Domaine Technique
[0001] L'invention se rattache au domaine de la micro-électronique, et plus précisément
au secteur de la fabrication de micro-composants, notamment destinés à être utilisés
dans des applications radiofréquence. Elle concerne plus particulièrement des micro-composants
tels que des micro-inductances ou des micro-transformateurs. Elle vise également un
procédé de fabrication de tels micro-composants permettant d'obtenir des composants
présentant une forte valeur inductive, et des pertes résistives et magnétiques minimales.
Techniques antérieures
[0002] Comme on le sait, les circuits électroniques utilisés dans les applications radiofréquence
incluent des circuits oscillants formés par l'association d'une capacité et d'une
inductance.
[0003] La tendance à la miniaturisation des appareils tels que notamment les téléphones
portables, nécessite de réaliser de tels composants dans un encombrement de plus en
plus réduit.
[0004] Par ailleurs, il est demandé à ces composants inductifs de présenter des caractéristiques
électriques optimales à des fréquences de plus en plus élevées, et sur des gammes
de fréquence de plus en plus larges.
[0005] Ainsi, s'agissant du facteur de qualité caractérisant les inductances, un problème
qui se pose est celui des capacités parasites existant entre les spires formant un
bobinage inductif.
[0006] En outre, pour des considérations d'autonomie et de consommation électrique il importe
également de limiter la résistance électrique de ces inductances, qui a également
une influence sur la valeur du facteur de qualité.
[0007] Ainsi, l'invention propose de résoudre plusieurs problèmes, à savoir l'influence
de la résistance sur la valeur du facteur de la qualité d'une inductance, ainsi que
la limitation du coefficient de self-inductance imposée par les géométries existantes.
[0008] Par ailleurs, dans les applications radiofréquence, on utilise également des micro-transformateurs
de signal ou de courant, qui doivent répondre aux mêmes contraintes d'encombrement
que celles identifiées pour les inductances.
[0009] En outre, le problème se pose d'obtenir un couplage magnétique aussi parfait que
possible entre les deux enroulements d'un transformateur.
[0010] On a déjà proposé de réaliser des micro-composants incluant des bobinages inductifs
réalisés par des techniques de micro-usinage. De tels micro-composants, montés en
surface, sont réalisés par le bobinage d'un fil de cuivre autour d'un noyau de ferrite
ou de matériau ferromagnétique, puis un assemblage avec des plots de contact en extérieur
de barrettes.
[0011] Des micro-transformateurs ont également été réalisés par les mêmes techniques avec
des problèmes supplémentaires inhérents à la mise en boîtier plastique. De tels composants
sont très difficiles à miniaturiser, ce qui se traduit par la limitation de la possibilité
de réduire leur consommation électrique, et un encombrement qui reste élevé, ce qui
limite leurs utilisations dans les appareils portables.
[0012] Par ailleurs, on a également proposé, comme illustré dans le document US 5 279 988,
de fabriquer des micro-inductances ou micro-transformateurs grâce à des technologies
de type micro-électronique.
[0013] Néanmoins, ces techniques mettent en oeuvre des procédés possédant un grand nombre
d'étapes, ce qui les rend complexes, et voire coûteuses. En outre, l'enchaînement
de cette multitude d'étapes ne permet pas d'obtenir un couplage optimal entre les
spires du bobinage et le noyau magnétique.
[0014] Par ailleurs, les solutions mettant en oeuvre des procédés de micro-mécanique s'avèrent
inefficaces, car les tolérances nécessaires dans ces technologies limitent fortement
la précision de tels micro-composants.
[0015] L'invention se propose donc de résoudre les problèmes d'encombrement de micro-inductance
ou de micro-transformateur, tout en conservant de très bonnes caractéristiques électriques,
soit en valeur d'inductance et en facteur de qualité, soit en couplage magnétique.
[0016] Un autre problème que se propose de résoudre l'invention est celui de la complexité
des procédés de fabrication de tels micro-composants.
Exposé de l'invention
[0017] L'invention concerne donc notamment un procédé de fabrication d'un micro-composant
électrique, tel que micro-inductance ou micro-transformateur, incluant au moins un
bobinage, et comprenant une couche de substrat.
[0018] Ce procédé se caractérise en ce qu'il comprend les étapes suivantes consistant :
- à graver sur le substrat une pluralité de canaux disposés de façon ordonnée selon
une bande, et orientés sensiblement perpendiculairement à ladite bande ;
- à déposer par électrolyse, du cuivre dans lesdits canaux de façon à former une pluralité
de segments ;
- à planariser la face supérieure du substrat et de la pluralité de segments ;
- à déposer au-dessus dudit substrat et desdits segments, au moins une couche destinée
à former un noyau ;
- à graver le noyau pour ne le conserver qu'au-dessus de ladite bande ;
- à déposer par une seule étape d'électrolyse au-dessus du noyau, une pluralité d'arches,
chaque arche reliant une extrémité d'un segment avec une extrémité d'un segment adjacent,
en passant au-dessus dudit noyau.
[0019] Ainsi, le substrat sert de support mécanique, rigidiant la base du composant. En
outre, lorsque le substrat utilisé présente de bonnes propriétés diélectriques, la
capacité parasite entre les différents segments formant la base du micro-composant
est relativement faible.
[0020] Ainsi, conformément à l'invention, ces micro-composants comportent des spires à trois
dimensions, de forme sensiblement hélicoïdale se rapprochant le plus de la forme idéale,
à savoir pour les inductances, de la section circulaire, qui par tour réalisé présente
le moindre périmètre.
[0021] Pour la réalisation de micro-transformateurs, la partie haute des spires est réalisée
à la manière d'un pont qui enjambe le noyau qui servira de circuit magnétique.
[0022] Pour réaliser des inductances, on procède en outre à une élimination dudit noyau
après l'étape de dépôt des arches, le noyau sacrificiel étant alors réalisé en résine
ou en un matériau polymère organique soluble.
[0023] De la sorte, on obtient une micro inductance de forme solénoïde ne présentant aucune
matière interposée entre les spires, à l'exception de la partie du substrat dans laquelle
est ancré le bas des spires. On obtient de la sorte une micro-inductance de forte
valeur de self-inductance, et dont la capacité parasite entre spires est extrêmement
faible.
[0024] De telles inductances fonctionnent donc dans des plages de fréquence larges avec
un coefficient de qualité important.
[0025] L'utilisation de cuivre, préférentiellement en épaisseur de quelques dizaines de
micromètres permet en outre de réduire fortement la résistance du bobinage, et d'augmenter
fortement le facteur de qualité, dès les basses fréquences.
[0026] Dans une variante de réalisation, le noyau est réalisé en un matériau ferromagnétique.
De la sorte, on assure un couplage magnétique entre les différentes spires du bobinage.
Ainsi, si l'on réalise une micro inductance, l'utilisation d'un noyau magnétique augmente
encore la valeur de la self-inductance.
[0027] Par ailleurs, si le noyau magnétique présente une géométrie en boucle, on peut ainsi
réaliser des micro-transformateurs en réalisant un second bobinage analogue au premier,
en sélectionnant le rapport du nombre de spires entre ces deux bobinages selon l'application
voulue.
[0028] En pratique, pour réaliser les composants incluant un noyau magnétique, après l'étape
de planarisation, on procède au dépôt d'une couche isolante, avant dépôt de la couche
destinée à former le noyau magnétique. Après gravure du noyau, on procède au dépôt
d'une couche isolante par dessus le noyau. De la sorte, les segments formant le bas
des spires et les arches formant la partie haute des spires ne sont pas en contact
avec le matériau magnétique.
[0029] Néanmoins, la faible épaisseur de ces couches isolantes permet d'obtenir un couplage
optimal, car les segments et les arches de chaque spire sont au plus près du noyau
magnétique.
[0030] En outre, lorsque le composant est destiné à être utilisé en atmosphère humide, voire
chimiquement agressive, on effectue un dépôt d'une couche de passivation au-dessus
des arches. De la sorte, on s'affranchit des risques de corrosion du cuivre, qui dégraderait
les caractéristiques électriques, et notamment la résistance électrique d'un tel composant.
[0031] Comme déjà dit, l'invention concerne non seulement le procédé de fabrication, mais
également des micro-composants électriques du type micro-inductance ou micro-transformateur
incluant au moins un bobinage inductif, et comprenant une couche de substrat.
[0032] Ces micro-composants se caractérisent en ce que ledit bobinage est formé d'une pluralité
de spires adjacentes en série disposées selon une bande, chacune des spires étant
constituée :
- d'un segment de cuivre formé à l'intérieur de canaux gravés dans le substrat ;
- d'une arche reliant une extrémité dudit segment à une extrémité du segment de la spire
adjacente, en passant au-dessus de ladite bande ;
[0033] De la sorte, le bobinage d'un tel micro composant présente une forme solénoïde d'une
forte rigidité, puisque fermement ancrée dans une couche de substrat, et d'autre part
présentant des propriétés électriques optimales, de par la forme en pont ou en arche
monolithique de la partie haute des spires.
[0034] Ainsi, selon différentes variantes, le micro composant peut inclure un noyau en matériau
ferromagnétique, traversant les spires et disposé entre les segments et les arches.
[0035] Dans le cas où le noyau forme une boucle fermée, le micro-composant peut comporter
un second bobinage enroulé sur ledit noyau, de manière à former le micro transformateur.
[0036] Dans le cas d'une inductance, le noyau magnétique présente une forme de barreau.
[0037] Selon une caractéristique de l'invention, l'espace compris entre les arches des spires
adjacentes est empli d'air, ce qui limite très fortement la valeur de la capacité
parasite existante entre spires et permet l'utilisation d'une telle micro inductance
à de hautes fréquences.
[0038] Dans une forme préférée, au moins les arches sont recouvertes d'une couche de passivation
réalisée en un matériau choisi dans le groupe contenant l'or et les alliages à base
d'or.
Description sommaire des figures
[0039] La manière de réaliser l'invention, ainsi que les avantages qui en découlent ressortiront
bien de la description des modes de réalisation qui suivent, à l'appui des figures
annexées, dans lesquelles :
[0040] Les figures 1 à 3, 5 et 6 sont des vues en coupe longitudinales médianes d'une inductance
réalisée conformément à l'invention, au fur et à mesure de l'enchaînement des étapes
de son procédé de fabrication.
[0041] La figure 4 est une vue de dessus de la même inductance après l'étape de gravure
du noyau.
[0042] La figure 7 est une vue de dessus d'une inductance conforme à l'invention.
[0043] La figure 8 est une vue en coupe selon le plan repéré VIII-VIII sur la figure 7.
[0044] La figure 9 est une vue en coupe selon le plan repéré IX-IX de la figure 7.
[0045] La figure 10 est une vue en coupe longitudinale médiane d'un transformateur ou d'une
inductance illustrée au moment du dépôt de la couche magnétique.
[0046] La figure 11 est une vue de dessus d'un enroulement d'une inductance ou d'un transformateur
équipé d'un noyau magnétique.
[0047] La figure 12 est une vue en coupe selon le plan repéré XII-XII sur la figure 11.
[0048] La figure 13 est une vue en coupe selon le plan repéré XIII-XIII sur la figure 11.
[0049] La figure 14 est une vue de dessus schématique d'un transformateur réalisé conformément
à l'invention.
Manière de réaliser l'invention
[0050] Comme déjà dit, l'invention concerne un procédé de réalisation d'un micro composant
électrique tel que micro-inductance ou micro-transformateur pouvant notamment inclure
un noyau magnétique.
[0051] De nombreuses étapes du procédé sont communes à la réalisation de micro-inductances
et de micro-transformateurs, de sorte que dans la suite de la description, les étapes
communes ne seront décrites qu'une fois.
[0052] Le procédé de réalisation d'une inductance est illustré aux figures 1 à 6.
[0053] Comme illustré à la figure 1, une des premières étapes du procédé consiste à réaliser,
dans une couche de substrat (1) préférentiellement en quartz, une pluralité de canaux
(2).
[0054] A titre d'exemple, non limitatif, ces différents canaux (2) présentent une profondeur
comprise entre 1 et 30 microns, une largeur comprise entre 1 et 30 microns, et une
longueur de l'ordre de 5 à plusieurs dizaines de microns. Dans une forme particulière
non limitative, chacun de ces canaux (2) est éloigné les uns des autres d'une distance
de l'ordre de d'une demi largeur de canal.
[0055] Ces différents canaux (2) sont disposés de façon ordonnée selon une bande (3) telle
qu'elle est matérialisée en traits pointillés à la figure 7, et qui correspond à la
direction générale de l'axe (4) du bobinage du micro-inductance ou du micro-transformateur.
[0056] Dans la forme illustrée, ces canaux (2) sont perpendiculaires à la direction de la
bande (3), mais d'autres géométries peuvent être adoptées dans lesquelles par exemple
chaque canal présente une orientation fixe par rapport à l'axe de la bande.
[0057] Par la suite, comme illustré à la figure 2, on procède à un dépôt de métal, avantageusement
de cuivre, à l'intérieur des canaux (2), par électrolyse.
[0058] L'utilisation de cuivre, combinée avec la profondeur des canaux permet d'obtenir
des segments (7) présentant une résistance électrique relativement faible, ce qui
s'avère avantageux en termes de consommation électrique ainsi que pour le facteur
de qualité d'une inductance.
[0059] Après l'étape de dépôt par électrolyse, on procède, comme montré à la figure 3, à
la planarisation assurant un état de surface aussi plan que possible à la face supérieure
du substrat.
[0060] Par cette opération, les segments de cuivre (7) présents à l'intérieur des canaux
(2) sont également planarisés, et leur face supérieure (8) se trouve au même niveau
que la face supérieure (10) du substrat (1).
[0061] En d'autres termes, les segments de cuivre (7) affleurent mais ne dépassent pas de
la face supérieure (10) du substrat (1).
[0062] Par la suite, le procédé diffère selon que l'on réalise une inductance dans l'air
ou un micro transformateur ou une inductance présentant un noyau magnétique.
[0063] Ainsi, dans le cas où l'on réalise une inductance dans l'air, on dépose au-dessus
du substrat (1) et des segments de cuivre (7), une couche de résine polymère (12)
destinée à être éliminée en fin de procédé. Cette résine polymère (12) est une résine
du type photosensible couramment utilisée dans ce genre d'application micro-électronique.
De la sorte, il est aisé d'en définir la géométrie en forme de barres, puis par fluage
d'aboutir à une forme de type demi circulaire sans recourir à d'autre procédé, comme
illustré à la figure 4.
[0064] Ensuite, on dépose une sous-couche de croissance métallique (13) sur toute la surface
(10) du substrat (1) et du ou des noyaux ainsi formés. Une résine photosensible (14)
est ensuite déposée sur cette sous-couche de croissance métallique (13).
[0065] Par la suite, la résine photosensible (14) est insolée en utilisant un masque permettant
d'ouvrir des motifs (16) reliant deux segments (7) ancrés dans le substrat.
[0066] Par la suite, comme illustré à la figure 5, le motif (16) ainsi ouvert est rempli
de métal déposé par électrolyse, de manière à former un pont (17) entre deux extrémités
de segments (7) adjacents. Ces ponts (17) sont obtenus en une seule étape d'électrolyse.
Les flancs des motifs (16), réalisés dans la résine, permettent d'obtenir des arches
(17) dont les parois sont relativement planes.
[0067] Par la suite, on réalise une étape de gravure qui permet d'éliminer la résine (14)
et la sous-couche métallique (13) ayant servi à la croissance pour obtenir une pluralité
d'arches formant la partie haute des spires, reposant sur le noyau.
[0068] Pour obtenir, comme illustré à la figure 6, une inductance dans l'air, on procède
à l'élimination par dissolution ou gravure par plasma du noyau de résine (15) sur
lequel se sont formées les arches métalliques (17).
[0069] On obtient ainsi, comme illustré à la figure 7, une inductance comprenant des segments
rectilignes (7) formant la partie basse de chaque spire et des arches (18) monolithiques
reliant des segments adjacents (7).
[0070] Comme on le voit à la figure 8, de telles spires ont ainsi une forme sensiblement
elliptique, se rapprochant de la forme circulaire idéale, qui présente par tour réalisé
le moindre périmètre.
[0071] Par la suite, on procède au dépôt d'une couche de passivation typiquement réalisée
en or ou en alliage à base d'or pour protéger le cuivre de l'oxydation. Cette couche
présente une épaisseur de l'ordre de quelques centaines d'angströms.
[0072] De la sorte, l'inductance ainsi obtenue présente des spires qui sont, dans leur majeure
partie, séparées des spires suivantes par une couche d'air, ce qui limite très fortement
la capacité parasite entre spires. Les seules parties des spires n'étant pas séparées
par de l'air sont les segments rectilignes (7), qui sont séparés par une zone de substrat
en quartz, dont les propriétés diélectriques sont également favorables en termes de
capacité parasite.
[0073] Comme déjà dit, l'invention permet également de réaliser des inductances incorporant
un noyau magnétique, ou des micro-transformateurs.
[0074] Ainsi, pour réaliser de tels micro-composants, le procédé conforme à l'invention
enchaîne les étapes de gravure du substrat, de dépôt de cuivre pour former les segments,
et de planarisation telles qu'illustrées aux figures 1 à 3.
[0075] Par la suite, on procède, comme illustré à la figure 10, au dépôt d'une couche isolante
(21) réalisée à plat sur toute la surface de la plaque, c'est-à-dire au-dessus du
substrat (1) et des segments (7).
[0076] L'épaisseur de cette couche isolante (21) est minimisée, typiquement de l'ordre de
quelques dixièmes de microns, de manière à limiter la distance séparant le noyau magnétique
et les spires de cuivre pour améliorer le couplage magnétique.
[0077] Par la suite, au-dessus de la couche d'isolant (21), on dépose une couche de matériau
magnétique (22), déposée soit par électrolyse, soit par dépôt en pulvérisation cathodique
réactives.
[0078] Typiquement, les matériaux utilisés pour réaliser cette couche magnétique sont des
alliages de fer et nickel généralement appelés permalloy, ou d'autres composés laminés.
[0079] Par la suite, on procède à une gravure de la couche de matériau magnétique (22) pour
ne conserver ce dernier que dans la zone correspondant à l'emplacement du noyau magnétique
proprement dit. Le matériau magnétique est par exemple gravé par un procédé de photolithogravure
connu par ailleurs.
[0080] Par la suite, lorsque le matériau magnétique présente la configuration du noyau,
on procède à un dépôt, au-dessus de ce dernier, d'un film mince de matériau isolant
(24), d'une épaisseur typique de l'ordre de quelques dixièmes de micron.
[0081] Le film isolant supérieur (24) s'étend sur le noyau magnétique (22) et sur le premier
film isolant (21) déposé sur le substrat (2).
[0082] Ces deux films (21, 24) sont gravés à l'aplomb des extrémités du segment (7) ancré
dans le substrat (2), de manière à former une ouverture de contact permettant la connexion
électrique entre le segment (7) et les futures arches qui seront formées au-dessus
du noyau.
[0083] Par la suite, comme déjà décrit pour la réalisation d'inductances dans l'air, on
procède au dépôt d'une sous-couche de croissance métallique par dessus le noyau magnétique,
puis à la formation en une étape des arches de cuivre destinées à former les spires.
La géométrie des extrémités des arches permet de maximiser la surface de contact avec
le segment inférieur (7).
[0084] On procède ultérieurement au dépôt de la couche de passivation à base d'or ou d'alliage
d'or.
[0085] On obtient ainsi le produit illustré partiellement à la figure 12, dans lequel les
spires (28) comprennent des segments rectilignes (7) ancrés dans le substrat et des
arches (29) reliant les extrémités de deux segments (7) adjacents disposés de part
et d'autre du noyau (22).
[0086] Comme on le voit aux figures 12 et 13, la faible épaisseur des films isolants (21,
24) permet un couplage magnétique optimal.
[0087] De la sorte, on peut réaliser des inductances présentant un noyau magnétique destiné
à augmenter le coefficient de self-inductance.
[0088] Ainsi, par cette technique, on a pu obtenir des inductances dans une gamme allant
du nanoHenry à quelques dizaines de microHenry. De telles inductances, dans la version
sans noyau magnétique, peuvent présenter un facteur de qualité de plusieurs dizaines
à des fréquences de quelques gigaHertz.
[0089] Comme déjà dit, le procédé conforme à l'invention permet d'obtenir, par la combinaison
de deux enroulements (30, 31) et d'un noyau (32) en boucle fermée, un micro transformateur
tel qu'illustré à la figure 14. De tels transformateurs sont utilisés pour l'isolation
galvanique entre entrée et sortie de circuits, ou bien encore pour des applications
de transformation du signal.
Applications industrielles
[0090] Les micro-composants réalisés conformément au procédé de l'invention peuvent être
utilisés dans de nombreuses applications, et notamment celles liées à la téléphonie
mobile, au traitement du signal et à la miniaturisation.
[0091] De tels composants peuvent notamment être montés par la technique connue sous l'appellation
de "flip-chip " directement sur des circuits intégrés.
1. Procédé de fabrication d'un micro-composant électrique tel que micro-inductance ou
micro-transformateur, incluant au moins un bobinage, et comprenant une couche de substrat,
caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes consistant :
- à graver sur le substrat (1) une pluralité de canaux (2) disposés de façon ordonnée
selon une bande (3), et orientés sensiblement perpendiculairement à ladite bande (3)
;
- à déposer par électrolyse, du cuivre dans lesdits canaux de façon à former une pluralité
de segments (7) ;
- à planariser la face supérieure (10) du substrat et de la pluralité de segments
(7) ;
- à déposer au-dessus dudit substrat (1) et desdits segments (7), au moins une couche
(12) destinée à former un noyau (15);
- à graver le noyau pour ne le conserver qu'au-dessus de ladite bande ;
- à déposer par électrolyse au-dessus du noyau (15), une pluralité d'arches (17),
chaque arche (17) reliant une extrémité d'un segment (7) avec une extrémité d'un segment
adjacent, en passant au-dessus dudit noyau (15).
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le noyau est réalisé en une résine (12), et en ce qu'il comporte en outre
une étape d'élimination dudit noyau après l'étape de dépôt des arches (17).
3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le noyau (22) est réalisé en un matériau ferromagnétique.
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'après l'étape de planarisation, on procède au dépôt d'une couche isolante
(21), avant dépôt de la couche destinée à former le noyau (22), et en ce qu'après
gravure du noyau, on procède au dépôt d'une couche isolante (24) par dessus le noyau
(22).
5. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comporte en outre une étape de dépôt d'une couche de passivation au-dessus
des arches.
6. Micro-composant électrique du type micro inductance ou micro transformateur, incluant
au moins un bobinage inductif, et comprenant une couche de substrat (2),
caractérisé en ce que ledit bobinage est formé d'une pluralité de spires adjacentes (19) en série
disposées selon une bande, chacune des spires (19) étant constituée :
- d'un segment (7) de cuivre formé à l'intérieur de canaux (2) gravés dans le substrat
(2);
- d'une arche (18) reliant une extrémité dudit segment (7) à une extrémité du segment
de la spire adjacente, en passant au-dessus de ladite bande (3) ;
7. Micro-composant selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'il comporte un noyau (22) en matériau ferro-magnétique, traversant les spires,
et disposé entre les segments (7) et les arches (29).
8. Micro-composant selon la revendication 7, caractérisé en ce que le noyau (32) forme une boucle, et en ce qu'il comporte un second bobinage
(31) enroulé sur ledit noyau, de manière à former un micro transformateur.
9. Micro-composant selon la revendication 7, caractérisé en ce que le noyau forme un barreau.
10. Micro-composant selon la revendication 6, caractérisé en ce que l'espace compris entre les arches des spires adjacentes est empli d'air.
11. Micro-composant selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'au moins les arches sont recouvertes d'une couche de passivation réalisée
en un matériau choisi dans le groupe comprenant l'or et les alliages à base d'or.