[0001] La présente invention concerne un procédé et un dispositif pour l'effeuillaison des
pieds de tabac coupés et séchés. Cette effeuillaison est généralement suivie d'un
triage des feuilles selon l'étage foliaire.
[0002] Cette effeuillaison est encore couramment réalisée à la main malgré l'existence de
certains dispositifs mécaniques connus.
[0003] Il est connu des dispositifs dans lesquels la tige est passée à travers un diaphragme
pour effectuer un rabotage sur toute la périphérie de la tige. Ce type de dispositif
présente l'inconvénient de considérablement endommager les feuilles.
[0004] Les brevets US 4 353 377, US 4 373 323, US 4 836 220 et FR 2 301 184 décrivent des
dispositifs d'effeuillaison dans lesquels l'arrachage des feuilles est réalisé par
deux rouleaux tournant en sens inverse. Les feuilles sont happées par les rouleaux
et sont arrachées. Ce type de dispositif présente de nombreux inconvénients, notamment
lorsque les tiges sont de petit diamètre, celles-ci se trouvent également happées
par les rouleaux. D'autre part il arrive fréquemment que certaines feuilles ne soit
pas arrachées. Enfin, l'alimentation de ce genre de dispositif est relativement fastidieuse
puisque dans les brevets US, il est nécessaire de tenir manuellement la tige pendant
son effeuillaison. Dans le brevet FR, pour charger la tige dans la trémie, il est
nécessaire de parfaitement ajuster l'extrémité des feuilles pour quelles soient happées
par les rouleaux. Il est évident que cette opération ne peut pas se faire en une seule
fois. Enfin, les feuilles sont très nettement détériorées par ce genre de dispositif
puisqu'elles sont écrasées par les rouleaux et arrachées selon une direction perpendiculaire
à l'axe de la tige.
[0005] Le brevet FR 2 341 280 concernant un perfectionnement du brevet FR 2 301 184 a tenté
de trouver une solution à ces inconvénients. La tige est placée horizontalement les
feuilles pendant vers le bas, une pince se referme alors sur la base des feuilles
et un poussoir exerce un effort axial sur la tige, les feuilles sont alors arrachées.
Le chargement de ce dispositif est une fois encore peu aisé puisqu'il est nécessaire
de monter les tiges sur une tringle mobile munie de pinces. D'autre part, cette installation
nécessite de très nombreux éléments mécaniques, elle est donc relativement complexe
et volumineuse et semble donc assez peu rentable.
[0006] Le brevet FR 2 715 033 (PERIGORD TABAC) décrit un dispositif d'effeuillage de pieds
de tabac. Le dispositif comporte des moyens de convoyage individuels de pieds de tabacs.
On peut mettre en avant plusieurs inconvénients de ce dispositif. On s'aperçoit aisément
que les moyens mis en oeuvre par ce brevet sont particulièrement complexes. En effet,
chaque tige étant convoyée individuellement, il est nécessaire d'affecter un actionneur
particulier ainsi que des guidages et des supports individuels pour réaliser cette
fonction. La base de chaque tige doit être plantée dans une pointe positionnée sur
chaque support individuelle, cette pointe permettant de maintenir la tige en position
horizontale. Cette opération de mise en place de chaque tige sur son support individuel
est particulièrement fastidieuse voir dangereuse, l'opérateur pouvant, dans un faux
mouvement se blesser sur la pointe.
[0007] La présente invention a pour objet de proposer un nouveau procédé et un dispositif
à effeuiller le tabac efficace pour tout type de diamètre et de longueur de tige,
d'un très bon rendement et d'une construction mécanique très simple donc particulièrement
rentable. Le procédé d'effeuillaison selon la présente invention se caractérise en
ce qu'il consiste à placer la tige horizontalement les feuilles pendantes vers le
bas, à pincer les feuilles et à les entraîner dans une direction parallèle à l'axe
de la tige dirigée vers le plateau racinaire puis à immobiliser la tige de manière
à ce que les feuilles se trouvent arrachées.
[0008] Le dispositif pour la mise en oeuvre de ce procédé comporte deux organes mobiles
de pincement et d'arrachage entre lesquels les feuilles sont pincées et entraînées
dans une direction parallèle à l'axe de la tige. Selon une caractéristique de l'invention,
la tige est posée sur un guide situé au dessus des organes de pincement et d'arrachage,
le guide étant doté d'une fente longitudinale permettant le passage des feuilles.
[0009] L'invention présente en outre l'avantage de ne nécessiter qu'un seul actionneur pour
réaliser tous les mouvements nécessaires à l'effeuillaison ce qui rend ainsi le dispositif
particulièrement rentable.
[0010] D'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description ci-après de formes de réalisation de l'invention données à titre d'exemples
non limitatifs et illustrés par les dessins joints dans lesquels:
- la figure 1 représente l'effeuilleuse en perspective vue du coté de chargement.
- la figure 2 représente en coupe vue de coté, le principe de pincement des feuilles.
- la figure 3 représente en vue de dessus le système de pincement des feuilles.
- la figure 4 représente en perspective le dispositif de redressement des feuilles arrachées.
[0011] Le procédé selon l'invention consiste essentiellement à pincer les feuilles entre
deux organes entraînés dans une direction parallèle à l'axe de la tige puis à immobiliser
ladite tige de manière à ce que les feuilles se trouvent arrachées.
[0012] L'opérateur saisi un pied de tabac et dispose les feuilles de manière à ce qu'elles
pendent toutes vers le bas. L'opérateur place alors la tige horizontalement, le pied
de ladite tige en avant. Les feuilles sont alors pincées et entraînées dans une direction
parallèle à l'axe de la tige. Lorsque les premières feuilles se trouvent pincées la
tige est entraînée et les feuilles suivantes de la tige se trouvent pincées elles
aussi. L'ensemble tige et feuilles se trouve donc entraîné dans un mouvement horizontal
puis la tige est immobilisée. Les feuilles toujours pincées se trouvent ainsi arrachées
de ladite tige immobilisée. Les feuilles arrachées peuvent ensuite être triées et
la tige est évacuée.
[0013] Comme on peut le voir sur la figure 1 le dispositif selon la présente invention est
composé d'un poste d'effeuillaison (1) et d'un poste d'évacuation (2) permettant le
tri des feuilles arrachées.
[0014] Le poste d'effeuillaison comprend une alimentation (3) des tiges (4) à effeuiller,
un guide de tiges (5), une butée de tige (6), un berceau de récupération des tiges
effeuillées (7) et des organes mobiles de pincement et d'arrachage des feuilles non
représentés sur la figure 1.
[0015] La figure 2 représente en détail le principe de pincement des feuilles. La tige (4)
est positionnée sur un guide de tige (5) dans lequel est ménagée une fente longitudinale
(10) par laquelle passe la base des feuilles. Sous le guide de tige, au moins une
partie de chaque feuille est pincée entre deux organes mobiles de pincement et d'arrachage
(9) et (9'), les dits organes mobiles étant entraînés dans une direction parallèle
à l'axe de la tige. Selon un mode de réalisation de l'invention, les organes mobiles
de pincement et d'arrachage sont des courroies plates plaquées l'une contre l'autre
mais il va de soi que d'autre type d'organes mobiles sont envisageables tels que des
chaînes par exemple. Préférentiellement afin que les feuilles ne s'incrustent pas
sur la surface des courroies, ladite surface de la courroie en contact avec les feuilles
est lisse et présente un faible coefficient d'adhérence.
[0016] La largeur de la fente longitudinale (10) est préférablement supérieure à l'épaisseur
des feuilles de tabac et inférieure au diamètre minimal d'une tige de tabac. Cette
fente peut également être de largeur réglable par l'intermédiaire d'une plaque coulissante
par exemple.
[0017] Selon un mode de réalisation de l'invention, le guide de tige est constitué d'un
plateau sur lequel est formée la fente (10) et de guides latéraux de tige (8) et (8'),
perpendiculaires au dit plateau, sur au moins une partie de la longueur du plateau.
Afin de faciliter l'introduction de la tige les guides latéraux de tiges peuvent être
évasés au niveau du poste d'alimentation (3).
[0018] Selon un mode particulier de réalisation décrit ci-après, les organes mobiles de
pincement et d'arrachage (9) et (9') sont des courroies plates.
[0019] Comme on peut le voir sur la figure 3, chaque courroie est guidée par une série de
galets (10) et (10'). Afin d'assurer la pression entre les deux courroies, les galets
sont disposés en quinconce de manière à ce que la zone de contact entre les deux courroies
forme une légère ondulation. Les courroies peuvent par exemple être entraînées par
un motoréducteur. Au moins l'une des courroies peut être pourvue d'un système de raclage
(11) de la surface de contact avec les feuilles permettant d'éliminer les résidus
de feuilles collés à la surface des courroies. D'autre part, il est également possible
de disposer en contact avec au moins l'une des courroies un dispositif de mouillage
(12) de la surface en contact avec les feuilles de ladite courroie. Ce dispositif
de mouillage peut par exemple être constitué d'une brosse imprégnée d'eau. Le mouillage
permet de nettoyer les bandes.
[0020] Comme on peut le voir sur la figure 1, l'opérateur introduit la tige à effeuiller
(4) dont toutes les feuilles pendent vers le bas dans l'alimentation (3). La tige
est introduite horizontalement, le pied de la tige en premier. L'alimentation (3)
est pourvue de guides (8) et (8') permettant d'aligner parfaitement la tige avec les
organes mobiles. La tige est alors soutenue par le guide de tige (5) et la base des
feuilles passe à travers la fente longitudinale (10). Le mouvement des courroies (9)
et (9') convergeant l'une vers l'autre permet alors le pincement et l'entraînement
des feuilles qui entraîne également le mouvement de la tige. L'ensemble tige et feuilles
est donc entraîné jusqu'à ce que la tige vienne heurter la butée (6). Cette butée
(6) est située au niveau de la fente (10) sur la trajectoire de la tige. Le guide
de tige (5) peut être doté d'une lame élastique perpendiculaire au plan formé par
le guide. Cette lame élastique est parallèle à l'axe de la tige et permet de parfaitement
orienter le bout de la tige sur la butée. La tige étant immobilisée, les feuilles
pincées entre les deux courroies continuent leur mouvement et se trouvent arrachées
de la tige. La tige dépourvue de ses feuilles est alors évacuée. Selon une variante
de l'invention, la butée de tige (6) peut être mobile de manière à exercer un effort
sur la tige opposé au sens d'avancement des courroies. Cette butée mobile constituée
par exemple par un vérin permet d'améliorer l'arrachage puisque la tige et les feuilles
sont soumises à deux efforts opposés.
[0021] Selon un mode particulier de réalisation de l'invention le guide de tige (5) est
incliné latéralement de manière à ce que la tige tombe dans le berceau (7) par gravité
lorsqu'elle n'est plus retenue par ses feuilles. Le berceau (7) situé au niveau de
la butée (6) sous le guide de tige (5) peut par exemple être constitué par des profilés
formant des « U ». Afin de rendre homogène la configuration de la machine les organes
mobiles de pincement et d'arrachage des feuilles peuvent également être inclinés.
[0022] Les feuilles arrachées de la tige sont dirigées vers le poste de redressement des
feuilles arrachées situé en aval du poste d'effeuillaison. En effet, afin de faciliter
le triage des feuilles, il est utile qu'elles se présentent à plat sur la tapis de
triage (13). A cet effet, les feuilles subissent un redressement par le dispositif
représenté sur la figure 4. Ce dispositif est constitué de deux courroies (15) et
(16) guidées chacune entre deux galets décalés angulairement. Les feuilles (14) sont
pincées entre les courroies (9) et (9') et pendent vers le bas. A la sortie des courroies
(9) et (9'), les feuilles sont reprises par un jeu de courroies (15) et (16). Chaque
courroie (15) et (16) est guidée entre deux galets dont l'axe du premier (18) ou (18')
est aligné avec l'axe du galet externe (17) ou (17') des courroies (9) et (9') et
l'axe du second est horizontal. La feuille pincée entre les deux courroies (15) et
(16) est ainsi replacée dans une position horizontale pour venir tomber sur le tapis
de triage (13). Le tapis de triage (13) peut être doté de bandes mobiles permettant
l'évacuation des feuilles.
1. Procédé d'effeuillaison des pieds de tabac coupés et séchés caractérisé en ce qu'il
consiste à immobiliser la tige et à exercer un effort sur les feuilles dans une direction
parallèle à l'axe de la tige de manière à séparer lesdites feuilles de ladite tige.
2. Procédé d'effeuillaison selon la revendication 1 caractérisé en ce qu'il consiste
à placer la tige horizontalement les feuilles pendantes vers le bas, à pincer les
feuilles à les entraîner dans une direction parallèle à l'axe de la tige dirigée vers
le plateau racinaire puis à immobiliser la tige de manière à ce que les feuilles se
trouvent arrachées.
3. Dispositif d'effeuillaison de pieds de tabac coupés et séchés du type comportant des
organes mobiles de pincement et d'arrachage entre lesquels les feuilles sont pincées
puis sont entraînées dans une direction parallèle à l'axe de la tige caractérisé en
ce qu'il comporte un guide (5) de tiges situé au-dessus des organes mobiles de pincement
et d'arrachage (9) et (9'), ledit guidage étant doté d'une fente longitudinale (10)
permettant le passage des feuilles vers lesdits organes mobiles de pincement et d'arrachage
(9) et (9').
4. Dispositif d'effeuillaison selon la revendication 3 caractérisé en ce que les organes
mobiles sont des courroies.
5. Dispositif d'effeuillaison selon la revendication 4 caractérisé en ce que la surface
des courroies en contact avec les feuilles est lisse et présente un faible coefficient
d'adhérence.
6. Dispositif d'effeuillaison selon la revendication 3 caractérisé en ce que la fente
(10) est de largeur inférieure au diamètre minimal d'une tige et supérieure à l'épaisseur
des feuilles.
7. Dispositif d'effeuillaison selon l'une des revendications 3 à 6 caractérisé en ce
que la largeur de la fente (10) est réglable.
8. Dispositif d'effeuillaison selon l'une des revendications 3 à 7 caractérisé en ce
que le guide de tige est constitué d'un plateau sur lequel est formée la fente (10)
et de guides latéraux de tige (8) et (8') perpendiculaires au dit plateau sur au moins
une partie de la longueur du plateau.
9. Dispositif d'effeuillaison selon la revendication 8 caractérisé en ce que les guides
latéraux de tige (8) et (8') perpendiculaires au plateau sont évasés au niveau du
poste d'alimentation (3) pour faciliter le guidage de la tige.
10. Dispositif d'effeuillaison selon l'une des revendications 3 à 9 caractérisé en ce
qu'il comporte une butée de tige (6) située au niveau de la fente (10) sur la trajectoire
de la tige.
11. Dispositif d'effeuillaison selon l'une des revendications 3 à 10 caractérisé en ce
que le guide de tige (5) est incliné latéralement.
12. Dispositif d'effeuillaison selon la revendication 10 caractérisé en ce que le guide
de tige comporte une lame élastique parallèle à l'axe de la tige permettant de parfaitement
orienter le bout de la tige sur la butée.
13. Dispositif d'effeuillaison selon la revendication 10 caractérisé en ce que la butée
(6) est mobile de manière à exercer sur la tige un effort dans une direction opposée
au sens d'avancement des courroies.
14. Dispositif d'effeuillaison selon l'une des revendications 3 à 13 caractérisé en ce
que les organes mobiles de pincement et d'arrachage sont guidés chacun par une série
de galets (10) et (10') et entraînés par un moto réducteur.
15. Dispositif d'effeuillaison selon la revendication 14 caractérisé en ce que les galets
sont disposés en quinconce de manière à ce que la zone de contact entre les deux organes
mobiles forme une légère ondulation permettant d'assurer un effort de pression entre
les deux organes mobile de pincement et d'arrachage.
16. Dispositif d' effeuillaison selon l'une des revendications 14 ou 15 caractérisé en
ce qu'au moins l'un des organes mobiles est doté d'un système de raclage de la surface
de contact avec les feuilles.
17. Dispositif d'effeuillaison selon l'une des revendications 14 à 16 caractérisé en ce
qu'au moins l'un des organes mobiles est doté d'un système de mouillage de la surface
de contact avec les feuilles.
18. Dispositif d'effeuillaison selon l'une des revendications 3 à 17 caractérisé en ce
qu'il comporte un berceau (7) de récupération des tiges effeuillées au niveau de la
butée (6) et sous le guide de tige (5).
19. Dispositif d'effeuillaison selon l'une des revendications 3 à 18 caractérisé en ce
qu'il comprend un dispositif de redressement des feuilles arrachées situé en aval
du poste d'effeuillaison permettant de les évacuer dans une position horizontale.
20. Dispositif d'effeuillaison selon la revendication 19 caractérisé en ce que le dispositif
de redressement des feuilles arrachées comporte deux courroies (15) et (16) guidées
chacune entre au moins deux galets décalés angulairement l'un par rapport à l'autre.
21. Dispositif d'effeuillaison selon la revendication 20 caractérisé en ce que le dispositif
de redressement des feuilles arrachées est constitué d'un jeu de courroies (15) et
(16) entre lesquelles les feuilles sont pincées, chaque courroie (15) et (16) étant
guidée entre deux galets dont l'axe du premier (18) ou (18') est aligné avec l'axe
du galet externe (17) ou (17') des organes mobiles (9) et (9') et l'axe du second
est horizontal, la feuille étant ainsi replacée dans une position horizontale pour
venir tomber sur un tapis de triage (13).