[0001] L'invention concerne un coffrage isolant pour la réalisation de mur en béton, en
particulier un coffrage aplatissable.
[0002] Pour réaliser des murs en béton dans la construction de maison ou de bâtiment, on
peut utiliser une méthode habituelle qui est de couler le béton entre des parois verticales.
Ces parois peuvent être d'un type réutilisable ou d'un type perdu, et dans ce cas
rester en place après le coulage du béton. Ces parois ont alors des fonctions supplémentaires,
telle que l'isolation thermique par exemple. Dans ce cas, les parois sont constituées
de panneaux isolants.
[0003] On connaît des blocs en matière isolante qui comportent deux faces reliées par diverses
méthodes. Ces blocs s'assemblent les uns avec les autres comme dans un jeu de construction
et forment les deux parois reliées entre elles. Les chants de ces blocs ont des formes
moulurées qui s'emboîtent. Ces solutions nécessitent des outillages de moulage spécifiques
et coûteux pour la fabrication des blocs. D'autre part, le volume que les blocs occupent
est important par rapport à la surface de mur qu'ils permettent de réaliser, ce qui
est très pénalisant pour le transport et le stockage.
[0004] On connaît déjà par le document EP-A1-0374064 un système de coffrage isolant à base
de panneaux de polystyrène. Les chants verticaux de ces panneaux présentent une forme
d'emboîtement par tenon-mortaise. Les chants longitudinaux, qui s'étendent horizontalement,
sont rainurés sur toute la longueur. Ces rainures sont destinées à recevoir des cornières,
dont une aile s'insère dans la rainure. L'autre aile est orientée vers l'intérieur
du mur.
[0005] Le coffrage est constitué par deux parois verticales et parallèles, séparées par
l'espace où le béton sera coulé, chaque paroi étant constituée par l'assemblage des
panneaux de polystyrène. La construction du coffrage s'opère de la façon suivante.
Des rangées sont constituées dans lesquelles les panneaux sont tenus entre eux par
le système tenon-mortaise. Des cornières filantes sont insérées dans les rainures
sur le chant supérieur des panneaux. Une deuxième rangée de cornières est posée sur
les cornières en place, aile contre aile. Des tirants sont insérés dans des trous
prévus à cet effet dans les ailes horizontales des cornières, et relient ainsi les
deux parois parallèles. Ces tirants possèdent des extrémités à angle droit qui s'enfichent
dans les panneaux en polystyrène parallèlement à la face verticale des panneaux. Une
nouvelle rangée de panneaux est montée sur l'ensemble ainsi constitué. Le chant inférieur
des panneaux s'emboîte sur l'aile verticale des cornières de la deuxième rangée.
[0006] Ce système présente l'inconvénient de devoir être mis en oeuvre sur place. Il n'est
pas possible de réaliser de pré-assemblage en usine, ce qui permettrait de réduire
les coûts. Le système de tenon-mortaise à l'extrémité de chaque panneau est contraignant,
car il ne permet pas d'utiliser des panneaux coupés. De plus, la tenue des panneaux
entre eux n'est pas garantie, et ils pourraient s'écarter dans le sens vertical lors
du coulage du béton. La forme des panneaux est quelque peu complexe, ce qui alourdit
le coût de réalisation de tels panneaux. Par ailleurs, si on souhaite mettre en place
un parement tel que des plaques de plâtre ou des panneaux de bois, on ne dispose d'aucun
support d'utilisation simple. En effet, les panneaux n'ont pas de ténacité suffisante
pour servir de support, et le mur en béton est très dur, éloigné de la surface visible,
et nécessite des opérations peu aisées pour la fixation d'éléments de parement.
[0007] Le système décrit dans le document FR-A-2754285 reprend le même principe, mais en
remplaçant les cornières appariées par un seul profilé en polymère rigide collé sur
le bord supérieur du panneau. Ce profilé réalise un tenon destiné à coopérer avec
une mortaise dans le bord inférieur du panneau. De plus, un profilé en U est inséré
dans la mortaise pour réaliser un serrage du tenon et garantir un maintien relatif
des panneaux. Les tirants de liaison entre les panneaux sont montés sur le chantier,
comme dans le cas précédent.
[0008] Le document US-A-04936540 montre une autre méthode de réalisation de murs coulés
en béton entre des panneaux qui peuvent être des panneaux isolants comme du polystyrène.
L'écartement entre les panneaux est maintenu par des tirants en matière plastique
qui traversent les panneaux placés parallèlement. Une extrémité du tirant est un plat
perpendiculaire à la direction longitudinale du tirant, qui s'appuie sur la face extérieure
du premier panneau. L'autre extrémité dispose d'une encoche dans laquelle peut se
loger un fer rond ou une clavette, ce qui assure un verrouillage et empêche l'écartement
des panneaux.
[0009] Ce système présente l'avantage de ne pas nécessiter de pièces complexes et onéreuses,
mais il doit être également mis en oeuvre sur le chantier et non en usine, il comporte
donc sur ce point le même inconvénient que le système précédent. De plus, les extrémités
des tirants dépassent après la réalisation du mur, et présentent un aspect peu esthétique
et gênant pour les travaux de finition. Un mur réalisé par cette méthode ne présente
pas non plus de facilité pour la fixation de parement.
[0010] Le document EP-B-0491394 décrit des éléments de coffrage qui sont réalisés en usine,
et qui disposent de moyens qui permettent de réduire l'espace qui sépare les deux
panneaux, ce qui diminue leur encombrement et facilite leur transport. Ce peut être
par exemple un ensemble télescopique d'éléments qui coulissent les uns dans les autres,
et se logent dans l'épaisseur des panneaux. Ce peut être aussi des chaînettes ou des
câbles métalliques. Cependant, tous les moyens exposés traversent les panneaux et
ne permettent pas de disposer de la surface extérieure de l'isolant libre et sans
aspérités.
[0011] L'invention qui va être présentée a donc pour but de pallier ces inconvénients. Elle
vise à permettre de réaliser en usine des éléments de coffrage thermiquement isolants,
qui ne nécessiteront pas d'outillage coûteux, dont l'encombrement sera limité pour
faciliter le transport et le stockage, et dont la mise en oeuvre sera simple et rapide.
Elle vise aussi à fournir un coffrage qui devra avoir une tenue suffisante lors du
coulage du béton. Elle vise enfin à obtenir un mur sans éléments dépassant la surface
de l'isolant et présentant un support de fixation pour un parement.
[0012] Avec ces objectifs en vue, l'invention a pour objet un élément de coffrage isolant
destiné au coulage de mur en béton, comprenant :
- un premier et un deuxième panneau, au moins un des panneaux étant en matière isolante,
chaque panneau étant muni sur au moins un premier chant longitudinal d'une pluralité
d'encoches,
- une pluralité d'agrafes de liaison comportant chacune une première et une deuxième
extrémité et une âme qui relie les dites extrémités, lesquelles extrémités ont une
forme adaptée pour s'insérer dans les encoches, la première extrémité s'engageant
dans une encoche du premier panneau, la deuxième extrémité s'engageant dans une encoche
du deuxième panneau.
Selon l'invention, chaque panneau comporte des rainures longitudinales sur le premier
et un deuxième chant, parallèle au premier chant, des règles d'assemblage s'insérant
dans les rainures de panneaux superposés.
[0013] On obtient ainsi un élément de coffrage qui peut être fabriqué en usine. En effet,
la réalisation des encoches et l'insertion des agrafes conformément à l'invention
se prêtent bien à une application industrielle. De même, il est possible de réduire
l'espace qui sépare les panneaux en aplatissant le parallélogramme. Les faces intérieures
des panneaux sont alors quasiment jointives, mais décalées. Le volume utilisé alors
par l'élément de coffrage est minimal.
[0014] De plus, les panneaux pour la réalisation de l'élément de coffrage peuvent être obtenus
à partir de plaques d'isolant tel que du polystyrène, que l'on découpe à la taille
adéquate et dans lesquelles on réalise facilement les rainures et les encoches. Ces
plaques sont produites en grande série et leur coût est très avantageux. Il n'y a
pas lieu d'investir dans un outillage de moulage coûteux que nécessite par exemple
la fabrication des blocs en matière isolante à chants moulurés. De même, la forme
à réaliser est plus simple que dans le cas du document EP-A1-0374064. Il n'est pas
nécessaire non plus de souder ou coller des profilés comme dans le cas du document
FR-A-2754285.
[0015] Par ailleurs, la règle qui s'étend au niveau des joints horizontaux entre panneaux
sans être apparente constitue un support pour fixer par exemple par vissage des éléments
à rapporter contre le mur, tels que des parements en plaque de plâtre, des panneaux
de bois ou tout type de bardage. Elle réalise également l'étanchéité du coffrage le
long des joints horizontaux, ce qui évite qu'il ne se produise des fuites de laitance
lors du coulage du béton.
[0016] De manière préférentielle, l'âme des agrafes est sensiblement plane, les extrémités
des agrafes sont en forme de plats perpendiculaires à l'âme des agrafes et que les
encoches ont une forme en T pour que l'âme des agrafes soit perpendiculaire au premier
chant des panneaux. Les agrafes sont ainsi très bien ancrées dans les panneaux, avec
une bonne résistance de retenue des panneaux contre les efforts dus à la pression
du béton.
[0017] Selon un premier mode de réalisation, les extrémités des agrafes s'engagent dans
les encoches sur une distance supérieure à la hauteur des agrafes. Le fait que les
agrafes soient enfoncées profondément dans les encoches les éloignent du chant du
panneau. Cette position est plus favorable à la résistance mécanique des panneaux
que si les agrafes étaient au bord du panneau. En effet, les efforts sur un panneau
dus à la pression du béton coulé entre les panneaux sont repris d'une part par les
agrafes et d'autre part par les rainures et les règles d'assemblage. Si les agrafes
sont éloignées du bord du panneau, les efforts transmis par les rainures et les règles
diminuent, et ainsi la déformation des panneaux diminue également. Le bombé extérieur
du panneau est alors limité.
[0018] Dans le cas où l'élément de coffrage comporterait des encoches et des agrafes le
long des chants supérieur et inférieur, les efforts dus à la pression du béton sont
entièrement repris de manière interne à l'élément de coffrage par les agrafes. Aucun
effort n'est transmis par les rainures et les règles d'assemblage d'un élément de
coffrage à l'autre. De plus, il est possible d'optimiser la distance des agrafes par
rapport aux chants longitudinaux pour minimiser le bombé des panneaux. Les agrafes
peuvent être disposées soit en alternance d'un chant à l'autre, soit de manière symétrique.
[0019] Dans ce premier mode de réalisation, la règle peut être placée dans l'épaisseur du
panneau à une distance libre par rapport à la face extérieure. Plus particulièrement,
soit la règle est située au-dessus du bord de l'âme des agrafes, soit dans le même
plan que les extrémités des agrafes.
[0020] Dans un deuxième mode de réalisation, les extrémités des agrafes de liaison sont
munies de moyens de liaison avec le deuxième chant d'un panneau adjacent pour empêcher
le déplacement longitudinal du panneau adjacent. Ces moyens de liaison peuvent être
constitués par le prolongement de l'extrémité de l'agrafe qui pénètre dans le deuxième
chant du panneau adjacent au moment de la pose. Ces moyens de liaison participent
également à la reprise des efforts entre panneaux dus à la pression du béton.
[0021] Selon une caractéristique complémentaire, les agrafes de liaison ont leurs directions
longitudinales parallèles entre elles et perpendiculaires aux panneaux, ainsi que
des moyens d'articulation à proximité de chacun des premier et deuxième panneaux,
les âmes des agrafes formant avec les panneaux un parallélogramme dont les sommets
sont les moyens d'articulation, de telle sorte que l'un des panneaux peut être rabattu
sur l'autre panneau en déformant les angles du parallélogramme pour réduire l'espace
qui sépare les panneaux. De cette manière, il est possible de réduire l'espace qui
sépare les panneaux en aplatissant le parallélogramme. Les faces intérieures des panneaux
sont alors quasiment jointives, mais décalées longitudinalement. Le volume utilisé
alors par l'élément de coffrage est minimal.
[0022] Selon un mode de réalisation préférentiel, les agrafes de liaison ont une âme sensiblement
plane, les moyens d'articulation sont constitués par un amincissement de l'âme selon
une droite sensiblement parallèle à l'un des panneaux.
[0023] La règle peut avantageusement être munie de moyens de liaison avec les panneaux.
De cette façon, on obtient une liaison ferme entre les panneaux pour les empêcher
de s'écarter l'un de l'autre.
[0024] L'invention a aussi pour objet un coffrage pour le coulage d'un mur en béton, caractérisé
en ce qu'il est constitué d'un alignement et d'un empilement d'une pluralité d'éléments
de coffrage, les premiers panneaux étant jointifs et coplanaires, et les deuxièmes
panneaux étant jointifs et coplanaires, et les rainures longitudinales sur les premiers
chants étant dans l'alignement les unes des autres, les rainures longitudinales sur
les deuxièmes chants étant dans l'alignement les unes des autres. La règle d'assemblage
est insérée dans les rainures en alignement des panneaux adjacents, reliant le premier
chant d'un panneau au second chant d'un autre panneau empilé et s'étendant sur l'alignement
de plusieurs panneaux.
[0025] L'assemblage d'éléments de coffrage conformes à l'invention permet d'obtenir rapidement
et facilement un coffrage isolant dans lequel on coulera du béton pour réaliser un
mur. Les opérations sur le chantier sont relativement limitées, car elles consistent
à mettre en place les éléments de coffrage et à insérer la règle d'assemblage. De
plus, on obtient un coffrage dont aucun élément ne dépasse de la face visible. La
règle est, de manière avantageuse, continue sur une grande longueur. Ainsi, contrairement
à la solution du document FR-A-2754285, il n'y a pas de rupture de l'élément de liaison
longitudinal au niveau des jonctions entre panneaux d'une même rangée. On obtient
une meilleure résistance de l'assemblage ainsi réalisé.
[0026] L'invention sera mieux comprise et d'autres particularités et avantages apparaîtront
à la lecture de la description qui va suivre, la description faisant référence aux
dessins annexés parmi lesquels :
- la figure 1 est une vue en perspective d'un assemblage partiel d'éléments de coffrage
conformes à l'invention selon un premier mode de réalisation ;
- la figure 2 est une vue en perspective d'une agrafe de liaison selon le premier mode
de réalisation ;
- la figure 3 est une vue en coupe selon le plan de l'âme d'une agrafe de liaison selon
le premier mode de réalisation ;
- la figure 4 est une section de la règle d'assemblage ;
- la figure 5 est une vue en coupe selon la ligne V-V de la figure 12 de l'assemblage
de deux panneaux d'éléments de coffrage comportant des agrafes le long des deux chants
horizontaux ;
- la figure 6 est une vue en coupe d'un panneau selon la ligne VI-VI de la figure 5
;
- la figure 7 est une vue en coupe similaire à la figure 5 d'un élément de coffrage
selon une variante du premier mode de réalisation ;
- la figure 8 est une vue en perspective d'un assemblage partiel d'éléments de coffrage
conformes à l'invention selon un deuxième mode de réalisation ;
- la figure 9 est une vue en perspective d'une agrafe de liaison selon le deuxième mode
de réalisation ;
- la figure 10 est une vue en perspective du montage d'un mur à l'aide de stabilisateurs
;
- la figure 11 est une vue en perspective du montage de l'angle d'un mur ;
- la figure 12 est une vue de dessus d'un élément de coffrage dans une position de minimisation
du volume occupé, la position initiale figurant en traits mixtes.
[0027] Un élément de coffrage conforme à l'invention selon un premier mode de réalisation
apparaît sur la figure 1. Il est constitué de deux panneaux 1, 2, et de plusieurs
agrafes de liaison 3. Les dimensions des panneaux qui vont suivre sont données à titre
d'exemple et ne doivent pas être considérées comme limitatives. La hauteur des panneaux
peut être comprise entre 200 et 600 mm. Leur longueur peut être comprise entre 1 et
4 m et leur épaisseur entre 40 et 150 mm. La matière des panneaux est typiquement
du polystyrène expansé, de densité comprise entre 25 et 35 kg/m
3 . Ce peut être également du polystyrène extrudé ou de la mousse polyuréthane. Les
panneaux peuvent être obtenus à partir de simples plaques. Chaque panneau comporte
des rainures 14, 24 sur le bord inférieur 13, 23 et des rainures 11, 21 sur le bord
supérieur 12, 22. Il comporte une série d'encoches 10, 20, montrées sur la figure
6, qui se répartissent sur le bord supérieur, du côté de la face intérieure 16, 26.
Ces encoches ont une forme de T en coupe selon un plan horizontal. Les ailes 101 du
T de l'encoche 10 sont situées dans le prolongement des rainures 11, 21. Les encoches
peuvent être réalisées par un outil chauffant qui pénètre dans le bord d'un panneau
et fait fondre la matière. Les rainures peuvent être réalisées par rainurage avec
un outil de coupe, ou par une découpe à l'aide d'un fil chauffant.
[0028] L'agrafe 3 représentée sur les figures 2 et 3 comporte deux extrémités 30, 31 en
forme de plat, reliées par une âme 36 plane. Deux amincissements 34, 35 de faible
largeur sur l'âme 36 constituent des moyens d'articulation. Chaque extrémité 30, 31
comporte des ergots 32, 33 le long du bord inférieur.
[0029] Comme on le voit sur la figure 5, les encoches 10, 20 reçoivent les agrafes de liaison
3. La profondeur des encoches est suffisante pour que les agrafes puissent être enfoncées
jusqu'à ce qu'une distance d'enfoncement
e soit atteinte entre le bord supérieur des extrémités 30, 31 des agrafes et le premier
chant 12. De la sorte, les rainures 11, 21 restent libres. La largeur des ergots 32,
33 est plus importante que celle de l'encoche, de telle sorte que les ergots déforment
les flancs de l'encoche et s'accrochent à ceux-ci pour éviter tout mouvement de retrait.
[0030] Si besoin, pour des raisons de résistance mécanique ou de facilité de manipulation,
il est possible que des agrafes soient mises en place le long des bords inférieurs
13, 23 des panneaux, éventuellement en quantité réduite. La technique de fixation
est la même, de manière symétrique. Cette configuration est également montrée sur
la figure 5.
[0031] Les âmes 36 des agrafes 3 sont disposées parallèlement les unes aux autres. La distance
entre deux agrafes successives est comprise entre 100 et 400 mm.
[0032] La règle 4 se présente sous la forme d'un profilé en matière plastique telle que
du polystyrène rigide ou du polypropylène. La section d'une telle règle apparaît sur
la figure 4. La règle comporte une âme 40 et des ergots 41, 42. L'épaisseur de l'âme
peut être de 1 à 4 mm, tandis que sa largeur peut être de 50 à 100 mm. Sa longueur
est déterminée par les conditions de transport et de manipulation. Elle peut être
de 1 à 6 m. Les ergots, qui s'étendent sur toute la longueur de la règle, ont une
largeur qui dépasse celle des rainures 11, 14, 21, 24 de telle sorte que, lorsqu'on
insère la règle dans une rainure, les ergots déforment les flancs de la rainure et
s'accrochent à ceux-ci en cas de mouvement de retrait.
[0033] Dans une variante du premier mode de réalisation de l'invention, les agrafes sont
positionnées plus dans la direction de l'épaisseur des panneaux, sans que la position
des rainures et des règles d'assemblage ne soit modifiée. Dans ce cas, la règle 4
se trouve au-dessus non pas de l'extrémité 30, 31 des agrafes mais du bord 37 de l'âme
des agrafes, situé entre l'amincissement 34, 35 et l'extrémité 30, 31, comme le montre
la figure 7.
[0034] Dans un deuxième mode de réalisation, montré sur la figure 8, les encoches reçoivent
des agrafes de liaison 3' de telle sorte que le bord supérieur 37 de l'âme des agrafes
3' arrive au niveau du bord supérieur 12, 22 des panneaux. Les ailes des encoches
sont situées entre la rainure 11, 21 et la face intérieure 16, 26.
[0035] L'agrafe 3' représentée sur la figure 9 comporte deux extrémités 30, 31 qui se présentent
sous la forme de plats sensiblement parallèles, reliées par une âme plane 36 perpendiculaire
aux extrémités 30, 31. Les extrémités s'étendent au-delà du bord supérieur 37 de l'âme,
par des pointes 38. L'âme comporte deux amincissements 34, 35 de faible largeur et
qui s'étendent parallèlement aux plats. Ces amincissements constituent les moyens
d'articulation.
[0036] Chaque extrémité comporte des ergots 32, 33 le long du bord inférieur et éventuellement
le long du bord supérieur. La largeur des ergots est plus importante que celle de
l'encoche, de telle sorte que les ergots déforment les flancs de l'encoche et s'accrochent
à ceux-ci pour éviter tout mouvement de retrait. Les ergots peuvent s'étendre des
deux côtés des bords des extrémités 30, 31. Préférentiellement, comme représenté sur
la figure 9, ils sont réalisés seulement du côté intérieur, ce qui permet par exemple,
en variante de la réalisation de la figure 8, de placer la règle directement en contact
avec les dits plats d'extrémités, autrement dit d'avoir les ailes 101 des encoches
10, 20 sensiblement confondus avec les rainures 11, 21 recevant les règles 4.
[0037] Pour réaliser un coffrage de mur avec les éléments conforme à l'invention, on procède
de la manière suivante.
[0038] Sur une base 7 destinée à recevoir le mur, telle qu'une dalle ou une semelle filante,
on dispose des rails ou des cornières 6 dans l'alignement prévu du mur, selon une
technique connue en soi. Aux angles, on met en place une cornière d'angle 5 verticale,
maintenue en place par des contrefiches ou raidisseurs 51, 52, comme le montre la
figure 11.
[0039] Ensuite, on dispose sur ces rails ou cornières une première rangée d'éléments de
coffrage conformes à l'invention entre les cornières d'angle. On coupe les panneaux
à la bonne longueur si nécessaire. On insère une règle 4 dans les rainures 11, 21
sur toute la longueur de chaque rangée de panneaux. La règle d'assemblage est positionnée
au fond de la rainure de telle sorte qu'elle se trouve au-dessus des extrémités 30,
31 des agrafes ou du bord 37. On prend soin de mettre les chants verticaux des panneaux
adjacents des éléments de coffrage bien jointifs l'un contre l'autre. On dispose alors
une nouvelle rangée d'éléments de coffrage en insérant les rainures 14, 24 sur la
partie de la règle restant apparente. On prend soin de placer les joints verticaux
décalés d'une rangée à l'autre. Dans le deuxième mode de réalisation, des moyens de
liaisons avec le deuxième chant sont constitués par les pointes 38 des agrafes 3'
qui dépassent des bords supérieurs 12, 22 des panneaux, qui s'incrustent dans le bord
inférieur 13, 23 du panneau placé au-dessus et qui réalisent un blocage longitudinal
des panneaux entre-eux. Ce blocage participe à l'étanchéité des joints verticaux en
évitant le déplacement relatif des panneaux.
[0040] Les panneaux des éléments sont mis en appui les uns contre les autres dans le sens
horizontal et le sens vertical. De la même manière que pour la première rangée, on
insère une règle dans les rainures 11, 21 de chaque rangée de panneaux. Par l'ajout
d'autres rangées, on obtient ainsi deux parois parallèles reliées par des agrafes,
et qui définissent entre elles un espace dans lequel le béton pourra être coulé.
[0041] Les rangées successives sont montées ainsi. Comme on le voit sur la figure 11, pour
assurer la stabilité et la verticalité du coffrage, on met en place des stabilisateurs
8 à une distance régulière, soit environ 1,50 m, sur un côté. La liaison du coffrage
aux stabilisateurs 8 est réalisée par exemple par des vis, qui traversent le stabilisateur
et viennent se visser dans les règles 4. Le stabilisateur comporte des moyens d'ajustage
80 de la verticalité. Les montants du stabilisateur sont articulés sur la base fixée
sur la dalle ou le sol, ainsi que le montant comportant les moyens d'ajustage.
[0042] Si nécessaire, des armatures en acier peuvent être disposées entre les parois du
coffrage. Les armatures sont déterminées par les règles de calcul en vigueur concernant
le béton armé. Des crans 39 sont alors prévues sur les agrafes pour y loger les barres
horizontales des armatures et maintenir une distance constante entre les armatures
et les faces intérieures 16, 26 du coffrage.
[0043] La mise en place du coffrage peut être réalisée en plusieurs phases ou sur la hauteur
totale d'un niveau. On peut par exemple monter le coffrage et couler sur une hauteur
correspondant à la base des fenêtres puis monter le coffrage plus haut. On peut également
monter le coffrage sur la hauteur totale d'un niveau. Dans ce cas, on coule le béton
à l'aide d'une pompe à béton pour éviter qu'il ne chute de trop haut et ne génère
des pressions qui risqueraient d'écarter les parois du coffrage. Le coulage du béton
est effectué par exemple par strates de hauteur 0,4 à 1 m, espacées d'un intervalle
de temps de 20 min au minimum. La pression sur les éléments inférieurs est ainsi réduite
quand le béton a déjà pu commencer sa prise.
[0044] Le volume occupé par les éléments de coffrage est minimisé pour le transport par
les moyens d'articulation des agrafes. En effet, comme on le voit sur la figure 12,
les âmes 36 de deux agrafes 3 successives forment avec les panneaux 1, 2 un parallélogramme
dont les sommets sont des moyens d'articulation 34, 35. On peut replier le parallélogramme
ainsi formé dans le sens de la flèche F pour amener les faces intérieures 16, 26 des
panneaux quasiment en contact l'un avec l'autre, avec un décalage longitudinal.
[0045] La présente invention n'est pas limitée à l'exemple décrit. Un des panneaux 1, 2
pourra par exemple être réalisé en bois contre-plaqué ou aggloméré. Les agrafes peuvent
être enfoncées dans les encoches jusqu'à mi-hauteur des panneaux. Elle peuvent ne
pas être articulées.
[0046] Par ailleurs, la forme des extrémités des agrafes n'est pas nécessairement plane.
Elle peut être cylindrique ou de section carrée. Des ergots peuvent également s'étendre
dans le sens longitudinal de l'âme de l'agrafe, entre les amincissements 34, 35 et
les extrémités 30, 31, le long du bord inférieur de l'âme.
[0047] D'autre part, l'âme des agrafes n'est pas forcément rigide, mais elle peut être souple.
1. Elément de coffrage isolant destiné au coulage de mur en béton, comprenant :
- un premier (1) et un deuxième (2) panneau, au moins un des panneaux étant en matière
isolante, chaque panneau étant muni sur au moins un premier chant (12, 22) longitudinal
d'une pluralité d'encoches (10, 20),
- une pluralité d'agrafes de liaison (3) comportant chacune une première (30) et une
deuxième extrémité (31) et une âme (36) qui relie les dites extrémités, lesquelles
extrémités ont une forme adaptée pour s'insérer dans les encoches (10, 20), la première
extrémité (30) s'engageant dans une encoche (10) du premier panneau (1), la deuxième
extrémité (31) s'engageant dans une encoche (20) du deuxième panneau (2),
caractérisé en ce que chaque panneau (1, 2) comporte des rainures longitudinales
(11, 21, 14, 24) sur le premier (12, 22) et un deuxième chant (13, 23), parallèle
au premier chant, des règles d'assemblage (4) s'insérant dans les rainures (11, 21,
14, 24) de panneaux superposés.
2. Elément de coffrage selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'âme (36) des
agrafes est sensiblement plane, que les extrémités (30, 31) des agrafes sont en forme
de plats perpendiculaires à l'âme (36) des agrafes et que les encoches (10, 20) ont
une forme en T pour que l'âme (36) des agrafes soit perpendiculaire au premier chant
(12, 22) des panneaux.
3. Elément de coffrage selon la revendication 2, caractérisé en ce que les extrémités
(30, 31) des agrafes (3) s'engagent dans les encoches (10, 20) sur une distance supérieure
à la hauteur des agrafes.
4. Elément de coffrage selon la revendication 3, caractérisé en ce que la règle (4) est
située au-dessus du bord (37) de l'âme (36) des agrafes.
5. Elément de coffrage selon la revendication 3, caractérisé en ce que les extrémités
(30, 31) d'agrafes sont situées dans le même plan que la règle (4).
6. Elément de coffrage selon la revendication 1, caractérisé en ce que les extrémités
(30, 31) des agrafes de liaison sont munies d'ergots (32, 33) qui coopèrent avec l'encoche
(10, 20) pour empêcher le retrait des extrémités des agrafes hors des panneaux.
7. Elément de coffrage selon la revendication 1, caractérisé en ce que les extrémités
(30, 31) des agrafes de liaison sont munies de moyens de liaison (37, 38) avec le
deuxième chant (13, 23) d'un panneau adjacent pour empêcher le déplacement longitudinal
du panneau adjacent.
8. Elément de coffrage selon la revendication 7, caractérisé en ce que les moyens de
liaison avec le deuxième chant du panneau adjacent sont constitués par le prolongement
de l'extrémité (37, 38) de l'agrafe qui pénètre dans le deuxième chant (13, 23) du
panneau adjacent au moment de la pose.
9. Elément de coffrage selon la revendication 1, caractérisé en ce que les agrafes (3)
de liaison ont leurs directions longitudinales parallèles entre elles et perpendiculaires
aux panneaux, ainsi que des moyens d'articulation (34, 35) à proximité de chacun des
premier (1) et deuxième (2) panneaux, les âmes (36) des agrafes formant avec les panneaux
un parallélogramme dont les sommets sont les moyens d'articulation (34, 35), de telle
sorte que l'un des panneaux peut être rabattu sur l'autre panneau en déformant les
angles du parallélogramme pour réduire l'espace qui sépare les panneaux.
10. Elément de coffrage selon la revendication 9, caractérisé en ce que les agrafes (3)
de liaison ont une âme (36) sensiblement plane, que les moyens d'articulation sont
constitués par un amincissement (34, 35) de l'âme selon une droite sensiblement parallèle
à l'un des panneaux.
11. Elément de coffrage selon la revendication 1, caractérisé en ce que la règle d'assemblage
(4) comporte des moyens de liaison (41, 42) avec le panneau qui empêchent le retrait
de la règle.
12. Coffrage pour le coulage d'un mur en béton, caractérisé en ce qu'il est constitué
d'un alignement et d'un empilement d'une pluralité d'éléments de coffrage selon l'une
des revendications 1 à 9, les premiers panneaux (1) étant jointifs et coplanaires,
et les deuxièmes panneaux (2) étant jointifs et coplanaires, et les rainures longitudinales
(11) sur les premiers chants (12) étant dans l'alignement les unes des autres, les
rainures longitudinales (21) sur les deuxièmes chants (22) étant dans l'alignement
les unes des autres, la règle d'assemblage (4) étant insérée dans les rainures (11,
14, 21, 24) en alignement des panneaux adjacents, reliant le premier chant (12, 22)
d'un panneau au second chant (13, 23) d'un autre panneau et s'étendant sur l'alignement
de plusieurs panneaux.