[0001] L'invention concerne le renouvellement des voies ferrées, et plus spécialement le
renouvellement de voies comportant des rails fixés sur des traverses en bois par l'intermédiaire
de selles métalliques, aux moyens d'attaches et de tire-fond traversant la selle.
[0002] Un exemple d'ensemble rail-traverse en bois de type connu est représenté schématiquement
sur la figure 1 sur laquelle on voit en 1 une portion de la traverse en bois, en 2
l'évidement recevant la selle métallique 3, en 4 les trous des tire-fond 5, en 6 le
rail avec son patin 7, en 8 l'attache élastique et en 9 la rondelle de serrage.
[0003] Dans le cadre des opérations de renouvellement telles que décrites par exemple dans
le brevet français 2.728.285, après détirefonnage et écartement des rails, il est
nécessaire de procéder à l'enlèvement des selles avant que les traverses en bois usagées
soient elles-mêmes enlevées au moyen de pinces mécaniques. En effet, les selles risqueraient
de tomber des traverses de manière intempestive au cours de leur manutention par les
pinces mécaniques.
[0004] A l'heure actuelle, cette opération d'enlèvement des selles n'est que partiellement
mécanisée, deux opérateurs (un par rail) étant placés à l'avant du train de renouvellement
pour reprendre manuellement les selles et les jeter sur un convoyeur qui les achemine
jusqu'à un conteneur.
[0005] L'invention vise à supprimer cette opération manuelle et à procurer des moyens mécaniques
pour intégrer au processus de renouvellement les opérations d'enlèvement des selles.
[0006] A cet effet, l'invention prévoit de procéder à une solidarisation temporaire des
selles sur les traverses après l'opération de détirefonnage et d'écartement des rails
de sorte que les traverses puissent être immédiatement reprises par les pinces mécaniques
usuelles sans que les selles risquent de tomber.
[0007] Pour la mise en oeuvre de ce procédé, l'invention prévoit l'utilisation de chevilles
mises en place dans les trous des tire-fond, lesdites chevilles étant conçues pour
réaliser une liaison à friction entre la selle et la traverse.
[0008] Selon un mode de réalisation de l'invention, la cheville est pourvue de nervures
qui coopèrent avec les filets des trous des tire-fond dans la traverse et avec les
parois des trous de la selle.
[0009] Selon un mode particulier de réalisation les nervures de la cheville sont calculées
pour réaliser un ancrage ferme dans la traverse et un simple maintien dans la selle,
de sorte que lors de l'enlèvement ultérieur de la selle, la cheville reste en place
dans la traverse avec une extrémité saillante qui permet une prise d'appui pour un
arrachage éventuel ultérieur.
[0010] Selon un autre mode de réalisation, les nervures de la cheville sont calculées pour
réaliser un ancrage ferme dans la selle et un simple maintien dans la traverse, de
sorte que lors de l'enlèvement ultérieur de la selle, la cheville soit emmenée avec
la selle.
[0011] L'enlèvement de la selle sera par exemple effectué au moyen d'un électroaimant préalablement
au gerbage des traverses sur les wagons de stockage du train de renouvellement.
[0012] L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description ci-après d'un exemple
de réalisation en référence aux dessins annexés sur lesquels :
La figure 2a est une vue schématique en coupe d'une cheville selon l'invention,
La figure 2b est une vue en élévation de la cheville de la figure 2a,
La figure 2c est une vue de dessus de la cheville de la figure 2a,
Les figures 3a à 3d représentent schématiquement les stades successifs de mise en
place des chevilles et d'enlèvement des selles d'une traverse en bois,
La figure 4 est une vue analogue à la figure 1 lors de la mise en place d'une cheville,
après enlèvement du tire-fond,
La figure 5 est une vue analogue à la figure 4 après mise en place de la cheville
et écartement du rail.
[0013] Typiquement, un train de renouvellement de voie est constitué d'une pluralité de
machines et de wagons associés pour assurer en continu :
- le détirefonnage et l'écartement des rails,
- la dépose et l'enlèvement des traverses usées,
- l'approvisionnement et la pose des traverses neuves,
- la remise en place des rails.
[0014] La manutention des traverses neuves et usées est assurée par des portiques circulant
sur un chemin de roule porté par les wagons du train de renouvellement (cf. Jean ALIAS,
LA VOIE FERREE, Eyrolles, Paris 1984).
[0015] Dans le procédé selon l'invention, après détirefonnage des rails sur les traverses
(enlèvement des tire-fond et des attaches), on solidarise temporairement les selles
3 et les traverses 1 pour permettre que, après écartement des rails, les selles soient
emportées avec les pinces à traverses des portiques de manutention sans risque de
chuter sur la voie ou dans les machines et wagons du train de renouvellement (Figures
3a, 3b, 4 et 5).
[0016] Après la dépose des traverses sur les convoyeurs de traverses usées et pendant leur
cheminement vers le wagon de stockage, les selles 3 sont désolidarisées des traverses
par exemple au moyen d'un électro-aimant 11 (figures 3c et 3d) puis relâchées sur
un convoyeur de stockage.
[0017] Selon un mode de réalisation préférentiel, on réalise la solidarisation des selles
et des traverses au moyen de chevilles telles que représentées sur les figures 2a
à 2c qui sont enfoncées dans les trous 4 des tire-fond.
[0018] La cheville 10 représentée sur ces figures est une pièce tubulaire munie d'une extrémité
conique 12 et portant sur son fût au moins deux séries de nervures en saillie 13 et
14.
[0019] Les nervures 13 disposées à proximité de l'extrémité conique 12 sont destinées à
coopérer avec les filets formés dans le trou 4 de la traverse 1 par les tire-fond
5 pour réaliser un ancrage de la cheville 10 dans la traverse 1.
[0020] Les nervures 14 disposées à proximité de l'extrémité opposée à l'extrémité conique
12, sont destinées à coopérer à friction avec la paroi du trou de passage des tire-fond
dans la selle 3 pour assurer le maintien des selles sur la traverse pendant leur manutention
jusqu'à l'électro-aimant qui assure leur enlèvement.
[0021] Sur la figure 2c, on voit que la cheville 10 comporte deux côtés plats 15. Cette
disposition a pour objet de faciliter l'emmagasinage de lots de chevilles dans le
chargeur d'un appareil de pose.
[0022] Sans sortir du cadre de l'invention la cheville 10 peut avoir toute autre forme que
celle décrite en relation avec les figures 2a à 2c. L'essentiel est qu'elle comporte
les moyens nécessaires pour réaliser à la fois un ancrage dans la traverse et un maintien
de la selle, ou alternativement un ancrage de la selle et un maintien dans la traverse.
[0023] La cheville peut être en tout matériau approprié, bois, métal, plastique, caoutchouc,
etc...
1. Procédé de renouvellement de voie ferrée comportant des traverses en bois, dans lequel
sont réalisées successivement les opérations de détirefonnage et d'écartement des
rails, de dépose et d'enlèvement des traverses usées, d'approvisionnement et de pose
de traverses neuves et de remise en place des rails, caractérisé en ce que après détirefonnage,
on solidarise temporairement les selles (3) sur les traverses (1).
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on réalise la solidarisation
temporaire des selles (3) et des traverses (1) au moyen de chevilles (10).
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que les chevilles (10) comportent
des moyens d'ancrage (13) dans la traverse (1) et de maintien de la selle (3).
4. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que les chevilles (10) comportent
des moyens de maintien dans la traverse (1) et d'ancrage de la selle (3).