[0001] La présente invention concerne une feuille ayant un toucher rappelant la peau et
imprimable à des cadences élevées. Elle concerne en particulier une feuille d'emballage
comportant une caractéristique en liaison avec le produit à emballer, et plus particulièrement
destinée à l'emballage de luxe pour les produits cosmétiques. Elle concerne aussi
le procédé de fabrication de la feuille et de l'emballage ainsi que l'emballage lui-même.
[0002] Les emballages, en particulier de luxe pour les produits cosmétiques, sont réalisés
à partir de feuilles en papier ou carton pouvant être colorées, embossées ou grainées,
et portant des impressions avec des motifs, la marque du produit et le nom du laboratoire
ou parfumeur le fabriquant. Ces emballages se distinguent principalement par l'effet
visuel qui résultent des impressions et le cas échéant du grain de la feuille.
[0003] La Demanderesse s'est intéressée en particulier à fournir une feuille d'emballage
qui comporterait une caractéristique qui rappellerait l'une des caractéristiques essentielles
du produit à emballer, en particulier pour les produits cosmétiques à appliquer sur
la peau.
[0004] La Demanderesse propose alors de fournir une caractéristique qui évoque la destination,
à savoir la peau, c'est à dire le toucher, la douceur de la peau.
[0005] Pour donner un toucher plus doux à une feuille il est connu d'y appliquer par un
traitement de surface, en particulier par imprégnation, une composition d'un polymère
en dispersion aqueuse (latex). Cependant le toucher est encore trop éloigné d'un toucher
"peau".
[0006] La Demanderesse a trouvé qu'un toucher "peau" pouvait être obtenu en appliquant à
la surface de la feuille une couche qui comporte des microsphères thermoplastiques
expansibles.
[0007] Il est connu d'utiliser ce type de microsphères expansibles soit en masse pour augmenter
le volume massique d'un papier soit en surface d'une feuille de papier pour y conférer
des propriétés antiglisse comme décrit dans les demandes de brevet EP 549 948 , FR
2395141, FR 2635506, JP 63146945 ou le brevet US 4753831.
[0008] Néanmoins, dans le cas de l'application de ces microsphères en surface, se posent
des problèmes de machinabilité de ces feuilles car elles ne sont ni enroulables ni
manipulables comme des feuilles classiques. En effet leurs propriétés antiglisse vont
engendrer une certaine friction lorsque la "face peau" est soumise à un frottement
et par conséquent va gêner le bon enroulement et déroulement des feuilles en bobine
et, dans le cas de feuilles découpées en formats, va empêcher la bonne séparation
des feuilles les unes des autres dans la pile à traiter. Pour éviter le plus possible
cet handicap, il faut que l'étape d'expansion des microsphères soit réalisée le plus
tard possible dans la chaine de transformation, après l'impression ou lors du façonnage
des articles.
[0009] Il n'est donc pas évident de proposer la solution énoncée ci-dessus dans la mesure
où l'effet "peau" va s'opposer à la bonne machinabilité des feuilles sur les machines
d'impression ou de transformation.
[0010] Or il est important de pouvoir imprimer et transformer ces feuilles aux cadences
habituelles de façon à ne pas rajouter de surcoût; par exemple les cadences sont de
l'ordre de 8000 voire jusqu'à 15000 feuilles à l'heure sur les machines d'impression
en offset.
[0011] De surcroît, il faut que les feuilles sur l'autre face verso soit réceptrice à des
colles afin qu'elles soient aptes à être transformées en boîtes par exemple.
[0012] L'invention fournit une feuille présentant sur l'une de ces faces un toucher rappelant
la peau, dite face recto, et étant imprimable à des cadences élevées, ladite feuille
comprenant une feuille support revêtue sur l'une de ces faces d'une couche comportant
au moins des microsphères thermoplastiques expansées et un liant, formant ladite face
recto, et ladite feuille ayant un coefficient de friction statique entre ladite face
recto et l'autre face verso inférieur à 0,95, de préférence inférieur ou égal à 0,90,
mesure faite selon la norme NF-Q-03-082 avec un patin de 200g.
[0013] Le coefficient de friction statique reflète l'aptitude de la feuille à se bloquer
au départ d'un déplacement; plus il est élevé, plus l'amorce du mouvement d'une feuille
dans une pile sera difficile.
[0014] En particulier l'invention se caractérise par le fait que ladite feuille a un grammage
compris entre 70 et 500 g/m
2, de préférence entre 200 et 400 g/m
2.
[0015] Selon un cas particulier, l'invention se caractérise par le fait que ladite feuille
support est transparente ou tranlucide. Plus particulièrement ladite feuille support
est une feuille de papier calque. On entend par papier calque, un papier tel que défini
par la norme internationale ISO 4046-1978 au point 6.94. Plus particulièrement l'invention
se caractérise par le fait que ladite feuille support est une feuille de papier calque,
en particulier obtenue par un raffinage poussé des fibres de cellulose la composant.
[0016] En particulier l'invention se caractérise par le fait que le poids de ladite couche
de la face recto est compris entre 6 et 20 g/m
2 en sec, de préférence entre 8 et 17 g/m
2.
[0017] En particulier l'invention se caractérise par le fait que ladite couche comporte:
- de 5 à 12 parts en poids sec de microsphères thermoplastiques expansées, de préférence
de 6 à 9 parts,
- de 15 à 95 parts en poids sec d'un liant ayant une température de transition vitreuse
comprise entre -10 et 35 °C, de préférence de 20 à 40 parts,
- de 0 à 75 parts de pigments minéraux en poids sec, de préférence de 40 à 75 parts,
- de 0 à 20 parts de colorant(s) en poids sec,
la somme des parts faisant 100.
[0018] Plus particulièrement, l'invention se caractérise par le fait que lesdites microsphères
sont des sphères thermoplastiques expansées comprenant un gaz. En particulier l'enveloppe
thermoplastique de ces microsphères est à base d'un copolymère de chlorure de vinylidène
et d'acrylonitrile.
[0019] De préférence lesdites microsphères sont des sphères thermoplastiques expansées à
une température comprise entre 90 et 115 °C, de préférence entre 100 et 110 °C.
[0020] En particulier l'invention se caractérise par le fait que la face verso comporte
une composition de traitement améliorant les coefficients de friction, notamment statique,
en quantités comprises entre 0,1 et 5 g/m
2, de préférence entre 0,3 et 3 g/m
2.
[0021] En particulier l'invention se caractérise par le fait que la composition de traitement
de cette autre face verso comporte un composé choisi parmi les agents de collage,
en particulier parmi les dimères d'alkyl cétène, les cires de polyoléfines en particulier
de polyéthylène et de préférence en mélange avec un liant utilisé en papeterie notamment
un amidon ou un poly(vinyle d'alcool) et éventuellement un agent de rhéologie. Un
tel agent de rhéologie peut être par exemple de la carboxyméthylcellulose.
[0022] Selon un cas particulier, l'invention se caractérise par le fait qu'au moins l'une
des faces comporte un sel ionisable, en particulier du chlorure de sodium. Il permet
d'améliorer la dissipation des charges électrostatiques. Ce sel peut être ajouté en
solution aqueuse en mélange éventuellement avec un liant utilisé en papeterie, en
particulier un amidon ou un poly(vinyle d'alcool) et/ou un colorant grâce notamment
à l'aide d'une imprégnatrice. Le colorant peut permettre de parfaire la coloration
du support. Le sel ionisable peut aussi être ajouté en même temps que la composition
précédente appliquée à la face verso.
[0023] Selon un autre cas particulier, l'invention se caractérise par le fait que la feuille
support, au moins sous la couche de microsphères, présente une couleur et/ou une couche
et/ou impression(s) visible(s) à travers ladite couche.
[0024] L'application de la couche de microsphères peut se faire par un moyen de couchage
connu en papeterie et plus particulièrement par une coucheuse à lame d'air ou encore
par une presse encolleuse à transfert de film en particulier double face qui permette
de traiter deux faces simultanément notamment comme la presse dite "TWIN HSM" de la
société BTG.
[0025] L'invention concerne aussi le procédé d'obtention de la feuille.
[0026] Selon un cas particulier, le procédé de fabrication de ladite feuille par voie papetière
se caractérise en ce qu'il comporte les étapes suivantes :
- a) on forme une feuille support à partir d'une suspension en milieu aqueux de fibres
de cellulose et éventuellement de fibres synthétiques, de charges minérales, d'au
moins un liant, et, éventuellement encore, d'un colorant, d'un agent de résistance
humide et d'autres additifs usuellement utilisés en papeterie,
- b) on traite l'une des faces, dite face verso, de la feuille par une composition améliorant
les coefficients de friction, notamment statique,
- c) on sèche éventuellement la feuille obtenue vers 100 °C,
- d) on traite l'autre des faces, dite face recto, de la feuille obtenue par une composition
en milieu aqueux comprenant :
- de 5 à 12 parts en poids sec de microsphères thermoplastiques expansibles, de préférence
de 6 à 9 parts,
- de 15 à 95 parts en poids sec d'un liant ayant une température de transition vitreuse
comprise entre -10 et 35 °C, de préférence de 20 à 40 parts,
- de 0 à 75 parts de pigments minéraux en poids sec, de préférence de 40 à 75 parts,
- de 0 à 20 parts de colorant(s) en poids sec,
la somme des parts faisant 100,
- e) on soumet la feuille à une température comprise entre 90 et 115 °C, de préférence
entre 100 et 110°C pour à la fois sécher la feuille et expanser les microsphères,
- f) on bobine la feuille.
[0027] Selon un cas particulier du procédé, l'étape b) est réalisée sur une presse encolleuse
et l'étape c) sur une coucheuse à lame d'air.
[0028] Selon un autre cas particulier, le procédé de fabrication de ladite feuille par voie
papetière se caractérise en ce qu'il comporte les étapes suivantes :
- a) on forme une feuille support à partir d'une suspension en milieu aqueux de fibres
de cellulose et éventuellement de fibres synthétiques, de charges minérales, d'au
moins un liant et, éventuellement encore, d'un colorant, d'un agent de résistance
humide et d'autres additifs usuellement utilisés en papeterie,
- b) on traite l'une des faces, dite face verso, de la feuille par une composition améliorant
les coefficients de friction, notamment statique, et simultanément on traite l'autre
face, dite face recto, de la feuille obtenue par une composition en milieu aqueux
comprenant :
- de 5 à 12 parts en poids sec de microsphères thermoplastiques expansibles, de préférence
de 6 à 9 parts,
- de 15 à 95 parts en poids sec d'un liant ayant une température de transition vitreuse
comprise entre -10 et 35 °C, de préférence de 20 à 40 parts,
- de 0 à 75 parts de pigments minéraux en poids sec, de préférence de 40 à 75 parts,
- de 0 à 20 parts de colorant(s) en poids sec,
la somme des parts faisant 100,
- c) on soumet la feuille obtenue à une température comprise entre 90 et 115 °C, de
préférence entre 100 et 110 °C pour à la fois sécher la feuille et expanser les microsphères,
- d) on bobine la feuille.
[0029] Selon un cas particulier de ce dernier procédé, l'étape b) est réalisée sur une presse
encolleuse à transfert de film double face.
[0030] Selon un cas particulier de ces procédés, à l'étape a), les fibres de cellulose sont
raffinées à un degré élevé de raffinage, de préférence supérieur ou égal à 90 °SR.
[0031] L'invention concerne aussi l'utilisation d'une feuille telle que décrite précédemment
pour fabriquer un emballage de produits cosmétiques pour la peau présentant une caractéristique
essentielle rappelant la destination du produit à emballer par un toucher peau, la
face comportant lesdites microsphères expansées formant la face externe dudit emballage.
[0032] L'invention concerne aussi un emballage pour produits cosmétiques pour la peau présentant
une caractéristique essentielle rappelant la destination du produit à emballer par
un toucher peau obtenue à partir d'une feuille telle que décrite précédemment.
[0033] L'invention concerne aussi un procédé de fabrication d'un emballage qui se caractérise
en ce que :
- on prend une feuille en bobine comme décrite précédemment ou on fabrique une feuille
selon l'un des procédés décrits précédemment,
- on découpe la feuille en bobine en feuilles de formats donnés,
- on imprime la face recto desdites feuilles en format à une cadence d'au moins 8 000
feuilles à l'heure,
- on découpe lesdites feuilles en format selon le modèle d'emballage voulu,
- on applique de la colle sur la face dite verso et/ou sur la face recto, au moins sur
les zones d'assemblage,
- on colle les zones d'assemblage et confectionne l'emballage selon le modèle souhaité,
la face comportant lesdites microsphères expansées formant la face externe dudit emballage.
[0034] La face recto des feuilles à imprimer peut l'être par différents moyens d'impression
connus, notamment par impression offset, par sérigraphie et est apte à recevoir de
la dorure à chaud.
[0035] Des exemples comparatifs et des exemples non limitatifs de réalisation de l'invention,
et d'autres avantages éventuellement, sont décrits ci-après.
EXEMPLES :
Exemples 1 à 3 :
[0036] Sur une feuille de papier support ayant un grammage de 290 g/m
2 on applique, à l'aide d'une presse encolleuse de laboratoire, une composition d'un
dimère d'alkylcétène en milieu aqueux dit AKD, à raison de 3 g/m
2 en poids sec, on sèche la feuille. A l'aide d'une barre de MEYER on applique une
composition comprenant des microsphères expansibles à différents poids de couche comme
mentionné dans le tableau 1. La feuille ainsi traitée est séchée vers 100 °C afin
de sécher la feuille et d'expanser les microsphères.
[0037] La composition comprenant des microsphères est réalisée en milieu aqueux et contient
en poids sec :
- 398,6 g en sec de carbonate de calcium broyé ayant une taille moyenne de 2 µm,
- 159,6 g en sec d'un copolymère styrène-butadiène carboxylé en dispersion aqueuse stabilisée,
ayant une température de transition vitreuse de + 4°C, un pH d'environ 5,5 - 6, comme
liant,
- 42,56 g en sec de microsphères thermoplastiques expansibles, d'un diamètre de 10-16
µm, ayant une enveloppe thermoplastique faite d'un copolymère de chlorure de vinylidène
et d'acrylonitrile et contenant de l'isobutane comme gaz d'expansion, commercialisées
sous la marque EXPANCEL 820 ® par la société EXPANCEL.
[0038] On ajoute éventuellement un agent régulateur de rhéologie.
Exemples 4 à 6 :
[0039] On réalise des feuilles comme aux exemples 1 à 3 mais on fait varier le taux de microsphères
dans la couche pour un poids de couche donné de 10 g/m
2 comme indiqué dans le Tableau 2.
Exemples 7 à 8 :
[0040] On réalise des feuilles comme aux exemples 1 à 3 mais pour un taux de microsphères
dans la couche et pour un poids de couche donnés, on fait varier la température d'expansion
des microsphères comme indiqué dans le Tableau 2.
Exemple 9:
[0041] Sur une machine à papier à table plate, on forme une feuille de papier de couleur
noire et ayant un grammage de 290 g/m
2 sur laquelle on applique à l'aide d'une presse encolleuse, une composition en milieu
aqueux contenant un amidon et un dimère d'alkylcétène (dit AKD) à raison de 0,8 g/m
2 en poids sec, on sèche la feuille puis on l'imprègne d'une composition aqueuse d'un
mélange d'amidon et de chlorure de sodium (0,1 part en poids pour 100 parts de composition
aqueuse ). Sur une coucheuse à lame d'air, on applique, à raison de 12 g/m
2 en sec, une composition comprenant des microsphères comme décrit ci-après. La feuille
ainsi traitée est séchée vers 100-110 °C afin de sécher la feuille et d'expanser les
microsphères. La feuille est bobinée au fur et à mesure de la production.
[0042] La composition comprenant des microsphères est réalisée en milieu aqueux et contient
en poids sec :
- 86,6 g de colorant noir,
- 159,6 g en sec d'un copolymère styrène-butadiène carboxylé en dispersion aqueuse stabilisée
ayant une température de transition vitreuse de + 4°C, un pH d'environ 5,5,
- 42,56 g en sec des microsphères expansibles de la marque EXPANCEL 820 ®. On ajoute
éventuellement un agent régulateur de rhéologie.
[0043] La feuille en bobine est découpée en feuilles d'un certain format et mise en pile.
Ensuite les feuilles en formats sont imprimées feuille à feuille à raison de 10 000
feuilles à l'heure sur une machine d'impression par offset, donc sans affecter la
cadence habituelle d'impression.
[0044] La feuille imprimée peut être transformée par découpe et collage en une boîte d'emballage
pour un pot de crème destinée à la peau par exemple, la face externe de l'emballage
étant la face comportant la couche avec les microsphères.
Exemple 10 :
[0045] Sur une machine à papier à table plate, on forme une feuille de papier ayant un grammage
de 320 g/m
2, puis en ligne, à l'aide d'une presse encolleuse à transfert de film double face,
dite TWIN HSM de la société BTG, on traite l'une des faces, à raison de 3 g/m
2 en poids sec, par une composition aqueuse d'un mélange comprenant un amidon et un
dimère d'alkylcétène (dit AKD) et on traite simultanément l'autre face, à raison de
15 g/m
2 en sec, par une composition comprenant des microsphères comme décrit ci-après. La
feuille ainsi traitée est séchée à 100-110°C afin de sécher la feuille et d'expanser
les microsphères. La feuille est bobinée au fur et à mesure de la production.
[0046] La composition comprenant des microsphères est réalisée en milieu aqueux et contient
en poids sec :
- 398,6 g de carbonate de calcium,
- 159,6 g du copolymère styrène-butadiène carboxylé utilisé précédemment,
- 42,56 g des microsphères expansibles de la marque EXPANCEL 820 ®.
On ajoute éventuellement un agent régulateur de rhéologie.
[0047] La composition aqueuse comprenant le mélange d'amidon et d'un dimère d'alkylcétène
contient :
- 6 parts en poids d'amidon sec,
- 0,4 parts en poids d'un dimère d'alkylcétène sec,
- le complément en eau pour faire 100 parts en poids.
[0048] Ensuite les feuilles en formats sont imprimées feuille à feuille à raison de 10 000
feuilles à l'heure sur une machine d'impression par offset sans affecter la cadence
habituelle d'impression.
[0049] La feuille imprimée peut être transformée par découpe et collage en une boîte d'emballage
pour un pot de crème destinée à la peau par exemple, la face externe de l'emballage
étant la face comportant la couche avec les microsphères.
Exemple 11 :
[0050] Sur une feuille de papier calque obtenu par raffinage poussé de fibres de cellulose
(à un degré de raffinage d'au moins 90 degrés SR) ayant un grammage de 140 g/m
2 on applique, à l'aide d'une presse encolleuse de laboratoire, une composition d'un
dimère d'alkylcétène en milieu aqueux dit AKD en mélange avec un liant amidon et éventuellement
un agent régulateur de rhéologie, à raison de 3,5 g/m
2 en poids sec, on sèche la feuille. A l'aide d'une barre de MEYER on applique une
composition comprenant des microsphères expansibles et un liant acrylique et éventuellement
un agent régulateur de rhéologie à raison de 10 g/m
2. Cette composition ne comporte pas de charges minérales. La feuille ainsi traitée
est séchée vers 135 °C afin de sécher la feuille et d'expanser les microsphères. La
feuille ne présente pas de curl important et a conservé une certaine transparence.
[0051] La feuille en bobine est découpée en feuilles d'un certain format et mise en pile.
Ensuite les feuilles en formats sont imprimées feuille à feuille à raison de 10 000
feuilles à l'heure sur une machine d'impression par offset sans affecter la cadence
habituelle d'impression.
[0052] La feuille imprimée peut être transformée par découpe et collage en un emballage
pour un pot de crème destinée à la peau par exemple, la face externe de l'emballage
étant la face comportant la couche avec les microsphères.
REALISATION DES TESTS :
[0053]
- On mesure la rugosité Bendtsen de la face comportant la couche de microsphères selon
la norme française NF-Q-03-049.
- On mesure la compressiblité et la reprise élastique de la face comportant la couche
de microsphères selon la norme américaine ASTM-D-1147.
- On apprécie le toucher de la face comportant la couche de microsphères manuellement.
- On détermine les coefficients de friction face recto enduite de microsphères contre
face verso, selon la norme française NF-Q-03-082, de la façon suivante :
[0054] On colle la face recto enduite de la couche avec des microsphères d'une feuille à
tester sous un patin à l'aide d'un ruban adhésif double face, le patin fait 6,35 cm
de côté et a un poids de 200 g. On place l'ensemble, patin et feuille avec la face
verso sans microsphères externe sur la face recto avec des microsphères d'une autre
feuille de même nature que celle à tester, l'autre face verso de cette dernière étant
collée sur un plan fixe. Le patin, relié à un dynamomètre, est tiré à une vitesse
de 200 mm/mn, de façon à faire glisser la face verso sans microsphères sur la face
recto avec microsphères. Grâce au dynanomètre, on mesure les forces statique ( au
départ du déplacement) et dynamique (entretien du déplacement) pour calculer respectivement
les coefficients statique et dynamique selon l'équation suivante :
Force mesurée (en Newton) / [g x masse du patin (en kg) ] avec g = 9,81 m/s
2.
Résultats :
[0055] Les résultats des tests pour les exemples 1 à 8 et le papier support sont présentés
dans les Tableaux 1 et 2.
[0056] Les exemples 1, 4 et 8 ne présentent pas le toucher "peau" recherché. L'exemple 7,
expansé à 120 °C, a un coefficient de friction statique trop élevé.
[0057] Les exemples 2 et 3 ainsi que 5 et 6 présentent le toucher "peau" recherché et ont
un coefficient de friction statique inférieur à 0,95.
TABLEAU 1
| REFERENCES |
SUPPORT |
Exemple 1 comparatif |
Exemple 2 |
Exemple 3 |
| Microsphères ( % poids sec) |
0 |
7 |
7 |
7 |
| Température de séchage (°C) |
- |
100 |
100 |
100 |
| Poids de couche (g/m2) |
- |
5,3 |
10,5 |
15,4 |
| Toucher "peau" |
- |
NON |
OK |
OK |
| Rugosité Bendtsen (ml/mn) |
- |
471 |
436 |
433 |
| Compressibilité Zwick (%) |
14,10 |
14,4 |
14,35 |
15,8 |
| Reprise élastique (%) |
81,3 |
76,8 |
77,0 |
65,5 |
| Coefficient de friction statique sans traitement de la face verso |
- |
0,82 |
0,95 |
0,87 |
| Coefficient de friction statique |
- |
0,72 |
0,90 |
0,57 |
| Coefficient de friction dynamique sans traitement de la face verso |
- |
0,66 |
0,95 |
0,87 |
| Coefficient de friction dynamique |
- |
0,43 |
0,90 |
0,60 |
TABLEAU 2
| REFERENCES |
Exemple 4 comparatif |
Exemple 5 |
Exemple 6 |
Exemple 7 comparatif |
Exemple 8 comparatif |
| Microsphères ( g en sec ) |
29,6 |
60,5 |
99,2 |
42,56 |
42,56 |
| Pigments minéraux ( g en sec ) |
398,6 |
398,6 |
398,6 |
398,6 |
398,6 |
| Liant ( g en sec ) |
159,6 |
159,6 |
159,6 |
159,6 |
159,6 |
| Microsphères ( % en poids sec) |
5 |
9,8 |
15 |
7 |
7 |
| Température de séchage (°C) |
100 |
100 |
100 |
120 |
80 |
| Poids de couche (g/m2) |
9,9 |
9,6 |
10,4 |
10,1 |
10,4 |
| Toucher "peau" |
NON - Peu doux |
OK |
OK |
OK |
NON |
| Rugosité Bendtsen |
404 |
324 |
353 |
222 |
462 |
| Compressibilité Zwick (%) |
15,67 |
14,75 |
15,47 |
15,17 |
14,5 |
| Reprise élastique (%) |
72,6 |
75,4 |
70,6 |
63,8 |
75,5 |
| Coefficient de friction statique sans traitement de la face verso |
0,92 |
1,09 |
1,16 |
1,34 |
0,66 |
| Coefficient de friction statique |
0,74 |
0,84 |
0,87 |
1,12 |
0,56 |
| Coefficient de friction dynamique sans traitement de la face verso |
0,92 |
1,09 |
1,16 |
1,34 |
0,52 |
| Coefficient de friction dynamique |
0,74 |
0,82 |
0,87 |
1,12 |
0,43 |
1. Feuille présentant sur l'une de ces faces un toucher rappelant la peau, dite face
recto, et étant imprimable à des cadences élevées, comportant une feuille support
revêtue sur l'une de ces faces d'une couche comportant au moins des microsphères thermoplastiques
expansées et un liant, formant ladite face recto, et ladite feuille ayant un coefficient
de friction statique entre cette dite face recto et l'autre face verso inférieur à
0,95, de préférence inférieur ou égal à 0,90, mesure faite selon la norme NF-Q-03-082
avec un patin de 200g.
2. Feuille selon la revendication précédente caractérisée par le fait que ladite feuille
a un grammage compris entre 70 et 500 g/m2, de préférence entre 200 et 400 g/m2.
3. Feuille selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait que ladite
feuille support est transparente ou translucide.
4. Feuille selon la revendication précédente caractérisée par le fait que ladite feuille
support est une feuille de papier calque, en particulier obtenue par un raffinage
poussé des fibres de cellulose la composant.
5. Feuille selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait que le
poids de ladite couche de la face recto est compris entre 6 et 20 g/m2 en sec, de préférence entre 8 et 17 g/m2.
6. Feuille selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait que ladite
couche comporte:
- de 5 à 12 parts en poids sec de microsphères thermoplastiques expansées, de préférence
de 6 à 9 parts,
- de 15 à 95 parts en poids sec d'un liant ayant une température de transition vitreuse
comprise entre -10 et 35 °C, de préférence de 20 à 40 parts,
- de 0 à 75 parts de pigments minéraux en poids sec, de préférence de 40 à 75 parts,
- de 0 à 40 parts de colorant(s) en poids sec,
la somme des parts faisant 100.
7. Feuille selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait que lesdites
microsphères sont des sphères thermoplastiques expansées comprenant un gaz.
8. Feuille selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait que lesdites
microsphères sont des sphères thermoplastiques expansées à une température comprises
entre 90 et 115 °C, de préférence entre 100 et 110 °C.
9. Feuille selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait que que
la face verso comporte une composition de traitement améliorant le coefficient de
friction, en quantités comprises entre 0,1 et 5 g/m2, de préférence entre 0,3 et 3 g/m2.
10. Feuille selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait que la
composition de traitement de l'autre face verso comporte un composé choisi parmi les
agents de collage, en particulier parmi les dimères d'alkyl cétène, les cires de polyoléfines
en particulier de polyéthylène et de préférence en mélange avec un liant utilisé en
papeterie notamment un amidon ou un poly(vinyle d'alcool) et éventuellement un agent
de rhéologie.
11. Feuille selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait qu'au
moins l'une des faces comporte un sel ionisable, en particulier du chlorure de sodium.
12. Feuille selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait que la
feuille support, au moins sous la couche de microsphères, présente une couleur et/ou
une couche et/ou impression(s) visible(s) à travers la couche.
13. Procédé de fabrication d'une feuille selon l'une des revendications précédentes par
voie papetière caractérisé en ce qu'il comporte les étapes suivantes :
- a) on forme une feuille support à partir d'une suspension en milieu aqueux de fibres
de cellulose et éventuellement de fibres synthétiques, en mélange avec des charges
minérales, au moins un liant, et, éventuellement encore, un colorant, un agent de
résistance humide et d'autres additifs usuellement utilisés en papeterie,
- b) on traite l'une des faces, dite face verso, de la feuille par une composition
améliorant le coefficient de friction,
- c) on sèche éventuellement la feuille obtenue vers 100 °C,
- d) on traite l'autre des faces, dite face recto, de la feuille obtenue par une composition
en milieu aqueux comprenant :
- de 5 à 12 parts en poids sec de microsphères thermoplastiques expansibles, de préférence
de 6 à 9 parts,
- de 15 à 95 parts en poids sec d'un liant ayant une température de transition vitreuse
comprise entre -10 et 35 °C, de préférence de 20 à 40 parts,
- de 0 à 75 parts de pigments minéraux en poids sec, de préférence de 40 à 75 parts,
- de 0 à 20 parts de colorant(s) en poids sec,
la somme des parts faisant 100,
- e) on soumet la feuille à une température comprise entre 90 et 115 °C, de préférence
entre 100 et 110 °C pour à la fois sécher la feuille et expanser les microsphères,
- f) on bobine la feuille.
14. Procédé de fabrication d'une feuille selon la revendication précédente caractérisé
en ce que l'étape b) est réalisée sur une presse encolleuse et l'étape c) sur une
coucheuse à lame d'air.
15. Procédé de fabrication d'une feuille selon l'une des revendications précédentes par
voie papetière caractérisé en ce qu'il comporte les étapes suivantes :
- a) on forme une feuille support à partir d'une suspension en milieu aqueux de fibres
de cellulose et éventuellement de fibres synthétiques, en mélange avec des charges
minérales, au moins un liant, et, éventuellement encore, un colorant, un agent de
résistance humide et d'autres additifs usuellement utilisés en papeterie,
- b) on traite l'une des faces, dite face verso, de la feuille par une composition
améliorant le coefficient de friction et simultanément on traite l'autre face, dite
face recto, de la feuille obtenue par une composition en milieu aqueux comprenant
:
- de 5 à 12 parts en poids sec de microsphères thermoplastiques expansibles, de préférence
de 6 à 9 parts,
- de 15 à 95 parts en poids sec d'un liant ayant une température de transition vitreuse
comprise entre -10 et 35 °C, de préférence de 20 à 40 parts,
- de 0 à 75 parts de pigments minéraux en poids sec, de préférence de 40 à 75 parts,
- de 0 à 20 parts de colorant(s) en poids sec,
la somme des parts faisant 100,
- c) on soumet la feuille obtenue à une température comprise entre 90 et 115 °C, de
préférence entre 100 et 110 °C pour à la fois sécher la feuille et expanser les microsphères,
- d) on bobine la feuille.
16. Procédé de fabrication d'une feuille selon la revendication 15, caractérisé en ce
que l'étape b) est réalisée sur une presse encolleuse à transfert de film double face.
17. Procédé de fabrication d'une feuille selon l'une des revendications 13 à 16, caractérisé
en ce qu'à l'étape a), les fibres de cellulose sont raffinées à un degré élevé de
raffinage, de préférence supérieur ou égal à 90 °SR.
18. Utilisation d'une feuille selon l'une des revendications précédentes pour fabriquer
un emballage de produits cosmétiques pour la peau présentant une caractéristique essentielle
rappelant la destination du produit à emballer par un toucher peau, la face comportant
lesdites microsphères formant la face externe dudit emballage.
19. Emballage pour produits cosmétiques pour la peau présentant une caractéristique essentielle
rappelant la destination du produit à emballer par un toucher peau obtenu à partir
d'une feuille selon l'une des revendications précédentes.
20. Procédé de fabrication d'un emballage caractérisé en ce que :
- on prend une feuille en bobine selon l'une des revendications 1 à 12 ou on fabrique
une feuille selon l'un des procédés décrits à l'une des revendications 13 à 17,
- on découpe la feuille en bobine en feuilles de formats donnés,
- on imprime la face recto desdites feuilles en format à une cadence d'au moins 8
000 feuilles à l'heure,
- on découpe lesdites feuilles en format selon le modèle d'emballage voulu,
- on applique de la colle sur la face dite verso et/ou sur la face recto, au moins
sur les zones d'assemblage,
- on colle les zones d'assemblage et confectionne l'emballage selon le modèle souhaité,
la face comportant lesdites microsphères expansées formant la face externe dudit emballage.