[0001] L'invention se rapporte aux échangeurs de chaleur, notamment pour véhicules automobiles.
[0002] Elle concerne plus particulièrement un échangeur de chaleur comprenant une multiplicité
de plaques empilées munies chacune d'un bord périphérique relevé, et dans lequel lesdits
bords périphériques sont assemblés de manière étanche pour délimiter entre les plaques
des premiers canaux d'écoulement pour un premier fluide qui alternent avec des seconds
canaux d'écoulement pour un second fluide.
[0003] Un échangeur de chaleur de ce type, appelé aussi "échangeur à plaques", ou "échangeur
à lames", est connu en particulier d'après la publication DE-A-195 11 991. Un tel
échangeur de chaleur est utilisé par exemple en tant que refroidisseur d'huile pour
véhicule automobile, pour assurer le refroidissement de l'huile du moteur ou encore
le refroidissement de l'huile de la boîte de vitesses automatique, par échange thermique
avec un fluide de refroidissement, habituellement celui qui sert au refroidissement
du moteur du véhicule.
[0004] Dans un échangeur de chaleur de ce type, les plaques sont réalisées habituellement
par emboutissage d'une tôle métallique, et sont empilées, en sorte que leurs bords
périphériques respectifs s'emboîtent les uns dans les autres et soient ensuite brasés
entre eux pour assurer l'étanchéité, ce qui permet de définir des canaux de circulation
de fluide. L'échangeur de chaleur résulte ainsi d'un empilage de plaques et ne nécessite
pas de boîtier.
[0005] On prévoit alors une tubulure d'entrée et une tubulure de sortie pour un premier
fluide qui communiquent avec une première série de canaux, ainsi qu'une tubulure d'entrée
et une tubulure de sortie pour un second fluide qui communiquent avec une deuxième
série de canaux, en sorte que les canaux de la première série alternent avec les canaux
de la deuxième série.
[0006] Les plaques possèdent des ouvertures situées au droit des tubulures précitées et
alternativement rendues étanches, soit par des emboutis, soit par des bagues rapportées,
pour assurer ou interdire le passage de l'un ou l'autre fluide.
[0007] Dans les échangeurs de chaleur connus de ce type, les plaques présentent un fond
généralement plan et il est prévu, dans chaque canal d'écoulement, un élément perturbateur
pour favoriser un écoulement turbulent du fluide et donc l'échange thermique.
[0008] En outre, il est généralement nécessaire de prévoir des éléments perturbateurs différents
pour le premier et le second fluides, ce qui complique la fabrication de l'échangeur
de chaleur.
[0009] L'invention a notamment pour but de surmonter les inconvénients précités.
[0010] Elle vise en particulier à procurer un échangeur de chaleur à plaques du type défini
précédemment, qui ne comporte pas d'éléments perturbateurs.
[0011] L'invention vise également à procurer un tel échangeur de chaleur à plaques propre
à améliorer l'échange thermique entre les deux fluides, sans augmentation de la perte
de charge du circuit du premier fluide et du circuit du second fluide.
[0012] L'invention propose à cet effet un échangeur de chaleur du type défini en introduction,
lequel comprend des premières plaques présentant chacune un fond ondulé avec des ondulations
définies par des génératrices s'étendant dans une première direction et des secondes
plaques disposées en alternance avec les premières plaques et présentant chacune un
fond ondulé avec des ondulations définies par des génératrices s'étendant dans une
seconde direction qui est sensiblement perpendiculaire à la première direction, et
dans lequel chaque canal possède un diamètre hydraulique (D
h) de valeur choisie, définie par la relation : D
h =2 x h, où h représente la demi-hauteur du canal, c'est-à-dire la moitié de l'espacement
maximal entre les crêtes respectives des ondulations d'une première plaque et les
crêtes respectives des ondulations d'une seconde plaque adjacente.
[0013] On définit ainsi des canaux tridimensionnels de forme particulière délimités chacun
entre deux fonds ondulés, dont les ondulations respectives s'étendent dans des directions
sensiblement perpendiculaires entre elles.
[0014] Ces ondulations donnent une valeur du diamètre hydraulique déterminée et égale pour
les deux fluides.
[0015] On rappellera que pour un tel canal tridimensionnel, le diamètre hydraulique est
défini par la relation : D
h = 4 X Volume occupé par le fluide/Surface mouillée.
[0016] Dans le cas de l'invention, le diamètre hydraulique peut être exprimé par la relation
simplifiée précitée.
[0017] Il a été constaté que, lorsque la valeur du diamètre hydraulique D
h est choisie et est comprise entre 1 et 3 mm, on obtient un échange thermique optimal
entre les deux fluides, sans augmentation de la perte de charge de l'un et l'autre
de ces fluides.
[0018] De façon avantageuse, la valeur du diamètre hydraulique D
h est sensiblement égale à 1,8 mm.
[0019] Dans l'invention, les ondulations d'une première plaque et les ondulations d'une
seconde plaque sont de préférence en contact mutuel localement.
[0020] Les ondulations des premières plaques et les ondulations des secondes plaques sont
avantageusement de forme sensiblement sinusoïdale.
[0021] Selon une autre caractéristique de l'invention, les premières plaques et les secondes
plaques sont formées par emboutissage d'une tôle métallique, de préférence à base
d'aluminium.
[0022] Les bords relevés des premières plaques et des secondes plaques sont avantageusement
assemblés entre eux par brasage.
[0023] Dans une application préférentielle de l'invention, l'échangeur de chaleur est réalisé
sous la forme d'un refroidisseur d'huile pour véhicule automobile, dans lequel l'un
des fluides est l'huile du moteur ou l'huile de la boîte de vitesses automatique du
véhicule, tandis que l'autre fluide est un fluide de refroidissement.
[0024] Dans la description qui suit, faite seulement à titre d'exemple, on se réfère aux
dessins annexés, sur lesquels :
- la figure 1 est une vue en perspective d'un échangeur de chaleur à plaques selon l'invention
;
- la figure 2 est une vue partielle en coupe de l'échangeur de chaleur de la figure
1 ; et
- la figure 3 est une vue partielle en perspective éclatée d'une première plaque et
d'une seconde plaque adjacentes faisant partie de l'échangeur de chaleur de la figure
1.
[0025] L'échangeur de chaleur représenté à la figure 1 comprend une multiplicité de plaques,
ou lames, empilées selon une technique d'assemblage dite "en écailles". L'échangeur
de chaleur comprend des premières plaques 10 qui alternent avec des secondes plaques
12 de configuration différente.
[0026] Les premières plaques 10 présentent chacune un fond 14 entouré par un bord périphérique
16 relevé vers le haut. Le fond 14 est muni d'ondulations 18, de forme sensiblement
sinusoïdale, définies par des génératrices parallèles entre elles qui s'étendent dans
une première direction D1 (figure 3).
[0027] Les secondes plaques 12, disposées en alternance avec les premières plaques 10, présentent
chacune un fond 20 entouré par un bord périphérique relevé 22, ayant une forme homologue
de celle du bord périphérique 16 précité. Le fond 20 comporte des ondulations 24 de
forme sensiblement sinusoïdale, définies par des génératrices s'étendant dans une
seconde direction D2 qui est sensiblement perpendiculaire à la première direction
D1 (figure 3).
[0028] Les plaques 10 et 12 sont formées par emboutissage d'une tôle métallique de préférence
à base d'aluminium. Elles ont dans l'exemple une forme générale rectangulaire mais
pourraient présenter une autre forme à condition que leurs bords relevés puissent
s'emboîter deux à deux.
[0029] L'échangeur de chaleur comprend en outre (figure 1) une tubulure d'entrée 26 et une
tubulure de sortie 28 pour un premier fluide F1, ainsi qu'une tubulure d'entrée 30
et une tubulure de sortie 32 pour un second fluide F2.
[0030] Les plaques 10 et 12 sont empilées et viennent ainsi en contact mutuel à leur périphérie
par leurs bords relevés respectifs 16 et 22, qui sont brasés ensemble pour assurer
un liaison mécanique étanche.
[0031] Par ailleurs, les ondulations 18 d'une première plaque sont en contact avec les ondulations
24 d'une seconde plaque adjacente. Les plaques 10 et 12 délimitent ainsi entre elles
des canaux 34 pour le premier fluide F1 qui alternent avec des canaux 36 pour le second
fluide F2.
[0032] Les tubulures 26, 28, 30 et 32 se prolongent à l'intérieur de la pile et il est prévu
des moyens permettant de faire communiquer les tubulures 26 et 28 avec les premiers
canaux 34, d'une part, et les tubulures 30 et 32 avec les seconds canaux 36, d'autre
part. Ces moyens de communication, en eux-mêmes connus, ne sont pas décrits. Des détails
à ce sujet peuvent être trouvés notamment dans la publication DE-A-195 11 991 précitée.
[0033] Les ondulations respectives 18 et 24 permettent de donner aux canaux une structure
tridimensionnelle particulière qui favorise un écoulement turbulent du fluide F1 et
du fluide F2 et, par conséquent, un bon échange thermique entre eux. Ceci permet de
supprimer les éléments perturbateurs qui, jusqu'à présent, avaient été considérés
comme nécessaires dans ce type d'échangeurs de chaleur à plaques.
[0034] Dans l'invention, il est en outre essentiel que le diamètre hydraulique des canaux
34 et 36 ait une valeur choisie.
[0035] En règle générale, le diamètre hydraulique est défini par la relation D
h = 4 x Volume occupé par le fluide/Surface mouillée.
[0036] Ici, dans le cas d'un canal de faible épaisseur, le diamètre hydraulique D
h peut être exprimé, d'une façon simplifiée, par la relation suivante :

où h représente la demi-hauteur du canal.
[0037] En se reportant aux figures 2 et 3, h représente la moitié de l'espacement maximal
entre les crêtes respectives 38 et 40 des ondulations respectives 18, 24 d'une première
plaque 10 et d'une deuxième plaque 12 adjacentes.
[0038] Ici, la valeur du diamètre hydraulique D
h doit être comprise entre 1 et 3 mm. Avantageusement, cette valeur est sensiblement
égale à 1,8 mm.
[0039] L'échangeur de chaleur constitue avantageusement un refroidisseur d'huile. Il peut
être utilisé pour refroidir l'huile du moteur ou l'huile de la boîte de vitesses automatique
d'un véhicule automobile. Dans ce cas, l'un des fluides est constitué par cette huile,
tandis que l'autre fluide est constitué par un fluide de refroidissement. Ce dernier
est avantageusement le liquide qui sert habituellement au refroidissement du moteur
du véhicule automobile.
[0040] Lorsque l'échangeur de chaleur est utilisé pour refroidir l'huile du moteur, il est
alors fixé soit directement sur le bloc-moteur, soit sur un boîtier de filtration
connecté directement au moteur. L'échangeur peut être alors relié au circuit du fluide
de refroidissement par des conduits.
[0041] Dans le cas du refroidissement de l'huile de la boîte de vitesses automatique, l'échangeur
de chaleur peut être raccordé directement au carter d'huile de la boîte de vitesses.
[0042] Il a été constaté qu'un tel échangeur de chaleur permet une amélioration de l'échange
thermique entre les deux fluides, sans variation de la perte de charge du circuit
d'huile et du circuit du liquide de refroidissement. Des essais ont montré que, par
rapport à un échangeur de chaleur à plaques classique muni de perturbateurs, l'échangeur
de chaleur selon l'invention dégage un puissance thermique qui peut être supérieure
de 15% et une perte de charge qui peut être réduite de 30 à 40 %.
[0043] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée à la forme de réalisation décrite précédemment
à titre exemple mais s'étend également à d'autres variantes.
1. Echangeur de chaleur comprenant une multiplicité de plaques empilées (10 ; 12) munies
chacune d'un bord périphérique relevé (16 ; 22) et dans lequel lesdits bords périphériques
sont assemblés de manière étanche pour délimiter entre les plaques des premiers canaux
d'écoulement (34) pour un premier fluide (F1) qui alternent avec des seconds canaux
d'écoulement (36) pour un second fluide (F2),
caractérisé en ce qu'il comprend des premières plaques (10) présentant chacune un
fond (14) ayant des ondulations (18) définies par des génératrices s'étendant dans
une première direction (D1) et des secondes plaques (12) disposées en alternance avec
les premières plaques (10) et présentant chacune un fond (20) ayant des ondulations
(24) définies par des génératrices s'étendant dans une seconde direction (D2) qui
est sensiblement perpendiculaire à la première direction (D1), et en ce que chaque
canal (34 ; 36) possède un diamètre hydraulique (Dh) de valeur choisie, définie par la relation Dh = 2.h, où h représente la demi-hauteur du canal, c'est à dire la moitié de l'espacement
maximal entre les crêtes respectives (38 ; 40) des ondulations respectives (18 ; 24)
d'une première plaque (10) et d'une seconde plaque (12) adjacentes, et en ce que la
valeur du diamètre hydraulique Dh est comprise entre 1 et 3 mm.
2. Echangeur de chaleur selon la revendication 1, caractérisé en ce que la valeur du
diamètre hydraulique Dh est sensiblement égale à 1,8 mm.
3. Echangeur de chaleur selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que
les ondulations (18) d'une première plaque (10) et les ondulations (24) d'une seconde
plaque (12) sont en contact mutuel localement.
4. Echangeur de chaleur selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que les
ondulations (18) des premières plaques (10) et les ondulations (24) des secondes plaques
(12) sont de forme sensiblement sinusoïdale.
5. Echangeur de chaleur selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que les
premières plaques (10) et les secondes plaques (12) sont formées par emboutissage
d'une tôle métallique, de préférence à base d'aluminium.
6. Echangeur de chaleur selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que les
bords relevés (16, 22) des premières plaques (10) et des secondes plaques (12) sont
assemblés entre eux par brasage.
7. Echangeur de chaleur selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que l'un
des fluides est l'huile d'un moteur ou l'huile d'une boîte de vitesses automatique
d'un véhicule automobile, tandis que l'autre fluide est un fluide de refroidissement.