[0001] L'invention concerne une prothèse d'articulation du poignet.
[0002] L'articulation du poignet est constituée par les os du carpe, lesquels se présentent
sous forme de deux rangées intercalées entre le radius et les os métacarpiens. Chacun
des os du carpe présente des surfaces articulaires complémentaires permettant l'articulation
du poignet proprement dit.
[0003] Une fracture d'un os du carpe mais également le vieillissement de ces os, lequel
se traduit par un phénomène d'arthrose, conduit à détériorer, voire même détruire
les surfaces articulaires.
[0004] Le traitement de l'arthrose consiste, dans un premier temps, à pallier la douleur
à l'aide d'anti-inflammatoires.
[0005] Lorsque la douleur devient trop importante, on a alors recours à la mise en place
d'une prothèse d'articulation. Si les os de la première rangée du carpe, c'est à dire
le scaphoïde, le semi lunaire, le pyramidal et le pisiforme sont trop détériorés,
on procède à leur ablation, avant la mise en place de la prothèse.
[0006] Dans le document FR-A-2 673 100, on a décrit une prothèse constituée d'un élément
dit capital, lequel se présente sous la forme d'une tige conique à l'extrémité de
laquelle est fixée, de façon amovible, une tête sous forme d'une calotte sphérique.
La tige conique est destinée à être ancrée dans le grand os, également appelé capitatum,
appartenant aux os constitutifs de la seconde rangée du carpe. La calotte sphérique
constitue une surface articulaire convexe, apte à prendre appui contre une pièce implantée
dans le radius. Cette pièce est constituée d'une embase fixée sur un plateau, lequel
est rapporté à l'extrémité libre d'une tige tronconique préalablement implantée dans
le canal médullaire du radius. L'élément capital est mis en place après résection
de la tête du grand os, de sorte à délimiter un plan susceptible de recevoir la face
plane de la tête. De plus et en pratique, compte tenu de la forme sphérique de la
calotte, il est nécessaire d'effectuer non seulement la résection du grand os mais
également celle de l'os crochu voisin. En outre, on note que le plateau n'est pas
parfaitement en appui sur le radius, ce qui amoindrit sa stabilité.
[0007] Par ailleurs, la forme de la calotte affecte la gaine tendineuse passant au niveau
du grand os et de l'os crochu.
[0008] Autrement dit, la mise en place d'une telle prothèse nécessite des opérations complémentaires
de résection, lesquelles augmentent non seulement la durée de l'intervention mais
surtout obligent à fragiliser certain os (le grand os et l'os crochu) qui peuvent
pourtant être en bon état.
[0009] Le problème que se propose de résoudre l'invention est donc de fournir une prothèse
qui puisse être mise en place sans résection préalable du grand os ni de l'os crochu
et permettant de sauvegarder dans le même temps, l'intégrité et le fonctionnement
de l'os crochu.
[0010] Pour ce faire, l'invention propose une prothèse d'articulation du poignet constituée
d'au moins deux éléments, respectivement une pièce d'articulation destinée à être
ancrée au niveau de l'extrémité proximale du grand os et une pièce d'appui destinée
à être ancrée dans l'extrémité distale du radius après résection partielle de celle-ci,
les deux éléments étant aptes à coopérer entre eux de sorte à permettre l'articulation
du poignet.
[0011] Cette prothèse se caractérise en ce que ladite pièce d'articulation se présente sous
la forme d'une calotte sphérique tronquée, monobloc, munie d'une tige, issue du fond
concave de ladite calotte, et destinée à être implantée dans le grand os, de telle
sorte à ce que ladite calotte vienne coiffer le grand os.
[0012] En d'autres termes, l'invention consiste à avoir réalisé une prothèse dont la pièce
d'articulation présente une forme particulière, à savoir une calotte sphérique tronquée,
laquelle est creuse et interrompue, de sorte à pouvoir épouser la forme de l'extrémité
proximale du grand os en combinaison avec celle de l'os crochu latéral.
[0013] Selon une première caractéristique de l'invention, la tige est implantée dans le
grand os, sans résection préalable de celui-ci, ce qui permet non seulement de simplifier
l'opération chirurgicale mais également et surtout de sauvegarder l'intégrité et le
bon fonctionnement du grand os et de l'os crochu.
[0014] Pour que la pièce d'articulation soit fixée avec une efficacité optimale, la tige
est confondue avec l'axe de révolution de la calotte. Elle peut donc être insérée
sur toute sa longueur à l'extrémité proximale du grand os, et ainsi coiffer ladite
extrémité.
[0015] De plus et en pratique, la troncature de la calotte sphérique est réalisée selon
un plan parallèle au plan séparant le grand os de l'os crochu et positionnée de manière
adjacente à celui-ci, permettant ainsi de sauvegarder l'articulation entre le grand
os et de l'os crochu, et partant de conserver les mouvements naturels de cette articulation.
[0016] Pour permettre l'articulation effective du poignet, la pièce d'appui comporte une
embase destinée d'une part à être insérée au niveau de l'extrémité distale du radius
et d'autre part à recevoir un plateau de friction présentant une forme concave en
direction du grand os, ledit plateau étant destiné à coopérer avec ladite calotte
sphérique tronquée constitutive de la pièce d'articulation.
[0017] Pour permettre la fixation de l'embase au niveau de l'extrémité distale du radius,
après résection de celle-ci, l'embase est plane et comporte un pion de forme cylindrique
destinée à coopérer avec un orifice ménagé à cet effet au niveau de l'extrémité distale
du radius.
[0018] Autrement dit, l'embase n'est pas rapportée sur une tige préalablement implantée,
mais au contraire se présente monobloc, de sorte à être en appui sur toute sa surface
au niveau de l'extrémité distale du radius, assurant ainsi une stabilité optimale.
[0019] Avantageusement, pour éviter toute rotation de l'embase après implantation dans le
radius, celle-ci comporte en outre deux pointes parallèles dirigées en direction du
radius, et ménagées au niveau de sa bordure latérale.
[0020] En outre et selon une autre caractéristique de l'invention, le pion est percé d'un
orifice débouchant permettant le passage et la retenue d'une vis.
[0021] Par ailleurs, pour permettre la repousse osseuse au niveau de l'extrémité distale
du radius, la face inférieure de l'embase présente des stries radiales aptes à favoriser
la fixation secondaire.
[0022] De plus, pour permettre la fixation du plateau sur l'embase, la face inférieure du
plateau présente une protubérance destinée à coopérer avec l'orifice traversant du
pion cylindrique de l'embase.
[0023] En outre, pour éviter tout jeu du plateau par rapport à l'embase, cette dernière
comporte sur au moins l'une de ses bordures latérales, une saillie destinée à coopérer
avec une échancrure complémentaire ménagée sur le bord latéral correspondant du plateau.
En pratique, la coopération du plateau sur l'embase s'effectue par enclipsage ou encliquetage.
[0024] L'ensemble constitué par le plateau et l'embase peut être monobloc, et réalisé en
métal, polyéthylène, voire céramique.
[0025] L'invention et les avantages qui en découlent ressortiront mieux de l'exemple de
réalisation suivant à l'appui des figures annexées.
[0026] La figure 1 est une vue éclatée en perspective de la prothèse d'articulation selon
l'invention.
[0027] La figure 2 est une vue analogue de la figure 1 selon une autre orientation.
[0028] La figure 3 est une vue latérale de la prothèse assemblée.
[0029] La figure 4 est une vue de la prothèse analogue à la figure 3, selon l'angle opposé.
[0030] La figure 5 illustre la mise en place de la prothèse au sein de l'articulation du
poignet.
[0031] Comme le montrent les figures 1 et 2, la prothèse selon l'invention est constituée
d'au moins deux éléments, respectivement une pièce d'articulation (1) et une pièce
d'appui (2, 3).
[0032] La pièce d'articulation (1) se présente sous la forme d'une calotte sphérique (4)
tronquée (5) monobloc, munie d'une tige (6) issue du fond concave de ladite calotte.
La tige (6) est positionnée de telle sorte à ce qu'elle se confonde avec l'axe de
révolution de la calotte (4).
[0033] En pratique et comme le montre la figure 5, cette calotte est destinée à être implantée
au niveau du pôle supérieur du grand os (7), de sorte à venir coiffer celle-ci. En
d'autres termes, aucune résection du grand os n'est nécessaire pour la mise en place
de la calotte.
[0034] De plus, la troncature (5) est réalisée selon un plan parallèle au plan séparant
le grand os (7) de l'os crochu (17) et positionnée de manière adjacente à celui-ci.
[0035] La pièce d'appui est constituée d'une embase (2) et d'un plateau (3). L'embase (2)
est destinée à être insérée dans l'extrémité (8) du radius (9) après résection de
celle-ci.
[0036] Cette embase est plane et comporte sur sa face inférieure un pion (10) de forme cylindrique
destinée à coopérer avec un orifice correspondant, ménagé dans l'extrémité distale
du radius. De façon connue, cet orifice est réalisé par alésage et le pion y est introduit
en force.
[0037] En outre, afin d'éviter la rotation de l'embase (2) sur l'extrémité distale du radius,
le bord latéral de celle-ci présente deux pointes parallèles (11, 12) destinées à
être ancrées dans le radius.
[0038] Selon la forme de réalisation représentée sur les figures, ces deux pointes présentent
la même longueur que celle du pion.
[0039] Bien entendu, on peut prévoir tout autre moyen équivalent aux pointes et notamment
une saillie.
[0040] De même, pour favoriser la repousse osseuse, des stries radiales (non représentées)
sont ménagées sur la face inférieure de l'embase.
[0041] Selon une forme de réalisation avantageuse, le pion cylindrique (10) est percée d'un
orifice débouchant (13) permettant le passage d'une vis de fixation laquelle est vissée
dans un orifice préalablement effectué par taraudage dans l'extrémité du radius.
[0042] L'orifice débouchant a également pour fonction de recevoir une protubérance (16)
correspondante ménagée sur la face inférieure du plateau, permettant ainsi la fixation
des deux éléments. Parallèlement, la face supérieure du plateau présente une forme
concave en direction du grand os apte à coopérer avec la pièce d'articulation.
[0043] De plus, le plateau présente sur sa face latérale une échancrure (14) destinée à
coopérer avec une saillie (15) ménagée sur le bord latéral correspondant de l'embase
(2), permettant d'éviter ainsi tout jeu du plateau sur l'embase. La coopération du
plateau sur l'embase est réalisée par enclipsage ou encliquetage.
[0044] Par ailleurs, le plateau est en pratique réalisé en polyéthylène. On peut néanmoins
concevoir sa réalisation en céramique, voire en métal.
[0045] Lorsque l'on désire mettre en place cette prothèse, on procède tout d'abord à l'ablation
partielle de la première rangée de carpe, c'est à dire à l'ablation du scaphoïde,
du semi lunaire et du pyramidal, le pisiforme étant conservé. On résèque ensuite l'extrémité
distale du radius puis on effectue plusieurs orifices par alésage et/ou taraudage,
susceptibles de recevoir le pion (10) de l'embase, les pointes (11, 12) mais également
la vis de serrage. Comme déjà dit, le pion cylindrique et les pointes de l'embase
sont introduits en force dans l'alésage.
[0046] Il suffit ensuite positionner le plateau sur l'embase en faisant coopérer non seulement
la protubérance (16) dans l'orifice débouchant (14) mais également l'échancrure (14)
et la saillie (13) par enclipsage ou encliquetage.
[0047] Par ailleurs, on effectue un taraudage au niveau de l'extrémité proximale ou de la
tête du grand os (17) sans aucune résection de celui-ci, puis on insère la tige (6)
de la pièce d'articulation.
[0048] En pratique, la tige (6) de la calotte sphérique est de forme conique et présente
des échancrures destinées à assurer une fixation efficace de celle-ci au sein du grand
os (17). Comme déjà dit, cette calotte sphérique est tronquée, la zone tronquée étant
dirigée en direction de l'os crochu (17). De la sorte il est inutile de réséquer non
seulement le grand os mais également l'os crochu.
[0049] Les avantages de l'invention ressortent bien de la description.
[0050] On notera en particulier, la simplicité de mise en place, la stabilité de la prothèse
implantée mais également l'absence de toute résection préalable du grand os et de
l'os crochu, et enfin la préservation des mouvements naturels de l'articulation.
1. Prothèse d'articulation du poignet constituée d'au moins deux éléments, respectivement
une pièce d'articulation (1) destinée à être ancrée au niveau de l'extrémité proximale
du grand os (7) et une pièce d'appui (2, 3) destinée à être ancrée dans l'extrémité
distale (8) du radius (9) après résection partielle de celle-ci, les deux éléments
étant aptes à coopérer entre eux de sorte à permettre l'articulation du poignet, caractérisée en ce que ladite pièce d'articulation (1) se présente sous la forme d'une calotte
(4) sphérique tronquée (5), monobloc, munie d'une tige (6), issue du fond concave
de ladite calotte (4), et destinée à être implantée dans le grand os (7), de telle
sorte à ce que ladite calotte vienne coiffer le grand os.
2. Prothèse d'articulation du poignet selon la revendication 1, caractérisée en ce que la tige (6) est confondue avec l'axe de révolution de la calotte (4).
3. Prothèse d'articulation du poignet selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisée en ce que la troncature (5) est réalisée selon un plan parallèle au plan séparant
le grand os de l'os crochu et positionnée de manière adjacente à celui-ci.
4. Prothèse d'articulation du poignet selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que la pièce d'appui comporte une embase (2) destinée, d'une part à être insérée
au niveau de l'extrémité distale (8) du radius (9), et d'autre part à recevoir un
plateau (3) de friction présentant une forme concave en direction du grand os (7),
ledit plateau étant destiné à coopérer avec ladite calotte (4) sphérique tronquée
(5) constitutive de la pièce d'articulation (1).
5. Prothèse d'articulation du poignet selon la revendication 4, caractérisée en ce que l'embase (2) est plane et comporte un pion (10) de forme cylindrique destiné
à coopérer avec un orifice ménagé à cet effet au niveau de l'extrémité distale (8)
du radius (9).
6. Prothèse d'articulation du poignet selon la revendication 5, caractérisée en ce que l'embase (2) comporte en outre deux pointes parallèles (11, 12) dirigées
en direction du radius et ménagées au niveau la bordure latérale de ladite embase.
7. Prothèse d'articulation du poignet selon la revendication 5, caractérisée en ce que le pion est percé d'un orifice traversant (13) permettant le passage, puis
la retenue d'une vis.
8. Prothèse d'articulation du poignet selon l'une des revendications 4 à 7, caractérisée en ce que la face inférieure de l'embase (2) présente des stries radiales aptes à
favoriser la fixation secondaire.
9. Prothèse d'articulation du poignet selon l'une des revendications 4 à 8, caractérisée en ce que l'embase (2) comporte sur au moins l'une de ses bordures latérales, une
saillie (15) destinée à coopérer avec une échancrure (14) complémentaire ménagée sur
le bord latéral correspondant du plateau (3).
10. Prothèse d'articulation du poignet selon l'une des revendications 4 à 9, caractérisée en ce que la face inférieure du plateau (3) présente une protubérance (16) destinée
à coopérer avec l'orifice (13) traversant du pion cylindrique (10) de l'embase (2).
11. Prothèse d'articulation du poignet constituée d'au moins deux éléments, respectivement
une pièce d'articulation (1) destinée à être ancrée au niveau de l'extrémité proximale
du grand os (7) et une pièce d'appui (2, 3) destinée à être ancrée dans l'extrémité
distale (8) du radius (9) après résection partielle de celle-ci, les deux éléments
étant aptes à coopérer entre eux de sorte à permettre l'articulation du poignet,
caractérisée en ce que :
- ladite pièce d'articulation (1) se présente sous la forme d'une calotte (4) sphérique
tronquée (5), monobloc, munie d'une tige (6) issue du fond de la sphère et confondue
avec l'axe de révolution de la sphère, la tige étant destinée à être implantée dans
le grand os (7),
- en ce que la pièce d'appui comporte :
• une embase (2) présentant d'une part un pion (10) de forme cylindrique percé d'un
orifice traversant et d'autre part, deux pointes parallèles (11, 12) ménagées au niveau
sa bordure latérale, tout trois étant destinés à être insérés au niveau de l'extrémité
distale (8) du radius (9),
• un plateau (3) de friction, définissant un volume concave en direction du grand
os et munie sur sa face inférieure d'une protubérance (16) destinée à coopérer avec
l'orifice traversant du pion cylindrique de l'embase, le plateau étant destiné à coopérer,
par le biais dudit volume concave, avec ladite calotte sphérique tronquée constitutive
de ladite pièce d'articulation.