[0001] La présente invention concerne le domaine du renforcement structural d'ouvrages de
construction.
[0002] Dans ce domaine, il est usuel de coller des renforts au moyen de résines appropriées
sur les parties d'un ouvrage à renforcer.
[0003] Dans un procédé classique couramment appliqué, dit procédé Lhermite, le renfort consiste
en une tôle d'acier collée sur du béton après préparation de la surface de collage.
Ce procédé classique a suivi diverses évolutions tenant compte notamment de l'évolution
technologique des matériaux, et plus particulièrement de l'évolution des matériaux
de substitution de la tôle, laquelle pose fréquemment des problèmes de mise en oeuvre
et nécessite des dispositions pour combattre la corrosion.
[0004] C'est ainsi que l'on a vu apparaître ces dernières années des techniques de renforcement
à base de matériaux composites sous forme de plaques collées (voir par exemple FR-A-2
594 871), puis sous forme de fibres collées (voir US-A-5 308 430) et de tissus collés.
Ces derniers types de renfort présentent de nombreux avantages, notamment leur commodité
de mise en oeuvre et leur aptitude à s'appliquer sur des surfaces de formes diverses.
[0005] Ces différents types de renforts collés améliorent très sensiblement le comportement
statique et dynamique de l'ouvrage renforcé. Il est d'ailleurs très rare d'observer
une rupture du renfort lui-même. La figure 1 montre une coupe schématique d'une poutre
en béton armé 8 reposant sur deux appuis 9 voisins de ses extrémités, et dont la face
inférieure comporte, entre ces deux appuis 9, un renfort collé 10 résistant à la traction
suivant la direction longitudinale de la poutre. Le renfort collé 10 améliore le comportement
de la poutre 8 en réponse à un effort F tendant à la faire fléchir entre ses deux
appuis 9. Lorsque l'effort F est suffisamment important pour provoquer une rupture
de la structure de la poutre, cette rupture se produit généralement dans le béton
"de recouvrement", c'est-à-dire dans l'épaisseur de béton non armé située entre la
surface pourvue du renfort collé 10 et les fers d'armature sous-jacents 11. Typiquement,
la rupture 12 s'amorce au voisinage de l'une des extrémités du renfort collé 10 sous
l'effet de l'effort tranchant E résultant de la réaction R de l'un des appuis 9 et
de l'effort de traction T qu'exerce le renfort 10, puis se propage le long des fers
d'armature 11. En d'autres termes, c'est le béton de l'ouvrage qui cède, dans une
partie où il ne travaille pas en compression (son mode de sollicitation souhaité)
mais en cisaillement.
[0006] En conséquence, on n'exploite pas pleinement les propriétés du renfort collé.
[0007] Pour augmenter l'effort de rupture d'une poutre telle que celle de la figure 1 renforcée
par une tôle métallique, il a été proposé de coller d'autres morceaux de tôle, appelés
verrous, sur les flancs de la poutre, qui procurent une résistance au cisaillement
du béton. Cette méthode a l'inconvénient de n'être applicable que dans le cas d'une
poutre dont les flancs sont accessibles. Dans la pratique, des renforts sont souvent
collés sur des dalles ou des murs, et il est alors impossible de placer des verrous.
[0008] La demande de brevet FR-A-2 754 556 décrit un procédé de renforcement d'un ouvrage
en béton armé au moyen d'un renfort composite collé à base de fibres de carbone, dans
lequel des mèches de fibres de carbone sont engagées, avec une résine d'agglomération,
dans des trous percés obliquement dans le béton de l'ouvrage, afin de réaliser une
liaison mécanique à base fibres de carbone entre le renfort collé et les armatures
du béton. Ceci procure une résistance à l'effort de cisaillement.
[0009] La demande de brevet W096/21785 décrit un procédé d'ancrage des extrémités d'un renfort
composite collé sur un ouvrage en béton, consistant à former un logement à bord incliné
dans le béton de l'ouvrage, le long duquel est collée la partie terminale du renfort.
Un insert en forme de coin est ensuite placé au-dessus de cette partie terminale pour
restaurer la continuité de la surface. Cet insert peut être collé, ou ancré dans le
béton au moyen de boulons ou de chevilles. L'ancrage à l'extrémité du renfort résulte
donc d'une certaine pénétration de cette extrémité vers l'intérieur de la structure
en béton.
[0010] Il est possible d'appliquer une précontrainte de traction sur un renfort composite
pendant le durcissement de la résine de collage (voir FR-A-2 594 871 ou US-A-5 617
685). Ceci permet d'améliorer le comportement en charge de la structure. D'autre part,
le renfort précontraint sollicite le béton de recouvrement en compression, ce qui
réduit l'incidence du problème ci-dessous.
[0011] Un but de la présente invention est de proposer une autre solution permettant de
limiter la contrainte de cisaillement auquel est soumis le béton de recouvrement de
la surface renforcée de l'ouvrage.
[0012] L'invention propose ainsi un dispositif de renforcement d'un ouvrage en béton, comprenant
un renfort collé sur le béton de l'ouvrage et des moyens d'ancrage d'au moins une
portion du renfort sur l'ouvrage. Le renfort comporte des fibres de renforcement s'étendant
suivant au moins une direction principale. Les moyens d'ancrage comprennent au moins
une plaque d'ancrage fixée au béton de l'ouvrage dans une position telle qu'une surface
extérieure de la plaque d'ancrage affleure une surface de l'ouvrage recevant le renfort.
La portion ancrée du renfort est collée sur la surface extérieure de la plaque d'ancrage.
[0013] La plaque fixée au béton reprend l'effort de cisaillement généré par le renfort collé
dans sa portion ancrée, laquelle sera typiquement (mais non obligatoirement) voisine
d'une extrémité du renfort.
[0014] L'affleurement de la plaque d'ancrage assure que le renfort composite reste dans
un plan de collage continu, sans accident géométrique pouvant créer des poussées au
vide.
[0015] La plaque d'ancrage est fixée au béton par l'intermédiaire d'organes de connexion
pouvant être de toute structure connue. Ils sont typiquement agencés de façon à s'étendre
jusqu'aux zones du béton pourvues d'armatures, afin de réaliser une continuité de
la reprise d'efforts entre ces zones et la surface sollicitée par le renfort composite
collé.
[0016] Un mode de réalisation préféré du dispositif comprend des moyens pour maintenir une
tension dans le renfort parallèlement à la direction principale. Ces moyens comprennent
avantageusement un système de verrouillage de la plaque d'ancrage dans un logement
formé dans un support d'ancrage fixé au béton.
[0017] Un autre aspect de la présente invention se rapporte à un procédé de renforcement
d'un ouvrage en béton, comprenant les étapes suivantes :
- former au moins un renfoncement sur une surface de l'ouvrage ;
- coller un renfort, comportant des fibres de renforcement, sur ladite surface de l'ouvrage
en orientant certaines au moins des fibres de renforcement suivant une direction principale
de ladite surface de l'ouvrage, le renfort étant disposé de manière à avoir au moins
une portion collée sur une surface extérieure d'une plaque d'ancrage fixée dans un
renfoncement de façon telle que la surface extérieure de la plaque d'ancrage affleure
ladite surface de l'ouvrage.
[0018] D'autres particularités et avantages de la présente invention apparaîtront dans la
description ci-après d'exemples de réalisation non limitatifs, en référence au dessin
annexé, dans lequel :
- la figure 1, précédemment commentée, est une vue schématique d'une poutre en béton
armé pourvue d'un renfort collé et se rompant sous l'effet d'un effort de flexion
;
- la figure 2 est une vue de face d'un dispositif de renforcement selon l'invention
;
- la figure 3 est une vue en coupe du dispositif, suivant le plan III-III indiqué sur
la figure 2 ;
- la figure 4 est une vue en coupe du même type que la figure 3, montrant une variante
du dispositif ;
- la figure 5 est une vue de face d'une autre variante du dispositif, dans laquelle
la plaque d'ancrage porte des moyens de mise en tension du renfort ;
- les figures 6 à 8 sont des vues, respectivement en coupe longitudinale, de face et
en coupe transversale d'une autre réalisation d'un dispositif de renforcement selon
l'invention, les plans de coupe VI-VI et VIII-VIII des figures 6 et 8 étant indiqués
sur la figure 7 ;
- les figures 9 et 10 sont des vues de face et en coupe transversale d'une autre forme
de réalisation du dispositif, le plan de coupe X-X de la figure 10 étant indiqué sur
la figure 9 ;
- les figures 11 et 12 sont des vues en coupe longitudinale et de face d'une variante
de réalisation de la plaque d'ancrage, le plan de coupe XI-XI de la figure 11 étant
indiqué sur la figure 12 ; et
- les figures 13 et 14 sont des vues en coupe longitudinale et de face d'une autre variante
de réalisation du dispositif d'ancrage, le plan de coupe XIII-XIII de la figure 13
étant indiqué sur la figure 14 .
[0019] Les figures 2 et 3 illustrent l'application de l'invention à un ouvrage en béton
armé dont une surface 15 est pourvue d'un renfort collé 16.
[0020] Le renfort 16 est destiné à résister à la traction suivant une direction principale
A de la surface 15. Il consiste de préférence en une bande de fibres de carbone ensimées
orientées parallèlement à la direction A, ou encore en un tissu de fibres de carbone
dont les fils de chaîne sont orientés selon la direction A, les fibres de carbone
étant imprégnées d'une résine durcissant à température ambiante. La pose du renfort
16 peut notamment s'effectuer de la manière suivante: une résine époxy, apte à polymériser
à température ambiante, est enduite à l'état liquide sur la surface 15 ; la bande
ou le tissu est ensuite appliqué sur la surface enduite pour que la résine imprègne
les fibres et assure le collage. La bande ou le tissu peut être appliqué par un simple
marouflage, ne nécessitant pas l'application d'une pression prolongée.
[0021] La résine utilisée est par exemple la résine époxy bi-composants constituée d'une
part par la résine de base de marque "CECA XEP 3935/A", et d'autre part par le durcisseur
de marque "CECA XEP 2919/B", ces deux composants étant fabriqués et commercialisés
par la société CECA S.A., 12 place de l'Iris, La Défense 2, Cedex 54, 92062 PARIS
LA DEFENSE (FRANCE).
[0022] Cette résine présente, lors de son application à l'état fluide, une viscosité à température
ambiante comprise entre 1 000 et 10 000 mPa.s.
[0023] Cette résine, une fois durcie, présente :
- une résistance au cisaillement compatible avec celle du matériau constituant l'ouvrage,
- une résistance à la rupture en traction comprise entre 5 et 100 MPa, avec un allongement
à la rupture compris entre 0,5 et 10%,
- et une résistance à la rupture en compression comprise entre 5 et 100 MPa, avec un
raccourcissement à la rupture compris entre 0,5 et 10%.
[0024] Les fibres de carbone ensimées constituant la bande ou le tissu 16 présentent une
résistance à la rupture en traction qui est supérieure à 1 500 MPa, et un module élastique
compris entre 200 et 400 GPa.
[0025] La bande ou le tissu de fibres de carbone 16 est prolongé au-delà de la zone de la
structure devant être renforcée, afin de réaliser un ancrage de ses extrémités dans
le béton de l'ouvrage. Pour réaliser un tel ancrage d'une extrémité, on installe une
plaque 17 dont la surface extérieure affleure la surface de béton renforcée 15, et
sur laquelle l'extrémité du renfort 16 est collée.
[0026] La longueur L (mesurée parallèlement à la direction A), de la portion du renfort
16 collée sur la plaque d'ancrage 17 est typiquement d'au moins 10 cm, afin d'assurer
une bonne reprise de l'effort de cisaillement. Cette plaque 17 est avantageusement
réalisée en acier avec une épaisseur d'au moins 5 mm afin de présenter une résistance
adéquate au cisaillement. Les dimensions et matériaux précis de la plaque 17, ainsi
que les caractéristiques des moyens utilisés pour l'ancrer dans le béton, sont des
paramètres dont les valeurs sont ajustées en fonction des sollicitations pertinentes
pour chaque ouvrage à renforcer et des caractéristiques du renfort composite.
[0027] Pour réaliser de tels ancrages du renfort 16, on procède comme suit.
[0028] Avant de coller le renfort 16, on forme un renfoncement 19 au niveau de l'extrémité
à ancrer de ce renfort. Le fond du renfoncement 19 est traité avec un mortier de ragréage
pour le rendre lisse. Puis on perce dans le béton des trous 20 destinés à recevoir
les organes 18 de connexion de la plaque. Ces trous 20 s'étendent jusqu'aux fers d'armature
(non représentés) du béton de l'ouvrage afin de réaliser une liaison appropriée entre
ces armatures et le renfort 16. La plaque 17, préalablement préparée pour recevoir
le renfort collé (sablage), est installée dans le renfoncement et ancrée à l'aide
des connecteurs 18 engagés dans les trous 20. Les connecteurs 18 sont typiquement
des tiges d'acier engagées dans les trous 20 où elles sont scellées chimiquement ou
mécaniquement. Ils pourraient également être en un autre matériau ayant les capacités
requises pour travailler en cisaillement et en traction. Ces connecteurs peuvent être
actifs (précontraints) ou passifs.
[0029] Une fois mise en place et ancrée, la plaque 17 a sa surface extérieure qui affleure
la surface 15 de l'ouvrage sur laquelle est collé le renfort 16. On peut alors coller
le renfort 16 de la manière précédemment décrite de telle sorte que son extrémité
chevauche la plaque d'ancrage 17. Selon les applications, un traitement protecteur
et/ou décoratif de la surface renforcée pourra être appliqué.
[0030] Dans la variante représentée sur la figure 4, le renfort 16 est tenu entre la plaque
d'ancrage 17a sur laquelle il est collé et une seconde plaque 17b. La seconde plaque
17b peut avoir une configuration semblable à celle de la plaque 17a. Elle est serrée
contre le renfort 16 et la plaque d'ancrage 17a par la contrainte exercée sur les
organes de connexion 18, par exemple au moyen des écrous.
[0031] Dans la variante représentée sur la figure 5, des supports 24 sont soudés sur la
surface extérieure de la plaque d'ancrage 27 pour porter l'axe d'un rouleau 25 perpendiculaire
à la direction A. Le rouleau 25, qui peut être amovible ou non, sert à mettre en tension
la bande de tissu de renforcement 16 au moment de son collage. Par exemple, la bande
de tissu peut être enroulée sur le rouleau 25 et mise en tension par l'actionnement
de celui-ci. On peut également exercer la traction sur la bande 16 au-delà des rouleaux
25 qui servent alors de renvoi pour guider la bande le long de la surface de l'ouvrage
à renforcer et orienter la traction parallèlement à cette surface.
[0032] L'invention a été décrite en référence aux figures 2 à 5 dans le cas de l'ancrage
de l'extrémité d'un renfort collé. De façon semblable, toute portion du renfort pourrait
être ancrée en recouvrant une plaque d'ancrage convenablement fixée à la structure
à l'aide de connecteurs. De façon générale, le procédé de renforcement selon l'invention
a l'avantage de pouvoir être mis en oeuvre avec des configurations très diverses de
la surface renforcée.
[0033] Dans les réalisations représentées sur les figures 6 à 14, la plaque d'ancrage sur
laquelle est collée l'extrémité du renfort composite 16 n'est pas ancrée directement
dans le béton. Un support d'ancrage 30, 40, 60 (non représenté pour l'exemple des
figures 11 et 12) est fixé dans chaque renfoncement, préalablement formé dans le béton
de l'ouvrage, par exemple au moyen d'organes de connexion 18 semblables à ceux précédemment
décrits. Ce support d'ancrage 30, 40, 60 est pourvu d'un logement 31, 41, 61 ouvert
vers l'extérieur de l'ouvrage et apte à recevoir la plaque d'ancrage 32, 42, 62.
[0034] En service, un système de verrouillage bloque la plaque d'ancrage 32, 42, 52, 62
dans son logement 31, 41, 61, de façon à maintenir un effort de précontrainte suivant
la direction principale A dans le renfort composite 16.
[0035] Dans la réalisation représentée sur les figures 6 à 8, le support 30 et la plaque
d'ancrage 32 sont pourvus d'orifices 33, 34 débouchant sur la face extérieure de l'ouvrage,
destinés à recevoir un système de mise en tension de la bande 16. Le système de mise
en tension peut comprendre un ou plusieurs vérins télescopiques ayant une extrémité
reliée aux orifices 33 et une extrémité opposée reliée à l'orifice 34. L'actionnement
de ces vérins permet de mettre en tension la bande 16, dont l'extrémité a été préalablement
fixée par collage sur la plaque d'ancrage 32, en faisant coulisser la plaque 32 dans
le logement 31. Une cale 35 est alors engagée dans le logement 31 afin d'y bloquer
la plaque d'ancrage 32 pendant et après le durcissement de la colle dont la surface
de béton a été enduite.
[0036] Dans l'exemple représenté, les bords latéraux du logement 31 comprennent deux rainures
longitudinales respectives 36A, 36B formées dans l'épaisseur du support d'ancrage
30, l'une 36A recevant un rebord complémentaire 37A prévu sur un bord latéral de la
plaque d'ancrage 32, et l'autre 36B recevant un rebord complémentaire 37B prévu sur
le bord latéral opposé de la cale 35. La plaque 32 et la cale 35 sont en contact mutuel
suivant une surface 38 parallèle à la direction A, et inclinée par rapport à la surface
de l'ouvrage, afin que la cale 35 empêche la plaque 32 de sortir de son logement 31.
D'autre part, la cale 35 prend appui sur le support 30 suivant une rampe 39 formant
un angle avec la direction A, de telle sorte que lorsque le système de mise en tension
est activé, il suffit de pousser la cale 35 dans le logement 31 en direction de la
bande de tissu 16 pour bloquer la plaque 32 dans le logement 31, ce qui maintient
l'effort de précontrainte dans la bande 16 pendant et après le durcissement de la
colle.
[0037] Les figures 9 et 10 montrent une variante de réalisation dans laquelle les bords
latéraux de la plaque d'ancrage 42 sont pourvus de rebords respectifs 47 engagés dans
des rainures complémentaires 46 formées dans les bords latéraux du logement 41. Les
rainures 46 sont interrompues dans un partie avant 43 du logement 41, sur une longueur
au moins égale à celle de la plaque 42. Dans cette partie avant 43, le logement 41
est plus large que la plaque d'ancrage 42, afin de permettre son introduction. La
plaque 42 peut ensuite coulisser vers l'arrière lors de la mise en tension du renfort
composite, en étant guidée et maintenue en place par les rainures 46. Cette mise en
tension peut être effectuée au moyen de deux cales à effet de coin 44, 45 interposées
dans la partie avant 43 du logement 41, prenant appui l'une sur l'autre selon une
surface oblique, la cale 44 étant appliquée contre le bord avant de la plaque 42,
et la cale 45 étant appliquée contre le bord avant du logement 41. En poussant l'une
vers l'autre les cales 44, 45, comme indiqué par les flèches P sur la figure 9, on
réalise la mise en tension du renfort composite préalablement collé sur la plaque
d'ancrage 42.
[0038] Dans la réalisation représentée sur les figures 11 et 12, la plaque d'ancrage 52
présente une fente 53 perpendiculaire à la direction A, et de longueur légèrement
supérieure à la largeur de la bande de tissu 16. La bande 16 est engagée dans la fente
53, et enroulée autour de la portion 54 de la plaque 52 située en avant de la fente
53, avant d'être collée sur cette portion 54. On augmente ainsi la robustesse de la
fixation du renfort 16 sur la plaque d'ancrage 52. Une fois que cette fixation est
réalisée, on peut installer la plaque 52 sur un support d'ancrage préalablement scellé
dans la surface de béton à renforcer. Ce support d'ancrage peut par exemple être du
même genre que ceux décrits précédemment en référence aux figures 6 à 10.
[0039] Dans la réalisation selon les figures 13 et 14, la plaque d'ancrage 62 présente également
une fente 63 perpendiculaire à la direction A. Les références 62A et 62B désignent
respectivement les portions de la plaque 62 situées en avant et en arrière de la fente
63. Dans cette réalisation, la bande de tissu 16 est enroulée en S autour des deux
portions 62A, 62B de la plaque d'ancrage 62, comme montré sur la figure 13. L'extrémité
de la bande 16 est appliquée sur la face extérieure de la portion arrière 62B, et
à partir de là, la bande 16 contourne le bord arrière de la plaque 62, longe la face
intérieure de la portion 62B, traverse la fente 63, longe la face extérieure de la
portion 62A, contourne le bord avant de la plaque 62, longe la face intérieure des
portions 62A et 62B, retourne autour du bord arrière de la plaque 62, puis longe à
nouveau la face extérieure des portions 62B et 62A avant de venir au contact de la
face de béton à renforcer.
[0040] Cet enroulement en S assure une fixation ferme de la bande 16 sur la plaque d'ancrage
62, de telle sorte que le collage de la bande 16 sur la plaque d'ancrage 62 peut être
effectué en même temps que le collage de cette bande sur la face de béton. D'autre
part, la mise en tension de la bande de tissu 16 peut être effectuée en appliquant
le bord avant de la plaque 62 contre le bord avant du logement 61 formé dans le support
d'ancrage 60, et en rabattant le bord arrière de la plaque 62 comme indiqué en traits
mixtes sur la figure 13. Après cette mise en tension, la plaque 62 est immobilisée
dans son logement 61, par exemple par vissage sur le support 60 à travers des orifices
64 prévus de part et d'autre de la bande 16 dans la plaque d'ancrage 62. Comme le
montre la figure 14, pour ne pas endommager le tissu 16, le bord avant de la plaque
d'ancrage 62 ne prend appui contre le bord avant du logement 61 que de part et d'autre
de la largeur de la bande 16.
1. Dispositif de renforcement d'un ouvrage en béton, comprenant un renfort (16) collé
sur le béton de l'ouvrage et des moyens d'ancrage d'au moins une portion du renfort
sur l'ouvrage, dans lequel le renfort comporte des fibres de renforcement s'étendant
suivant au moins une direction principale (A), caractérisé en ce que les moyens d'ancrage
comprennent au moins une plaque d'ancrage (17 ; 17a ; 27 ; 32 ; 42 ; 52 ; 62) fixée
au béton de l'ouvrage dans une position telle qu'une surface extérieure de la plaque
d'ancrage affleure une surface (15) de l'ouvrage recevant le renfort, et en ce que
ladite portion du renfort est collée sur la surface extérieure de la plaque d'ancrage.
2. Dispositif selon la revendication 1, dans lequel le renfort (16) recouvre la surface
extérieure de la plaque d'ancrage (17 ; 17a ; 27 ; 32 ; 42 ; 52 ; 62) sur une longueur
(L) d'au moins 10 cm mesurée parallèlement à la direction principale (A).
3. Dispositif selon la revendication 1 ou 2, dans lequel la plaque d'ancrage (17 ; 17a
; 27 ; 32 ; 42 ; 52 ; 62) présente une résistance au cisaillement supérieure à 1,5
MPa.
4. Dispositif selon la revendication 3, dans lequel la plaque d'ancrage (17 ; 17a ; 27
; 32 ; 42 ; 52 ; 62) est en acier et d'épaisseur au moins égale à 5 mm.
5. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, dans lequel la surface
extérieure de la plaque d'ancrage (27) présente des moyens (24) de support d'un système
(25) de mise en tension du renfort (16) suivant la direction principale (A).
6. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, dans lequel le renfort
est tenu entre la plaque d'ancrage (17a) et une seconde plaque (17b), lesdites plaques
étant fixées au béton au moyen d'organes de connexion communs (18).
7. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, comprenant des moyens
pour maintenir une tension dans le renfort parallèlement à la direction principale
(A).
8. Dispositif selon la revendication 7, dans lequel les moyens pour maintenir une tension
dans le renfort parallèlement à la direction principale (A) comprennent un système
de verrouillage de la plaque d'ancrage (32 ; 42 ; 52 ; 62) dans un logement (31 ;
41 ; 51 ; 61) formé dans un support d'ancrage fixé au béton.
9. Dispositif selon la revendication 8, dans lequel le système de verrouillage comprend
au moins un organe à effet de coin (35 ; 44, 45) disposé entre le support d'ancrage
et la plaque d'ancrage pour résister à la tension exercée dans le renfort (16).
10. Dispositif selon la revendication 8 ou 9, dans lequel la plaque d'ancrage (52, 62)
présente une fente (53, 63) sensiblement perpendiculaire à la direction principale
(A), et dans lequel le renfort (16) est en forme de bande ayant une portion d'extrémité
enroulée autour de la plaque d'ancrage en traversant ladite fente.
11. Procédé de renforcement d'un ouvrage en béton, comprenant les étapes suivantes :
- former au moins un renfoncement (19) sur une surface (15) de l'ouvrage ;
- coller un renfort (16), comportant des fibres de renforcement, sur ladite surface
de l'ouvrage (15) en orientant certaines au moins des fibres de renforcement suivant
une direction principale (A) de ladite surface de l'ouvrage, le renfort étant disposé
de manière à avoir au moins une portion collée sur une surface extérieure d'une plaque
d'ancrage (17 ; 17a ; 27 ; 32 ; 42 ; 52 ; 62) fixée dans un renfoncement de façon
telle que la surface extérieure de la plaque d'ancrage affleure ladite surface de
l'ouvrage.
12. Procédé selon la revendication 11, dans lequel une plaque d'ancrage (17;17a;27) est
fixée dans chaque renfoncement au moyen d'organes de connexion (18) avant de coller
le renfort.
13. Procédé selon la revendications 12, dans lequel on place le renfort entre la plaque
d'ancrage (17a) et une seconde plaque (17b) fixée au moyen des organes de connexion
(18).
14. Procédé selon la revendication 13, dans lequel on exerce une contrainte sur les organes
de connexion (18) afin de serrer la seconde plaque (17b) contre le renfort (16) et
la plaque d'ancrage (17a).
15. Procédé selon l'une quelconque des revendications 11 à 14, dans lequel on dispose
le renfort (16) de manière qu'il recouvre la surface extérieure de la plaque d'ancrage
(17 ; 17a ; 27 ; 32 ; 42 ; 52 ; 62) sur une longueur (L) d'au moins 10 cm mesurée
parallèlement à la direction principale (A).
16. Procédé selon l'une quelconque des revendications 11 à 15, dans lequel on dispose
le renfort (16) de manière qu'il s'interrompe, parallèlement à la direction principale
(A), sur la surface extérieure de la plaque d'ancrage (17; 17a; 27; 32; 42; 52; 62).
17. Procédé selon l'une quelconque des revendications 11 à 16, dans lequel on met le renfort
en tension au moment du collage du renfort (16) sur ladite surface de l'ouvrage (15).
18. Procédé selon la revendication 17, dans lequel la mise en tension est effectuée au
moyen d'un système (25) installé sur la plaque d'ancrage.
19. Procédé selon la revendication 17 ou 18, dans lequel on fixe un support d'ancrage
dans le renfoncement formé sur ladite surface (15) de l'ouvrage, et on bloque la plaque
d'ancrage dans un logement formé dans ledit support d'ancrage pour maintenir la tension
exercée au moment du collage du renfort sur ladite surface de l'ouvrage.
20. Procédé selon l'une quelconque des revendications 17 à 19, dans lequel on colle le
renfort (16) sur ladite surface de l'ouvrage (15) après avoir collé ladite portion
sur la plaque d'ancrage (32 ; 42 ; 52), la tension du renfort étant appliquée par
traction sur la plaque d'ancrage.
21. Procédé selon l'une quelconque des revendications 17 à 19, dans lequel on colle le
renfort (16) sur ladite surface de l'ouvrage (15) en même temps que ladite portion
sur la plaque d'ancrage (62).