[0001] L'invention concerne des piquets en matière synthétique qui, associés à des filets,
bâches ou toiles, absorbent par leur flexion de l'énergie et permettent ainsi, dans
le cadre de l'exercice de discipline sportives, le freinage et l'arrêt des coureurs
en cas de chute de ceux-ci.
[0002] Les exigences, en matière de sécurité, dans le domaine du ski de compétition, comme
dans de nombreux sports où interviennent des vitesses élevées, se sont renforcées
au cours des décennies 1980 et 1990, en conséquence précisément des vitesses atteintes
par les skieurs pendant ces compétitions ; pour l'exercice du ski, en particulier,
un certain nombre de documents qui représentent l'état de la technique ont été publiés
par la Fédération Internationale de Ski (F.I.S.) ; il s'agit , par exemple du compte
rendu de la réunion de Mai 1976 de la Commission des Pistes Alpines de la F.I.S. à
Vitipeno (Sterzing) en Italie, ou encore de la brochure éditée en 1991 par la même
F.I.S. et intitulée "Sécurité dans les Compétitions de Ski Alpin".
[0003] Cette brochure décrit un dispositif d'absorption d'énergie dit "Clôture de Sécurité"
ou "Filet F.I.S. type B"; ce dispositif est constitué de une, deux ou trois lignes
plus ou moins verticales et généralement parallèles de filets, toiles ou bâches de
1,50 à 2 mètres de hauteur ; ces lignes de filets, toiles ou bâches sont posées au
dessus de la neige et maintenus verticalement, tous les deux mètres environ, par des
piquets de préférence en polycarbonate, matière plastique particulièrement flexible
et résistante ; ces lignes sont espacées de 3 à 5 mètres les unes des autres.
[0004] Ce dispositif fonctionne de la façon suivante pour arrêter un coureur qui, ayant
fait une chute suivie d'une glissade, bouscule ces lignes de filet ; chacun des piquets
de polycarbonate, rendu solidaire des autres par l'intermédiaire du filet, de la toile
ou de la bâche auquel ils sont tous attachés, absorbe, en se courbant, une certaine
quantité d'énergie (180 à 300 Joules, suivant le type de piquet) et participe ainsi
au freinage du coureur ; ce freinage se réalisant sur une, deux ou trois lignes de
"Clôture de Sécurité", donc sur une dizaine de mètres ou davantage, se produit progressivement,
c'est à dire dans des conditions de sécurité relativement satisfaisantes.
[0005] Par exemple, selon les recommandations de la F.I.S., les dispositifs de sécurité
doivent être en mesure d'arrêter un skieur de 80 kilos tombant dans les dispositifs
à une vitesse de 30 mètres/seconde ; ceci représente une énergie de 36.000 Joules
; si l'on ne tient pas compte des autres forces intervenant pendant le processus de
freinage, en particulier les frottements du corps sur la neige, il faut donc que 120
à 200 piquets de polycarbonate, quantité qui dépend de leur diamètre et de leur épaisseur,
soient pliés à environ 90° pour obtenir l'arrêt du skieur.
[0006] Dans la pratique, on utilise des piquets de polycarbonate de 2,50 m de haut, de 35
mm de diamètre et de 3 mm d'épaisseur absorbant chacun une énergie de l'ordre de 300
joules lorsqu'ils sont pliés à 90 %. Ce système d'absorption d'énergie s'est montré
globalement satisfaisant malgré un certain nombre d'inconvénients : tout d'abord une
rigidité relative importante de la paroi des piquets, rigidité pouvant être à l'origine
de fracture des parties fines des membres qui heurtent ces piquets ; ensuite un effet
« tremplin » soulevant le corps du skieur dans sa trajectoire au dessus de la neige
; enfin le coût élevé de cet équipement de sécurité en raison du prix du polycarbonate.
[0007] Le premier inconvénient s'explique pour la raison suivante : les forces qui s'exercent
, au moment de l'impact , aux points de contact entre le corps et la "Clôture de Sécurité"
(et plus particulièrement aux points de contact entre le corps et les piquets qui
constituent les éléments absorbant l'énergie), ne sont pas susceptibles de provoquer
des contusions graves lorsque c'est la poitrine, le bassin ou les jambes du skieur
qui rentrent en contact avec le ou les piquets ; il en va autrement, et tout particulièrement
pour les femmes, lorsque ce premier contact à lieu avec les parties fines des membres,
doigts, poignet, avant-bras, chevilles, etc ... et il peut arriver que ces parties
fines des membres soient cassés ; la raison en est que, pendant le "Choc" entre le
membre et le piquet, le piquet, jusqu'alors immobile, voit, pendant un laps de temps
très court qui est de l'ordre de 2 centièmes de seconde pour une vitesse d'impact
de 25 mètres seconde, la vitesse de la partie du piquet qui est frappé atteindre approximativement
la vitesse du corps qui vient de rentrer en contact avec lui ; l'accélération de cette
partie du piquet est considérable, atteignant 1250 m/s/s et, par suite, les forces
mises en jeu, au point de contact de relativement faible surface entre le corps et
le piquet, sont considérables ; la surface du piquet au point d'impact présente un
très grande rigidité et pratiquement aucune partie de l'énergie n'est dissipée par
une déformation appréciable de la paroi du piquet.
[0008] La solution à ce problème a d'abord consisté à écarter davantage les piquets de la
première ligne de filet ; toutefois, ceci revient à aggraver les risques de fractures
de membres ; en effet, il est préférable que les forces de freinage s'exercent sur
un plus grand nombre de piquets, donc sur une surface d'impact plus grande, alors
qu'en réduisant le nombre des piquets on contribue, au contraire, à réduire cette
surface et à diminuer les forces de freinage, donc l'efficacité du dispositif.
[0009] Le second inconvénient indiqué ci-dessus consiste en l'effet «tremplin » du dispositif,
effet qui s'explique par la modification de la direction des forces en cause au cours
du processus de pénétration du corps du coureur dans le dispositif d'absorption d'énergie
; en effet, l'une des caractéristiques nécessaires du piquet tel que partie du dispositif
d'absorption d'énergie, dit clôture de sécurité, est de présenter un diamètre et une
épaisseur de paroi suffisante pour résister aux efforts de flexion sans se casser
ou sans présenter après un choc, au point de flexion, des déformations permanentes,
comme une ovalisation prononcée de la section transversale du piquet avec rapprochement
des deux parois opposées ou encore, la déformation étant plus importante encore qu'une
ovalisation, un écrasement de la section du tube dont la paroi se répartit en deux
lignes plus ou moins
[0010] Pour éviter qu'après un choc, les piquets, parcequ'ils ont été l'objet d'une déformation
permanente, ne puissent plus jouer leur rôle dans le cas de la survenance d'un comparée
au diamètre du tube ; il a été déterminé, de façon relativement empirique, que pour
un piquet de 35 mm de diamètre, l'épaisseur de 3 mm donnait des résultats satisfaisants,
de telle sorte qu'après un choc les piquets se relevaient d'eux-mêmes et l'ensemble
de la clôture retrouvait la verticalité relative qu'elle possédait à l'origine.
[0011] Des essais effectués avec des piquets d'épaisseur moindre, montraient que soumis
aux mêmes efforts de flexion, ces piquets se déformaient de façon permanente.
[0012] Toutefois, compte tenu de la rigidité d'un piquet de clôture de sécurité en polycarbonate
de type Makrolon ou similaire, d'un diamètre extérieur de 35 mm et d'une épaisseur
de 3 mm, on constate que ce piquet, enfoncé à sa partie inférieure dans une neige
supposée compacte et gelée formant encastrement par hypothèse indéformable, le piquet
étant théoriquement perpendiculaire ou bien légèrement incliné par rapport à la surface
de la neige, ce piquet, lorsqu'il est soumis, à une trentaine de centimètres au dessus
du niveau de la neige, à une force exercée perpendiculairement à son grand axe, présente
un rayon de courbure de cet axe longitudinale à partir de son point d'encastrement
qui, dans la pratique, n'est pas inférieure à 450 mm ; on a représenté schématiquement
sur la figure 1 un piquet de clôture de sécurité d'une hauteur de 2500 mm ; il est
encastré à sa base, sur une longueur de 200 mm dans la neige et se trouve soumis à
environ 300 mm au dessus de la surface de la neige à une force de direction parallèle
à la surface de la neige ; celle-ci, sur le croquis est considéré comme horizontale
ce qui, dans la pratique, n'est pas le cas ; de même sur le croquis, les vecteurs
représentant les différentes forces ne sont pas proportionnelles à ces forces.
[0013] Au début du processus de flexion du piquet, la force du piquet, représentée par le
vecteur
a, qui s'oppose à la pénétration du corps dans le dispositif, s'exerce dans un sens
opposé à la force de pénétration, représentée par le vecteur
A ; en revanche, au fur et à mesure que le piquet se plie, et alors que la force de
pénétration du corps du skieur représentée, à ses points d'application successifs,
par les vecteurs
A, B, C, D s'exerce toujours, à très peu de chose près, dans une direction théoriquement parallèle
à la surface de la neige et perpendiculaire au grand axe du piquet tel que placé avant
le choc, la composante de la force de pénétration qui agit effectivement pour faire
fléchir le piquet se réduit progressivement au fur et à mesure de la flexion du piquet
pour ne plus représenter en fin de processus que la force correspondant au poids du
coureur ; cette force est schématisée par les vecteurs B',C' et D' ; la direction
de la force de réaction du piquet augmente, en revanche, au fur et à mesure que le
piquet fléchit ; elle est représenté schématiquement par les secteurs
a, b, c, d, et s'exerce suivant une direction qui se modifie progressivement au fur et à mesure
de la flexion ; directement opposée au début du processus, elle est oblique, puis
appliquée perpendiculairement, et vers le haut, par rapport à l'axe de pénétration
du corps dans la clôture de sécurité ; cette force ascensionnelle a, par conséquent,
pour résultat de soulever le corps en question ; il est arrivé que l'effet de cette
force dirigée verticalement ait été mis en évidence, la clôture de sécurité ayant
alors, en plus de son effet ralentisseur, un effet « tremplin » avec pour résultat
de projeter le corps suivant une trajectoire oblique, le soulevant au dessus de la
surface de la neige et le faisant éventuellement passer au dessus de la seconde ligne
de clôture de sécurité si celle-ci a été positionnée trop près de la première ligne.
[0014] L'effet tremplin se trouve accentué en raison du diamètre de 35 mm et de l'épaisseur
de 3 mm des piquets le plus généralement utilisés pour obtenir une absorption d'énergie
suffisante; du fait de la relative rigidité qui en résulte ; la flexion du tube n'intervient,
comme indiqué sur la figure 2, qu'à partir du moment où la force qui s'exerce sur
lui perpendiculairement à son axe longitudinal à un point d'application
P suffisamment éloigné du point supérieur d'encastrement
Q dans la neige, éloignement qui dépend de la section du piquet et qui est d'autant
plus éloigné de
P que le diamètre et l'épaisseur du piquet sont importants ; en d'autres termes, le
piquet se courbe d'autant plus près du point
Q que le diamètre du piquet est faible ; ceci est vrai, même si l'épaisseur du piquet
est sensiblement augmentée ; avec des piquets de 35 mm de diamètre extérieur et de
3 mm d'épaisseur tels qu'ils sont couramment utilisés, l'axe longitudinal du piquet
entre son point d'encastrement
Q dans la neige et le point d'application de la force de pénétration lorsque ce point
se trouve entre 300 mm et 500 mm et que le fléchissement du piquet est intervenu,
cet axe longitudinal présente une courbure, à proximité du point d'encastrement, dont
le rayon
R1 est au minimum de 450 mm, ce qui a pour résultat de soulever d'autant le corps du
skieur au dessus du niveau de la neige.
[0015] Pour schématiser les raisons de l'effet «tremplin », il résulte de la force de réaction
du piquet à la force de pénétration du corps du coureur dans le dispositif d'absorption
d'énergie et de l'importance du rayon de flexion du piquet, lequel dépend du diamètre
et de l'épaisseur de ce piquet, l'une et l'autre étant à l'évidence étroitement liées.
[0016] Le troisième inconvénient signalé est celui du prix élevé des piquets de polycarbonate
qui représentent deux ou trois fois le prix d'un même piquet réalisé à partir de polychlorure
de vinyle; certains ont pensé trouver un moyen de limiter les dépenses d'articles
de sécurité, en utilisant des piquets de polychlorure de vinyle ; cependant, ceux-ci
bien meilleur marché, présentaient de grands dangers ; les piquets de polychlorure
de vinyle manquant de résistance au choc, par défaut de résilience, se cassaient,
en cas de choc, en formant des éclats pointus et éventuellement coupants lesquels
étaient susceptibles de causer de graves blessures.
[0017] Une autre solution tendant à réduire les dépenses fut recherchée par l'utilisation
de piquets également en polychlorure de vinyle lesquels, à une dizaine de centimètres
au dessus de la neige, présentaient une gorge, sur toute leur circonférence, réduisant
l'épaisseur du piquet d'environ 50 % ; en cas de choc le piquet se cassait de façon
relativement régulière à cet endroit ; en revanche, il ne fournissait que très peu
d'énergie, donc ne jouait pas son rôle d'absorption d'énergie dans le dispositif de
freinage.
[0018] Le fait d'utiliser des piquets de polycarbonate, de préférence à des piquets en polychlorure
de vinyle susceptible de se briser sous un choc violent en formant des éclats pointus,
coupants et donc dangereux, a conduit à un renchérissement de la ligne de clôture
de sécurité, le polycarbonate, prescrit pour ses qualités de résistance aux chocs
et de flexibilité, étant d'un coût plusieurs fois supérieur au piquet de polychlorure
de vinyle.
[0019] Pour donner un ordre de grandeur, on peut dire qu'une ligne de clôture de sécurité
constituée par un filet de 2 mètres de haut, par des piquets de polychlorure de vinyle
de 2,50 m de haut, de 35 mm de diamètre avec une épaisseur de 3 mm, et par les accessoires
des piquets pour l'accrochage du filet, de la bâche ou de la toile, coûte 100 unités
de compte, alors que, si l'on utilise du polycarbonate pour la fabrication des piquets
le coût total de la clôture passe à environ 150 unités de compte.
[0020] L'objet de la présente invention est de réduire les différents inconvénients du dispositif
d'absorption d'énergie tel que décrit ci-dessus, c'est à dire de diminuer les forces
mises en jeu au point d'interface entre les membres et les piquets, donc de réduire
les possibilités de fractures, d'atténuer l'effet tremplin de la clôture de sécurité
et d'offrir un dispositif meilleur marché.
[0021] Le piquet objet de l'invention est constitué d'une partie centrale tubulaire, âme
du piquet, d'un diamètre de 25 mm environ, mais qui peut varier, suivant la matière
utilisée et l'épaisseur de cette âme dans des proportion relativement importantes
autour de cette dimension ; le diamètre de l'âme sera, toutefois, inférieur au diamètre
de 35 mm adopté jusqu'à présent pour les piquets, l'épaisseur de cette âme pouvant
être, en revanche, plus importante, 3,5 mm ou même 4 mm ; elle peut aussi se présenter
sous forme d'un profil plein, généralement appelé « jonc », profil qui peut également
ne pas présenter de section circulaire, mais être hexagonale, ovale, carrée, etc ...
[0022] Les essais effectués montrent que la quantité d'énergie absorbée, tient compte principalement
de la section du profil tubulaire ; elle est sensiblement la même lorsque l'on soumet
un tube à une flexion, qu'il s'agisse d'un tube en polychlorure de vinyle ou polycarbonate
de diamètre extérieur 35 mm avec une épaisseur de 3 mm ou d'un tube en polychlorure
de vinyle ou polycarbonate d'un diamètre de 28 mm avec une épaisseur de 4 mm; en revanche
le rayon de courbure d'un tube de 35 mm, épaisseur 3 mm, avec une force appliquée
en permanence à 1 mètre au dessus du point d'encastrement du tube et s'exerçant, toujours
perpendiculairement à l'axe longitudinale du tube, ce rayon de courbure R1, considéré
dans la partie du tube comprise entre le point supérieur de l'encastrement et un point
situé à 350 mm au dessus de ce point, est de l'ordre de 450 mm, alors que, pour un
tube de même caractéristique mais d'un diamètre de 28 mm et d'une épaisseur de 4 mm,
le rayon de courbure R2 considéré dans la même zone du tube se trouve limité à 225
mm ; ce rayon est de 150 mm seulement pour un piquet de 24 mm de diamètre extérieur
et de 3 mm d'épaisseur ; on a donc avantage à utiliser un piquet ayant une âme de
plus petit diamètre possible pour réduire le rayon de flexion au minimum et par conséquent
l'effet «tremplin » qui en est directement la conséquence.
[0023] Sur la figure 3 on a fait figurer un piquet J de 35 mm de diamètre et d'une épaisseur
de 3 mm et un piquet L de 24 mm de diamètre et d'une épaisseur de 3 mm ; l'un et l'autre
sont soumis à 1 mètre de leur point d'encastrement à une même force Z dirigée de haut
en bas, force qui est la résultante du poids du corps pénétrant le dispositif d'absorption
d'énergie.
[0024] Il en résulte donc que, soumis à une même force ayant un même point d'application
et une même direction, le tube se courbe davantage et présente une zone qui a sa partie
inférieure réduit très sensiblement l'effet tremplin, puisque le second tube se courbe
davantage que le premier ; l'adoption d'un piquet de plus petit diamètre présente
donc un grand avantage.
[0025] Cette partie centrale du piquet peut être indifféremment en polychlorure de vinyle
ou en polycarbonate, la caractéristique de la présente invention étant principalement
que l'âme de plus petit diamètre et éventuellement de plus forte épaisseur absorbe
en se pliant une quantité d'énergie qui est voisine à celle absorbée par un tube de
plus grand diamètre mais de moindre épaisseur et que le rayon de courbure dans la
partie voisine du point d'encastrement est plus petit et que par conséquent l'effet
« tremplin » s'en trouve diminué.
[0026] Dans la pratique, et en tenant compte de la seconde caractéristique décrite ci-après,
on peut même utiliser une âme centrale, tube ou jonc, dont la surface de la section
transversale et la capacité d'absorption d'énergie par flexion sont réduites par rapport
à celles du tube de polycarbonate de référence de 35 mm de diamètre extérieur et de
3 mm d'épaisseur ; en effet, le manchon, objet de la seconde caractéristique de la
présente invention, absorbe, aussi, par sa flexion une quantité d'énergie qui peut
compenser la quantité d'énergie dont a été réduite celle absorbée par la partie centrale
du piquet du fait de la réduction de son diamètre.
[0027] Une telle disposition, choix d'un tube de plus petit diamètre ayant éventuellement
une plus forte épaisseur, ne supprimerait aucun des deux inconvénients constatés ci-dessus,
savoir la fragilité par manque de résistance du tube de polychlorure de vinyle qui
se brise sous l'effet d'un choc en formant des éclats dangereux et d'autre part la
création de forces considérables aux points d'impact entre le piquet et un membre,
forces susceptibles d'entraîner des fractures des membres des coureurs.
[0028] La seconde caractéristique du piquet objet de la présente invention est que cette
âme centrale semi-rigide qui, par flexion, absorbe une certaine quantité d'énergie,
est recouverte d'une gaine ou manchon en mousse, de préférence de polyoléfine à cellules
fermées afin que cette mousse ne se remplisse pas d'eau qui, gelée, priverait la gaine
de mousse de sa plasticité.
[0029] L'épaisseur du manchon de mousse pourra, de préférence se situer entre 8 et 25 mm,
portant ainsi le diamètre extérieur total d'un piquet jusqu'à 70 mm, bien que l'épaisseur
du manchon de mousse ne soit pas, en elle-même, une caractéristique de l'invention
; ce manchon de mousse possède une densité qui est en moyenne de 25 Kilos/M3 mais
qui peut varier en fonction de la spécification technique du piquet ; plus la densité
est élevée moins l'effet amortisseur du choc sera important mais plus la capacité
d'absorption d'énergie sera importante ; plus l'épaisseur du manchon sera importante,
plus la densité de la mousse le constituant pourra être faible, le maximum d'efficacité
en terme de sécurité étant obtenu par un manchon de forte épaisseur et de faible densité
; un tel manchon toutefois qui porterait le diamètre extérieur du piquet à une valeur
élevée de 100 ou 150 mm par exemple rendrait l'utilisation des piquets sur le terrain
moins aisée, ne serait ce qu'en raison des volumes plus importants de piquets à transporter
sur leur lieu d'utilisation ; le présent brevet n'exclut pas la possibilité d'utiliser
de tels piquets de relativement gros diamètres, l'intérêt de l'organisateur de compétition
de sport de vitesse, ski en particulier, étant, toutefois, de disposer de piquets
légers et de dimension raisonnable.
[0030] On tiendra compte pour le dimensionnement du manchon de mousse, en terme d'épaisseur
et de densité , du fait que le piquet doit pouvoir se redresser complètement après
une flexion ; or, un manchon de mousse, isolé de l'âme centrale, conserve une déformation
permanente après flexion et ne retrouve pas exactement sa forme d'origine par l'effet
de ses seules forces internes ; plus la mousse est dense, plus il est facile, toutefois,
au manchon de retrouver sa forme d'origine sous l'action conjuguée de ses forces internes
et des forces de l'âme à laquelle il est associé ; le piquet dans sa structure et
sa composition est conçu en établissant un compromis entre les caractéristiques de
ses deux composants, âme et manchon, de telle sorte que, compte tenu de l'usage projeté,
(par exemple un piquet très souple, donc absorbant peu d'énergie, pour la première
ligne de dispositif, ou, au contraire, un piquet plus rigide, donc absorbant plus
d'énergie, pour la deuxième ou troisième ligne que le coureur heurtera à une vitesse
réduite par rapport à sa vitesse initiale de pénétration du dispositif en raison de
l'énergie absorbée par la première ligne du dispositif) ce piquet possède une capacité
d'absorption d'énergie satisfaisante tandis que l'épaisseur et la densité du manchon
de mousse associé à l'âme procure une bonne sécurité par réduction des forces générées
par le « choc » et en même temps assure un redressement effectif du piquet dans sa
position d'origine après un choc dans le dispositif de sécurité.
[0031] Le manchon de mousse recouvrant les piquets permet de réduire très sensiblement les
inconvénients du système actuel de clôture de sécurité ; en effet, la mousse possédant
une importante compressibilité se déformera sous l'effet du choc d'un corps contre
le piquet ; alors que la surface d'impact entre un membre, poignet par exemple, et
un piquet de polycarbonate ou de polychlorure de vinyle est très réduite, du fait
de la plasticité très faible de la paroi de tels tubes, lorsque ces tubes, même si
leur diamètre est réduit, sont recouverts d'un manchon de mousse, la surface du manchon
se déforme et le membre qui le frappe s'applique sur une surface très sensiblement
augmentée ; les forces résultant du choc s'en trouve proportionnellement réduites
et les risques de traumatisme sont diminués d'autant.
[0032] Ce qui est vrai pour le membre qui frappe le piquet est également vrai pour le piquet
qui est frappé par le membre ; l'expérience prouve qu'un tube de polychlorure de vinyle
qui se brise avec des éclats « comme du verre » lorsqu'il est soumis à des essais
de résilience, n'est pas brisé lorsqu'il est entouré par un manchon de mousse d'épaisseur
appropriée.
[0033] Pour cette raison on peut utiliser, pour l'âme du piquet objet de la présente invention,
un tube de polychlorure de vinyle dont la plasticité sera similaire à celle d'un tube
de polycarbonate, grâce au choix et au pourcentage de plastifiant dans la composition
de la matière première.
[0034] Le prix du polychlorure de vinyle étant très inférieur à celui du polycarbonate,
le prix du piquet et celui du dispositif d'absorption d'énergie s'en trouveront sensiblement
diminué.
[0035] Il est précisé que le polycarbonate est mentionné pour faire référence à une matière
ayant un résilience élevée et une grande flexibilité et que l'âme du piquet peut être
constituée de toute matière plastiques présentant ces caractéristiques ; de même,
il est fait référence au polychlorure de vinyle en tant que matière présentant, avec
des adjuvants appropriés, une grande flexibilité mais une résilience inférieure à
celle du polycarbonate ; pour la réalisation de l'âme centrale, polycarbonate et polychlorure
de vinyle peuvent être remplacés par toutes autres matières ayant des caractéristiques
mécaniques voisines et éventuellement par un ressort de fil métallique en spirale.
[0036] D'autre part, le manchon de mousse absorbant lui-même de l'énergie par sa déformation
plastique au cours de la flexion du piquet, pour obtenir une capacité d'absorption
d'énergie déterminée, correspondant, par exemple à celle d'un piquet de polycarbonate
de 35 mm et de 3 mm d'épaisseur, on peut limiter la dimension de l'âme centrale en
tenant compte de la capacité d'absorption d'énergie fournit par le manchon. Le piquet
objet de la présente invention permet donc d'apporter des solutions aux différents
inconvénients signalés : les chocs sont moins violents par suite de l'effet amortisseur
du manchon de mousse et les risques de fracture s'en trouvent réduits ; l'effet «tremplin»
est également limité par suite de l'utilisation d'une âme flexible de plus petit diamètre
qui diminue le rayon de flexion de l'axe longitudinal du piquet qui se couche plus
près de la surface de la neige ; le prix du piquet peut, enfin, être diminué puisqu'
il est possible, d'une part de remplacer le polycarbonate par du polychlorure de vinyle
meilleur marché et d'autre part de réduire la section de l'âme centrale utilisée et
par conséquent son prix, en mettant à profit la capacité d'absorption d'énergie du
manchon de mousse pour parvenir au niveau de capacité d'absorption d'énergie désirée
pour le piquet.
[0037] La fabrication de ces piquets ne pose pas de problème particulier ; ainsi la gaine
de mousse ayant un diamètre théorique intérieur égal au diamètre extérieur de l'âme
centrale, avec une légère tolérance en plus, l'assemblage peut se faire par enfilage
de l'âme centrale à l'intérieur du manchon de mousse, lorsque la fabrication du piquet
se fait en trois temps, le premier concernant la fabrication de l'âme par extrusion,
le second la fabrication du manchon également par extrusion et le troisième l'assemblage
des deux éléments ; il est toutefois possible de prévoir une co-extrusion suivant
la technique utilisée pour la fabrication des câbles électriques, les différentes
gaines de protection et d'isolement des câbles étant extrudées successivement, les
unes après et sur les autres, dans le cadre d'une même ligne de fabrication.
[0038] La figure 4 représente un piquet de dispositif d'absorption d'énergie constitué d'une
âme centrale E de dimension transversale relativement réduite, 22 mm de diamètre,
en polychlorure de vinyle ou en polycarbonate ; cette âme est un jonc plein de 2,50
mètres de haut avec une partie inférieure épointée sur 250 mm pour faciliter la pose
du piquet dans le sol ou dans la neige ; un manchon de mousse F en polyoléfine à cellules
fermées de 50 mm de diamètre extérieur, 22,5 mm de diamètre intérieur et de 2 mètres
de haut recouvre l'âme sur presque toute sa hauteur ; la figure 5 représente un piquet
constituée d'une âme centrale tubulaire G de 25 mm de diamètre extérieur et de 3 mm
d'épaisseur en polycarbonate ou en polychlorure de vinyle ; une pointe en matière
plastique H est fixée à la partie basse du piquet ; à sa base, sur une hauteur de
100 mm ; à sa base, l'âme centrale n'est pas recouverte par le manchon de mousse K,
de 25,5 mm de diamètre intérieur et de 60 mm de diamètre extérieur, de façon à ne
pas gêner la pose du piquet dans la neige et à permettre l'accrochage du filet, de
la bâche ou de la toile associant les piquets entre eux; la figure 5 représente le
piquet avec un manchon de mousse de 2 mètres et la figure 6 avec un manchons de mousse
qui ne protège l'âme centrale que sur une hauteur de 1250 mm laquelle est considérée
comme suffisante compte tenu de la hauteur au dessus de la neige que le corps du coureur
est supposé pouvoir avoir au moment où il heurtera le piquet et compte tenu de l'emplacement
de la ligne de dispositif de sécurité dont fait partie ce piquet.
[0039] La figure 7 représente un piquet traditionnel J en polycarbonate ou polychlorure
de vinyle, de 35 mm de diamètre environ, avec un manchon de mousse protégeant seulement
sa partie basse, alors que sur la figure 8, le manchon offre une protection sur la
plus grande partie de la hauteur du piquet au dessus du niveau du sol ou de la neige
; sur la figure 7 le manchon de mousse est cylindrique et ouvert seulement à ses deux
extrémités ; il a été enfilé sur le piquet, alors que le manchon de la figure 8 est
fendu le long de son axe longitudinal, le piquet étant introduit à l'intérieur du
manchon par le coté de ce dernier, par déformation temporaire entraînant un élargissement
de la fente latérale du manchon ; ces manchons sont amovibles et peuvent être utilisés
pour réduire les effets de choc sur des piquets de polycarbonate ou de polychlorure
de vinyle existant ; ils peuvent avoir une hauteur quelconque déterminée en fonction
des impératifs de la sécurité ; il peut exister un espace annulaire N entre le piquet
et le manchon.