[0001] La présente invention concerne un procédé de combustion, applicable plus particulièrement
à la calcination d'un matériau à base de minerai notamment la fabrication de ciment
dans lequel un matériau est chauffé au contact d'une source de chaleur essentiellement
créée par une flamme engendrée par au moins un combustible et au moins un comburant.
Ce procédé de calcination s'intègre dans un procédé de préparation de ciment. L'invention
concerne également l'utilisation du procédé de combustion pour chauffer une charge
que ce soit pour fondre un métal, le maintenir en température, la destruction des
déchets, etc...
[0002] La fabrication de ciment passe par la fabrication d'un produit intermédiaire appelé
« clinker ». Le clinker est un produit qui est obtenu par cuisson d'un matériau à
base de minerai et notamment l'argile et le calcaire. Le matériau sous forme de poudre
peut être fourni à un four rotatif, soit sous forme sèche (procédé sec) soit sous
forme d'une pâte ("slurry") à base d'eau (procédé humide). La composition du clinker
est en général soigneusement contrôlée afin d'obtenir les proportions désirées des
différents matériaux minéraux et notamment le carbonate de calcium, la silice, l'alumine,
l'oxyde de fer et le carbonate de magnésium. Après enfournement dans un four, le matériau
précurseur pour la fabrication de clinker subit tout d'abord un séchage et un chauffage.
Ensuite, ce matériau subit une calcination dans laquelle les carbonates des différents
minéraux sont convertis en oxyde de ces minéraux par élimination de dioxyde de carbone.
Les températures étant encore élevées, les minéraux ainsi obtenus réagissent chimiquement
entre eux pour produire essentiellement des silicates de calcium et des aluminates
de calcium. Ce dernier procédé est appelé procédé de « clinkerisation » (« clinkering
» en anglais) et il est réalisé dans la zone chaude d'un four rotatif. Le clinker
qui en résulte est alors refroidi et pulvérisé puis mélangé avec des ingrédients additionnels
pour former un ciment tel que le ciment de type portland.
[0003] Les procédés de fabrication de ciments comportent de nombreuses similitudes et les
différences essentielles entre ces différents procédés résident essentiellement dans
la méthode utilisée pour sécher, préchauffer ou calciner le précurseur du clinker.
En règle générale dans tous ces systèmes le procédé de fabrication de clinker est
sensiblement toujours le même c'est à dire un procédé dans lequel on utilise un four
rotatif dans lequel les précurseurs de clinker descendent par gravité tandis que les
gaz chauds sont circulés à contre courant en provenance d'une zone dans laquelle on
a réalisé une combustion.
[0004] Il est connu, par exemple du brevet US 5,572,938, que l'utilisation d'oxygène dans
les fours rotatifs de fabrication de clinker permet d'augmenter la production de clinker
en améliorant essentiellement la combustion habituellement pratiquée à l'aide d'une
combustion à l'air. Toutefois, jusqu'à ce jour, ces techniques ne sont pas très bien
maîtrisées et représentent souvent une augmentation sensible des coûts de production
pour le fabricant.
[0005] Différentes techniques de fabrication de ciment sont décrites notamment dans les
brevets US 3,302,938, US 3,404,199, US 3,925,091 dont les descriptions sont incorporées
dans la présente demande par référence.
[0006] D'autres procédés dans lesquels on utilise également de l'oxygène dans la fabrication
de ciment sont décrits dans les brevets US 5,007,823 et 5.580.237.
[0007] D'une manière générale, les fabricants de clinker essaient d'incorporer comme combustibles
dans leur four, afin de diminuer les coûts de production, des combustibles qui ont
la propriété de brûler relativement mal, ainsi que des produits peu combustibles ayant
un faible pouvoir calorifique inférieur (PCI). D'une manière générale ils cherchent
à utiliser des déchets de toutes sortes relativement peu combustibles pour lesquels
ils peuvent recevoir notamment des primes à la destruction desdits déchets. En effet,
le procédé de fabrication de clinker consomme beaucoup d'énergie, en particulier parce
que la réaction de décarbonation du carbonate de calcium dans l'opération de fabrication
de clinker est une réaction très endothermique et donc grande consommatrice d'énergie.
[0008] Les combustibles habituels qui brûlent facilement dans les fours rotatifs de fabrication
de clinker sont le charbon, les fiouls lourds et le gaz naturel. Ces combustibles
ont un pouvoir calorifique inférieur (PCI) ayant une valeur comprise entre 30 et 45
x 10
6 joules/kg. Les fuels lourds peuvent être préchauffés et atomisés en gouttelettes
de tailles inférieures à 200 microns avec une fraction de leur masse transformée en
gouttelettes de diamètre inférieure à 50 microns. Les gouttelettes les plus petites
s'évaporent rapidement et permettent ainsi un allumage de la flamme près de l'extrémité
du brûleur.
[0009] De la même manière, les particules de charbon sont pulvérisées avec une distribution
de taille comprise entre 10 et 200 micron. L'allumage rapide et stable de la combustion
est amélioré par le contrôle de la taille mais aussi par la matière volatile combustible
dégagée par les particules lorsqu'elles sont chauffées. Cependant, les fabricants
de ciment font des efforts continuels pour diminuer le coût des combustibles utilisés
dans la production de clinker et essayent aujourd'hui de brûler notamment des déchets
liquides ou solides ayant de faibles qualités combustibles et un pouvoir calorifique
inférieur (PCI) souvent inférieur à 15 x 10
6 joule/kg. Ces mauvais combustibles ont cependant un contenu en eau souvent supérieur
à 20 % en masse, ou une dimension de particules importante (par exemple 75 % de la
masse consistant en des particules ou des gouttelettes de taille supérieure à 200
micron).
[0010] L'utilisation de ces combustibles ayant des difficultés à brûler entraîne un certain
nombre de problèmes dans la zone de combustion et en particulier dans la zone de calcination
des fours rotatifs utilisés pour fabriquer le clinker et notamment un allumage de
la flamme instable, des taux de combustion trop faibles, ce qui génère des concentrations
en monoxyde de carbone qui sont incontrôlées, des émissions d'hydrocarbures dans les
gaz issus de ces fours, des niveaux d'imbrûlés dans les cendres qui sont inacceptables
en particulier les imbrûlés dans les gaz issus du four avec pour conséquence des diminutions
de productivité, sauf à rajouter des quantités supplémentaires de combustibles afin
de compenser les effets néfastes de ces mauvais combustibles.
[0011] Le problème à la base de l'invention résulte de la constatation par les inventeurs
que le combustible injecté dans le four et notamment les combustibles à faible pouvoir
calorifique inférieur ne pouvaient participer à la combustion avant d'avoir parcouru
une assez longue distance à l'intérieur du four rotatif. Si la distance parcourue
dans le four est trop courte, la combustion est de mauvaise qualité.
[0012] Le procédé de combustion selon l'invention est caractérisé en ce que la flamme comporte
une zone primaire de combustion créée par la combustion d'un premier combustible et
d'un premier comburant, cette zone primaire étant située à proximité des points d'injection
du premier comburant et du premier combustible, ainsi qu'une zone secondaire de combustion
située en aval de la zone primaire, pour la combustion d'un second combustible et
d'un second comburant, le second combustible étant préchauffé par passage dans ou
à proximité de la zone primaire de la flamme.
[0013] De préférence, la distance de passage du second combustible au contact de la flamme
de la zone primaire sera suffisante pour qu'une partie au moins du second combustible
ait été préchauffée à une température d'au moins environ 400°C, de préférence environ
600°C et plus préférentiellement 800°C.
[0014] Selon un mode préférentiel de réalisation de l'invention, on a constaté que lorsque
la distance de passage du second combustible au contact de la flamme s'effectuait
dans des conditions telles que la température de ce second combustible était sensiblement
de l'ordre de 1000°C au moins lorsque celui arrivait dans la seconde zone de combustion,
la combustion du second combustible dans cette seconde zone s'effectuait dans de bonnes
conditions, conduisant à une diminution du taux de NOx et de la quantité d'imbrûlés
dans les fumées.
[0015] De préférence, le combustible secondaire sera un combustible dont le pouvoir calorifique
inférieur (PCI) sera inférieur à 15 x 10
6 joule/kg. Selon une variante de l'invention, le combustible secondaire pourra être
un combustible dont la teneur massique en eau sera supérieure ou égale à environ 20
% et inférieure ou égale à environ 95 % de préférence inférieure ou égale à 70 %.
Selon une autre variante de réalisation, le combustible secondaire contiendra des
cendres en proportion massique supérieur à 20 %.
[0016] Bien entendu, selon l'invention, on peut utiliser un combustible secondaire ou un
mélange de combustibles secondaires (choisis notamment parmi ceux énumérés ci-dessus)
ainsi qu'un mélange d'un ou plusieurs de ces combustibles secondaires avec un autre
combustible tel que les combustibles primaires cités dans le cadre de la présente
description et notamment ceux ayant un pouvoir calorifique inférieur (PCI) supérieur
à 30 x 10
6 joule/kg. Selon un mode de réalisation de l'invention, la distance d'inflammation
définie comme étant la distance entre l'extrémité d'injection des comburants et combustibles
et le début de la zone de combustion sera inférieure à 2 m de préférence inférieure
à environ 1 m.
[0017] En règle générale, on considérera la zone de la flamme primaire se termine sensiblement
lorsque plus de 90 % environ de l'oxydant primaire aura réagi avec le combustible
primaire.
[0018] D'une manière générale, l'énergie de la flamme primaire sera la plus faible possible
et représentera au plus 30 % et de préférence au plus 15 % de l'énergie totale apportée
par la flamme. De façon préférentielle l'énergie de la flamme primaire représentera
environ entre 1 % et 10 % de l'énergie totale apportée par la flamme, cette flamme
primaire comportant de préférence une zone de température aussi élevée que possible,
de manière à élever le plus rapidement possible la température du combustible secondaire
à son contact.
[0019] Selon une autre variante de l'invention, le combustible primaire sera un combustible
ayant de préférence avec un PCI supérieur à 30 x 10
6 joule/kg, c'est à dire un combustible qui s'enflamme facilement. Cependant, il sera
possible de mélanger à ce combustible ayant de bonnes qualités, un combustible ayant
un faible pouvoir calorifique inférieur ou un combustible ayant de mauvaises qualités
d'allumage telles que définies ci-avant dans des proportions telles que l'on obtienne
cependant une flamme primaire ayant les qualités de température requises et notamment
ayant une température de préférence supérieure à 800°C et plus préférentiellement
supérieure à 1000°C. Le comburant primaire sera un comburant qui comportera plus de
21 % en oxygène et de préférence plus de 35 % en oxygène, plus préférentiellement
plus de 50 % en oxygène et encore plus préférentiellement sera de l'oxygène industriellement
pur, c'est à dire de l'oxygène comportant plus d'environ 88 % en volume d'oxygène
tel que l'oxygène produit par les systèmes de production d'oxygène par adsorption
tels que les VSA (Vaccum Swing Adsorption System) et pourra être également constitué
par de l'oxygène de qualité cryogénique c'est à dire ayant une pureté souvent supérieure
à 98 %, éventuellement pur ou en mélange avec de l'air.
[0020] Le combustible secondaire a été déjà décrit ci avant, tandis que le comburant secondaire
sera de préférence l'air et en particulier l'air qui est habituellement utilisé dans
le brûleur installé dans les fours de cimenterie (encore appelé air primaire et/ou
air secondaire).
[0021] L'invention sera mieux comprise à l'aide des exemples de réalisation suivants donnés
à titre non limitatif, conjointement avec les figures qui représentent :
- la figure 1 représente une vue schématique en coupe latérale d'une installation de
fabrication de clinker selon l'art antérieur ;
- la figure 2 représente une vue de détails de la flamme utilisée dans le four rotatif
pour la réalisation de clinker, selon l'art antérieur ;
- la figure 3 représente schématiquement une flamme pour laquelle la distance d'inflammation
est considérée comme correcte et une flamme dégradée c'est à dire non acceptable ;
- la figure 4 représente une première variante de réalisation du procédé de combustion
selon l'invention dans laquelle le second combustible est injecté à l'intérieur d'une
flamme oxycombustible ;
- la figure 5 représente une deuxième variante de la réalisation de l'invention dans
laquelle la flamme primaire d'oxygène et de combustible est envoyée au centre du jet
du second combustible ;
- la figure 6 représente une troisième variante de la réalisation de l'invention dans
laquelle la flamme primaire d'oxygène et de combustible entoure le second combustible
afin de le préchauffer l'ensemble étant disposé au-dessus de la flamme air combustible
existant sur le four.
[0022] Sur la figure 1, la matière crue issue de la zone 1 est envoyée dans la zone de pré-calcination
3 (ou selon certaine variante un échangeur de type Lepol) dans lequel la température
de la matière crue s'échauffe progressivement à contre courant des gaz chauds circulant
de la gauche vers la droite sur la figure.
[0023] Sur la figure 2 est représentée une vue de détails de la flamme (12) représentée
sur la figure 1. Sur cette figure, les mêmes éléments que ceux des autres figures
portent les mêmes références. La flamme s'étend sur une grande longueur du four rotatif
(4) et le début de la combustion commence effectivement à une certaine distance de
l'extrémité du brûleur (8), la zone de non-combustion visible entre l'extrémité du
brûleur et le début de la flamme étant représentée par la zone (13). Dans le brûleur
est injecté l'air primaire et le combustible principal tandis que l'air secondaire
est injecté sur les côtés (selon l'art antérieur). L'air primaire est injecté à une
température d'environ 100°C, l'air secondaire a une température souvent comprise entre
500 et 900°C, tandis que la température de la flamme dans sa partie la plus chaude
est de l'ordre de 1900°C au moins. La longueur de la flamme dans un tel four rotatif
est typiquement de 4 ` 7 fois le diamètre du four rotatif (4).
[0024] Sur les figures 3 A et 3 B on a représenté, avec les mêmes chiffres de référence
que sur les figures précédentes les flammes de l'art antérieur, dans le cas où la
distance d'inflammation (D) représentée par la zone (13) est correcte pour assurer
une bonne combustion, cette distance (D) étant généralement inférieure à 1 mètre (figure
3a) tandis que sur la figure 3b est représentée typiquement une flamme dégradée c'est
à dire que la zone (13) s'étend sur une longueur D, qui est inacceptable, qui est
de l'ordre de 2 à 3 mètres ou plus. Non seulement cette distance d'inflammation est
trop grande mais la position d'inflammation c'est à dire l'extrémité de la zone non-enflammée
peut fluctuer grandement et il existe des risques de décrochement de flammes. Typiquement
l'injection de combustibles de mauvaise qualité dans une flamme existante de l'art
antérieur telle que décrite ci-avant, conduit à une flamme dégradée telle que représentée
sur cette figure 3b ce qui est inacceptable tant du point de vue de la combustion
que du point de vue de la sécurité de l'installation.
[0025] Les figures suivantes (4, 5 et 6) représentent différentes variantes de réalisation
de l'invention. Sur la figure 4 est représentée une première solution selon l'invention
dans laquelle la flamme chaude oxy-combustible est situé autour du jet de combustible
secondaire de mauvaise qualité, c'est à dire entoure celui-ci. Le combustible secondaire
est injecté en (24), tandis qu'autour de celui-ci à travers l'orifice concentrique
(23) est injecté le mélange d'oxygène et de premier combustible de manière à créer
une flamme suffisamment chaude pour préchauffer comme il l'a été décrit ci-avant le
combustible injecté à travers l'orifice (24) de mauvaise qualité. Ainsi que représentée
sur la figure, la flamme se développe avec au centre dans la zone amont de la flamme
une zone (25) dans laquelle le second combustible est préchauffé au contact de la
flamme généralement oxy-combustible, chaude, qui se développe dans la zone (26) autour
du combustible de mauvaise qualité, tandis qu'une deuxième zone de combustion aval
se développe sensiblement au-delà de la ligne verticale (40) représentée sur la figure,
généralement quand environ plus de 90 % du comburant, c'est à dire l'oxygène utilisé
dans la flamme chaude (26), a déjà réagi avec le premier combustible (de bonne qualité
généralement) pour créer la flamme chaude qui préchauffe le second combustible. En
aval de la ligne (40) on retrouve la deuxième zone de combustion de la flamme résultant
essentiellement de la combustion du second combustible (de mauvaise qualité) avec
l'air environnant, c'est à dire l'air primaire injecté à travers la cavité annulaire
(22) et/ou l'air dit secondaire injecté à travers la cavité annulaire (21), air qui
comme dans le cadre de l'art antérieur a été généralement préchauffé à une température
comprise entre 500 et 1000°C, ce préchauffage ayant lieu au contact du clinker formé
dans le four rotatif de manière à refroidir celui-ci à partir d'air pompé de l'extérieur
à température environnante. L'ensemble de la flamme (29) comporte donc ainsi une partie
arrière en amont de la ligne (40), essentiellement formée par une flamme courte oxy-combustible
qui préchauffe le second combustible et une partie avale (27) dans laquelle se produit
la combustion principale selon l'invention, du combustible de mauvaise qualité avec
l'air, combustion qui peut être réalisée dans des conditions correctes grâce au préchauffage
selon l'invention du combustible de mauvaise qualité dans la partie amont de la flamme.
[0026] Sur la figure 5 est représentée une autre variante de l'invention, dans laquelle
la flamme qui chauffe le combustible de mauvaise qualité (25) est injectée centralement
dans le système d'injection tandis que le combustible de mauvaise qualité à chauffer
entoure cette flamme oxy-combustible injectée à travers l'orifice (23). Les autres
éléments restent similaires à ceux décrient sur la figure 4, avec le même principe
de fonctionnement à savoir dans la zone amont un préchauffage du combustible de mauvaise
qualité qui atteint ainsi la partie avale avec une température généralement de préférence
supérieure ou égale à 1000°C ce qui permet de brûler de façon tout à fait correcte
avec l'air primaire et/ou secondaire issue des cavités annulaires (22) et/ou (21).
[0027] Selon une caractéristique de l'invention, le second combustible de mauvaise qualité,
qui doit être préchauffé par la flamme de préférence oxygène et premier combustible,
sera injecté dans celle-ci ou à l'extérieur de celle-ci à une vitesse qui n'excédera
pas de préférence 50 mètres/s et plus préférentiellement qui n'excédera pas 20 mètres/s.
D'une manière générale, on a constaté que les vitesses d'injection de ce second combustible
à préchauffer, de l'ordre de 10 mètres/s étaient adaptées, particulièrement lorsqu'il
s'agit de combustibles à faible PCI ou de combustibles aqueux tels que des boues de
stations d'épuration, etc...
[0028] Dans le cadre de la présente invention, il n'est en effet pas exclu de pouvoir injecter
également des déchets solides en addition du second combustible, ces déchets solides
tels que des déchets de moquette ou des déchets de plastique étant généralement constitués
de morceaux relativement grossiers et injectés à des vitesses qui sont au contraire
élevées, par exemple de l'ordre de 200 mètres/s, de manière à être projetés le plus
en amont possible de la zone de "clinkerisation" du clinker et à pouvoir ensuite être
pyrolysés et ainsi s'associer à la formation du clinker.
[0029] La figure 6 représente une variante de réalisation de l'invention correspondant à
une modification d'un brûleur existant sur un four (32). L'ensemble du système (31)
comporte dans sa partie inférieure le brûleur existant (32) et dans sa partie supérieure
l'ensemble rajouté selon le procédé de l'invention. Dans sa partie inférieure, le
combustible qui comporte éventuellement des déchets notamment des déchets solides
est injecté à travers l'orifice (34), pneumatiquement à l'aide de l'air primaire tandis
que de l'air secondaire est injecté dans la canalisation annulaire (33) de manière
à réaliser le système de combustion selon l'art antérieur. Placé au-dessus de ce système
de combustion et plus préférentiellement sur le même axe vertical, se trouve un système
de combustion selon l'invention dans lequel le deuxième combustible à préchauffer
(35) est situé au centre d'une flamme injectée par la couverture annulaire (36) constituée
de préférence comme décrit ci-avant, d'oxygène et d'un premier combustible de manière
à préchauffer ce deuxième combustible. Ce deuxième combustible est de préférence constitué
comme indiqué ci-avant d'un combustible pulvérulent ou liquide qui nécessite d'être
préchauffé avant de pouvoir réagir dans la zone de combustion secondaire de la flamme
avec l'air secondaire notamment n'ayant pas réagi avec la flamme (33 - 34). Les éléments
de cette flamme (35 - 36) rencontrent les éléments de la flamme aérocombustible par
gravité. Bien entendu on peut là encore, selon une variante de l'invention, placer
la flamme chaude (36) au centre et l'injection de seconds combustibles (35) autour
cette flamme chaude (36).
1. Procédé de calcination d'un matériau à base de minerais, dans lequel ledit matériau
est chauffé au contact d'une source de chaleur essentiellement créée par une flamme
engendrée par au moins un combustible et au moins un comburant, caractérisé en ce
que la flamme comporte une zone primaire de combustion créée par la combustion d'un
premier combustible et d'un premier comburant, cette zone primaire étant située à
proximité des points d'injection du premier comburant et du premier combustible, ainsi
qu'une zone secondaire de combustion située en aval de la zone primaire, créée par
la combustion d'un second combustible et d'un second comburant, le second combustible
étant préchauffé par passage dans la zone primaire de la flamme.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la distance de passage du
second combustible au contact de la flamme de la zone primaire est suffisante pour
qu'une partie au moins du second combustible ait été préchauffé à une température
d'au moins 400 °C.
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que la distance de passage du
second combustible au contact de la flamme de la zone primaire est suffisante pour
qu'une partie au moins du second combustible ait été préchauffé à une température
d'au moins 600°C et de préférence 800°C.
4. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que la distance de passage du
second combustible au contact de la flamme de la zone primaire est suffisante pour
qu'une partie au moins du second combustible ait été préchauffé à une température
d'au moins environ 1000°C
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que le combustible
secondaire est un combustible dont le pouvoir calorifique inférieur (PCI) est inférieur
ou égale à 15 x 106 J/kg.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que le combustible
secondaire est un combustible dont la teneur en eau est supérieure ou égale à 20 %
en poids et inférieure ou égale à 95 % en poids, de préférence 70 % en poids.
7. Procédé selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que le combustible
secondaire est un combustible contenant des cendres en proportions supérieures à 20
% en poids.
8. Procédé selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que la distance d'inflammation
entre le point d'injection du comburant ou du combustible et le début de la flamme
secondaire est inférieur à 2 mètres, de préférence inférieur à 1 mètre.
9. Procédé selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que le combustible
secondaire comporte plusieurs combustibles secondaires et contient 0 % à 50 % en volume
de combustible identique au combustible primaire.
10. Procédé selon l'une des revendication 1 à 8, caractérisé en ce que le combustible
primaire comporte de 0 % à 100 % en volume de combustible utilisé comme combustible
secondaire.
11. Procédé selon l'une des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que la zone de combustion
secondaire commence à une distance d'injection des comburants et combustibles tels
que plus de 90 % volume du comburant primaire a réagit avec le combustible primaire.
12. Procédé selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé en ce que l'énergie de
la flamme primaire représente plus de 30 %, de préférence plus de 15 % de l'énergie
totale apportée par la flamme.
13. Procédé selon l'une des revendications 1 à 12, caractérisé en ce que l'énergie de
la flamme primaire représente entre 1 et 10 % de l'énergie totale apportée par la
flamme.
14. Procédé selon l'une des revendications 1 à 13, caractérisé en ce que le combustible
primaire est choisi parmi le gaz naturel et/ou le propane.
15. Procédé selon l'une des revendications 1 à 14, caractérisé en ce que le comburant
primaire est constitué par de l'air enrichi en oxygène, comportant plus de 21 % volume
d'oxygène.
16. Procédé selon la revendication 15, caractérisé en ce que le comburant primaire comporte
plus de 50 % volume d'oxygène, de préférence plus de 88 % volume d'oxygène.
17. Procédé selon la revendication 16, caractérisé en ce que le comburant primaire comporte
plus de 98 % volume d'oxygène.
18. Procédé selon l'une des revendications 1 à 17, caractérisé en ce que le comburant
secondaire et essentiellement constitué par de l'air.
19. Procédé selon l'une des revendications 1 à 18, caractérisé en ce que le comburant
primaire a une concentration en oxygène supérieure à la concentration en oxygène du
comburant secondaire.
20. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le second
combustible est injecté à une vitesse qui n'est pas supérieure à 50 mètres/s, de préférence
qui n'est pas supérieure à une vitesse de 20 mètres/s.
21. Procédé selon la revendication 20, caractérisé en ce que le second combustible est
injecté à une vitesse de l'ordre de 10 mètres/s.