[0001] L'invention concerne le domaine des structures inductives grillagées. Les structures
inductives grillagées peuvent être utilisées comme court-circuit hyperfréquence pour
la protection d'équipements optiques ou optroniques contre l'agression électromagnétique
de manière à ce que l'équipement se comporte approximativement comme une cage de Faraday.
L'agression électromagnétique peut être du type radio, radar, arme hyperfréquence,
champ fort, impulsion électromagnétique, foudre... Les équipements optroniques peuvent
englober tous types de matériels présentant une ouverture optique fermée par un hublot
garantissant la fermeture mécanique du matériel. Le hublot doit alors également réaliser
dans une certaine mesure la fermeture électrique du matériel en présentant une faible
impédance sur un domaine spectral hyperfréquence donné.
[0002] Le hublot doit alors présenter les propriétés suivantes, d'une part la propriété
d'écrantage hyperfréquence consistant à écranter substantiellement dans un domaine
spectral hyperfréquence donné, par exemple de 2 à 18 GHz, et d'autre part la propriété
de transmission optique consistant à être substantiellement transparent dans un domaine
spectral optique donné, par exemple allant de l'ultraviolet à l'infrarouge, et de
présenter une bonne fonction de transfert de modulation dans le domaine spectral optique.
[0003] Un problème à résoudre par les hublots est celui d'un bon compromis entre les propriétés
hyperfréquence et les propriétés optiques, c'est-à-dire entre l'écrantage hyperfréquence
et la transmission optique qui sera appelé dans la suite le « compromis hyperfréquence/optique
». En effet, ces propriétés sont difficilement conciliables et souvent, un bon écrantage
hyperfréquence ne peut être obtenu qu'au détriment de la transmission optique, que
ce soit au niveau de la transparence optique c'est-à-dire de la quantité d'énergie
transmise ou bien au niveau de la fonction de transfert de modulation c'est-à-dire
de la qualité de l'énergie transmise, et vice-versa. En fonction du type d'application
envisagé, différentes solutions sont possibles.
[0004] Selon un premier art antérieur, il est prévu un hublot comportant une couche épaisse
de semi-conducteur. Un dopage sélectif en forme de grille de la couche de semi-conducteur
permet d'obtenir la propriété d'écrantage. En raison de la faible conductivité électrique
des semiconducteurs, un bon écrantage hyperfréquence ne peut être réalisé qu'avec
une couche de semi-conducteur d'épaisseur importante, ce qui a pour effet de dégrader
la transparence optique et donc la transmission optique. Dans le cas de contraintes
sévères, le compromis hyperfréquence/optique réalisé sera insuffisant. Par ailleurs,
il est difficile de trouver un matériau semi-conducteur présentant une bonne transparence
optique dans le domaine spectral optique du visible.
[0005] Selon un deuxième art antérieur, il est prévu un hublot comportant une couche mince
de matériau à forte conductivité électrique. Pour présenter un bon écrantage hyperfréquence,
le matériau de la couche mince doit présenter une conductivité électrique forte et
par conséquent un coefficient d'extinction élevé même aux longueurs d'onde optiques,
dégradant ainsi la transparence optique et donc la transmission optique. Dans le cas
de contraintes sévères, le compromis hyperfréquence/optique réalisé sera insuffisant.
[0006] Selon un troisième art antérieur, il est prévu une structure inductive grillagée
bipériodique du type grille à motifs carrés par exemple. Le caractère carré assure
la symétrie de la polarité ainsi qu'une relative simplicité de la grille. Le matériau
de la grille est électriquement conducteur, c'est par exemple un métal ou un semi-conducteur.
Soit a la période ou le pas du réseau et 2d la largeur de fil de la grille. Le rapport
2d/a influence de manière importante l'écrantage hyperfréquence. Un rapport 2d/a élevé
se traduit par un bon écrantage hyperfréquence et vice-versa. Or un rapport 2d/a élevé
implique un taux de recouvrement, c'est-à-dire un rapport entre surface conductrice
et surface totale pour la grille, qui est élevé également. Ce taux de recouvrement
important est source de phénomène de diffraction qui dégrade la qualité de la transmission
optique en détériorant la fonction de transfert de modulation. Dans le cas de contraintes
sévères, le compromis hyperfréquence/optique réalisé sera insuffisant. Il reste possible
à rapport 2d/a constant, de diminuer le pas a de la grille et par conséquent la largeur
2d de fil de la grille. Les longueurs d'onde dans le domaine spectral hyperfréquence
étant supérieures aux longueurs d'onde dans le domaine spectral optique, la diminution
du pas a à rapport 2d/a constant affecte plus les longueurs d'onde hyperfréquence
que les longueurs d'onde optiques. Tandis que la fréquence de coupure dans le domaine
spectral hyperfréquence augmente et que l'écrantage hyperfréquence s'améliore, le
phénomène de diffraction est peu modifié et la transmission optique se dégrade donc
peu. Néanmoins, dans le cas de contraintes sévères, le compromis hyperfréquence/optique
réalisé sera tout de même insuffisant.
[0007] L'invention repose sur une amélioration très nette du compromis hyperfréquence/optique.
Pour cela l'invention utilise une structure inductive grillagée présentant notamment
un bon écrantage hyperfréquence ainsi qu'une répartition spatiale plus uniforme de
l'énergie de diffraction optique, c'est-à-dire de l'énergie de diffraction dans le
domaine spectral optique. La qualité de la transmission optique de la structure inductive
grillagée et de l'ensemble de la fenêtre optique dans laquelle la grille peut être
incluse, en est alors nettement améliorée, puisque une répartition spatiale plus uniforme
de l'énergie de diffraction optique améliore la fonction de transfert de modulation.
L'invention a également l'avantage de proposer une solution large bande pour le domaine
spectral optique, car le caractère grillagé de la structure inductive permet à la
transmission optique dans le domaine spectral optique d'être peu dépendante de la
longueur d'onde optique.
[0008] Selon l'invention, il est prévu une structure inductive grillagée comportant des
mailles élémentaires dont les côtés sont en fil électriquement conducteur, le taux
de recouvrement moyen des mailles élémentaires étant d'une part suffisamment élevé
pour que la structure écrante substantiellement dans un domaine spectral hyperfréquence
donné et d'autre part suffisamment faible pour que la structure soit substantiellement
transparente dans un domaine spectral optique donné, caractérisé en ce que les côtés
des mailles sont orientés de manière suffisamment irrégulière pour répartir spatialement
de manière plus uniforme que dans le cas d'une grille unique périodique, l'énergie
de diffraction dans le domaine spectral optique.
[0009] L'invention sera mieux comprise et d'autres particularités et avantages apparaîtront
à l'aide de la description ci-après et des dessins joints, donnés à titre d'exemples,
où :
- la figure 1 représente schématiquement une maille élémentaire d'une grille à motifs
carrés selon le troisième art antérieur ;
- la figure 2 représente schématiquement un premier mode particulier de réalisation
d'une structure inductive grillagée selon l'invention ;
- la figure 3 représente schématiquement un deuxième mode particulier de réalisation
d'une structure inductive grillagée selon l'invention ;
- la figure 4 représente schématiquement un troisième mode particulier de réalisation
d'une structure inductive grillagée selon l'invention.
[0010] La figure 1 permet de préciser quelques définitions générales concernant les mailles
élémentaires d'une grille quelconque. L'exemple représenté concerne une grille à motifs
carrés composée de plusieurs mailles élémentaires m comme les grilles selon le troisième
art antérieur. Les mailles élémentaires m sont représentées en traits pointillés.
Chaque maille élémentaire m a une surface sv de vide ou de matériau électriquement
non conducteur entourée de côtés c en fil électriquement conducteur constituant la
surface sf de fil. 2d représente la largeur de fil et a le pas de la maille. Le taux
de vide ou de matériau électriquement non conducteur vaut sv/a
2 et le taux de recouvrement vaut (a
2-sv)/a
2, sv valant ici (a-2d)
2. La surface de maille élémentaire vaut a
2.
[0011] Afin de répartir spatialement l'énergie de diffraction, les côtés des mailles élémentaires
de la structure inductive grillagée sont orientés de manière plus irrégulière que
ne le sont les côtés des mailles élémentaires d'une grille unique périodique comme
par exemple une grille à motifs carrés ou circulaires. En ce qui concerne le domaine
spectral hyperfréquence, il s'agit pour la structure inductive grillagée de conserver
le plus possible le caractère périodique d'une grille unique périodique. En ce qui
concerne le domaine spectral optique, il s'agit pour la structure inductive grillagée,
tout en conservant la bonne transparence optique d'une grille unique périodique à
faible taux de recouvrement, de diminuer le plus possible le caractère périodique
d'une grille unique périodique. La structure inductive grillagée selon l'invention
tire parti du fait que les longueurs d'onde du domaine spectral optique sont inférieures
et souvent nettement inférieures aux longueurs d'onde du domaine spectral hyperfréquence.
Ainsi une modification dans la régularité de l'orientation des côtés des mailles élémentaires
d'une structure inductive grillagée, qui conserve dans une certaine mesure une forme
et une surface de maille élémentaire grossièrement semblable à celle d'une grille
unique périodique comme par exemple la grille à motifs carrés, peut avoir un effet
négligeable sur les « grandes » longueurs d'onde du domaine spectral hyperfréquence
et dégrader faiblement l'écrantage hyperfréquence, tandis qu'elle aura un effet important
sur les « petites » longueurs d'onde du domaine spectral optique en ayant pour effet
une répartition de l'énergie de diffraction dans le domaine spectral optique, qui
spatialement soit nettement plus uniforme que dans le cas d'une grille unique périodique.
Cette répartition spatiale plus uniforme de l'énergie de diffraction optique permet,
pour une énergie globalement diffractée équivalente, en délocalisant cette énergie
par répartition spatiale, diminuant ainsi l'intensité des pics de diffraction de la
figure de diffraction de la structure inductive grillagée, d'améliorer considérablement
la fonction de transfert de modulation et par conséquent la qualité de la transmission
optique.
[0012] Pour cela, deux types de dispositif sont proposés. Le premier type utilise plusieurs
structures inductives grillagées, par exemple des grilles, chacune pouvant avoir un
caractère périodique important, mais dont l'agencement et la disposition diminuent
le caractère périodique de l'ensemble constitué par les différentes structures. Cette
solution est relativement simple à réaliser mais son efficacité n'est pas totalement
optimisée. Le premier type correspond aux deux premiers modes de réalisation. Le deuxième
type utilise une seule structure grillagée dont le caractère apériodique est important.
Cette solution est plus complexe à réaliser mais est susceptible de donner des résultats
encore meilleurs. Le deuxième type correspond au troisième mode de réalisation. Les
solutions des deux types de dispositifs peuvent bien sûr être combinées pour une efficacité
encore accrûe au prix toutefois d'une complexité de réalisation qui augmente.
[0013] Le premier type de dispositif utilise une structure inductive grillagée comportant
plusieurs grilles élémentaires diffractant chacune selon une figure de pics de diffraction,
les figures de pics de diffraction étant substantiellement décalées spatialement entre
elles. L'optimum est atteint lorsque les pics de diffraction d'une figure à l'autre
sont spatialement distincts, c'est-à-dire ne se recouvrent pas du tout ; cependant,
un léger recouvrement peut aboutir à une solution tout de même satisfaisante, en fonction
du type et de la sévérité des contraintes imposées par l'application envisagée. Plus
les figures de diffraction sont spatialement décalées, plus l'énergie de diffraction
dans le domaine spectral optique est spatialement répartie de manière uniforme, et
meilleure est la qualité de la transmission optique.
[0014] L'intensité des pics de diffraction correspondants reste de préférence sensiblement
constante d'une figure à l'autre. Ainsi, l'énergie de diffraction dans le domaine
spectral optique est répartie de manière sensiblement identique entre les différentes
figures de diffraction correspondant aux différentes grilles élémentaires. Plus l'intensité
des pics de diffraction d'une figure à l'autre est constante, plus l'énergie de diffraction
dans le domaine spectral optique est uniformément spatialement répartie.
[0015] La structure comporte fonctionnellement plusieurs grilles élémentaires ayant virtuellement
chacune une figure de diffraction, mais ces grilles élémentaires occupent préférentiellement
toutes la même surface et forment de préférence structurellement une grille unique.
Dans le cas de grilles élémentaires planes, toutes les grilles élémentaires seront
alors dans le même plan et assemblées les unes aux autres de manière à ne plus former
structurellement qu'une seule grille résultante. Si les différentes grilles élémentaires
ont chacune un caractère périodique très marqué, par exemple présentent des motifs
carrés régulièrement espacés, la disposition de ces grilles élémentaires sera telle
que le caractère périodique de la grille résultante sera beaucoup moins marqué, ses
motifs étant alors par exemple des polygones plus ou moins réguliers. L'avantage d'une
telle structure grillagée est d'avoir une transmission optique comparable à celle
de l'une des grilles élémentaires tout en présentant un écrantage hyperfréquence nettement
amélioré.
[0016] Dans le cas préférentiel où les grilles élémentaires sont sensiblement parallèles
entre elles mais où elles n'appartiennent pas à la même surface, les grilles élémentaires
doivent être suffisamment proches les unes des autres, c'est-à-dire que la distance
entre les grilles élémentaires doit rester suffisamment faible pour que le caractère
irrégulier de l'orientation des côtés des mailles élémentaires se traduise par une
répartition spatiale plus uniforme de l'énergie diffraction optique. Par exemple,
une structure constituée de deux grilles élémentaires d'orientation différente, à
motifs carrés, et séparées par un espace suffisamment important par rapport aux longueurs
d'onde optiques, diffractera principalement selon deux directions comme une grille
unique périodique.
[0017] Au fur et à mesure que l'on rajoute des grilles élémentaires à la structure grillagée,
la transmission optique reste comparable tandis que l'écrantage hyperfréquence s'améliore,
mais le taux d'amélioration apporté par chaque nouvelle grille élémentaire décroît
lorsque le nombre de grilles augmente. C'est pourquoi une structure inductive grillagée
comportant deux grilles élémentaires seulement représente déjà un compromis avantageux.
[0018] Pour que le nombre de grilles élémentaires optimise l'amélioration de l'écrantage
hyperfréquence de la structure grillagée à laquelle appartiennent les grilles élémentaires,
il est préférable que les grilles élémentaires aient sensiblement le même taux de
recouvrement. L'optimum étant atteint lorsque le taux de recouvrement est identique.
Les grilles élémentaires ont avantageusement des mailles élémentaires de forme substantiellement
carrée. Le caractère sensiblement carré des mailles élémentaires offre un bon compromis
entre simplicité, écrantage hyperfréquence, transmission optique et symétrie de polarisation,
même si l'intensité des pics de diffraction reste plus élevée qu'avec des grilles
élémentaires dont les motifs ont une forme plus « irrégulière ».
[0019] La figure 2 représente schématiquement un premier mode particulier de réalisation
d'une structure inductive grillagée selon l'invention. La structure comporte plusieurs
grilles élémentaires, ici deux grilles élémentaires notées G1 et G2. La grille G2
est représentée en traits mixtes tandis que la grille G1 est représentée en traits
pointillés. De préférence, les grilles élémentaires appartiennent à des surfaces sensiblement
parallèles entre elles, avantageusement planes. De manière optimale, les grilles élémentaires
sont dans le même plan et leurs côtés de maille élémentaire se croisent de façon à
ne plus former qu'une structure grillagée unique. Chacune des grilles élémentaires
a une surface de maille élémentaire sensiblement constante et les surfaces de maille
élémentaire sont substantiellement différentes entre grilles élémentaires. Dans l'exemple
représenté sur la figure 2, les deux grilles élémentaires G1 et G2 ont des mailles
élémentaires de forme sensiblement carrée. La grille élémentaire G1 a un pas a1 différent
du pas a2 de la grille élémentaire G2. Les grilles élémentaires ont avantageusement
toutes la même orientation, c'est-à-dire que les côtés des mailles élémentaires de
l'une des grilles sont respectivement parallèles aux côtés des mailles élémentaires
des autres grilles élémentaires. Ce sera le cas pour tous les exemples numériques
préférentiels relatifs au premier mode de réalisation. Ici les deux grilles élémentaires
G1 et G2 ont des côtés de maille élémentaire qui sont respectivement parallèles aux
deux axes X et Y perpendiculaires entre eux.
[0020] Soit un premier exemple numérique concernant deux grilles élémentaires G1 et G2 de
pas différents a1 et a2, du type de celles représentées sur la figure 2. Le pas a1
vaut 10µm et le pas a2 vaut 13µm. Pour les deux grilles élémentaires, la largeur de
fil 2d est choisie égale à 2µm. Pour la première grille G1, le rapport entre largeur
de fil et pas, à savoir 2d/a1 vaut 0,2. Pour la deuxième grille G2, le rapport entre
largeur de fil et pas vaut 0,154. Affectons l'indice n aux ordres de diffraction correspondant
à la première grille élémentaire G1. Pour une longueur d'onde optique λ appartenant
à un domaine spectral optique donné, les différents pics de diffraction d'ordre n,
sont angulairement situés, à partir du centre de la tache centrale de diffraction,
à des angles valant nλ/a1. De même, les ordres de diffraction d'ordre m correspondant
à la deuxième grille élémentaire G2, sont situés angulairement, à partir du centre
de la tache centrale de diffraction, à des angles valant mλ/a2. Si, comme c'est le
cas, les pas a1 et a2 respectifs des grilles élémentaires G1 et G2 sont différents,
les pics de diffraction, quoique situés selon les mêmes directions X et Y, sont cependant
pour la plupart d'entre eux, distincts les uns des autres. Les énergies des pics de
diffraction optique sont alors spatialement réparties de manière plus uniforme que
dans le cas d'une grille unique périodique, puisque les pics de diffraction des différentes
grilles élémentaires ne se recouvrent pas le plus souvent. Certains sont toutefois
confondus. En effet, pour les couples d'entiers (n, m) pour lesquels n/a1=m/a2, les
pics de diffraction de la première grille G1 sont superposés avec des pics de diffraction
de la deuxième grille G2. Le premier recouvrement de ce type se produit pour n=3 et
m=4. Ce n'est qu'un recouvrement partiel puisque nλ/a1 vaut 0,3λ et mλ/a2 vaut 0,307λ.
[0021] Pour cela, de préférence, ces recouvrements ne doivent se produire que pour des ordres
élevés de diffraction de manière à ce que l'énergie résultante de la somme des deux
pics de diffraction correspondants soit inférieure à l'énergie de diffraction optique
des premiers pics de diffraction d'au moins l'une des grilles élémentaires. Les pas
des différentes grilles élémentaires sont choisis de manière à ce que tout pic de
diffraction résultant de la superposition totale ou partielle de plusieurs pics de
diffraction provenant de grilles élémentaires différentes a une intensité qui est
inférieure ou sensiblement égale au majorant de l'ensemble des intensités des pics
de diffraction au premier ordre de toutes les grilles élémentaires. Donc les pics
de diffraction résultant du couplage entre des ordres de diffraction de plusieurs
grilles élémentaires, correspondent alors à des ordres de diffraction élevés et par
conséquent peu énergétiques. Ainsi, ces pics de diffraction issus du couplage entre
grilles élémentaires ne sont pas limitatifs, puisque inférieurs en intensité aux premiers
pics de diffraction de l'une au moins des grilles élémentaires.
[0022] Les pas des différentes grilles élémentaires sont également préférentiellement choisis
de manière à ce que tout pic de diffraction résultant de la superposition totale ou
partielle de plusieurs pics de diffraction provenant de grilles élémentaires différentes
et dont l'intensité est supérieure ou sensiblement égale au majorant de l'ensemble
des intensités des pics de diffraction au premier ordre de toutes les grilles élémentaires,
est situé hors du champ de la fenêtre optique dans laquelle la structure grillagée
est intégrée. Les pics de diffraction résultant du couplage entre des ordres de diffraction
de plusieurs grilles élémentaires, correspondant alors à des ordres de diffraction
situés hors du champ de la fenêtre optronique, ne sont pas limitatifs, puisque exclus
de l'image de la scène observée à travers la fenêtre optronique.
[0023] Dans le tableau 1 décrit ci-dessous, sont présentés pour l'exemple 1, les énergies
des différents pics de diffraction d'une part pour chacune des grilles élémentaires
G1 et G2 et d'autre part pour la structure inductive grillagée SIG constituée par
l'ensemble des deux grillées élémentaires G1 et G2. Pour chaque pic de diffraction,
l'ordre de diffraction est indiqué avec entre parenthèses la grille ou structure correspondante
: par exemple 2(G2) signifie « deuxième ordre de diffraction pour la grille élémentaire
G2. Le taux de vide d'une grille étant le rapport entre la surface de vide et la surface
totale, les grilles G1 et G2 ont respectivement un taux de vide de 64% et de 71%,
tandis que la structure inductive grillagée, notée SIG, a un taux de vide de 47%.
Les énergies sont notées en unités relatives arbitraires, avec la valeur 1 correspondant
à l'énergie de la tache centrale de diffraction.
TABLEAU 1
| Ordre de diffraction |
G1 |
G2 |
SIG |
| 0(G1) ; 0(G2) ; 0(SIG) |
1 |
1 |
1 |
| 1(G2) ; 1(SIG) |
≈0 |
0,029 |
0,03 |
| 1(G1) ; 2(SIG) |
0,064 |
≈0 |
0,067 |
| 2(G2) ; 3(SIG) |
≈0 |
0,025 |
0,024 |
| 2(G1) ; 4SIG) |
0,037 |
≈0 |
0,032 |
| 3(G2) ; 5(SIG) |
≈0 |
0,024 |
0,02 |
| 3(G1) ; 4(G2) ; 6(SIG) |
0,023 |
0,011 |
0,039 |
[0024] On constate que l'énergie de diffraction optique est spatialement répartie de manière
plus uniforme que dans le cas d'une grille unique périodique. Le sixième ordre de
diffraction pour la structure inductive grillagée SIG, correspond respectivement aux
troisième et quatrième ordres de diffraction pour les première G1 et deuxième G2 grilles
élémentaires. L'énergie de ce sixième ordre de diffraction pour la structure inductive
grillagée SIG correspond approximativement à la somme des énergie des troisième et
quatrième ordres de diffraction pour les première G1 et deuxième G2 grilles élémentaires
respectivement. Mais cette somme restant inférieure à l'énergie du deuxième ordre
de diffraction pour la structure inductive grillagée correspondant au premier ordre
de diffraction de la première grille G1, le pic de diffraction du sixième ordre de
diffraction pour la structure inductive grillagée n'est pas limitatif. Avec une structure
inductive grillagée conformément au premier mode de réalisation, un découplage total
entre les ordres de diffraction des différentes grilles élémentaires composant la
structure et excluant par conséquent tout recouvrement de pics de diffraction même
partiel, reste difficile à réaliser.
[0025] Soit un deuxième exemple numérique permettant de constater que l'utilisation d'une
structure inductive grillagée conformément au premier mode de réalisation permet,
tout en ayant une qualité de transmission optique comparable à celle de la grille
élémentaire optiquement la plus limitative, à la structure inductive grillagée de
présenter un écrantage hyperfréquence nettement amélioré par rapport à l'écrantage
hyperfréquence de la meilleure grille élémentaire dans le domaine spectral hyperfréquence.
Une transmission optique de bonne qualité correspond à un rapport entre l'énergie
du premier pic de diffraction et l'énergie de la tache centrale de diffraction qui
est peu élevé sur le domaine spectral optique, ici le domaine optique allant par exemple
de l'ultraviolet à l'infrarouge. Ce rapport sera noté E1,0/E0,0. Un bon écrantage
hyperfréquence correspond à une atténuation sur une bande hyperfréquence donnée, ici
la bande allant par exemple de 2 à 18 GHz. Cette atténuation est notée T2-18GHz. La
grille élémentaire G1 a un pas a1 valant 200µm une largeur de fil 2d valant 1µm et
un rapport surface de fil sur surface totale valant 0,005. La grille élémentaire G2
a un pas a2 valant 220µm une largeur de fil 2d valant 1µm et un rapport surface de
fil sur surface totale valant 0,0045. Le rapport E1,0/E0,0 et l'atténuation T2-18GHz
sont respectivement donnés en valeur relative et en décibel (dB), pour chacune des
grilles élémentaires G1 et G2 ainsi que pour la structure inductive grillagée SIG
constituée par ces deux grilles élémentaires.
TABLEAU 2
| |
G1 |
G2 |
SIG |
| E1,0/E0,0 |
2,5x10-5 |
2,1x10-5 |
2,5x10-5 |
| T2-18GHz |
-25,4 |
-24,5 |
-31,4 |
[0026] Le tableau 2 permet de constater que pour une qualité de transmission optique équivalente,
correspondant à E1,0/E0,0 = 2,5 x 10
-5, l'écrantage hyperfréquence est plus efficace et vaut approximativement -31dB au
lieu de -25dB. Le gain en écrantage hyperfréquence est de 6dB, ce qui est important.
Le compromis ainsi réalisé entre l'écrantage hyperfréquence et la qualité de la transmission
optique est ainsi nettement amélioré.
[0027] La position des grilles élémentaires l'une par rapport à l'autre dans un même plan
n'a pas d'influence significative sur la qualité de la transmission optique. En effet,
lorsque les deux grilles élémentaires G1 et G2 sont décalées l'une par rapport à l'autre,
la variation du rapport entre l'énergie totale diffractée dans les ordres supérieurs
et l'énergie de la tache centrale de diffraction est négligeable, de l'ordre d'une
fraction de pour cent.
[0028] Soit un troisième exemple numérique concernant une structure inductive grillagée
constituée de deux grilles élémentaires G1 et G2 de pas respectifs a1 et a2, permettant
de mettre en évidence l'amélioration réalisée au niveau du compromis entre l'écrantage
hyperfréquence et la qualité de la transmission optique laquelle se traduit par le
rapport maximal entre l'énergie d'un pic de diffraction d'ordre supérieur, en général
le premier pic de diffraction, et l'énergie de la tache centrale de diffraction sur
le domaine spectral optique, ici le domaine optique allant par exemple de l'ultraviolet
à l'infrarouge. Ce rapport sera noté Ei,0/E0,0 : E0,0 représentant l'énergie contenue
dans la tache centrale de diffraction. Eoptique représente l'énergie optique globale
transmise et représente la transparence optique. Les énergies sont notées en valeur
relatives arbitraires, la valeur 1 de référence correspondant à l'énergie incidente.
L'écrantage hyperfréquence correspond à une atténuation sur une bande hyperfréquence
donnée, ici la bande allant par exemple de 2 à 18 GHz. Cette atténuation est notée
T2-18GHz, elle est donné en dB. La grille élémentaire G1 a un pas a1 valant 2mm une
largeur de fil 2d valant 2µm et un rapport surface de fil sur surface totale valant
0,001. La grille élémentaire G2 a un pas a2 valant 2,1mm une largeur de fil 2d valant
2µm et un rapport surface de fil sur surface totale valant 0,00095. Une grille supplémentaire,
de pas valant 1mm et de rapport surface de fil sur surface totale valant 0,002, notée
Geqhyp pour « grille équivalente à la structure inductive grillagée dans le domaine
spectral hyperfréquence », est contenue dans le tableau pour montrer l'impossibilité
avec une grille unique périodique de réaliser un compromis hyperfréquence/optique
aussi bon qu'avec la grille inductive grillagée selon l'invention. Les résultats numériques
correspondants sont rassemblés dans le troisième tableau.
TABLEAU 3
| |
G1 |
G2 |
SIG |
Geqhyp |
| Eoptique |
0,998 |
0,998 |
0.996 |
0,996 |
| E0,0 |
0,996 |
0,996 |
0,992 |
0,992 |
| Ei,0/E0,0 |
10-6 |
9,1x10-7 |
10-6 |
4x10-6 |
| T2-18GHz |
-8,2 |
-7,8 |
-13 |
-13 |
[0029] Le troisième tableau montre que pour une qualité de diffraction semblable à celle
de chacune des grilles élémentaires G1 et G2, l'écrantage hyperfréquence est amélioré
d'environ 5dB. Pour obtenir un écrantage hyperfréquence semblable à celui de la structure
inductive grille SIG, la « grille équivalente » Geqhyp présente un rapport entre l'énergie
maximale d'un pic de diffraction d'ordre supérieur et l'énergie de la tache centrale
de diffraction sur le domaine spectral optique, qui est quatre fois plus élevé, ce
qui représente une qualité de transmission optique beaucoup moins bonne.
[0030] Il est également possible d'utiliser plus de deux grilles élémentaires dans les conditions
précédentes. L'ajout d'une grille élémentaire dans la structure inductive grillagée
ne dégrade pas sensiblement la qualité de la transmission optique, tandis que l'écrantage
hyperfréquence est amélioré. Un quatrième tableau regroupe ci-dessus les résultats
numériques d'un quatrième exemple numérique. Les notations du troisième exemple numérique
décrit ci-dessus sont conservées. Plusieurs grilles élémentaires G1, G2, G3, G4, G5,
G6 sont considérées, elles ont pour pas respectifs a1 valant 2mm, a2 valant 2,1mm,
a3 valant 2,2mm, a4 valant 2,3mm, a5 valant 2,4mm, a6 valant 2,5mm. Plusieurs structures
inductives grillagées contenant de deux à six grilles élémentaires sont analysées.
Les structures grillagées SIG(G1 à G2), SIG(G1 à G3), SIG(G1 à G4), SIG(G1 à G5),
SIG(G1 à G6), sont respectivement constituées des grilles élémentaires G1 à G2, G1
à G3, G1 à G4, G1 à G5, G1 à G6. Par ailleurs le quatrième tableau contient deux grilles
supplémentaires de pas respectifs valant 0,46mm et 2mm ainsi que de rapports surface
de fil sur surface totale valant respectivement 0,0043 et 0,001, respectivement notées
Geqhyp pour « grille équivalente à la structure inductive grillagée dans le domaine
spectral hyperfréquence » et Geqopt pour « grille équivalente à la structure inductive
grillagée dans le domaine spectral optique ».
TABLEAU 4
| |
Eoptique |
E0,0 |
Ei,0/E0,0 |
T2-18GHz |
| SIG(G1 à G2) |
0,996 |
0,992 |
10-6 |
-13 |
| SIG(G1 à G3) |
0,994 |
0,988 |
10-6 |
-15,4 |
| SIG(G1 à G4) |
0,992 |
0,985 |
10-6 |
-17,5 |
| SIG(G1 à G5) |
0,99 |
0,982 |
10-6 |
-19,1 |
| SIG(G1 à G6) |
0,988 |
0,979 |
10-6 |
-20,5 |
| Geqhyp |
0,991 |
0,983 |
1,9x10-5 |
-20,5 |
| Geqopt |
0,998 |
0,996 |
10-6 |
-8,2 |
[0031] Il ressort clairement de ce quatrième tableau plusieurs aspects. Tout d'abord, plus
la structure inductive grillagée SIG comporte de grilles élémentaires, plus l'écrantage
hyperfréquence s'améliore tandis que la qualité de la transmission optique reste semblable
: elle est représentée par le rapport Ei,0/E0,0. De deux à six grilles élémentaires,
l'écrantage hyperfréquence gagne 12 dB tandis que le rapport entre l'énergie maximale
d'un pic de diffraction d'ordre supérieur et l'énergie de la tache centrale de diffraction
sur le domaine spectral optique reste au niveau de 10
-6.
[0032] D'autre part, plus le nombre de grilles élémentaires que comprend la structure inductive
grillagée est important, plus le gain obtenu en écrantage hyperfréquence diminue.
En effet, si en passant de deux à trois grilles élémentaires, le gain en écrantage
hyperfréquence vaut approximativement 2,4 dB, le même gain en passant de cinq à six
grilles n'est plus que 1,4dB.
[0033] Par ailleurs, en analysant plus particulièrement les trois dernières lignes du quatrième
tableau, la structure inductive grillagée comprenant six grilles élémentaires réalise
un très bon compromis hyperfréquence/optique. En effet, d'une part par rapport à la
« grille équivalente en hyperfréquence » Geqhyp, le gain au niveau intensité maximale
relative des pics de diffraction, représentée par le rapport Ei,0/E0,0 qui est un
paramètre clé traduisant la qualité de la transmission optique, atteint un facteur
19. D'autre part, par rapport à la « grille équivalente en optique » Geqopt, le gain
au niveau de l'écrantage hyperfréquence atteint 12dB ce qui correspond à un facteur
16.
[0034] Il convient toutefois de remarquer que si la qualité de la transmission optique reste
semblable, puisque l'intensité maximale relative des pics de diffraction reste sensiblement
constante, la transparence optique représentée par la valeur de la transmission optique
globale E0,0 chute très légèrement, d'environ 1% entre la structure inductive grillagée
comprenant six grilles élémentaires et la « grille équivalente optique » Geqopt. Par
ailleurs, le nombre de grilles n'est pas un paramètre de réalisation vraiment limitatif,
puisque seule la largeur de fil est technologiquement limitative.
[0035] La figure 3 représente schématiquement un deuxième mode particulier de réalisation
d'une structure inductive grillagée selon l'invention. La structure comporte plusieurs
grilles élémentaires, ici deux grilles élémentaires notées G1 et G2. Les deux grilles
élémentaires G1 et G2 sont représentées en traits pleins. De préférence, les grilles
élémentaires appartiennent à des surfaces sensiblement parallèles entre elles, avantageusement
planes. De manière optimale, les grilles élémentaires sont dans le même plan et leurs
côtés de maille élémentaire se croisent de façon à ne plus former qu'une structure
grillagée unique. Chacune des grilles élémentaires a une surface de maille élémentaire
sensiblement constante et les surfaces de maille élémentaire sont substantiellement
décalées angulairement entre elles. Sur la figure 3, les grilles élémentaires G1 et
G2 sont décalées angulairement d'un angle α. Dans l'exemple représenté sur la figure
3, les deux grilles élémentaires G1 et G2 ont des mailles élémentaires de forme sensiblement
carrée. Les grilles élémentaires G1 et G2 ont des pas respectifs a1 et a2. Les grilles
élémentaires ont avantageusement toutes le même pas, c'est-à-dire que les côtés des
mailles élémentaires de l'une des grilles sont respectivement de longueur égale à
celle des côtés des mailles élémentaires des autres grilles élémentaires. Ce sera
le cas pour le cinquième exemple numérique préférentiel relatif au deuxième mode de
réalisation. Ici la grille élémentaire G1 a des côtés de maille élémentaire qui sont
respectivement parallèles aux deux axes x et y perpendiculaires entre eux, tandis
que la grille élémentaire G2 a des côtés de maille élémentaire qui sont respectivement
parallèles aux deux axes X et Y perpendiculaires entre eux. La structure inductive
grillagée peut comporter plus de deux grilles élémentaires. La structure comportant
N grilles élémentaires, les grilles élémentaires sont préférentiellement décalées
entre elles d'un angle valant sensiblement π/2N, surtout lorsqu'il y a trois grilles
élémentaires ou plus. Dans le cas de deux grilles élémentaires seulement, lorsque
les grilles sont décalées de π/4 et il peut apparaître le même problème de recouvrement
de pics de diffraction que dans le cas de la figure 2, mais sous une forme très atténuée
car les recouvrements ne peuvent alors se produire qu'entre les pics secondaires d'une
grille et les pics principaux de l'autre. Les pics principaux de diffraction correspondent
à l'énergie diffractée dans les directions parallèles aux côtés de la grille, tandis
que pics secondaires de diffraction correspondent à l'énergie diffractée dans les
directions non parallèles aux côtés de la grille, cette énergie étant bien inférieure
le plus souvent à celle des pics principaux de diffraction.
[0036] Chacune des grilles élémentaires diffracte, au moins principalement, selon des axes
différents. La grille élémentaire G1 diffracte principalement suivant les directions
x et y, tandis que la grille élémentaire G2 diffracte principalement suivant les directions
X et Y. De cette manière, similairement au premier mode de réalisation, l'énergie
de diffraction optique est spatialement répartie de manière plus uniforme que dans
le cas d'une grille unique, et même plus uniformément que dans le cas de grilles élémentaires
de même orientation comme dans le cas de la figure 2, puisque ici non seulement les
figures de diffraction des grilles élémentaires respectives ne se recouvrent pas ou
peu, mais les directions mêmes dans lesquelles elles s'étendent sont distinctes. L'énergie
de diffraction optique est spatialement répartie dans de nombreuses directions et
non plus seulement principalement selon deux directions privilégiées comme dans le
cas de la figure 2.
[0037] Soit un cinquième exemple numérique préférentiel illustrant cet autre type de structure
inductive grillagée. Deux grilles élémentaires G1 et G2 décalées de π/4 sont considérées.
Chacune des grilles élémentaires G1 et G2 a un taux de vide de 0,63 : le taux de vide
de la structure inductive grillagée SIG constituée par les deux grilles élémentaires
G1 et G2 est donc de 0,4. Le cinquième tableau permet la comparaison des performances
relatives. Les notations sont les mêmes que pour les exemples numériques relatifs
au premier mode de réalisation.
TABLEAU 5
| |
G1 |
G2 |
SIG |
| E1,0/E0,0 |
≈10-5 |
≈10-5 |
≈10-5 |
| T2-18GHz |
-16 |
-16 |
-22,1 |
[0038] Pour une qualité de transmission optique équivalente, l'écrantage hyperfréquence
apparaît comme meilleur d'environ 6dB, ce qui représente une amélioration très nette
du compromis hyperfréquence/optique. La superposition de deux grilles élémentaires
présentant chacune un écrantage hyperfréquence de -16dB ne se traduit pas par un écrantage
résultant de -32dB qui serait la somme des écrantages précédents, car la distance
entre les grilles élémentaires est suffisamment faible (ici elle est même nulle puisque
les grilles sont dans le même plan) pour que les deux grilles élémentaires interagissent
sur les ondes qui les traversent.
[0039] La figure 4 représente schématiquement un troisième mode particulier de réalisation
d'une structure inductive grillagée selon l'invention comportant au moins une grille
comme celle représentée à la figure 4. La figure 4 représente une grille Gap dont
le caractère apériodique est important. Les mailles élémentaires ont sensiblement
la même surface et la même forme. Pour le domaine spectral hyperfréquence considéré,
la taille des mailles élémentaires est suffisamment petite devant les longueurs d'onde
hyperfréquence pour que les mailles élémentaires apparaissent toutes semblables lorsqu'elles
sont « vues » par les longueurs d'onde hyperfréquence. Ainsi la grille Gap a des propriétés
hyperfréquences comparables à celles d'une grille unique périodique comme par exemple
une grille à motifs carrés, et elle peut de la même manière écranter substantiellement
dans le domaine hyperfréquence. Par contre, une grille unique périodique présente
généralement des pics de diffractions d'intensité relative élevée. Les côtés des mailles
sont orientés de manière à ce que les zones de diffraction de la structure soient
spatialement réparties de façon sensiblement homogène. Pour le domaine spectral optique
considéré dont les longueurs d'onde sont généralement nettement plus faibles que les
longueurs d'onde hyperfréquence, le caractère irrégulier de l'orientation des mailles
élémentaires détruit, « à l'échelle des longueurs d'onde optiques », au moins dans
une certaine mesure la périodicité de la grille G. Ainsi, au lieu d'être spatialement
répartie suivant deux axes ou directions privilégiées comme dans le cas d'une grille
à motifs carrés, l'énergie de diffraction optique est par exemple spatialement répartie
selon plus de deux directions et/ou selon des formes non rectilignes et/ou selon des
zones plus étendues que les pics de diffraction très localisés d'une grille unique
périodique, aboutissant ainsi à une répartition spatiale sensiblement homogène.
[0040] De préférence, la grille G ne comporte pas d'angle aigu entre côtés adjacents de
maille élémentaire, car les angles aigus entre mailles élémentaires sont à la source
de phénomènes de diffraction locaux mais intenses. Tous les angles entre côtés adjacents
de maille élémentaire sont avantageusement sensiblement égaux à π/2. Deux côtés adjacents
de la maille élémentaire mj sont par exemple c1 et c2.
[0041] La forme préférentielle de la grille G représentée sur la figure 4 est une grille
dont les mailles élémentaires sont des secteurs angulaires de couronnes concentriques.
La grille G comporte une zone circulaire centrale O comportant une ou plusieurs mailles
élémentaires, ici deux. Autour de cette zone circulaire centrale O se trouvent un
ensemble de couronnes concentriques, ici trois. Les couronnes concentriques P, Q et
R, qui sont ici les première, deuxième et troisième couronnes périphériques, comportent
chacune plusieurs mailles élémentaires du type de la maille mi ou de la maille mj.
Soit l la largeur de la couronne R par exemple, et p1 et p2 les périmètres respectivement
extérieurs et intérieurs de la couronne R. Préférentiellement, les couronnes ont des
largeurs sensiblement constantes et sensiblement égales entre elles. Des couronnes
de largeur très différentes et/ou variables brisent mieux la périodicité de la grille
G, mais il est alors plus difficile de conserver des surfaces et des formes sensiblement
identiques pour toutes les mailles élémentaires. La zone circulaire centrale O peut
être considérée comme la couronne centrale dans la formule ci-dessous. Lorsque la
couronne centrale comportant K mailles élémentaires, la M
ième couronne périphérique à partir de la couronne centrale comporte avantageusement K(2M+1)
mailles élémentaires. Ainsi, comme sur la figure 4, les mailles élémentaires ont toutes
sensiblement la même surface et la même forme comme les mailles mi et mj. Par exemple
si la couronne centrale comporte deux mailles élémentaires, la troisième couronne
périphérique en comportera alors quatorze. La grille G présente de préférence grossièrement
une symétrie axiale, comme par exemple sur la figure 4, pour des raisons de symétrie
de polarisation.
[0042] Tout en conservant une forme et une surface de maille élémentaire sensiblement constante,
la grille G peut présenter, à l'échelle des longueurs d'onde optiques, des côtés de
maille élémentaire dont le caractère irrégulier de l'orientation est plus marqué que
dans le cas de segments de droite joignant les périmètres intérieur et extérieur d'une
même couronne. Les côtés des mailles élémentaires reliant les périmètres intérieur
et extérieur d'une même couronne peuvent alors avantageusement être inclinés par rapport
à la normale aux périmètres des couronnes. Ces côtés de mailles élémentaires peuvent
aussi ne pas être rectilignes. Par exemple des arcs de cercle entre les périmètres
des couronnes permettraient de mieux encore répartir spatialement l'énergie de diffraction
optique dans l'espace.
[0043] Une autre solution pourrait utiliser au moins une grille constituée par un ensemble
de formes elliptiques dont les grands axes ont tous des longueurs différentes et/ou
des directions différentes. Ainsi, presque aucun des côtés des mailles élémentaires
ne seraient parallèles entre eux et l'énergie de diffraction optique en serait spatialement
répartie de manière d'autant plus uniforme.
1. Structure inductive grillagée (SIG) comportant des mailles (mi, mj) élémentaires dont
les côtés (c1, c2) sont en fil électriquement conducteur, le taux de recouvrement
moyen des mailles élémentaires étant d'une part suffisamment élevé pour que la structure
écrante substantiellement dans un domaine spectral hyperfréquence donné et d'autre
part suffisamment faible pour que la structure soit substantiellement transparente
dans un domaine spectral optique donné, caractérisé en ce que les côtés des mailles
(mi, mj) sont orientés de manière suffisamment irrégulière pour répartir spatialement
de manière plus uniforme que dans le cas d'une grille unique périodique, l'énergie
de diffraction dans le domaine spectral optique.
2. Structure selon la revendication 1, caractérisé en ce que la structure (SIG) comporte
plusieurs grilles élémentaires (G1, G2) diffractant chacune selon une figure de pics
de diffraction et en ce que les figures de pics de diffraction sont substantiellement
décalées spatialement entre elles.
3. Structure selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'intensité des pics de
diffraction correspondants reste sensiblement constante d'une figure à l'autre.
4. Structure selon l'une quelconque des revendications 2 à 3, caractérisé en ce que les
grilles élémentaires (G1, G2) sont au nombre de deux.
5. Structure selon l'une quelconque des revendications 2 à 4, caractérisé en ce que les
grilles élémentaires (G1, G2) ont sensiblement le même taux de recouvrement et ont
des mailles élémentaires de forme substantiellement carrée.
6. Structure selon l'une quelconque des revendications 2 à 5, caractérisé en ce que les
grilles élémentaires (G1, G2) appartiennent à des surfaces sensiblement parallèles
et sont substantiellement décalées angulairement entre elles.
7. Structure selon les revendications 5 et 6, caractérisé en ce que les grilles élémentaires
(G1, G2) ont toutes le même pas (a1, a2).
8. Structure selon l'une quelconque des revendications 6 à 7, caractérisé en ce que la
structure (SIG) comportant N grilles élémentaires (G1, G2), les grilles élémentaires
sont décalées entre elles d'un angle (a) valant sensiblement π/2N.
9. Structure selon l'une quelconque des revendications 2 à 5, caractérisé en ce que les
grilles élémentaires (G1, G2) appartiennent à des surfaces sensiblement parallèles
et ont chacune une surface de maille élémentaire sensiblement constante, et en ce
que les surfaces de maille élémentaire sont substantiellement différentes entre grilles
élémentaires (G1, G2).
10. Structure selon la revendication 9, caractérisé en ce que les grilles élémentaires
(G1, G2) ont toutes la même orientation.
11. Structure selon les revendications 5 et 10, caractérisé en ce que les pas des différentes
grilles élémentaires (G1, G2) sont choisis de manière à ce que tout pic de diffraction
résultant de la superposition totale ou partielle de plusieurs pics de diffraction
provenant de grilles élémentaires (G1, G2) différentes a une intensité qui est inférieure
ou sensiblement égale au majorant de l'ensemble des intensités des pics de diffraction
au premier ordre de toutes les grilles élémentaires (G1, G2).
12. Fenêtre optique comportant une structure selon les revendications 5 et 10 ou selon
la revendication 11, caractérisé en ce que les pas (a1, a2) des différentes grilles
élémentaires (G1, G2) sont choisis de manière à ce que tout pic de diffraction résultant
de la superposition totale ou partielle de plusieurs pics de diffraction provenant
de grilles élémentaires (G1, G2) différentes et dont l'intensité est supérieure ou
sensiblement égale au majorant de l'ensemble des intensités des pics de diffraction
au premier ordre de toutes les grilles élémentaires (G1, G2), est situé hors du champ
de la fenêtre optique.
13. Structure selon la revendication 1, caractérisé en ce que les mailles élémentaires
(mi, mj) ont sensiblement la même surface et la même forme et en ce que les côtés
des mailles sont orientés de manière à ce que les zones de diffraction de la structure
soient spatialement réparties de façon sensiblement homogène.
14. Structure selon la revendication 13, caractérisé en ce que la structure (SIG) ne comporte
pas d'angle aigu entre côtés adjacents (c1, c2) de maille élémentaire (mj).
15. Structure selon la revendication 14, caractérisé en ce que tous les angles entre côtés
adjacents (c1, c2) de maille élémentaire (mj) sont sensiblement égaux à π/2.
16. Structure selon l'une quelconque des revendications 13 à 15, caractérisé en ce que
la structure (SIG) comporte au moins une grille (Gap) dont les mailles élémentaires
(mi, mj) sont des secteurs angulaires de couronnes concentriques (O, P, Q, R).
17. Structure selon la revendication 16, caractérisé en ce que les couronnes (O, P, Q,
R) ont des largeurs (I) sensiblement constantes et sensiblement égales entre elles.
18. Structure selon la revendication 17, caractérisé en ce que la couronne centrale (O)
comportant K mailles élémentaires, la Mième couronne périphérique (P, Q, R) à partir de la couronne centrale (O) comporte K(2M+1)
mailles élémentaires.
19. Structure selon l'une quelconque des revendications 16 à 18, caractérisé en ce que
les côtés (c2) des mailles élémentaires (mj) reliant les périmètres (p1, p2) d'une
même couronne (R) sont inclinés par rapport à la normale aux périmètres (p1, p2) de
la couronne (R).
20. Structure selon l'une quelconque des revendications 16 à 19, caractérisé en ce que
les côtés (c2) des mailles élémentaires (mj) reliant les périmètres (p1, p2) d'une
même couronne (R) ne sont pas rectilignes.
21. Structure selon l'une quelconque des revendications 13 à 15, caractérisé en ce que
la structure (SIG) comporte au moins une grille constituée par un ensemble de formes
elliptiques dont les grands axes ont tous des longueurs différentes et/ou des directions
différentes.
22. Structure selon l'une quelconque des revendications 13 à 21, caractérisé en ce que
la structure (SIG) présente une symétrie axiale dans le plan de la structure (SIG).