[0001] La présente invention concerne une antenne de réception à balayage du type comprenant
un réflecteur parabolique excentré fixe, notamment pour la réception de plusieurs
satellites de télévision.
[0002] L'invention a encore pour objet un procédé de mise en oeuvre d'une telle antenne.
[0003] Des antennes ré-orientables sont intéressantes, notamment dans les applications de
réception d'émissions de télévision relayées par des satellites géostationnaires placés
sur des positions orbitales différentes.
[0004] Cette réception peut être réalisée, en particulier, à l'aide d'antennes à réflecteur
parabolique excentré (ou "offset" selon la terminologie anglo-saxonne couramment utilisée)
de différentes façons : ré-orientation de l'antenne complète (tête de réception et
réflecteur), commutation entre plusieurs têtes de réception excentrées, balayage mécanique
d'une seule tête de réception, balayage électronique d'une antenne réseau, etc.
[0005] Il est clair que le besoin se fait sentir, pour les particuliers, de pouvoir recevoir
à l'aide d'une seule antenne les émissions de télévision relayées par des satellites
géostationnaires tels que "EUTELSAT", "ASTRA", "TELECOM 2A" et "2B", "INTELSAT", en
ce qui concerne Europe occidentale.
[0006] Notamment, avec l'introduction de satellites à Puissance Isotrope Rayonnée Effective
élevée (PIRE typiquement supérieure à 50 dBW), comme "ASTRA" et les séries"EUTELSAT
- Hotbird", le marché européen s'élève à plus de 10 millions d'utilisateurs. Des "kits"
bons marchés, comprenant une antenne fixe et un décodeur, sont proposés à 1500 FF
environ. Cependant, bien qu'un marché potentiel mondial considérable existe, il n'existe
pas d'antennes ré-orientables, à usage domestique, capables de recevoir des satellites
géostationnaires répartis sur un arc de 10 à 15 degrés.
[0007] Dans l'art connu, on a étudié une grande variété de configurations mécaniques visant
à satisfaire les exigences techniques précitées. Les systèmes d'antennes mettent en
oeuvre une tête de réception classique du type cornet. Typiquement, la structure de
l'antenne doit tenir dans un cube de 90 cm de côté pour satisfaire certains règlements
de construction.
[0008] La Demanderesse a mené des études qui montrent que les systèmes d'antennes motorisées
à monture polaire, satisfaisant les exigences techniques précitées, entraînent un
coût supérieur de 1,5 à 2 fois le prix d'une antenne conventionnelle à disque statique
de 70 à 90 cm. Ces études concluent également que ce type d'antennes restera l'approche
préférée des usagers isolés, par rapport à un système adoptant le balayage de tête
de réception, ce tant que le surcoût de l'élimination de la dégradation du rendement
de l'antenne restera important et que la commutation (ou "zapping") entre satellites
restera très lente.
[0009] A titre d'exemples non exhaustifs, on peut indiquer brièvement quelques caractéristiques
d'antennes selon plusieurs solutions de l'art connu.
[0010] Un premier exemple d'antenne (appelée solution "A", ci-après) est constitué par le
cas d'une antenne à réflecteur motorisé. Ce type d'antenne comprend généralement un
disque de 70 à 90 cm jouant le rôle de réflecteur excentré simple, à monture polaire,
connecté à une seule tête de réception et à un convertisseur à faible bruit ("LNB"
ou "Low Noise Block downconverter", selon la dénomination anglo-saxonne couramment
utilisée). La polarisation du signal de sortie du convertisseur est ajustable. La
tête de réception convertit l'énergie électromagnétique en signaux électriques transmis
habituellement par un câble coaxial. Typiquement, les caractéristiques d'une telle
antenne, comparées à celles d'une antenne fixe, ressortent de la TABLE I placée en
fin de la présente description .
[0011] Un deuxième exemple (appelée solution "B", ci-après) est constitué par le cas d'une
antenne à tête de réception motorisée. On choisit de nouveau un réflecteur excentré
simple connecté à une seule tête de réception, munie d'un convertisseur à faible bruit.
Dans ce cas le balayage est accompli en déplaçant la tête de réception linéairement
dans le plan des satellites, avec une amplitude de mouvement d'environ 80 mm. Le réflecteur
reste statique. On utilise un seul canal et une polarisation ajustable. Une telle
antenne est décrite, à titre d'exemple, dans le livre de T. A. Milligan : "MODERN
ANTENNA DESIGN", McGrawhill, 1985. Le mécanisme de déplacement de la tête de réception
est plus particulièrement décrit dans la demande de brevet européen EP-A1-0 655 796.
Typiquement les caractéristiques d'une telle antenne, comparées à celles d'une antenne
fixe, ressortent de la TABLE II placée en fin de la présente description.
[0012] Un troisième exemple (appelée solution "C", ci-après) est constitué par le cas d'une
antenne à têtes de réception multiples. Elle comporte un réflecteur excentré simple
avec deux têtes de réception ou plus, chacune étant séparée de la suivante d'au moins
6 cm. Chaque tête est connectée par un câble coaxial à un canal unique, à polarisation
sélectionnable. Une des sorties est choisie par commutation de fréquence intermédiaire
dans le décodeur. Typiquement, les caractéristiques d'une telle antenne, comparées
à celles d'une antenne fixe, ressortent de la TABLE III placée en fin de la présente
description.
[0013] Un quatrième exemple (appelée solution "D", ci-après) est constitué par le cas d'une
antenne munie d'un réflecteur secondaire. La configuration d'une antenne de ce type
est similaire à celle correspondant à la solution numéro 2 ci-dessus. Seul le système
de balayage est différent. Une telle antenne convient particulièrement pour PLURAL
EUTELSAT. Le balayage est obtenu en faisant effectuer une rotation au réflecteur secondaire,
constitué d'un disque, ce qui déplace l'image d'alimentation. Comme il est prévisible,
cette configuration d'antenne limite le balayage à environ une ouverture de faisceau.
Il s'ensuit que seulement 6° d'orbite géostationnaire sont couverts, soit trois satellites,
avec des performances (typiquement de l'ordre de la seconde). Par contre, la commutation
entre satellites ("zapping") peut être très rapide puisque le réflecteur secondaire
est de faibles dimensions par rapport au réflecteur principal, donc de faible poids
également et de faible inertie. Les surcoûts et prix ne sont pas connus avec précision,
car ce type d'antenne n'est pas distribué couramment sur le marché. Typiquement, les
caractéristiques d'une telle antenne ressortent de la TABLE IV placée en fin de la
présente description :
[0014] Comme il le sera montré ci-après, aucune de ces solutions ne satisfait simultanément
toutes les exigences, techniques et financières, énoncées précédemment.
[0015] On a également proposé l'étude théorique d'une antenne à réflecteur parabolique symétrique
ayant une seule tête de réception déplaçable. Le mouvement de cette tête est caractérisé
en ce qu'il s'effectue sur une sphère passant par le point de focalisation du réflecteur,
dont le centre est situé près du sommet du réflecteur parabolique symétrique précité.
Ce type d'antenne devrait permettre un gain maximum et une ouverture de faisceau minimale.
Cette étude est divulguée par l'article de H. A. Whale et E. Putz : "Beam Steering
Using Feed Displacement with a Paraboloïdal Reflector", paru dans "IEEE TRANSACTIONS
ON ANTENNAS AND PROPAGATION", Vol. AP-34, N° 11, novembre 1986, pages 1368-1372.
[0016] Cependant, si cette solution paraît séduisante de prime abord, on conçoit aisément
que la commande et le contrôle du déplacement d'une tête de réception sur une sphère
sont des opérations complexes, d'autant plus que l'orientation de la tête, à tout
instant, ne peut être quelconque. D'ailleurs, cet article, théorique, n'apporte aucune
solution quant aux moyens permettant d'obtenir pratiquement le mouvement prescrit.
[0017] Tout au contraire, l'invention se fixe pour but un système d'antenne compact qui,
pour un faible surcoût (typiquement inférieur à 50%) et une complexité additionnelle
faible, permet une ré-orientation rapide de la direction de pointage, tout en maintenant
une qualité de réception suffisante pour un arc d'orbite géostationnaire important.
Par rapidité, dans le cadre de l'invention, on entend une commutation ("zapping")
entre satellites réalisée de l'ordre d'une seconde. De ce fait, elle permet la réception
des émissions de télévision relayées par les principaux satellites géostationnaires
de télévision.
[0018] Pour ce faire, l'invention tire parti de certaines caractéristiques techniques liées
à la réception au sol des émissions précités : coordonnées polaires, polarisation
des faisceaux, etc.
[0019] L'invention a donc pour objet une antenne de réception à balayage du type comprenant
un réflecteur parabolique excentré fixe, le réflecteur étant destiné à capter les
faisceaux d'ondes électromagnétiques polarisées, émis par au moins deux satellites
en orbite géostationnaire, localisés en des endroits distincts d'un arc de ladite
orbite, et à focaliser ces faisceaux captés en des points focaux, le réflecteur étant
orienté vers les satellites de façon à ce que son axe polaire soit perpendiculaire
au plan de l'orbite géostationnaire et parallèle à l'axe de la terre, l'antenne comprenant
en outre au moins une tête de réception de manière à ce qu'elle soit disposée en relation
de proximité avec lesdits points focaux de manière à recevoir l'énergie véhiculée
par les faisceaux focalisés et à la convertir en signaux électriques, caractérisée
en ce que ladite tête de réception, ayant un diagramme de rayonnement présentant un
axe de sensibilité maximale, cet axe étant orienté sensiblement vers le centre (C)
du réflecteur, et en ce que cet axe se trouve dans un plan perpendiculaire à l'axe
polaire réfléchi par l'effet miroir de réflecteur et qui comprend le centre (C).
[0020] Préférentiellement, l'antenne de réception selon l'invention a une seule tête de
réception qui est mobile et qui est disposée de manière à décrire un segment d'un
cercle autour dudit central (C), dans ledit plan perpendiculaire à l'axe polaire réfléchi.
[0021] Selon une autre caractéristique de l'invention, le réflecteur (1) est orienté dans
l'espace de façon à ce que son plan d'excentricité (XZ) est aligné à l'un des modes
de polarisation du faisceau reçu.
[0022] Dans une autre version de l'invention, l'antenne a une seule tête de réception mobile
et est disposée à décrire une ligne droite qui est sensiblement dans le plan des images
des satellites du réflecteur et dans ledit plan perpendiculaire à l'axe polaire réfléchi.
[0023] Selon un autre mode de réalisation, l'antenne a plusieurs têtes de réception fixe,
ces têtes sont contigues et disposées selon un segment de cercle autour du centre
(C), le cercle se trouvant dans ledit plan perpendiculaire à l'axe polaire réfléchi.
[0024] Dans une autre version de ce mode de réalisation, l'antenne a plusieurs têtes de
réception fixe, ces têtes sont contigues et disposées selon une ligne droite qui est
sensiblement dans le plan des images des satellites du réflecteur, cette ligne se
trouvant dans ledit plan perpendiculaire à l'axe polaire réfléchi.
[0025] L'invention a encore pour objet un procédé de mise en oeuvre d'une antenne de réception
du type comprenant un réflecteur parabolique excentré fixe, le réflecteur étant destiné
à capter les faisceaux d'ondes électromagnétiques polarisées, émis par au moins deux
satellites en orbite géostationnaire, localisés en des endroits distincts d'un arc
de ladite orbite, et à focaliser ces faisceaux captés en des points focaux, l'antenne
comprenant en outre au moins une tête de reception de manière à ce qu'elle soit disposée
en relation de proximité avec lesdits points focaux de manière à recevoir l'énergie
véhiculée par les faisceaux focalisés et à la convertir en signaux électriques, caractérisé
en ce qu'il comprend :
- une phase préliminaire consistant à orienter dans l'espace ledit réflecteur par rapport
à un axe polaire parallèle à l'axe de rotation du globe terrestre et à l'axe de ladite
orbite géostationnaire, de manière à ce qu'il soit pointé vers un premier satellite
localisé sur ledit arc de l'orbite géostationnaire pour une réception optimale de
ce satellite, cette orientation comprenant l'alignement du plan d'excentricité du
réflecteur et de l'axe de polarisation vertical du faisceau reçu, en ce que, ladite
tête de réception ayant un diagramme de rayonnement présentant un axe de sensibilité
maximale, cet axe coupe la surface du réflecteur parabolique en son centre et en ce
que la tête soit placée dans le plan d'excentricité du réflecteur en une première
position de proximité desdits points focaux pour la réception de l'énergie véhiculée
par le premier satellite, dite position de repos ;
- et au moins une étape de balayage dudit arc de l'orbite géostationnaire pour réaliser
la commutation entre ce premier satellite et un deuxième satellite comprenant le déplacement
de la tête de réception à partir de la dite position de repos vers une deuxième position,
le déplacement s'effectuant dans un plan perpendiculaire à un axe, dit polaire réfléchi,
représentant la réflexion dudit axe polaire par rapport au plan tangent à la surface
du réflecteur parabolique en son centre.
[0026] L'invention sera mieux comprise et d'autres caractéristiques et avantages apparaîtront
à la lecture de la description qui suit en référence aux figures annexées, et parmi
lesquelles :
- La figure 1 est un diagramme représentant les coordonnées locales d'une station de
réception terrestre par rapport à six satellites particuliers ;
- La figure 2 est un diagramme représentant les coordonnées locales polaires d'une station
de réception terrestre et de six satellites particuliers ;
- La figure 3 est une construction théorique représentant, dans l'espace, une antenne
à réflecteur parabolique excentré 1 conforme à l'invention ;
- La figure 4 est un diagramme relatif aux écarts (en mm) pendant le déplacement de
la tête de réception de l'antenne dans un plan focal, lors du balayage des différents
satellites, par rapport à la focalisation nominale ;
- Les figures 5 et 6 illustre un exemple de réalisation pratique d'une antenne selon
l'invention ;
- La figure 7 est un diagramme illustrant les résultats obtenus pour six pointages de
faisceaux, de satellites par une antenne selon l'invention.
[0027] Avant de décrire un mode de réalisation d'antenne conforme à l'invention, on va décrire
un exemple d'environnement réel que va permettre de mettre en évidence, de façon chiffrée,
les paramètres de réception les plus importants des émissions reçues des principaux
satellites géostationnaires. Cet exemple ne saurait naturellement limiter la portée
de l'invention en quoi que ce soit.
[0028] Dans une première étape, il convient d'effectuer une analyse des exigences relatives
au pointage de l'antenne, c'est-à-dire à son orientation dans l'espace par rapport
à la position des différents satellites à capter. Dans l'exemple décrit, on considère
la famille des six satellites suivants : le satellite "ASTRA" (ci-après N° 1), les
satellites "EUTELSAT 2F3" (N° 2), "HotBird" (N° 3), "2F2" (N° 4) et "2F4" (N° 5) ainsi
que le satellite "SIRIUS" (N° 6). L'arc géostationnaire a une amplitude allant de
19.2° est (ASTRA) à 5° est (SIRIUS), pour le lieu de l'expérimentation, en l'occurrence
la ville de OEGSTGEEST aux Pays-Bas, qui sera appelé station locale "Os" ci-après.
[0029] La TABLE V, disposée en fin de la présente description, indique les coordonnées terrestres
en degrés de cette station locale "Os", ainsi que les coordonnées de quatre stations
situées aux quatre point cardinaux extrêmes de la zone de couverture de ces satellites,
stations appelées "E" (est), "W" (ouest), "N" (nord) et "S" (sud). On constate, d'après
cette TABLE V que la station "Os" est située sensiblement au centre de la zone de
couverture des satellites.
[0030] On a rassemblé dans la TABLE VI (placée également en fin de la présente description)
les coordonnées des six satellites précités par rapport à la station locale de réception
"Os".
[0031] Il ressort de cette table, pour les coordonnées locales, une excursion de pointage
relativement importante, que ce soit pour l'azimut, le site ou l'alignement en polarisation.
Il est rappelé que les faisceaux d'ondes électromagnétiques émis par les satellites
sont polarisés et présentent des axes de polarisation vertical (principal) et horizontal.
Ces coordonnées ont été reportées sur la figure 1. Celle-ci est un diagramme représentant
deux courbes : la courbe C
1 représentative des paires de valeurs "angle de site - azimut est" (représentées par
des losanges sur le graphique) pour les différents satellites (N° 1 à 6) et la courbe
C
2 représentative des paires de valeurs "polarisation - azimut est" (représentées par
des étoiles pleines sur le graphique) pour ces mêmes satellites.
[0032] Même si l'on se contente d'une réorientation de l'antenne pour balayer un arc réduit,
il est cependant nécessaire d'effectuer cette réorientation selon les trois axes d'un
trièdre orthonormé. Cette opération délicate nécessite des organes de commande complexes.
[0033] Dans une deuxième étape, les coordonnées polaires pour la station locale "Os" et
les stations ""E", "W", "S" et "N", ont été déterminées, par référence à un axe polaire
parallèle aux axes de l'orbite géostationnaire et du globe terrestre. Ces coordonnées
sont rassemblées dans le graphique de la figure 2, qui représente les "latitudes nord"
(axe vertical) en fonction des "azimuts est" (axe horizontal).. Pour chacun des six
satellites et pour chaque station ("Os", "E", "W", "S", "N"), on a reporté sur le
graphique un point représentant ces coordonnées : "site - azimut est". La convention
adoptée sur le graphique de la figure 2 est la suivante : pour chaque satellite, un
carré blanc pour la station "Os", associé au nom du satellite et à son numéro (voir
TABLE IV), et des carrés noirs associés aux stations et aux numéros de satellites
(par exemple E
1 pour la station "E" et le satellite N° 1, c'est-à-dire le satellite "ASTRA"). On
constate, pour toutes les stations une excursion négligeable en ce qui concerne le
paramètre latitude nord. En d'autres termes ces stations sont sensiblement réparties
sur des droites parallèles à l'axe des longitudes Est, quelque soient les satellites
considérés (pour chaque station).
[0034] Il s'ensuit que l'alignement de la polarisation de référence "verticale" du faisceau
reçu (c'est-à-dire perpendiculaire au plan de l'orbite) avec le plan contenant les
axes polaire et de pointage de la station sur le satellite reste également sensiblement
constant. En outre, si on considère maintenant les quatre stations extrêmes de la
zone de couverture des satellites, "E", "W", "S" et "N", les variations en latitude
sont égales à ± 1°. Il n'est donc nécessaire de procéder qu'à de très faibles ajustements.
[0035] Cette grande simplification dans le processus de pointage est exploitée par la solution
"A" de l'art connu. Cependant, il n'en reste pas moins vrai que la structure complète
de l'antenne doit être ré-orientée pour commuter entre deux satellites. Il est en
effet nécessaire de réaliser un mouvement de pointage le long de l'arête d'un cône
ayant pour axe l'axe polaire local. Il en résulte un balayage très lent comme le montre
la TABLE I (temps de balayage typique égal à 10 secondes). En outre, l'organe de motorisation
doit être très puissant, car il faut tenir compte de l'inertie importante du réflecteur
et de sa prise au vent.
[0036] La troisième étape consiste en l'analyse des possibilités de balayage du faisceau
dans un "plan parallèle", c'est-à-dire dans un plan perpendiculaire à l'axe polaire
précité, ce sans déplacer le réflecteur 1, mais seulement la tête de réception.
[0037] La figure 3 est une construction théorique représentant, dans l'espace, une antenne
à réflecteur parabolique excentré 1. On a représenté sur cette figure 3 les principaux
paramètres à prendre en compte : axes, plans, angles, etc., paramètres qui seront
détaillés ci-après.
[0038] On a notamment représenté l'axe de visée A
sat d'un satellite particulier S
sat sur lequel le réflecteur 1 de l'antenne est momentanément orientée. Cet axe A
sat passe par le centre C du réflecteur 1. Du fait de l'éloignement du satellite S
sat (en orbite géostationnaire), c'est-à-dire 39000 km environ (voir TABLE VI), la portion
de faisceau f capté par la parabole 1 est sensiblement cylindrique. Les rayons composant
ce faisceau f sont réfléchis en un faisceau focalisé f
foc et convergent au point focal P
foc. La distance focale de la parabole est définie égale à d
foc. L'angle d'ouverture du faisceau focalisé f
foc est défini égal à 2ψ
0. On a représenté également sur cette figure 3 l'axe polaire A
P ou "nord" de la monture d'antenne, le plan tangent P
T au sommet du réflecteur 1 et la direction de l' "axe polaire réfléchi N*", par effet
miroir, sur le plan P
T. L'axe polaire A
P est défini comme étant l'axe commun de rotation de la terre et de symétrie du plan
orbital des satellites.
[0039] Au point focal P
foc, on a représenté un axe orthonormé XYZ
1, orienté dans l'espace de telle façon que le plan Y-Z
1 soit orthogonal à l'axe polaire N*.
[0040] Pour fixer les idées, on choisit comme référence le satellite "EUTELSAT-Hot Bird"
(N°3), situé sensiblement au centre de l'arc géostationnaire. On suppose que le réflecteur
1 est un réflecteur de type conventionnel constitué par une portion de parabole de
80 cm de diamètre. La TABLE VII, placée en fin de la présente description, rassemble
les principales données (en valeurs relatives) caractérisant les autres satellites
par référence au satellite "EUTELSAT-Hot Bird" (N° 4) précité : latitude (en °), longitude
(en °), balayage en ouvertures de faisceau, déplacements, dans le plan méridien P
M (XZ
1), suivant X (en mm), et dans le plan parallèle, suivant Y (en mm), meilleure focalisation
et déplacement radial suivant Z (en mm). Cet axe de symétrie Z est confondu avec celui
du faisceau focalisé f
foc.
[0041] On a pu constater, qu'avec un balayage d'amplitude inférieure à trois ouvertures
de faisceaux dans le plan de symétrie Y-Z perpendiculaire au plan d'excentricité X-Z
("off-set"), les pertes de gain, la polarisation croisée et l'amplitude des lobes
latéraux restent acceptables pour des réflecteurs excentrés avec un rapport F/D (distance
focale sur diamètre du réflecteur) supérieur ou égal à 0,7 ; ce à condition que le
diagramme de rayonnement de la tête de réception reste centrée sur le réflecteur 1.
[0042] On constate que ce n'est pas le cas des solutions "B" ou "C" précitées de l'art connu.
Elles ne conservent pas la rotation autour de la direction de pointage de satellite
Z, exigée pour aligner le plan d'excentrement X-Y avec la polarisation de "référence"
verticale. La tête de réception 2 n'est pas non plus maintenue pointée sur le centre
C du réflecteur 1. Pour la solution "B", la tête de réception est mobile linéairement
(balayage) dans le plan horizontal XZ
1. Pour la solution "C", l'image de cette tête effectue un mouvement de rotation autour
de l'axe du réflecteur secondaire.
[0043] La quatrième étape consiste à déterminer une géométrie d'antenne (réflecteur 1 et
support mobile de la tête de réception) et des moyens permettant à la tête de se mouvoir
dans l'espace autour d'un axe de rotation A
rot passant par le centre C du réflecteur 1 et de manière à balayer le faisceau fà l'intérieur
d'un cône, à latitude polaire constante, pour pouvoir capter les différents satellites.
[0044] De manière simplifiée, le réflecteur excentré accomplit deux fonctions :
- focalisation du faisceau f du fait de sa forme parabolique ;
- et réflexion de l'orbite et des images de satellites avec les angles d'excentricité
et de balayage de faisceau.
[0045] Il doit être clair que, de façon duale, la tête de réception "voit" l'orbite réfléchie
et un "axe polaire N* réfléchi" (par effet miroir par rapport au plan tangent P
T au centre C du réflecteur 1).
[0046] Selon la caractéristique la plus importante de l'invention, la tête de réception
2 effectue un balayage par rotation autour d'un axe A
rot traversant le réflecteur 1 en son centre C et parallèle à l' "axe polaire réfléchi"
N*.
[0047] De façon pratique, la tête de réception 2 est supportée par un bras, symbolisé, sur
la figure 3, par un segment de droite 3 coupant l'axe A
rot et passant par le point focal P
foc. De façon plus précise, ce segment de droite fait un angle égal à ψ
0 (demi-angle d'ouverture) avec l'axe de symétrie A
foc du faisceau focalisé f
foc.
[0048] Naturellement, pour utiliser l'antenne, il est tout d'abord nécessaire d'effectuer
des réglages initiaux visant à orienter convenablement le réflecteur 1 par rapport
à l'ensemble des satellites que l'on désire capter. De façon avantageuse, le réglage
initial s'effectue sur le satellite le plus proche du centre de l'arc géostationnaire
visé, soit le satellite "EUTELSAT- Hot Bird" (N° 3) dans l'exemple décrit. Une fois
un pointage initial optimal réalisé sur ce satellite, on effectue une rotation du
réflecteur autour de l'axe de pointage Z de manière à aligner les plans de polarisation
verticale du faisceau f et de symétrie d'excentricité du réflecteur. Les trois conditions
requises pour obtenir un balayage optimisé sont alors réunies, à savoir :
a/ la polarisation verticale de référence et le plan de symétrie d'excentricité du
réflecteur 1 sont alignés ;
b/ l'illumination (diagramme de rayonnement) de la tête de réception reste centrée
sur le réflecteur 1 ;
c/ et le balayage de faisceau est réalisable à "latitude constante" dans le cône,
d'axe polaire AP, traversant l'arc géostationnaire.
[0049] En termes d'erreurs de phase quadratiques et d'aberrations minimales, on peut montrer
que la meilleure surface de déplacement pour la tête, en ce qui concerne un réflecteur
excentré, est une parabole de même axe de symétrie que le réflecteur 1, de distance
focale égale à la moitié de celle de ce réflecteur et passant par le point de focalisation.
[0050] Le mouvement de balayage effectué par la tête de réception 2 dans le cas de l'invention,
autour de l'axe A
rot, parallèle à l'axe N*, s'effectue en réalité sur un cylindre "oscultant" la parabole
du réflecteur 1 (axe Z).
[0051] Bien que, conformément à la configuration de l'invention, les pertes soient très
faibles, pour optimiser la focalisation aux limites extrêmes du balayage de la tête
de réception 2, selon une variante préférée de l'invention, on peut déplacer celle-ci
radialement (de quelques millimètres) vers le réflecteur 1.
[0052] La figure 4 est un diagramme relatif aux écarts (en mm) pendant le déplacement de
la tête de réception 2 dans le plan focal, lors du balayage des différents satellites,
par rapport à la focalisation nominale. On a représenté sur le même diagramme trois
courbes : le déplacement suivant X, dans le plan méridien, le déplacement radial Z
et la meilleure focalisation suivant Z. Selon les courbes, l'axe vertical représente
des déplacements suivant X ou Z et l'axe horizontal des déplacements suivant Y, dans
le plan parallèle.
[0053] On peut encore réduire les pertes de balayage, en particulier si ce balayage dépasse
une amplitude de ± 3 ouvertures de faisceaux. Dans ce cas on modifie la section de
la surface réfléchissante du réflecteur 1 dans un plan parallèle XZ
1 de manière à approcher une section circulaire de rayon égal à deux fois la distance
focale de la parabole.
[0054] Enfin, en choisissant convenablement les différents angles d'excentricité, il est
possible de modifier l'angle du plan tangent P
T avec la direction de pointage de satellite A
sat et l'axe polaire A
P. L'axe polaire réfléchi N* va tourner de façon symétrique. Pour une latitude donnée
de station de réception, et l'angle d'inclinaison correspondant de l'axe polaire A
P par rapport à la verticale locale, il devient possible de rendre vertical, soit le
réflecteur 1, soit l'axe de rotation de la tête de réception 2, soit encore de la
placer dans une zone très proche du bord du disque formant le réflecteur 1, ce qui
autorise une structure d'antenne globale très compacte.
[0055] On va maintenant décrire un exemple de réalisation pratique d'une antenne incorporant
les enseignements de l'invention. L'antenne a été réalisée en modifiant la configuration
d'une antenne commerciale classique de 80 cm de diamètre, à réflecteur excentré. Plus
précisément, le support de la tête de réception a été doté d'un mécanisme de déplacement
de cette tête, comme il le sera montré ci-après. La tête est constituée par un illuminateur
à cornet, de 54 mm de diamètre. Le gain nominal est de 37,9 dBi, l'ouverture de faisceau
2,4°, le rapport d'excentricité ("off-set") : F/D = 0,8 et l'angle d'excentricité
de 44°. La tête de réception 2 est dirigée vers le sommet du réflecteur parabolique
1.
[0056] Les figures 5 et 6 illustrent cet exemple de réalisation. Plus particulièrement,
la figure 6 illustre un détail du mécanisme d'entraînement du bras support 3 de la
tête de réception 2 (extrémité 31).
[0057] Les modifications précitées sont d'ailleurs très limitées. On munit la base (extrémité
30) du bras 3, d'un mécanisme d'entraînement 4 permettant la rotation du bras 3 autour
de l'axe de rotation A
rot. Cet axe, selon l'une des caractéristiques principales de l'invention passe par le
centre C de la parabole 10 du réflecteur 1. Il est en outre parallèle à l'axe N* ("axe
polaire réfléchi" : voir figure 3).
[0058] Tout d'abord, de façon classique, le réflecteur 1 comporte, sur sa face arrière,
des moyens de fixation 5, permettant un réglage de l'orientation de l'antenne en site
et en azimut. Un premier sous-ensemble, 11, est solidaire de la parabole 10, ou pour
le moins fixée sur son arrière par tout moyens classiques appropriés, par exemple
un jeu de "vis - écrous", 110 à 112. Un second sous-ensemble, 51, est fixé à un mât
vertical 50 ou à un organe similaire, par exemple à l'aide de brides vissables et
d'écrous 510. Ce second sous-ensemble 51 a la forme générale d'un "U" dont les parois
latérales, 51a et 51b, sont ajourées, chacune, par une paire de saignées en arc de
cercle, dont trois sont visibles sur la figure 6 : 511 et 512, sur la paroi 51a, et
520, sur la paroi 51b. Ces saignées comportent des graduations, 5110 et 5120, dont
l'utilité va être explicitée ci-après. La première partie précitée, 11, est également
munie de parois latérales, 113 et 14, coopérant avec les parois 51a et 51b, respectivement.
A l'aide d'un jeu de vis, d'écrou ou de vis papillon, 513 à 515, on peut fixer le
réflecteur 1 ; plus précisément les premiers moyens de fixation 11, sur les seconds
moyens de fixation 51. En outre, les saignées précitées, 511, 512 et 520, permettent
de régler l'orientation de l'antenne dans un plan parallèle à l'axe du mât 50. Pour
ce faire, on peut utiliser les gradations précitées, 5110 et 5120. Avantageusement,
on effectue un premier réglage grossier et on resserre l'écrou 514, puis un réglage
fin et on resserre la vis papillon 513. Enfin, les brides 510 permettent d'orienter
l'antenne par rotation autour du mât 50, c'est-à-dire, dans l'exemple décrit, par
rapport à la verticale locale (axe A
V). En soi, ces moyens de fixation et de réglage de l'orientation de l'antenne sont
bien connus, notamment dans le cas d'antennes fixes.
[0059] Dans le cadre de l'exemple décrit, on oriente le réflecteur 1 de façon très précise
pour obtenir une réception optimale du satellite "EUTELSAT-Hot Bird", en azimut (13°
Est), puis dans le plan parallèle à l'axe de symétrie A
V du mât 50 (vertical, dans l'exemple décrit). On peut naturellement se servir d'une
boussole et/ou d'instruments de mesure du champ électromagnétique, dans la gamme des
fréquences émises.
[0060] Pour que la tête de réception 2 puisse balayer l'ensemble de l'arc géostationnaire
désiré, c'est-à-dire pour que l'antenne puisse capter les différents satellites précités,
on munit les premiers moyens de fixation 11, c'est-à-dire les moyens de fixations
solidaires de la parabole 10, de moyens 4 d'entraînement du bras 3.
[0061] Il est tout d'abord nécessaire de prévoir un axe de rotation 6 du bras 3, support
de la tête 2, dont l'axe de symétrie A
rot passe par le centre C de la portion de parabole 10 et est parallèle à l'axe polaire
réfléchi N* (voir figure 3). La première condition est obtenue par construction. La
seconde condition est satisfaite par réglage initial de l'orientation de l'antenne,
selon le processus rappelé ci-dessus.
[0062] Ensuite, on prévoit, dans une zone 30 du bras 3, proche de l'extrémité en vis à vis
avec les moyens de fixation, 11 - 51, des moyens de mise en rotation autour de l'axe
6. On peut, par exemple, utiliser un câble tendeur 410, sous gaine 41, occasionnant
une rotation du bras 3 suivant un premier sens (flèche f
1, vers la gauche sur la figure 6) lorsqu'on exerce une force de traction sur celui-ci.
On prévoit une languette de retenue 115 d'une première extrémité 411 de la gaine 41,
placée en butée sur cette languette. Celle-ci est avantageusement rendue solidaire
des premiers moyens de fixation 11, eux-mêmes solidaires de la parabole 10. Naturellement,
le bras 3 ne peut pas être laissé "flottant". On prévoit des moyens supplémentaires
permettant d'obtenir une rotation en sens inverse (flèche f
2, vers la droite sur la figure 6) lorsqu'on relâche la force de traction exercée sur
le câble 411. Pour ce faire, on peut utiliser un ressort à boudin 42 pré-tendu, fixé,
d'une part, à l'extrémité 30 du bras 3 et, d'autre part, à l'un des points d'attache
de la parabole, en l'occurrence l'écrou 110 dans l'exemple décrit. A tout instant
le ressort 42 exerce sur l'extrémité 30 du bras 3 une force de rappel (suivant la
direction de la flèche f
2) qui équilibre la force de traction exercée sur le câble. Il suffit donc de bloquer
le câble pour que le bras 3 reste verrouillé sur une position désirée désirée dans
l'espace et que l'antenne "pointe" sur le satellite recherché. On doit bien comprendre
que la parabole 1 elle-même reste fixe. C'est la tête de réception 2 qui décrit un
arc de cercle de centre confondu avec l'axe de rotation 6, c'est-à-dire autour de
l'axe de symétrie A
rot passant par C et parallèle à l'axe polaire réfléchi N* (voir figure 3). L'orientation
de la tête 2 (fixe par rapport à l'extrémité 31 du bras 3) est telle que l'axe de
symétrie de son diagramme de rayonnement (ou pour le moins, l'axe de plus grande sensibilité
si le diagramme ne présente pas une section symétrique) passe par le centre C du réflecteur
1. Le mouvement de la tête 2 nécessaire pour balayer tous les satellites étant limité,
l'amplitude du déplacement de l'extrémité 30 du bras 3 est encore plus limitée, car
cette extrémité est très proche de l'axe 6. Il s'ensuit que l'espace à prévoir entre
les deux parois 51a et 51b est compatible avec les systèmes classiques de fixation
d'antenne. A l'état de repos, c'est-à-dire à l'état initial, le bras support 3 est
préférentiellement en position intermédiaire, à mi-distance entre les deux parois
51a et 51b. Le bras 3 est laissé dans cette position dite de repos lors du pointage
initial du satellite localisé le plus près du centre de l'arc géostationnaire à explorer,
en l'occurrence le satellite "EUTELSAT-Hot Bird" précité. Lors des balayages subséquents,
le bras 3 oscille (en rotation autour de l'axe de symétrie A
rot) de part et d'autre de cette position de repos, de manière à ce que l'antenne puisse
capter les autres satellites, y compris les satellites en positions extrêmes, c'est-à-dire
les satellites "ASTRA" et "SIRIUS" dans l'exemple décrit.
[0063] Dans une version économique, les moyens de traction du câble 410, sous la référence
unique 42 (figure 5), sont purement manuels : levier à crans, molette à vis, etc.
Dans une variante préférée de l'invention, ces moyens de traction 42 sont constitués
par un ensemble "engrenages - moteur rotatif', un moteur linéaire ou un moteur pas
à pas. Ce dernier peut être localisé à proximité de l'extrémité 30 du bras 3 ou, au
contraire, placé à distance. Dans le cas de moteurs, il n'est plus nécessaire de prévoir
un ressort de rappel. Ceux-ci sont munis avantageusement d'un piston d'entraînement
de l'extrémité du bras, pouvant se mouvoir en avant ou en arrière (flèches f
1 et f
2). Les circuits de commande de ce moteur (non représentés) peuvent être autonomes
ou, de façon avantageuse, être intégrés dans le décodeur (non représenté) recevant
le signal d'antenne véhiculé par un câble coaxial 20. Il s'agit alors, le plus souvent,
de circuits programmables, permettant une positionnement automatique sur les différents
satellites de l'arc à explorer. Ces circuits de commandes sont connus en soi et il
est inutile de les décrire plus avant. Ils peuvent être associés, de façon également
connue, à des circuits de rétroaction permettant un contrôle fin de la meilleure réception,
pour chaque satellite.
[0064] Une telle antenne a été expérimentée dans des conditions réelles de réception. Les
résultats expérimentaux confirment les prévisions théoriques. La figure 7 est un diagramme
illustrant les résultats obtenus pour six pointages de faisceaux, F
P1 à F
P6. La directivité demeure supérieure à 37,5 dBi pour la polarisation verticale principale
et reste inférieure à 15 dBi pour les polarisations croisées. Ces deux catégories
de courbes ont été représentées sur le même graphique. Ces caractéristiques autorisent
des rapports globaux "signal/interférence" supérieurs à 20 dB.
[0065] Comme il a été indiqué, il est encore possible d'améliorer la réception en ajustant
la position radiale de la tête de réception 2 pour qu'elle se confonde au mieux avec
le point focal P
foc (figure 3). Pour ce faire, dans une variante non représentée, on peut munir la tête
de moyens motorisés permettant un faible mouvement radial (figure 3 : axe Z) de celle-ci
par rapport à une position de repos. Ces moyens sont disposés sur l'extrémité 31 bras
support 3 et permettent de compenser les défauts de focalisation. Si on se réfère
de nouveau à la figure 4, une translation linéaire de la tête de réception 2 de quelques
millimètres seulement est nécessaire (inférieur à 10 mm au plus pour les satellites
extrêmes). On peut utiliser, par exemple un moteur pas. Les signaux de commande de
ce moteur peuvent être transmis directement par le câble coaxial 20 en multiplexés
avec les signaux de sortie de la tête de réception 2.
[0066] On peut estimer le surcoût impliqué par un système de motorisation simple, conforme
à l'invention, à environ 650 FF. En outre, la prise au vent de la structure en mouvement
(bras 3 et tête de réception 2) est faible (vingt fois inférieure à celle de la solution
"A") et l'inertie faible (15 % par rapport à une structure selon la solution "A"),
il s'ensuit que l'invention permet une commutation entre satellites ("zapping") très
rapide.
[0067] A la lecture de ce qui précède, on constate aisément que l'invention atteint bien
les buts qu'elle s'est fixés. Notamment, elle permet tout à la fois une structure
d'antenne simple et bon marché, compatible avec les applications grand-public (en
effet, elle n'exige que peu de modifications par rapport à une antenne classique à
réflecteur excentré fixe) et autorise un balayage rapide d'un arc géostationnaire
important, sur lequel sont répartis les principaux satellites de télévision, ce tout
en conservant de bonnes performances, quel que soit le satellite pointé.
[0068] Il doit être clair cependant que l'invention n'est pas limitée aux seuls exemples
de réalisations précisément décrits, notamment en regard des figures 3 à 6.
[0069] En effet, bien que la structure décrite en relation avec ces figures ou toute structure
similaire soit particulièrement intéressante, on peut appliquer également les enseignements
de l'invention aux antennes selon l'art connu, notamment dans le cas des solutions
"B" et "D" précitées.
[0070] En ce qui concerne la solution "B" (balayage linéaire de la tête de réception), il
est nécessaire cependant d'adopter des dispositions particulières. En effet, si le
balayage s'effectue dans un plan perpendiculaire à l'axe N*, passant par le centre
C du réflecteur, cela conduit à un angle d'excentrement égal à zéro. Cette valeur
n'est pas acceptable, car elle aurait pour conséquence, du fait de la configuration
particulière de mécanisme d'entraînement objet de la demande de brevet européen précitée
EP-A1-0 655 796, un blocage de celui-ci.
[0071] Pour éviter ce blocage, on rend le plan d'excentrement perpendiculaire au plan de
"polarisation verticale de référence" du satellite en effectuant une rotation de 90°
de l'antenne complète autour de l'axe de pointage. On place le mécanisme d'entraînement,
conforme à la demande de brevet précitée sur le bord du disque réflecteur de l'antenne
et on effectue le balayage dans le plan d'excentrement, ce plan étant perpendiculaire
à l'axe N* et passant par le centre du réflecteur.
[0072] Pour être conforme à ces exigences, il est naturellement nécessaire d'effectuer des
modifications, mineures, sur le système de fixation du réflecteur à une structure
fixe (mât ou autre), ainsi que sur son système de réglage initial de l'orientation
de l'antenne (pointage vers un des satellites de l'arc à balayer).
[0073] Dans le cas de la solution "D" précitée (antenne comprenant un réflecteur auxiliaire),
le balayage du réflecteur auxiliaire s'effectue autour d'un axe parallèle à l'axe
N*.
[0074] La Demanderesse a pu constater que, dans les deux cas, les performances de balayage
de l'antenne s'en trouvaient améliorées.
[0075] L'invention n'est pas non plus limitée à la réception des six satellites explicitement
décrits. Elle s'applique tout aussi bien à la réception d'autres satellites géostationnaires,
en Europe ou dans d'autres régions du globe terrestre.
TABLE I
ART CONNU : SOLUTION N° A |
Diamètre de l'antenne |
70 cm |
Gain de l'antenne |
36,5 dBi |
Rapport signal/interférences |
≅ 20 dB |
Gamme de balayage de l'orbite géostationnaire |
± 70 degrés |
Temps de balayage |
> 10 secondes |
Surcoût estimé |
1000 FF env. |
Prix total (gamme de prix) |
2400 - 2700 FF |
TABLE II
ART CONNU : SOLUTION N° B |
Diamètre de l'antenne |
80 cm |
Gain de l'antenne |
< 37,5 dBi |
Rapport signal/interférences |
< 20 dB |
Gamme de balayage de l'orbite géostationnaire |
± 6 degrés |
Temps de balayage |
20 secondes |
Surcoût estimé |
1550 FF |
Prix total (gamme de prix) |
2900 - 3300 FF |
TABLE III
ART CONNU : SOLUTION N° C |
Diamètre de l'antenne |
80 cm |
Gain de l'antenne |
≅ 37,5 dBi |
Rapport signal/interférences |
≅ 20 dB |
Gamme de balayage de l'orbite géostationnaire |
6 degrés |
Temps de balayage |
< 1 seconde |
Surcoût estimé |
850 FF |
Prix total (gamme de prix) |
2200 - 2600 FF |
TABLE IV
ART CONNU : SOLUTION N° D |
Diamètre de l'antenne |
80 cm |
Gain de l'antenne |
< 37,5 dBi |
Rapport signal/interférences |
< 20 dB |
Gamme de balayage de l'orbite géostationnaire |
± 3 degrés |
Temps de balayage |
≅ 5 secondes |
TABLE V
Coordonnées des Stations (en °) |
Station |
OEGSTGEEST |
E |
W |
N |
S |
Latitude nord |
52,14 |
50,00 |
50,00 |
60,00 |
40,00 |
Longitude est |
4,48 |
20,00 |
0,00 |
10,00 |
10,00 |
TABLE VI
Coordonnées des satellites (en ° ou km) |
SATELLITE |
ASTRA N° 1 |
EUT-2F3 N° 2 |
EUT-HB N° 3 |
EUT-2F2 N° 4 |
EUT-2F4 N° 5 |
SIRIUS N° 6 |
SITE |
28,76 |
29,30 |
29,75 |
30,06 |
30,24 |
30,30 |
AZIMUT |
-18,22 |
-14,52 |
-10,81 |
-7,05 |
-3,26 |
-0,60 |
POLARISAT. |
-11,16 |
-8,92 |
-6,67 |
-4,36 |
-2,02 |
0,00 |
PORTEE km |
38809 |
38755 |
38716 |
38689 |
38673 |
38669 |
Latit. polaire |
-7,45 |
-7,46 |
-7,46 |
-7,47 |
-7,47 |
-7,47 |
Longi. polaire |
-20,68 |
-17,16 |
-13,86 |
-10,56 |
-7,26 |
-5,05 |
TABLE VII
Données relatives des satellites par rapport à EUT-HB (N° 3) |
SATELLITE |
ASTRA N° 1 |
EUT-2F3 N° 2 |
EUT-HB N° 3 |
EUT-2F2 N° 4 |
EUT-2F4 N° 5 |
SIRIUS N° 6 |
Latitude |
0,02 |
0,01 |
0,00 |
-0,01 |
-0,01 |
-0,01 |
Longitude |
-6,81 |
-3,30 |
0,00 |
3,30 |
6,61 |
8,81 |
Balayage/faisceau |
-2,92 |
-1,41 |
0,00 |
1,41 |
2,83 |
3,77 |
Déplacem. X |
-0,2 |
-0,1 |
0,0 |
0,1 |
0,1 |
0,1 |
Déplacem. Y |
81,2 |
39,3 |
0,0 |
-39,3 |
-78,7 |
-104,9 |
Meil. foc. Z |
10,3 |
2,4 |
0,0 |
2,4 |
9,7 |
17,2 |
Pos. radiale Z |
5,1 |
1,2 |
0,0 |
1,2 |
4,8 |
8,5 |
1. Antenne de réception à balayage du type comprenant un réflecteur parabolique excentré
fixe (1), le réflecteur (1) étant destiné à capter les faisceaux (f) d'ondes électromagnétiques
polarisées, émises par au moins deux satellites (N°1 à N°6) en orbite géostationnaire,
localisés en des endroits distincts d'un arc de ladite orbite, et à focaliser ces
faisceaux captés (f) en des points focaux (Pfoc), le réflecteur étant orienté vers les satellites de façon à ce que son axe polaire
est perpendiculaire au plan de l'orbite géostationnaire et parallèle à l'axe de la
terre, l'antenne comprenant en outre au moins une tête de réception (2) de manière
à ce qu'elle soit disposée en relation de proximité avec lesdits points focaux (Pfoc) de manière à recevoir l'énergie véhiculée par les faisceaux focalisés (ffoc) et à la convertir en signaux électriques, caractérisée en ce que chaque tête de
réception (2) a un diagramme de rayonnement présentant un axe de sensibilité maximale,
cet axe étant orienté sensiblement vers le centre (C) du réflecteur, et en ce que
cet axe se trouve dans un plan perpendiculaire à l'axe polaire réfléchi (N*) par l'effet
miroir du réflecteur et qui comprend le centre (C).
2. Antenne selon la revendication 1, ayant une seule tête de réception, caractérisée
en ce que cette tête est mobile et est disposée à décrire un segment d'un cercle autour
du centre (C) dans ledit plan perpendiculaire à l'axe polaire réfléchi.
3. Antenne selon la revendication 1, ayant une seule tête de réception, caractérisée
en ce que cette tête est mobile et est disposée à décrire une ligne droite qui est
sensiblement dans le plan des images des satellites du réflecteur et dans ledit plan
perpendiculaire à l'axe polaire réfléchi.
4. Antenne selon la revendication 1, ayant plusieurs têtes de réception fixe, caractérisée
en ce que ces têtes sont contigues et disposées selon un segment de cercle autour
du centre (C), le cercle se trouvant dans ledit plan perpendiculaire à l'axe polaire
réfléchi.
5. Antenne selon la revendication 1, ayant plusieurs têtes de réception fixe, caractérisée
en ce que les têtes sont contigues et disposées selon une ligne droite qui est sensiblement
dans le plan des images des satellites du réflecteur, cette ligne se trouvant dans
ledit plan perpendiculaire à l'axe polaire réfléchi.
6. Antenne selon la revendication 1, caractérisée en ce que le réflecteur (1) est orienté
dans l'espace de façon à ce que son plan d'excentricité (XZ) est aligné à l'un des
modes de polarisation du faisceau reçu.
7. Procédé de mise en oeuvre d'une antenne de réception du type comprenant une tête de
réception mobile (1) et un réflecteur parabolique excentré fixe (1), le réflecteur
(1) étant destiné à capter les faisceaux (f) d'ondes électromagnétiques polarisées,
émis par au moins deux satellites (N° 1 à N° 6) en orbite géostationnaire, localisés
en des endroits distincts d'un arc de ladite orbite, et à focaliser ces faisceaux
captés (f) en des points focaux (P
foc), l'antenne comprenant en outre un support (3) de la tête de réception (2) de manière
à ce qu'elle soit disposée en relation de proximité avec lesdits points focaux (P
foc) de manière à recevoir l'énergie véhiculée par les faisceaux focalisés (f
foc) et à la convertir en signaux électriques, caractérisé en ce qu'il comprend :
- une phase préliminaire consistant à orienter dans l'espace aux points focaux ledit
réflecteur (1) par rapport à un axe polaire (AP) parallèle à l'axe de rotation du globe terrestre et des orbites géostationnaires,
de manière à ce qu'il soit pointé vers un premier satellite (N° 3) localisé sur ledit
arc de l'orbite géostationnaire pour une réception optimale de ce satellite, cette
orientation déterminé du plan d'excentricité (XZ) du réflecteur (1) et le plan des
orbites géostationnaires (f), en ce que, ladite tête de réception (2) ayant un diagramme
de rayonnement présentant un axe de sensibilité maximale, cet axe coupe la surface
du réflecteur parabolique (1) en son centre et en ce que la tête (2) soit placée dans
le plan d'excentricité (XZ) du réflecteur (1) en une première position de proximité
desdits points focaux (Pfoc) pour la réception de l'énergie véhiculée par le premier satellite (N° 3), dite position
de repos ;
- et au moins une étape de balayage dudit arc de l'orbite géostationnaire pour réaliser
la commutation entre ce premier satellite (N° 3) et un deuxième satellite comprenant
le déplacement de la tête de réception (2) à partir de la dite position de repos vers
une deuxième position, le déplacement s'effectuant dans un plan (YZ1) perpendiculaire à un axe, dit polaire réfléchi (N*), représentant la réflexion dudit
axe polaire (AP) par rapport au plan tangent (PT) à la surface du réflecteur parabolique (1) en son centre (C).
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que ledit déplacement pendant
l'étape de balayage s'effectue par rotation autour d'un axe (Arot) passant par le centre (C) dudit réflecteur parabolique (1) et parallèle audit axe
polaire réfléchi (N*)
9. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce que pendant ledit déplacement
ledit axe de sensibilité maximale de la tête de réception (2) traverse, à tout instant,
le réflecteur parabolique (1) en son centre (C).
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications 7 à 9, caractérisé en ce que les
satellites étant au moins au nombre de trois (N° 1 à N° 6), la phase préliminaire
d'orientation dans l'espace du réflecteur (1) consiste à pointer celui-ci sur le satellite
(N° 3) le plus proche du centre de l'arc de l'orbite géostationnaire à balayer.