[0001] La présente invention concerne le domaine technique de la fabrication d'articles
chaussants étanches, et par exemple mais non exclusivement de chaussures de randonnées,
comportant une doublure intérieure réalisée à partir d'un matériau imperméable à l'eau
mais perméable à la vapeur d'eau. Elle a pour objet une doublure intérieure se présentant
sous la forme d'un chausson imperméable à l'eau, le procédé de fabrication d'un tel
chausson, ainsi qu'un article chaussant équipé de cette doublure intérieure.
[0002] Il est à ce jour connu de rendre imperméable un article chaussant, tel que par exemple
une chaussure de randonnée, en fixant à l'intérieur de la tige de la chaussure une
doublure intérieure qui est imperméable à l'eau et qui est perméable à la vapeur d'eau.
La doublure intérieure, de par son caractère imperméable à l'eau, a pour première
fonction de maintenir, avec la meilleure efficacité possible, le pied de l'utilisateur
au sec. De par son caractère perméable à la vapeur d'eau, cette doublure intérieure
a pour seconde fonction de permettre au pied de l'utilisateur de respirer et par là-même
de réduire l'apparition du phénomène de transpiration, ce qui améliore le confort
de l'usager. A ce jour, la plupart des doublures intérieures sont réalisées sous la
forme d'un stratifié comportant une membrane externe respirante dans un matériau microporeux
ou hydrophile imperméable à l'eau et perméable à la vapeur d'eau, et une ou plusieurs
couches internes, dont par exemple une couche de mousse polyuréthanne pour le confort
de l'usager. Les membranes respirantes sont par exemple en polytétrafluoréthylène
microporeux expansé. Ce type de membrane est par exemple décrit dans les brevets US-A-3
953 566 et US-A-4 187 390. Il existe également d'autre types connus de membranes respirantes
actuellement commercialisées et réalisées à base d'autres polymères microporeux (polyuréthanne,
polyester, polyamide, etc...).
[0003] Une première solution proposée à ce jour par certains fabricants consiste à réaliser
ces doublures intérieures sous la forme d'un chausson souple, qui est cousu et qui
est réalisé intégralement dans un matériau possédant les propriétés requises d'imperméabilité
à l'eau et de perméabilité à la vapeur d'eau. Les coutures du chausson sont rendues
parfaitement étanches, par exemple au moyen de bandes imperméables à l'eau qui sont
collées sur les coutures ou d'un joint d'étanchéité appliqué sur les coutures du chausson.
Ce chausson est ensuite positionné et fixé à l'intérieur de la chaussure.
[0004] Cette première solution est par exemple décrite dans le brevet US 5 253 434. Plus
particulièrement, dans cette publication, il est enseigné dans une première variante
de réalisation illustrée sur les figures 1 à 4, de réaliser un chausson par assemblage
d'une première pièce textile souple formant la tige et d'une seconde pièce textile
souple formant la semelle. La semelle et la tige sont réalisées dans le même matériau
perméable à la vapeur d'eau et imperméables aux liquides et par exemple dans une membrane
GORE-TEX ®. Toutes les coutures du chausson, c'est-à-dire la couture périphérique
entre la tige et la semelle, et la couture arrière de la tige, sont rendues étanches
par application d'un matériau tel que par exemple du latex synthétique ou naturel.
[0005] La première solution précitée présente deux avantages principaux :
- le chausson qui enveloppe le pied étant parfaitement étanche, on évite tout problème
d'infiltration d'eau,
- il est possible au cours du procédé de fabrication de la chaussure de contrôler lors
d'une étape intermédiaire, l'étanchéité du chausson, par exemple en le plongeant dans
l'eau, avant sa mise en place à l'intérieur de la chaussure, ce qui permet au fabricant
de garantir l'étanchéité des chaussures.
[0006] Cette première solution présente toutefois deux inconvénients principaux :
- elle engendre un coût élevé de fabrication lié principalement au coût de la membrane
respirante imperméable à l'eau mais perméable à la vapeur d'eau, qui est utilisée
pour former le chausson dans son intégralité,
- le chausson n'a pas une forme parfaitement adaptée au volume intérieur de la chaussure
dans laquelle il est fixé ultérieurement, et l'opération de mise en place et de fixation
de ce chausson à l'intérieur de la chaussure est délicate et se traduit la plupart
du temps par la formation de plis dans le chausson, qui sont tout-à-fait préjudiciables
au confort de l'usager.
[0007] Une deuxième solution consiste à ne pas réaliser un chausson intégral fabriqué séparément,
mais à intégrer les étapes de mise en place et de fixation de la doublure intérieure
aux étapes de fabrication de la chaussure. D'une manière générale, dans cette solution,
au cours de la fabrication de la chaussure, on vient fixer la doublure imperméable
et respirante par rapport à la première de monte de la chaussure, en repliant le bord
libre de la doublure selon toute sa périphérie, sur la face inférieure de la première
de monte de la chaussure, et en repliant également la tige de la chaussure sur la
face inférieure de la première de monte, le bord de la doublure étant pris en sandwich
entre la tige de la chaussure et la première de monte.
[0008] Selon une première variante de mise en oeuvre de cette deuxième solution, pour assurer
l'étanchéité au niveau de la première de monte, on vient coller une semelle d'étanchéité,
par exemple en plastique, sur la face inférieure de la première de monte, de telle
sorte que les bords de la tige de la chaussure et de la doublure sont pris en sandwich
entre la semelle d'étanchéité et la première de monte. Cette première variante présente
toutefois l'inconvénient de ne pas empêcher efficacement l'infiltration d'eau de l'extérieur
de la chaussure vers l'intérieur de la doublure. En effet, l'eau peut s'infiltrer
entre la semelle d'étanchéité de la première de monte en passant par la tige de la
chaussure, puis s'infiltrer par capillarité vers l'intérieur de la doublure en pénétrant
dans le bord non étanché de la doublure intérieure.
[0009] Dans une deuxième variante connue de mise en oeuvre de la deuxième solution précitée,
on prévoit un repli interne au niveau du bord périphérique de la doublure intérieure
et on vient appliquer un joint d'étanchéité, par exemple au moyen d'une colle polyuréthanne,
entre la tige de la chaussure et la face inférieure de la première de monte. Le repli
permet avantageusement comparativement à la première variante précitée, d'éviter que
l'eau qui s'infiltre par la tige de la chaussure jusqu'au bord périphérique de la
doublure ne puisse pénétrer dans la doublure et remonter par capillarité à l'intérieur
de la doublure. Dans une troisième variante de mise en oeuvre de la deuxième solution
précitée, décrite notamment dans la demande de brevet internationale
WO-A-9801049, après avoir replié le bord de la doublure intérieure sous la face inférieure
de la première de monte, on fixe par couture le bord de la doublure sur une pièce
de fermeture, puis on applique entre cette pièce de fermeture et la tige de la chaussure
une couche d'étanchéité qui s'étend au moins jusqu'à la couture entre la pièce de
fermeture et le bord périphérique de la doublure intérieure.
[0010] L'inconvénient principal de la deuxième solution précitée, quelle que soit la variante
de réalisation, est lié à l'impossibilité de contrôler l'étanchéité de la chaussure
sans la détériorer, contrairement au contrôle d'étanchéité qui peut avantageusement
être réalisé à un stade intermédiaire sur le chausson dans le cadre de la première
solution précitée.
[0011] La présente invention propose une nouvelle solution pour rendre étanche un article
chaussant, tout en permettant au pied de l'usager de respirer, qui présente tous les
avantages de la première solution précitée, sans en présenter l'inconvénient lié au
problème d'adaptation du chausson à l'intérieur de la chaussure, et qui présente en
outre l'avantage d'être moins onéreuse que la première solution.
[0012] La solution de l'invention réside dans la fabrication d'une doublure intérieure,
qui comme la première variante de réalisation précitée du brevet US 5 253 434 se présente
sous la forme d'un chausson souple qui est destiné à être fixé à l'intérieur d'un
article chaussant, et qui est réalisé par assemblage d'une tige souple et d'une semelle
souple.
[0013] De manière caractéristique selon l'invention, la tige est imperméable à l'eau mais
perméable à la vapeur d'eau et la semelle est réalisée dans un matériau perméable
aux liquides ; le chausson comporte en outre un revêtement externe de maintien en
forme imperméable à l'eau, qui recouvre la semelle et uniquement la partie basse de
la tige sur toute sa périphérie, et qui a pour fonction de conférer aux parties recouvertes
une rigidité suffisante pour les maintenir en forme tout en leur conservant une certaine
souplesse.
[0014] Dans le chausson de l'invention, la semelle peut avantageusement être réalisée dans
un matériau textile quelconque à faible prix de revient, ce qui diminue sensiblement
le prix de revient du chausson par rapport à la première solution précitée. Le revêtement,
de par sa fonction de rigidification, permet avantageusement de réaliser un chausson
dont la partie basse peut être moulée selon une forme adaptée à l'intérieur de la
chaussure, ce qui permet de faciliter la mise en place ultérieure du chausson à l'intérieur
de la tige de la chaussure, et d'éviter la formation de plis dans le chausson lors
de sa fixation à l'intérieur de la tige de la chaussure, notamment au niveau de la
semelle du chausson.
[0015] Il a certes déjà été proposé à ce jour dans le brevet US 4 901 450 de réaliser une
botte intérieure pour chaussure de ski dont la partie basse au niveau du pied est
recouverte d'un revêtement d'étanchéification à base par exemple de polyuréthanne.
Cependant, il convient de souligner que cette botte est un article rigide qui, conformément
à l'enseignement du brevet US 4 901 450, est réalisé en une seule pièce moulée à partir
par exemple d'une mousse de polyuréthanne. Avec ce type d'article rigide ne se pose
pas le problème précité que vise à résoudre l'invention, et qui est inhérent à la
mise en oeuvre d'un chausson souple, c'est-à-dire les difficultés rencontrées lors
de l'opération de mise en place et de fixation du chausson souple à l'intérieur de
la chaussure, lesquelles difficultés découlent notamment d'une forme mal adaptée du
chausson souple au volume intérieur de la chaussure et de la formation de plis dans
le chausson. Dans le brevet US 4 901 450, le revêtement a uniquement une fonction
d'étanchéification. Il convient d'ailleurs de souligner que dans ce brevet US 4 901
450, l'application du revêtement d'étanchéification sur la partie basse de la tige
de la botte n'est pas motivé par un maintien en forme de cette partie basse, mais
se justifie uniquement par le fait que la tige est dans un matériau perméable à l'eau
contrairement à la tige du chausson de l'invention qui est réalisée dans un matériau
imperméable à l'eau.
[0016] Dans une variante préférée de réalisation, la tige et la semelle sont assemblées
transversalement l'une par rapport à l'autre, en particulier par une couture périphérique
de type Strobel. Cette variante présente l'avantage de simplifier la confection du
chausson, et permet d'obtenir un chausson qui intrinsèquement, c'est-à-dire sans le
revêtement étanche de rigidification, présente d'emblée une forme relativement bien
adaptée au volume intérieur de l'article chaussant. En particulier, il est possible
de choisir une semelle dont la géométrie est identique ou quasi-identique à la géométrie
de la semelle intérieure de l'article chaussant. Les caractéristiques techniques de
cette variante préférée de réalisation ne sont toutefois pas limitatives de l'invention.
En particulier, dans une autre variante de réalisation moins avantageuse de l'invention,
il est envisageable de mettre en oeuvre une semelle et une tige qui sont assemblées
bord à bord dans un même plan, par exemple par une couture à plat. Dans le cadre de
cette autre variante, deux configurations peuvent se présenter. Dans une première
configuration la semelle du chasson présente une surface plus importante que la semelle
intérieure de l'article chaussant, et est pliée en sorte de former un rebord périphérique
situé dans le même plan sensiblement vertical que la tige du chausson. Dans une seconde
configuration, la semelle du chausson présente une surface qui est au contraire plus
petite que celle de la semelle intérieure de l'article chaussant, et c'est la tige
du chausson qui est pliée en sorte de fomer un rebord périphérique situé dans le même
plan sensiblement horizontal que la semelle du chausson ; dans cette seconde configuration,
la couture entre la tige et la semelle est en pratique située sous la voûte plantaire
de l'usager.
[0017] L'invention a pour autre objet un procédé de fabrication d'un chausson destiné à
être fixé à l'intérieur d'un article chaussant pour faire office de doublure intérieure.
[0018] De manière caractéristique selon l'invention, on réalise un chausson intermédiaire
par assemblage d'une tige, qui est imperméable à l'eau et perméable à la vapeur d'eau,
et d'une semelle qui est réalisée dans un matériau perméable aux liquides ; on introduit
dans le chausson intemédiaire une forme rigide adaptée au volume intérieur de l'article
chaussant, et on imprégne la partie inférieure du chausson intermédiaire avec un matériau
liquide ou semi-liquide, apte à se solidifier, en sorte de former un revêtement externe
imperméable à l'eau, qui recouvre la semelle et uniquement la partie basse de la tige
du chausson intermédiaire sur toute sa périphérie, et qui permet de mouler en forme
les parties recouvertes tout en leur conservant une certaine souplesse.
[0019] De préférence, l'étape d'imprégnation est réalisée par trempage de la partie inférieure
du chausson intermédiaire dans au moins un bain contenant sous sa forme liquide ou
semi-liquide le matériau destiné à former le revêtement de rigidification étanche.
Dans une variante préférée de réalisation, il s'agit d'un bain de latex ou d'un élastomère
de synthèse.
[0020] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront plus clairement
à la lecture de la description ci-après d'un exemple préféré de fabrication d'un chausson
conforme à l'invention et d'une chaussure étanche mettant en oeuvre ce chausson, laquelle
description est donnée à titre d'exemple non limitatif et en référence au dessin annexé
sur lequel :
- les figures 1 et 2 sont des vues de principe en coupe illustrant les deux étapes principales
de fabrication d'un chausson conforme à l'invention,
- la figure 3 est un synoptique illustrant les principales opérations qui sont mises
successivement en oeuvre pour la formation d'un revêtement de rigidification étanche
en latex,
- la figure 4 est une représentation schématique en perspective du chausson obtenu à
l'issu des étapes des figures 1 et 2,
- les figures 5 et 6 illustrent les deux principales étapes de la fabrication d'une
chaussure intégrant le chausson de la figure 4,
- la figure 7 est une vue en coupe partielle au niveau du talon d'une chaussure obtenue
à l'issue des étapes des figures 5 et 6.
[0021] En référence aux figures 1 à 3 vont à présent être détaillées les étapes principales
de fabrication de la variante particulière de réalisation d'un chausson de l'invention
illustrée à la figure 4.
[0022] Dans une première étape, on confectionne un chausson intermédiaire 1' souple, à partir
d'une tige 2 souple et d'une semelle 3 souple. Dans l'exemple particulier illustré
aux figures 1 et 4, la tige 2 est constituée de trois pièces textiles 2
a, 2
b et 2
c cousues ensemble. Les pièces textiles 2
b et 2
c ont la même géométrie et sont plus particulièrement cousues ensemble bord à bord
selon une couture arrière 4
a située au niveau du talon du chausson. Les bords opposés des pièces 2
b et 2
c sont cousus respectivement bord à bord avec la pièce textile 2
a selon des coutures latérales 4
b, la pièce textile 2
a formant la partie avant du chausson. Conformément à l'exemple illustré, les coutures
4
a et 4
b sont par exemple des coutures de type zigzag.
[0023] Les pièces textile 2
a, 2
b, 2
c constitutives de la tige 2 du chausson sont conçues en sorte d'être imperméables
à l'eau tout en étant perméables à la vapeur d'eau. Si l'on se réfère à la figure
1, cette double propriété est obtenue par la mise en oeuvre d'une membrane respirante
5, qui est par exemple un film de polytétrafluoréthylène microporeux expansé présentant
les propriétés requises ci-dessus. Plus particulièrement, dans l'exemple illustré,
chaque pièce textile 2
a, 2
b, 2
c constitutive de la tige 2 est formée par un stratifié en quatre couches, comportant
une couche externe 5' communément appelée charmeuse et constituée par exemple d'un
film de polyéthylène siliconé, une première couche intermédiaire correspondant à la
membrane respirante 5 précitée, une seconde couche intermédiaire de confort 6 réalisée
par exemple à partir d'une mousse polyuréthanne, et une couche interne 7 qui est choisie
par exemple pour ses qualités de douceur au toucher et sa bonne capacité d'absorption
de la transpiration. Cette couche 7 sera par exemple constituée d'un textile à base
de fibres synthétiques, dont la face interne, destinée à venir au contact du pied,
a subi une opération de lainage lui conférant un toucher plus doux.
[0024] Une fois les pièces 2
a, 2
b et 2
c constitutives de la tige 2 assemblées ensemble, on vient étancher leurs coutures
respectives 4
a, 4
b, par exemple en appliquant sur ces coutures un ruban thermocollant d'étanchéité 8.
[0025] Une fois la tige 2 formée, elle est assemblée transversalement à la semelle 3, au
moyen d'une couture 9 s'étendant sur toute la périphérie de la semelle 3. De préférence,
mais non exclusivement, il s'agira d'une couture du type Strobel.
[0026] Conformément à l'invention la semelle 3 est réalisée dans un matériau quelconque
poreux perméable aux liquides, et ne met pas en oeuvre contrairement aux éléments
constitutifs de la tige, une membrane respirante 5 imperméable à l'eau et perméable
à la vapeur d'eau. Cette semelle 3 est par exemple constituée par un simple tricot
à base de fibres polyester.
[0027] Une fois l'étape de confection du chausson 1' de la figure 1 réalisée, on introduit
à l'intérieur du chausson 1' une forme rigide 10 (figure 2) dont la géométrie est
adaptée au volume intérieur de la chaussure dans lequel le chausson final sera inséré.
Cette forme 10 permet de tendre les parois du chausson en lui conférant la géométrie
appropriée.
[0028] On imprègne ensuite la partie inférieure du chausson 1' maintenue en forme avec un
matériau liquide ou semi-liquide, qui après séchage se solidifie sous la forme d'une
couche externe souple imperméable à l'eau, tel que le revêtement 12 du chausson de
la figure 4. Cette étape d'imprégnation pourra être réalisée par toute méthode connue
d'enduction. De préférence, tel qu'illustré sur la figure 2, cette étape d'imprégnation
est réalisée par simple trempage de la partie inférieure du chausson 1' dans au moins
un bain d'un matériau 11 sous forme liquide, qui après solidification forme le revêtement
souple 12 du chausson de la figure 4. Sur cette figure, la hauteur de trempage du
chausson dans le bain est référencée
h. De manière essentielle, la forme 10 n'est retirée du chausson qu'après solidification
du revêtement 12, la partie inférieure du chausson recouverte de ce revêtement étant
ainsi moulée en forme.
[0029] En référence à la figure 4, le revêtement 12 après solidification du matériau 11,
recouvre la face extérieure 3
a de la semelle 3, la couture 9 reliant la tige 2 à la semelle 3, et remonte, au-dessus
de cette couture, en recouvrant la partie basse de la tige 2 sur une hauteur
H, qui correspond sensiblement à la hauteur de trempage
h du chausson dans le bain de matériau 11. Ce revêtement 12, outre sa fonction d'imperméabilisation
de la semelle 3 et de la couture périphérique 9, remplit également une autre fonction
importante qui est de conférer à la semelle 3 et à la partie basse de la tige 2, une
rigidité suffisante pour maintenir en forme ces parties, après retrait de la forme
10, tout en conservant pour ces parties du chausson une certaine souplesse permettant
au chausson de suivre le mouvement du pied au cours de la marche. La partie basse
de la tige 2 et la semelle 3 sont ainsi avantageusement moulées en forme, selon une
géométrie parfaitement adaptée au volume intérieure de la chaussure, dans laquelle
le chausson est destiné ultérieurement à être monté, ce qui permet avantageusement
d'éviter l'apparition de plis dans la semelle 3 et dans la partie basse de la tige
2 lors du montage du chausson à l'intérieur de la chaussure. En outre, le meilleur
maintien en forme du chausson au niveau de la partie basse de sa tige 2 et de sa semelle
3 facilite l'opération de positionnement du chausson par rapport à la tige de la chaussure.
[0030] On comprend que plus le revêtement de rigidification étanche 12 remonte en hauteur
sur la tige 2, et meilleur est le maintien en forme de la tige 2. Néanmoins, il faut
souligner que ce revêtement étanche 12 fait obstacle au passage de la vapeur d'eau.
Par conséquent, les parties de la tige 2 sur lesquelles sont appliquées le revêtement
12 ne laissent plus passer la vapeur d'eau. C'est la raison pour laquelle le revêtement
12 doit être appliqué seulement en partie basse de la tige 2 et ne doit pas remonter
trop haut sur la tige 2. Il revient à l'homme du métier de fixer au cas par cas la
limite supérieure de ce revêtement 12, c'est-à-dire lors de l'étape de trempage précitée,
de fixer la profondeur de trempage du chausson. En tout état de cause, le revêtement
12 ne doit pas recouvrir l'intégralité de la surface de la tige 2.
[0031] Si l'on se réfère à la figure 4, on a référencé par la lettre A la zone de jonction
avant entre la semelle 3 et la tige 2 qui est opposée au talon T du chausson. A partir
de cette zone de jonction avant A, la tige 2 du chausson comporte une première portion
avant 2' orientée sensiblement transversalement à la semelle 3, et qui correspond
à la partie du chausson couramment appelée "pointe" du chausson. Cette pointe 2' se
prolonge par une deuxième portion 2" qui s'étend jusqu'au la zone de pliure référencée
B, qui est sensiblement parallèle à la semelle 3, et qui forme la partie du chausson
communément appelée "dessus" du chausson. En pratique le portion 2" de la tige 2 correspond
à la partie qui recouvre le pied de l'usager au niveau des orteils et du cou-de-pied.
La zone de pliure B correspond à une zone de changement de pente, au delà de laquelle
la tige 2 forme une troisième portion avant 2'''. En pratique, cette portion 2'''
démarre sensiblement au niveau de la cheville de l'usager et remonte au-dessus de
la cheville. Compte-tenu des définitions précitées des portions 2', 2" et 2''' de
la tige 2, et à la lumière de l'exemple de la figure 4, la partie dite "basse" de
la tige 2, qui est recouverte du revêtement de rigidification étanche 12, correspond
à la partie inférieure de la tige 2 qui s'étend entre la semelle 3 et une limite supérieure
située au maximum au niveau de la zone de pliure B. En d'autre termes, dans le cadre
de l'invention, le revêtement 12 s'étend de préférence au maximum jusqu'à cette zone
de pliure B. Plus particulièrment, mais non exclusivement, le revêtement 12 est réalisé
en sorte de s'étendre au-delà de la couture 9 entre la semelle 3 et la tige 2 sur
une hauteur
H au moins égale à 10mm, et de préférence est réalisé en sorte de couvrir au moins
la pointe 2' du chausson.
[0032] Plusieurs types de matériaux 11 peuvent convenir pour réaliser le revêtement souple
12. Il peut s'agir par exemple d'une résine ou d'un mélange de résines thermodurcissables,
d'une solution à base d'un ou plusieurs élastomères de synthèse ou d'une solution
de latex.
[0033] Un exemple particulier de réalisation de formation d'un revêtement 12 en latex va
à présent être détaillé en référence au synoptique de la figure 3.
[0034] Le procédé de réalisation d'un revêtement 12 en latex de la figure 3 comporte principalement
quatre opérations successives de trempage, dans quatre bains, d'un chausson intermédiaire
1' dans lequel a été introduit la forme 10.
[0035] Le premier bain est un bain contenant du latex sous forme liquide, par exemple à
température ambiante. L'opération de trempage est réalisée en plongeant le chausson
intermédiaire 1' dans le premier bain de latex sur une hauteur de trempage
h1 donnée, pendant une durée suffisante pour que le latex sous forme liquide imprègne
en profondeur et sature la structure poreuse de la semelle 3 du chausson intermédiaire
1'. A titre d'exemple, l'opération de trempage dans le premier bain de latex était
réalisée pendant environ 15 secondes. A l'issue de l'opération de trempage dans le
premier bain, le chausson intermédiaire 1' est recouvert en partie inférieure d'une
première couche de latex prise dans la masse du chausson intermédaire et formant en
surface du chausson intermédiaire une fine pellicule de latex.
[0036] Ensuite, le chausson est trempé dans un deuxième bain contenant un produit sous forme
liquide apte à coaguler de manière usuelle le latex. Il s'agira par exemple d'un bain
contenant de manière connue une dispersion vulcanisante à température ambiante, sous
la forme d'une solution aqueuse contenant un ou plusieurs oxydes, dont par exemple
des oxydes de zinc, l'opération de trempage durant approximativement 15 secondes.
La hauteur de trempage
h2 du chausson dans ce deuxième bain est strictement inférieure à la hauteur de trempage
h1 dans le premier bain.
[0037] Le chausson est ensuite trempé dans un troisième bain complémentaire de latex à température
ambiante, par exemple pendant approximativement 15 secondes. La hauteur de trempage
h3 est prévue à un niveau intermédiaire entre la hauteur de trempage
h2 du chausson dans le deuxième bain et la hauteur de trempage
h1 du chausson dans le premier bain.
[0038] La première opération de trempage dans le premier bain de latex a pour fonction de
former une première couche de latex qui est prise dans la structure du chausson intermédiaire
et qui offre une surface d'accrochage pour la seconde couche de latex formée à l'issue
du troisième bain.
[0039] Le chausson est débarrasé de toute impureté en étant trempé dans un quatrième et
ultime bain d'eau chaude, par exemple à une température de l'ordre de 50C° pendant
environ 15 secondes. Au final, le chausson intermédiaire maintenu en forme est séché
par exemple par passage dans un four tunnel à une température de l'ordre 100°C. Après
séchage, on retire la forme 10 du chausson, lequel est prêt à être acheminé jusqu'à
l'étape suivante de fabrication.
[0040] Le procédé particulier qui vient d'être décrit en référence au synoptique de la figure
3, et qui repose essentiellement sur des opérations simples de trempage du chausson
dans plusieurs bains successifs, présente l'avantage de pouvoir être facilement et
complètement automatisé, contrairement par exemple à la deuxième solution connue de
l'état de la technique précédemment décrite qui nécessite au moins une opération manuelle
pour la mise en place de la doublure intérieure sur la première de monte et pour réaliser
l'étanchéité de la chaussure au niveau de la première de monte.
[0041] Le chausson 1 de la figure 4 peut, avant d'être intégré dans une chaussure, passer
par une étape intermédiaire de contrôle de son étanchéité, ce qui permet avantageusement
au fabricant de garantir ultérieurement à l'utilisateur l'étanchéité de la chaussure.
Cette étape de contrôle sera réalisée par exemple en plongeant le chausson dans un
bain d'eau pendant une durée prédéterminée.
[0042] Les opérations d'assemblage d'une chaussure intégrant le chausson 1 de la figure
4 vont à présent être détaillées en référence aux figures 5 à 7. En référence à la
figure 5, le chausson 1 de la figure 4 est, dans une première étape de fabrication
de la chaussure, positionné par rapport à la tige 13 de la chaussure et rendu solidaire
de cette tige 13, en étant cousu par exemple en partie haute avec cette tige. Dans
l'exemple illustré, la tige 13 est formée d'un revêtement interne 13
a par exemple en Cordura, et d'un revêtement externe 13
b, par exemple en croûte de cuir. Ensuite, en référence à la figure 6, on positionne
l'ensemble ainsi formé sur une forme 14 introduite à l'intérieur du chausson 1. Cette
forme 14 a la même géométrie que la forme 10 utilisée précédemment au cours de l'étape
de fabrication du chausson 1. On vient ensuite coller la première de monte 15 de la
chaussure sur la face inférieure du chausson 1, c'est-à-dire au contact de la partie
du revêtement 12 recouvrant la face inférieure 3
a de la semelle 3. Ensuite on soude sur toute sa périphérie l'extrémité libre 13
c de la tige 13 sur la face inférieure 15
a de la première de monte 15. Enfin, dans une étape ultime, on colle sur la partie
inférieure de la tige 13 une semelle externe rapportée 16 (semelle d'usure), en sorte
d'obtenir la chaussure dont une vue en coupe de principe partielle au niveau du talon
est représentée sur la figure 7. Le chausson 1 fait office de doublure intérieure
imperméable à l'eau, mais laissant passer la vapeur d'eau au niveau des parties du
chausson non recouvertes par le revêtement 12.
1. Chausson (1) qui est destiné à être fixé à l'intérieur d'un article chaussant pour
faire office de doublure intérieure, et qui est réalisé par assemblage d'une tige
(2) souple et d'une semelle (3) souple caractérisé en ce que la tige est imperméable
à l'eau mais perméable à la vapeur d'eau et la semelle est réalisée dans un matériau
perméable aux liquides, et en ce qu'il comporte en outre un revêtement externe (12)
de maintien en forme qui est imperméable à l'eau, qui recouvre la semelle et uniquement
la partie basse de la tige sur toute sa périphérie, et qui permet de conférer aux
parties recouvertes une rigidité suffisante pour les maintenir en forme tout en leur
conservant une certaine souplesse.
2. Chausson selon la revendication 1 caracérisé en ce que la tige (2) et la semelle (3)
sont assemblées transversalement l'une par rapport à l'autre, en particulier par une
couture périphérique (9) de type Strobel.
3. Chausson selon la revendication 1 ou 2 dont la tige (2) comporte une portion avant
(2') qui est orientée sensiblement transversalement à la semelle (3), qui est couramment
appelée "pointe" du chausson, et qui se prolonge par une portion (2") sensiblement
parallèle à la semelle (3) et s'étendant jusqu'à une zone de pliure (B) de la tige
(2), caractérisé en ce que le revêtement de rigidification étanche (12) s'étend au
maximum jusqu'à cette zone de pliure (B).
4. Chausson selon la revendication 3 caractérisé en ce que le revêtement de rigidification
étanche (12) couvre au moins la pointe (2') du chausson.
5. Chausson selon l'une des revendications 1 à 4 caractérisé en ce que le revêtement
de rigidification étanche (12) est réalisé en sorte de s'étendre au-delà de zone de
jonction périphérique entre la semelle (3) et la tige (2) sur une hauteur H au moins égale à 10mm.
6. Chausson selon l'une des revendications 1 à 5 caractérisé en ce que le revêtement
de rigidification étanche (12) est réalisé par imprégnation du chausson avec un matériau
(11) liquide ou semi-liquide, qui après séchage se solidifie sous la forme d'une couche
souple et imperméable à l'eau.
7. Chausson selon la revendication 6 caractérisé en ce que le revêtement de rigidification
étanche (12) est à base de latex ou d'un élastomère de synthèse.
8. Procédé de fabrication d'un chausson (1) qui est destiné à être fixé à l'intérieur
d'un article chaussant pour faire office de doublure intérieure, caractérisé en ce
qu'on réalise un chausson intermédiaire (1') par assemblage d'une tige (2), qui est
imperméable à l'eau et perméable à la vapeur d'eau, et d'une semelle (3), qui est
perméable aux liquides, en ce qu'on introduit dans le chausson intermédiaire (1')
une forme rigide (10) adaptée au volume intérieur de l'article chaussant, et en ce
qu'on imprègne la partie inférieure du chausson intermédaire (1') avec un matériau
liquide ou semi-liquide (11), apte à se solidifier en sorte de former un revêtement
(12) externe imperméable à l'eau, qui recouvre la semelle (3) et uniquement la partie
basse de la tige (2) du chausson intermédiaire (1') sur toute sa périphérie, et qui
permet de mouler en forme les parties recouvertes tout en leur conservant une certaine
souplesse.
9. Procédé de fabrication selon la revendication 8 caractérisé en ce que le chausson
intermédiaire (1') est confectionné en assemblant une tige (2) et une semelle (3)
transversalement l'une par rapport à l'autre, en particulier par une couture périphérique
(9) de type Strobel.
10. Procédé selon la revendication 8 ou 9 caractérisé en ce que l'étape d'imprégnation
est réalisée par trempage de la partie inférieure du chausson intermédiaire (1') dans
au moins un bain contenant sous sa forme liquide ou semi-liquide le matériau (11)
destiné à former le revêtement de rigidification étanche.
11. Procédé selon l'une des revendications 8 à 10 caractérisé en ce que la tige (2) du
chausson intermédaire (1') comportant une portion avant (2') qui est orientée sensiblement
transversalement à la semelle (3), qui est couramment appelée "pointe" du chausson,
et qui se prolonge par une portion (2"), sensiblement parallèle à la semelle (3) et
s'étendant jusqu'à une zone de pliure (B) de la tige (2), l'étape d'imprégnation est
réalisée de telle sorte que le revêtement de rigidification étanche (12) s'étend au
maximum jusqu'à cette zone de pliure (B).
12. Procédé selon la revendication 11 caractérisé en ce que l'étape d'imprégnation est
réalisée de telle sorte que le revêtement de rigidification étanche (12) couvre au
moins la pointe (2') du chausson.
13. Procédé selon l'une des revendication 8 à 12 caractérisé en ce que l'étape d'imprégnation
est réalisée de telle sorte le revêtement de rigidification étanche (12) s'étend au-delà
de zone de jonction périphérique entre la semelle (3) et la tige (2) sur une hauteur
H au moins égale à 10mm.
14. Procédé selon l'une des revendications 8 à 13 caractérisé en ce que le matériau (11)
utilisé pour former le revêtement de rigidification étanche (12) est à base de latex
ou d'un élastomère de synthèse.
15. Procédé selon la revendication 14 caractérisé le revêtement étanche de rigidification
(12) est réalisé en trempant succesivement le chausson intermédiaire (1') dans un
premier bain à base de latex, dans un deuxième bain contenant un produit coagulant
du latex, et dans un troisième bain à base de latex, et en ce que la hauteur de trempage
(h1) dans le premier bain est supérieure à la hauteur de trempage (h3) dans le troisième bain, qui est elle-même supérieure à la hauteur de trempage (h2) dans le deuxième bain.
16. Article chaussant caractérisé en ce qu'il comporte une doublure intérieure formée
d'un chausson (1) conforme à l'une des revendications 1 à 7, ou réalisée conformément
au procédé visé à l'une des revendications 8 à 15.