[0001] L'invention concerne un appareillage de coupure électrique, notamment un interrupteur,
muni d'au moins une paire d'organes de contact séparables comprenant un premier organe
de contact longiligne définissant un axe longitudinal ainsi qu'une première et une
deuxième extrémités et ayant une zone de contact du côté de sa première extrémité
et une zone de raccordement électrique du côté de sa deuxième extrémité, et un deuxième
organe de contact ayant une zone de contact, la paire d'organes de contact étant apte
à prendre une position fermée dans laquelle les deux organes de contact sont en contact
l'un avec l'autre par leur zones de contact respectives, et une position ouverte dans
laquelle les deux organes de contact sont éloignés l'un de l'autre, le mouvement d'ouverture
étant tel que lors de la séparation des deux organes de contact, la vitesse de la
zone de contact du deuxième organe de contact par rapport au premier organe de contact
ait une composante prédominante suivant un axe perpendiculaire à l'axe longitudinal
du premier organe de contact.
[0002] Un appareillage conventionnel de ce type est représenté à titre d'illustration sur
la figure 1. Un pôle 10 de cet appareillage comporte un organe de contact mobile 12,
un organe de contact fixe 14 et une chambre de coupure 16 à séparateurs 18. L'organe
de contact fixe 14 comporte une zone de contact 20 et une zone de raccordement 22.
De même, l'organe de contact mobile comporte une zone de contact 24 et une zone de
raccordement 26. Les deux organes 12, 14 sont longilignes et placés dans le prolongement
l'un de l'autre de sorte qu'en position fermée, les lignes de courant 28 circulant
entre les deux zones de raccordement soient sensiblement sans boucle. Le mouvement
de l'organe de contact mobile lors de l'ouverture suit une direction 30 sensiblement
perpendiculaire à la direction des lignes de courant avant l'ouverture, de sorte que
l'arc électrique 32 qui naît entre les zones de contact 20, 24 au niveau des derniers
points de contact A, B a tendance à fuir vers les extrémités des deux organes de contact,
en A' et B', suivant les directions 34, 36. En particulier, le pied de l'arc se dirige
vers A' dans la direction 34 opposée à la chambre de coupure 16. Ce déplacement n'est
pas favorable à une entrée de l'arc dans la chambre. Dans l'appareillage conventionnel,
l'ionisation engendrée par l'arc en début d'ouverture est suffisante pour qu'un nouveau
claquage d'arc ait lieu suivant une ligne de plus faible distance entre les deux contacts.
La géométrie du pôle est telle que cette ligne se situe a proximité de la chambre
et passe par l'extrémité libre B' de l'organe de contact mobile 12, de sorte que le
nouvel arc s'étend dans celle-ci, alors que le premier arc s'éteint.
[0003] Ce mode de fonctionnement est satisfaisant lorsque les performances attendues sont
faibles, avec des courants de surcharge inférieurs par exemple à 6 I
n, I
n étant le courant nominal. Elle n'est plus adaptée lorsque les performances recherchées
sont plus élevées, par exemple avec des courants de surcharge atteignant 8 I
n, ou bien lorsque sont exigés des cycles de fermeture et d'ouverture en surcharge.
En effet, le temps de coupure avec un tel dispositif est long, et la stagnation de
l'arc à l'extrémité des organes de contact provoque une érosion excessive des zones
de contact lorsque les courants de surcharge sont importants.
[0004] On sait par ailleurs qu'il est possible de diriger l'arc vers la chambre en adoptant
un organe de contact fixe ayant une forme en U. Toutefois, une telle configuration,
couramment utilisée pour les disjoncteurs, induit un encombrement important.
[0005] L'invention vise donc en premier lieu à palier les inconvénients de l'état de la
technique sans augmenter notablement l'encombrement, et à faible coût. En particulier,
elle vise à adapter un appareillage de coupure, notamment un interrupteur, de manière
à limiter le déplacement du pied de l'arc électrique vers l'extrémité de l'un des
organes de contact.
[0006] Suivant l'invention, ces objectifs sont atteints grâce à un appareillage électrique
de coupure, notamment interrupteur électrique, muni d'au moins une paire d'organes
de contact séparables comprenant un premier organe de contact longiligne définissant
un axe longitudinal ainsi qu'une première et une deuxième extrémités, et ayant une
zone de contact du côté de sa première extrémité et une zone de raccordement électrique
du côté de sa deuxième extrémité, et un deuxième organe de contact ayant une zone
de contact, la paire d'organes de contact étant apte à prendre une position fermée
dans laquelle les deux organes de contact sont en contact l'un avec l'autre par leur
zones de contact respectives, et une position ouverte dans laquelle les deux organes
de contact sont éloignés l'un de l'autre, le mouvement d'ouverture étant tel que lors
de la séparation des deux organes de contact, la vitesse de la zone de contact du
deuxième organe de contact par rapport au premier organe de contact ait une composante
prédominante suivant un axe perpendiculaire à l'axe longitudinal du premier organe
de contact, caractérisé en ce que le premier organe de contact comporte une fente
disposée entre sa zone de contact et sa zone de raccordement, à proximité de sa zone
de contact, et débouchant du côté du premier organe de contact faisant face à la zone
de contact du deuxième organe de contact en position ouverte.
[0007] Lorsque les organes de contact sont en position fermée, les lignes de courant se
propagent dans le matériau du premier organe de contact approximativement suivant
sa direction longitudinale. Lors de l'ouverture, les surfaces de contact effectif
entre les deux organes de contact ont tendance à se déplacer dans le sens de l'ouverture,
et les lignes de courant sont contraintes de contourner la fente et de suivre une
direction approximativement parallèle au flanc de la fente situé du côté de la zone
de contact. Au moment de la séparation des organes de contact, les lignes de courant
incurvées dans le premier organe de contact sont relativement stables de sorte que
le pied de l'arc a peu tendance à fuir vers l'extrémité libre de l'organe de contact.
Du fait du mouvement de la tête de l'arc vers l'extrémité du deuxième organe de contact,
qui s'effectue de la même manière que dans l'état de la technique décrit précédemment,
l'arc s'éloigne globalement de l'extrémité libre du premier organe de contact.
[0008] La fente s'ouvre du côté du premier organe de contact où se trouve la zone de contact
du deuxième organe de contact en position ouverte. La profondeur de la fente doit
être suffisamment importante pour que l'incurvation des lignes de champ soit significative.
Par ailleurs, elle ne doit pas être trop importante car l'épaisseur résiduelle de
matériau doit être suffisante pour ne pas provoquer d'échauffement thermique destructif
lorsque les organes de contact sont traversés par des courants de court-circuit. De
préférence, la profondeur de la fente est comprise entre 1/3 et 2/3 de l'épaisseur
totale du premier organe de coupure, mesurée suivant ledit axe perpendiculaire à l'axe
longitudinal et dans lequel le déplacement d'ouverture a une composante prédominante.
En pratique, de bon résultats ont été obtenus avec une profondeur de l'ordre de la
moitié de l'épaisseur totale du premier organe de contact.
[0009] Les flancs de la fente peuvent être parallèles ou évasés, et la ligne médiane bissectrice
de la fente peut être plus ou moins couchée par rapport à la perpendiculaire à l'axe
longitudinal du premier organe de contact. En particulier, la fente peut s'étendre
dans la profondeur de l'organe de contact dans une direction faisant un angle faible,
compris entre -45° et +45°, avec la perpendiculaire à l'axe longitudinal du premier
organe de contact.
[0010] La largeur de la fente, c'est-à-dire la distance séparant les rebords de la fente,
doit être suffisante pour éviter qu'un goutte de métal en fusion ne vienne obturer
partiellement la fente et constituer un pont. De ce fait, il est avantageux de prévoir
que la fente ait une largeur supérieure à 1 mm.
[0011] Suivant un mode de réalisation, la fente a une largeur telle qu'un arc électrique
s'étendant entre les zones de contact lorsque les organes de contact sont en position
ouverte est susceptible de passer d'un rebord de la fente à l'autre. Ceci implique
une largeur maximale à déterminer en fonction des performances de l'appareillage.
[0012] Suivant un mode de réalisation la fente se prolonge, à l'intérieur du premier organe
de contact, par une cavité s'étendant sensiblement le long de l'axe longitudinal du
premier organe de contact.
[0013] Suivant un mode de réalisation, il comporte une masse ferromagnétique disposée à
proximité de la fente et apte à favoriser le passage d'une arc électrique s'étendant
entre les zones de contact, du bord de la fente situé du côté de la zone de contact
à l'autre bord de la fente. Cette masse ferromagnétique est avantageusement constituée
par une vis traversant la fente dans le sens de sa longueur, et dont la tête est dimensionnée
de façon à provoquer l'effet souhaitée.
[0014] De préférence, le premier organe de contact est fixe par rapport à un boîtier de
l'appareillage et le deuxième organe de contact est mobile par rapport à ce boîtier.
Toutefois, ce peut être également un organe de contact mobile. Selon un mode particulier
de réalisation, ce peut être un contact mobile pontant, établissant le contact entre
deux organes de contact fixes, auquel cas la zone de raccordement du premier organe
de contact est elle-même une zone de contact avec l'un des organes de contact fixes.
[0015] De préférence, l'appareillage comporte en outre un dispositif d'extinction d'arc
à séparateurs, disposé de telle manière qu'en position ouverte des organes de contact,
il se trouve dans un demi espace délimité par un plan perpendiculaire à l'axe longitudinal
du premier organe de contact et situé entre les deux extrémités du premier organe
de contact, ce demi espace ne contenant pas la première extrémité du premier organe
de contact. Selon un mode de réalisation, les séparateurs ont une forme en U, la partie
médiane des séparateur ayant un rebord situé à proximité du rebord de la fente opposé
à la zone de contact du premier organe de contact.
[0016] D'autres avantages et caractéristiques de l'invention ressortiront de la description
qui va suivre de différents modes de réalisation de l'invention, donné à titre d'exemples
non limitatifs et représentés aux dessins annexés dans lesquels:
- la figure 1, discutée ci-dessus, représente un pôle d'un interrupteur de l'état de
la technique ;
- la figure 2 représente une vue du dessus d'un interrupteur selon un premier mode de
réalisation de l'invention, montrant des organes de contacts et des chambres de coupures
;
- la figure 3 représente une vue en perspective des organes de contact de l'interrupteur
selon le premier mode de réalisation de l'invention ;
- la figure 4 représente un pôle de l'interrupteur selon le premier mode de réalisation
de l'invention, en position ouverte ;
- la figure 5 représente un pôle d'un interrupteur selon un deuxième mode de réalisation
de l'invention ;
- la figure 6 représente un pôle d'un interrupteur selon un troisième mode de réalisation
de l'invention ;
- la figure 7 représente un pôle d'un interrupteur selon un quatrième mode de réalisation
de l'invention.
[0017] En référence aux figures 2 à 4, un interrupteur quadripolaire 40 comporte quatre
pôles 42, 44, 46, 48 disposés côte à côte dans des compartiments d'un boîtier en matière
synthétique moulé. Les pôles sont tous semblables et comportent chacun une plage fixe
amont 50 reliée au circuit amont et constituant un organe de contact fixe, une plage
fixe aval 52 reliée au circuit électrique aval et constituant un organe de contact
fixe, un organe de contact mobile pontant 54, et deux chambres de coupure 56, 58.
L'organe de contact mobile 54 est monté rotatif autour d'un axe 60 perpendiculaire
au plan de la figure 2. La construction du pôles est symétrique par rapport à l'axe
60, de sorte que la description d'un demi pôle sera suffisante pour décrire le pôle
entier.
[0018] Les organes de contact mobiles des différents pôles sont tous reliés mécaniquement,
par une chaîne cinématique commune, à un mécanisme de commande connu en soi et non
représenté, de sorte que la manipulation d'un organe de manoeuvre unique du mécanisme
de commande permette la rotation simultanée des organes de contact mobiles des quatre
pôles de l'interrupteur.
[0019] L'organe de contact mobile pontant 54, visible en détails sur la figure 3, comporte
de manière conventionnelle un support rotatif 62 en matière plastique comportant deux
cavités 64, 66 le traversant radialement de part en part, et permettant chacune l'insertion
d'un doigt métallique pontant 68, 70 et d'une lame élastique 72, 74 constituant un
ressort de rappel. Chaque doigt 68, 70 est susceptible d'une légère translation parallèlement
à l'axe de rotation 60 du support 62 et d'un léger pivotement de basculement par rapport
au support 62, autour d'un axe géométrique imaginaire sensiblement perpendiculaire
à l'axe de rotation du support et aux doigts, la lame ressort 72, 74 rappelant constamment
les deux doigts 68, 70 l'un vers l'autre vers une position de repos.
[0020] Les deux doigts sont identiques. Chaque doigt est de construction symétrique par
rapport à un plan médian contenant l'axe 60. A chacune de ses extrémités, le doigt
comporte une zone de contact 76 bombée disposée en regard de l'autre doigt.
[0021] Chaque organe de contact fixe est constitué d'une pièce métallique longiligne qui
comporte un alésage 80 du côté de l'une de ses extrémités, destiné au raccordement
au circuit électrique, et matérialisant une zone de raccordement électrique, et une
zone de contact 82 en couteau du côté de son autre extrémité. Une fente 84 sépare
partiellement la zone de contact 82 de la partie de la pièce comportant le raccordement
80. L'épaisseur de matière résiduelle de l'organe de contact 50 au droit de la fente
84 est suffisante pour permettre sans échauffement destructif le passage d'un courant
de 10 I
n pendant 20 secondes. Dans cet exemple de réalisation, la profondeur de la fente 84
est de l'ordre de la moitié de l'épaisseur de l'organe de contact. La fente présente
un flanc 85 du côté de la zone de contact 82, un flanc 86 (visible sur la figure 2)
situé du côté de la zone de raccordement et une ouverture orientée vers la zone où
est destiné à se développer l'arc électrique généré par l'ouverture, c'est-à-dire
vers la chambre de coupure 56.
[0022] Une vis 88 constituant une masse métallique est insérée dans le fond de la fente.
[0023] La zone de contact 82 de l'organe de contact fixe 50 s'étend sur les deux faces latérales
de l'organe de contact fixe et constitue la zone susceptible d'entrer en contact avec
les zones de contact 76 correspondantes des doigts 68, 70 de l'organe de contact mobile.
Chaque extrémité de la paire de doigts 68, 70 forme une pince qui, en position fermée
sur la figure 3, vient pincer la zone de contact 82 en forme de couteau de l'organe
de contact fixe correspondant.
[0024] Les chambres de coupure 56, 58, visibles sur la figure 2, sont semblables et comportent
chacune de manière conventionnelle deux séparateurs 90 disposés sensiblement parallèlement
à l'organe de contact fixe correspondant. Les séparateurs 90 ont une forme en U permettant
le passage de l'extrémité correspondante des doigts 68, 70 de l'organe mobile, avec
une partie médiane 92 et deux branches latérales 94.
[0025] L'ouverture du mécanisme sera décrite par référence à la séparation entre l'organe
de contact mobile 54 et l'organe de contact fixe 50, étant bien entendu que simultanément
a lieu la séparation entre l'organe de contact mobile 54 et l'autre organe de contact
fixe 52. Cette ouverture s'effectue de la manière suivante.
[0026] La position fermée permet de définir un axe longitudinal 100 de l'organe de contact
fixe, passant par la zone de raccordement 80 et la partie de la zone de contact 82
constituant la surface de contact effectif entre l'organe de contact fixe 50 et les
doigts 68, 70. Cet axe constitue en quelque sorte une ligne médiane longitudinale
de l'organe de contact fixe. Les lignes de courant dans le matériau constitutif de
l'organe de contact fixe suivent approximativement cet axe 100 allant directement
de la zone de raccordement à la surface de contact effectif. La fente 84 ne constitue
pas alors un obstacle significatif pour les lignes de courant.
[0027] Lorsque le mécanisme d'ouverture provoque la rotation du support 62 dans le sens
102 de l'ouverture, vers la position ouverte de la figure 4, les doigts 68, 70 glissent
le long de la zone de contact en couteau 82, tout en se rapprochant l'un de l'autre
par l'action des deux lames ressorts 72, 74. La surface de contact effectif entre
le couteau 82 et chaque doigt se déplace rapidement vers l'arrête du couteau 82, avant
que les doigts 68, 70 ne se séparent totalement de l'organe de contact fixe 50.
[0028] L'axe 60 est éloigné de l'axe 100, de sorte que le vecteur vitesse initial de la
zone de contact de l'organe mobile lors de l'ouverture du pôle, qui est a une composante
importante suivant l'axe longitudinal 100. Toutefois, à l'instant de la séparation
des contact, l'organe mobile a déjà couvert une course de l'ordre de 15°, et le vecteur
vitesse de la zone de contact du contact mobile au moment de la séparation des zones
de contact a une composante prédominante dans la direction 102 perpendiculaire à l'axe
longitudinal 100, la composante résiduelle parallèle à l'axe 100 étant plus faible.
[0029] Entre le début du mouvement d'ouverture et l'instant de séparation des organes de
contact, les lignes de courant dans le matériau de l'organe de contact fixe s'orientent
de manière à suivre le mouvement de la surface de contact effectif. Elles s'incurvent
et prennent une forme en L pour contourner la fente, et s'orientent approximativement
parallèlement au flanc de la fente situé du côté de la zone de contact 82.
[0030] Un arc électrique naît entre les derniers points en contact de l'organe de contact
fixe 50 et de l'organe de contact mobile 54. A ce moment, les lignes de courant dans
le matériau de l'organe de contact fixe 50 sont relativement parallèles au flanc 85
de la fente 84 situé du côté de la zone de contact 82. Cet effet est d'autant plus
accentué que la fente 84 est profonde et que le dernier point de contact est proche
du rebord de la fente 84.
[0031] Du fait de cette orientation des lignes de courant, le pied de l'arc électrique a
peu tendance à s'éloigner vers l'extrémité libre de l'organe de contact fixe 50. La
migration de la tête de l'arc vers l'extrémité des doigts 68, 70 de l'organe de contact
mobile 54, conjuguée à l'ionisation engendrée par l'arc, permet la stabilisation de
l'arc électrique à proximité du rebord du flanc 85 de la fente 84, puis la migration
de l'arc dans la chambre.
[0032] Ce saut de l'arc est favorisé par l'effet magnétique dû à la présence d'une masse
ferromagnétique constituée par la vis dont la tête est calibrée en conséquence.
[0033] D'un point de vue dimensionnel, l'observation de certaines règles empiriques semble
favoriser le fonctionnement optimal de l'appareillage. Si l'on recherche simplement
la stabilisation rapide du pied de l'arc à proximité de la chambre de coupure, sur
le rebord du flanc 85 de la fente 84, la fente peut avantageusement être placée sous
la chambre de coupure, comme l'illustrent les figures 2 à 4, en face de la partie
médiane 92 des séparateurs 90, relativement éloignée de l'extrémité libre de l'organe
de contact mobile 54.
[0034] La forme de la fente peut considérablement varier suivant la configuration des organes
de contact. La figure 5 montre diverses orientations possibles de la fente. La figure
6 représente une fente 84 se prolongeant à l'intérieur de l'organe de contact fixe
par une cavité 96 orientée longitudinalement.
[0035] Si l'on souhaite éloigner davantage le pied de l'arc de la zone de contact et éviter
tout risque de retour du pied de l'arc vers la zone de contact, il est utile de favoriser
un saut de l'arc du rebord du flanc 85 au rebord de flanc 86 de la fente 84. Pour
ce faire, l'extrémité libre des doigts 68, 70 de l'organe de contact mobile 54 est
avantageusement située, au début de l'ouverture, à la hauteur du rebord du flanc 85
de la fente 84 situé du côté de la zone de contact 82. Le rebord de la partie médiane
92 des séparateurs 90 faisant face à l'organe de contact mobile 54 est avantageusement
située à la hauteur de l'autre rebord de la fente. Un tel agencement est représenté
sur la figure 7 qui montre une fente 84 évasée dont les flancs 85, 86 ne sont pas
parallèles. Le rebord situé du côté opposé à la zone de contact 82 présente une arrête
vive, destinée à accueillir le pied de l'arc après le saut de la fente. Une vis à
tête large ou une masse en matériau ferromagnétique 88 est placée dans un alésage
indépendant de la fente, dans une position destinée à maximiser l'effet magnétique.
En effet, les lignes de courant ont tendance à contourner la masse ferromagnétique,
soit en passant sous la fente, soit en choisissant le chemin le plus court, vers l'arrête
vive de la fente opposée aux zones de contact. Dès qu'une amorce d'arc a lieu sur
l'arrête vive, la masse ferromagnétique empêche tout réamorçage du côté de la zone
de contact de l'organe de contact fixe.
[0036] Naturellement, l'invention n'est pas limitée aux exemples de réalisation décrits
ci-dessus. En particulier, il est à noter que l'effet de la fente n'est pas lié à
la cinématique des contacts mobiles : l'enseignement de l'invention est applicable
aussi bien à des organes de contact mobiles en translation qu'à des organes de contact
mobiles en rotation. Le fait que, dans le premier mode de réalisation de l'invention,
l'organe de contact mobile soit pontant, n'est nullement limitatif.
[0037] La présence d'une masse métallique n'est pas toujours nécessaire, et la vis peut
être le cas échéant omise.
[0038] Les organes de contact ne sont pas nécessairement du type à couteau et à pince, et
l'invention est également applicable à d'autres types d'organes de contact.
[0039] L'invention est applicable non seulement aux interrupteurs, mais également à d'autres
appareillages électriques de coupure, notamment à des disjoncteurs.
[0040] Dans les exemples de réalisation ci-dessus, l'organe de contact fixe portant la fente
est obtenue par découpe dans une plaque de cuivre. Alternativement, il est possible
de fabriquer la pièce par matriçage, auquel cas la fente est obtenue par refoulement
de la matière. Ce procédé permet d'augmenter la section de la partie en cuivre au
droit de la fente, dans le sens perpendiculaire au plan de la figure 2, les faces
latérales de la pièce prenant alors un aspect bombé. Une telle forme limite l'échauffement
thermique par effet Joule.
1. Appareillage électrique de coupure (40), notamment interrupteur électrique, muni d'au
moins une paire d'organes de contact séparables (50,54) comprenant un premier organe
de contact (50) longiligne définissant un axe longitudinal (100) ainsi qu'une première
et une deuxième extrémités et ayant une zone de contact (82) du côté de sa première
extrémité et une zone de raccordement électrique (80) du côté de sa deuxième extrémité,
et un deuxième organe de contact (54) ayant une zone de contact (76), la paire d'organes
de contact (50, 54) étant apte à prendre une position fermée dans laquelle les deux
organes de contact (50,54) sont en contact l'un avec l'autre par leur zones de contact
(82, 76) respectives, et une position ouverte dans laquelle les deux organes de contact
(50, 54) sont éloignés l'un de l'autre, le mouvement d'ouverture étant tel que lors
de la séparation des deux organes de contact (50, 54), la vitesse de la zone de contact
(76) du deuxième organe de contact (54) par rapport au premier organe de contact (50)
ait une composante prédominante parallèle à un axe (102) perpendiculaire à l'axe longitudinal
(100) du premier organe de contact, caractérisé en ce que le premier organe de contact
comporte une fente (84) disposée entre sa zone de contact (82) et sa zone de raccordement
(80), à proximité de sa zone de contact (82), et débouchant du côté du premier organe
de contact (50) faisant face à la zone de contact (76) du deuxième organe de contact
(54) en position ouverte.
2. Appareillage électrique selon la revendication 1, caractérisé en ce que la profondeur
de la fente (84) est comprise entre 1/3 et 2/3 de l'épaisseur totale du premier organe
de contact (50), mesurée suivant ledit axe (102) perpendiculaire à l'axe longitudinal
(100) et dans lequel le déplacement d'ouverture a une composante prédominante.
3. Appareillage électrique selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que la fente (84) s'étend dans la profondeur de l'organe de contact dans une
direction faisant un angle faible, compris entre -45° et +45°, avec ledit axe (102)
perpendiculaire à l'axe longitudinal (100) du premier organe de contact (50).
4. Appareillage électrique selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que la fente (84) a une largeur supérieure à 1 mm.
5. Appareillage électrique selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que la fente (84) a une largeur telle qu'un arc électrique s'étendant entre
les zones de contact (82, 76) lorsque les organes de contact (50, 54) sont en position
ouverte est susceptible de passer d'un rebord de la fente (84) à l'autre.
6. Appareillage électrique selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que la fente (84) se prolonge, à l'intérieur du premier organe de contact (50),
par une cavité (96) s'étendant sensiblement le long de l'axe longitudinal (100) du
premier organe de contact.
7. Appareillage électrique selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce qu'il comporte une masse ferromagnétique (88) disposée à proximité de la fente
(84) et apte à favoriser le passage d'une arc électrique s'étendant entre les zones
de contact (82, 76), du bord de la fente (84) situé du côté de la zone de contact
à l'autre bord de la fente.
8. Appareillage électrique selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que le premier organe de contact (50) est fixe par rapport à un boîtier de l'appareillage
et en ce que le deuxième organe de contact (54) est mobile par rapport à ce boîtier.
9. Appareillage électrique selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce qu'il comporte en outre un dispositif d'extinction d'arc (56) à séparateurs
(90), disposé de telle manière qu'en position ouverte des organes de contact (50,
54), il se trouve dans un demi espace délimité par un plan perpendiculaire à l'axe
longitudinal (100) du premier organe de contact et situé entre les deux extrémités
du premier organe de contact (100), ce demi espace ne contenant pas la première extrémité
du premier organe de contact (54).
10. Appareillage électrique selon la revendication 8, caractérisé en ce que les séparateurs
(90) ont une forme en U, la partie médiane des séparateur ayant un rebord situé à
proximité du rebord de la fente opposé à la zone de contact du premier organe de contact.