[0001] La présente invention concerne un dispositif de cintrage d'éléments métalliques allongés
et notamment des tubes en acier, cuivre, ou aluminium destinés par exemple à constituer
des canalisations destinées à l'automobile pour le transport de liquide de frein,
de carburant, de fluide de réfrigération, ou de liquide de direction assistée.
[0002] Le cintrage d'un tube consiste à déformer plastiquement et localement le tube de
manière à former un coude. La plupart des dispositifs de cintrage connus mettent en
oeuvre soit un procédé de cintrage par emboutissage, soit un procédé de cintrage rotatif.
[0003] Dans le cintrage par emboutissage, un galet mobile solidaire de la tige d'un vérin
linéaire est appliqué selon une direction transversale contre une extrémité libre
d'un tube maintenu dans un étau pour enrouler partiellement celle-ci autour d'un galet
fixe.
[0004] Dans le cintrage rotatif, l'extrémité libre d'un tube maintenu dans un étau est disposée
dans une tête de cintrage comprenant deux galets d'axes parallèles, entre lesquels
s'étend le tube, et qui sont montés sur un support solidaire de la tige d'un vérin
rotolinéaire (on rappelle que dans un vérin rotolinéaire, la tige coulisse le long
de son axe longitudinal et/ou pivote autour de celui-ci) . La rotation de la tige
provoque le cintrage du tube, un des galets enroulant partiellement le tube autour
de l'autre galet.
[0005] En général, les industriels mettant en oeuvre de tels procédés de cintrage utilisent
deux types de machines.
[0006] Dans le premier type, la machine comporte un bâti sur lequel est fixé au moins un
étau de maintien du tube à cintrer et, pour chaque coude à réaliser, un vérin de cintrage
dans une position précise correspondant à la position du coude à réaliser sur le tube.
De telles machines, dédiées à la réalisation d'un tube particulier, sont relativement
peu onéreuses et sont donc rentables pour des productions de grande série. Une telle
machine est cependant relativement longue à fabriquer. En outre, lorsque la géométrie
du tube à réaliser doit être modifiée pour que le tube satisfasse à de nouvelles contraintes
(par exemple, dans le cas d'une conduite de transport de liquide de frein dans un
véhicule, ces contraintes peuvent être liées au passage d'un système de freinage classique
à un système à anti-blocage de roues, d'un poste de conduite à gauche à un poste de
conduite à droite, d'un système de frein à tambour à un système de frein à disque,
à la modification d'un coude engendrant un bruit ou une usure importante...) nécessitent
de renvoyer la machine à l'atelier pour que soient effectuées les modifications correspondantes
du positionnement des vérins de cintrage. Cette opération requiert le démontage de
la machine et s'avère relativement longue et coûteuse.
[0007] Dans le deuxième type, la machine comporte une ou plusieurs têtes de cintrage dont
les axes sont numérisés et des moyens pour déplacer cette tête de cintrage par rapport
au tube. Cette machine est très flexible et donc bien adaptée à la réalisation de
pièces de petite et moyenne série. Toutefois, la nécessité de positionner la tête
de cintrage pour chaque coude rend une telle machine lente et peu précise. Par ailleurs,
ces machines sont coûteuses et ce d'autant plus que la précision des pièces à réaliser
est élevée.
[0008] On connaît par les documents US-A-4 604 885, US-A-5 765 426 et DE-A-4 242 002 des
dispositifs de cintrage composés d'un organe de maintien central entouré de deux organes
de cintrage montés de façon réglable sur un bâti.
[0009] En particulier, le document US-A-4 604 885 décrit un dispositif de cintrage d'éléments
métalliques allongés, notamment des éléments tubulaires, comprenant au moins un module
de cintrage monté sur un bâti, ledit module comportant un profilé support sur lequel
est fixé au moins un organe de maintien d'un élément à cintrer dans une position centrée
sur un axe parallèle au profilé support, et au moins un organe de cintrage, conformément
au préambule de la revendication 1.
[0010] Les organes de cintrage sont généralement montés sur une potence portant une tête
de cintrage travaillant dans l'axe de maintien de la pièce à cintrer, la tête étant
selon le cas orientable autour de l'axe de maintien par un moyen positionnel manoeuvrant
ladite tête dans un plan perpendiculaire à l'axe.
[0011] Ces dispositifs astreignent la tête de cintrage à rester dans l'axe de maintien,
laquelle ne peut s'en écarter de par son montage. Ceci est un inconvénient lorsque
par exemple il faut dégager la tête pour permettre le positionnement d'un élément
à cintrer, ou lorsqu'il faut effectuer un cintrage en dehors de l'axe de maintien.
[0012] A cet égard, on peut citer le document US-A-4 945 747 qui décrit un dispositif analogue
à ceux décrits précédemment, dans lequel la tête de cintrage est fixée à l'extrémité
d'un bras robotisé, autorisant un désaxage de la tête de cintrage. Il s'agit d'une
solution techniquement intéressante, mais très onéreuse à mettre en oeuvre.
[0013] L'arrière-plan technologique relatif aux têtes de cintrage est enfin illustré par
le document DE-A-38 11 891.
[0014] Le but de l'invention est de proposer un dispositif de cintrage qui soit économique,
susceptible d'être reconfiguré de manière simple pour faire face à des modifications
de géométrie ou de dimensions des produits à réaliser et posséder une flexibilité
importante.
[0015] En vue de la réalisation de ce but, on prévoit, selon l'invention, un dispositif
de cintrage du type précité, dans lequel l'organe de cintrage comporte une potence
fixée de façon réglable en position le long du profilé support et au moins un vérin
de cintrage dont la tige est équipée d'une tête de cintrage, ledit vérin étant relié
à la potence par un système positionnel comportant un coulisseau en arc de cercle,
monté de manière réglable en position sur la potence et lié au vérin de cintrage à
l'une de ses extrémités de façon que l'axe de la tige du vérin soit astreint à pivoter
autour de l'axe de maintien dans un plan perpendiculaire audit axe.
[0016] Ainsi, le réglage de la position de l'organe de cintrage par rapport à l'organe de
maintien permet de modifier la position du coude à réaliser sur l'élément allongé,
et le pivotement du vérin de cintrage autour de l'axe de maintien permet de modifier
l'orientation du coude par rapport à la partie de l'élément allongé qui est reçue
dans l'organe de maintien. Ces différents réglages permettent donc d'obtenir de manière
simple différentes configurations de cintrage.
[0017] Selon une caractéristique particulière, le module de cintrage comprend deux organes
de cintrage s'étendant chacun d'un côté de l'organe de maintien.
[0018] Avantageusement, le vérin de cintrage est un vérin rotolinéaire.
[0019] L'orientation de la tête de cintrage autour de son axe de pivotement se combine avec
le pivotement du vérin de cintrage autour de l'axe de maintien pour obtenir un grand
nombre de géométries de coudes conjuguant des orientations et des angles différents.
[0020] De préférence alors, le système positionnel autorise une plage de pivotement du vérin
de cintrage d'environ 180°.
[0021] Un maximum de géométries de coudes peut de la sorte être obtenu.
[0022] Selon une caractéristique additionnelle, le dispositif comprend au moins un module
de transfert d'éléments à cintrer comportant un profilé support sur lequel est monté
pour pivoter un arbre parallèle à l'axe de maintien et au moins un bras manipulateur
ayant une extrémité solidaire dudit arbre pour s'étendre transversalement par rapport
à celui-ci et une extrémité opposée équipée d'un moyen de préhension.
[0023] Le module de transfert permet de manière simple d'alimenter en éléments à cintrer
le module de cintrage ou d'évacuer de celui-ci les éléments cintrés. Cette réalisation
à l'aide d'un bras manipulateur présente l'avantage d'un encombrement limité conférant
au dispositif de cintrage une structure compacte.
[0024] De préférence alors, le bras manipulateur est télescopique et les profilés support
des modules de cintrage et de transfert sont montés sur le bâti pour être réglables
en position l'un par rapport à l'autre.
[0025] Cette disposition est particulièrement avantageuse dans les dispositifs de cintrage
comprenant plusieurs modules de cintrage et plusieurs modules de transfert, car elle
permet une exploitation optimale de l'espace disponible en fonction de l'encombrement
des pièces à réaliser et du nombre de modules de cintrage employés.
[0026] Alternativement, le module de transfert comporte au moins un guide rectiligne sensiblement
horizontal s'étendant transversalement à l'axe de maintien, et au dessus du module
de cintrage, sur lequel est monté coulissant au moins un chariot muni d'un organe
de préhension monté mobile verticalement sur ce chariot.
[0027] Ce second type de module de transfert permet de la même façon d'alimenter en éléments
à cintrer le module de cintrage ou d'évacuer de celui-ci les éléments cintrés.
[0028] Avantageusement, au moins le profilé support du module de cintrage est monté sur
le bâti pour s'étendre verticalement.
[0029] L'encombrement du dispositif de cintrage est de la sorte limité et le dispositif
de cintrage ne nécessite qu'une surface au sol de dimensions réduites.
[0030] Selon une autre caractéristique particulière, le module de cintrage comprend deux
organes de maintien associés chacun à un organe de cintrage, l'un des organes de maintien
et l'organe de cintrage associé étant montés sur un chariot réglable en position le
long du profilé support. Ceci sera notamment intéressant dans le cas où les éléments
à cintrer sont de structure hybride, en étant constitués par des éléments bout à bout
alternativement souples et rigides.
[0031] Enfin, on pourra prévoir que l'organe de maintien, l'organe de cintrage et l'éventuel
module de transfert sont chacun motorisés et commandés de façon à ce que leur position
spatiale soit mémorisable dans le cadre d'une commande automatisée du dispositif.
[0032] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront à la lecture de
la description qui suit d'un mode de réalisation particulier non limitatif de l'invention.
[0033] Il sera fait référence aux dessins annexés, parmi lesquels :
- la figure 1 est une vue partielle en perspective d'un dispositif de cintrage selon
l'invention, comportant un module de cintrage ici encadré de deux modules de transfert,
- la figure 2 est une vue en élévation d'un organe de cintrage selon une direction longitudinale
du profilé support, avec un détail de la tête de cintrage à plus grande échelle,
- la figure 3 est une vue analogue à la figure 2 selon une direction transversale du
profilé support,
- la figure 4 est une vue schématique en élévation d'un dispositif de cintrage conforme
à l'invention selon une configuration particulière,
- la figure 5 est une vue schématique en élévation d'un dispositif de cintrage selon
une variante de configuration.
[0034] En référence aux figures, le dispositif de cintrage conforme à l'invention comprend
un bâti 1 sur lequel sont montés de manière alternée des modules de cintrage généralement
désignés en 2 et des modules de transfert généralement désignés en 3, ici trois modules
de cintrage 2 et quatre modules de transfert 3.
[0035] Le bâti 1 comprend un piétement 4 supportant deux longerons 5 parallèles. Chaque
longeron 5 est formé d'un profilé en métal tel que l'aluminium ayant une section transversale
sensiblement rectangulaire et comportant des rainures longitudinales 6 ayant une section
transversale sensiblement en forme de T.
[0036] Chaque module de cintrage 2 comprend un profilé support 7 sur lequel sont montés
un organe de maintien (ici unique) portant la référence générale 8 et deux organes
de cintrage portant la référence générale 9 s'étendant chacun d'un côté de l'organe
de maintien 8.
[0037] Le profilé support 7 est formé d'un profilé en métal tel que l'aluminium ayant une
section transversale sensiblement rectangulaire et comportant des rainures longitudinales
10 ayant une section transversale sensiblement en forme de T.
[0038] L'organe de maintien 8 comprend un montant 11 ayant une extrémité inférieure solidaire
d'une embase 12 de fixation au profilé support 7 et une extrémité opposée équipée
d'une pince 13 de type connu agencée pour maintenir par serrage un élément à cintrer,
par exemple un tube métallique, le long d'un axe 14 parallèle au profilé support 7.
[0039] Chaque organe de cintrage 9 comprend en outre une potence 15 ayant une extrémité
inférieure 16 formant une embase de fixation au profilé support 7 et une extrémité
supérieure 17 dans laquelle est ménagé, dans un plan perpendiculaire au profilé support
7, un logement 18 en arc de cercle recevant à coulissement un coulisseau 19 également
en arc de cercle. Le logement 18 et le coulisseau 19 s'étendent dans un plan perpendiculaire
à l'axe de maintien 14 et sont centrés sur ce dernier. Le coulisseau 19 s'étend ici
sur un angle d'environ 90°. Le logement 18 est ici obturé par un couvercle 20 maintenu
sur l'extrémité 17 par des vis 21 qui, lorsqu'elles sont vissées, serrent le coulisseau
19 dans la position angulaire désirée entre le couvercle 20 et le fond du logement
18 immobilisant ainsi le coulisseau 19 dans la position angulaire désirée par rapport
au montant 15.
[0040] Chaque organe de cintrage 9 comprend également un vérin rotolinéaire 22 dont le corps
est fixé, ici par des vis, sur une extrémité du coulisseau 19 de manière à s'étendre
transversalement par rapport à l'axe de maintien 14. La tige du vérin 22 possède une
extrémité libre équipée d'une tête de cintrage 23. La tête de cintrage 23 comprend
de façon connue en soi un galet 24 centré sur l'axe de pivotement 25 de la tige du
vérin 22 et un galet 26 excentré et d'axe parallèle à celui du galet 24. Les galets
24, 26 sont pourvus d'une gorge périphérique ayant une section transversale correspondant
à celle du tube à cintrer. Le vérin 22 est en outre relié à la potence 15 par un système
positionnel, constitué ici par le coulisseau 19 en arc de cercle. Le vérin 22 est
ainsi fixé à une extrémité du coulisseau 19 de façon que l'axe de la tige dudit vérin
soit astreint à pivoter autour de l'axe de maintien 14, essentiellement dans un plan
perpendiculaire audit axe. La tige du vérin 22 coulisse entre une position sortie,
dans laquelle le logement de section transversale circulaire défini par les gorges
des galets 24, 26 est de façon habituelle centré sur l'axe de maintien 14, et une
position rentrée. Le cas échéant, il est tout à fait possible de positionner ce logement,
dans la position sortie du vérin 22, de sorte qu'il ne coïncide pas exactement avec
l'axe de maintien 14, en vue d'effectuer un cintrage sur une partie du tube s'étendant
hors dudit axe.
[0041] Le vérin 22 et la pince 13 sont alimentés en air comprimé par l'intermédiaire de
conduites courant respectivement le long du coulisseau 19 et de la potence 15 et le
long du montant 11 pour être raccordées à un dispositif de commande et d'alimentation
en air comprimé non représenté ici.
[0042] L'organe de maintien 8 et les organes de cintrage 9 sont fixés sur le profilé support
7 de manière à pouvoir être réglables en position les uns par rapport aux autres le
long de ce profilé support. Les organes de cintrage 9 sont par exemple fixés par l'intermédiaire
de boulons 27 traversant l'embase 16 et ayant une extrémité inférieure reçue dans
une des rainures 10 du profilé support 7. On comprend que, lorsque les boulons 27
sont desserrés, les organes de cintrage 9 peuvent être déplacés le long du profilé
support 7. L'organe de maintien 8 peut être fixé sur le profilé support 7 de la même
manière ou à demeure.
[0043] Chaque module de transfert 3 comprend quant à lui un profilé support 28 identique
au profilé support 7 et parallèle à celui-ci, et un arbre 29 monté sur le profilé
support 28 par l'intermédiaire de paliers 30 pour pivoter autour de sa direction longitudinale
qui s'étend parallèlement à l'axe de maintien 14. Chaque module de transfert 3 comprend
également un bras manipulateur 31 s'étendant de préférence perpendiculairement à l'axe
de maintien 14 et ayant une extrémité formant un collier de serrage 32 de l'arbre
29 permettant un positionnement réglable du bras manipulateur 31 le long de l'arbre
29, et une extrémité opposée équipée d'un moyen de préhension de type connu tel qu'une
pince 33, raccordé par des conduites courant le long du bras manipulateur 31 à un
dispositif connu de commande et d'alimentation en air comprimé non représenté ici.
[0044] Les arbres 29 des modules de transfert 3 sont reliés les uns aux autres par l'intermédiaire
d'une tige de commande 34 (visible sur la figure 5) articulée à un maneton 35 fixé
sur une extrémité de chaque arbre 29 de manière à transformer un mouvement alternatif
de translation appliqué (par un moyen non représenté) à la tige de commande 34 en
un mouvement rotatif alternatif des arbres 29 et en un mouvement de balancier des
bras manipulateurs 31.
[0045] Avantageusement, les profilés support 7 et 28 sont fixés aux longerons 5 de façon
analogue aux organes de maintien 9 sur le profilé support 7, de manière à pouvoir
être positionnés les uns par rapport aux autres le long des longerons 5. Le bras manipulateur
31 de chaque module de transfert 3 est alors de préférence télescopique.
[0046] A la figure 4, le bâti 1 est associé à un ensemble amont 36 d'alimentation en tubes
à cintrer de type connu (par exemple comportant un élévateur) et un ensemble aval
35 d'évacuation des tubes cintrés également de type connu.
[0047] Dans ce dispositif, les longerons 5 s'étendent horizontalement.
[0048] Les modules de cintrage 2 réalisent six coudes sur chaque tube à partir des extrémités
de ceux-ci vers leur partie médiane, chaque module de cintrage 2 effectuant deux coudes.
L'organe de maintien 8 étant disposé entre les deux organes de cintrage 9, le maintien
du tube est assuré sur sa partie médiane qui reste ainsi rectiligne et permet de conserver
un référentiel de positionnement fixe d'un module de cintrage à un autre simplifiant
de la sorte le positionnement des vérins 22 dont la tête 23 intervient sur une portion
rectiligne centrée sur l'axe de maintien 14.
[0049] Le bras manipulateur 31 du module de transfert 3 adjacent à l'ensemble d'alimentation
36 est mobile entre une première position dans laquelle il saisit un tube à cintrer
dans l'ensemble d'alimentation 36 et une deuxième position dans laquelle il positionne
ce tube dans l'organe de maintien 8 du module de cintrage 2 adjacent. Le bras manipulateur
31 du module de transfert 3 adjacent à l'ensemble d'évacuation est quant à lui mobile
entre une position dans laquelle il saisit le tube cintré dans le module de cintrage
2 effectuant les deux derniers cintrages et une deuxième position dans laquelle il
dépose l'élément cintré dans l'ensemble d'évacuation 37. Chacun des autres modules
de transfert 3 situés entre ces deux modules de transfert a son bras manipulateur
31 qui est mobile entre une position dans laquelle il saisit un tube à cintrer dans
un module de cintrage 2 amont et une position dans laquelle il positionne le tube
dans un module de cintrage 2 aval pour assurer le transport du tube à cintrer d'un
module de cintrage amont vers un module de cintrage aval. On notera que les pinces
13 et 33 doivent maintenir fermement le tube pour empêcher que celui-ci puisse pivoter.
Il est en effet important que l'orientation angulaire du tube autour de sa direction
longitudinale parallèle à l'axe de maintien 14 soit toujours connue d'un module de
cintrage 2 à l'autre car c'est elle qui a conditionné le positionnement des vérins
de cintrage.
[0050] Par ailleurs, on comprend que la décomposition par modules de l'opération de cintrage
autorise une grande flexibilité d'emploi du dispositif. Ainsi, on peut réaliser sur
une même machine deux séries de tubes ayant des géométries différentes en utilisant
par exemple un seul module de cintrage pour la réalisation d'un des tubes et deux
modules de cintrage pour l'autre tube. Les modules de cintrage non utilisés pour un
tube ne servent pas, et sont inactivés (position reculée du vérin rotolinéaire 22).
[0051] Alternativement, et selon un mode particulier de réalisation (non représenté ici),
le module de transfert est composé d'un guide rectiligne sensiblement horizontal placé
au-dessus du ou des modules de cintrage transversalement à l'axe de maintien, avec
un chariot monté coulissant sur ce guide et muni d'un moyen de préhension pouvant
se mouvoir verticalement, conformément à un montage de type pont roulant ou portique
bien connu de l'homme de l'art.
[0052] Grâce à ce moyen de préhension, les tubes sont transférés d'un poste d'alimentation
en amont de la chaîne vers le premier module de cintrage, puis de proche en proche
vers les suivants, et enfin vers un poste de réception des tubes cintrés. Eventuellement,
en fonction de la nature des tubes à cintrer, le module de transfert est capable de
sélectionner le ou les modules de cintrage sur lesquels s'effectuent les opérations
de cintrage, par exemple en sautant un ou plusieurs postes de cintrage.
[0053] A la figure 5, on peut voir un dispositif de cintrage dans lequel les longerons 5
s'étendent dans un plan vertical de manière que les profilés support 14 et 28 soient
verticaux. Le dispositif de cintrage repose de préférence directement sur le sol S.
On distingue clairement le positionnement des organes de maintien 9 (représentés sous
forme schématique sur cette figure) par rapport à l'organe de maintien 8 de chaque
module de cintrage 2 permettant la réalisation des coudes à partir des extrémités
des tubes vers leur partie médiane (l'amont et l'aval du dispositif se situent respectivement
sur la partie droite et sur la partie gauche de la figure).
[0054] Le positionnement des vérins 22 dans chaque module de cintrage est obtenu d'une part
en réglant la position des organes de cintrage 9 par rapport à l'organe de maintien
8 et d'autre part en réglant la position angulaire de chaque vérin 22 autour de l'axe
de maintien 14. Ce dernier réglage est effectué en déplaçant le coulisseau 19 par
rapport à la potence 15 et éventuellement en montant le vérin 22 sur l'autre extrémité
du coulisseau 19. La tête de cintrage 23 est réglable angulairement autour de l'axe
du vérin 22, de façon à déterminer l'angle de cintrage à réaliser, conformément à
la technique de cintrage classique utilisant ce type de vérin.
[0055] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation décrit et on pourra
y apporter des variantes de réalisation sans sortir du cadre de l'invention tel que
défini par les revendications.
[0056] On pourra prévoir que l'organe de maintien, l'organe de cintrage et l'éventuel module
de transfert sont chacun motorisés et commandés de façon à ce que leur position spatiale
soit mémorisable dans le cadre d'une commande automatisée du dispositif. On parvient
alors à faire coopérer tous les moyens ainsi pilotés de manière automatique. En particulier,
les reconfigurations des organes de cintrage vis-à-vis des organes de maintien peuvent
être automatiquement réalisées au cas par cas en fonction de chaque type de tube à
cintrer se présentant en amont de la chaîne.
[0057] En outre, des paires de vérins de cintrage linéaires, disposés face à face ou côte
à côte, pourront être substituées aux vérins de cintrage rotolinéaires. Dans ce cas,
le cintrage rotatif par enroulement est remplacé par un cintrage linéaire par emboutissage.
[0058] Enfin, chaque module de cintrage peut comprendre deux organes de maintien associés
chacun à un organe de cintrage. Cette disposition est particulièrement utile lorsque
l'élément à cintrer comprend deux tubes métalliques reliés l'un à l'autre par une
conduite intermédiaire flexible, selon un agencement bout à bout, chaque organe de
maintien assurant le positionnement d'un des tubes métalliques. Lorsque la longueur
de la conduite flexible est susceptible de varier d'un élément à cintrer à un autre,
on peut prévoir de monter l'un des organes de maintien et l'organe de cintrage associé
sur un chariot réglable en position le long du profilé support. Il est en outre possible
de commander automatiquement les déplacements du chariot par l'intermédiaire d'un
capteur de mesure de la longueur de la conduite flexible ou par tout autre moyen.
Le module de transfert pourra dans ce cas être agencé de manière à comporter deux
bras manipulateurs pour saisir l'élément à cintrer par les tubes métalliques.
1. Dispositif de cintrage d'éléments métalliques allongés, notamment des éléments tubulaires,
comprenant au moins un module de cintrage (2) monté sur un bâti (1), ledit module
comportant un profilé support (7) sur lequel est fixé au moins un organe (8) de maintien
d'un élément à cintrer dans une position centrée sur un axe (14) parallèle au profilé
support, et au moins un organe de cintrage (9), caractérisé en ce que l'organe de
cintrage (9) comporte une potence (15) fixée de façon réglable en position le long
du profilé support et au moins un vérin de cintrage (22) dont la tige est équipée
d'une tête de cintrage (23), ledit vérin étant relié à la potence (15) par un système
positionnel (19) comportant un coulisseau (19) en arc de cercle, monté de manière
réglable en position sur la potence (15) et lié au vérin de cintrage (22) à l'une
de ses extrémités de façon que l'axe de la tige du vérin soit astreint à pivoter autour
de l'axe de maintien (14) dans un plan perpendiculaire audit axe.
2. Dispositif de cintrage selon la revendication 1, caractérisé en ce que le module de
cintrage (2) comprend deux organes de cintrage (9) s'étendant chacun d'un côté de
l'organe de maintien (8).
3. Dispositif de cintrage selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que
le vérin de cintrage (22) est un vérin rotolinéaire.
4. Dispositif de cintrage selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
le système positionnel (19) autorise une plage de pivotement du vérin de cintrage
(22) d'environ 180°.
5. Dispositif de cintrage selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en
ce qu'il comprend au moins un module (3) de transfert d'éléments à cintrer comportant
un profilé support (28) sur lequel est monté pour pivoter un arbre (29) parallèle
à l'axe de maintien (14) et au moins un bras manipulateur (31) ayant une extrémité
(32) solidaire dudit arbre (29) pour s'étendre transversalement par rapport à celui-ci
et une extrémité opposée équipée d'un moyen de préhension (33).
6. Dispositif de cintrage selon la revendication 5, caractérisé en ce que le bras manipulateur
(31) est télescopique et en ce que les profilés support (7, 28) des modules de cintrage
et de transfert (2, 3) sont montés sur le bâti (1) pour être réglables en position
l'un par rapport à l'autre.
7. Dispositif de cintrage selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'il
comprend au moins un module de transfert d'éléments à cintrer comportant au moins
un guide rectiligne sensiblement horizontal s'étendant transversalement à l'axe de
maintien (14), et au-dessus du module de cintrage (2), sur lequel est monté coulissant
au moins un chariot muni d'un organe de préhension mobile verticalement sur ce chariot.
8. Dispositif de cintrage selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce qu'au
moins le profilé support (7) du module de cintrage (2) est monté sur le bâti (1) pour
s'étendre verticalement.
9. Dispositif de cintrage selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en
ce que le module de cintrage (2) comprend deux organes de maintien (8) associés chacun
à un organe de cintrage (9), l'un des organes de maintien (8) et l'organe de cintrage
(9) associé étant montés sur un chariot réglable en position le long du profilé support
(7).
10. Dispositif de cintrage selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en
ce que l'organe de maintien (8), l'organe de cintrage (9), et l'éventuel module de
transfert (3) sont chacun motorisés et commandés de façon à ce que leur position spatiale
soit mémorisable dans le cadre d'une commande automatisée dudit dispositif.