
la figure 4 est une vue en coupe schématique d'un conteneur de maintien ou de remise
en température de plats.
[0012] La plaque utilisée suivant l'invention comprend un substrat 1 en verre à poli spéculaire
sous laquelle est déposée une pellicule 2 d'une épaisseur de 1500 angström. La pellicule
est déposée sous forme de cinq bandes 3, 4, 5, 6 et 7, les bandes 3 et 4 situées à
gauche étant plus larges que les bandes 5, 6 et 7. Ces bandes sont reliées entre elles
sur les bords par des dépôts de métal conducteur et sont reliées à des fils 9, 10
et 11 pouvant être reliés à une source de courant électrique.
[0013] Les bandes 3, 4 comportent des parties 12 moins larges où le chauffage est donc plus
grand, puisque la résistance est plus grande.
[0014] La figure 3 est un graphique illustrant les performances de diverses plaques. On
a porté en abscisses la durée qui s'écoule à partir de l'instant où l'on met les plaques
sous tension et en ordonnées les températures. La courbe 1 donne la température du
dessus de la plaque suivant l'invention et la courbe 2 celle du dessous de cette plaque.
La courbe A1 donne la température du dessus d'une plaque sur laquelle le circuit électrique
est déposé sous forme d'encre métallique, la courbe B1 donnant la température du dessous
de cette plaque. La surface hachurée entre B1 et 2 est une mesure du progrès réalisée
par la plaque suivant l'invention, progrès qui permet de tenir les normes des Etats-Unis
d'Amérique mentionnées précédemment, alors qu'avec la plaque donnant les courbes A1,
B1 on ne peut pas y parvenir. En outre, la plaque suivant l'invention a une courbe
1 dans laquelle la température de 150°C environ est atteinte en trois minutes environ,
alors qu'il faut pour obtenir une température inférieure de 140°C environ dix-sept
minutes à la plaque dont la température du dessus de plaque est représentée par A1.
Une autre plaque constituée d'un tissu chauffant collé sur une plaque d'aluminium
mince donne les courbes A2 et B2, bien inférieures à tout point de vue à la plaque
suivant l'invention. Enfin, les courbes A3 et B3 sont représentatives des performances
d'une plaque classique moulée en aluminium. La courbe de la température du dessus
de la plaque est sensiblement équivalente à celle de la plaque suivant l'invention,
mais la température du dessous de la plaque y est très nettement supérieure.
[0015] Le conteneur représenté à la figure 4 comporte un caisson 13 isolant thermiquement
et renferme des étagères 14 qui portent des plaques 15 suivant l'invention. Sur ces
plaques sont posés des plateaux 16 pour des plats contenant des mets M à remettre
en température ou à maintenir en température. Les plaques sont reliées par leur fils
à une source de courant avec interposition d'interrupteurs permettant de mettre sous
tension l'ensemble de la plaque ou une partie de celle-ci. Il est prévu dans le conteneur
une cloison 17 perforée délimitant un compartiment, dans lequel se trouve un dispositif
18 engendrant du froid et des ventilateurs 19 répartissant le froid dans le caisson,
une partie du dispositif 18 étant disposée à l'extérieur du caisson.
1. L'utilisation, comme plaque de chauffage, d'une plaque qui comprend un substrat en
un matériau isolant électriquement sur une face duquel est disposée, en formant un
circuit électrique muni de moyens de connexion à une source de courant électrique,
une pellicule (7) métallique, ladite face étant spéculaire et la pellicule (7) ayant
une épaisseur comprise entre 1000 angström et 5000 angström et, de préférence, entre
1400 angström et 2000 angström.
2. Utilisation suivant la revendication 1, caractérisée en ce que la pellicule métallique
est en nickel, en chrome ou en leurs alliages.
3. Utilisation suivant la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que la pellicule est
obtenue par bombardement par canon à électrons d'un barreau métallique et par envoi
des atomes de métaux qui en sont détachés sur ladite face du support à travers un
masque.d
4. Utilisation suivant la revendication 2 ou 3, caractérisée en ce que la pellicule comporte
au moins une bande (3) et la largeur de la bande est plus petite sur un de ses tronçons
(12) que sur un tronçon adjacent.
5. Utilisation suivant l'une des revendications précédents, caractérisée par des fils
électriques de connexion issus de la pellicule.
6. Conteneur de maintien ou de remise en température de plats comportant un caisson (13)
isolant thermiquement et renfermant des étagères, caractérisé en ce que les étagères
portent des plaques (15) suivant l'une des revendications précédentes.
7. Conteneur suivant la revendication 6, comprenant trois fils de connexion, le premier
étant relié à l'une des bornes de secteur, tandis que l'un du deuxième et du troisième
ou, à la fois, le deuxième et le troisième sont reliés à une autre borne du secteur,
et la position des deuxième et troisième fils sur la pellicule étant telle que toute
la pellicule ou qu'une partie seulement de celle-ci est alimentée en courant électrique.
8. Procédé d'apport de chaleur à un objet en le plaçant sur une face d'une plaque constituée
d'un substrat, face sur laquelle est déposée une pellicule en une matière conductrice
de l'électricité formant un circuit électrique et munie de moyens de connexion à une
source de courant électrique et en alimentant la pellicule en courant électrique,
caractérisé en ce que le substrat est à poli spéculaire et la pellicule est en métal
ou en alliage de métaux et a une épaisseur de 1000 angström à 5000 angström.