Domaine technique de l'invention
[0001] L'invention concerne un procédé de fabrication de pièces fortement déformées, destinées
à la construction mécanique et notamment à la construction aéronautique, mettant en
oeuvre des tôles en alliage d'aluminium AlCuMg du type 2024 selon la nomenclature
de l'Aluminum Association.
Etat de la technique
[0002] L'alliage 2024 est largement utilisé dans la construction aéronautique et sa composition
enregistrée à l'Aluminum Association est la suivante (% en poids):
Si < 0,5 Fe < 0,5 Cu: 3,8 - 4,9 Mn: 0,3 - 0,9 Mg: 1,2 - 1,8 Zn < 0,25 Cr < 0,10 Ti
< 0,15
Certaines pièces, réalisées notamment par étirage-formage (on utilise souvent le terme
anglais " stretch-forming "), emboutissage, fluotournage, pliage ou roulage, nécessitent,
en plus des propriétés habituellement requises pour la construction aéronautique,
telles qu'une grande résistance mécanique, ténacité, résistance à la propagation de
criques etc, des tôles présentant une bonne formabilité.
[0003] Le brevet EP 0473122 décrit un procédé de fabrication de tôles en alliage de composition
(% en poids): Cu: 4 - 4,5 Mg: 1,2 - 1,5 Mn: 0,4 - 0,6 Fe < 0,12 Si < 0,05, comportant
un recuit intermédiaire à une température > 488°C. Il enseigne que ces tôles présentent
une ténacité et une résistance à la propagation de fissures améliorées par rapport
au 2024 conventionnel.
[0004] La demande de brevet EP 0731185 décrit des tôles en alliage 2024 modifié, enregistré
ultérieurement à l'Aluminum Association sous la désignation 2024A, présentant un niveau
réduit de contraintes résiduelles et une ténacité améliorée pour les tôles fortes,
et un allongement amélioré pour les tôles minces. Cette demande limite la teneur en
Mn à 0,55% et celle en Fe à 0,25%, avec la relation: 0 < Mn - 2 Fe < 0,2 (les teneurs
Mn et Fe étant exprimées en %).
[0005] La demande de brevet WO 96/29440 décrit un procédé de fabrication d'un produit en
alliage d'aluminium de type 2024, comportant un laminage à chaud, un recuit, un laminage
à froid, une mise en solution, une trempe et une déformation à froid minimale, qui
peut être une traction, un redressage ou un planage, procédé destiné à améliorer la
formabilité. Ayant constaté que l'utilisation d'une base pure (très faible teneur
en fer et silicium) et d'une teneur en manganèse inférieure à 0,5 % améliore la formabilité,
la demande préconise une composition préférentielle de l'alliage: Cu : 4,0 - 4,4 ,
Mg : 1,25 - 1,5 , Mn : 0,35 - 0,5 , Si < 0,12 , Fe < 0,08 , Ti < 0,06. Le recuit intermédiaire
entre laminage à chaud et laminage à froid est présenté comme favorable à la résistance
mécanique et à la ténacité. Cette étape supplémentaire et inhabituelle du procédé
comporte cependant des inconvénients économiques. Elle ne résout pas non plus le problème
posé par le marché, à savoir de fournir des tôles ayant des caractéristiques telles
que leur mise en forme soit simplifiée.
Problème posé
[0006] Pour diminuer le coût de fabrication, les constructeurs aéronautiques cherchent à
minimiser le nombre des étapes de formage des tôles, et à utiliser des tôles pouvant
être fabriquées de manière peu onéreuse à l'aide de gammes de transformation courtes,
c'est-à-dire comprenant aussi peu d'étapes individuelles que possible. Pour les panneaux
de fuselage, la pratique actuelle des constructeurs aéronautiques consiste à approvisionner
des tôles laminées à chaud ou à froid selon l'épaisseur requise, à l'état brut de
fabrication (état " F " selon la norme EN 515) ou à l'état recuit (état " O ") ou
à l'état trempé mûri (état " T3 " ou " T4 "), à les soumettre à un traitement thermique
de mise en solution suivi d'une trempe, puis à les mettre en forme et à les soumettre
à un vieillissement naturel ou artificiel, de manière à obtenir les caractéristiques
mécaniques requises.
D'une manière générale, après mise en solution et trempe, les tôles se trouvent dans
un état caractérisé par une bonne formabilité, mais cet état est instable (état "
W "), et la mise en forme doit intervenir sur trempe fraîche, c'est-à-dire à l'intérieur
d'un bref délai après la trempe, de l'ordre de quelques dizaines de minutes à quelques
heures. Si cela n'est pas possible pour des raisons de gestion de la production, la
tôle doit être stockée dans une chambre froide à une température suffisamment basse
et pour une durée suffisamment courte de façon à éviter la maturation naturelle. Pour
des pièces volumineuses et fortement formées, ce traitement thermique de mise en solution
nécessite des fours de grande dimension, ce qui rend l'opération incommode, y compris
par rapport à la même opération effectuée sur tôle plane. Le besoin éventuel d'une
chambre froide rajoute aux coûts et inconvénients de l'état de la technique. Pour
des pièces fortement déformées, cette opération doit éventuellement être répétée,
si le matériau ne présente pas, à l'état métallurgique dans lequel il se trouve, une
formabilité suffisante permettant d'atteindre la forme voulue en une seule opération.
[0007] En partant de l'état F, la seule mise en forme possible est un roulage. La tôle roulée
est alors mise en solution et trempée, et on procède à une deuxième mise en forme
soit sur trempe fraîche, soit après stockage dans une chambre froide. Dans tous les
autres cas, la tôle est directement mise en solution et trempée avant mise en forme.
Lorsqu'on part d'une tôle à l'état O, on effectue une première opération de mise en
forme à partir de cet état, et une deuxième mise en forme après mise en solution et
trempe. Cette variante est utilisée lorsque la mise en forme visée est trop importante
pour pouvoir être effectuée en une seule opération à partir d'un état W, mais peut
cependant être effectuée en deux passes à partir de l'état O. A cet état, la tôle
est certes moins formable, mais l'état O est plus facile à utiliser que l'état W,
qui est instable, et nécessite un traitement thermique supplémentaire. Toutefois,
la fabrication de la tôle à l'état O fait intervenir un recuit final de la tôle brute
de laminage, et donc une étape de fabrication supplémentaire, ce qui est contraire
au but de simplification visé par la présente invention.
Dans certains cas, même en partant d'une tôle à l'état W, qui présente généralement
la meilleure formabilité, on ne peut éviter de recourir à une deuxième étape de mise
en forme après mise en solution et trempe; ceci constitue la troisième variante du
procédé qui correspond à l'art antérieur.
[0008] Cette façon de travailler les tôles en alliage 2024 par mise en forme profonde et,
le cas échéant, sur trempe fraîche, tend à se développer de plus en plus dans la mesure
où on s'oriente vers des pièces individuelles de taille plus importante pour réduire
le nombre d'assemblages, ce qui répond à des objectifs à la fois techniques (les assemblages
sont des sites d'initiation de corrosion et de criques de fatigue) et économiques
(l'opération d'assemblage représente une part importante du coût de fabrication d'un
avion). Par ailleurs, l'utilisation de pièces de grande taille permet de réduire le
poids de l'avion.
Dans tous les cas, au cours de la dernière transformation, les propriétés de tolérance
aux dommages se dégradent sous l'effet de l'écrouissage associé à cette déformation.
[0009] Le but de l'invention est donc de simplifier le procédé de fabrication de pièces
formées, et notamment de pièces fortement déformées par un ou plusieurs procédés tels
que l'étirage-formage, l'emboutissage, le fluotournage ou le pliage, par l'association
d'une composition chimique optimisée et de procédés de fabrication particuliers, permettant
d'éviter autant que possible la mise en solution sur tôle formée.
Il va de soi que tout nouveau procédé de fabrication de pièces fortement déformées
doit aboutir à des pièces ayant des caractéristiques mécaniques et d'emploi au moins
aussi bonnes que les produits existants.
Un autre but de l'invention est d'obtenir des pièces dont les propriétés de tolérance
aux dommages ne se dégradent pas après déformation.
Objet de l'invention
[0010] L'invention a pour objet un procédé de fabrication de pièces fortement déformées
en alliage AlCuMg de type 2024 comportant les étapes suivantes:
a) coulée d'une plaque de composition (% en poids): Cu: 3,8- 4,5 Mg: 1,2 - 1,5 Mn:
0,3 - 0,5 Si < 0,10 Fe < 0,20 Zn < 0,20 Cr < 0,05 Zr < 0,03 Ti < 0,05
b) éventuellement homogénéisation de cette plaque à une température comprise entre
460 et 510°C, et de préférence entre 470 et 500°C pour une durée de 3 à 6 h,
c) laminage à chaud avec une température d'entrée comprise entre 430 et 470°C, et
de préférence entre 440 et 460°C, pour obtenir une bande,
d) éventuellement laminage à froid de la bande,
e) éventuellement recuit de la bande,
f) découpe de la bande en tôles,
g) mise en solution entre 480 et 500°C, d'une durée comprise entre 5 mn et 1 h,
h) trempe,
i) mise en forme par étirage-formage, emboutissage, fluotournage ou pliage, cette
mise en forme pouvant également intervenir après l'étape f).
[0011] De préférence l'alliage a une teneur en cuivre comprise entre 3,9 et 4,3% (et encore
de préférence entre 3,9 et 4,2%), une teneur en magnésium entre 1,2 et 1,4% (et encore
de préférence entre 1,25 et 1,35%), une teneur en manganèse entre 0,3 et 0,45% une
teneur en fer < 0,10%, une teneur en silicium < 0,10% (et de préférence < 0,08%),
une teneur en titane, chrome et zirconium < 0,07% (de préférence < 0,05%). Le procédé
selon l'invention permet d'utiliser éventuellement des tôles plaquées, par exemple
des tôles recouvertes d'un placage en alliage plus résistant à la corrosion, comme
c'est le cas habituellement pour les tôles de revêtement de fuselage d'avion.
Description de l'invention
[0012] Une première caractéristique de l'invention consiste à utiliser un alliage modifié
par rapport au 2024 traditionnel. La première modification consiste à réduire les
teneurs en Si et Fe respectivement en dessous de 0,25 et 0,20%, et de préférence en
dessous de 0,10%. D'autre part, la teneur en Mn est également réduite en dessous de
0,5% et de préférence en dessous de 0,45%. Enfin, la teneur en Cu est également légèrement
réduite et maintenue en dessous de 4,5%, et de préférence en dessous de 4,3%, voire
de 4,2%. La teneur en Mg est aussi un peu réduite, et maintenue au dessous de 1,5%,
de préférence entre 1,2 et 1,4%, voire entre 1,25 et 1,35%.
La demanderesse a observé que cette composition, suggérée par l'art antérieur, ne
permet pas à elle seule d'atteindre la formabilité requise.
[0013] L'alliage est coulé en plaques, qui sont éventuellement homogénéisées à une température
comprise entre 460 et 510°C (de préférence entre 470 et 500°C) pendant 2 à 12 h (de
préférence 3 à 6 h). On procède éventuellement à un scalpage des plaques. Le laminage
à chaud se fait avec une température d'entrée comprise entre 430 et 470°C, et de préférence
entre 440 et 460°C. La température de sortie des bandes se fait de préférence à une
température plus élevée que la température habituelle, > 300°C, et préférentiellement
> 310°C, notamment dans le cas où une partie de la mise en forme se fait avant mise
en solution.
A la sortie du laminage à chaud les bandes sont bobinées. Elles présentent à ce stade
un allongement de plus de 13,5%, et le plus souvent supérieur à 15% dans les sens
L et TL. Elles peuvent éventuellement être laminées à froid si l'épaisseur requise
n'est pas accessible par laminage à chaud. Les bandes sont ensuite découpées en tôles.
[0014] Une première variante de l'invention consiste à effectuer la mise en forme, par étirage-formage,
emboutissage, fluotournage ou pliage, directement sur cet état F sans recuit ni autre
traitement préalable. La tôle partiellement mise en forme est ensuite mise en solution
à une température comprise entre 480 et 500°C pendant une durée comprise entre 5 mn
et 1 h, puis trempée, généralement à l'eau froide.
La mise en forme se fait en deux ou plusieurs passes. La pièce fraîchement trempée
(moins d'une heure) peut subir immédiatement une nouvelle mise en forme, ou bien elle
est transférée dans une chambre froide à une température inférieure à 10 °C et préférentiellement
inférieure à 0 °C, et mise en forme à la sortie de la chambre froide. On peut utiliser
des tôles plaquées sur une ou deux faces, ce qui est le cas le plus fréquent pour
les panneaux de fuselage d'avion, plaquées d'un alliage de la série 1000, par exemple
les alliages 1050, 1100, 1200, 1135, 1145, 1170, 1175, 1180, 1185, 1188, 1199, 1230,
1235, 1250, 1285, 1350 ou 1435.
[0015] Une deuxième variante consiste à effectuer la mise en forme sur des tôles ayant subi
une mise en solution et une trempe. La mise en forme peut se faire à l'état T3 ou
T4 (trempé et mûri avec ou sans écrouissage ultérieur) ou, pour les pièces plus déformées,
sur l'état W, c'est-à-dire moins d'une heure après la trempe, ou sur une tôle stockée
dans une chambre froide immédiatement après trempe.
Dans le cas où on utilise des tôles à l'état T3 ou T4, ces tôles présentent un compromis
entre leur résistance mécanique et leur formabilité correspondant à au moins un des
ensembles de propriétés suivants:
a)
- une valeur moyenne des trois valeurs de l'allongement A mesurées dans les sens TL,
L et à 45°, supérieur à 20% et de préférence supérieur à 22%, et
- une valeur moyenne des trois valeurs Rp0,2 mesurées dans les sens TL, L et à 45°, supérieure à 305 MPa, et
- une valeur LDH supérieure à 72 mm pour une épaisseur de 1,6 mm, ou une valeur LDH
supérieure à 76 mm pour une épaisseur de 3,2 mm, ou une valeur LDH supérieure à 80
mm pour une épaisseur comprise entre 4 et 7 mm.
b)
- une valeur moyenne des trois valeurs Rp0,2 mesurées dans les sens TL, L et à 45°, supérieure à 305 MPa, et
- une valeur moyenne des trois valeurs Ag mesurées dans les sens TL, L et à 45°, supérieure
à 18%.
c)
- une valeur moyenne des trois valeurs de l'allongement A mesurées dans les sens TL,
L et à 45°, supérieure à 22%, et
- une valeur moyenne des trois valeurs Rp0,2 mesurées dans les sens TL, L et à 45°, supérieure à 305 MPa, et
- une valeur moyenne des trois valeurs Ag % mesurées dans les sens TL, L et à 45°, supérieure
à 18%.
d)
- une valeur moyenne des trois valeurs Rp0,2 mesurées dans les sens TL, L et à 45° supérieure à 305 MPa, et
- une valeur moyenne des trois valeurs de traction plane Atp mesurées dans les sens
TL, L et à 45°, supérieure à 18 %,
- une valeur LDH supérieure à 72 mm pour une épaisseur de 1,6 mm, ou une valeur LDH
supérieure à 76 mm pour une épaisseur de 3,2 mm, ou une valeur LDH supérieure à 80
mm pour une épaisseur comprise entre 4 et 7 mm.
[0016] Ces tôles à l'état T3 ou T4 présentent une formabilité caractérisée par l'une au
moins des trois propriétés suivantes:
(a) la valeur LDH est supérieure à 40 mm pour une épaisseur inférieure à 4 mm, ou
supérieure à 74 mm pour une épaisseur supérieure à 4 mm,
(b) la courbe limite de formage montre un coefficient ε1 > 0,18 pour L = 500 mm pour une épaisseur entre 1,4 mm et 2 mm,
(c) la courbe limite de formage montre un coefficient ε1 > 0,35 pour L = 500 mm pour une épaisseur entre 5,5 mm et 8 mm.
[0017] Elles présentent par ailleurs des propriétés améliorées de tolérance aux dommages
caractérisées par l'une au moins des propriétés suivantes :
(a) Kc (L-T) > 120 MPa√m
(b) Kc0 (L-T) > 90 MPa√m
(c) Kc (T-L) > 125 MPa√m
(d) Kc0 (T-L) > 80 MPa√m
[0018] Les pièces réalisées avec des tôles aussi bien à l'état T3 ou T4 qu'à l'état W ne
montrent que très peu de détérioration de la tolérance aux dommages après la dernière
opération de mise en forme, si son amplitude est inférieure à 6%.
Les différents paramètres utilisés ci-dessus, ainsi que dans les exemples qui suivent,
pour caractériser la formabilité, terme générique indiquant la facilité relative d'un
métal à se déformer, sont définis de la manière suivante:
A partir d'un essai de traction uniaxiale selon la norme EN 10002-1, effectué pour
une épaisseur de tôle supérieure ou égale à 3 mm avec une éprouvette proportionnelle
ayant une longueur initiale entre repères Lo proportionnelle à l'aire de la section
initiale So selon la relation Lo = 5,65√So, et pour une épaisseur de tôle inférieure
à 3 mm avec une éprouvette non-proportionnelle de type 1 selon EN 10002-1, Tableau
4, on obtient les paramètres suivants:
- Rp0,2 : limite conventionnelle d'élasticité à 0,2 % d'allongement permanent (en MPa);
- Rm: résistance à la rupture (en MPa) ;
- A: allongement après rupture (en %), représenté parfois par le symbole " A% ";
- Ag: allongement non proportionnel sous charge maximale, appelé également allongement
réparti (en %).
Pour chaque tôle, trois prélèvements différents sont généralement effectués: dans
le sens du laminage (sens L), dans le sens travers-long (TL), et à 45° entre les sens
L et TL.
Toutes les valeurs issues d'un essai de traction uniaxiale sont des valeurs moyennes
obtenues à partir de deux éprouvettes prélevées au même endroit.
[0019] L'allongement réparti est la différence d'allongement entre le début et la fin du
domaine de déformation plastique, c'est-à-dire du domaine de déformation permanente
avant striction, de la courbe de déformation.
[0020] L'allongement à traction plane A
tp correspond à l'allongement à la rupture dans un essai de traction dit de traction
plane, dans lequel, contrairement à l'essai de traction uniaxiale, on s'arrange pour
avoir une déformation à deux dimensions, donc dans un plan, et non à trois dimensions,
c'est-à-dire que ε
2 = 0 au lieu de ε
2 = - ε
1/2.
[0021] Le paramètre LDH (limit dome height) est largement utilisé pour l'évaluation de l'emboutissabilité
des tôles d'épaisseur 0,5 à 2 mm. Il a fait l'objet de nombreuses publications, notamment:
R. Thompson, "The LDH test to evaluate sheet metal formabiblity - Final report of
the LDH committee of the North American Deep Drawing Research Group", SAE conference,
Detroit, 1993, SAE paper no. 930815;
R. A. Ayres, W.G. Brazier and V.F. Sajewski, "Evaluating the GMR limiting dome height
test as a new measure of press formability near plane strain", J. Appl. Metalworking,
1979, vol. 1, pp. 41-49 ;
J. M. Story, "Comparison of Correlations between Press performance and Dome tests
results using two dome test procedures", J. Appl. Metalworking, 1984, vol. 3, pp.
292-300.
L'essai LDH est un essai d'emboutissage à flan bloqué en périphérie par un jonc.
La pression de serre-flan assurant ce blocage est 240 MPa. Ce flan, de taille 500
x 500 mm, est sollicité en bi-expansion équiaxe. La lubrification entre le poinçon
et la tôle est assurée par un film plastique et de la graisse. La valeur LDH est le
déplacement du poinçon à rupture, soit la profondeur limite de l'emboutissage. On
établit la moyenne entre trois essais.
La même méthode peut être utilisée pour caractériser la formabilité des tôles de plus
forte épaisseur (de 3 à 9 mm), mais il faut alors utiliser un outillage de plus grande
taille (poinçon ∅ = 250 mm).
[0022] Le retour élastique R
e est déterminé par un essai de pliage sous tension qui permet de comparer le retour
élastique de différentes nuances (tôles d'égale épaisseur) pour une déformation donnée.
Une éprouvette plate de longueur L = 250 mm, largeur λ = 12 mm et épaisseur 0,1 mm
< e < 5 mm est insérée entre deux mors de serrage autobloquants et maintenue sous
traction grâce à un vérin hydraulique, solidaire du mécanisme d'essai. L'effort de
traction, préalablement défini, est maintenu constant tout au long du pliage, grâce
à la régulation hydraulique par servovalve du vérin de traction. La boucle de régulation
intègre l'effort de tension par mesure avec un capteur piézo-électrique (rondelle
Kistler). L'effort de tension dépend de l'alliage et de l'épaisseur de l'éprouvette.
Un capteur de déplacement, relié à l'ordinateur d'acquisition, permet le contrôle
en continu des paramètres de l'essai et calcule l'angle de pliage de l'éprouvette.
Un poinçon de forme, solidaire du bâti supérieur de la machine de traction, sert d'appui
à l'éprouvette. L'angle de pliage utilisé lors des essais était de 140°, pour un poinçon
de rayon r = 70 mm. Chaque échantillon plié est contrôlé après démontage à l'aide
d'un profilomètre à palpeur. Ce dispositif de mesure permet d'évaluer l'angle final
ainsi que le rayon de courbure obtenu.
La traction appliquée sur l'éprouvette, correspondant à la déformation plastique souhaitée,
est déterminée à l'aide de la courbe rationnelle de traction en relevant graphiquement
la contrainte équivalente au taux de déformation visé. Le taux de déformation initial,
définissant l'effort de pliage, était maintenu constant lors de l'essai à 0,2 %.
Le retour élastique est donné par la formule :

avec
αf = angle mesuré par le profilomètre (en °)
αo = angle mesuré lors du pliage par le PC (en °)
Re = retour élastique (vaut 0 pour un retour nul et 1 pour un retour total).
Le calcul par mesure du rayon de courbure donne des valeurs moins dispersées et s'effectue
de la manière ci-après :

avec
Ro = rayon poinçon
Rf = rayon mesuré au profilomètre
Re = retour élastique (vaut 0 pour un retour nul et 1 pour un retour total).
En pratique, afin de faciliter le déroulement et la fiabilisation des opérations
de mise en forme, on recherche un retour élastique R
e aussi faible que possible, et idéalement égal à zéro.
[0023] Les courbes limites de formage sont déterminées selon la norme ISO 12004 (1987).
Des formats rectangulaires de dimension 500 x L (L égal à 300 mm ou 500 mm), sont
emboutis selon l'essai LDH après avoir été préalablement imprimés d'une grille (maille
2 x 2 mm
2). L'essai avec L = 500 mm conduit après emboutissage à : ε
1 ≅ ε
2 (déformation bi-axiale); l'essai avec L = 300 mm conduit après emboutissage à ε
2 ≅ 0 (déformation plane).
Après rupture, les formats sont analysés à l'aide du système automatique CamSys au
voisinage de la zone de fissuration. Le logiciel Asame-CamSys, permet d'établir une
cartographie des déformations des zones mesurées comme décrit par J. H. Vogel and
D. Lee, "The automated measurement of strains from three dimensional deformed surfaces",
J. O. M., vol. 42, 1990, pp. 8-13. Les déformations limites avant striction localisée
sont ainsi estimées et portées sur un diagramme de formage avec les coordonnées ε
1 et ε
2.
[0024] La tolérance aux dommages est caractérisée selon la norme ASTM E561 (essai de courbe
R). L'essai a été réalisé sur des éprouvettes à fissure centrale de largeur W = 400
mm pour une longueur de fissure 2a
0 = 133 mm. On mesure à la fois le facteur critique d'intensité de contrainte en contrainte
plane K
c et le facteur d'intensité de contrainte apparent K
c0 (désigné parfois également par le sigle K
app).
Exemples
Exemple 1
[0025] On a élaboré divers alliages dont les compositions sont indiquées dans le Tableau
1. Des plaques de laminage ont été coulées, scalpées, puis homogénéisées à une température
comprise entre 460 °C et 510 °C pendant 2 h à 12 h. Après placage avec un alliage
1050, les plaques ont été laminées à chaud jusqu'à une épaisseur finale supérieure
ou égale à 4 mm ; pour des épaisseurs inférieures, on a laminé les bandes à froid.
Les tôles ont été caractérisées à l'épaisseur finale ; les résultats sont rassemblés
dans le tableau 2.
Les exemples 1a, 1b, 1k, 1L, 1m, 1n, 1p et 1q correspondent à la présente invention.
Les exemples 1c, 1d, 1e, 1f, 1g, 1h, 1i et 1j correspondent à l'art antérieur.
Tableau 1
| Exemple |
Cu
(%) |
Mg
(%) |
Mn
(%) |
Fe
(%) |
Si
(%) |
Selon |
| 1a |
4,00 |
1,25 |
0,43 |
0,066 |
0,036 |
Invention |
| 1b |
4,03 |
1,28 |
0,41 |
0,07 |
0,04 |
Invention |
| 1c |
4,24 |
1,36 |
0,51 |
0,17 |
0,09 |
Art ant. |
| 1d |
4,29 |
1,40 |
0,46 |
0,20 |
0,11 |
Art ant. |
| 1e |
4,17 |
1,41 |
0,49 |
0,18 |
0,11 |
Art ant. |
| 1f |
4,25 |
1,44 |
0,47 |
0,18 |
0,08 |
Art ant. |
| 1g |
4,25 |
1,44 |
0,47 |
0,18 |
0,08 |
Art ant. |
| 1h |
4,25 |
1,44 |
0,47 |
0,18 |
0,08 |
Art ant. |
| 1i |
4,32 |
1,43 |
0,48 |
0,18 |
0,10 |
Art ant. |
| 1j |
4,20 |
1,38 |
0,50 |
0,17 |
0,07 |
Art ant. |
| 1k |
4,17 |
1,41 |
0,49 |
0,18 |
0,11 |
Invention |
| 1l |
4,17 |
1,41 |
0,49 |
0,18 |
0,11 |
Invention |
| 1m |
4,18 |
1,46 |
0,47 |
0,18 |
0,09 |
Invention |
| 1n |
4,18 |
1,46 |
0,47 |
0,18 |
0,09 |
Invention |
| 1p |
3,99 |
1,31 |
0,40 |
0,08 |
0,03 |
Invention |
| 1q |
3,99 |
1,31 |
0,40 |
0,08 |
0,03 |
Invention |

[0026] On constate que le choix judicieux de la composition chimique, suggéré par WO 96/29440,
ne suffit pas à lui seul à améliorer la formabilité d'une façon conforme à l'objectif
de la présente invention. En revanche, la demanderesse a observé que le choix d'une
température de sortie du laminoir à chaud élevée conduit à une amélioration de la
formabilité, exprimée par l'allongement à rupture A. l'effet de la composition chimique
(notamment Cu < 4,3 et préférentiellement < 4,2 ; Si < 0,10 ; Fe < 0,10) n'étant qu'auxiliaire.
[0027] On voit que le procédé selon l'invention assure une meilleure aptitude à la mise
en forme à l'état F, exprimée en termes de A%, de LDH ou de CLF, que le procédé selon
l'art antérieur. Plus particulièrement, une bande laminée à froid selon l'invention
a une valeur de LDH supérieure à 42 mm et préférentiellement supérieure à 44 mm, tandis
qu'une bande laminée à chaud a une valeur de LDH supérieure à 73 et préférentiellement
supérieure à 75 mm. On voit également que pour une épaisseur donnée, la composition
préférentielle donne une meilleure formabilité que la composition traditionnelle.
[0028] Les caractéristiques mécaniques du produit intermédiaire (R
m, R
p0,2 etc.) n'ont pas d'importance dans cette situation, à condition que le produit fini
à l'issue de l'ensemble du procédé possède des caractéristiques mécaniques au moins
aussi élevées que le produit issu du procédé selon l'art antérieur. A l'état T42,
tel que défini par le projet de norme prEN 4211 de juillet 1995, pour une épaisseur
de 6 mm et avec une gamme de fabrication identique, les deux produits ont des propriétés
mécaniques équivalentes.
Pour le procédé selon l'invention, on note également un effet cumulé de la température
de sortie du laminoir à chaud (ex. 1
e et 1j comparés à 1k et 1n) et de la composition chimique (ex 1p et 1q comparés à
1k et 1n).
[0029] La valeur de la LDH et le niveau des courbes CLF sont plus faibles pour une tôle
écrouie à froid que pour une tôle qui n'a subi qu'un laminage à chaud ; cet effet
est connu. En revanche, la demanderesse a eu la surprise de constater que pour un
procédé donné (laminage à chaud ou laminage à chaud suivi d'un laminage à froid) et
à épaisseur comparable, la valeur de LDH, qui est un des paramètres pertinents pour
mesurer la formabilité, augmente significativement lorsque la composition chimique
se situe à l'intérieur d'un domaine préférentiel : Cu 3,9 - 4,3 et préférentiellement
3,9 - 4,2, Mg 1,2 - 1,4 et préférentiellement 1,25 - 1,35, Mn 0,30 - 0,45, Si < 0,10
et préférentiellement < 0,08, Fe < 0,10. Par ailleurs, la demanderesse a trouvé que
la formabilité est encore améliorée lorsque certains éléments d'addition et d'impuretés
sont strictement contrôlés, de la façon suivante: Zn < 0,20% , Cr < 0,07% et de préférence
< 0,05% , Zr < 0,07% et de préférence < 0,05 % , Ti 0,07 % et de préférence < 0,05%.
Exemple 2
[0030] On a élaboré divers alliages dont les compositions sont indiquées dans le Tableau
3. Des plaques de laminage ont été coulées, scalpées, puis homogénéisées à une température
comprise entre 470 °C et 510 °C pendant 2 h à 12 h. Après placage avec un alliage
1050, les plaques ont été laminées à chaud (procédé abrégé " LàC ") jusqu'à une épaisseur
finale supérieure ou égale à 4 mm ; pour des épaisseurs inférieures, on a laminé les
bandes à froid. Après découpe des bandes en tôles, celles-ci ont été soumises à une
mise en solution typique pour ces types d'alliages (voir prEN 4211 de juillet 95),
trempées et caractérisées 30 minutes après la trempe. Les résultats sont rassemblés
dans le tableau 4. Afin de pouvoir comparer de façon rigoureuse les échantillons,
la mise en solution et la trempe ont été effectuées sur des éprouvettes usinées prêtes
à l'emploi, et pour chaque caractérisation des propriétés mécaniques, la déformation
a débuté exactement 30 minutes après la fin de la trempe. Les exemples 2a, 2b, 2e,
2j, 2k, 2n correspondent à la présente invention. Les exemples 2h, 2L, 2m, 2p correspondent
à l'art antérieur.
[0031] On voit que le procédé selon l'invention conduit, à épaisseur comparable, à une meilleure
formabilité à l'état W, telle qu'elle ressort des propriétés suivantes: allongement
total A%, allongement réparti A
g, allongement en traction plane A
tp, LDH, CLF. En ce qui concerne la courbe limite de formage, on constate que, dans
le cas de l'invention, pour une tôle d'épaisseur 5 mm (ex. 2n), on a, contrairement
à une tôle selon l'art antérieur pratiquement de la même épaisseur (ex. 2p) un coefficient
ε
1 > 0,18 pour L = 500 mm, et ε
2 > 0,22 pour L = 500 mm.
[0032] L'avantage du procédé selon l'invention par rapport à l'art antérieur est donc de
pouvoir effectuer des mises en forme plus profondes à l'état W, voire d'éliminer une
mise en solution intermédiaire pour les mises en forme très profondes.
Il a été ainsi possible de fabriquer des pièces en une seule passe, alors que selon
l'art antérieur, deux passes étaient nécessaires pour les réaliser.

Exemple 3
[0033] On a élaboré divers alliages dont les compositions sont indiquées dans le Tableau
5. Des plaques de laminage ont été coulées, scalpées, puis homogénéisées à une température
comprise entre 460°C et 510°C pendant 3 h à 6 h. Après placage avec un alliage 1050,
les plaques ont été laminées à chaud jusqu'à une épaisseur finale supérieure ou égale
à 4 mm ; pour des épaisseurs inférieures, on a laminé les bandes à froid. Les tôles
découpées à partir de ces bandes ont été soumises à une mise en solution typique pour
ces types d'alliages indiquée dans le Tableau 6 (voir prEN 4211 de juillet 95), trempées,
mûries (au moins 48 h à température ambiante). Ensuite on a effectué un écrouissage
à froid par défripage, suivi d'une traction contrôlée avec une déformation permanente
visée de 1,5 %. Les résultats sont rassemblés dans le tableau 6.
Les exemples 3s, 3t, 3u, 3v, 3w, 3x correspondent à la présente invention. Les exemples
3e, 3f, 3g, 3h, 3i, 3j, 3k, 3L, 3m, 3n, 3p, 3q, 3r correspondent à l'art antérieur.
Les exemples 3a, 3b, 3c, 3d correspondent aux exemples 2h, 2f, 2L et 2m de l'exemple
2; ils figurent ici à titre de comparaison pour représenter un 2024 état W selon l'art
antérieur.
[0034] Lorsque l'on compare les tôles utilisées dans le procédé selon l'invention (composition
optimisée à l'état T3) aux tôles utilisées dans les procédés selon l'art antérieur,
c'est-à-dire un alliage 2024 à l'état T3 (exemples 3s, 3t, 3u, 3v, 3w) ou W (exemples
3a, 3b, 3c, 3d)), on constate que pour une épaisseur donnée, le procédé selon l'invention
conduit à une meilleure formabilité, telle qu'elle ressort de l'allongement à rupture
et surtout des valeurs LDH et CLF. Le retour élastique est moins élevé que selon l'art
antérieur.
Plus particulièrement, lorsque la composition chimique se situe dans le domaine préférentiel,
le procédé conduit à une amélioration de la formabilité telle qu'elle est caractérisée
par les paramètres qui viennent d'être énumérés. Il est possible d'effectuer une mise
en forme beaucoup plus sévère qu'à l'état T3 de l'art antérieur, ou même supprimer
la mise en solution puisque le procédé selon l'invention conduit à un produit à l'état
T3 qui a des propriétés de formabilité au moins aussi bonnes que le produit à l'état
W issu du procédé selon l'art antérieur.
[0035] Par ailleurs, on a effectué sur deux tôles un étirage conduisant à un allongement
total de 3% ou 5 %, et on a mesuré avant et après étirage les propriétés de tolérances
aux dommages, à savoir la ténacité K
C0 et K
C dans les sens T-L et L-T. On a également mesuré les caractéristiques mécaniques dans
le sens T-L. Les résultats sont rassemblés dans le Tableau 7.
[0036] On constate que le procédé selon l'invention ne conduit pas, après mise en forme
par étirage, à une diminution notable des propriétés de tolérance aux dommages, contrairement
au procédé selon l'art antérieur. On constate même que le procédé selon l'invention
améliore la tolérance aux dommages sur un état étiré, soit l'état dans lequel se trouve
la pièce à l'état fini.
Tableau 7
| Ex |
Rp0,2 (TL)
[MPa] |
Rm (TL)
[MPa] |
A% |
KC0 (T-L)
[MPa√m] |
KC (T-L)
[MPa√m] |
KC0 (L-T)
[MPa√m] |
KC (L-T)
[MPa√m] |
| 3u |
317 |
445 |
20,1 |
78 |
122 |
93,1 |
139,6 |
| 3u(*) |
353 |
455 |
17 |
74,1 |
103,6 |
88,5 |
116,3 |
| 3x |
295 |
432 |
24,1 |
81,6 |
137,7 |
91 |
148,3 |
| 3x (*) |
358 |
455 |
16,2 |
85,6 |
129,7 |
93,3 |
137,5 |
| 3x (£) |
344 |
452 |
18,8 |
84,2 |
131,3 |
95,4 |
138,5 |
| (*) après 5 % d'allongement total sur état T4 |
| (£) après 3 % d'allongement total |
1. Procédé de fabrication de pièces fortement déformées en alliage AlCuMg comportant
les étapes suivantes:
a) coulée d'une plaque de composition (% en poids): Cu: 3,8 - 4,5 Mg: 1,2 - 1,5 Mn:
0,3 - 0,5 Si < 0,25 Fe < 0,20 Zn < 0,20 Cr < 0,10 Zr<0,10 Ti < 0,10 ,
b) éventuellement homogénéisation à une température comprise entre 460 et 510°C entre
2 et 12 h, et préférentiellement à une température comprise entre 470 et 500°C pour
une durée entre 3 et 6 h,
c) laminage à chaud avec une température d'entrée comprise entre 430 et 470°C, et
de préférence comprise entre 440 et 460°C,
d) éventuellement laminage à froid de la bande,
e) éventuellement recuit de la bande à une température comprise entre 350 et 450°C,
f) découpe des tôles,
g) mise en solution entre 480 et 500°C, d'une durée comprise entre 5 mn et 1 h,
h) trempe,
e) mise en forme par un ou plusieurs procédés tels que l'étirage-formage, l'emboutissage,
le fluotournage ou le pliage, cette mise en forme pouvant également intervenir après
l'étape f).
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'une première mise en forme
a lieu avant la mise en solution et que la pièce formée est soumise, après mise en
solution et trempe, au procédé suivant:
a) éventuellement transfert immédiat de la pièce fraîchement trempée dans une chambre
froide à une température inférieure à 10°C et préférentiellement inférieure à 0°C
,
b) moins d'une heure après la trempe ou la sortie de la pièce de la chambre froide,
nouvelle mise en forme de la tôle par un ou plusieurs procédés tels que l'étirage-formage,
l'emboutissage, le fluotournage ou le pliage.
3. Procédé de fabrication de pièces fortement déformées en alliage AlCuMg selon la revendication
1, comportant la fabrication d'une tôle par les étapes suivantes:
a) coulée d'une plaque de composition (% en poids): Cu: 3,8 - 4,5 Mg: 1,2 - 1,5 Mn:
0,3 - 0,5 Si < 0,25 Fe < 0,20 Zn < 0,20 Cr < 0,10 Zr < 0,10 Ti < 0,10 ,
b) éventuellement homogénéisation à une température comprise entre 460 et 510°C entre
2 et 12 h, et préférentiellement à une température comprise entre 470 et 500°C pour
une durée entre 3 et 6 h,
c) laminage à chaud avec une température d'entrée comprise entre 430 et 470°C, et
préférentiellement comprise entre 440 et 460°C,
d) découpe des tôles,
ces tôles présentant, dans les sens L et LT, un allongement à rupture A supérieur
à 13,5% et préférentiellement supérieur à 15%, et étant utilisées pour la fabrication
de pièces fortement déformées par les étapes suivantes:
e) mise en forme de la tôle par un ou plusieurs procédés tels que l'étirage-formage,
l'emboutissage, le fluotournage ou le pliage,
f) mise en solution des pièces formées à une température comprise entre 480 et 500°C,
d'une durée comprise entre 5 mn et 1 h,
g) trempe.
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la tôle est plaquée
sur une face ou sur les deux faces par une autre tôle en alliage d'aluminium.
5. Procédé selon l'une des revendications 3 ou 4, caractérisé en ce que la température
de sortie du laminage à chaud est >300°C, et de préférence >310°C.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que l'on effectue
un laminage à froid entre le laminage à chaud et la découpe des tôles.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que la
teneur en Cu est comprise entre 3,9 et 4,3%, et préférentiellement entre 3,9 et 4,2%.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que la
teneur en Mg est comprise entre 1,2 et 1,4 %, et préférentiellement entre 1,25 et
1,35 %.
9. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que la
teneur en Mn est comprise entre 0,30 et 0,45 %.
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que la
teneur en Si est inférieure à 0,10% et de préférence inférieure à 0,08%.
11. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que la
teneur en Fe est inférieure à 0,10%.
12. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 11, caractérisé en ce que Zn
< 0,20% , Cr < 0,07% et de préférence < 0,05% , Zr < 0,07% et de préférence < 0,05
% , Ti 0,07% et de préférence < 0,05%.
13. Procédé de fabrication de pièces fortement déformées en alliage AlCuMg selon la revendication
1, comportant les étapes suivantes:
a) coulée d'une plaque de composition (% en poids): Cu: 3,8 - 4,5 Mg: 1,2 - 1,5 Mn:
0,3 - 0,5 Si < 0,25 Fe < 0,20 Zn < 0,20 Cr < 0,10 Zr < 0,10 Ti < 0,10 ,
b) éventuellement homogénéisation à une température comprise entre 460 et 510°C entre
2 et 12 h, et de préférence à une température comprise entre 470 et 500°C pour une
durée entre 3 et 6 h ,
c) laminage à chaud avec une température d'entrée comprise entre 430 et 470°C, et
préférentiellement comprise entre 440 et 460°C,
d) éventuellement laminage à froid,
e) découpe des tôles,
f) mise en solution des tôles entre 480 et 500°C d'une durée comprise entre 5 mn et
1h,
g) trempe,
h) mise en forme des tôles par un ou plusieurs procédés tels que l'étirage-formage,
l'emboutissage, le fluotournage ou le pliage.
14. Procédé selon la revendication 13, caractérisé en ce que la teneur en Cu est comprise
entre 3,9 et 4,3%, et préférentiellement entre 3,9 et 4,2%.
15. Procédé selon l'une des revendications 13 ou 14, caractérisé en ce que la teneur en
Mg est comprise entre 1,2 et 1,4% et préférentiellement entre 1,25 et 1,35%.
16. Procédé selon l'une quelconque des revendications 13 à 15, caractérisé en ce que la
teneur en Mn est comprise entre 0,30 et 0,45%,
17. Procédé de fabrication de pièces fortement déformées en alliage AlCuMg selon l'une
des revendications 13 à 16 comportant la fabrication de tôles par les étapes suivantes:
a) coulée d'une plaque de composition (% en poids): Cu: 4 - 4,5 Mg: 1,25 - 1,45 Mn:
0,30 - 0,45 Si < 0,10 Fe < 0,20 Zn < 0,20 Cr < 0,05 Zr < 0,03 Ti < 0,05 ,
b) éventuellement homogénéisation à une température comprise entre 460 et 510°C entre
2 et 12 h, et préférentiellement à une température comprise entre 470 et 500°C pour
une durée entre 3 et 6 h,
c) laminage à chaud avec une température d'entrée comprise entre 430 et 470°C, et
préférentiellement comprise entre 440 et 460°C,
d) éventuellement laminage à froid,
e) découpe de tôles,
f) mise en solution de ces tôles à une température comprise entre 480 et 500°C entre
5 mn et 1 h,
f) trempe,
ces tôles étant utilisées pour la fabrication de pièces fortement déformées par un
ou plusieurs procédés tels que l'étirage-formage, l'emboutissage, le fluotournage
ou le pliage.
18. Procédé selon l'une des revendications 13 à 17, caractérisé en ce que on opère la
mise en forme moins d'une heure après la trempe.
19. Procédé selon l'une des revendications 13 à 17, caractérisé en ce qu'entre la trempe
et la mise en forme, la tôle fraîchement trempée est stockée dans une chambre froide
à une température inférieure à 0°C.
20. Procédé selon l'une des revendications 18 ou 19, caractérisé en ce que la tôle laminée
à chaud montre pour une épaisseur de 5 mm une courbe limite de formage caractérisée
par une valeur ε1 > 0,18 pour L = 300 mm, ou ε1 > 0,22 pour L = 500 mm.
21. Procédé selon l'une des revendications 13 à 17, caractérisé en qu'entre la trempe
et la mise en forme, on effectue un écrouissage à froid par laminage ou defripage,
suivi d'une traction contrôlée avec une déformation permanente comprise entre 0,5
et 5%.
22. Procédé selon la revendication 21, caractérisé en ce que la tôle mise en solution,
trempée, écrouie à froid par laminage ou défripage et éventuellement tractionnée avec
une déformation permanente comprise entre 0,5 et 5%, présente au moins un des ensembles
de propriétés suivants:
a)
- une valeur moyenne des trois valeurs de l'allongement A mesurées dans les sens TL,
L et à 45°, supérieure à 20% et de préférence supérieure à 22%, et
- une valeur moyenne des trois valeurs Rp0,2 mesurées dans les sens TL, L et à 45°, supérieure à 305 MPa, et
- une valeur LDH supérieure à 72 mm pour une épaisseur de 1,6 mm, ou une valeur LDH
supérieure à 76 mm pour une épaisseur de 3,2 mm, ou une valeur LDH supérieure à 80
mm pour une épaisseur comprise entre 4 et 7 mm;
b)
- une valeur moyenne des trois valeurs Rp0,2 mesurées dans les sens TL, L et à 45° supérieure à 305 MPa, et
- une valeur moyenne des trois valeurs Ag mesurée dans les sens TL, L et à 45° supérieure
à 18%;
c)
- une valeur moyenne des trois valeurs de l'allongement A mesurées dans les sens TL,
L et à 45°, supérieure à A > 22%, et
- une valeur moyenne des trois valeurs Rp0,2 mesurées dans les sens TL, L et à 45° supérieure à 305 MPa, et
- une valeur moyenne des trois valeurs Ag % mesurées dans les sens TL, L et à 45°
supérieure à 18%;
d)
- une valeur moyenne des trois valeurs Rp0,2 mesurées dans les sens TL, L et à 45°, supérieure à 305 MPa, et
- une valeur moyenne des trois valeurs de traction plane Atp mesurées dans les sens
TL, L et à 45°, supérieure à 18%,
- une valeur LDH supérieure à 72 mm pour une épaisseur de 1,6 mm, ou une valeur LDH
supérieure à 76 mm pour une épaisseur de 3,2 mm, ou une valeur LDH supérieure à 80
mm pour une épaisseur comprise entre 4 et 7 mm.
23. Procédé selon l'une des revendications 21 et 22, caractérisé en ce que la tôle mise
en solution, trempée, écrouie à froid par laminage ou défripage et éventuellement
tractionnée avec une déformation permanente comprise entre 0,5 et 5%, présente au
moins une des trois propriétés suivantes:
(a) la valeur LDH est supérieure à 40 mm pour une épaisseur inférieure à 4 mm, ou
supérieure à 74 mm pour une épaisseur supérieure à 4 mm,
(b) la courbe limite de formage montre un coefficient ε1 > 0,18 pour L = 500 mm pour une épaisseur comprise entre 1,4 mm et 2 mm,
(c) la courbe limite de formage montre un coefficient ε1 > 0,35 pour L = 500 mm pour une épaisseur comprise entre 5,5 mm et 8 mm.
24. Procédé selon l'une des revendications 21 à 23, caractérisé en ce que la tôle mise
en solution, trempée, écrouie à froid par laminage ou défripage et éventuellement
tractionnée avec une déformation permanente comprise entre 0,5 et 5%, présente au
moins l'une des propriétés suivantes:
(a) Kc (L-T) > 120 MPa√m
(b) Kc0 (L-T) > 90 MPa√m
(c) Kc (T-L) > 125 MPa√m
(d) Kc0 (T-L) > 80 MPa√m