[0001] La présente invention concerne un blanchet conçu pour un cylindre d'une machine à
imprimer comportant une gorge. Un tel blanchet est classiquement tendu sur le cylindre,
ses bords d'extrémité libres étant fixés à l'intérieur de la gorge.
[0002] La présence de cette gorge entraîne des inconvénients qui sont bien connus de l'homme
du métier.
[0003] Tout d'abord, la présence d'une telle gorge provoque des vibrations mécaniques du
cylindre, lesquelles génèrent des variations de pression dans la zone de pincement.
Ces variations affectent la qualité d'impression et le défaut, connu sous le nom de
stries, est très souvent rédhibitoire.
[0004] De plus, ce défaut est le facteur limitant de la vitesse des cylindres et donc de
la productivité des machines à imprimer.
[0005] Un autre problème associé à l'impression rotative en offset avec des cylindres à
gorge, est l'absence d'impression au niveau de la gorge. Celle-ci constitue une perte
de papier pour l'imprimeur qui peut être estimée à environ 1,5 % du tonnage de papier.
Or, c'est le papier qui consiste le poste dominant en termes de coût du procédé d'impression.
[0006] Diverses solutions ont déjà été proposées pour résoudre ces problèmes.
[0007] On peut notamment citer le document FR-2 660 895 qui décrit un manchon sans fin,
permettant d'utiliser des cylindres sans gorge.
[0008] Cette solution est efficace mais ne peut pas toujours être utilisée. Elle nécessite,
en effet, une configuration particulière des machines d'impression, un manchon sans
fin ne pouvant être introduit qu'axialement sur un cylindre.
[0009] Le document FR-2 589 102 décrit, quant à lui, un dispositif d'amortissement des vibrations
mécaniques d'un cylindre tournant à gorge.
[0010] Un tel dispositif est efficace mais ne permet pas de réduire la largeur de la gorge,
le problème de la perte de papier lors de l'impression restant donc entier.
[0011] On peut encore citer le document US-5 749 298 qui décrit un blanchet d'impression
dit "à dos métallique" qui comporte un empilement de couches fixé sur une couche intérieure
métallique assurant la fixation sur le cylindre d'impression.
[0012] La structure d'un tel blanchet n'est pas continue, l'empilement de couches s'arrêtant
au niveau de la gorge et seule, la couche intérieure magnétique pénétrant à l'intérieur
de la gorge.
[0013] Ce blanchet permet donc de réduire la dimension de la gorge et les vibrations générées
à haute vitesse de rotation.
[0014] Cependant, un tel blanchet d'impression présente un inconvénient majeur. En effet,
sa discontinuité dans la zone de la gorge constitue un point mécaniquement faible
dans la structure du blanchet.
[0015] Le brevet US-4 537 129 décrit un blanchet d'impression offset qui est conçu pour
réduire la largeur de la gorge du cylindre sur lequel il est tendu et donc augmenter
le nombre de lignes imprimées par circonférence de cylindre.
[0016] Ce blanchet est réalisé en deux parties, une couche épaisse compressible qui s'arrête
au niveau de la gorge et une couche d'impression mince qui, elle, pénètre dans la
gorge.
[0017] Ce blanchet pose des problèmes d'ajustement des deux couches superposées autour du
cylindre. De plus, c'est uniquement la couche d'impression supérieure qui supporte
toute la tension du blanchet, ce qui constitue une limitation sur le plan mécanique.
[0018] L'invention a pour but de pallier ces inconvénients en proposant un blanchet d'impression
dont les extrémités libres peuvent être insérées et fixées dans une gorge étroite
d'un cylindre porte-blanchet, pour assurer la tension du blanchet, tout en maintenant
l'intégrité de la structure du blanchet, de façon à limiter les vibrations des cylindres
de machine d'impression et donc les défauts d'impression et à réduire les pertes de
papier, lors de l'impression, le blanchet ne comportant pas de point mécaniquement
faible.
[0019] Un tel blanchet permet donc d'augmenter la productivité des machines d'impression,
puisque celles-ci peuvent imprimer à plus haute vitesse sans perte de qualité, tout
en réalisant des économies de papier.
[0020] De façon générale, l'invention consiste à amincir localement le blanchet au niveau
de ses extrémités libres qui doivent pénétrer dans la gorge du cylindre.
[0021] L'invention concerne tout d'abord un procédé d'obtention d'un blanchet d'impression
dont au moins un des bords d'extrémité libres, destinés à être retenus dans la gorge
d'un cylindre porte-blanchet, est plus mince que le reste du blanchet, caractérisé
en ce qu'il consiste :
- à réaliser tout d'abord un blanchet d'impression d'épaisseur donnée et dont la structure
continue comprend au moins une couche lithographique ou d'impression à base d'élastomères,
une couche de matériau compressible et une couche de renfort,
- à appliquer une pression sur le bord d'extrémité libre du blanchet pour effectuer
une compression à chaud dudit bord, à une pression comprise entre 10 et 30 MPa et
à une température comprise entre 100 et 250°C, pour que l'épaisseur dudit bord soit
réduite d'au moins 25 % par rapport au reste du blanchet, tout en préservant l'intégrité
de la structure du blanchet.
[0022] De façon préférée, cette pression est appliquée sur les deux bords d'extrémité libres
du blanchet et sur environ 5 à 15 % de la surface totale du blanchet.
[0023] De façon avantageuse, le procédé selon l'invention consiste également à rigidifier
au moins un bord d'extrémité libre du blanchet, pour augmenter le module de flexion
dudit bord d'extrémité.
[0024] Le procédé selon l'invention consiste alors à placer, avant application de la pression
et sur au moins un des bords d'extrémité du blanchet, une matière rigide ou destinée
à devenir rigide à chaud, telle qu'une barrette de métal, de matière plastique ou
encore une résine thermoplastique ou thermodurcissable, cette matière étant intégrée
au blanchet par la compression à chaud.
[0025] Le procédé selon l'invention consiste également, de façon avantageuse, à prévoir
sur le dos du blanchet une couche de matière rigide, constituée par une résine sous
forme de liquide ou de gel, enduite ou imprégnée sur le dos du blanchet, ou par un
film de renfort, notamment du type polyamide, polycarbonate ou polyoléfine, et à fixer
cette couche de matière rigide sur le blanchet, lors de l'application de la pression
à chaud, pour augmenter le module de traction du blanchet.
[0026] De préférence, des charges minérales ou organiques, ou encore des fibres ou filaments
sont ajoutés à la résine pour améliorer les propriétés mécaniques du blanchet.
[0027] De préférence, le procédé selon l'invention consiste également à mettre en forme
au moins un bord d'extrémité libre du blanchet, en donnant au bord d'attaque, un angle
compris entre 15 et 120° par rapport à la surface d'impression et en donnant au bord
de fuite, un angle compris entre 60 et 165° par rapport à la surface d'impression.
[0028] Le procédé consiste avantageusement, après l'opération de compression à chaud, à
laisser refroidir le blanchet sous pression pour conserver la réduction de l'épaisseur
dudit bord d'extrémité.
[0029] L'invention concerne également un moule pour la mise en oeuvre du procédé selon l'invention.
[0030] Ce moule est caractérisé en ce qu'il comprend deux parties, dont la première est
sensiblement plane et dont la deuxième est constituée par une plaque comportant au
moins un élément, tel qu'une barre ou analogue, en saillie vers la première partie,
susceptible de réaliser sur un bord d'extrémité libre d'un blanchet d'impression,
l'opération de pressage à chaud contre la première partie.
[0031] De préférence, la deuxième partie comporte une face interne dans le prolongement
du ou desdits éléments qui est destinée à venir en appui sur le blanchet, lors du
pressage à chaud, pour éviter le fluage et réduire la concentration des contraintes.
[0032] De façon à pouvoir rigidifier au moins un bord d'extrémité libre du blanchet, le
moule selon l'invention comporte, dans au moins un élément, un évidement pour loger
une matière rigide, telle qu'une barrette de renfort en métal ou en matière plastique.
[0033] L'invention concerne également un blanchet d'impression comportant au moins un bord
d'extrémité libre relativement mince et comprenant au moins une couche lithographique
ou d'impression à base d'élastomères, une couche compressible et une couche de renfort,
caractérisé en ce que ladite couche de renfort à base de fils ou de fibres présente
un facteur de couverture compris entre 75 et 96 %, et de préférence, entre 75 et 88
%, ainsi qu'un volume libre supérieur à 55 % et, de préférence, supérieur à 64 %,
ledit blanchet présentant une épaisseur réduite d'au moins 25 % par rapport au reste
du blanchet, sur une surface s'étendant sur au moins un bord d'extrémité libre du
blanchet et comprise entre 5 et 15 % de la surface totale du blanchet.
[0034] De préférence, le blanchet d'impression selon l'invention comprend au moins une couche
en élastomère thermoplastique, notamment du type polyuréthane, polyoléfine, polystyrène,
polyamide, polyester ou polyacrylique, ou encore mélange de tels polymères.
[0035] Dans ce cas, le blanchet selon l'invention comporte avantageusement une couche de
renfort présentant une rigidité relativement importante en sens travers, c'est-à-dire
parallèlement à la gorge du cylindre sur lequel le blanchet est destiné à être monté.
[0036] Le blanchet selon l'invention peut également comprendre au moins une couche en élastomère
dont la teneur en acrylonitrile est d'au moins 16 %, la couche lithographique ou d'impression
étant avantageusement de ce type.
[0037] Le blanchet selon l'invention comprend avantageusement un tissu ou une grille présentant
un module de traction élevé.
[0038] Le blanchet selon l'invention comprend également avantageusement une couche de matière
rigide sur le dos du blanchet, pour augmenter le module de traction du blanchet, cette
couche étant notamment constituée par une couche de résine durcie ou un film par exemple
de polyamide.
[0039] De façon préférée, au moins un des bords d'extrémité libres du blanchet selon l'invention
comporte une matière rigide intégrée au blanchet, du type barrette en métal, en matière
plastique ou encore en résine durcie, pour augmenter le module de flexion dudit bord
d'extrémité et pour servir de moyen de fixation du blanchet sur le cylindre.
[0040] Le blanchet d'impression selon l'invention comporte avantageusement au moins un bord
d'extrémité libre préformé, le bord d'attaque faisant un angle compris entre 15 et
120° par rapport à la surface d'impression, tandis que le bord de fuite fait un angle
compris entre 60 et 165° par rapport à la surface d'impression.
[0041] L'invention sera mieux comprise et d'autres buts, avantages et caractéristiques de
celle-ci apparaîtront plus clairement à la lecture de la description qui suit et qui
est faite en relation avec les dessins annexés qui illustrent des exemples non limitatifs
de réalisation de l'invention et sur lesquels :
[0042] La figure 1 comporte les figures 1a, 1b et 1c qui sont des vues en coupe illustrant
chacune une étape du procédé d'obtention d'un blanchet à bords amincis, selon l'invention.
[0043] La figure 2 illustre, en coupe partielle, un exemple de réalisation d'un moule pour
la mise en oeuvre du procédé selon l'invention.
[0044] La figure 3 est une vue en coupe qui illustre un blanchet d'impression selon l'invention
dont les bords amincis sont préformés.
[0045] La figure 4 comprend les figures 4a et 4b qui sont des vues en coupe transversale
d'un blanchet d'impression selon l'invention dans sa partie médiane (figure 4a) et
de ce même blanchet au niveau d'un bord d'extrémité libre aminci (figure 4b) .
[0046] Les éléments communs aux différentes figures seront désignés par les mêmes références.
[0047] On se réfère tout d'abord aux figures 1a à 1c qui illustrent schématiquement le procédé
selon l'invention.
[0048] La figure 1a illustre un blanchet d'impression 1 d'épaisseur donnée E, ce blanchet
comprenant successivement une couche lithographique ou d'impression 10, une couche
en matériau compressible 11 et une couche de renfort 12. La structure du blanchet
1 est continue d'un bord du blanchet à l'autre.
[0049] La couche lithographique ou d'impression 10 est classiquement réalisée à base d'élastomères,
par exemple du type acrylonitrile moyenne ou haute teneur.
[0050] La cohésion du blanchet peut notamment être assurée par une enduction préalable des
différentes couches constitutives avec une fine pellicule d'adhésif.
[0051] La couche de renfort peut être constituée d'un renfort unique, du type tissu ou grille
textile, ou encore d'un empilement de plusieurs plis de renfort.
[0052] De plus, une ou plusieurs couches d'élastomère peuvent être prévues dans la couche
de renfort 12.
[0053] De façon générale, le renfort à base de fils ou de fibres présente une porosité résiduelle
qui est caractérisée par deux paramètres : le facteur de couverture et le volume libre.
[0054] Pour plus de commodité, on considérera dans la suite de la description que le renfort
est un tissu mais l'invention n'est pas limitée à ce mode de réalisation, le renfort
pouvant également être constitué par exemple d'une grille textile.
[0055] Le facteur de couverture est défini par le rapport de la surface "réelle" occupée
par les fibres sur la surface totale de ce tissu.
[0056] Le volume libre est défini par le volume occupé par l'air dans un tissu et représente
donc la proportion de vide au sein du tissu.
[0057] Cette porosité doit être suffisamment faible pour que dans le blanchet 1, les couches
d'élastomère appliquées sur le tissu restent en surface.
[0058] Ceci concerne les éventuelles couches d'élastomère présentes dans la couche de renfort,
comme les couches jouant un rôle structural particulier, comme la couche de matériau
compressible ou encore la couche lithographique ou d'impression.
[0059] On se réfère maintenant à la figure lb qui illustre une autre étape du procédé selon
l'invention, dans laquelle une pression est appliquée sur les bords d'extrémité libres
1a et 1b du blanchet 1.
[0060] Cette pression peut notamment être appliquée sur le blanchet 1, par l'intermédiaire
d'une presse 2, présentant une forme appropriée.
[0061] La pression appliquée sur le blanchet est comprise entre 10 et 30 MPa et, de préférence,
entre 15 et 20 MPa.
[0062] De plus, cette pression est appliquée à chaud, à une température comprise entre 100
et 250°C, et de préférence, entre 120 et 200°C.
[0063] Comme l'illustre la figure 1c, du fait de cette compression à chaud, l'épaisseur
e des bords d'extrémité libres 1a et 1b du blanchet est réduite d'au moins 25 % par
rapport à l'épaisseur E du reste du blanchet, ou partie intermédiaire repérée 1c.
[0064] Le procédé selon l'invention pourrait également n'être appliqué qu'à un seul bord
d'extrémité libre du blanchet.
[0065] Ainsi, le blanchet d'impression selon l'invention comporte des bords d'extrémité
amincis qui pourront être fixés dans une gorge relativement étroite d'un cylindre
d'une machine d'impression.
[0066] La réduction de la largeur de la gorge permet de limiter les vibrations du cylindre
et donc les défauts d'impression et permet également de réduire les pertes de papier
lors de l'impression.
[0067] De plus, cet amincissement des bords d'extrémité libres du blanchet est obtenu sans
modifier la structure du blanchet, puisque cet amincissement est obtenu sans retrait
de matière.
[0068] La structure du blanchet est toujours continue, seule l'épaisseur d'au moins une
partie des couches a été réduite.
[0069] En particulier, la couche lithographique ou d'impression 10 est préservée, ce qui
permet de protéger le blanchet de la pénétration et de la diffusion de liquides tels
que des encres ou des solutions de nettoyage qui pourraient le dégrader.
[0070] De plus, la continuité des différentes couches dans les bords d'extrémité amincis
est conservée, ce qui évite tout point faible structural. Ceci présente un avantage
considérable par rapport aux blanchets à dos métallique du type décrit dans le document
US-5 749 298 ou encore au blanchet en deux parties, tel que celui décrit dans le document
US-4 537 129.
[0071] Lors de l'application de la compression à chaud sur les bords d'extrémité du blanchet,
la couche lithographique ou d'impression, à base de polymères, voit son épaisseur
réduite. C'est également le cas de la couche 11 en matériau compressible et de la
couche de renfort.
[0072] En ce qui concerne cette dernière couche, sa porosité doit être suffisamment importante
pour que, dans les conditions de température et de pression définies ci-dessus, chaque
pli de tissu puisse s'affaisser.
[0073] De plus, lorsque des couches d'élastomère sont prévues entre les plis de tissu de
renfort, la porosité doit pouvoir permettre un fluage des couches d'élastomère à l'intérieur
des couches de tissu, pour contribuer à l'amincissement des bords d'extrémité du blanchet.
[0074] Il a été mis en évidence que la porosité des renforts textiles est avantageusement
définie de la façon suivante :
- le facteur de couverture est compris entre 75 et 96 % et, de préférence, entre 75
et 88 % et
- le volume libre est supérieur à 55 % et, de préférence, supérieur à 64 %.
[0075] Dans ces conditions, avant application de la pression à chaud, les couches d'élastomère
présentes dans le blanchet ne pénètrent pas dans les plis de tissu.
[0076] Par contre, lors de l'application de la pression à chaud, la porosité est suffisante
pour obtenir un écrasement des couches de renfort, par l'affaissement des plis de
tissu et le fluage des éventuelles couches d'élastomère à l'intérieur du tissu.
[0077] De préférence, le blanchet est refroidi, ces bords d'extrémité libres restant soumis
à une certaine pression, pour conserver efficacement la réduction d'épaisseur de ses
bords d'extrémité.
[0078] De préférence, le blanchet peut comporter un tissu ou une grille présentant un module
de traction élevé qui remplacerait une ou plusieurs couches de renfort du blanchet.
[0079] On se réfère maintenant à la figure 2 qui illustre schématiquement en coupe et partiellement
un exemple de moule selon l'invention, pour la mise en oeuvre du procédé qui vient
d'être décrit.
[0080] Ce moule 3 comporte une première partie 30 et une deuxième partie 31.
[0081] La première partie 30 du moule est sensiblement plane et elle est destinée à recevoir
le dos du blanchet 1.
[0082] La deuxième partie 31 du moule est constituée par une plaque 32 comportant sur sa
face interne 32a au moins un élément 33 tel qu'une barre ou analogue, en saillie vers
la première partie 30.
[0083] Cet élément en saillie 33 va permettre d'appliquer une pression déterminée sur le
bord d'extrémité la du blanchet 1.
[0084] Bien entendu, si le moule 3 est destiné à réaliser un bord aminci à chaque extrémité
libre du blanchet, il comportera un élément en saillie 33, disposé longitudinalement
de part et d'autre de la plaque 32.
[0085] De préférence, la face interne 32a de la plaque 32 est positionnée de façon à venir
en appui sur la partie intermédiaire lc du blanchet, lors de l'opération de compression
à chaud. Ceci permet d'éviter le fluage de matière depuis les bords d'extrémité du
blanchet vers sa partie médiane et de réduire la concentration de contraintes.
[0086] Le procédé selon l'invention peut également consister à rigidifier les bords d'extrémité
libres du blanchet, de façon à augmenter le module de flexion des bords d'extrémité
libres.
[0087] Le blanchet obtenu est ainsi plus facile à manipuler et plus résistant au niveau
de ses zones d'accrochage dans la gorge d'un cylindre.
[0088] Le procédé selon l'invention comporte par exemple une opération complémentaire consistant
à apporter une matière rigide sur au moins un bord d'extrémité libre du blanchet.
[0089] Cette matière rigide peut consister en une barrette de métal, de plastique rigide
ou encore de composite de carbone, fibres de verre ou céramique notamment.
[0090] Cette matière peut également être du type résine, le procédé consistant alors à injecter
une résine thermoplastique ou thermodurcissable qui est durcie lors de l'opération
de pressage à chaud.
[0091] Dans le cas où la matière rigide se présente sous la forme d'une barrette notamment
métalique, celle-ci peut également avantageusement servir de moyen d'accrochage du
blanchet dans la gorge du cylindre.
[0092] Pour pouvoir mettre en oeuvre cette étape supplémentaire du procédé selon l'invention,
au moins un élément en saillie 33 de la plaque 32 comporte un évidement 34 destiné
à recevoir une matière 35 rigide ou destinée à devenir rigide à chaud.
[0093] Cette matière est intégrée au bord d'extrémité libre la du blanchet 1, par la compression
à chaud.
[0094] Le procédé selon l'invention peut comprendre également une autre opération complémentaire
consistant à prévoir sur le dos du blanchet, une couche de matière rigide, pour augmenter
le module de traction du blanchet.
[0095] Cette couche de matière rigide peut être constituée à partir d'un film de polyamide,
de polyester ou encore de résine époxyde, ce film étant, le cas échéant, étiré pour
augmenter son module.
[0096] Cette couche de matière rigide peut également être réalisée à partir d'une résine
sous forme de liquide ou de gel, enduite ou imprégnée sur le dos du blanchet ou encore
injectée dans le moule.
[0097] Dans tous les cas, la couche de matière rigide peut être fixée au blanchet, lors
de l'opération de compression à chaud.
[0098] On peut également prévoir de solidariser le film de renfort à l'aide d'une couche
intermédiaire d'adhésif.
[0099] Dans les deux opérations supplémentaires du procédé selon l'invention qui viennent
d'être décrites, on peut prévoir d'ajouter des charges minérales ou organiques ou
encore des fibres ou filaments, à la résine, pour améliorer les propriétés mécaniques
du blanchet.
[0100] En pratique, cette couche de matière rigide sur le dos du blanchet remplit la même
fonction qu'une feuille métallique qui augmente la rigidité du blanchet.
[0101] On se réfère maintenant à la figure 3 qui illustre, en coupe transversale, un blanchet
d'impression selon l'invention dont les bords d'extrémité libres ont été préformés.
[0102] Ce blanchet 4 comporte successivement une couche lithographique ou d'impression 40,
une première couche de renfort 41, une couche 42 en matériau compressible et trois
autres couches de renfort, respectivement 43, 44 et 45.
[0103] La couche lithographique ou d'impression 40 est réalisée à base d'élastomères par
exemple du type caoutchouc nitrile, à teneur en acrylonitrile supérieure à 16 %.
[0104] Les couches de renfort 41, 43, 44 et 45 présentent une porosité telle que définie
précédemment.
[0105] Le facteur de couverture de ces couches de renfort du type textile est donc compris
entre 75 et 96 %, tandis que leur volume libre est supérieur à 55 %.
[0106] A l'intérieur de chaque couche de renfort peuvent être ou non prévues une ou plusieurs
couches en élastomère du type thermoréticulé ou du type thermoplastique.
[0107] A titre d'exemple d'une couche de renfort textile dont la porosité répond aux deux
critères définis ci-dessus, on peut citer l'exemple suivant de tissu :
- tissu réalisé en coton AP et polynosiques
- dont la chaîne comporte 23 fils par centimètre, de titre Nm 34/2, avec une résistance
à la rupture de 350 N/cm
- dont la trame est réalisée avec 21 fils par centimètre, le titre des fils étant de
Nm 34/1, avec une résistance à la rupture de 10 N/cm
- la masse surfacique du tissu est de 210 g/m2
- l'épaisseur du tissu est de 0,4 mm.
[0108] Un tel tissu présente un facteur de couverture d'environ 77 % et un volume libre
d'environ 68 %.
[0109] La couche 42 de matière compressible peut notamment être réalisée à base d'élastomères.
[0110] Le procédé selon l'invention a été appliqué au blanchet 4, de telle sorte que ses
bords d'extrémité libres 4a et 4b présentent une épaisseur e qui est inférieure à
l'épaisseur E de la partie centrale 4c du blanchet 4. L'épaisseur e est inférieure
d'au moins 25 % à l'épaisseur E.
[0111] Cet amincissement a été obtenu par une opération de compression à chaud, au cours
de laquelle les couches de renfort se sont affaissées, les éventuelles couches d'élastomère
présentes dans les couches de renfort ayant fluées à l'intérieur des tissus de renfort.
[0112] La couche de matière compressible 42 a, elle aussi, été écrasée lors de l'opération
de compression à chaud, comme la couche supérieure 40.
[0113] En effet, les travaux réalisés ont montré qu'une couche d'élastomère thermoréticulé,
tel que du caoutchouc vulcanisé, conservait un comportement plastique à chaud permettant
un amincissement sous l'action d'une pression à chaud.
[0114] Ceci va à l'encontre des préjugés de l'homme du métier, pour lequel la thermoréticulation
de l'élastomère est sensée figer la matière dans une forme irréversible, impossible
à modifier a posteriori.
[0115] Ceci est possible lorsque la couche d'élastomère comporte une teneur élevée en acrylonitrile,
supérieure à 16 %.
[0116] Les traits en pointillé indiqués sur la figure 3 montrent la forme que présenterait
le blanchet 4 s'il n'avait pas subi le procédé selon l'invention.
[0117] En plus de cette opération d'amincissement de ses bords d'extrémité libres 4a et
4b, le blanchet 4 a été préformé lors de l'opération de compression à chaud.
[0118] Ce préformage a été obtenu avec un moule de forme particulière qui n'est pas illustré
sur les figures.
[0119] Grâce à cette opération de préformage, le bord d'attaque 4b du blanchet forme un
angle α avec la surface de la couche lithographique ou d'impression 40, cet angle
étant d'environ 45°.
[0120] De façon générale, le bord d'attaque 4b est préformé de telle sorte que l'angle α
soit compris entre 15 et 120°.
[0121] Le bord d'extrémité 4a qui constitue le bord de fuite est, quant à lui, préformé
de telle sorte que l'angle β qu'il forme avec la couche 40 soit d'environ 135°.
[0122] De façon générale, le bord de fuite est préformé de telle sorte que l'angle β soit
compris entre 60 et 165°.
[0123] Ce préformage des bords d'extrémité libres 4a et 4b du blanchet 4 permet de faciliter
le positionnement de ces bords d'extrémité libres dans la gorge du cylindre sur lequel
le blanchet est destiné à être monté.
[0124] On peut également envisager d'automatiser le montage d'un blanchet dont les bords
amincis sont préformés.
[0125] On se réfère maintenant aux figures 4a et 4b qui illustrent un exemple de blanchet
avant et après application du procédé selon l'invention, conduisant à un amincissement
d'au moins un bord d'extrémité libre du blanchet.
[0126] Le blanchet 5 représenté à la figure 4a comporte successivement depuis le dos du
blanchet, deux couches de renfort 50 et 51, une couche en matériau compressible 52,
une autre couche de renfort 53 et enfin deux couches d'élastomère 54 et 55.
[0127] Ces deux couches d'élastomère 54 et 55 sont réalisées à base d'élastomère acrylonitrile-butadiène
dont la proportion d'acrylonitrile est de 25 %. La dernière couche 55 constitue la
couche lithographique du blanchet 5 permettant l'impression.
[0128] La couche compressible 52 est réalisée en élastomère d'acrylonitrile avec une teneur
de 25 %, expansé chimiquement.
[0129] Les couches de renfort 50, 51 et 53 comprennent chacune un pli de tissu constitué
de fils de chaîne et de trame en coton, avec une armature toile. Le facteur de couverture
de ce tissu est d'environ 75 %, tandis que son volume libre est d'environ 66 %.
[0130] Entre les différentes couches constitutives du blanchet 5 est prévue une pellicule
d'adhésif qui permet d'assurer la cohésion de l'ensemble des couches.
[0131] Le blanchet 5 présente une épaisseur totale d'environ 1,95 mm.
[0132] Sur au moins un bord d'extrémité libre 5a de ce blanchet 5, est appliquée une pression
de 25 MPa, à une température de 200°C.
[0133] La figure 4b illustre le bord d'extrémité libre 5a du blanchet 5, après refroidissement
sous presse jusqu'à la température ambiante.
[0134] On constate que chaque couche constitutive du blanchet 5 présente une épaisseur réduite,
les plis des couches de renfort étant notamment affaissés.
[0135] L'épaisseur du blanchet au niveau de son extrémité libre est d'environ 1,40 mm. Elle
a donc diminué d'environ 28 %.
[0136] Comme indiqué précédemment au regard de la figure 3, tout blanchet d'impression selon
l'invention peut présenter au moins un bord d'extrémité rigidifié et/ou une cuoche
de matière rigide sur son dos, ayant la même fonction qu'une feuille métallique.
[0137] Les signes de référence insérés après les caractéristiques techniques figurant dans
les revendications ont pour seul but de faciliter la compréhension de ces dernières
et ne sauraient en limiter la portée.
1. Procédé d'obtention d'un blanchet d'impression dont au moins un des bords d'extrémité
libres, destiné à être retenus dans la gorge d'un cylindre porte-blanchet, est plus
mince que le reste du blanchet, caractérisé en ce qu'il consiste :
- à réaliser tout d'abord un blanchet d'impression (1, 4, 5) d'épaisseur donnée (E)
et dont la structure continue comprend au moins une couche lithographique ou d'impression
(10, 40, 55) à base d'élastomères, une couche de matériau compressible (11, 42, 52)
et une couche de renfort (12 ; 41, 43, 44, 45 ; 50, 51, 53),
- à appliquer une pression sur ledit bord d'extrémité libre (1a, 1b ; 4a, 4b ; 5a)
du blanchet pour effectuer une compression à chaud dudit bord, à une pression comprise
entre 10 et 30 MPa et à une température comprise entre 100 et 250°C, pour que l'épaisseur
(e) dudit bord soit réduite d'au moins 25 % par rapport au reste du blanchet, tout
en préservant l'intégrité de la surface du blanchet.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite pression est appliquée
sur les deux bords d'extrémité libres (1a, 1b ; 4a, 4b) du blanchet et sur environ
5 à 15 % de la surface totale du blanchet.
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce qu'il consiste également
à rigidifier au moins un bord d'extrémité libre (1a) du blanchet (1), pour augmenter
le module de flexion dudit bord d'extrémité.
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il consiste à placer, avant
application de la pression et sur au moins un des bords d'extrémité (1a) du blanchet
(1), une matière rigide ou destinée à devenir rigide à chaud, telle qu'une barrette
de métal, de matière plastique ou encore une résine thermosplastique ou thermodurcissable,
cette matière étant intégrée au blanchet par la compression à chaud.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'il consiste également
à prévoir sur le dos du blanchet une couche de matière rigide, constituée par une
résine sous forme de liquide ou de gel, enduite ou imprégnée sur le dos du blanchet,
ou par un film de renfort, notamment du type polyamide, polycarbonate ou polyoléfine,
et à fixer cette couche de matière rigide sur le blanchet, lors de l'application de
la pression à chaud, pour augmenter le module de traction du blanchet.
6. Procédé selon la revendication 4 ou 5, caractérisé en ce que des charges minérales
ou organiques, ou encore des fibres ou filaments sont ajoutés à la résine pour améliorer
les propriétés mécaniques du blanchet.
7. Procédé selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce qu'il consiste également
à mettre en forme au moins un bord d'extrémité libre (4a, 4b) du blanchet (4), en
donnant au bord d'attaque (4b), un angle (α) compris entre 15 et 120° par rapport
à la surface d'impression et en donnant au bord de fuite (4a), un angle (β) compris
entre 60 et 165° par rapport à la surface d'impression.
8. Procédé selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce qu'il consiste, après
l'opération de compression à chaud, à laisser refroidir le blanchet sous pression
pour conserver la réduction de l'épaisseur dudit bord d'extrémité.
9. Moule pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé
en ce qu'il comprend deux parties (30, 31), dont la première (30) est sensiblement
plane et dont la deuxième (31) est constituée par une plaque (32) comportant au moins
un élément (33), tel qu'une barre ou analogue, en saillie vers la première partie,
susceptible de réaliser sur un bord d'extrémité libre (1a) d'un blanchet d'impression
(1), l'opération de pressage à chaud contre la première partie (30).
10. Moule selon la revendication 9, caractérisé en ce que la deuxième partie (31) comporte
une face interne (32a), dans le prolongement du ou desdits éléments (33) qui est destinée
à venir en appui sur le blanchet (1), lors du pressage à chaud, pour éviter le fluage
et réduire la concentration des contraintes.
11. Moule selon la revendication 9 ou 10, caractérisé en ce qu'il comprend dans au moins
un élément (33), un évidement (34) pour loger une matière rigide (35) telle qu'une
barrette de renfort en métal ou en matière plastique.
12. Blanchet d'impression comportant au moins un bord d'extrémité libre relativement mince
et comprenant au moins une couche lithographique ou d'impression à base d'élastomères,
une couche compressible et une couche de renfort, caractérisé en ce que ladite couche
de renfort (12, 42, 52) à base de fils ou de fibres présente un facteur de couverture
compris entre 75 et 96 % et, de préférence, entre 75 et 88 %, ainsi qu'un volume libre
supérieur à 55 % et, de préférence, supérieur à 64 %, ledit blanchet (1, 4, 5) présentant
une épaisseur réduite d'au moins 25 % par rapport au reste du blanchet, sur une surface
s'étendant sur au moins un bord d'extrémité libre (1a, 1b ; 4a, 4b ; 5a) du blanchet
et comprise entre 5 et 15 % de la surface totale du blanchet, la structure du blanchet
étant continue d'un bord du blanchet à l'autre.
13. Blanchet d'impression selon la revendication 12, caractérisé en ce qu'il comprend
au moins une couche en élastomère thermoplastique, notamment du type polyuréthane,
polyoléfine, polystyrène, polyamide, polyester ou polyacrylique ou encore mélange
de tels polymères.
14. Blanchet d'impression selon la revendication 13, caractérisé en ce qu'il comporte
une couche de renfort présentant une rigidité relativement importante en sens travers,
c'est-à-dire parallèlement à la gorge du cylindre sur lequel le blanchet est destiné
à être monté.
15. Blanchet d'impression selon l'une des revendications 12 à 14, caractérisé en ce qu'il
comprend au moins une couche en élastomère dont la teneur en acrylonitrile est d'au
moins 16 %, la couche lithographique ou d'impression (10, 40, 55) étant de préférence
de ce type.
16. Blanchet d'impression selon l'une des revendications 12 à 15, caractérisé en ce qu'il
comprend un tissu ou une grille présentant un module de traction élevé.
17. Blanchet d'impression selon l'une des revendications 12 à 16, caractérisé en ce qu'il
comprend une couche de matière rigide sur le dos du blanchet, pour augmenter le module
de traction du blanchet, cette couche étant notamment constituée par une couche de
résine durcie ou un film par exemple de polyamide.
18. Blanchet d'impression selon l'une des revendications 12 à 17, caractérisé en ce qu'au
moins un des bords d'extrémité libres (1a) du blanchet (1) comporte une matière rigide
(35) intégrée au blanchet, du type barrette en métal, en matière plastique ou encore
en résine durcie, pour augmenter le module de flexion dudit bord d'extrémité et pour
servir de moyen de fixation du blanchet sur le cylindre.
19. Blanchet d'impression selon l'une des revendications 12 à 18, caractérisé en ce qu'il
comprend au moins un bord d'extrémité libre (4a, 4b) préformé, le bord d'attaque (4b)
faisant un angle (α) compris entre 15 et 120° par rapport à la surface d'impression,
tandis que le bord de fuite (4a) fait un angle (β) compris entre 60 et 165° par rapport
à la surface d'impression.