[0001] La présente invention concerne le domaine des matériaux argileux avec présence de
cailloux, notamment des déblais de terrassement. Elle concerne plus particulièrement
un procédé de traitement destiné à mélanger un matériau de ce type avec un ou plusieurs
adjuvants. Elle concerne également une installation spécialement conçue pour la mise
en oeuvre dudit procédé.
[0002] Tous les travaux de terrassement sont générateurs de déblais qui doivent être soit
réutilisés ou stockés sur place soit évacués pour être stockés ou réutilisés en un
autre endroit. Ces déblais sont de composition différente suivant l'emplacement où
a été effectué le terrassement. Selon les lieux et la profondeur de terrassement,
les déblais peuvent renfermer un pourcentage très important d'argile humide, voire
très humide selon la proximité de la nappe phréatique. On sait qu'il peut être préférable,
lors de la réutilisation de tels déblais de terrassement, de leur ajouter un adjuvant
du type pulvérulent ou liant, en particulier de manière à en diminuer l'humidité.
Cette addition d'adjuvant et son mélange aux déblais en place se fait sur le site
proprement dit à l'aide d'un matériel, par exemple un malaxeur à arbre horizontal,
qui mélange le matériau argileux et les adjuvants préalablement répartis sur le sol
sous la forme de bandes d'une largeur donnée.
[0003] On comprend qu'il est dans ces conditions très difficile d'obtenir un mélange qui
soit parfaitement homogène et contrôlé, notamment du fait de l'imprécision lors de
la formation des bandes de dépôt d'adjuvant, conduisant soit à une superposition des
bandes et donc un excès d'adjuvant soit à un espacement entre les bandes et donc un
manque d'adjuvant.
[0004] Par ailleurs, il faut nécessairement d'avoir sur place le matériel mélangeur adéquat
et un terrain qui soit propice à son fonctionnement dans de bonnes conditions.
[0005] De plus le traitement sur le site nécessite des conditions climatiques acceptables
. Un temps pluvieux est inacceptable et provoque l'arrêt du chantier avec ses retombées
négatives en terme financier et de délais.
[0006] Le but que s'est fixé le demandeur est de proposer un procédé qui pallie les inconvénients
des techniques actuelles en ce qui concerne la réutilisation des déblais de terrassement.
Ce procédé n'est cependant pas limité aux seuls déblais de terrassement mais peut
voir ses applications à tout matériau qui contient majoritairement de l'argile humide
dont on veut effectuer le mélange avec au moins un adjuvant.
[0007] Ce but est parfaitement atteint par le procédé de l'invention qui concerne le traitement
d'un matériau contenant majoritairement de l'argile humide, notamment de déblais de
terrassement.
[0008] De manière caractéristique, ledit procédé consiste à :
a) déposer une couche de hauteur sensiblement uniforme dudit matériau sur un élément
d'entraînement, en déplacement dans une direction longitudinale donnée, qui forme
au moins sur une portion donnée une surface plane et rigide ;
b) à introduire la couche ainsi formée dans une enceinte de traitement disposée au-dessus
de l'élément d'entraînement,
c) à ajouter au matériau au moins un adjuvant en quantité déterminée et sensiblement
également réparti transversalement soit sur la couche avant son introduction dans
l'enceinte soit dans l'enceinte elle-même,
d) à soumettre, dans l'enceinte, le matériau et l'adjuvant à un traitement de mélange
et de broyage par l'action d'un rotor à pales d'axe transversal, dont les pales tournant
à contresens par rapport à la direction donnée affleurent sensiblement la surface
de l'élément d'entraînement, au niveau de ladite portion qui forme une surface plane
et rigide,
e) à récupérer, en sortie de l'enceinte, le mélange du matériau et de l'adjuvant.
[0009] C'est le mérite de la Demanderesse que d'avoir mis en évidence que l'utilisation
d'un élément d'entraînement plan et rigide au niveau de la zone d'action d'un rotor
placé dans une enceinte permet d'obtenir non seulement un mélange homogène de matériau
contenant majoritairement de l'argile et d'adjuvant(s) mais présentant également une
granulométrie appropriée à son utilisation ultérieure. En effet, le traitement et
notamment le mélange d'un matériau contenant majoritairement de l'argile humide pose
des problèmes techniques spécifiques à la texture du matériau.
[0010] Ainsi, dans le cas du document US 4 125 332 qui décrit un procédé de mélange de sable
et de bentonite, le sable étant en proportion majoritaire, les problèmes spécifiques
de mélange que se propose de résoudre la présente invention ne se posent pas. En effet,
les matériaux contenant majoritairement de l'argile humide présentent une grande densité
du fait notamment de leur teneur en eau et ont tendance à s'agglomérer et à durcir
sous l'effet de pétrissage des moyens de mélange classiques tels que les rotors ce
qui rend difficile leur mélange avec un adjuvant et leur broyage.
[0011] En particulier, dans le cas de l'installation décrite dans le document précité, il
ne serait pas possible du fait de l'utilisation d'un tapis roulant en guise d'élément
transporteur de mélanger et broyer un matériau contenant majoritairement de l'argile
humide. En effet, un tel matériau se compacte dans le creux formé par le tapis roulant
et il ne serait alors pas possible ni de le mélanger à un adjuvant ni de le broyer,
notamment à l'aide d'un rotor disposé au dessus du tapis roulant.
[0012] De préférence, l'ajout de l'adjuvant est réalisé à l'aide d'un doseur dans une quantité
qui est fonction de la hauteur de la couche de matériau et de la vitesse de défilement
de l'élément d'entraînement.
[0013] Le choix et le pourcentage d'adjuvant est déterminé en fonction de l'utilisation
finale qui est envisagée pour le produit obtenu. Il en est de même des conditions
de mise en oeuvre des pales du rotor dont l'action vise non seulement à réaliser un
mélange homogène du matériau et de l'adjuvant mais également à affiner la granulométrie
du matériau.
[0014] S'agissant de déblais de terrassement destinés au remblaiement, l'adjuvant mis en
oeuvre est notamment de la chaux et les conditions de mise en oeuvre du rotor sont
telles qu'elles permettent d'obtenir un matériau traité ayant une granulométrie maximale
de 50mm.
[0015] S'agissant de déblais de terrassement pour couche de forme pour voirie, les conditions
de mise en oeuvre du rotor sont telles qu'elles permettent d'obtenir un matériau traité
ayant une granulométrie maximale de 30mm.
[0016] Dans un exemple précis de réalisation, la hauteur de la couche formée sur l'élément
d'entraînement était de l'ordre de 10 à 50 cm, la quantité d'adjuvant ajoutée sur
la couche avant l'entrée dans l'enceinte était de l'ordre de 0,1 à 5 % en poids par
rapport au matériau, la vitesse de rotation du rotor était comprise entre 160 et 200
tours / minute avec une vitesse de déplacement de l'élément d'entraînement comprise
entre 200 et 1000 mètres / heure.
[0017] Dans une variante particulière de mise en oeuvre du procédé de l'invention, on ajoute
de l'eau, de préférence par pulvérisation, avant et/ou après et/ou au moment de soumettre,
dans l'enceinte, le matériau et l'adjuvant à un traitement de mélange et de broyage
par l'action d'un rotor.
[0018] C'est un autre objet de l'invention que de proposer une installation de traitement
spécialement conçue pour la mise en oeuvre du procédé précité.
[0019] Cette installation de traitement d'un matériau comprend :
a) un élément d'entraînement équipé de moyens de déplacement dans une direction longitudinale,
au moins une portion donnée de cet élément formant une surface plane et rigide,
b) une trémie apte à réaliser le stockage du matériau et son dépôt sur l'élément d'entraînement
sous la forme d'une couche de hauteur sensiblement uniforme,
c) une enceinte disposée au-dessus de l'élément d'entraînement avec une ouverture
d'entrée et une ouverture de sortie pour le passage sensiblement ajusté de la couche
de matériau,
d) des moyens d'apport uniforme d'au moins un adjuvant,
e) un rotor à pales, d'axe transversal, monté à l'intérieur de l'enceinte, équipé
de moyens d'entraînement en rotation à contresens de la direction de déplacement de
l'élément plan et dont les pales affleurent sensiblement la surface de l'élément d'entraînement
lors de leur rotation au niveau de la portion donnée formant une surface plane et
rigide et
f) des moyens de récupération disposés au niveau de ou sous l'élément plan en aval
de l'enceinte.
[0020] Dans un mode préféré de réalisation, l'élément plan d'entraînement est constitué
d'une chaîne à tuiles, particulièrement efficace dans le cas où le matériau à traiter
est constitué de déblais de terrassement comportant une forte proportion d'argile
humide, ayant tendance à former des blocs compacts et collants. La présente invention
n'est néanmoins pas limitée à l'utilisation d'une telle chaîne à tuiles ; il en effet
possible, dans le cadre de la présente invention d'utiliser tout autre type d'élément
transporteur plan et rigide ou comportant une zone plane et rigide tel que par exemple,
un plancher vibrant ou un plancher comportant un racloir assurant l'avancement de
la charge ; dans ce dernier cas, le procédé de l'invention est mis en oeuvre de manière
discontinue.
[0021] Les moyens d'apport de l'adjuvant sont, dans une variante de réalisation, constitués
d'un doseur disposé transversalement au-dessus de l'élément plan d'entraînement, avant
l'ouverture d'entrée de l'enceinte et apte à répartir l'adjuvant sous la forme d'une
couche de hauteur déterminée sensiblement uniforme.
[0022] Selon une seconde variante de réalisation, les moyens d'apport de l'adjuvant sont
constitués par un doseur apte à distribuer l'adjuvant à l'intérieur de l'enceinte
par un orifice pratiqué à proximité de l'ouverture d'entrée de celle-ci.
[0023] La présente invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va être
faite d'un exemple préféré de réalisation d'une installation de traitement de déblais
de terrassement, illustré par les dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une représentation très schématique en coupe longitudinale de ladite
installation ;
- la figure 2 représente plus particulièrement et de manière schématique le rotor utilisé
dans ce mode de réalisation préféré ; et
- la figure 3 représente plus en détails la chaîne à tuiles utilisée dans le mode de
réalisation préféré de la présente invention.
[0024] Les déblais de terrassement peuvent renfermer jusqu'à 80 % d'argile humide voire
très humide dans le cas où la nappe phréatique est proche du sol où sont effectués
les travaux de terrassement. L'objectif visé par la présente invention est de créer
un site de traitement vers lesquels sont évacués les matériaux issus des terrassements
pour y être stockés dans un bâtiment pour un séchage naturel puis traités. Le matériau
ainsi traité est ensuite entreposé pour la vente ou livré directement sur chantier
par bateau ou camion. Le traitement doit permettre d'obtenir que le matériau issu
des terrassements soit mélangé de manière homogène avec un ou plusieurs adjuvants,
et ait une granulométrie maximale donnée. Le choix et la proportion d'adjuvant ainsi
que sa granulométrie maximale sont déterminés par les conditions du traitement en
fonction de l'utilisation visée, par exemple en prenant en considération les paramètres
prévus dans le guide technique intitulé « Réalisation des remblais et des couches
de forme » référencé D 9233-1 dans les publications du LCPC (Laboratoire Central des
Ponts et Chaussées).
[0025] Un premier débouché pour les matériaux traités peut consister dans leur utilisation
pour remblais ou pour couches de forme pour voirie. Dans ce cas, il peut s'agir de
limon ou d'argile traité avec comme adjuvant de la chaux et/ou des liants hydrauliques.
[0026] Un autre débouché peut consister dans l'utilisation des matériaux traités, en couche
sensiblement imperméable, pour les centres d'enfouissement technique. Dans ce cas,
on utilise comme adjuvant de la bentonite.
[0027] La figure 1 annexée comprend comme élément d'entraînement comportant au moins une
portion donnée formant une surface plane et rigide, une chaîne à tuiles 2, qui est
tendue entre deux roues 3 et 3', une roue folle 3' en amont et une roue dentée 3 en
aval qui est entraînée à se déplacer dans le sens de la flèche F par des moyens d'entraînement
non représentés.
[0028] Dans la partie amont du brin supérieur 4 de la chaîne 2 est disposée une trémie 5
de stockage et d'alimentation pour un matériau 6. Les montants latéraux 7 de la trémie
5 viennent quasiment au contact du brin supérieur 4 de la chaîne 2 exception faite
du montant 7
a, le plus en aval par rapport à la direction F de déplacement de la chaîne 2, dont
le bord inférieur 8 est à une distance h du brin supérieur 4 de la chaîne 2, laquelle
distance
h est réglable manuellement ou automatiquement. L'espace libre entre le bord inférieur
8 dudit montant latéral 7
a et le brin 4 constitue l'orifice d'alimentation 9 de la trémie 5, qui permet la constitution
d'une couche sensiblement uniforme 10 du matériau 6 lors du déplacement de la chaîne
2.
[0029] Vers la partie aval du brin supérieur 4 de la chaîne 2 est prévue une enceinte de
traitement 11. Cette enceinte 11 est disposée au-dessus du brin supérieur 4. Elle
est fermée par un capotage 12 qui comporte une ouverture d'entrée 13 et une ouverture
de sortie 14. A l'intérieur de l'enceinte 11 est monté un rotor 15, tournant autour
d'un axe de rotation 16 monté parallèle par rapport aux tuiles formant le brin supérieur
4 de la chaîne 2 et transversal à la direction de déplacement F. La périphérie de
ce rotor 15 est équipée de pales 17, montées radialement. La hauteur de chaque pale
17 est déterminée en sorte que le bord extrême 17
a d'une pale donnée vient sensiblement affleurer le brin supérieur 4 de la chaîne 2
lors de sa rotation. La direction d'entraînement du rotor 15 est réalisée selon la
direction de la flèche G, qui est à contresens par rapport à la direction longitudinale
F de déplacement de la chaîne 2.
[0030] Dans le cas particulier ici représenté, l'élément d'entraînement forme une surface
plane et rigide non pas uniquement au niveau de la zone d'action du rotor 15 mais
sur toute sa longueur. Le brin supérieur 4 de la chaîne à tuiles 2 forme une surface
plane et rigide sur toute sa longueur, c'est-à-dire depuis la trémie de stockage et
d'alimentation 5 jusqu'à la zone d'action du rotor 15.
[0031] Sur la figure, on a représenté deux doseurs 18, 19. Le premier doseur 18 est disposé
entre la trémie 5 et l'enceinte de traitement 11. Il permet l'épandage d'une quantité
déterminée d'adjuvant sur la couche 10 de matériau sortant de la trémie 5 par son
orifice d'alimentation 9.
[0032] Le second doseur 19 permet l'addition d'adjuvant directement dans l'enceinte 11.
La tête 20 de ce second doseur 19 débouche dans une fente 21 pratiquée dans le capotage
12 de l'enceinte 11 à proximité de l'ouverture d'entrée 13 de celle-ci.
[0033] Dans une variante non représentée, l'installation comporte des moyens d'humidification,
notamment par pulvérisation d'eau sur le matériau et/ou le matériau et l'adjuvant.
Ces moyens qui peuvent être constitués de tout dispositif connu d'humidification et
notamment de pulvérisation peuvent être disposés en amont du rotor 15, ce qui permet
d'humidifier soit la couche 10 de matériaux 6, soit la couche d'adjuvant, en aval
du rotor ce qui permet d'humidifier le mélange de matériaux 6 et d'adjuvant ou encore
au niveau du rotor 15 lui-même.
[0034] Le fonctionnement de l'installation 1 est le suivant.
[0035] Les matériaux 6, issus des terrassements, sont stockés dans la trémie 5. Selon leur
provenance, lesdits matériaux peuvent être préalablement criblés grâce au crible 22
représenté schématiquement au-dessus de la trémie 5. Du fait du déplacement continu
de la chaîne à tuiles 2 dans le sens de la flèche F, les matériaux qui sont en contact
avec les tuiles du brin supérieur 4 de la chaîne 2 sont entraînés à se déplacer et
forment une couche 10 sensiblement uniforme, sortant de la trémie 5 par l'orifice
d'alimentation 9, sur une hauteur
h, le bord supérieur 8 du montant transversal 7
a formant en quelque sorte un racloir.
[0036] Le premier doseur 18 épand sur la couche 10 au moins un adjuvant 23 sous la forme
d'une couche complémentaire 24. L'ensemble 25 formé par la couche 10 et la couche
complémentaire 24 pénètre dans l'enceinte 11 par l'orifice d'entrée 13. A l'intérieur
de l'enceinte 11, le matériau 6 et l'adjuvant 23 sont soumis à l'action des pales
17 du rotor 15 qui réalisent, du fait de la rotation du rotor 15 à contresens par
apport au déplacement de l'ensemble 25, un brassage des deux constituants aptes à
réaliser non seulement un mélange homogène de ceux-ci mais également une action mécanique
de broyage. Les matériaux 6 et l'adjuvant 23 sont soulevés par les pales 17 du rotor
15 puis successivement projetés contre la face interne 12a du capotage 12 et contre
la surface du brin supérieur 4 de la chaîne à tuile 2. C'est cette action de plaquage
contre la face interne 12a du capotage 12 et contre la surface rigide formée par le
brin supérieur 4 de la chaîne à tuile 2 qui permet de compléter efficacement l'action
de broyage et de malaxage des pales 17 du rotor 15.
[0037] Après le traitement ainsi effectué à l'intérieur de l'enceinte 11, il sort de l'orifice
de sortie 14 de ladite enceinte 11 une couche uniforme du matériau traité 26 consistant
dans le mélange homogène du matériau 6 et de l'adjuvant 23 tant dans sa composition
que dans sa courbe granulométrique. Ce matériau traité 26 tombe naturellement du brin
supérieur 4 de la chaîne 2 au-delà de la roue dentée 3 et est récupéré par tout moyen
approprié, tapis transporteur, cuve de stockage ...
[0038] Aux lieu et place du premier doseur 18 ou éventuellement en complément de celui-ci,
il est possible de mettre en oeuvre le second doseur 19 pour ajouter l'adjuvant 23
ou un second adjuvant 27 directement à l'intérieur de l'enceinte 11.
[0039] Il est à noter que les dimensions des ouvertures d'entrée 13 et de sortie 14 de l'enceinte
11 sont de préférence proportionnées en sorte que les couches entrantes 25 et sortantes
26 fassent office de joints d'étanchéité de manière à limiter la projection de matière
et de poussière en dehors de l'enceinte par lesdites ouvertures 13, 14. Le ou les
doseurs 18, 19 sont munis de moyens de réglage connus en soit permettant de sélectionner
la quantité d'adjuvant à déposer sur la couche 10 ou à introduire dans l'enceinte
11 pour obtenir la proportion qui est souhaitée en fonction de l'utilisation envisagée.
Ces moyens de réglage peuvent être manuels ou automatiques, prenant notamment en compte
la vitesse de déplacement de la chaîne 2 et la hauteur h de la couche 10 de matériau
6 issu de la trémie 5. Cette hauteur h peut également être réglée par des moyens manuels
ou automatiques non représentés, par exemple une trappe d'obturation coulissant le
long du montant transversal 7
a.
[0040] Les conditions de traitement prennent en compte les paramètres qui sont prévus pour
l'utilisation envisagée, par exemple tels qu'ils ressortent du guide intitulé « Réalisation
des remblais et des couches de forme » référencé D 9233-1 dans les publications du
LCPC (Laboratoire Central des Ponts et Chaussées).
[0041] Pour éviter tout risque de détérioration du brin supérieur 4 de la chaîne à tuiles
2, la hauteur des pales 17 est déterminée pour que l'extrémité libre 17a de chaque
pale 17 passe à une distance de quelques millimètres dudit brin supérieur 4. La rotation
des pales permet de réaliser l'action de mélange et de broyage sur l'ensemble du matériau
6, y compris dans la zone se trouvant en contact direct avec le brin supérieur 4.
Le fait que l'élément d'entraînement présente une surface plane et rigide au niveau
de la zone d'action du rotor permet de conserver l'écartement entre l'extrémité libre
17a de chaque pale 17 et le brin supérieur 4.
[0042] En utilisant comme adjuvant de la bentonite, il est possible d'obtenir un matériau
traité qui soit étanche et équivalent à une argile de perméabilité 10
-9, utilisable comme couche imperméable pour les centres d'enfouissement technique.
[0043] De manière plus classique, on ajoute un ou plusieurs adjuvants permettant d'améliorer
certaines caractéristiques techniques du matériau. Il peut s'agir notamment de la
chaux en vue de diminuer l'humidité du matériau ou encore de liants hydrauliques en
vue d'augmenter les propriétés mécaniques du matériau en ce qui concerne sa répartition
et sa mise en oeuvre.
[0044] La proportion exacte d'adjuvant à ajouter est le plus souvent déterminée par des
essais successifs suivis de l'analyse du ou des paramètres concernés par l'utilisation,
par exemple le taux d'humidité du mélange traité.
[0045] En référence à la figure 2, le rotor 15 va être plus amplement décrit. Les pales
17 du rotor 15 sont constituées d'un bras 17
b à l'extrémité duquel est fixée une dent 17
c qui peut être facilement changée lorsque son extrémité 17
d est usée. L'extrémité 17
d des dents 17
c correspond à l'extrémité dès pales 17
a précédemment décrite. Le rotor 15 comporte quatre séries de bras 17
b réparties uniformément sur la section du rotor 15 selon un axe perpendiculaire à
l'axe de rotation 16. Chaque série de bras 17
b forme un V comme représenté sur la figure 2, la pointe du V correspondant à la moitié
de la longueur de l'axe de rotation 16 du rotor 15.
[0046] En référence à la figure 3, les tuiles de la chaîne à tuile 2 précédemment décrite
vont être plus amplement décrites. La chaîne à tuile 2 comporte une pluralité de tuiles
2
a articulées les unes aux autres en sorte de permettre l'entraînement de la chaîne
à tuile 2 par l'intermédiaire d'une crémaillère 2
b. Chaque tuile 2a comporte une extrémité plane 2
c et une extrémité recourbée 2
d. L'extrémité plane 2
c d'une tuile 2
a s'emboîte sous l'extrémité recourbée 2
d de la tuile 2
a suivante en sorte de former un plancher qui forme une surface continue, plane et
rigide. Les tuiles 2
a sont par exemple réalisées en acier XC 38 et présente une épaisseur de 38 mm. Dans
une variante non représentée, les deux extrémités 2
e correspondant à la largeur de la tuile 2
a présentent un bord vertical ce qui permet de traiter un matériau plus fluide susceptible
de s'écouler sur le plancher formé par les tuiles 2
a.
1. Procédé de traitement d'un matériau contenant majoritairement de l'argile humide,
notamment de déblais de terrassement,
caractérisé en ce qu'il consiste à :
a) déposer une couche (10) de hauteur sensiblement uniforme (h) dudit matériau (6)
sur un élément d'entraînement (2), en déplacement dans une direction longitudinale
donnée (F) au moins une portion donnée dudit élément formant une surface plane et
rigide,
b) à introduire la couche ainsi formée (10) dans une enceinte de traitement (11 )
disposée au-dessus de l'élément d'entraînement (2),
c) à ajouter au matériau (6) au moins un adjuvant (23) en quantité déterminée et sensiblement
également réparti transversalement soit sur la couche (10) avant son introduction
dans l'enceinte (11 ) soit dans l'enceinte (12) elle-même,
d) à soumettre, dans l'enceinte (11), le matériau (6) et l'adjuvant (23) à un traitement
de mélange et de broyage par l'action d'un rotor (15) à pales (17) d'axe (16) transversal,
dont les pales (17) tournant à contresens par rapport à la direction (F) donnée affleurent
sensiblement la surface de l'élément d'entraînement (2), au niveau de ladite portion
formant une surface plane et rigide ; et
e) à récupérer, en sortie de l'enceinte (11), le matériau traité (26).
2. Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que le matériau (6) est stocké
et alimenté à partir d'une trémie (5) disposée au-dessus de l'élément d'entraînement
(2).
3. Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que l'ajout de l'adjuvant (23)
est réalisé à l'aide d'un doseur (18) dans une quantité qui est fonction de la hauteur
(h) de la couche (10) de matériau et de la vitesse de défilement de l'élément d'entraînement
(2).
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3 caractérisé en ce que le matériau étant
des déblais de terrassement destinés au remblaiement, l'adjuvant mis en oeuvre est
de la chaux et les conditions de mise en oeuvre du rotor sont telles qu'elles permettent
d'obtenir un matériau traité (26) ayant une granulométrie maximale de 50mm.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3 caractérisé en ce que le matériau étant
des déblais de terrassement pour couche de forme pour voirie, les conditions de mise
en oeuvre du rotor sont telles qu'elles permettent d'obtenir un matériau traité (26)
ayant une granulométrie maximale de 30mm.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5 caractérisé en ce que la hauteur (h) de la couche (10) formée sur l'élément d'entraînement (2) est de l'ordre de 10 à
50 cm, en ce que la quantité d'adjuvant ajoutée sur la couche avant l'entrée dans
l'enceinte est de l'ordre de 0,1 à 5% en poids par rapport au matériau, et en ce que
la vitesse de rotation du rotor est comprise entre 160 et 200 tours / minute avec
une vitesse de déplacement de l'élément d'entraînement comprise entre 200 à 1000 mètres
/ heure.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que l'on
ajoute de l'eau, de préférence par pulvérisation, avant et/ou après et/ou au moment
de soumettre, dans ladite enceinte (11), le matériau (6) et l'adjuvant (23) à un traitement
de mélange et de broyage par l'action dudit rotor (15).
8. Installation de traitement d'un matériau contenant majoritairement de l'argile humide,
notamment de déblais de terrassement, comprenant :
a) un élément d'entraînement (2) équipé de moyens de déplacement dans une direction
longitudinale (F) ;
b) une trémie (5) apte à réaliser le stockage du matériau (6) et son dépôt sur l'élément
plan (2) sous la forme d'une couche (10) de hauteur (h) sensiblement uniforme,
c) une enceinte (11) disposée au-dessus de l'élément d'entraînement (2) avec une ouverture
d'entrée (13) et une ouverture de sortie (14) pour le passage sensiblement ajusté
de la couche (10) de matériau (6),
d) des moyens d'apport uniforme (18, 19) d'au moins un adjuvant (23,27),
e) un rotor (15) à pales (17), d'axe transversal (16), monté à l'intérieur de l'enceinte
(11), équipé de moyens d'entraînement en rotation à contresens de la direction (F)
de déplacement de l'élément plan et dont les pales (17) affleurent sensiblement le
plan de l'élément d'entraînement (2) lors de leur rotation, et
f) des moyens de récupération disposés au niveau de ou sous l'élément plan en aval
de l'enceinte,
caractérisée en ce que au moins une portion donnée dudit élément d'entraînement forme
une surface plane et rigide et en ce que les pales (17) dudit rotor (15) affleurent
sensiblement le plan de l'élément d'entraînement (2) lors de leur rotation au niveau
de ladite portion formant une surface plane et rigide.
9. Installation selon la revendication 8 caractérisée en ce que l'élément d'entraînement
est constitué d'une chaîne à tuiles.
10. Installation selon l'une des revendications 8 ou 9 caractérisée en ce que les moyens
d'apport de l'adjuvant sont constitués d'un doseur (18) disposé transversalement au-dessus
de l'élément plan d'entraînement (2), avant l'ouverture d'entrée (13) de l'enceinte
(11) et apte à répartir l'adjuvant (23) sous la forme d'une couche (24) de hauteur
déterminée sensiblement uniforme.
11. Installation selon l'une des revendications 8 ou 9 caractérisée en ce que les moyens
d'apport de l'adjuvant sont constitués par un doseur (19) apte à distribuer l'adjuvant
(27) à l'intérieur de l'enceinte (11) par un orifice (21) pratiqué à proximité de
l'ouverture d'entrée (13) de celle-ci.
12. Installation selon l'une quelconque des revendications 8 à 11, caractérisée en ce
qu'elle comporte en outre des moyens d'humidification dudit matériau disposés en amont
et/ou en aval et/ou au niveau dudit rotor (15).