[0001] La présente invention concerne une machine à laver le linge ou une machine à laver
et sécher le linge pourvue d'un dispositif de détermination de la nature du linge.
Elle s'applique notamment aussi bien à des machines à chargement par le dessus qu'à
des machines à chargement frontal. Elle s'applique à des machines à lavage seul ou
à des machines qui lavent et qui sèchent à la fois.
[0002] Il est connu de commander les cycles de rotation du tambour d'une machine à laver
ou à laver/sécher en fonction de la nature du linge, dans le but en particulier de
ne pas détériorer certains linges délicats. L'utilisateur initialise alors la commande
de lavage selon un choix prédéfini de natures du linge. Un problème est que certains
utilisateurs ne prennent pas en compte la nature du linge dans la commande du séchage,
ou qu'ils ne savent pas toujours la déterminer. Il est donc intéressant qu'une machine
qui sèche le linge puisse déterminer elle-même la nature du linge. Un autre inconvénient
des solutions actuelles est que la commande des cycles de lavage est définie seulement
en fonction de quelques grands types de natures pré-établis. Il n'est donc pas possible
d'affiner la commande des cycles en fonction d'un grand choix de natures de linge.
[0003] La pesée du linge est aussi une étape importante dans le processus de lavage d'une
machine à laver ou d'une machine lavante/séchante. En effet, la connaissance du poids
de linge permet de gérer des recettes de lavage adaptées par exemple en durée, en
quantité d'eau et en énergie. Il est ainsi possible d'optimiser notamment la quantité
d'eau et l'énergie nécessaires pour une phase de lavage.
[0004] Plusieurs méthodes de pesées sont connues. La méthode dite à « capacité variable
automatique » prend en compte l'absorption de l'eau par le linge. Plus la quantité
de linge est importante, pour une nature donnée, par exemple du coton ou de l'éponge,
et plus la quantité d'eau absorbée est élevée. Il est alors connu d'utiliser un pressostat
à faible différentiel qui fait des rappels d'eau en début de cycle jusqu'à ce que
le linge soit parfaitement imbibé. Si la charge est très faible, il n'y a pas de rappel
d'eau, d'où un gain en eau, puis en énergie pour la chauffer. Une méthode dérivée
consiste à bien agiter la charge en début de remplissage avec un pressostat normal
de niveau plus élevé. L'agitation du linge permet notamment une absorption plus rapide
dépendante de la quantité de linge.
[0005] D'autres méthodes connues consistent à mesurer l'inertie de l'ensemble constitué
du linge et du tambour par des mesures de vitesses à différents instants et avec des
rampes diverses d'accélération. Le poids de l'ensemble étant ainsi déterminé, la connaissance
a priori du poids du tambour permet de connaître celui du linge. La mesure du courant
électrique consommé par le moteur d'entraînement du tambour donne aussi une indication
de la charge de linge, car ce courant dépend du couple appliqué par le moteur pour
entraîner le tambour rempli de linge, donc en fait de l'inertie de l'ensemble.
[0006] Les méthodes précédentes sont certes économiques, mais elles n'offrent pas ou peu
de fiabilité de mesure. En effet, il est très difficile, par ces méthodes, de distinguer
mieux que deux niveaux de charge. On distingue en fait une faible charge, qui est
caractérisée par un poids inférieur ou égal à 2,5 Kg, et une forte charge, qui est
caractérisée par un poids supérieur ou égal à 2,5 Kg. Par ailleurs, il arrive souvent
que la mesure se trompe entre ces deux catégories de charge. Ce système étant peu
fiable, on privilégie en fait la forte charge pour éviter le mauvais lavage d'une
charge importante.
[0007] Dans le cas d'utilisation de pressostat, le manque de fiabilité de la mesure provient
notamment de l'architecture d'une machine. La mesure de la pression dans la cuve d'une
machine à laver se fait au niveau d'une chambre de compression reliée elle-même au
fond de la cuve par un tuyau. La pression de l'air comprimé dans la chambre de compression
est l'image du niveau d'eau dans la cuve. Or cette chambre de compression contient
généralement de la mousse qui fausse les mesures de pression sans conséquences pour
une mesure approximative de niveau d'eau, mais rédhibitoire lorsqu'il s'agit de déduire
une quantité d'eau absorbée. Des machines comportent une cuve dans laquelle est intégrée
la chambre de compression. Il n'y a alors plus de mousse mais la présence de vagues
à l'intérieur de cette chambre fausse encore trop les mesures pour une estimation
de l'absorption d'eau par le linge.
[0008] Ce manque de fiabilité de mesure de la charge de linge peut par ailleurs s'avérer
encore plus gênante pour les machines lavantes/séchantes. Ces machines peuvent ne
sécher que la moitié de leur charge nominale égale généralement à 5 Kg, soit 2,5 Kg.
L'utilisateur doit alors retirer une partie du linge de la machine après la phase
de lavage, le linge lavé devant être séché en deux fois. Cependant, l'utilisateur
n'a pas une notion précise du poids du linge. Il peut donc retirer trop de linge,
ce qui entraîne une perte de temps et un gaspillage d'énergie. Il peut aussi en laisser
trop, ce qui entraîne un mauvais séchage, non homogène et par ailleurs susceptible
de froisser le linge. Si la machine est remplie à sa charge sensiblement nominale
avant sa phase de lavage, il y a en fait toutes les chances qu'un utilisateur répartisse
mal les deux parties de linge, et qu'il y ait à la fois un gaspillage d'énergie, pour
la charge surestimée, et un mauvais séchage pour la charge sous-estimée.
[0009] Par ailleurs, les procédés précédents ne permettent de mesurer que le poids du linge.
Or, pour une machine lavante/séchante ou une machine séchante, il est utile de connaître
la quantité d'eau présente dans le linge tout au long de la phase de lavage, et avant
la phase de séchage. Cela permet notamment d'optimiser justement cette phase de séchage
en fonction de la quantité d'eau réellement présente dans le linge, ce que ne permet
pas par exemple un dispositif de minuterie déterminant a priori le temps de séchage
nécessaire. Dans ce cas, le linge est encore trop humide en fin de cycle de séchage,
ou trop sec, au risque de le dégrader et à coup sûr au prix d'un surcoût en énergie.
Il est connu de déterminer la quantité d'eau présente dans le linge par la mesure
de la résistance électrique du linge. Cette solution nécessite un contact tournant
pour les machines lavantes/séchantes à ouverture frontale et deux contacts tournants
pour les machines lavantes/séchantes à chargement par le dessus. Cette solution est
donc difficile à mettre en oeuvre. A cela s'ajoutent des problèmes de qualité des
contacts électriques qui doivent supporter des vitesses de rotation très élevées.
Il faut par ailleurs assurer une isolation galvanique de sécurité car l'utilisateur
a accès au panier. Les contacts tournants reliés à un dispositif électronique de mesure
doivent donc être isolés du secteur 230 Volts. De plus la mesure n'est pas parfaite
car la résistance du linge varie notamment avec l'eau utilisée et les agents lessiviels
tels que par exemple les assouplissants ou les lessives. Il existe donc des dispersions.
[0010] Il est encore possible en particulier de limiter la durée strictement nécessaire
pour le séchage, d'arrêter le séchage dès que la quantité d'eau détectée dans le linge
est devenue sensiblement nulle. Il est certes connu d'utiliser des capteurs d'humidité,
le séchage étant interrompu lorsque ces capteurs donnent une information correspondant
à un linge sec. Cependant dans ce cas, on ne mesure pas directement la quantité d'eau
contenue dans le linge, mais l'humidité de l'air. Il faut alors faire appel à des
étalonnages et des algorithmes complexes à mettre en oeuvre et d'une fiabilité qui
reste limitée.
[0011] Il existe aussi des procédés de détection de balourds du tambour rempli de linge.
L'intérêt de la mesure du balourd est de mettre en évidence des mauvaises répartitions
de linge à l'intérieur du tambour qui peuvent entraîner un essorage de moins bonne
qualité et des sollicitations très importantes de la structure. Quand un balourd est
détecté, le tambour fait par exemple plusieurs tours dans un sens, puis plusieurs
tours dans l'autre sens à vitesse suffisante pour répartir le linge et supprimer le
balourd. Des procédés de détection de balourd connus sont basés sur la variation de
vitesse du panier en accélération ou encore sur la connaissance du courant d'alimentation
du moteur d'entraînement du tambour. Ces diverses solutions sont satisfaisantes pour
la détection du balourd mais ne permettent pas la détection du lacet du tambour. Or,
l'existence d'un lacet correspond à une charge de linge sensiblement mal répartie
de part et d'autre du plan de symétrie du tambour perpendiculaire à son axe de rotation.
Cette dissymétrie peut entraîner des déplacements latéraux de la cuve de la machine.
Des chocs latéraux sont alors possibles entre cette cuve et la carcasse de la machine
dans les phases d'essorage.
[0012] Un but de l'invention est notamment de permettre la détermination automatique de
la nature du linge introduit dans une machine à sécher le linge ou à laver et sécher
le linge. A cet effet l'invention a pour objet une machine à laver le linge, caractérisée
en ce qu'elle comporte des jauges d'extensométrie et des moyens de calcul, les jauges
d'extensométrie étant placées sur des éléments de la machine qui supportent le linge,
de telle sorte que les jauges délivrent des signaux de mesure fonction du poids de
ces éléments, les moyens de calcul déterminant le poids du linge en effectuant la
différence entre la mesure fournie par les jauges d'extensométrie et le poids des
éléments mémorisé.
[0013] L'invention a pour principaux avantages qu'elle permet à la machine de s'adapter
à une grande variété de natures de linge, qu'elle permet une mesure fiable du poids
du linge introduit dans une machine, qu'elle permet de déterminer la quantité d'eau
présente dans le linge pendant la phase de séchage, qu'elle permet d'optimiser les
phases de lavage et de séchage, en eau, en temps et en énergie, qu'elle permet de
déterminer le lacet d'un tambour, qu'elle permet de déterminer la résonance d'une
machine, qu'elle est simple et économique à mettre en oeuvre, dans la mesure notamment
où elle permet de réaliser plusieurs fonctions essentielles avec les mêmes composants
ou éventuellement quelques composants complémentaires.
[0014] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à l'aide de la
description qui suit faite en regard de dessins annexés qui représentent:
- la figure 1, une illustration de la détermination de la quantité d'eau absorbée par
le linge dans une machine selon l'invention, selon plusieurs courbes fonction de la
nature du linge ;
- la figure 2, par un synoptique, une machine à laver selon l'invention ;
- les figures 3, 4 et 5, des exemples de dispositions de jauges d'extensométrie dans
une machine à laver selon l'invention ;
- la figure 6, une illustration du taux d'essorage en fonction du temps.
[0015] Selon l'invention, à partir d'une mesure à sec du linge introduit dans une machine,
avant le lavage, il est possible de définir la nature du linge introduit dans cette
machine. En équipant par exemple la machine d'un capteur de pression dans la cuve,
l'invention permet de déterminer cette nature. Ce capteur permet de mesurer le niveau
de l'eau dans la cuve, tout autre moyen de mesure du niveau de l'eau pouvant être
utilisé. Les machines à laver en sont généralement équipées pour permettre justement
le contrôle du niveau d'eau de la cuve. La pression peut ainsi être mesurée par l'intermédiaire
d'une chambre de compression reliée par exemple à la cuve par un tuyau. La pression
dans la chambre de compression est l'image de la pression dans la cuve et de façon
corollaire l'image du niveau d'eau dans la cuve. La mesure de la pression dans la
chambre de compression peut être réalisée par un pressostat. Une table de conversion
mémorisée donne la correspondance entre les mesures effectuées par le pressostat et
le niveau d'eau dans la cuve. La nature du linge est définie par son absorption d'eau.
Une table mémorisée peut en effet donner la correspondance entre la quantité d'eau
absorbée par le linge et le poids du linge à sec d'une part, et la nature du linge
d'autre part. La figure 1 illustre la détermination de la quantité d'eau absorbée
par le linge.
[0016] A cet effet, la figure 1 montre plusieurs courbes 51, 52, 53 représentatives de la
quantité d'eau absorbée par du linge selon sa nature. Selon l'axe des ordonnées est
représenté le niveau N d'eau dans la cuve. Selon l'axe des abscisses est représenté
le temps t. Jusqu'à un temps t
0, la cuve est remplie jusqu'à son niveau nominal N
0. Puis, selon la nature du linge, le niveau d'eau baisse jusqu'à une asymptote parallèle
à l'axe des abscisses dont le niveau dépend de la nature du linge, pour une quantité
de linge donnée, donc un poids de linge donné. Ce niveau asymptotique est obtenu à
partir d'un temps absorption t
a donné. La différence Δ
N entre le niveau nominal et le niveau final d'une asymptote indique la quantité d'eau
absorbée par le linge. Les niveaux nominal et final sont par exemple déterminés par
l'intermédiaire du capteur de pression dans la cuve. Les valeurs de ces niveaux sont
par exemple fournis à des moyens de calcul, par l'intermédiaire de signaux représentatifs
élaborés de façon connue. Connaissant la quantité d'eau absorbée par le linge ainsi
que le poids à sec de ce dernier, ces moyens de calcul peuvent en déduire alors la
nature du linge au moyen de la table précitée. La table ne contient évidemment pas
toutes les valeurs possibles de quantités d'eau et de poids de linge. Elle contient
néanmoins des valeurs discrètes dont l'écart entre deux valeurs successives est suffisamment
faible pour fournir une fiabilité suffisante sur la nature du linge, tout en traitant
une grande variété de natures de linge. La table est par exemple une table à deux
séries d'entrées, une série d'entrées de quantité d'eau absorbée et une série d'entrées
de poids de linge à sec. Elle comporte une série de sorties qui sont les natures de
linge. Les moyens de calcul connaissant une quantité d'eau absorbée et un poids de
linge à sec, définissent par exemple les valeurs d'entrées discrètes de la table les
plus proches possibles. Cette table donne alors la quantité de linge à partir des
valeurs d'entrées retenues par les moyens de calcul.
[0017] La connaissance de la nature du linge permet d'améliorer les performances économiques
et énergétiques du lavage. Elle permet notamment d'en améliorer la qualité. En effet,
la durée du cycle de lavage et ses caractéristiques peuvent être exactement, ou presque,
adaptées à la nature du linge. Il en est de même pour le cycle de séchage, qui peut
lui aussi tenir compte de la nature du linge. Les moyens de calcul fournissent l'information
de nature du linge aux moyens de commande du cycle de lavage et/ou de séchage.
[0018] La figure 2 présente, par un synoptique, une machine comportant au moins une jauge
d'extensométrie pour permettre la mesure du linge à sec. La figure 2 présente un exemple
comportant deux jauges d'extensométrie 1, 2. Ces jauges sont placées sur des éléments
de la machine qui supportent le linge chargé. Les jauges font par exemple partie chacune
d'un pont complet avec trois résistances R1, R2, R3, alimenté par une tension continue
3, par exemple redressée à partir du courant alternatif du réseau d'alimentation par
des moyens connus non représentés. Une déformation de l'élément sur lequel est placée
une jauge modifie la résistance électrique de cette dernière de sorte que la tension
de sortie du pont correspondant s'en trouve modifiée. Une table de correspondance
est réalisée pour déterminer le poids de l'élément sur lequel est placée une jauge
à partir des déformations de cette dernière, et donc notamment en fonction de la tension
de sortie du pont. Cette tension de sortie est par exemple mise en forme par des moyens
4, 5 comportant par exemple des circuits d'amplification et de filtrage. Les tensions,
images de la déformation de l'élément sur lequel sont placées les jauges, sont prises
en compte, par exemple via les moyens de mise en forme 4, 5 par des moyens de calcul
6. Ces moyens de calcul sont par exemple ceux utilisés pour la détermination de la
nature du linge. Ils comportent par exemple les tables de correspondance donnant le
poids du ou des éléments supportant les jauges en fonction des déformations de ces
jauges, plus précisément en fonction des tensions fournies par exemple par les ponts
complets. Par ailleurs, les moyens de calcul 6 disposent en mémoire du poids de ou
des éléments supportant le linge, en l'absence de celui-ci, c'est-à-dire le poids
réel de ces éléments. En effectuant la différence entre le poids mesuré, par l'intermédiaire
des jauges 1, 2, en présence de linge, et le poids réel, mémorisé, des éléments supportant
le linge, les moyens de calcul déterminent le poids du linge, qui est le résultat
de cette différence.
[0019] La figure 3 illustre, par une vue partielle et schématique, un exemple de disposition
de jauges d'extensométrie 21, 22, 23, 24 dans une machine à laver 25. Dans cet exemple,
les jauges d'extensométrie sont situées sous les pieds de la machine. Dans ce cas,
toute la machine est pesée. Les moyens de calcul, connaissant en mémoire, le poids
de la machine à vide, peuvent alors déterminer le poids du linge chargé. La figure
2 illustre un cas d'utilisation de quatre jauges d'extensométrie. Il est possible
aussi de n'en utiliser que deux, soit par exemple deux à l'avant, 21, 22, ou deux
à l'arrière 23, 24. Dans ce cas, une économie de réalisation est alors réalisée, éventuellement
cependant au prix d'une précision moindre. Il est encore possible de prévoir une réalisation
avec deux jauges 21, 22 à l'avant, et une seule jauge d'extensométrie à l'arrière,
mais centrée, cette situation pouvant être inversée en plaçant les deux jauges à l'arrière.
[0020] La figure 4 illustre, par une vue partielle et schématique, un autre exemple de réalisation
possible d'une machine selon l'invention, en ce qui concerne notamment la disposition
des jauges d'extensométrie. La figure 3 montre la cuve 31 d'une machine à laver et
un de ses amortisseurs 32. Ces derniers, situés entre la cuve 31 et la carcasse de
la machine, permettent en particulier à la cuve d'absorber les chocs mécaniques auxquels
elle est soumise. Dans ce mode de réalisation, les jauges d'extensométrie 1 sont par
exemple situées sous les amortisseurs 32, entre ces derniers et le bas de la carcasse
33 de la machine. Les éléments supportant le linge comportent dans ce cas les amortisseurs
32, la cuve 31, le tambour et les dispositifs de lestage, ces deux derniers éléments
n'étant pas représentés. Les jauges permettent de mesurer le poids de ces éléments
et du linge contenu dans le tambour. Le poids du linge est déterminé par les moyens
de calcul en retranchant au poids total mesuré par les jauges, le poids des éléments
précités mémorisés par les moyens de calcul 6.
[0021] La figure 5 présente un autre mode de réalisation où les jauges d'extensométrie 1
sont placées sur l'axe 41 du tambour 42. Une jauge est placée de chaque côté du tambour,
par exemple au niveau des roulements à billes. Ces jauges d'extensométrie permettent
alors de mesurer le tambour 42 rempli de linge. La connaissance du poids du tambour
par les moyens de calcul 6 permet à ces derniers de déterminer le poids du linge.
[0022] En association avec les moyens de commande du cycle de lavage et éventuellement de
séchage, les moyens de calcul 6 peuvent déterminer le poids du linge à sec, mais aussi
la quantité d'eau contenue dans ce linge. Ainsi, les moyens de calcul 6, qui sont
par exemple intégrés dans les circuits de commande de la machine, déterminent le poids
du linge avant le remplissage de la cuve par de l'eau. C'est la détermination du poids
du linge sec. A partir de cette information, la quantité d'eau strictement nécessaire
au lavage peut être définie. Les moyens de commande du cycle de lavage, non représentés,
prennent donc en compte cette information pour définir de façon optimum la quantité
d'eau nécessaire au lavage et la durée de ce dernier. A cet effet, une table mémorisée
indique en fonction de la quantité de linge, la durée des cycles et la quantité d'eau
associée. Il en résulte un gain d'eau, mais aussi un gain de temps et d'énergie.
[0023] Après essorage, les mesures du poids du linge effectuées par les jauges d'extensométrie
et les moyens de calcul donnent en fait le poids du linge et de la quantité d'eau
qu'il contient. Les moyens de calcul 6 ayant mémorisé le poids du linge à sec, ils
peuvent en déduire le poids de la quantité d'eau, et donc par connaissance de la masse
volumique de l'eau, la quantité d'eau contenue dans le linge. Les moyens de calcul
déterminent la quantité d'eau à un instant donné par la différence entre la mesure
courante du poids de linge à cet instant et le poids du linge à sec, mémorisé. Ainsi,
si la machine à laver est aussi séchante, il est possible d'arrêter le séchage dès
que le poids de linge détecté correspond au poids du linge à sec, c'est-à-dire que
la quantité d'eau contenue dans le linge est nulle ou sensiblement nulle. La durée
du séchage peut ainsi être optimisée. L'information de quantité d'eau est alors par
exemple fournie par les moyens de calcul 6 aux moyens de commande de la phase de séchage
non représentés. Les moyens de calcul envoient par exemple un signal lorsque le poids
de linge mesuré est sensiblement égal au poids de linge sec, pour que les moyens de
commande du séchage arrêtent notamment le cycle. Cette détermination de taux d'humidité
du linge peut encore bien évidemment être utilisée pour des machines à séchage seul.
[0024] Les machines lavantes/séchantes ne peuvent sécher que la moitié de la charge de linge
nominale de lavage. Il peut arriver qu'un utilisateur ne charge sa machine qu'à moitié
de la charge nominale sans le savoir. Les conditions pour enchaîner le séchage automatique
sont donc remplies, sans qu'il soit nécessaire de retirer une partie de la charge
lavée. Selon l'invention, un afficheur de charge indique le poids du linge présent
dans la machine. Cette afficheur pourrait par exemple être visible sur la porte ouverte
d'un lave-linge ou sèche-linge à chargement par le dessus. Cet afficheur est relié
par des interfaces connues aux moyens de calcul 6 qui lui délivrent le poids de linge
mesuré. Ces derniers délivrent le poids mesuré en permanence, de façon à ce que l'utilisateur
puisse voir, au fur et à mesure qu'il charge le linge dans la machine, le poids de
linge chargé, une limite de chargement, pour le séchage, étant affichée par ailleurs
pour l'utilisateur. Les moyens de commande du séchage enchaînent automatiquement la
phase de séchage après le lavage si le poids affiché est inférieur ou égal à un seuil
donné, c'est-à-dire en fait la limite de chargement précédente, par exemple la moitié
de la charge nominale de la machine. Par exemple, si l'utilisateur n'en tient pas
compte, les moyens de commande du cycle de séchage, par ailleurs reliés aux moyens
de calcul qui délivrent le poids du linge, n'enchaînent pas automatiquement le cycle
de séchage, mais attendent que l'utilisateur retire du linge de la machine pour passer
en deçà de la limite maximum de charge pour le séchage. Cette limite peut tenir compte
de la nature du linge. Dans ce cas, les moyens de commande de la phase de séchage
prennent en compte par exemple l'indication donnée par l'utilisateur via le programmateur,
par exemple coton, synthétique, mélange, etc... Ces moyens peuvent encore prendre
en compte la nature du textile telle que définie précédemment à partir de l'absorption
d'eau par le linge. De même, la valeur limite affichée pour l'utilisateur peut tenir
compte de la nature du linge introduit dans la machine.
[0025] Pour une machine lavante, l'invention permet par ailleurs un gain de temps sur la
phase d'essorage. Cet avantage est illustré par la figure 6. Cette figure montre une
courbe 61 représentative du taux d'essorage du linge Te en fonction du temps t. La
durée de la phase d'essorage est en générale prédéterminée jusqu'à un temps t
f où l'on est sûr d'avoir atteint le taux d'essorage final Te
f. Or, ce taux d'essorage final peut être atteint bien avant le temps t
f prédéterminé, en fait à un temps t
f - Δt
i. La durée d'essorage supplémentaire Δt
i est donc inutile. Elle correspond à un gaspillage de temps, mais aussi d'énergie.
Le taux d'essorage Te est donné par la relation suivante :

où Ch(linge sec) représente la charge de linge sec et Qeau représente la quantité
d'eau.
[0026] Le taux d'essorage final Te
f est donc donné par la relation suivante :

[0027] Qeau
r étant la quantité d'eau résiduelle correspondant au taux d'essorage final. Cette
quantité d'eau est alors définie par la relation suivante :

[0028] Te
f étant prédéfinie, Te
f - 1 peut alors être mémorisée par les moyens de calcul de la machine. La charge de
linge à sec ayant été déterminée avant la phase de lavage puis mémorisée par ces moyens
de calcul, dès que ceux-ci mesurent une quantité d'eau inférieure ou égale à la valeur
Qeau
r telle que définie par la relation (3) précédente, ils envoient par exemple une information
aux moyens de commande de la phase de lavage, qui commandent notamment la phase d'essorage.
A la réception de cette information, ces moyens arrêtent l'essorage. La quantité d'eau
résiduelle du linge est notamment définie comme cela a été expliqué précédemment,
par différence entre le poids de linge mouillé mesuré et le poids du linge sec. En
notant notamment Pv le poids volumique de l'eau, la quantité d'eau résiduelle dans
le linge s'obtient alors selon la relation suivante :

où P
linge mouillé et P
linge sec représentent respectivement le poids du linge mouillé et le poids du linge sec.
[0029] Le poids de linge mesuré durant la phase d'essorage étant en fait le poids de linge
mouillé, les moyens de calcul reconnaissent que le taux d'essorage final est atteint
lorsque le poids de linge mouillé répond à la relation suivante, par combinaison des
relations (3) et (4) :

[0030] Les moyens de calcul envoient alors aux moyens de commande de la phase de lavage
un signal indiquant que le taux d'essorage final est atteint.
[0031] L'invention permet aussi de détecter facilement les balourds du tambour mais aussi
les lacets. En ce qui concerne les balourds, plusieurs procédés de détection sont
connus. Ils sont en général basés sur la variation de vitesse du tambour en accélération
ou sur la mesure du courant du moteur d'entraînement de ce dernier. Ces solutions
sont satisfaisantes, mais elles ne permettent pas de déterminer le lacet du tambour.
Or un lacet important peut occasionner des déplacements latéraux importants du tambour
et de la cuve. Un tel lacet n'entraîne pas de variation de vitesse du tambour, ni
de variation du courant du moteur d'entraînement de ce dernier. Les jauges d'extensométrie,
situées par exemple sous les amortisseurs conformément à la disposition de la figure
3 permettent notamment de déterminer les déplacements de la cuve, plus particulièrement
la différence de déplacements verticaux entre les deux côtés de la cuve, et donc les
lacets. Un lacet maximum admissible est par exemple défini en relation avec un écart
de déplacement maximum entre les jauges d'extensométrie disposées de chaque côté de
la cuve. Les informations relatives à l'extension des jauges sont délivrées sous forme
de signaux électriques aux moyens de calcul. Ces derniers, peuvent donc comporter
un programme de vérification des écarts entre les différents signaux reçus. Ainsi,
un balourd et/ou un lacet maximum admissible étant défini en relation avec un écart
de signal entre les jauges d'extensométrie 1, 2, 21, 22; 23, 24 disposées de chaque
côté de la cuve, les informations relatives à l'extension des jauges sont délivrées
sous forme de signaux électriques aux moyens de calcul 6, ces derniers comportant
un programme de vérification des écarts entre les différents signaux reçus.
[0032] L'invention permet encore de détecter la fréquence de résonance de la machine en
phase d'essorage. Selon la charge de linge, la répartition de ce linge dans le tambour
et la vitesse de rotation du tambour, il peut se produire une résonance particulière.
Les jauges d'extensométrie sont aussi sensibles aux vibrations, ce qui peut permettre
de détecter un niveau de vibration non acceptable, correspondant à une fréquence de
résonance. Lorsqu'il y a des vibrations, les jauges subissent des extensions répétées,
ce qui se traduit par un signal oscillatoire fourni aux moyens de calcul. Ces derniers
peuvent alors dérouler un programme de vérification de la fréquence des signaux reçus.
En cas de détection d'un niveau de vibration non acceptable, c'est-à-dire lorsque
la fréquence des signaux reçus dépasse un seuil donné, les moyens de calcul envoient
par exemple une information aux moyens de commande de la phase d'essorage pour qu'ils
commandent un changement de vitesse d'essorage, afin de sortir du régime de résonance.
Ainsi, si par exemple l'utilisateur a programmé une vitesse d'essorage de 600 tours
par minute, les moyens de commande de la phase d'essorage peuvent alors commander
une vitesse de 650 tours par minute.
[0033] L'invention montre donc toute son efficacité, puisqu'à la mesure du poids du linge
proprement dit, elle permet la réalisation de fonctions complémentaires de première
importance, sans compliquer sensiblement la mise en oeuvre. En particulier, les fonctions
supplémentaires ne demandent qu'une adaptation logicielle complémentaire, et éventuellement
quelques interfaces ou composants de plus, en général à faible coût, dans la mesure
où les jauges d'extensométrie sont à la base de la réalisation de la plupart de ces
fonctions.
[0034] Enfin l'invention montre qu'elle permet d'améliorer les performances énergétiques
de tous les types de machines à laver, de machines à sécher ou de machines à laver
et à sécher le linge. En particulier elle permet d'économiser de l'eau, notamment
en permettant d'utiliser la quantité d'eau strictement nécessaire par une connaissance
exacte du poids de linge à sec. Elle permet aussi d'économiser du temps et de l'énergie,
par une connaissance permanente de la quantité d'eau présente dans le linge tout au
long du cycle de lavage et/ou du cycle de séchage.
1. Machine à laver ou à laver et sécher le linge, caractérisée en ce que, comportant
des moyens de mesure du niveau d'eau, des moyens de calcul définissent la quantité
d'eau absorbée par le linge par différence du niveau d'eau remplie initialement et
le niveau d'eau atteint à partir d'un temps absorption donné, une table mémorisée
donnant la correspondance entre la quantité d'eau absorbée par le linge et le poids
du linge à sec d'une part, et la nature du linge d'autre part.
2. Machine selon la revendication 1, caractérisée en ce que les moyens de calcul (6)
fournissent l'information de nature du linge aux moyens de commande du cycle de lavage
et/ou de séchage.
3. Machine selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce
qu'elle comporte des jauges d'extensométrie (1, 2, 21, 22, 23, 24) et des moyens de
calcul (6), les jauges d'extensométrie étant placées sur des éléments (25, 31, 32,
41, 42) de la machine qui supportent le linge, de telle sorte que les jauges délivrent
des signaux de mesure fonction du poids de ces éléments, les moyens de calcul déterminant
le poids du linge à sec avant le cycle de lavage en effectuant la différence entre
la mesure fournie par les jauges d'extensométrie et le poids des éléments mémorisé.
4. Machine selon la revendication 3, caractérisée en ce que les jauges d'extensométrie
(21, 22, 23, 24) sont disposées sous ses pieds, le poids de la machine (25) étant
mémorisé en tant qu'élément supportant le linge.
5. Machine selon l'une quelconque des revendications 3 et 4, caractérisée en ce que les
jauges d'extensométrie (1) sont placées sous les amortisseurs (32), les éléments supportant
le linge comportant les amortisseurs (32), la cuve (31), le tambour et les dispositifs
de lestage.
6. Machine selon l'une quelconque des revendications 3 à 5, caractérisée en ce que les
jauges d'extensométrie (1) sont placées sur l'axe (41) du tambour (42), de chaque
côté de ce dernier, l'élément supportant le linge étant le tambour.
7. Machine selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce
que les moyens de calcul (6) déterminent la quantité d'eau contenue dans le linge,
par différence entre la mesure courante du poids de linge et la mesure du poids de
linge sec mémorisée.
8. Machine selon la revendication 7, caractérisée en ce que l'information de quantité
d'eau est fournie aux moyens de commande de la phase de séchage.
9. Machine selon la revendication 8, caractérisée en ce que les moyens de calcul (6)
envoient un signal lorsque le poids de linge mesuré est sensiblement égal au poids
de linge sec, pour que les moyens de commande de séchage arrêtent le cycle.
10. Machine selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce
qu'elle comporte un afficheur, relié aux moyens de calcul (6), qui indique le poids
de linge chargé dans la machine.
11. Machine selon la revendication 10, caractérisée en ce que la machine étant à chargement
par le dessus, l'afficheur est visible quand la porte de la machine est ouverte.
12. Machine selon l'une quelconque des revendications 10 ou 11, caractérisée en ce que
la machine étant lavante et séchante, les moyens de commande du séchage enchaînent
automatiquement la phase de séchage après le lavage si le poids affiché est inférieur
ou égal à un seuil donné.
13. Machine selon la revendication 12, caractérisée en ce que le seuil donné est fonction
de la nature du linge.
14. Machine selon la revendication 12, caractérisée en ce que le seuil donné est la moitié
du poids nominal de linge pour la machine.
15. Machine selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce
que lorsque les moyens de calcul déterminent un poids de linge mouillé P
linge mouillé vérifiant :

où Te
f est le taux d'essorage final et P
linge sec est le poids du linge sec, ils envoient aux moyens de commande de la phase d'essorage
un signal indiquant que le taux d'essorage final est atteint.
16. Machine selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce qu'un balourd
et/ou un lacet maximum admissible étant défini en relation avec un écart de signal
entre les jauges d'extensométrie (1, 2, 21, 22; 23, 24) disposées de chaque côté de
la cuve, les informations relatives à l'extension des jauges sont délivrées sous forme
de signaux électriques aux moyens de calcul (6), ces derniers comportant un programme
de vérification des écarts entre les différents signaux reçus.
17. Machine selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce
que les moyens de calcul comportent un programme de vérification de la fréquence des
signaux reçus depuis les jauges d'extensométrie (1, 2, 21, 22; 23, 24).
18. Machine selon la revendication 17, caractérisée en ce que lorsqu'une fréquence mesurée
est égale à une valeur connue du système de commande comme étant une fréquence de
résonance de la structure de la machine, les moyens de calcul (6) envoient un signal
aux moyens de commande de la phase d'essorage pour changer la vitesse de rotation
du tambour.