[0001] On connaît depuis longtemps l'enregistrement et la restitution stéréophonique de
sons. La prise de sons se fait par au moins deux micros fixés dans une position et
une orientation précises et considérées comme " stratégiques " par rapport à la source
de son.
[0002] Les sons provenant de l'un de ces deux micros, ou d'un ensemble de micros, sont enregistrés
sur une piste tandis que les sons provenant du second micro, ou du second ensemble
de micros, sont enregistrés sur une autre piste, distincte de la première. La restitution
des sons enregistrés se fait par au moins deux enceintes acoustiques (ou haut-parleurs)
convenablement placées et orientées.
[0003] La binarité de tout système stéréophonique provient de la transposition aux sons
de la stéréoscopie, première en date, elle-même basée sur la vision binoculaire de
l'Homme. Or, si les systèmes optiques exploitant cette vision binoculaire, les hologrammes,
les images bipolarisées ou les anaglyphes par exemple, reproduisent assez bien le
relief visuel (au prix d'ailleurs de bien des artifices), il n'en est pas de même
des systèmes stéréophoniques, du fait même de leur simplisme qui voudrait que de manière
naturelle, l'Homme entende tous les sons de l'espace à partir de deux sources seulement.
En d'autres termes, tous les sons complexes et répartis dans un espace à trois dimensions,
incluant des niveaux différents, sont ramenés au seul plan qui réunit les enceintes
acoustiques et à leur seul niveau.
[0004] On se contente généralement de cette simplification parce que le cerveau humain reconstitue
virtuellement un véritable espace, notamment grâce à l'équilibre que l'on construit
délibérément entre différentes sources sonores, de telle manière que l'auditeur a,
ou plutôt croit avoir, une sensation de relief.
[0005] Il n'est pas utile de s'étendre sur le rappel qu'un relief implique trois dimensions
et non pas deux, et l'on comprend aisément qu'aussi loin que l'on puisse aller dans
les perfectionnements de la reproduction sonore ponctuelle, la stéréophonie contient
ses propres limites par le seul fait qu'elle ramène à deux le nombre de sources sonores
offertes à l'écoute de l'auditeur, elles-mêmes assujetties à la limite de pistes d'enregistrement,
sans aucune possibilité de troisième dimension.
[0006] Pour situer l'Etat de la Technique, on peut citer les documents suivants :

Article de Monsieur A. Laracine publié dans la revue " ZERO VU", pages 40, 42, 44, 46, 47
et 48 qui rappelle que... "la stéréophonie n'est qu'une étape et que l'auditeur n'y trouve pas toujours ses possibilités d'écoute intelligente mais tout
de même les principales ainsi qu'une partie importante de sa liberté, donc de son
confort d'écoute ".
Cet auteur rappelle également que, s'agissant de musique orchestrale,... "si l'équilibre général de l'oeuvre a été obtenue par le preneur de son et cela grâce
à un bon emplacement microphonique, toute intervention supplémentaire importante (niveau,
corrections, différence de présence) sera ressentie comme une sorte de " pléonasme
" sonore et perturbera l'attention de l'auditeur ". Et, plus loin : " Une solution consiste à utiliser des microphones cardioïdes disposés à 17 cm l'un
de l'autre, leurs axes formant entre eux un angle de 110 °. Tous les calculs, toutes
les mesures et les très nombreuses expériences comparatives se rejoignent pour prouver
que ce système est le meilleur compromis possible. Il est connu sous le nom de système AB O.R.T.F. car mis au point dans le laboratoire d'acoustique de l'ex-O.R.T.F. .
Naturellement, tous les systèmes d'enregistrement connus concernent des micros positionnés,
fixés une fois pour toutes tant que dure l'enregistrement. A preuve cet extrait du
même article : " ...dans le cas de prises de sons rapprochés, on constate un écartèlement de l'espace.
Cet écartèlement est le même que celui que ressent un spectateur (sic) s'il s'approche
de la même façon des sources sonores ".Le nombre de sources sonores étant toujours égal à deux et étant occupant une position
fixe dont on ne peut les extraire, l'angle sous lequel l'auditeur perçoit les sons
venant de ces deux sources varie selon la place qu'il occupe par rapport à elles et
... "La difficulté provient de ce qu'il n'est pas possible de demander à un auditeur de
s 'approcher momentanément de ses enceintes acoustiques. Il faut donc trouver des
moyens de créer des défauts au couple O.R.T.F. compensant son inadaptation à certaines
situations. On peut ... soit faire pivoter le couple sur son axe afin de lui faire occuper une position intermédiaire entre le plan horizontal et le plan vertical ".
L'existence d'une position occupée montre bien, ici encore, que le couple est positionné et fixé.
Dans la publication du réseau Internet, à l'adresse http :\\www.stéreolith.ch, et
intitulée "Stereolith® système" il est précisé que : "Lors d'un enregistrement stéréophonique, l'espace sonore est codé à l'aide d'une
matrice à deux canaux (dipôles). Pour ce faire, on utilise par exemple un couple de
microphones. Chacun des microphones fournit un signal qui, selon l'emplacement de
la source sonore, sera légèrement différent. Cette faible différence est capitale.
C'est d'elle uniquement que dépend la spatialité de l'enregistrement. Et plus loin: " En musique électronique moderne, l'indispensable espace sonore est produit en studio,
au moyen de processeurs tridimensionnels (sic) spéciaux.
Cette même publication contient l'indication suivante à propos de l'écoute au moyen
d'enceintes acoustiques : " En dehors du point idéal d'écoute, la reconstitution de l'image sonore par notre
cerveau est impossible : les informations élémentaires manquent ou sont faussées.
Ainsi, bien souvent, nous n'obtenons qu'une reproduction bicanal au lieu d'une reproduction
stéréophonique ".

Le document publié par la société Schoeps GmbH, Spitalstr. 20, 7500 Karlsruhe 41 (Allemagne) décrit
un couple de microphones associé à une sphère basée sur la tête humaine et qui constitue
un ensemble devant être fixé à un emplacement "stratégique": " La nouvelle approche devait prendre en compte tous les paramètres caractérisant
la source sonore et sa localisation ". Il s'agit donc bien d'une source sonore immobile, située à un emplacement donné par
rapport au couple de micros, lui-même immobile. La spécification technique de cet
appareil précise, d'ailleurs, que l'angle de prise de son est fixé à environ 90° et
qu'il existe :
- un accessoire compris dans la fourniture du dispositif lui-même et qui est un " accessoire pour suspendre le microphone avec articulation par rotule. Poids total
: environ 0,5 kg "..
- " une rotule pour montage sur pied ".
Des sphères portant deux microphones existent d'ailleurs selon différentes variantes,
dont l'une est décrite dans le document de brevet EP 0 050 100, toutes apportant des
perfectionnements à la structure de la sphère, afin de la rapprocher le plus possible
d'une véritable tête humaine, dans l'espoir de faire coïncider les conditions d'enregistrement
avec les conditions d'écoute mais, comme on l'a indiqué plus haut, la limite de la
stéréophonie est dans sa binarité et, donc, dans la situation statique des micros
et des enceintes acoustiques, situés respectivement en amont et en aval des pistes
d'enregistrement.

Le document de brevet FR 2 290 811 qui décrit un appareil pour capter des sons destiné à supprimer les sons considérés
comme parasites par rapport à ceux que l'on souhaite capter, ce dispositif comprenant
un seul ou deux micros, selon que l'appareil est destiné à une seule personne ou à
deux. Un exemple d'utilisation de cet appareil est la diffusion directe, sans enregistrement,
de paroles prononcées par une ou deux personnes situées dans un véhicule en mouvement,
au moyen de puissants haut-parleurs. Un autre exemple d'utilisation de cet appareil
est son intégration dans un téléphone à haut-parleur.
Le résultat recherché est la pureté des sons diffusés, obtenue par élimination des
échos, bruits d'ambiance et sons de plein air.

Le document de brevet DE 1 239 355 qui décrit un appareil comprenant un pied et deux micros orientables par rapport
à un support fixé au pied. Cet appareil est donc fixe et ses micros sont susceptibles
de mouvements relatifs à l'endroit où l'appareil est posé.

Le document de brevet EP 0 186 996 qui décrit une structure particulière de microphone permettant d'être très directif
lorsqu'il est disposé à un endroit précis par rapport à une source sonore. Le micro
est donc fixe et tend, de même que le dispositif du document FR 2 290 811, à éviter
les bruits d'ambiance et les échos dus aux caractéristiques acoustiques de l'endroit
où les sons sont captés.

A noter que ce document ne prévoit pas d'enregistrement, ni de diffusion de sons
puisqu'il se limite à la structure d'un micro et la description de la figure 4 semble
signifier que l'invention est appliquée à un téléphone de voiture dit " à mains libres
".
[0007] La présente invention concerne un procédé différent de ceux connus, basé sur la diffusion
de sons très réalistes, c'est-à-dire proches de la réalité, ce qui suppose en particulier
un fort "relief" et la présence de sons d'ambiance, correspondant aux conditions de
la réalité. L'invention permet ainsi de reconstituer, à l'écoute, un espace sonore
à trois dimensions, y compris les niveaux verticaux et les espaces avant et arrière
par rapport à l'auditeur.
[0008] A cette fin, l'invention a pour objet un procédé destiné à la prise de sons provenant
d'au moins une source sonore, à l'enregistrement desdits sons et à leur restitution,
au moyen d'un ensemble de prise de sons, d'un support d'enregistrement et d'un ensemble
de diffusion,
- l'ensemble de prise de sons étant composé d'au moins deux micros dont la position
relative est constante,
- le support d'enregistrement étant de tout type stéréophonique connu, notamment à au
moins deux pistes,
- l'ensemble de diffusion comprenant au moins deux éléments tels qu'écouteurs, haut-parleurs
ou enceintes,
caractérisé en ce que l'on effectue la prise de sons simultanément par les deux micros
dits respectivement " droit " et " gauche " et que l'on déplace ensemble ces deux
micros par rapport à ladite source sonore, tout particulièrement en faisant varier
de manière différentielle la distance et/ou la hauteur de chaque micro par rapport
à cette source, c'est-à-dire que l'on rapproche l'un de la source sonore quand on
éloigne l'autre et vice versa, indifféremment par l'une quelconque des deux faces
du plan virtuel qui s'étend de l'un à l'autre, le micro droit pouvant ainsi devenir
le micro gauche et inversement, les deux micros pouvant aussi être approchés et éloignés
simultanément par rapport à ladite source sonore.
[0009] L'invention a également pour objet un dispositif comprenant un ensemble de prise
de sons, un support d'enregistrement et un ensemble de diffusion,
- l'ensemble de prise de sons étant composé d'au moins deux micros opposés et réunis
rigidement selon un écartement proche de celui des oreilles d'un être humain courant,
et par un écran d'isolation phonique intercalé entre eux,
- le support d'enregistrement étant de tout type stéréophonique connu, notamment à au
moins deux pistes,
- l'ensemble de diffusion comprenant au moins deux éléments tels qu'écouteurs, haut-parleurs
ou enceintes,
caractérisé en ce que l'ensemble de prise de sons est démuni de tout organe de fixation
et d'immobilisation, afin de pouvoir à tout instant être déplacé et/ou orienté, soit
manuellement, soit par des moyens cinématiques permettant de présenter les micros
à la source sonore, indifféremment par l'une quelconque des faces du plan virtuel
qui s'étend de l'un à l'autre et selon toute orientation intermédiaire entre ces deux
situations extrêmes.
[0010] L'invention et d'autres caractéristiques complémentaires seront mieux comprises par
la description détaillée ci-après faite en référence au dessin annexé. Bien entendu,
la description et le dessin ne sont donnés qu'à titre d'exemple indicatif et non limitatif.
La figure 1 est une vue schématique illustrant le procédé et le dispositif conformes
à l'invention, selon un mode de réalisation très simple.
[0011] La figure 2 est une vue schématique illustrant l'une des nombreuses phases possibles
du procédé, selon le même mode de réalisation du dispositif que celui de la figure
1. La figure 3 est une vue schématique d'un mode de réalisation plus élaboré du dispositif
conforme à l'invention.
[0012] Les figures 4 à 6 sont des vues schématiques illustrant une manipulation d'un dispositif
selon le procédé de l'invention, pour l'enregistrement variable d'une source sonore
fixe. Les figures 7 à 9 sont des vues schématiques analogues aux figures 4 à 6, illustrant
une autre manipulation du même dispositif selon le procédé de l'invention, pour l'enregistrement
de la même source sonore fixe.
[0013] Les figures 10 à 12 sont des vues schématiques illustrant, pour un auditeur immobile,
les impressions sonores variables qu'il perçoit selon les positions du dispositif
des figures 4 à 6.
[0014] Les figures 13 à 15 sont des vues schématiques illustrant, pour un auditeur immobile,
les impressions sonores variables qu'il perçoit selon les positions du dispositif
des figures 7 à 9.
[0015] La figure 16 est une vue schématique illustrant une prise de son sur le vif conforme
à l'invention.
[0016] La figure 17 est une vue schématique illustrant une caractéristique de l'invention
qui comprend un enregistrement de sons émis par des appareils de rayonnement d'énergie
acoustique dans l'espace environnant, à savoir ici des enceintes acoustiques. La stéréophonie
ne peut concerner qu'une pluralité de sources sonores ou une répartition spatiale
importante. L'enregistrement d'un orchestre symphonique sur deux pistes et la restitution
des enregistrements des deux pistes par deux enceintes ou deux écouteurs n'aurait
pas réellement d'intérêt en soi si cette stéréophonie ne constituait pas un puissant
stimulus du cerveau humain qui reconstitue artificiellement pour l'auditeur, par analogie
inconsciente de souvenirs mémorisés, l'atmosphère d'une salle de concert à laquelle
il attribue une profondeur et une largeur. Sinon, l'auditeur se contenterait d'entendre
les violons à gauche et les contrebasses à droite, les autres instruments se répartissant
partiellement à gauche et à droite, sans aucun relief.
[0017] Ce défaut est inhérent à la stéréophonie et se fait particulièrement sentir lorsque
la diffusion a lieu dans une salle de spectacle, en particulier une salle de cinéma,
quand on dispose des enceintes acoustiques non seulement à l'avant, côté écran, mais
également à l'arrière de la salle.
[0018] En effet, le but recherché est de donner au mieux une sensation d'espace sonore aux
spectateurs en distribuant les sons de telle sorte que la perception sonore d'un mouvement
suggéré à l'image soit le plus réaliste possible.
[0019] Ainsi, si l'objet représenté à l'écran est un avion qui vient de face et survole
la caméra de prise de vues, la reproduction du son correspondant par une ou plusieurs
enceintes acoustiques situées à proximité de l'écran ne permettra pas aux spectateurs
de percevoir une sensation réaliste du survol de cet avion au-dessus d'eux, dans la
salle de cinéma. On dispose des enceintes acoustiques sur les côtés de la salle, depuis
l'avant jusqu'au fond, et les sons enregistrés reproduisant le vrombissement des moteurs
passent de l'avant à l'arrière en une séquence si rapide que les spectateurs ont l'impression
que les sons progressent de manière continue. En réalité, les sons sautent brusquement
des enceintes de l'avant aux enceintes de l'arrière, dites " surround ", et si le
déplacement des sons devait être lent, le spectateur le moins attentif serait immédiatement
choqué par une sensation de " trou sonore " résultant des limites mêmes de la stéréophonie
lorsque les sons passent d'une enceinte à l'autre, et cela d'autant plus sensible
que les enceintes sont plus éloignées l'une de l'autre.
[0020] Il en est évidemment de même pour reproduire les sons d'un objet se déplaçant de
gauche à droite ou de droite à gauche lorsqu'il n'y a que deux enceintes. En stéréophonie,
hormis l'utilisation artificielle et limitée des " panoramiques " (réglage simultané
des puissances sonores dirigées vers les deux enceintes, l'une dans le sens d'une
diminution, et l'autre dans le sens d'une augmentation) dans le plan des enceintes,
il est en effet impossible de créer un effet de déplacement à proprement parler "
visuel ", c'est-à-dire fluide et continu. Ceci limite les possibilités d'enregistrement
car, alors, on doit se contenter de reproduire des sons qui, de manière naturelle,
se situent respectivement soit à droite, soit à gauche.
[0021] Lorsque l'on enregistre un ensemble complexe, ce qui est le cas d'un orchestre symphonique,
on place les micros une fois pour toutes en des endroits précis et l'on doit établir
de manière assez stricte l'emplacement relatif des enceintes acoustiques qui reproduisent
les sons enregistrés sur un support et celui de l'auditeur, cet emplacement correspondant
aux trois sommets d'un triangle, l'effet optimum étant obtenu lors que les ondes sonores
des deux enceintes se croisent dans l'espace environnant la tête de l'auditeur.
[0022] Par ailleurs, la prise de sons se faisant toujours à partir de micros fixes placés
à des endroits qualifiés de " stratégiques ", l'auditeur n'a pas réellement la notion
d'espace en trois dimensions mais de relief grâce, encore, au stimulus du cerveau
qui imagine le lieu de la prise de sons.
[0023] En effet, la fixité des micros, la fixité des sources sonores et la fixité des enceintes
acoustiques, ont pour effet de figer l'ensemble des sons dans un volume illusoire
car aucune différence de sons n'est perçu par rapport à la hauteur.
[0024] En stéréophonie, il n'y a ni bas ni haut.
[0025] En ce qui concerne le cinéma, on sait qu'il est assez souvent impossible d'enregistrer
correctement les dialogues de comédiens qui sont situés dans des endroits particulièrement
bruyants : lieu public avec bruits de voix, gare avec bruits de trains et d'annonces
par haut-parleurs, bord de mer avec bruits de vagues, etc.
[0026] On procède alors à la postsynchronisation qui consiste à réenregistrer en studio,
dans le plus grand silence, les mêmes comédiens jouant le même dialogue et observant
le film projeté sans son. Ainsi, le film terminé comprend une " bande image " filmée
en direct et une " bande son " formée par la superposition des sons d'origine dont
la médiocrité, ou même l'absence, est compensée par le ré enregistrement en studio.
[0027] Malheureusement cette méthode est très imparfaite car elle manque totalement de réalisme
puisque dans la réalité, les paroles prononcées en situation auraient eu une tonalité
complètement différente et la physiologie humaine est telle que ces paroles auraient
été bien comprises malgré les bruits parasites, en raison de la sélectivité de l'oreille
humaine. Les spectateurs se contentent de la sonorisation actuelle faute d'élément
de comparaison, comme les auditeurs ont apprécié les enregistrements musicaux sur
des disques 78 tours, puis 33 tours, mais maintenant que l'on dispose de disques laser,
il est très difficile de revenir aux conditions d'écoute antérieures.
[0028] L'invention propose un nouveau procédé d'enregistrement qui permet de créer réellement
non pas un simple volume fini mais un espace sonore à trois dimensions immédiatement
perceptible par un auditeur, transversalement (de - ∞ à gauche à + ∞ à droite en passant
par la proximité immédiate), en hauteur (de bas en haut et
vice versa), longitudinalement (de - ∞ derrière l'auditeur à + ∞ devant l'auditeur en passant
par la proximité immédiate).
[0029] En outre, l'invention permet de réaliser des enregistrements particulièrement vivants
en procurant des conditions d'écoute extrêmement proches de ce qu'elles auraient dû
être sur place, lors de l'enregistrement.
[0030] Le dispositif de prise de son est spécifique et le procédé est tout à fait différent
des procédés actuels puisque l'on peut même montrer qu'il est contraire à toutes les
préconisations connues.
[0031] La reproduction des sons enregistrés se fait au moyen d'écouteurs ou d'enceintes
selon les conditions d'écoute : en privé, en public, à partir d'un disque, à partir
d'une bande son d'un film, etc.
[0032] Avec l'invention, il est possible de créer des effets inconnus jusqu'à ce jour, notamment
en donnant un effet sonore de mobilité à partir de l'enregistrement d'une seule source
sonore.
[0033] En se reportant aux figures 1 et 2, on voit un dispositif conforme à l'invention
sous sa forme la plus simple. Il comprend un ensemble autonome de prise de sons 10
formé de deux micros 11 et 12 réunis rigidement par une tige 13 dont la longueur est
proche de la distance en ligne droite qui sépare les deux oreilles d'un être humain
courant et qui porte un écran longitudinal plan 14 ayant les meilleures qualités l'isolation
phonique possible pour individualiser au mieux des deux micros 11 et 12. En outre,
l'ensemble 10 est solidaire d'une poignée de manoeuvre 15 car il ne comporte aucun
organe de fixation ou d'immobilisation. Un câble électrique 16 contenant des conducteurs
spécifiques à chacun des deux micros 11 et 12 réunit l'ensemble 10 et un appareil
d'enregistrement 20 de tout type connu susceptible de différencier les signaux provenant
des micros 11 et 12. Ici, on a schématisé un ensemble permettant d'utiliser une cassette
21 symbolisant tout support d'enregistrement.
[0034] La cassette 21 est ensuite utilisée comme d'habitude par lecture dans un appareil
de restitution des sons 30 auquel un casque 40 muni de deux écouteurs 41 et 42 est
relié par un câble de tout type connu 43 contenant des conducteurs spécifiques à chacun
des écouteurs 41 et 42.
[0035] Par rapport à une source sonore unique A, illustrée ici par une trompette, l'ensemble
1 est manipulé par un usager à partir de la position représentée à la partie supérieure
droite de la figure 1.
[0036] Sans changer de manière sensible la position dans l'espace de l'ensemble 1, l'usager
peut faire pivoter, plus ou moins vite, l'ensemble 10
grosso modo selon l'axe de la poignée 15, de l'orientation dessinée en trait plein à l'orientation
dessinée en tireté, comme cela est évoqué par la flèche double F1.
[0037] De ce fait, le micro 11 est plus près de la source A que le micro 12 dans une orientation
et plus éloigné dans l'orientation inverse.
[0038] Si l'usager déplace l'ensemble 10 selon la flèche F2, sensiblement sur le parcours
d'un demi-cercle, mais sans modifier son orientation, le micro 11 restera le plus
lointain des deux micros par rapport à la source A mais le son recueilli par le micro
12 ira d'abord en s'amplifiant puis en diminuant. Lorsque l'ensemble 10 sera au droit
de la source A, c'est-à-dire quand l'écran plan 14 masquera presque complètement le
micro 11, le son parvenant au micro 12 sera nettement prédominant et une faible partie
résiduelle du son d'origine sera captée par le micro 11.
[0039] Sur la figure 2, on a montré le mouvement possible de l'ensemble 10 au-dessus de
la source A, depuis une position de proximité en bas à gauche jusqu'à une position
éloignée en haut à droite de cette figure sans changement d'orientation, ce qui correspond
à une position relative constante des deux micros 11 et 12 par rapport à la source
A, contrairement à l'exemple de la figure 1.
[0040] Ces modifications de prise de sons sont possibles non seulement parce que l'ensemble
10 comprend deux micros 11 et 12 mais aussi grâce à l'écran plan 14 qui est, pour
l'usager, une matérialisation simple et efficace de l'orientation.
[0041] En revanche, les deux micros 11 et 12 étant identiques, il est préférable de donner
à l'usager un moyen d'identification des micros, par exemple en faisant figurer sur
ceux-ci, ou à proximité immédiate, un repère " droite " - " gauche " puisque, on l'a
compris, chaque micro correspond à l'un des écouteurs 41 et 42. Le micro 11 considéré
comme le micro droit correspond à l'écouteur 41, et le micro 12 considéré comme gauche
correspond à l'écouteur 42.
[0042] Un équivalent consisterait à indiquer, par exemple au moyen d'un flèche (non représentée)
l'avant de l'écran plan 14 par rapport à son arrière.
[0043] Sur la figure 3, on a représenté un mode de réalisation plus élaboré du dispositif
qui, ici, comprend en plus de l'écran longitudinal plan 14, un écran transversal plan
17 qui s'étend d'un micro à l'autre, afin de déterminer un espace sonique en avant
des micros 11 et 12 et un espace sonique en arrière desdits micros 11 et 12 car ceux-ci,
confortés par l'écran longitudinal 14 ne différencient que les espaces latéraux droite
et gauche. Ce dispositif, muni de la même poignée 15 que celui des figures 1 et 2,
peut être manipulé comme on l'a déjà évoqué mais, ici, les mouvements de l'ensemble
10 permettent de différencier nettement la prééminence des sons avant par rapport
aux sons arrière et
vice versa.
[0044] Ici, il est crucial pour l'usager de savoir en permanence, sans aucune ambiguïté,
comment l'ensemble 10 est orienté afin de différencier chacune des deux faces avant
et arrière de l'écran plan transversal 17 car les sons enregistrés lors d'un pivotement
de l'ensemble 10 aboutit à un effet qui a des conséquences majeures sur la sensation
d'écoute lors de la restitution des sons enregistrés. On comprend que dans cette hypothèse,
l'auditeur entendra des sons devant lui ou derrière lui selon la face de l'écran transversal
17 qui est exposée directement à la source sonore et celle qui en est isolée par l'écran
17.
[0045] On observe, sur la figure 3, que les deux écrans plans 14 et 17, perpendiculaires,
d'égales longueurs et d'égales hauteurs, peuvent être inscrits dans une sphère virtuelle
B proche du volume standard d'une tête humaine.
[0046] Or, on connaît des dispositifs de prise de sons constitués par des paires de micros
placés en opposition sur des sphères et munis d'organes de fixation, en vue de leur
positionnement dit " stratégique ".
[0047] L'invention permet de réaliser les écrans respectivement longitudinal et transversal
en les fusionnant en une sphère réalisée en matériau phoniquement isolant car la latéralité
est marquée par la masse isolante de la sphère considérée transversalement et la différenciation
avant - arrière provient de la masse isolante de la sphère considérée longitudinalement.
[0048] C'est ce mode de réalisation qui est maintenant décrit et représenté sur les figures
4 à 9 et 16.
[0049] Cet ensemble sphérique 50 doit être démuni de tout organe de fixation, contrairement
aux dispositifs connus, et la mobilité à laquelle il doit être soumis, impose à l'usager
de disposer d'un moyen d'identification avant - arrière et/ou droite - gauche.
[0050] Comme, en outre, l'ensemble 50 doit posséder une poignée de manoeuvre 15, il est
avantageux de concrétiser le repérage avant - arrière (d'où il résulte automatiquement
le positionnement correct droite - gauche des micros 11 et 12) en donnant à la poignée
15 un profil dissymétrique constituant un détrompeur évitant une orientation inverse
de celle souhaitée.
[0051] Sur les figures 1 à 3 et 16, on voit que la poignée 15 est munie d'un fourreau 18
qui est lisse à l'arrière et crénelé à l'avant.
[0052] Ainsi, l'usager comprend instinctivement que la crénelure avant détermine la position
de ses doigts serrés sur le fourreau 18 (figure 16).
[0053] Sur les figures 4 à 6, on a représenté un mouvement de pivotement simple de l'ensemble
50 par rapport à la source sonore A.
[0054] Sur la figure 4, le micro 12 est le plus proche de la source A et reçoit donc un
flux sonique maximum, alors que le micro 11 est exactement opposé à la source A et
ne reçoit que des sons résiduels, notamment dus à des échos.
[0055] Sur la figure 5, les micros 11 et 12 sont équidistants de la source A et reçoivent
le même flux.
[0056] Sur la figure 6, le micro 11 est le plus proche de la source A et reçoit donc un
flux sonique maximum, alors que le micro 12 est exactement opposé à la source A et
ne reçoit que des sons résiduels, notamment dus à des échos. Cette orientation est
donc exactement symétrique à celle de la figure 4.
[0057] Il est possible de passer de l'une à l'autre des orientations des figures 4 et 6
plus ou mois rapidement mais, de toute façon, chaque micro 11-12 capte des sons qui
vont crescendo pour l'un et decrescendo pour l'autre. On observe que le sens de pivotement
donné par la flèche F3, implique que la poignée 15 passe de l'extrême gauche à l'extrême
droite par le bas des figures, c'est-à-dire par l'arrière du plan transversal 14,
ce qui signifie que les sons parviennent aux micros 11 et 12 continûment par l'avant
du plan transversal 14.
[0058] Les figures 7 à 9 sont similaires aux figures 4 à 6, mais l'ensemble 10, s'il pivote
bien toujours dans le sens des flèches F3, a une position de départ dans laquelle
le micro le plus proche de la source A est le micro 11.
[0059] En conséquence, les sons provenant de la source A parviennent aux micros 11 et 12
continûment par l'arrière du plan transversal 14.
[0060] En se reportant maintenant aux figures 10 à 15, on voit comment les sons captés selon
les schémas des figures 4 à 9 sont perçus par un auditeur, dont seule la tête est
représentée vue de dessus, qui porte le casque 40 orienté de telle sorte que l'écouteur
41 couvre son oreille droite et l'écouteur 42 son oreille gauche.
[0061] Les flèches symbolisent les sons selon la direction que perçoit l'auditeur mais il
est évidemment impossible, sur le plan d'une feuille de papier, de figurer les trois
dimensions de l'espace.
[0062] Sur la figure 10, l'auditeur entend presque exclusivement par l'oreille gauche portant
l'écouteur 42 les sons captés par le micro 12 de la figure 4.
[0063] Sur la figure 11, l'auditeur entend des sons répartis de droite à gauche, selon une
répartition panoramique de face, correspondant à l'orientation symétrique des micros
11 et 12 de la figure 5, le plan transversal virtuel de l'ensemble 10 ayant sa face
avant disposée vers la source A.
[0064] Sur la figure 12, l'auditeur entend presque exclusivement par l'oreille droite portant
l'écouteur 41 les sons captés par le micro 11 de la figure 6.
[0065] En supposant que l'ensemble 10 ait été déplacé dans le plan du dessin, l'auditeur
perçoit des sons qui se déplacent de la gauche vers la droite, sensiblement à hauteur
constante et dont la sensation de proximité reste inchangée.
[0066] Mais si les mouvements de l'ensemble 10 lors de la prise de sons entraînent l'ensemble
10, en plus de son pivotement, de bas en haut ou de haut en bas, l'auditeur percevra
parfaitement le changement de niveau.
[0067] En outre, si l'ensemble 10 subit des mouvements de rapprochement et d'éloignement
par rapport à la source A, l'auditeur aura l'impression très nette du déplacement
de la source par rapport à lui.
[0068] Par exemple, une expérience a pu montrer qu'un auditeur perçoit la voix d'une personne
qui se rapproche de lui, comme s'il s'agissait du rapprochement de la personne elle-même.
Si la prise de sons se termine en ayant placé le micro au plus proche niveau possible
des lèvres de la personne, et en demandant à cette personne de baisser sa voix jusqu'au
plus doux murmure, l'auditeur a l'impression que la personne est réellement près de
lui et lui parle dans le creux de l'oreille.
[0069] Tout cela est étranger à la stéréophonie.
[0070] Sur les figures 13 à 15, l'auditeur commence par entendre des sons à droite, puis
il entend les sons se déplacer vers la gauche jusqu'à ne plus être audibles, pratiquement
que par la gauche, mais, ici, en se déplaçant derrière sa tête puisque le prise de
sons selon les figures 7 à 9 présente à la source A la face arrière du plan virtuel
transversal. L'expérience rappelée ci-dessus est encore plus impressionnante ici car
la voix se rapprochant par le dos de l'auditeur, certaines personnes sensibles se
retournent brusquement, croyant vraiment à la présence d'une personne.
[0071] Sur la figure 16, on a représenté un exemple de prise de sons au moyen d'un ensemble
50, qui est manipulé autour de la tête d'un chien qui halète, l'auditeur écoutant
ensuite cette prise de sons, ayant l'impression que le chien tourne sur lui-même et,
selon les mouvements de l'ensemble 50, s'éloigne et se rapproche.
[0072] Lorsque la source sonore est un instrument de musique, il est possible de donner
à l'enregistrement des effets tout à fait nouveaux, notamment en faisant tourner l'ensemble
50 autour d'un piano, ce qui donne un enregistrement dont la reproduction a une intensité
variable et donne l'impression de déplacements insoupçonnables du piano, car irréels,
par exemple un vol du piano au-dessus de l'auditeur.
[0073] On peut aussi utiliser comme source sonore un enregistrement diffusé par un haut
parleur, une bande son par exemple, que l'on peut mixer avec d'autres enregistrements
particuliers.
[0074] Une bande magnétique diffusée par une enceinte acoustique peut être réenregistrée
puis replacée dans un espace sonique différent, artificiel.
[0075] Après avoir enregistré des instruments un par un selon le procédé de l'invention,
on effectue un mixage permettant de créer une véritable " sculpture " de la bande
son puisque l'on obtient des effets de reliefs, nés d'éloignements, de rapprochements
et de pivotements par rapport à l'instrument qui, lui, reste fixe.
[0076] Le déplacement de l'ensemble tout entier et des micros qu'il porte permet de faire
varier de manière différentielle la distance, dans toutes les directions de l'espace,
de chaque micro par rapport à la source et de présenter à cette source, l'une des
deux faces du plan virtuel transversal.
[0077] Bien entendu, le procédé de l'invention est utilisable avec plusieurs sources sonores
et non plus une seulement et quand on enregistre, par exemple, un orchestre symphonique
ou une grande formation de jazz, il est possible de faire des effets équivalents à
ceux du zoom en optique, à savoir que sans modifier en rien l'exécution musicale,
on peut privilégier tel ou tel instrument ou bien une partie de l'orchestre par rapport
à une autre. Après avoir effectué des enregistrements particuliers, on les rassemble
librement, comme l'usager le souhaite, sur deux pistes d'enregistrement, afin de grouper
les enregistrements droits et gauche qui seront affectés, lors de l'écoute, soit à
l'écouteur de droite, soit à l'écouteur de gauche.
[0078] En se reportant maintenant à la figure 17, on voit une application particulière de
l'invention que l'on illustre par un exemple prévoyant tout d'abord une prise de sons
en studio 60, comprenant un micro 61 de tout type connu et que l'on a choisi ici comme
étant de type monophonique. Le micro 61 est raccordé par un câble conducteur 62 à
un appareil d'enregistrement 63 qui est, ici, symbolisé par un enregistreur de cassettes.
La cassette enregistrée 64 contient donc un enregistrement dit " initial " que l'on
peut qualifier de " plat " car la prise de sons dans le studio 60 s'est faite dans
le silence. L'enregistrement ne concerne donc que des paroles prononcées devant le
micro 61 ou que de la musique isolée de toute ambiance.
[0079] La cassette 64 est placée dans un appareil de lecture 65, comme l'évoque la flèche
F4, raccordé à deux enceintes 66 et 67, le tout étant situé dans un endroit 70 distinct
du studio d'enregistrement 60.
[0080] Conformément à l'invention, on capte puis l'on enregistre les sons diffusés par les
enceintes 66 et 67, contrairement à tous les principes universellement admis qui partent
du constat que la qualité des sons recueillis est dégradée par les caractéristiques
du lecteur, ses vibrations et ses imperfections, sans compter les défauts du support
d'enregistrement ni les bruits parasites existant dans l'endroit où l'on procède à
cet enregistrement.
[0081] Mais ici on utilise l'ensemble 50 décrit ci-dessus, dans l'endroit 70 qui est naturel
ou artificiel, éventuellement avec un bruitage sonore, de sorte que cette prise de
sons permet à l'opérateur non seulement de déplacer l'ensemble 50, comme cela est
symbolisé par une longue flèche sinueuse F5, mais également d'ajouter aux sons de
l'enregistrement initial ceux qui existent dans l'endroit de la prise de sons, c'est-à-dire
non seulement les bruits naturels d'ambiance ou les bruits ajoutés, mais également
les sons dus aux conditions mêmes de l'endroit 70, en particulier les sons captés
après réverbération sur les obstacles proches : murs, plafond, objets divers, etc.
[0082] Si par exemple, on effectue dans le studio 60 un enregistrement initial d'un orchestre
symphonique, on obtient des sons aussi purs que cela est possible mais comme désincarnés,
froids, plats, si l'on pense aux conditions d'écoute dans une salle de concert réelle,
en direct.
[0083] L'invention permet, à partir de cet enregistrement initial, d'obtenir un enregistrement
stéréophonique dit " spécifique " au moyen d'un ensemble 50, dans une grande salle,
telle qu'une salle de concert ou de spectacle, si bien que l'enregistrement spécifique
ajoute à l'orchestre l'ambiance et les réverbérations de la salle, le tout étant enrichi
par les conditions de prise de sons propres à l'invention.
[0084] L'ensemble 50 est relié par un conducteur 71 à une appareil d'enregistrement stéréophonique
73 par lequel on obtient un enregistrement spécifique sur un support que l'on a schématisé
ici par une cassette 74.
[0085] Ensuite, dans un local 75 qui peut être un studio, on place le support d'enregistrement
initial 64 dans un lecteur 76 (flèche F6) et le support d'enregistrement spécifique
74 dans un lecteur 77 (flèche F7), reliés tous deux à un appareil enregistreur 78
par des conducteurs 79 et 80.
[0086] On synchronise les deux lecteurs 76 et 77 pour obtenir une superposition de l'enregistrement
initial et de l'enregistrement spécifique, cette combinaison donnant naissance à l'enregistrement
dit "définitif", placé sur un support d'enregistrement symbolisé par une cassette
81.
[0087] Ce dispositif d'enregistrement peut bien évidemment être optimisé par des moyens
spécifiques tels que des appareils d'enregistrement multipistes, des logiciels utilisant
la technologie dite " D t D ", abréviation de "
Direct
to
Disk ", etc.
[0088] Ce support d'enregistrement constitue, après les traitements spécifiques de mastérisation,
le master à partir duquel on peut effectuer autant de copies qu'il est nécessaire,
copies destinées à la diffusion commerciale.
[0089] Naturellement, les cassettes que l'on a représentées sur la figure 17 peuvent, dans
la réalité, être des supports d'enregistrement de toutes sortes, notamment des bandes
son de films cinématographiques ou de vidéo cassettes.
[0090] Ces supports d'enregistrement sont destinés à des appareils de lecture eux-mêmes
de tout type connu, associés à des transducteurs tels que des écouteurs ou des enceintes.
Lorsqu'il s'agit de salles de spectacle, des enceintes disposées comme on l'a expliqué
plus haut : près de l'écran, sur les côtés et à l'arrière de la salle constituent
un ensemble de diffusion ayant des performances inconnues à ce jour, notamment par
le fait que la prise de sons conforme à l'invention permet des restituer à l'écoute
un " glissé sonore " supprimant totalement l'effet de trou sonore, de sorte qu'il
est dorénavant possible de faire circuler des sons d'enceinte en enceinte sans aucune
discontinuité et, par conséquent, l'utilisation d'enceintes multiples n'est plus réservée
à la reproduction de sons rapides, fulgurants, mais aussi à des sons plus lents, tels
que les pas d'un personnage qui s'approche ou qui s'éloigne.
[0091] Quant aux enregistrements musicaux, on a compris que l'on pouvait maintenant proposer
des enregistrements en studio, de qualité parfaite et donnant la sensation qu'ils
ont été effectués dans une vaste salle de concert.
[0092] En somme, l'auditeur à son domicile écoute un orchestre comme s'il était seul dans
la salle de concert, avec l'entière sensation d'espace et de réalisme, mais sans les
inconvénients d'un public nombreux : toux répétées, applaudissements mal venus, etc.
Lors de l'enregistrement définitif, on ajuste les niveaux sonores des lecteurs 76
et 77 afin que le niveau sonore de l'enregistrement initial soit à un niveau que l'on
considère comme un niveau de référence, alors que le niveau sonore de l'enregistrement
spécifique peut évoluer de part et d'autre du niveau de référence. Pour fixer les
idées, si l'on considère comme zéro le niveau de référence, le niveau sonore de l'enregistrement
spécifique s'étend de - 5 à + 5, en fonction de l'effet spécifique de spatialisation
que l'on souhaite obtenir.
1. Procédé destiné à la prise de sons provenant d'au moins une source sonore, à l'enregistrement
desdits sons et à leur restitution, au moyen d'un ensemble de prise de sons, d'un
support d'enregistrement et d'un ensemble de diffusion,
• l'ensemble de prise de sons étant composé d'au moins deux micros dont la position
relative est constante,
• le support d'enregistrement étant de tout type stéréophonique connu, notamment à
au moins deux pistes,
• l'ensemble de diffusion comprenant au moins deux éléments tels qu'écouteurs, haut-parleurs
ou enceintes,
caractérisé en ce que l'on effectue la prise de sons simultanément par les deux micros dits respectivement
" droit " (11) et " gauche " (12) et que l'on déplace ensemble ces deux micros (11
et 12) par rapport à ladite source sonore (A), tout particulièrement en faisant varier
de manière différentielle la distance et/ou la hauteur de chaque micro (11-12) par
rapport à cette source (A), c'est-à-dire que l'on rapproche l'un (11-12) de la source
sonore (A) quand on éloigne l'autre (12-11) et vice versa, indifféremment par l'une
quelconque des deux faces du plan virtuel qui s'étend de l'un à l'autre, le micro
droit (11) pouvant ainsi devenir le micro gauche (12) et inversement, les deux micros
(11 et 12) pouvant aussi être approchés et éloignés simultanément par rapport à ladite
source sonore (A).
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'une au moins des sources sonores est un enregistrement déjà effectué, dit " enregistrement
initial ".
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'enregistrement initial, monophonique ou stéréophonique, est diffusé par des haut-parleurs,
des enceintes ou analogues (66 et 67), mais non par des écouteurs, dans un endroit
(70) dont les caractéristiques acoustiques et phoniques reproduisent, au plus près
possible, celles que l'on considère comme optimales et qui auraient dû exister lors
de l'enregistrement initial, que l'on procède, dans ledit endroit (70), à l'enregistrement
spécifique de l'enregistrement initial influencé par les caractéristiques acoustiques
et phoniques apportées ou existantes dans ledit endroit (70), puis que l'on effectue
la restitution de l'enregistrement initial et de l'enregistrement spécifique, puis
que l'on effectue un enregistrement final par superposition de ces deux restitutions,
respectivement de l'enregistrement initial et de l'enregistrement spécifique, en vue
de la diffusion ultérieure de l'enregistrement final.
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'on règle la restitution de l'enregistrement initial à un niveau sonore constant
dit " de référence " et que l'on fait varier le niveau sonore de la restitution de
l'enregistrement spécifique dans une plage qui s'étend continûment entre une valeur
dite " minimale " et une valeur dite " maximale " situées de part et d'autre du niveau
de référence.
5. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on effectue un enregistrement spécifique à une ou à un petit nombre de sources
sonores, parmi un plus grand nombre pour réaliser plusieurs enregistrements particuliers,
puis on rassemble ces enregistrements particuliers sur deux pistes dont l'une comprend
un assemblage de certains enregistrements spécifiques et l'autre un assemblage d'autres
enregistrements.
6. Dispositif comprenant un ensemble de prise de sons, un support d'enregistrement et
un ensemble de diffusion,
• l'ensemble de prise de sons étant composé d'au moins deux micros opposés et réunis
rigidement selon un écartement proche de celui des oreilles d'un être humain courant,
et par un écran d'isolation phonique intercalé entre eux,
• le support d'enregistrement étant de tout type stéréophonique connu, notamment à
au moins deux pistes,
• l'ensemble de diffusion comprenant au moins deux éléments tels qu'écouteurs, haut-parleurs
ou enceintes,
caractérisé en ce que l'ensemble de prise de sons (10-50) est démuni de tout organe de fixation et d'immobilisation,
afin de pouvoir à tout instant être déplacé et/ou orienté, soit manuellement, soit
par des moyens cinématiques permettant de présenter les micros (11 et 12) à la source
sonore (A - 66 et 67), indifféremment par l'une quelconque des faces du plan virtuel
qui s'étend de l'un à l'autre et selon toute orientation intermédiaire entre ces deux
situations extrêmes.
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que l'ensemble de prise de sons (10-50) présente un repère permettant de différencier
chacune des deux faces du plan virtuel qui s'étend de l'un à l'autre des deux micros
(11 et 12).
8. Dispositif selon la revendication 7, caractérisé en ce que l'ensemble est solidaire d'une poignée de manoeuvre (15-18) présentant une dissymétrie
constituant le repère.
9. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que l'écran (14) qui sépare les deux micros (11 et 12) est substantiellement plan.
10. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'il comprend un élément d'isolation phonique (17) qui s'étend de l'un des micros (11)
à l'autre (12) afin de déterminer un espace sonique avant et un espace sonique arrière.
11. Dispositif selon la revendication 10, caractérisé en ce que l'élément d'isolation phonique est constitué par un volume substantiellement sphérique
et de dimensions extérieures proches des standards d'une tête d'être humain, ce volume
constituant simultanément un écran de séparation des deux micros (11 et 12) placés
en opposition sur ledit volume.
12. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que l'une au moins des sources sonores (A - 66 et 67) est un appareil de rayonnement
d'énergie acoustique dans l'espace environnant.
13. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que le support d'enregistrement (64, 74, 81) est de type indépendant : disque, bande
magnétique, disque compact et analogue.
14. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que le support d'enregistrement est de type associé : piste sonore d'un film cinématographique
ou d'un support vidéo tel qu'une cassette ou un disque.
15. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que l'ensemble de diffusion comprend un lecteur (65) de supports d'enregistrements sonores
(64) et deux appareils (66 et 67) de rayonnement d'énergie acoustique dans l'espace
environnant, écartés l'un de l'autre et correspondant à la " voie de droite" et à
la " voie de gauche ".
16. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que l'ensemble de diffusion est disposé dans un local contenant un écran de présentation
d'images, et cet ensemble comprend un lecteur de supports d'enregistrements audiovisuels
et plusieurs appareils de rayonnement d'énergie acoustique dans l'espace environnant,
placés d'une part à proximité de l'écran et d'autre part latéralement à l'écran pour
reproduire une voie droite et une voie gauche.
17. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que l'ensemble de diffusion est disposé dans une salle de spectacle contenant un écran
de présentation d'images, et cet ensemble comprend un lecteur de supports d'enregistrements
audiovisuels et plusieurs appareils de rayonnement d'énergie acoustique dans l'espace
environnant, placés d'une part à proximité de l'écran et d'autre part à l'opposé dudit
écran, dans le fond de ladite salle, derrière des sièges destinés à des spectateurs.
18. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que l'ensemble de diffusion comprend un lecteur de supports d'enregistrements sonores
et un casque (40) muni de deux écouteurs (41 et 42).