[0001] L'invention concerne un procédé et un dispositif pour séparer des poils de peaux
de petits animaux obtenues en sortie d'abattoir, en vue d'un traitement ultérieur,
par exemple pour obtenir de la laine ou du poil.
ART ANTERIEUR ET PROBLEME POSE
[0002] On connaît classiquement des dispositifs dans ce domaine, le plus souvent appliqués
au traitement des peaux de moutons ou d'ongulés. Ils comportent par exemple des passages
sur des tables, ou entre des rouleaux (on peut citer en particulier des documents
brevets de ce domaine : FR 2 348 974, pour une "machine de délainage des peaux", EP
0 012 089, pour une "machine à épiler la peau d'animaux d'abattoirs", FR 2 370 096,
pour un "appareil de traitement de peaux et cuirs", US 5 088 999, pour un appareil
d'épilation, FR 2 518 574, pour une "plaque de traitement pour un dispositif a épiler
des peux enchaussenées", et DE 26 42 500 A1).
[0003] En ce qui concerne les peaux de lapins, il est notable que la plus grande partie
des peaux de lapins produites par les abattoirs sont inutilisées et détruites. Des
techniques existent pourtant pour épiler ces peaux.
[0004] Elles utilisent en général des couteaux qui viennent raser la peau, laquelle doit
être mise à plat, et disposée sur un support adapté (on peut citer dans ce domaine
les brevets SU 1 325 077 A1, SU 1 837 074 A1 et RU 2 046 829 C1). Ceci oblige par
ailleurs à couper ces peaux pour en faire une "feuille", alors que les peaux issues
des abattoirs sont, comme on le comprend, présentées sous forme d'un manchon retourné,
dont les poils sont situés à l'intérieur, et la chair à l'extérieur.
[0005] Il est évident que la multiplicité de ces opérations complique la tâche de séparation
des poils de la peau, oblige à concevoir des machines complexes, et rend donc économiquement
peu intéressante la récupération des poils de lapin (ou plus généralement de petit
rongeurs).
[0006] L'invention vise quant à elle un procédé et un dispositif associés, permettant de
résoudre les problèmes précités.
EXPOSE DE L'INVENTION
[0007] L'invention propose à cet effet un procédé de séparation des poils de peaux de petits
rongeurs, notamment lapins, appliqué à des peaux issues d'abattoirs sous forme de
manchons ou de peaux ouvertes, caractérisé en ce que il comporte une étape de détachement
des poils de la peau au niveau du bulbe par brassage vigoureux dans de l'eau et une
étape de séparation des poils détachés et des peaux dans de l'eau par différence de
densité, les poils remontant en surface.
[0008] On comprend que le procédé selon l'invention se caractérise par le fait que les poils
sont détachés de la peau au niveau du bulbe du poil, et non découpés au ras de la
peau, comme dans les techniques antérieures. Ceci permet évidemment d'obtenir une
longueur de poils supérieure à ce qui est obtenu avec les techniques traditionnelles,
et simplifie par ailleurs l'appareillage utilisé, en n'exigeant plus le découpage
des 'manchons" de peau issus de l'abattoir, leur séchage et leur mise sensiblement
à plat pour passer une lame de découpe des poils. Par ailleurs, le détachement par
brassage et la séparation par différence de densité des poils et des peaux permet
un fonctionnement en continu du procédé.
[0009] Préférentiellement, l'étape de détachement des poils de la peaux est précédée de
phases de fermentation des peaux, puis de gonflage humide, et est réalisée par brassage
en milieu humide.
[0010] Cette disposition correspond à une mise en oeuvre favorable du procédé, en facilitant
le détachement du poil au niveau du bulbe, grâce à un travail préliminaire de le peau.
[0011] Selon des dispositions préférentielles, utilisées éventuellement en conjonction :
- la phase de fermentation est réalisée en étuve dans des caisses aérées ou non, pendant
une durée de un à quelques jours, selon une progression inverse de la température
ambiante.
- la phase de gonflage humide est réalisée pendant une durée allant de quelques dizaines
de minutes à une journée environ, dans un bac rempli d'eau.
- la phase de brassage est réalisée par des groupes de batteurs mus en mouvement oscillant
dans une cuve de séparation comportant une alimentation en eau et en peaux préalablement
gonflées d'eau. Elle est réalisée à température ambiante, et de l'eau et de l'air
sont injectés dans la cuve de séparation.
- le procédé comporte en outre une phase de récupération à la surface de la cuve de
séparation des poils détachés de la peau.
- l'alimentation en eau et en peaux de la cuve de séparation est réalisée par pompage
par une pompe à piston d'un fluide mêlant de l'eau et des peaux gonflées, stocké dans
un réservoir.
- le procédé comporte une phase de récupération et une phase d'essorage des peaux épilées.
- le procédé comporte le recyclage sensiblement en boucle fermée de l'eau de la cuve
de séparation.
[0012] Ces différentes dispositions correspondent à une mise en oeuvre simple et efficace
du procédé, utilisant autant que possible des phases connues dans le traitement d'autres
types de peaux, pour rendre plus simple et économique la mise en oeuvre du procédé.
De même, les dispositifs utilisés sont dans la mesure du possible compatibles avec
des installations existantes, dans le même souci de simplicité et de réutilisation
d'usines existantes. Ceci permet alors une économie très significative d'investissement
initial.
[0013] L'invention vise également un dispositif de séparation des poils de peaux de petits
rongeurs, appliqué à des peaux issues d'abattoirs sous forme de manchons, caractérisé
en ce que il comporte un moyen de brassage des peaux et des moyens de récupération
sélective des poils et de la peau.
[0014] La description et les dessins d'un mode préféré de réalisation de l'invention, donnés
ci-après, permettront de mieux comprendre les buts et avantages de l'invention. Il
est clair que cette description est donnée à titre d'exemple, et n'a pas de caractère
limitatif. Dans les dessins :
- la figure 1 est un organigramme du procédé d'épilage selon l'invention,
- la figure 2 est un schéma fonctionnel du dispositif d'épilage selon l'invention.
- la figure 3 est une vue d'une variante de moyen de sortie des peaux épilées.
DESCRIPTION DU PROCEDE
[0015] Le procédé d'épilage selon l'invention comporte principalement une étape de détachement
des poils de la peau au niveau du bulbe par brassage dans de l'eau, et une étape de
séparation des poils détachés et des peaux par différence de densité.
[0016] Pour parvenir à l'étape de détachement des poils de la peau, un travail préliminaire
de ladite peau est nécessaire, pour faciliter ce détachement.
[0017] Dans le procédé selon l'invention, des peaux de lapins sont fournies par exemple
par un abattoir, sous la forme de "manchons" retournés non séchés, la peau étant à
l'extérieur, et les poils à l'intérieur du manchon, du fait du mode de fonctionnement
des abattoirs. Il est clair que cette situation contribue à la complexité du problème
d'épilage des peaux.
[0018] Les seules parties éventuellement coupées et enlevées avant traitement sont les parties
comportant des poils d'une couleur non acceptable (par exemple queue noire lorsque
le reste des poils est sensiblement blanc).
[0019] Lors de leur réception (en sortie d'abattoir), les manchons sont placés en tas dans
des caisses préférentiellement aérées, par exemple de longueur 140 cm, largeur 75
cm et hauteur 30 cm, empilées les une sur les autres, en laissant une couche d'air
de 5 à 6 centimètres entre les caisses pour aérer les manchons. Il est clair que ces
dimensions sont données à titre d'exemple préférentiel purement indicatif, toute autre
dimension étant a priori envisageable.
[0020] La première étape du procédé est alors une étape de fermentation des manchons, réalisée
en étuve, selon une technique de type connu de l'homme de l'art. Dans une telle étuve,
qui est ici une pièce dans laquelle sont placées quelques caisses de manchons, la
température est éventuellement contrôlée pour accélérer ou ralentir la fermentation
des manchons.
[0021] De façon pratique, une fermentation correcte des manchons, aboutissant par travail
bactérien en particulier au niveau des bulbes des poils, à des peaux dont les poils
peuvent être arrachés à la main assez facilement par poignée, est obtenu en cinq à
sept jours à une température de -5°C à 10°C (hiver), ou en deux à trois jour environ
à une température de environ 20°C (en été).
[0022] On constate que le temps de fermentation évolue en fonction inverse de la température
ambiante de l'étuve. Il est clair que la température de l'étuve peut être augmentée
ou refroidie selon les besoins de traitement de peaux (accélération ou ralentissement
du flux de peaux traitées).
[0023] L'état de fermentation des manchons doit être contrôlé pour aboutir à un manchon
dont les poils se détachent facilement, mais dont la tenue des peaux est suffisante
pour ne pas se déchirer en lambeaux (pourrissement de la peau), ce qui rendrait plus
difficile la séparation des poils et des peaux.
[0024] Dans la seconde étape du procédé, une fois ces manchons de peau de lapin convenablement
étuvés (et donc fermentés), ils sont transférés dans des bassins (ou cuves ou wagonnets)
d'une contenance de quelques mètres cubes, remplis d'eau à température ambiante. Cette
étape a pour effet un gonflement des peaux, qui se gorgent d'eau, ce qui facilite
encore le détachement des poils.
[0025] La durée de séjour des manchons dans l'eau est de l'ordre de quelques dizaines de
minutes (pour une température ambiante de 18°C environ), mais peut être prolongée
à une journée environ sans modification notable des caractéristiques mécaniques des
manchons.
[0026] La troisième étape de traitement est alors un brassage vigoureux des manchons dans
une cuve de séparation 1 également remplie d'eau. Typiquement, quelques centaines
de manchons gonflés sont brassés énergiquement dans un volume d'eau de quelques mètres
cubes. Le brassage est réalisé par des groupes de batteurs mus en mouvement oscillant
dans la cuve de séparation 1.
[0027] Ce brassage a pour effet de frotter les manchons gonflés les uns contre les autres.
Le brassage fournit aux poils et aux peaux une énergie mécanique suffisante pour provoquer
leur détachement de la peau au niveau du bulbe. Il est à noter que ce brassage permet
le détachement des poils, même lorsque les manchons sont retournés, avec les poils
situées à l'intérieur du manchon. Naturellement, le procédé fonctionne également sur
des peaux ouvertes.
[0028] Un flux d'air (quelques dizaines de m3 par heure) et d'eau (20 m3 par heure, variable
de 10 à 50 m3), injecté sensiblement en bas de la cuve de séparation 1, entraîne alors
les poils détachés (de densité inférieure à celle des peaux, et ayant tendance à surnager
de toute façon) vers la surface de la cuve de séparation 1.
[0029] L'injection permanente d'eau et d'air en bas de cuve de séparation 1 provoque un
débordement permanent de la cuve de séparation 1, sur un côté choisi de hauteur inférieure,
ce qui provoque un mouvement de surface entraînant les poils détachés, et où les poils
détachés sont récupérés, par exemple sur une grille étroite laissant passer l'eau.
[0030] L'eau d'alimentation est recyclée sensiblement en boucle fermée, de sorte que seulement
quelques m3 d'eau environ sont utilisés par heure par la cuve de séparation, ce qui
permet d'augmenter la "charge" de l'eau (essentiellement en matière grasse) avant
son traitement dans une unité d'épuration adaptée et de type classique près des unités
d'épilage.
[0031] Le temps de brassage de chaque manchon est de l'ordre de environ vingt à trente minutes,
après quoi une très large proportion des poils se trouve détachée de la peau.
[0032] Dans une étape ultérieure qui sort du cadre de la présente invention, les poils détachés
sont éventuellement lavés et séchés de façon classique, avant un traitement de filature
ou autre.
[0033] Les peaux sont récupérées à un bout de cuve de séparation 1. Elles sont dépourvue
quasi complètement de poils, et sont utilisables alors pour des applications de fabrication
de colle ou de collagène, engrais, etc., selon des techniques également connues en
soi, et sortant du domaine de la présente invention.
DESCRIPTION DU DISPOSITIF
[0034] Le dispositif utilisé pour ce brassage va être maintenant décrit, à titre d'exemple
non limitatif, au regard de la figure 2. Il est constitué d'une cuve de séparation
1, de forme sensiblement parallélépipédique, ou légèrement évasée comme on le voit
sur la figure 2, d'une contenance par exemple de quelques mètres cubes (selon le rendement
voulu), et réalisée de façon classique en métal. Les dimensions de la cuve de séparation
1 sont ici de 2 mètres de longueur, 80 centimètres de largeur, et 1 mètre de hauteur.
[0035] Cette cuve de séparation 1 comporte un tuyau 3 d'alimentation en eau et en peaux
préalablement gonflées d'eau, qui est un tuyau métallique de diamètre 15 cm environ.
[0036] L'alimentation est constituée dans le présent exemple non limitatif d'un réservoir
4 d'un volume de 1 m3 environ, alimentée en eau en permanence.
[0037] En partie basse de ce réservoir, un tuyau métallique 5 de 15 cm de diamètre environ
est relié à une pompe à piston 6 de type classique, de puissance 3 à 10 kW environ,
qui injecte le "mélange" eau et manchons gonflés d'eau dans la cuve de séparation
1 par l'intermédiaire du tuyau 3, lequel aboutit en partie basse de ladite cuve de
séparation 1. Il est clair que la vitesse de fonctionnement de la pompe à piston 6
est réglée en fonction du volume de manchons que l'on souhaite injecter dans la cuve
de séparation à chaque instant.
[0038] A la partie basse de la cuve de séparation 1 (au dessous de l'arrivée du tuyau d'alimentation
3) est disposée une grille basse 7, destinée à constituer une limite pour les mouvements
des manchons. Cette grille basse 7, placée à environ 10 cm du fond de la cuve de séparation
1, détermine une partie inférieure 8 de cuve comportant des entrées 9 d'air et d'eau
à injecter, et une partie supérieure 10 de cuve, destinée à accueillir les manchons
à brasser. La grille basse 7 permet une bonne diffusion de l'air et de l'eau injectés
dans la cuve de séparation 1.
[0039] En amont des entrées 9 d'air et d'eau à injecter, réalisées sous forme de tuyau percé
s'étendant sur toute la longueur basse de la cuve de séparation 1, un dispositif de
type classique d'injection d'eau et d'air dans la cuve de séparation permet une injection
continue ou pulsée, selon les besoins.
[0040] Le dispositif de brassage comporte également un moyen de brassage, lequel comprend
plusieurs groupes de batteurs 11 (également appelées rampes de brassage) intercalés,
plongés dans la partie supérieure 10 de la cuve (représentés sous forme symbolique
par des barres obliques intercalées sur la figure 2). Chaque batteur 11 a une longueur
de 80 cm, et est réalisé, dans le présent exemple, sous forme de tube acier à section
carrée de 5 x 5 cm.
[0041] Pour chaque groupe de batteurs 11, les batteurs 11 sont solidarisés par leur partie
haute à une barre supérieure 14, qui permet leur entraînement simultané en mouvement
dans la cuve de séparation 1.
[0042] Ces groupes de batteurs 11 sont mus en mouvement oscillant latéral par un moto réducteur
12 (ou par un vérin) et un montage mécanique 13 de type classique qui provoque une
oscillation des groupes de batteurs 11 à une fréquence réglable et de l'ordre de 60
à 140 mouvements par minute.
[0043] Dans l'exemple décrit à titre non limitatif et adapté au traitement de environ 1000
peaux par heure, quatre groupes de batteurs sont entraînés dans un sens et quatre
groupe de batteurs 11 dans le sens opposé par l'intermédiaire du moto réducteur 12
à quatre cylindres et de quatre bielles. L'amplitude de mouvement de batteurs 11 dans
la cuve de séparation 1 est de quelques dizaines de centimètres (20 à 40 cm typiquement).
[0044] L'espacement entre les batteurs 11 des différents groupes est de quelques millimètres
(4 à 7 mm typiquement), ce qui empêche les morceaux de peaux de remonter en surface
avec les poils détachés.
[0045] Une injection d'eau horizontale (non représentée sur la figure 2) est disposée sous
la surface de la cuve de séparation 1 le long d'un de ses côtés, pour créer un mouvement
de surface de l'eau, et entraîner ainsi les poils détachés surnageant.
[0046] La cuve de séparation 1 comporte par ailleurs une zone de débordement 15 située de
façon opposée à ce côté, et une grille étroite (non représentée) qui retient les poils
détachés mais laisse passer l'eau débordant de la cuve de séparation 1.
[0047] Sous le niveau de la surface de la cuve de séparation 1, un tuyau de sortie 16 des
peaux épilées est prévu, de diamètre 15 cm environ. Il est relié à une pompe à piston
17, de type classique, laquelle injecte les peaux dans un dispositif d'essorage 18,
permettant de récupérer un volume d'eau important, ensuite réinjecté dans la cuve
de séparation 1 ou dans le réservoir 4. Ce dispositif d'essorage est par exemple constitué
d'un cylindre vertical perforé 19 intégré dans un second cylindre extérieur 20 étanche.
En partie basse de ce cylindre extérieur étanche 20, un tuyau 21 ramène l'eau d'essorage
vers la cuve de séparation 1.
[0048] Les peaux essorées sont transférées par un tuyau 22 solidarisé de la partie haute
du cylindre perforé 19 dans une cuve de stockage 2 pour traitement ultérieur de type
classique.
[0049] Le même système d'essorage est utilisable pour essorer les poils détachés après leur
récupération.
[0050] L'invention s'applique en particulier aux peaux de lapins, qui sont produites de
façon régulière par les abattoirs de lapins, et qui sont très souvent détruites faute
de pouvoir être correctement traitées. Mais la présente invention s'applique également
au traitement de peaux d'autres animaux tels que rongeurs.
VARIANTES
[0051] De nombreuses variantes peuvent être considérées selon les conditions d'utilisation.
[0052] Dans une variante de mise en oeuvre du procédé, la récupération des poils détachés
à la surface de la cuve de séparation 1 peut être facilitée par la création d'un mouvement
à la surface de la cuve de séparation est réalisée par injection d'un flux d'eau horizontal
juste sous la surface de la cuve de séparation 1 le long d'un de ses côtés.
[0053] Dans une autre variante, cette récupération des poils détachés est effectuée par
un dispositif de raclage régulier de la surface de la cuve de séparation 1. Dans encore
une autre variante, un tapis roulant placé au ras de la surface entraîne en permanence
les poils détachés hors de la cuve de séparation 1.
[0054] Le procédé peut naturellement être réalisé soit en continu, avec une alimentation
permanente en eau et manchons gonflés, et récupération continue de poils et de peaux
séparés. Dans ce cas, l'alimentation en eau et en peaux de la cuve de séparation est
réalisée par pompage par une pompe à piston d'un fluide mêlant de l'eau et des peaux
gonflées, stocké dans un réservoir 4.
[0055] Il peut au contraire être réalisé par lots de quelques mètres cubes (quelques centaines
de peaux), la cuve de séparation 1 étant vidée des peaux épilées restées à l'intérieur,
après brassage de chaque lot pendant une durée de quelques dizaines de minutes.
[0056] Dans une variante de procédé de gonflage des peaux, une alimentation en air est également
prévue en fond de bassin de gonflage, pour accélérer le procédé.
[0057] Il est clair qu'en variante, de nombreux dispositifs de brassage peuvent être considérés,
par exemple : des vérins hydrauliques reliés à des bras ou tôles articulés dans la
cuve, des moyens de basculement de la cuve elle-même, un dispositif de rotation à
l'intérieur de la cuve.
[0058] Dans une variante de réalisation du dispositif de brassage, ce brassage est réalisé
par mouvements oscillants selon une direction sensiblement verticale, par exemple
d'un groupe de barres disposées en peigne, mus par un vérin hydraulique
[0059] Dans une autre variante de dispositif de brassage, le détachement des poils est obtenu
par un procédé à ultrasons. Dans ce cas, un ou plusieurs appareils à ultrasons sont
fixés sur les parois de la cuve et facilitent par les vibrations induites le détachement
des poils.
[0060] Dans encore une autre variante, plusieurs jets d'air pulsé créés dans la cuve de
séparation 1 dans différentes directions créent par eux mêmes un mouvement de brassage.
[0061] Ces différentes variantes peuvent éventuellement être combinées.
[0062] Dans une variante de dispositif de brassage, le volume de la cuve de séparation 1
est augmenté (avec des dimensions par exemple de 6 mètres de longueur, 1.5 mètre de
largeur et 1 mètre de hauteur), de manière à permettre le traitement simultané de
environ 2000 peaux, et donc atteindre un flux de 5000 à 6000 peaux par heure. Les
manchons alors sont injectés à un bout de la cuve de séparation 1, et les poils et
les peaux épilées sont récupérés en continu à l'autre bout de la cuve de séparation
1.
[0063] Dans encore une autre variante de mise en oeuvre du procédé, le même dispositif de
pompage par pompe à piston et tuyau de diamètre de 15 cm environ est utilisé pour
le transfert des manchons depuis les étuves jusqu'à plusieurs bassins de gonflage
4 (analogues à un réservoir de grande taille), ce qui réduit encore les manipulations
à effectuer, et permet une meilleure automatisation du procédé.
[0064] Dans cette variante, chaque bassin de gonflage 4 peut être dimensionné pour accueillir
40 000 peaux en cours de gonflage, chaque bassin disposant d'une vanne, et une pompe
6 mobile solidaire de tuyaux 3, 5 flexibles permettant de choisir parmi les bassins
4 la source d'alimentation de la cuve de séparation 1 à un instant donné. Une telle
disposition permet d'envisager un traitement en continu jusqu'à plus de 100 000 peaux
par jour.
[0065] Dans une variante de procédé n'utilisant pas de brassage en milieu humide, les manchons,
une fois étuvés et gonflés, sont accrochés en chaîne, et passés entre des cylindres
à lames de caoutchouc par exemple, qui effectuent le travail de détachement du poil
au niveau du bulbe, de façon analogue à un arrachement manuel.
[0066] Dans encore une autre variante (figure 3), les peaux sont évacuées sur toute la largeur
de la cuve, et cette cuve se remplit brusquement, ce qui permet une meilleure avancée
des peaux. Dans ce cas, la pompe de sortie est en permanence en fonctionnement. Une
porte coulissante 23 (ou porte fixée par ventouse ou autre moyen classique) est solidarisée
d'un moyen 24 d'ouverture et fermeture par chaîne, pignon, motoréducteur. Elle est
ouverte très rapidement le long de glissières 25, et reste ouverte environ 20 secondes.
Une contre lame 26 est disposée en vis à vis de la porte coulissante 23, pour améliorer
le fonctionnement de l'ensemble.
[0067] La cuve se remplit alors très rapidement. La porte est alors refermée, également
rapidement, et demeure fermée pendant une durée par exemple de deux minutes vingt
secondes (temps de vidange de la cuve). Puis le cycle reprend avec une nouvelle ouverture
de la porte etc.
[0068] La portée de la présente invention ne se limite pas aux détails des formes de réalisation
ci-dessus considérées à titre d'exemple, mais s'étend au contraire aux modifications
à la portée de l'homme de l'art.
1. Procédé de séparation des poils de peaux de petits rongeurs, notamment de lapins,
appliqué à des peaux issues d'abattoirs sous forme de manchons ou de peaux ouvertes,
caractérisé en ce que il comporte une étape de détachement des poils de la peau au
niveau du bulbe par brassage vigoureux des manchons ou peaux ouvertes dans de l'eau
et une étape de séparation des poils détachés et des peaux dans de l'eau par différence
de densité, les poils remontant en surface.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'étape de détachement des
poils de la peau est précédée de phases de fermentation des peaux, puis de gonflage
humide.
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que la phase de fermentation est
réalisée en étuve, pendant une durée de un à quelques jours, selon une progression
inverse de la température ambiante.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 2 à 3, caractérisé en ce que la
phase de gonflage humide est réalisée pendant une durée allant de quelques dizaines
de minutes à un jour environ, dans un bac rempli d'eau.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que le
brassage vigoureux est réalisé par des groupes de batteurs mus en mouvement oscillant
dans une cuve de séparation (1) comportant une alimentation en eau (3) et en peaux
préalablement gonflées d'eau.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que le brassage vigoureux est
réalisé à température ambiante, et en ce que de l'eau et de l'air sont injectés dans
la cuve de séparation (1).
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 5 à 6, caractérisé en ce que le
brassage des peaux a une durée de quelques dizaines de minutes pour une fréquence
de mouvement des groupes de batteurs de l'ordre de environ 60 à 140 mouvements par
minute.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que il
comporte en outre une phase de récupération à la surface de la cuve de séparation
(1) des poils détachés remontés en surface.
9. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce que la récupération est réalisée
par création d'un mouvement à la surface de la cuve de séparation (1) entraînant les
poils détachés vers un moyen de récupération.
10. Procédé selon la revendication 9, caractérisé en ce que la création d'un mouvement
à la surface de la cuve de séparation (1) est réalisée par injection d'un flux d'eau
horizontal juste sous la surface de la cuve de séparation (1) le long d'un de ses
côtés.
11. Procédé selon l'une quelconque des revendications 5 à 10, caractérisé en ce que l'alimentation
en eau et en peaux de la cuve de séparation (1) est réalisée par pompage par une pompe
à piston (6) d'un fluide mêlant de l'eau et des peaux gonflées, stocké dans un réservoir
(4).
12. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 11, caractérisé en ce que il
comporte une phase de récupération et une phase d'essorage des peaux épilées.
13. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce que la phase d'essorage des peaux
épilées est réalisée par pompage des peaux dans un cylindre perforé (19) à l'eau.
14. Procédé selon l'une quelconque des revendications 7 ou 13, caractérisé en ce que il
comporte le recyclage sensiblement en boucle fermée de l'eau de la cuve de séparation.
15. Dispositif de séparation des poils de peaux de petits rongeurs, appliqué à des peaux
issues d'abattoirs sous forme de manchons ou de peaux ouvertes, caractérisé en ce
que il comporte un moyen de brassage (11 à 15) des peaux et des moyens de récupération
sélective des poils détachés et des peaux épilées.
16. Dispositif selon la revendication 15, caractérisé en ce qu'il est constitué d'une
cuve de séparation (1) comportant un moyen d'alimentation (3 à 6) en eau et en peaux
préalablement gonflées d'eau, et en ce que le moyen de brassage comporte des groupes
de batteurs (11) mus en mouvement oscillant.
17. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 15 à 16, caractérisé en ce qu'il
comporte des moyens d'injection (9) continue ou pulsée d'eau et d'air dans la cuve
de séparation (1).
18. Dispositif selon la revendication 17, caractérisé en ce que il comporte une grille
basse (7) dans la cuve de séparation (1), disposée entre une partie inférieure (8)
de cuve comportant des entrées (9) d'air et d'eau à injecter, et une partie supérieure
(10) de cuve, destinée à accueillir de l'eau contenant des peaux.
19. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 16 à 18, caractérisé en ce que
il comporte un moyen d'entraînement (12, 13) des groupes de batteurs (11) selon une
fréquence de l'ordre de environ 60 à 140 mouvements par minute.
20. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 16 à 19, caractérisé en ce que
le moyen d'alimentation en eau et en peaux de la cuve de séparation (1) comporte un
réservoir (4) rempli d'eau et de peaux, et une pompe à piston (6) connectée au réservoir
(4) et à la cuve de séparation (1) par des tuyaux (3, 5) d'environ 15 cm de diamètre.
21. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 15 à 20, caractérisé en ce que
le moyen de récupération sélective des poils comporte un moyen d'injection d'un flux
d'eau horizontal juste sous la surface de la cuve de séparation (1) le long d'un de
ses côtés, une zone de débordement (15) continu située de façon opposée à ce côté.