[0001] Le domaine technique de l'invention est celui des dispositifs de protection active
d'une paroi, notamment d'une paroi d'un véhicule.
[0002] On connaît, notamment par le brevet FR2436361 un dispositif de protection (dit réactif)
qui est destiné à être fixé sur la paroi externe d'un véhicule blindé.
[0003] Ce dispositif comprend une feuille d'explosif disposée entre deux plaques métalliques.
[0004] Lors de l'impact d'un jet de charge creuse sur la plaque métallique externe, l'explosif
se trouve initié. La détonation de celui-ci provoque une projection de la plaque métallique
vers le jet, ce qui a pour effet de consommer celui ci, diminuant ainsi son efficacité
perforante.
[0005] Un tel blindage est insuffisamment efficace contre les projectiles flèches ou contre
les noyaux engendrés par les charges génératrices de noyau (CGN).
[0006] En effet, pour ce qui concerne les flèches, la durée d'interaction entre la plaque
projetée et la flèche est trop courte pour que celle-ci voit sa capacité perforante
suffisamment réduite.
[0007] Concernant les noyaux engendrés par explosifs (CGN), ces derniers traversent le plus
souvent le blindage réactif sans initier l'explosif.
[0008] Des solutions ont été recherchées pour pallier de tels inconvénients.
[0009] Ainsi les brevets FR2730805 et FR2679022 proposent de coupler le blindage réactif
à un dispositif de détection de l'approche du projectile. La plaque projetée va au
devant du projectile bien avant que celui ci n'ait impacté le blindage. La perturbation
occasionnée à la flèche est alors bien supérieure.
[0010] Cependant de tels blindages présentent encore des inconvénients.
[0011] Les modules de protection sont tout d'abord trop lourds car ils mettent en oeuvre
des masses importantes d'explosif et des plaques de blindages multiples.
[0012] Il n'est donc pas possible d'assurer avec de tels dispositifs la protection de véhicules
légers ou bien la protection des tourelles de chars contre les attaques par le toit.
[0013] Ces dispositifs ne sont pas non plus utilisables pour assurer une protection contre
les charges génératrices de noyau.
[0014] En effet la détection de l'approche du noyau est délicate à assurer en raison de
ses faibles dimensions (longueur inférieure ou égale à 120mm, diamètre inférieur ou
égal à 40mm).
[0015] Les blindages réactifs connus par FR2436361 sont plus particulièrement destinés à
assurer une protection contre les charges formées. Cependant ils sont aujourd'hui
inefficaces contre les charges dites « tandem » (décrites par exemple par le brevet
FR2577037). En effet ces charges comportent une charge principale arrière associée
à une petite charge avant dont la fonction est d'initier le blindage réactif avant
l'arrivée de la charge arrière ou bien encore de percer un trou dans le blindage réactif
sans l'initier ce qui permettra un passage du jet de la charge principale sans perturbations.
[0016] C'est le but de l'invention que de proposer un dispositif de protection active ne
présentant pas de tels inconvénients.
[0017] Ainsi le dispositif de protection selon l'invention est plus léger et compact que
les dispositifs connus, ce qui autorise sa mise en place sur des véhicules faiblement
blindés et sur les tourelles.
[0018] L'invention a donc pour objet un dispositif de protection active d'une paroi, notamment
d'une paroi d'un véhicule, comprennant au moins une charge formée ayant une direction
d'action sensiblement parallèle ou bien inclinée par rapport à la paroi du véhicule
ainsi que des moyens de détection assurant le déclenchement de la charge formée en
réponse à l'arrivée d'un projectile, dispositif caractérisé en ce qu'il comporte au
moins quatre charges formées disposées dans au moins un boîtier, chaque charge formée
étant disposée sur le côté d'un quadrilatère.
[0019] Selon un premier mode de réalisation, le boîtier pourra renfermer quatre charges
formées dièdriques formant un quadrilatère et ayant des directions d'action convergentes.
[0020] Un des avantages de ce premier mode de réalisation de l'invention mettant en oeuvre
des charges diédriques est qu'il assure une meilleure protection que les dispositifs
connus contre les projectiles flèches et même contre les noyaux engendrés par charge
formée.
[0021] Les directions d'action des charges formées pourront être inclinées par rapport à
la paroi du véhicule et orientées vers l'extérieur du véhicule.
[0022] Les moyens de détection pourront comprendre au moins un panneau comprenant au moins
deux contacts électriques fermés par l'impact d'un projectile.
[0023] Les moyens de détection pourront également comprendre quatre panneaux de contact
indépendants, chaque panneau commandant le déclenchement d'une charge diédrique différente.
[0024] Les moyens de détection pourront comprendre au moins un panneau incorporant au moins
un câble conducteur rompu par l'impact d'un projectile.
[0025] Avantageusement, les moyens de détection pourront comprendre au moins deux câbles
rompus par l'impact d'un projectile, chaque câble étant disposé de façon à aller alternativement
d'un premier bord du panneau jusqu'à un deuxième bord parallèle au premier en réalisant
une couverture du panneau par un réseau de lignes sensiblement parallèles entre elles,
les lignes du réseau constitué par un premier câble étant perpendiculaires à celles
du réseau constitué par un deuxième câble de façon à former un quadrillage de la surface
du panneau.
[0026] Les moyens de détection pourront alors également comprendre un système de commande
qui assure une mesure de la résistance des câbles de détection, de façon à localiser
le point d'impact du projectile sur le panneau, et qui commande le déclenchement de
la charge diédrique la plus proche du point d'impact.
[0027] Selon une variante de réalisation, des moyens retards pourront être prévus pour assurer
après l'initiation d'une charge l'initiation des autres charges en séquence.
[0028] Selon un deuxième mode de réalisation de l'invention, le dispositif de protection
active est caractérisé en ce que le boîtier renferme au moins quatre charges formées
cylindriques, chaque charge étant disposée sur le côté d'un quadrilatère et les directions
d'action des charges étant inclinées par rapport à la paroi du véhicule.
[0029] Selon ce deuxième mode de réalisation, l'invention assure une protection contre les
projectiles à charge formée, notamment les projectiles à charges formées en « tandem
».
[0030] Le dispositif selon l'invention pourra comporter au moins deux boîtiers et les moyens
de détection pourront comprendre au moins un capteur central électromagnétique ou
optique, capteur relié à un moyen de calcul qui détermine la direction d'approche
du projectile et sa vitesse et qui commande l'initiation d'au moins une charge d'un
des boîtiers.
[0031] D'autres avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de la description qui
va suivre de modes particuliers de réalisation, description faite en référence aux
dessins annexés et dans lesquels :
- la figure 1a représente en vue frontale un boîtier d'un dispositif de protection selon
l'invention,
- la figure 1b est une vue de ce même boîtier en coupe suivant le plan dont la trace
AA apparaît sur la figure 1a,
- la figure 2 est une vue en coupe d'une variante de réalisation de ce même boîtier,
- la figure 3a est une vue frontale d'un boîtier selon un autre mode de réalisation
de l'invention,
- la figure 3b est une vue de ce même boîtier en coupe suivant le plan dont la trace
BB apparaît sur la figure 3a,
- la figure 4 représente en détails un premier mode de réalisation d'un moyen de détection,
- la figure 5 représente un second mode de réalisation d'un moyen de détection,
- les figures 6a et 6b représentent suivant deux directions d'observation orthogonales
un véhicule équipé d'un dispositif de protection selon l'invention et utilisant un
moyen de détection suivant un troisième mode de réalisation,
- La figure 7 représente schématiquement un dispositif de sécurité et d'armement d'une
des charges formées.
- La figure 8 représente schématiquement une variante de réalisation d'un dispositif
de sécurité et d'armement d'une des charges formées.
[0032] En se reportant aux figures 1a et 1b, un dispositif de protection active selon un
premier mode de réalisation de l'invention comprend au moins un boîtier 1 parallélépipèdique
qui est fixé sur une paroi 2 du véhicule par des pattes de liaison 3 démontables.
Le boîtier sera de préférence réalisé en alliage léger ou en un matériau composite
qui pourra également assurer une fonction pare éclats.
[0033] Le boîtier 1 comprend un logement interne fermé par un couvercle 1a, fixé au corps
du boîtier par des moyens de fixation non représentés (tel que des vis). Il renferme
quatre charges formées dièdriques 4a,4b,4c et 4d qui sont disposées le long des bords
internes du boîtier et couvrent chacune sensiblement toute la longueur d'un bord du
boîtier, les charges diédriques formant ainsi un quadrilatère.
[0034] Les directions d'action 30a,30b,30c,30d des différentes charges sont convergentes
vers l'intérieur du quadrilatère qu'elles délimitent.
[0035] Chaque charge formée 4 comprend un revêtement 5 appliqué sur un bloc explosif 6 (par
exemple en octolite). L'explosif est initié par un relais d'amorçage 7 (par exemple
en hexocire) lui même initié par une amorce intégrée à un dispositif de sécurité et
d'armement 8.
[0036] Sur les figures, on a donné les indices a,b,c et d aux différents éléments constitutifs
de chaque charge diédrique. Ainsi la charge 4a comprend un explosif 6a, initié par
un cordeau 7a, lui même relié à un dispositif de sécurité et d'armement 8a.
[0037] Un dispositif de sécurité et d'armement (ou DSA) 8 est représenté schématiquement
à la figure 7. Il comprend un volet d'interruption de chaîne pyrotechnique 9 qui peut
coulisser par l'action de moyens moteurs 10 et qui est maintenu en position de sécurité
par un verrou 11 dont l'effacement est commandé par un système horloger 12 de type
connu (électronique ou mécanique) . Le DSA 8 renferme également une amorce 13 à initiation
électrique qui est reliée à un système électronique de commande de mise à feu 14 incluant
une source d'énergie telle une pile (la source d'énergie pourra également être externe
au DSA). Ce dernier est représenté schématiquement sur les figures sous la forme d'une
boîte 14 solidaire d'une face inférieure du boîtier 1.
[0038] L'amorce 13 est destinée à initier le cordeau d'allumage 7 dont une extrémité pénètre
donc dans le DSA.
[0039] Le système horloger sera avantageusement commandé par le système électronique 14
qui pourra comprendre un bouton poussoir 31 permettant d'armer manuellement les différents
DSA après la mise en place du boîtier sur le véhicule. On pourra également prévoir
un moyen 32 de réception d'ordres de télécommande (par voie radio par exemple) qui
permettra de faire passer à volonté et à distance les différents volets des DSA d'une
position de sécurité à une position armée ou inversement.
[0040] Le système électronique de commande 14 reçoit un signal de déclenchement de tir qui
est fourni par des moyens de détection 16.
[0041] Suivant le mode de réalisation représenté sur les figures 1a et 1b, les moyens de
détection 16 comprennent quatre panneaux détecteurs indépendants 17a, 17b, 17c et
17d.
[0042] Les panneaux détecteurs sont disposés à l'intérieur du boîtier 1 et sont donc protégés
des contraintes extérieures par le couvercle la du boîtier. Avantageusement ces panneaux
pourront être noyés par surmoulage dans le matériau du couvercle.
[0043] Le couvercle la aura une épaisseur choisie de telle sorte que les panneaux ne puissent
être déclenchés par un choc intempestif ou par l'impact d'un projectile de petit calibre.
[0044] L'impact d'un projectile cinétique (noyau ou flèche) sur un des panneaux permet de
déterminer dans quelle partie du boîtier le projectile pénètre et donc de connaître
les deux charges linéaires les plus proches de l'impact.
[0045] Ainsi un impact sur le panneau 17a permettra au système électronique de déduire que
les charges les plus proches du point d'impact sont les charges 4a et 4d. Un impact
sur le panneau 17c permettra de déduire que les charges diédriques les plus proches
sont les charges 4b et 4c.
[0046] La figure 4 schématise un mode de réalisation particulier d'un panneau de détection
17. Ce panneau comprend une première feuille 18 par exemple en aluminium et une deuxième
feuille 19 également en aluminium. Les deux feuilles sont isolées électriquement l'une
de l'autre par une feuille en matière plastique 20 (par exemple en polyéthylène).
Chaque feuille est reliée par un conducteur 21,22 au système électronique de commande
14. Ce dernier est ainsi relié aux feuilles conductrices des 4 panneaux 17a,17b,17c
et 17d.
[0047] Lors de l'impact d'un projectile sur un panneau, les feuilles conductrices et la
feuille isolante se trouvent déchirées. Il en résulte l'établissement d'un contact
électrique entre les contacts électriques constitués par les feuilles 18 et 19. Le
système électronique de commande 14 détecte ce contact et localise le panneau considéré.
[0048] Il détermine les charges 4 les plus proches de ce panneau et commande tout d'abord
l'initiation de celles ci au travers des amorces 13 disposées dans les DSA 8 associés.
[0049] Les deux autres charges 4 seront initiées ensuite et en séquence à l'issue d'un retard
prédéterminé en fonction de la menace et de l'ordre de 10 à 100 microsecondes.
[0050] Le retard sera de préférence un retard électronique intégré au système de commande
14. Il pourra être pré-programmé ou bien programmé lors de la mise en place du dispositif
ou encore programmé comme suite à la détection d'une menace particulière.
[0051] A titre de variante on pourra, dans ce mode de réalisation comprenant 4 panneaux
17, remplacer le système électronique central 14 par quatre systèmes de commande indépendants
et simplifiés qui seront intégrés chacun à un DSA 8.
[0052] La figure 8 montre une telle variante de réalisation. Dans ce cas, chaque DSA 8 intègre
un système de commande local 14 qui comprend une source d'énergie électrique et éventuellement
une sécurité électronique et les moyens 32 de réception de l'ordre de télécommande
d'armement.
[0053] Dans ce cas chaque panneau 17a, 17b, 17c et 17d sera relié à un seul DSA 8a, 8b,
8 ou 8d respectivement. La détection d'un impact de projectile sur un panneau provoquera
l'initiation de la charge diédrique associée au panneau.
[0054] L'amorce 13 provoque également l'initiation d'un cordeau retard pyrotechnique 15
(par exemple un cordeau de pentrite ou d'une composition pyrotechnique à retard du
type de celle décrite par le brevet FR2650586 et associant tungstène/chromate de Baryum
et perchlorate de potassium) qui relie les différents DSA et qui assure à partir de
l'initiation d'une seule amorce 13, les initiations en séquences des quatre charges
dièdriques. Les cordeaux seront définis de façon à assurer des retards entre chaque
initiation de charge de l'ordre de 10 à 100 microsecondes.
[0055] La figure 5 montre un second mode de réalisation d'un moyen de détection 16. Ce moyen
comprend un seul panneau 21 qui incorpore deux câbles conducteurs bifilaires continus
22 et 23 collés au panneau 21.
[0056] Le câble 22 va alternativement d'un premier bord 24 du panneau 21 jusqu'à un deuxième
bord 25 parallèle au premier en réalisant ainsi une couverture du panneau par un réseau
de lignes 26 sensiblement parallèles entre elles.
[0057] Le câble 23 va alternativement d'un bord 27 du panneau 21 jusqu'à un bord 28 parallèle
au premier en réalisant ainsi une couverture du panneau par un réseau de lignes 29
sensiblement parallèles entre elles et perpendiculaires aux lignes 26 du premier réseau.
[0058] Un quadrillage de la surface du panneau est ainsi constitué par les deux câbles 22
et 23.
[0059] Les extrémités des deux câbles 22 et 23 sont reliées au système électronique de commande
14 qui comporte des moyens permettant une mesure de la résistance ou de la conductivité
électrique des câbles.
[0060] L'impact d'un projectile sur le panneau 21 va provoquer une rupture des câbles 22
et 23.
[0061] Le système 14 assure une mesure de la résistance électrique des câbles 22 et 23.
Au moment de la rupture cette résistance se trouve modifiée (réduite), le projectile
assurant un court circuit fugitif des deux câbles au niveau du point d'impact.
[0062] La résistance d'un câble conducteur étant proportionnelle à sa longueur, une programmation
appropriée du système 14 permettra à partir de la mesure de la résistance lors de
l'impact du projectile d'en déduire les longueurs des portions de câbles situées entre
le système de commande 14 et le point d'impact, donc les coordonnées du point d'impact
du projectile sur le panneau 21.
[0063] Le système 14 en déduira la charge diédrique 4 qui se trouve la plus proche du point
d'impact. Celle ci sera initiée la première, les trois autres charges seront ensuite
déclenchées en séquence au moyen d'un retard électronique ou d'un retard pyrotechnique
comme cela a été décrit précédemment.
[0064] A titre de variante il est possible de réaliser quatre panneaux de détection, chacun
incorporant au moins un câble rompu par l'impact du projectile. La détection d'un
impact sur un des panneaux provoquera alors l'initiation de la ou des charges formées
voisines dudit panneau.
[0065] Les systèmes de détection décrits en référence aux figures 4 et 5 sont bien connus
de l'homme du métier dans le domaine de la métrologie des tirs de projectiles. Ils
ne seront donc pas décrits plus en détails.
[0066] Le fonctionnement d'un tel dispositif de protection active est le suivant.
[0067] Comme il a été précisé précédemment, le couvercle la est dimensionné de façon à pouvoir
résister aux impacts de projectiles de petit calibre (le couvercle aura par exemple
une épaisseur d'alliage léger ou de composite de l'ordre de 5 à 10mm). Ainsi le système
de détection du dispositif de protection ne sera activé que par l'impact d'un projectile
cinétique d'énergie importante tel qu'une flèche ou un noyau de charge formée. On
pourra pour accroître la sécurité du dispositif maintenir le dispositif à l'état non
armé jusqu'à la détection et l'identification d'une menace par le chef de véhicule.
[0068] L'impact d'un tel projectile cinétique est détecté par un des panneaux du dispositif
de détection. Suivant la solution retenue pour ce dispositif, l'impact sera localisé
dans un des quatre quadrants du boîtier (détecteur à 4 panneaux de la figure 4) ou
bien au voisinage d'une des charges diédriques (détecteur selon la figure 5).
[0069] La charge diédrique la plus proche du point d'impact ou bien celle qui est arbitrairement
associée à un des panneaux de détection est alors initiée. Elle engendre avec un délai
très faible par rapport à la détection de l'impact (de l'ordre de la dizaine de microsecondes)
un jet diédrique qui vient intercepter le projectile cinétique. Les trois autres charges
formées diédriques sont initiées séquentiellement avec des retard de l'ordre de 10
à 100 microsecondes. Les différents jets impactent le projectile cinétique et provoquent
sa découpe en tronçons et sa déstabilisation. Ce qui diminue fortement son efficacité
perforante vis à vis de la paroi du véhicule.
[0070] Une seule charge diédrique est suffisante pour déstabiliser un noyau de charge formée.
Des essais ont ainsi pu démontrer qu'une charge creuse de 35 mm de diamètre (100 g
d'explosif) pouvait découper un noyau de charge formée de 80 mm de long et animé d'une
vitesse de 2400 m/s.
[0071] La combinaison de plusieurs charges diédriques (et notamment les quatre charges décrites
ci-dessus) permet de tronçonner les projectiles à grand allongement (projectiles flèches)
réduisant fortement leur efficacité.
[0072] Le dispositif de protection selon l'invention est ainsi très efficace contre les
projectiles cinétiques tout en ne mettant en oeuvre qu'une masse réduite d'explosif
(de l'ordre de 400 g pour un boîtier de dimensions : 200mm x 200mm). Il est léger
et peut donc être mis en place sur le toit d'un véhicule pour le protéger contre les
munitions d'attaque en survol.
[0073] La figure 2 montre une variante de réalisation d'un tel système de protection, variante
dans laquelle les quatre charges diédriques 4a,4b,4c,4d ont leurs directions d'action
30a,30b,30c et 30d inclinées par rapport à la paroi 2 du véhicule et orientées vers
l'extérieur du véhicule.
[0074] Une telle disposition permet d'intercepter le projectile plus loin du véhicule et
de diminuer les effets arrière sur ce dernier.
[0075] Un deuxième mode de réalisation de l'invention est représenté aux figures 3a et 3b.
[0076] Ce mode est plus particulièrement destiné à protéger un véhicule contre les têtes
militaire à charge formée et notamment les têtes à charges en tandem. Il diffère du
précédent en ce que les charges diédriques sont remplacées par des petites charges
formées cylindriques 33 (environ 40 mm de calibre) disposées au voisinage des parois
internes du boîtier 1. Les charges formées 33 sont disposées en quatre rangées 34a,34b,34c
et 34d, chaque rangée étant associée à une des parois internes 35a, 35b, 35c et 35d
du boîtier 1.
[0077] Les charges 33 d'une seule et même rangée sont toutes parallèles entre elles et les
directions d'action des différentes charges formées (les axes des charges formées)
sont inclinées par rapport à la paroi 2 du véhicule.
[0078] Les directions d'action des charges disposées sur un seul et même côté du boîtier
matérialisent donc un plan d'attaque.
[0079] Les traces des plans d'attaque des rangées de charges 34a et 34c sont représentées
par les lignes 36a et 36c sur la figure 3b (et sont confondues avec les directions
d'action des charges 33 visibles sur la figure 3b). Les différents plans d'attaque
sont sécants à l'extérieur du boîtier 1 et à une distance du couvercle 1a de celui
ci de l'ordre de 1 calibre de charge formée.
[0080] Par ailleurs les rangées de charges 33 disposées au voisinage de parois 35 du boîtier
1 qui sont parallèles ne comportent pas le même nombre de charges et les axes des
différentes charges sont décalés en quinconce les uns par rapport aux autres. Ainsi
la rangée 34a comporte quatre charges tandis que la rangée en vis à vis 34c n'en comporte
que trois. De même la rangée 34d comporte quatre charges alors que la rangée 34b en
comporte trois.
[0081] Les différentes charges sont initiées par des cordeaux retard 15, eux même initiés
par une amorce disposée dans un dispositif de sécurité et d'armement 8.
[0082] Un système électronique de commande 14 assure l'initiation des différentes charges
en réponse à un ordre de mise à feu fourni par des moyens de détection 16 disposés
à distance du boîtier.
[0083] Le système électronique de commande 14 sera doté d'un moyen 32 de réception d'ordres
de télécommande qui assurera également la réception de l'ordre de mise à feu émis
par les moyens de détection 16.
[0084] Ces derniers sont conformés de façon à pouvoir détecter l'approche d'un projectile
à charge formée tel un missile ou une roquette (vitesse de projectile de l'ordre de
200 à 800m/s).
[0085] Ils pourront comprendre un ou plusieurs détecteurs radar et/ou un ou plusieurs détecteurs
optiques, ils comprendront également des moyens de calcul permettant de déterminer
la vitesse du projectile et d'en déduire l'instant d'initiation optimal pour les charges
formées.
[0086] Le fonctionnement de ce dispositif de protection active est le suivant.
[0087] En réponse à l'identification d'une menace par la détection de l'approche d'un projectile
tel qu'un missile ou une roquette au voisinage du boîtier, les moyens de détection
16 commandent à l'instant optimal l'initiation du dispositif de protection.
[0088] L'instant d'initiation est déterminé au moyen d'algorithmes de calcul en fonction
de la vitesse mesurée pour le projectile et de la distance de la paroi à laquelle
celui-ci se trouve. L'initiation des charges formées est provoquée à un instant tel
que le projectile détecté se trouve à une distance du boîtier comprise entre 0,5 m
et 2 m.
[0089] Le système électronique de commande va initier les différentes rangées de charges
formées en séquence. Toutes les charges formées d'une seule et même rangée seront
initiées simultanément, les autres rangées étant initiées successivement avec des
retard d'initiation de l'ordre de 20 à 50 microsecondes.
[0090] Du fait de la multiplication du nombre de charges formées 33 ainsi que du décalage
spatial des différents axes des charges, la probabilité d'interception du projectile
se trouve augmentée. Elle est encore accrue par le décalage temporel des instants
d'initiation d'une rangée à l'autre.
[0091] On est ainsi assuré de détruire le projectile incident bien avant qu'il n'impacte
sur le boîtier.
[0092] L'efficacité est donc assurée même contre des projectiles à charges formées en tandem
et cela avec une masse pour le boîtier de protection relativement réduite (environ
4 kg).
[0093] A titre de variante on pourra adopter un nombre de charges formées 33 différent.
On pourra également disposer les charges formée suivant plusieurs rangées parallèles
entre elles, par exemple deux rangées de charges au voisinage de chaque paroi du boîtier,
soit en tout huit rangées de charges formées. Dans ce cas on disposera les charges
solidaires d'une même paroi suivant deux rangées en quinconce afin d'accroître la
probabilité d'interception d'un projectile par le dispositif. Les deux rangées de
charge d'une seule paroi pourront être initiées simultanément ou bien séquentiellement.
[0094] Un tel dispositif de protection n'est efficace que si le projectile a une trajectoire
l'amenant dans la zone d'efficacité du boîtier.
[0095] Il est donc préférable d'associer plusieurs boîtiers répartis sur différentes parois
du véhicule avec un moyen de détection centralisé qui déterminera le ou les boîtiers
qui doivent être initiés comme suite à l'approche d'une menace.
[0096] Les figures 6a et 6b montrent ainsi un véhicule blindé 37 qui comporte plusieurs
boîtiers de protection 1.
[0097] On distingue sur la figure :
- des boîtiers 1b disposés latéralement sur la tourelle,
- des boîtiers 1c disposés sur les glacis,
- des boîtiers 1d disposés en partie avant,
- des boîtiers 1e disposés sur les protection latérales de chenilles,
- des boîtiers 1f disposés en protection de motorisation.
[0098] Le véhicule est doté de moyens de détection centralisés assurant la veille (alerte)
de l'environnement immédiat du char et la poursuite du projectile (trajectographie).
Ces moyens sont conçus, soit de façon à assurer simultanément et en permanence les
fonctions veille et poursuite, soit ils sont capables de basculer rapidement du mode
veille au mode poursuite. Ils peuvent comprendre :
- des radars 39 de proximité disposés sur la tourelle (dans l'exemple représenté ici),
- des caméras optiques 40 à transfert de charge (CCD) ou des caméras infrarouge rapides,
- une ou plusieurs barrières optiques 41, 42.
[0099] On pourra prévoir des barrières optiques latérales 42 sous forme de barrettes de
capteurs (infrarouge ou diodes laser). Ces barrettes détecteront l'approche de projectiles
attaquant le véhicule latéralement (direction de détection 44). Les capteurs détectant
l'approche du projectile assureront une localisation de la direction d'attaque de
celui ci. Un calculateur central qui coordonne les différents moyens de détection
en déduira le ou les boîtiers actifs qui doivent être initiés.
[0100] On pourra également prévoir (en complément aux barrettes latérales ou en remplacement)
une barrière de toit 41 à faisceau conique qui sera solidaire d'un mat 43 télescopique
(directions de détection 45).
[0101] Il est bien entendu possible d'associer sur un même véhicule des boîtiers de protection
anti charge formées (figures 3a,3b) et des boîtiers de protection anti projectiles
cinétiques (figures 1a,1b,2).
[0102] Le dispositif de protection selon l'invention peut bien évidemment être adapté à
la paroi d'une structure fixe, telle un bâtiment, un hangar, une unité mobile (telle
un poste de commandement ou un relais de communications).
1. Dispositif de protection active d'une paroi, notamment d'une paroi d'un véhicule,
comprennant au moins une charge formée (4,33) ayant une direction d'action (30,36)
sensiblement parallèle ou bien inclinée par rapport à la paroi du véhicule ainsi que
des moyens de détection (16) assurant le déclenchement de la charge formée en réponse
à l'arrivée d'un projectile, dispositif caractérisé en ce qu'il comporte au moins quatre charges formées (4,33) disposées dans au moins un boîtier
(1), chaque charge formée étant disposée sur le côté d'un quadrilatère.
2. Dispositif de protection active selon la revendication 1, caractérisé en ce que le
boîtier (1) renferme quatre charges formées dièdriques (4) formant un quadrilatère
et ayant des directions d'action convergentes.
3. Dispositif de protection active selon la revendication 2, caractérisé en ce que les
directions d'action des charges formées (4) sont inclinées par rapport à la paroi
du véhicule et orientées vers l'extérieur du véhicule.
4. Dispositif de protection active selon une des revendications 1 à 3, caractérisé en
ce que les moyens de détection comprennent au moins un panneau (17) comprenant au
moins deux contacts électriques (18,19) fermés par l'impact d'un projectile.
5. Dispositif de protection active selon les revendications 2 et 4, caractérisé en ce
que les moyens de détection comprennent quatre panneaux de contact indépendants, chaque
panneau commandant le déclenchement d'une charge diédrique différente.
6. Dispositif de protection active selon une des revendications 1 à 3, caractérisé en
ce que les moyens de détection (16) comprennent au moins un panneau incorporant au
moins un câble conducteur (22,23) rompu par l'impact d'un projectile.
7. Dispositif de protection active selon la revendication 6, caractérisé en ce que les
moyens de détection comprennent au moins deux câbles (22,23) rompus par l'impact d'un
projectile, chaque câble étant disposé de façon à aller alternativement d'un premier
bord du panneau jusqu'à un deuxième bord parallèle au premier en réalisant une couverture
du panneau par un réseau de lignes (26,29) sensiblement parallèles entre elles, les
lignes du réseau constitué par un premier câble (22) étant perpendiculaires à celles
du réseau constitué par un deuxième câble (23) de façon à former un quadrillage de
la surface du panneau.
8. Dispositif de protection active selon la revendication 7, caractérisé en ce que les
moyens de détection (16) comprennent un système de commande (14) qui assure une mesure
de la résistance des câbles de détection (22,23), de façon à localiser le point d'impact
du projectile sur le panneau, et qui commande le déclenchement de la charge diédrique
la plus proche du point d'impact.
9. Dispositif de protection active selon une des revendications 1 à 8, caractérisé en
ce que des moyens retards (15) sont prévus pour assurer après l'initiation d'une charge
l'initiation des autres charges en séquence.
10. Dispositif de protection active selon la revendication 1, caractérisé en ce que le
boîtier (1) renferme au moins quatre charges formées (33) cylindriques, chaque charge
étant disposée sur le côté d'un quadrilatère et les directions d'action des charges
étant inclinées par rapport à la paroi du véhicule.
11. Dispositif de protection active selon la revendication 10, caractérisé en ce qu'il
comporte au moins deux boîtiers (1) et en ce que les moyens de détection (16) comprennent
au moins un capteur central électromagnétique ou optique, capteur relié à un moyen
de calcul qui détermine la direction d'approche du projectile et sa vitesse et qui
commande l'initiation d'au moins une charge d'un des boîtiers.