[0001] La présente invention concerne la fabrication de circuits intégrés et plus particulièrement
de circuits dits BICMOS, c'est-à-dire de circuits comprenant des transistors bipolaires
et des transistors MOS complémentaires.
[0002] Dans de telles structures, on s'intéresse généralement plus particulièrement à la
qualité des transistors bipolaires de type NPN, les transistors PNP étant par nature
moins rapides que les transistors NPN. Ces transistors NPN doivent toujours être de
qualité convenable. On distingue toutefois une première et une deuxième catégorie
de circuits intégrés BICMOS. Dans la première catégorie, l'accent est essentiellement
mis sur les performances des transistors bipolaires NPN qui doivent permettre des
fonctionnements à des fréquences pouvant aller jusqu'à quelques gigahertz. Dans la
deuxième catégorie, les circuits comprennent des transistors MOS assurant essentiellement
les fonctions logiques et des transistors bipolaires destinés essentiellement aux
amplificateurs d'entrée/sortie et à la réalisation de quelques fonctions analogiques.
On se placera ici plutôt dans ce dernier cas, dans lequel l'essentiel d'un circuit
intégré est constitué de transistors CMOS et où les transistors bipolaires NPN doivent
être de bonne qualité sans nécessairement devoir fonctionner à de très hautes fréquences
de l'ordre du gigahertz.
[0003] La figure 1 est une vue en coupe schématique d'une portion d'un circuit intégré BICMOS
classique. La partie gauche de la figure comporte un transistor MOS à canal P (PMOS),
la partie centrale de la figure contient un transistor MOS à canal N (NMOS) et la
partie droite de la figure contient un transistor bipolaire de type NPN. La structure
est formée à partir d'une plaquette de silicium monocristalline 10 de type P sur laquelle
est formée une couche épitaxiée de type N. Des couches enterrées sont formées à l'interface
entre le substrat de silicium et la couche épitaxiée.
[0004] Le transistor MOS à canal P est formé dans un caisson 11 de type N (Nwell), de préférence
formé au-dessus d'une couche enterrée 12 fortement dopée de type N elle-même formée
à la partie supérieure du substrat 10. Le caisson N est délimité latéralement et en
surface par des zones d'isolement, par exemple un oxyde épais 14 formé par les techniques
dites LOCOS. Une autre région d'oxyde épais 15 délimite une portion du caisson N 11.
Dans la partie principale du caisson N est formé un transistor MOS à canal P comprenant
de part et d'autre d'une grille 16 des régions de drain D et de source S. De façon
classique, cette structure comporte des espaceurs et des zones d'extension de drain
et de source à faible niveau de dopage (LDD). Une zone 17 fortement dopée de type
N dans la portion de caisson N délimitée par l'oxyde épais 15 permet de reprendre
un contact sur le caisson.
[0005] Le transistor MOS à canal N est formé de façon complémentaire dans un caisson 21
de type P (Pwell) formé sur une couche enterrée 22. Le caisson P est délimité par
un oxyde épais 24 et un oxyde épais 25 délimite une portion de caisson. Le transistor
à canal N est formé dans la partie principale du caisson de part et d'autre d'une
grille isolée 26. Un contact 27 fortement dopé de type P permet de connecter le caisson
P.
[0006] Le transistor bipolaire de type NPN est formé dans une zone 31 de la couche épitaxiale
de type N située au-dessus d'une couche enterrée 32 fortement dopée de type N. La
région 31 correspond au collecteur et la région 32 à une zone de reprise de contact
de collecteur qui est connectée à la surface du circuit intégré par l'intermédiaire
d'un puits collecteur fortement dopé de type N 33. Une zone de base 34 est formée
par implantation et/ou diffusion à la surface de la couche épitaxiée de type N. Au-dessus
de cette zone de base, une couche de silicium polycristallin 35 fortement dopée de
type N permet de créer par diffusion une région d'émetteur 36 dans la base 34. Une
zone 37 fortement dopée de type P est disposée latéralement par rapport à la région
de base intrinsèque 34, par exemple de la façon représentée dans la figure et permet
une reprise de contact de base. En outre, la portion 31 de couche épitaxiée de type
N dans laquelle est formée le transistor bipolaire doit être isolée des autres composants
de la structure formée dans la zone épitaxiée de type N ou dans un caisson de type
N. Ainsi, la région 31 de type N doit être entourée d'un caisson de type P. Ce caisson
de type P correspond éventuellement comme cela est représenté à gauche du transistor
bipolaire à un caisson dans lequel est formé un transistor MOS à canal N ou bien,
comme cela est représenté par la région 38 à la droite de la figure, à un mur d'isolement
spécifique 38 correspondant à une diffusion réalisée en même temps que les caissons
de type P.
[0007] Un procédé de fabrication de la structure illustrée en figure 1 réalisée sur un substrat
de type P (10) comprend les étapes principales suivantes :
implantation des régions enterrées de type N (12, 32) ;
implantation des régions enterrées de type P (22) ;
croissance d'une couche épitaxiale ayant par exemple une épaisseur de l'ordre de 1
µm et un niveau de dopage de l'ordre de 1016 atomes/cm3 ;
formation des régions d'oxyde épais d'isolement (14, 15, 24, 25) ;
implantation des caissons N (11) ;
implantation des puits collecteurs (33) ;
implantation des caissons P (21) (et des régions d'isolement P 38) ;
formation des grilles des transistors à effet de champ à canal N et à canal P ;
implantation des régions faiblement dopées (LDD) de type N puis implantation des régions
faiblement dopées (LDD) de type P - avec chaque fois implantation simultanée de la
prise de contact du caisson autre que celui dans lequel on fait les implantations
de sources et de drains LDD ;
(pour les opérations suivantes, les régions de transistors MOS sont masquées et on
forme les transistors bipolaires)
implantation d'une région de base de type P (34) dans la zone épitaxiée (31) ;
masquage d'une zone d'émetteur et dépôt d'une couche de silicium polycristallin fortement
dopée de type N (35) ;
délimitation de la couche (35) de contact d'émetteur ;
formation des espaceurs de grilles des transistors MOS et d'espaceurs latéraux autour
de la zone de silicium polycristallin de contact d'émetteur ;
(pour les opérations suivantes, les régions de transistors MOS et de transistors
bipolaires sont traitées)
implantation des régions de type N de drain-source des transistors à canal N, de prise
de contact des caissons N, et de contact de puits collecteurs ;
implantation des régions de type P de drain-source des transistors à canal P, de prise
de contact de caisson P, et de prise de contact de base.
[0008] Ce procédé de fabrication dans un même substrat semiconducteur de transistors MOS
complémentaires et de transistors bipolaires présente par rapport à un procédé classique
de réalisation de circuit intégré comprenant uniquement des transistors MOS complémentaires
notamment les différences suivantes :
- on utilise une épitaxie de type N sur un substrat de type P alors qu'un procédé classique
de fabrication de transistors CMOS utilise une épitaxie de type P faiblement dopée
sur un substrat de type P plus fortement dopé ;
- la formation de la couche épitaxiée est précédée de la formation de couches enterrées
;
- il existe une étape spécifique de dopage profond pour la formation des puits collecteur.
[0009] Ainsi, par rapport à un procédé classique de formation de transistors CMOS, le procédé
décrit ci-dessus de fabrication d'un transistor BICMOS présente essentiellement l'inconvénient
de nécessiter la formation de couches enterrées avant la formation d'une couche épitaxiée.
Ceci augmente considérablement la durée et les coûts de fabrication. En effet, il
est plus difficile en raison des problèmes d'exodiffusion de former une couche épitaxiée
sur un substrat inhomogène comprenant des régions N
+ et P
+ que sur un substrat homogène. En outre, des fabricants de silicium proposent des
substrats homogènes munis d'une couche épitaxiée et comme ils fabriquent de tels éléments
en grande série, les coûts sont très compétitifs.
[0010] Cette complication du processus de fabrication est liée au fait que l'on souhaite
pour un transistor bipolaire disposer au voisinage de la base d'une région de collecteur
de type N faiblement dopée. En effet, ce faible dopage du collecteur au voisinage
de la base contribue à conférer des caractéristiques de gain élevé et de bonne tenue
en tension d'un transistor. Par contre, il convient que la zone faiblement dopée de
collecteur ne soit pas trop étendue pour limiter la résistance d'accès au collecteur.
C'est essentiellement en raison de ces deux considérations que les transistors NPN
de circuits intégrés comportent de façon quasi-systématique des couches enterrées
de type N
+ sous une épitaxie de type N, la couche enterrée servant d'accès faiblement résistif
à un collecteur faiblement dopé.
[0011] Ainsi, un objet de la présente invention est de prévoir un nouveau procédé de fabrication
et une nouvelle structure de circuit intégré BICMOS.
[0012] Un autre objet de la présente invention est de prévoir un tel procédé dans lequel
on limite le nombre d'étapes de fabrication.
[0013] Un autre objet de la présente invention est de prévoir un tel procédé qui permette
l'obtention d'un transistor bipolaire NPN de bonne qualité.
[0014] Pour atteindre ces objets, la présente invention prévoit un procédé de fabrication
d'un circuit intégré BICMOS comprenant un transistor NPN dans une plaquette fortement
dopée de type P et revêtue d'une couche épitaxiée faiblement dopée de type P, comprenant
les étapes consistant à former un caisson dopé de type N pour constituer le collecteur
d'un transistor bipolaire, ce caisson ayant un niveau de dopage relativement élevé
et sensiblement homogène ; revêtir la structure d'une couche d'amorçage de silicium
polycristallin et ouvrir ce sandwich au-dessus de portions des caissons de collecteurs
; procéder à la croissance épitaxiale de silicium non dopé puis à la croissance épitaxiale
de silicium dopé de type P constituant au-dessus de la région de collecteur une région
de base monocristalline ; déposer une couche isolante et l'ouvrir à l'emplacement
de l'émetteur ; déposer du silicium polycristallin d'émetteur dopé de type N ; graver
le silicium polycristallin d'émetteur en delà des zones utiles ; graver le silicium
de base en dehors des zones utiles en laissant en place notamment une portion au-dessus
d'une région d'oxyde épais ; former des espaceurs ; former une zone de contact de
collecteur en même temps que l'implantation de drain des transistors MOS à canal N
; et procéder à une implantation de type P de prise de contact de base en même temps
que les implantations de drain et de source des transistors MOS à canal P.
[0015] Selon un mode de réalisation de la présente invention, l'épitaxie de base comprend
en outre une étape d'épitaxie de silicium-germanium avec une proportion de germanium
de l'ordre de 10 à 15 %, cette phase étant réalisée après la phase de dépôt de silicium
intrinsèque.
[0016] Selon un mode de réalisation de la présente invention, le caisson de collecteur est
formé en même temps que les caissons des transistors MOS à canal P.
[0017] Selon un mode de réalisation de la présente invention, la couche de silicium d'amorçage
est déposée sur une couche d'oxyde de silicium.
[0018] Selon un mode de réalisation de la présente invention, le caisson a un niveau de
dopage superficiel de l'ordre de 10
17 atomes/cm
3.
[0019] Ces objets, caractéristiques et avantages, ainsi que d'autres de la présente invention
seront exposés en détail dans la description suivante de modes de réalisation particuliers
faite à titre non-limitatif en relation avec les figures jointes parmi lesquelles
:
la figure 1 décrite précédemment illustre une portion d'un circuit intégré BICMOS
classique comprenant un transistor PMOS, un transistor NMOS et un transistor NPN ;
les figures 2A à 2C illustrent des étapes successives de fabrication d'un transistor
bipolaire dans un circuit intégré BICMOS selon la présente invention ;
la figure 3 représente une vue de dessus de masques utilisés pour former un transistor
bipolaire obtenu par le procédé selon la présente invention ;
la figure 4A représente une vue en coupe selon la ligne A-A du transistor bipolaire
obtenu avec les masques de la figure 3 ;
la figure 4B représente une vue en coupe selon la ligne B-B du transistor bipolaire
obtenu avec les masques de la figure 3 ; et
les figures 5A et 5B représentent les concentrations de dopants avant et après recuit
en fonction de l'épaisseur dans la zone émetteur/base/collecteur d'un transistor bipolaire
selon la présente invention.
[0020] Comme cela est classique dans le domaine de la représentation des circuits intégrés,
les diverses figures ne sont pas tracées à l'échelle mais leurs dimensions ont été
arbitrairement dilatées pour améliorer la lisibilité des dessins.
[0021] Les figures 2A et 2C illustrent des étapes successives de fabrication d'un transistor
bipolaire selon la présente invention, étant entendu que ce transistor bipolaire est
inclus dans un circuit intégré comprenant des transistors MOS à canal N et à canal
P, comme cela a été décrit en relation avec la figure 1.
[0022] Selon un aspect de la présente invention, le circuit intégré BICMOS selon la présente
invention est formé sur une couche 41 faiblement dopée de type P, directement formée
par épitaxie sur un substrat de silicium monocristallin 42 plus fortement dopé de
type P. Ainsi, on part d'une couche épitaxiée de type P
- sur un substrat de type P
+ comme cela est couramment utilisé pour la fabrication de circuits intégrés de type
CMOS. Cette structure présente par rapport à celle décrite en relation avec la figure
1 l'avantage de ne pas comporter de couches enterrées entre le substrat monocristallin
et la couche épitaxiée ce qui réduit fortement le nombre d'étapes de fabrication et
donc le temps et le coût de fabrication. Les transistors MOS obtenus sont similaires
à ceux représentés en figure 1 sauf qu'il n'est pas prévu sous les transistors MOS
respectifs de couche enterrée de type N (12) ou P (22) et que les caissons N et P
s'arrêtent dans la couche épitaxiée avant d'atteindre le substrat 42.
[0023] Un transistor bipolaire selon la présente invention est formé dans un caisson de
type N 43, de préférence semblable aux caissons de type N dans lesquels sont formés
les transistors MOS à canal P. On a représenté de part et d'autre du caisson N 43
des portions de caissons de type P 44 et 45 dans lesquels sont par exemple formés
des transistors MOS à canal N semblables à celui formé dans le caisson 21 de la figure
1. Le caisson 43 est délimité superficiellement par un anneau d'oxyde épais 46. Dans
le mode de réalisation représenté, l'anneau 46 est de type BOX, c'est-à-dire qu'il
est constitué d'une couche d'oxyde disposée dans une rainure gravée dans le substrat.
Ces rainures sont de préférence formées après fabrication des caissons N et P. Toutefois
il ne s'agit là que d'un mode de réalisation de la présente invention et les zones
d'oxyde épais 46 pourront correspondre à des oxydes formés par le procédé dit LOCOS
ou tout autre procédé adapté.
[0024] A l'étape illustrée en figure 2B, on a successivement déposé sur l'ensemble de la
structure une couche mince d'oxyde de silicium 51 et une couche de silicium polycristallin
52. On a formé une ouverture dans l'ensemble des couches 51, 52 au-dessus de la zone
de collecteur 43. On a réalisé ensuite un dépôt épitaxial uniforme. Ce dépôt épitaxial
54 entraîne la formation d'une couche monocristalline 55 au-dessus de l'ouverture
sur le silicium monocristallin de collecteur et d'une couche polycristalline au-dessus
de la couche de silicium polycristallin 52.
[0025] Cette étape de dépôt épitaxial d'une couche de silicium constitue l'une des étapes
fondamentales de la présente invention et est réalisée en plusieurs temps. Elle sera
décrite plus en détail ci-après. On obtient ainsi une couche de silicium 54 dont la
partie 55 située au-dessus de l'ouverture ménagée dans les couches 51, 52 constituera
la région de base du transistor bipolaire NPN. On notera que ce dépôt épitaxial ne
pose pas de problèmes particuliers car il est réalisé sur un support sensiblement
homogène constitué par la couche de silicium polycristallin 52 dans laquelle sont
ménagées de petites fenêtres. De plus, comme on le verra ci-après, ce dépôt est mince
(épaisseur inférieure à 0,2 µm) par rapport à la couche épitaxiée de la figure 1 (épaisseur
supérieure à 1 µm).
[0026] La figure 2C illustre des étapes de formation de l'émetteur du transistor NPN. On
dépose d'abord sur l'ensemble de la couche 54 une couche isolante 61, éventuellement
constituée d'un ensemble de plusieurs couches minces isolantes. On ouvre ensuite la
couche 61 aux emplacements de l'émetteur par une gravure plasma suivie d'une gravure
chimique. Après quoi, on dépose par voie chimique en phase vapeur une couche de silicium
polycristallin 62 fortement dopée de type N. Cette couche de silicium polycristallin
est destinée à constituer une source de dopants devant être diffusés dans la région
de base 55 et à servir de reprise de contact d'émetteur. La couche de silicium polycristallin
62 est de préférence recouverte d'une couche de protection 63, par exemple en oxyde
de silicium.
[0027] On prévoit ensuite des étapes de gravure du silicium polycristallin de contact d'émetteur
62, de gravure de la couche de silicium polycristallin 54 en dehors de la région de
base 55, de dopage de type P d'une région de reprise de contact de base et de dopage
de type N d'une région de reprise de contact de collecteur. Le résultat de ces étapes
est illustré dans la vue de dessus de masques de la figure 3 et dans les vues en coupe
selon les lignes A-A et B-B de cette figure 3, illustrées respectivement en figures
4A et 4B.
[0028] La figure 4A correspond à une vue en coupe prise dans le même plan que les figures
2A à 2C. Toutefois, dans cette vue en coupe, on a en outre représenté partiellement
à gauche de la figure un transistor MOS à canal N réalisé à côté du transistor bipolaire
selon la présente invention.
[0029] Comme on le voit en figure 4A, on a d'abord gravé la couche de silicium polycristallin
d'émetteur 62 puis on a gravé la couche de silicium de base 54. On a laissé en place
une partie en débordement 64 de la zone de silicium de base 54 au-dessus d'une région
d'oxyde épais pour qu'elle constitue une zone de reprise de contact de base. On notera
que le dopant N contenu dans la couche de silicium polycristallin 62 a légèrement
diffusé dans la couche épitaxiée 55 pour former une zone d'émetteur 65. Après avoir
découpé les couches 62 et 54, on forme des espaceurs simultanément du côté des transistors
bipolaires et du côté des transistors MOS. On forme ainsi, du côté du transistor MOS
à canal N représenté à la gauche de la figure des espaceurs 71 tandis que l'on forme
des espaceurs 72 sur les bords de la couche de silicium polycristallin 62 et des espaceurs
73 sur les bords de la couche de silicium de base. L'espaceur 72 à droite en figure
4A sert à délimiter l'implantation P destinée à surdoper l'extension 64 de la couche
de silicium de base pour former une zone de reprise de contact de base en même temps
qu'on forme les drains et sources des transistors MOS à canal P. De même, l'espaceur
73 représenté en figure 4A à gauche de la couche de silicium de base sert à délimiter
une implantation de type N
+ de reprise de contact de collecteur 75 formée en même temps que les drains et sources
76 des transistors MOS à canal N. Ensuite, on pourra former sur toutes les régions
de silicium apparentes un siliciure pour améliorer les reprises de contact.
[0030] Les figures 3 et 4B ne seront pas décrites plus en détail. Elles portent les mêmes
références que la figure 4A et sont destinées à mieux faire comprendre la topologie
du composant selon la présente invention et plus particulièrement des zones de reprise
de contact de base et de collecteur. En figure 3, les divers masques sont désignés
par le nom des zones qu'ils sont destinés à former. On notera qu'en raison de la présence
des espaceurs 72 et 73, les masques 64 et 75 ne sont pas critiques.
[0031] La figure 5A représente les profils d'implantation avant recuit transversalement
à la région de collecteur-base-émetteur, selon l'axe 0x indiqué en figure 4A, c'est-à-dire
en prenant pour origine la limite entre la zone épitaxiée 55 de silicium de base et
la couche 62 de silicium polycristallin de contact d'émetteur, en direction de la
couche 43 de collecteur. La figure 5B représente ces mêmes profils après recuit.
[0032] Tout d'abord, on notera que le collecteur 43, dans un mode de réalisation classique
d'un caisson N de transistor PMOS résulte d'une triple implantation. Trois implantations
successives sont réalisées à des énergies et doses décroissantes de sorte que le caisson
N a, après recuit, comme cela est représenté en figure 5B, un profil de concentration
sensiblement uniforme avec une concentration en surface de l'ordre de 10
17 atomes/cm
3.
[0033] Dans un mode de réalisation de la présente invention, la couche épitaxiée 54 est
réalisée en quatre phases. Dans une première phase, on réalise une épitaxie de silicium
pur, c'est-à-dire de silicium non dopé. Cette épitaxie s'étend par exemple sur une
épaisseur d'environ 40 nm à partir de la surface Q du caisson N 43. Dans une deuxième
phase, sur une épaisseur d'environ 25 nm, on réalise une épitaxie de silicium non
dopé mais additionné d'environ 12 % de germanium. Dans une troisième phase, sur une
épaisseur d'environ 30 nm, on continue l'épitaxie en réduisant progressivement la
concentration de germanium pour arriver à une concentration nulle de germanium. Cette
troisième phase d'épitaxie est réalisée en présence d'une source de bore de sorte
que la concentration en bore soit de l'ordre de 10
17 atomes/cm
3. Enfin, la quatrième phase d'épitaxie est réalisée en présence de bore et en l'absence
de germanium pour que la concentration en bore soit encore de l'ordre de 10
17 atomes/cm
3.
[0034] La figure 5B représente les profils obtenus après recuit. Au voisinage du point O,
dans une zone E, les dopants de type N (arsenic) contenus dans le silicium polycristallin
de la région de contact d'émetteur 62 diffusent dans la base en ayant une concentration
maximum de l'ordre de 10
19 à 10
20 atomes/cm
3. On trouve ensuite une région B1 de type P qui correspond à la base intrinsèque.
Au voisinage de la jonction base-émetteur, la concentration en dopants du type P est
de l'ordre de 10
17 atomes/cm
3. C'est essentiellement dans cette région de base B1 que l'épitaxie a été réalisée
en présence de germanium pour former une structure monocristalline silicium-germanium.
On trouve ensuite une région B2 pratiquement non dopée, puis une région C1 dans laquelle
des atomes de type N du collecteur ont diffusé dans la couche épitaxiée non dopée.
Enfin, on trouve le caisson de collecteur 43.
[0035] Une des difficultés de réalisation du transistor selon la présente invention, résulte
du fait que le caisson de collecteur 43 est identique aux caissons N utilisés pour
la réalisation de transistors MOS de très petites dimensions. Ces caissons sont relativement
fortement dopés (de l'ordre de 10
17 atomes/cm
3 en surface comme on l'a vu précédemment). Ceci fournirait un très mauvais transistor
bipolaire si on réalisait directement dans le caisson 43 une base diffusée ; ce transistor
aurait à la fois un gain faible et une faible tension d'Early.
[0036] Ce problème est résolu selon un aspect de la présente invention en prévoyant comme
on l'a indiqué précédemment une épitaxie réalisée en plusieurs phases. Selon un aspect
de la présente invention, cette épitaxie comprend d'abord une couche de silicium monocristallin
non dopée quasi-intrinsèque, suivie d'une couche de silicium monocristallin de base
proprement dite de type P. Cette zone de silicium monocristallin non dopée correspond,
après les recuits thermiques à une zone de collecteur très faiblement dopée au voisinage
de la base ce qui permet d'obtenir un transistor à tension d'Early relativement élevée.
[0037] En outre, pour favoriser une valeur élevée du gain, on prévoit de préférence selon
la présente invention une zone de base proprement dite constituée d'une matrice monocristalline
silicium-germanium, ce qui a pour effet de diminuer la barrière de potentiel vue par
les électrons pour passer de l'émetteur dans la base et donc d'obtenir un courant
de collecteur plus fort pour un courant de base donné. Le fait que l'on puisse relever
le gain également grâce à l'utilisation de germanium permet d'utiliser un dopage de
base relativement élevé ce qui a pour effet, de façon connue, d'améliorer les caractéristiques
du transistor, notamment en augmentant la tension d'Early du transistor.
[0038] La présente invention est susceptible de diverses variantes et modifications qui
apparaîtront à l'homme de l'art. Par exemple, une fois qu'on a réalisé l'ouverture
dans la couche 52, on peut, avant de produire une croissance épitaxiale, réaliser
une implantation profonde de type N pour améliorer encore la conductivité du collecteur
sous la jonction base-collecteur.
[0039] On notera donc que le transistor selon la présente invention réalise un bon compromis
entre un gain élevé, une bonne tension d'Early et une faible résistance d'accès au
collecteur. Cette résistance d'accès faible est liée au fait que la région de reprise
de contact de collecteur 75 se trouve très proche de la région de base intrinsèque
en raison des autoalignements utilisés dans la présente invention comme on l'a exposé
précédemment. Par exemple, l'ouverture d'émetteur peut avoir une largeur de 0,35 µm,
l'ouverture de base une largeur de l'ordre de 1,35 µm, la région restante des couches
51, 52 du côté du contact de collecteur 75, une largeur de l'ordre de 0,2 µm et l'espaceur
73 une largeur de l'ordre de 0,1 µm. Le contact de collecteur se trouve donc à moins
de 1 µm du centre de la région de base intrinsèque.
[0040] On va maintenant donner un exemple détaillé de réalisation du procédé selon la présente
invention basé sur une technologie de type CMOS 0,25 µm à isolement BOX ou 0,35 µm
à isolement LOCOS. Ce procédé comprend les étapes suivantes :
réaliser les étapes normales de fabrication des transistors CMOS jusqu'aux étapes
d'implantation de drains et de sources faiblement dopés (LDD) ;
utiliser l'implantation de caisson N pour former la région de collecteur du transistor
NPN ;
déposer par voie chimique en phase vapeur une couche d'oxyde (51) d'une épaisseur
de l'ordre de 20 nm, et une couche de silicium polycristallin (52) d'une épaisseur
de l'ordre de 50 nm ;
graver d'abord le silicium polycristallin (52) puis par gravure humide l'oxyde résiduel
(51) pour éviter de dégrader la surface apparente du caisson N ;
réaliser les épitaxies décrites précédemment ;
déposer par voie chimique en phase vapeur une couche d'oxyde d'une épaisseur de l'ordre
de 20 nm puis une couche de nitrure d'une épaisseur de l'ordre de 30 nm pour constituer
la couche 61 de la figure 2C ;
graver sous plasma la couche de nitrure, réaliser éventuellement une implantation
profonde de collecteur, et graver par voie humide la couche résiduelle d'oxyde ;
déposer la couche de silicium polycristallin d'émetteur (62) et la doper à l'arsenic
in situ ou par implantation ;
déposer une couche mince (63, figure 2C) d'oxyde d'encapsulation sur une épaisseur
de l'ordre de 20 nm ;
procéder aux diverses étapes décrites en relation avec les figures 3, 4A et 4B.
[0041] En plus de la simplification du procédé décrit précédemment, résultant de la suppression
des couches enterrées avant l'épitaxie, la présente invention permet d'obtenir un
composant de surface réduite. En effet, du fait de la suppression du puits collecteur,
on évite de devoir délimiter une zone par un oxyde épais autour du puits collecteur,
comme cela est illustré en figure 1.
[0042] Par ailleurs, la réalisation du contact de base sur un oxyde épais permet une réduction
supplémentaire de la capacité de collecteur.