[0001] La présente invention concerne le domaine des communications numériques.
[0002] On considère un schéma de transmission numérique classique (figure 1) : le signal
reçu, consistant en une séquence de symboles, est issu d'un modulateur numérique 1,
puis éventuellement déformé par un canal de propagation 2.
[0003] Dans de nombreux systèmes, le récepteur 3 nécessite deux informations de synchronisation
temporelle : la « date » des frontières entre symboles (pour le fonctionnement du
démodulateur), ce qui donne une information de synchronisation
modulo la durée d'un symbole ; et une « horloge » système, dont la précision est en nombres
entiers de temps symbole, par exemple matérialisée par une frontière entre « trames
» si le signal émis possède cette structure (pour bénéficier, par exemple, de la présence
de séquences d'apprentissage à des instants précis, et/ou pour savoir où aller décoder
ensuite les informations voulues). Cette horloge est indiquée par un ou des symboles
particuliers qui jouent le rôle de repères, et que le récepteur doit découvrir.
[0004] De plus, le signal reçu doit être correctement situé dans le domaine fréquentiel,
attendu par le démodulateur 4 du récepteur 3. Or, les oscillateurs du récepteur et
de l'émetteur ayant une précision limitée, on peut s'attendre à un décalage fréquentiel
qu'il convient de corriger.
[0005] L'organe de synchronisation 5 schématisé sur la figure 1 est appelé en premier par
le récepteur. Il délivrera les deux informations (temporelle et fréquentielle). L'information
temporelle sera alors utilisée directement par le démodulateur / décodeur 4, qui décalera
ses références pour atteindre à la fois la position correcte des symboles ainsi que
l'information utile. L'information fréquentielle sera exploitée par un circuit de
correction 6 pour corriger de façon analogique ou numérique la position fréquentielle
du signal reçu. L'organe 5 met en oeuvre un algorithme ayant pour objectif d'estimer
le décalage en fréquence et de retrouver la structure temporelle de l'information.
[0006] Le premier critère important de performance de la synchronisation est la fiabilité
des informations temporelle et fréquentielle obtenues. Un second critère est le coût
nécessaire pour obtenir ces informations (temps d'exécution, mémoire et de puissance
de calcul nécessaires). Il existe plusieurs familles de méthodes de synchronisation
:
- les méthodes en aveugle, couramment appelées NDA (« Non Data Aided »), qui ne nécessitent pas la connaissance par le récepteur d'une partie de l'information
transmise (grâce à l'utilisation de propriétés du signal émis, le plus souvent). La
plupart de ces méthodes, que ce soit pour estimer l'écart fréquentiel ou temporel,
reposent sur le passage du signal par des non-linéarités qui provoquent des raies
grâce auxquelles on peut se synchroniser (voir J.B. Anderson et al., « Digital Phase
Modulation », Plenum Press, 1986). D'ailleurs, on trouve toute une famille de solutions
analogiques (PLL, boucle de Costas, ..., voir J.C. Bic et al., « Eléments de communications
numériques », Tome 1, Collection CNET/ENST, Dunod, 1986). L'inconvénient est que ces
techniques sont spécialisées par type de modulation, et ne donnent pas d'horloge système
d'un niveau plus élevé que le temps symbole ;
- pour la synchronisation système, des solutions à base de codes (notamment de codes
convolutifs) ayant des propriétés intéressantes d'autocorrélation. Ceci nécessite
bien entendu une synchronisation préalable fréquentielle et temporelle au niveau symbole.
- les méthodes sur trame connue (DA, « Data Aided »), où le récepteur connaît tout ou partie d'une trame permettant d'estimer les informations
de synchronisation. Dans le cas du système de radiocommunication cellulaire GSM, une
fréquence particulière, c'est-à-dire un signal purement sinusoïdal, sert pour la synchronisation
fréquentielle, puis une séquence dédiée (burst) permet la synchronisation temporelle.
Un autre exemple est décrit dans FR-A-2 745 134.
[0007] Les méthodes DA présentent l'inconvénient de faire baisser le débit utile, puisqu'une
partie du signal ne transporte pas d'information à proprement parler. Il faut toutefois
noter que les méthodes NDA ne sont pas toujours applicables selon la nature du signal,
c'est-à-dire du codeur à l'émission. Les méthodes sont alors très spécifiques. Il
existe notamment de nombreuses méthodes (voir par exemple : A. D'Andrea et al., «
A Digital Approach to Clock Recovery in Generalized Minimum Shift Keying », IEEE Transactions
on Vehicular Technology, Vol. 39, No. 3, août 1990; A. D'Andrea et al., « Frequency
Detectors for CPM Signals », IEEE Transactions on Communications, Vol. 43, No. 2-3-4,
février/mars/avril 1995) applicables lorsque le codeur est un modulateur CPM («
Continuous Phase Modulation »), qui ne s'appliquent pas aux autres types de modulation. En outre, leurs performances
en matière de temps d'exécution, mesurées par la durée pour aboutir aux informations
fiables de synchronisation, sont parfois médiocres. Les méthodes DA peuvent se révéler
plus efficaces en termes de durée d'exécution, pour une même fiabilité, pour une diminution
du débit utile négligeable. De plus, elles sont totalement générales, et ne dépendent
pas de la nature du signal utilisé.
[0008] Il existe donc un besoin pour un processus de synchronisation délivrant, dans un
laps de temps relativement court, les informations de position temporelle et fréquentielle
de l'information. Ce processus doit fonctionner pour des décalages fréquentiels et/ou
temporels relativement élevés, dans la limite de la bande utile et pour n'importe
quel temps d'arrivée du signal utile. La perte d'information utile liée à la durée
d'exécution de la synchronisation et/ou à l'insertion de données connues doit être
négligeable par rapport au débit utile. De plus, il est souhaitable que ce processus
ne soit pas trop coûteux en temps de calcul, et fasse donc essentiellement intervenir
des opérations simples (additions, multiplications).
[0009] La méthode habituelle pour acquérir la synchronisation fréquentielle dans le cas
de modulations CPM d'indice k/p (J.B. Anderson et al., « Digital Phase Modulation
», Plenum Press, 1986) est une méthode en aveugle (NDA) consistant à calculer la transformée
de Fourier du signal reçu en bande de base élevé à la puissance p, et à détecter des
raies dans le spectre ainsi obtenu. Des raies de fréquence Δf + i/(2T
s) apparaissent en principe dans ce spectre, Δf étant l'écart de fréquence à estimer,
T
s la durée d'un symbole et i un entier. Mais leur détection est parfois problématique
: elles peuvent être noyées dans la densité spectrale de puissance du signal à la
puissance p ou dans le bruit capté par le récepteur, et il peut y avoir une incertitude
sur l'entier i valable pour une raie détectée. Ceci dépend des caractéristiques de
la CPM employée : les méthodes NDA sont parfois inutilisables.
[0010] La présente invention a pour but de répondre au besoin précité, particulièrement
en ce qui concerne les aspects de synchronisation fréquentielle. Les applications
visées sont notamment les récepteurs de communications numériques nécessitant un organe
de synchronisation pour amorcer le décodage de l'information, et pour lesquels les
méthodes NDA sont impossibles ou peu performantes.
[0011] Selon l'invention, il est proposé un procédé de synchronisation d'un récepteur de
communication, dans lequel on évalue un écart entre une fréquence de modulation, combinée
à un premier signal en bande de base pour former un signal émis sur un canal de propagation
et une fréquence employée par le récepteur pour former un second signal en bande de
base à partir d'un signal reçu sur le canal de propagation, et on corrige la fréquence
employée par le récepteur en fonction de l'écart évalué. Connaissant un segment temporel
du premier signal en bande de base et la position temporelle d'un segment correspondant
du second signal en bande de base, lesdits segments comprenant N échantillons à une
fréquence d'échantillonnage F
e, on calcule une transformée en fréquence Y(f), de taille N, du produit du complexe
conjugué dudit segment du premier signal en bande de base par le segment correspondant
du second signal en bande de base, et on évalue ledit écart de fréquence Δf comme
étant celui pour lequel la transformée en fréquence Y(f) est la plus proche de C.S
c(f-Δf), où S
c(f) est la fonction

et C est un coefficient complexe.
[0013] Ledit segment temporel du premier signal en bande de base peut ne pas être connu
a priori par le récepteur. Lorsque le récepteur est synchronisé en temps et en fréquence
et que l'on souhaite remettre à jour la synchronisation fréquentielle pour corriger
éventuellement une légère dérive de l'oscillateur local, on peut ainsi utiliser le
résultat de la démodulation et/ou du décodage en tant que « segment temporel du premier
signal en bande de base » pour la mise en oeuvre du procédé.
[0014] Bien souvent, ledit segment temporel du premier signal en bande de base sera toutefois
connu a priori par le récepteur, le procédé comprenant une phase de synchronisation
temporelle pour obtenir la position temporelle dudit segment du second signal en bande
de base.
[0015] La synchronisation fréquentielle exploite alors des segments de signal requis pour
la synchronisation temporelle, ce qui permet de pallier les insuffisances des méthodes
NDA généralement employées. Ces segments peuvent rester de taille modérée de sorte
que la mise en oeuvre du procédé n'affecte pas trop la bande passante. Cette taille
est égale ou supérieure au nombre N précité. La synchronisation fréquentielle est
alors conditionnée par la réussite de la synchronisation temporelle, ce qui est peu
pénalisant si la probabilité de réussite de la synchronisation temporelle est élevée.
[0016] Dans une réalisation préférée, le segment temporel connu a priori comprend plusieurs
occurrences consécutives d'un premier motif de L
c échantillons, et éventuellement un second motif plus long que le premier . La phase
de synchronisation temporelle comprend une étape de d'estimation modulo L
c par maximisation de la corrélation entre le second signal en bande de base et les
occurrences consécutives du premier motif, et une étape de levée d'ambiguïté du modulo
L
c, fournissant une synchronisation temporelle à la résolution des échantillons par
maximisation de la corrélation entre le second signal en bande de base et le second
motif.
[0017] Après avoir ainsi réalisé une première synchronisation temporelle produisant un nombre
entier n
est représentant un décalage temporel, en nombre d'échantillons, du second signal en
bande de base par rapport audit segment temporel du premier signal en bande de base,
on affine la première synchronisation temporelle en ajoutant au nombre entier n
est la quantité :

où λ est le facteur de normalisation prédéterminé :

N
c est le nombre d'occurrences consécutives du premier motif, L
Sc est le nombre d'échantillons de la séquence répétitive formée par les occurrences
consécutives du premier motif dans ledit segment temporel du premier signal en bande
de base, r
nest+q.Lc+k est l'échantillon de rang n
est+q.L
c+k du second signal en bande de base, x

est l'échantillon de rang k de ladite séquence répétitive, dx

est l'échantillon de rang k d'une séquence formée par la dérivée temporelle de ladite
séquence répétitive, et lm(.) désigne la partie imaginaire d'un nombre complexe.
[0018] Un autre aspect de la présente invention se rapporte à un dispositif de synchronisation
d'un récepteur de communication, comprenant des moyens d'analyse d'un signal reçu,
agencés pour mettre en oeuvre un procédé tel que défini ci-dessus.
[0019] D'autres particularités et avantages de la présente invention apparaîtront dans la
description ci-après d'exemples de réalisation non limitatifs, en référence aux dessins
annexés, dans lesquels :
- la figure 1, précédemment commentée, est un schéma synoptique d'une chaîne de transmission
numérique ;
- la figure 2 montre un exemple de réalisation d'un modulateur d'un émetteur radio numérique
;
- la figure 3 est un schéma synoptique d'un récepteur associé, ayant un module de synchronisation
pour la mise en oeuvre de l'invention ; et
- la figure 4 est un organigramme d'une procédure mise en oeuvre par ce module de synchronisation.
[0020] L'invention est illustrée ci-après dans une application particulière aux radiocommunications
avec des terminaux mobiles. On comprendra que cet exemple ne limite aucunement le
champ d'application de l'invention.
[0021] Dans cet exemple particulier, l'information transmise est découpée en trames de 20
ms. Le modulateur numérique représenté sur la figure 2 fonctionne selon une modulation
de type CPM quaternaire, d'indice de modulation 1/3, dont l'impulsion de phase

est par exemple définie par

où λ
1 = 0,5, λ
2 = 0,77 et L = 4, T
s désignant la durée d'un symbole. Les symboles transmis, notés α
i, sont dans l'ensemble {-3,-1,+1,+3}. Ils sont transmis au débit 1/T
s = 8000 symboles par seconde. Le signal complexe en bande de base s'écrit classiquement
x(t) = exp[jϕ(t)], avec

[0022] Cette modulation CPM peut être décrite par un treillis comportant 3 états de phase
(0, 2π/3, -2π/3 aux temps-symbole pairs, et π, -π/3, π/3 aux temps-symbole impairs)
et 4 transitions par état (correspondant aux quatre symboles possibles).
[0023] Dans la réalisation montrée sur la figure 2, le filtre 10 applique l'impulsion de
phase q(t) au train de symboles α
i. Les cosinus et sinus de la phase résultante ϕ(t), formant respectivement les parties
réelle et imaginaire du signal en bande de base x(t), sont fournis par un module 11,
échantillonnés à une fréquence F
e = 16 KHz (deux échantillons complexes par temps-symbole).
[0024] Deux multiplieurs 12 modulent respectivement deux ondes radio en quadrature de fréquence
f
0, délivrées par un oscillateur local 13, par les parties réelle et imaginaire du signal
en bande de base x(t) converties en analogique. Les deux ondes modulées sont sommées
en 14 pour former le signal radio amplifié et émis par l'antenne 15.
[0025] Le canal de propagation 2 associé est un canal à évanouissements, dit canal de Rayleigh.
Le démodulateur utilisé par le récepteur de la figure 3 peut reposer sur un algorithme
de Viterbi classique fonctionnant selon le treillis précité (voir G. D. Forney Jr.,
« The Viterbi Algorithm », Proc. of the IEEE, Vol. 61, No. 3, mars 1973, pages 268-278).
Ce démodulateur nécessite d'être synchronisé temporellement et fréquentiellement.
[0026] Le signal radio reçu par l'antenne 16 et amplifié est soumis à deux multiplieurs
17 recevant deux ondes en quadrature de fréquence f
0 + Δf, délivrées par un oscillateur local 18. Les sorties des multiplieurs 17 forment
un signal complexe traité par un filtre passe-bas 19, dont la fréquence de coupure
correspond à la bande utile du signal, par exemple 6 kHz. Le signal complexe en bande
de base r(t) disponible en sortie du filtre 19 est échantillonné à la fréquence F
e et numérisé, en aval ou en amont du filtre 19 selon que celui-ci est réalisé sous
forme analogique ou numérique. On note r
n ce signal en bande de base échantillonné, n étant l'index des échantillons. Le signal
numérique r
n est adressé à une unité de synchronisation 20 et au démodulateur 21 qui produira
les estimations α̂
i des symboles transmis.
[0027] Le décalage fréquentiel Δf peut être dû aux imprécisions de l'oscillateur local 13
de l'émetteur et/ou de celui 18 du récepteur. Il existe d'autre part un décalage temporel
τ entre l'émetteur et le récepteur, dû au temps de propagation inconnu. Le signal
en bande de base r(t) obtenu dans l'étage radio du récepteur peut être exprimé en
fonction de celui x(t) formé par l'émetteur :

où C est un coefficient complexe représentant l'atténuation et le déphasage introduits
par le canal de propagation et b(t) du bruit additif.
[0028] On suppose que dans l'exemple considéré, le décalage temporel τ est limité en valeur
absolue à 10 ms, et que le décalage fréquentiel Δf ne peut dépasser, toujours en valeur
absolue, 5 kHz.
[0029] Si le décalage fréquentiel Δf est excessif (proche de sa valeur limite), on perd
une part importante de l'énergie utile en raison du filtrage opéré en 19. II est alors
nécessaire d'effectuer une première synchronisation fréquentielle grossière permettant
de réduire ce décalage.
1) SYNCHRONISATION FREQUENTIELLE GROSSIERE
[0030] Le récepteur ne peut couvrir une bande fréquentielle infinie ; celle-ci est limitée
par des considérations matérielles (bande passante des composants) et peut être intentionnellement
sélectionnée par des dispositifs de filtrage. En particulier, dans un système fonctionnant
en accès multiple à répartition en fréquence (FDMA), on sélectionne le canal fréquentiel
correspondant à la communication souhaitée. Cette restriction du domaine fréquentiel
est effectuée dans le premier étage du récepteur (filtre 19 dans l'exemple représenté).
[0031] Qu'elle soit volontaire ou non, cette sélection fréquentielle peut avoir des conséquences
néfastes sur les traitements du signal r
n obtenu après ce premier étage. En effet, l'oscillateur générant la fréquence porteuse
supposée présente une certaine imprécision, et la fréquence porteuse réelle du signal
et celle utilisée par le récepteur ne peuvent être rigoureusement identiques. Si elles
sont éloignées, le filtrage autour de la porteuse utilisée par le récepteur peut alors
entraîner l'élimination d'une partie de l'énergie du signal utile, qui sera perdue
pour les traitements ultérieurs.
[0032] On note cependant que les incertitudes sur les fréquences générées par les oscillateurs
13, 18 sont maîtrisables, et qu'on connaît souvent la valeur maximale possible pour
le décalage entre la fréquence souhaitée et celle réellement modulée (5 kHz dans l'exemple
considéré). Il demeure que ce décalage, s'il n'est pas négligeable devant la bande
utile du signal transmis, peut affecter ce dernier d'une façon irrémédiable. La première
synchronisation fréquentielle proposée vise à corriger grossièrement le décalage fréquentiel
initial, pour le ramener à une valeur beaucoup plus faible.
[0033] Ce premier traitement est composé d'une estimation grossière du décalage fréquentiel
et d'une correction réalisée dans le premier étage du récepteur, en analogique ou
en numérique. Cette estimation offre l'intérêt d'être robuste aux forts décalages
fréquentiels, même lorsqu'une grande partie de l'énergie du signal a disparu à cause
du filtrage du récepteur.
[0034] La fenêtre de signal numérique observé r
n de longueur L
r (n = 0, ..., L
r-1) est le résultat de la transmission d'un signal x
n, inconnu du récepteur, bruité et déformé par le canal de propagation 2. La formule
suivante donne une première estimation du décalage fréquentiel :

où Arg(.) désigne l'argument d'un nombre complexe.
[0035] En effet, si le signal reçu est simplement le signal x
n décalé fréquentiellement de Δf, la formule (7) donne bien Δf
1= Δf. On note qu'un décalage temporel sur x
n n'a aucune influence sur l'estimation Δf
1. La quantité

est une approximation de l'autocorrélation d'ordre 1 du signal émis x
n, approximation d'autant plus exacte que L
r est grand. Cette autocorrélation est une propriété statistique du signal émis, calculable
à l'avance. Seule la connaissance de l'argument de cette valeur est nécessaire au
récepteur.
[0036] De plus, pour de nombreux types de signaux, en particulier les modulations CPM comme
dans l'exemple ci-dessus, l'autocorrélation est réelle, et l'expression de Δf
1 ne dépend plus que du signal reçu r
n (voir A. D'Andrea et al., « Digital Carrier Frequency Estimation For Multilevel CPM
Signals », Proc. ICC'95, juin 1995). L'estimation grossière Δf
1 est alors simplement :

[0037] Cette estimation est effectuée par l'unité de synchronisation 20 à l'étape 30 de
la figure 4. Si une correction de fréquence numérique, à savoir une multiplication
du signal complexe non filtré par e
-2jπΔf1, est prévue en amont du filtre 19, celle-ci peut être effectuée sur la fenêtre de
signal courante en vue des traitements suivants (étape 31 de la figure 4). Sinon (cas
illustré par la figure 3), les autres traitements de synchronisation sont effectués
sans correction de fréquence grossière, et celle-ci sera (éventuellement) prise en
compte pour les fenêtres suivantes par rectification analogique de la fréquence de
l'oscillateur 18 (étape 40).
[0038] Des simulations ont montré que, dans l'exemple considéré, quelles que soient les
conditions de propagation, et pour des décalages fréquentiels initiaux dans [-5, +5]
kHz, le décalage résiduel après cette correction grossière n'est jamais supérieur
à 1500 Hz.
[0039] Après la correction fréquentielle grossière, le décalage fréquentiel résiduel est
beaucoup moins élevé, ce qui permet la synchronisation temporelle et fréquentielle
fine décrite ci-dessous.
2) SYNCHRONISATION TEMPORELLE
[0040] La trame de synchronisation choisie dans l'exemple est un segment de référence de
10 ms inséré dans le flot des trames utiles, toutes les 500 ms. A chaque début de
communication, l'unité 20 du récepteur lance l'algorithme de synchronisation qui s'arrête
une fois la trame de synchronisation détectée et le traitement effectué.
[0041] Le segment de référence utilisé, d'une durée de 10 ms, est composé dans l'exemple
considéré de N
c = 3 motifs courts, identiques et consécutifs, de 16 symboles chacun puis d'un motif
long de 32 symboles. Le motif court correspond par exemple à la modulation de la suite
de 16 symboles : {-3, -3, +1, -1, +1, +1, +1, -3, +1, -3, +3, +1, -3, -3, +3, +3}.
Ce motif est donc composé de L
c = 32 échantillons prédéterminés. On note x

la séquence répétitive de ces échantillons (0 ≤ k < L
Sc = N
c.L
c = 96).
[0042] Le motif long correspond par exemple à la modulation de la suite de 32 symboles :
{+3, -1, +1, +1, +1, -3, -3, -3, -3, -3, -1, -3, +1, +3, +3, -1, +1, +3, -3, -3, +3,
+3, +3, +1, +3, -3, -3, +1, -1, +1, +1, -3}. Il est donc composé de L
j = 64 échantillons prédéterminés. On note x

la suite de ces échantillons (0 ≤ k < L
l).
[0043] On note enfin x
k la suite des N' = L
Sc + L
l = 160 échantillons correspondant au segment de référence de 10 ms (x
k = x

si k < L
Sc, x
k = x

si L
Sc ≤ k < N').
[0044] L'algorithme de synchronisation temporelle comporte trois étapes :
- un test de répétition pour tester la présence d'une zone répétitive correspondant
à la succession de motifs courts ;
- un calcul de corrélation avec le motif court, pour estimer le décalage τ modulo Lc, suivi par un calcul de corrélation avec le motif long aux positions correspondant
à la première estimation modulo Lc. Ce calcul donne l'estimation de « l'horloge système » et une information sur la
vraisemblance de cette estimée ;
- une estimation fine procurant une résolution temporelle plus fine que Te = 1/Fe pour le décalage temporel τ.
2.1) Test de répétition
[0045] Ce test 32 permet de s'assurer de la nature de la trame qu'on traite. En effet, selon
la valeur du décalage temporel et la mémoire disponible en réception, le signal observé
peut ne pas contenir la trame de synchronisation. On peut alors utiliser la structure
répétitive de la trame de synchronisation pour la reconnaître (l'information étant
par hypothèse aléatoire et donc peu répétitive), et ainsi interrompre l'algorithme
dès ce premier test si celui-ci n'est pas concluant. Ceci permet de diminuer la quantité
moyenne de calculs à effectuer.
[0046] Le test 32 consiste à évaluer une autocorrélation normalisée du signal en bande de
base r
n relativement à un décalage temporel correspondant au décalage L
c entre deux occurrences du motif court x
c dans le segment de référence.
[0047] Pour reconnaître la trame de synchronisation, on effectue un calcul de répétition
sur L
c échantillons jusqu'à ce qu'on dépasse un seuil SR (par exemple SR ≈ 0,25). On calcule
ainsi l'indicateur suivant, pour 1 ≤ m < L
r/L
c :

[0048] Si le seuil SR n'est jamais atteint par rep(m) sur la longueur du signal mémorisé
(test 32 de la figure 4), la synchronisation échoue, et l'unité de synchronisation
20 commande simplement l'oscillateur 18 pour qu'il prenne en compte (éventuellement)
la correction de fréquence représentée par l'estimation grossière Δf
1 pour la prochaine fenêtre d'observation du signal (étape 40). Si le test de répétition
est satisfait, l'unité 20 recherche le segment de synchronisation.
[0049] On choisit une taille de fenêtre d'observation L
r telle qu'on soit assuré de pouvoir acquérir entièrement la trame de synchronisation.
Une solution préférée est une fenêtre de taille 2 fois celle du motif total de synchronisation,
soit 20 ms ou L
r = 320, dont la première moitié est la même que la seconde moitié de la fenêtre précédente,
et dont la seconde moitié est la même que la première moitié de la fenêtre suivante.
Le test de répétition sert alors uniquement à éviter le lancement intempestif de l'algorithme.
2.2.1) Calcul de l'estimation de τ modulo Lc
[0050] On recherche d'abord le motif court sur toute la longueur du signal observé, en se
décalant progressivement de n = 0, 1, ..., L
c-1 échantillons, et de m fois la longueur d'un motif court (m = 0, 1, 2, ...) jusqu'à
ce que la fin de la zone de mémoire accessible soit atteinte. Cette recherche est
effectuée grâce à un calcul de corrélations entre la portion de signal considérée
et la partie du segment de référence correspondant à la succession de motifs courts.
La corrélation C(n,m), indexée par n et m avec 0 ≤ n < L
c et 0 ≤ m < L
r/L
c, est calculée à l'étape 33 selon :

[0051] La corrélation est normalisée par le produit des énergies du signal reçu et du signal

Cette normalisation permet de s'affranchir des problèmes de changement de dynamique
du signal reçu (lors d'un évanouissement, par exemple). L'unité de synchronisation
20 détermine à l'étape 33 la position du maximum de la matrice de corrélations ainsi
calculée :

n
max représente une première estimation du décalage modulo L
c, et m
max le numéro du motif qui donne ce maximum. A ce stade, comme on n'a repéré qu'un seul
des motifs courts, la synchronisation trame n'est pas encore connue. La première estimation
n
max n'est précise qu'à un échantillon près.
2.2.2) Levée de l'ambiguïté du modulo Lc
[0052] On cherche à présent une approximation du décalage en nombre d'entiers d'échantillons.
Les décalages possibles sont donc de la forme n
max + p.L
c, où p est un entier positif ou nul. On teste donc ces positions en calculant, à l'étape
34, les corrélations entre le motif long x
l et le signal à partir de ces points, pour 0 ≤ p < L
r/L
c.


est l'énergie du motif long. Les corrélations C
l(p) sont normalisées et comprises entre 0 et 1. On note pos_l la position correspondant
au maximum des corrélations C
l(p) avec le motif long, qui est de la forme: pos_l = n
max + L
c.p
max, où

est l'indice donnant la corrélation maximale.
[0053] A l'étape 34, l'unité de synchronisation 20 déduit le décalage temporel cherché τ,
exprimé en nombre d'échantillons, de la position du motif long, en supprimant la partie
correspondant aux motifs courts : n
est = pos_l - N
c×L
c.
[0054] On peut ajouter à cette estimation une information supplémentaire : la qualité de
la synchronisation, qui est définie comme le maximum Q = C
l(p
max) des modules des corrélations C
l(p). L'information de qualité Q se rapporte la vraisemblance de l'estimée.
[0055] Ceci procure un test pour juger de la fiabilité du processus de synchronisation :
si la qualité Q n'est pas supérieure à un seuil donné SQ, on peut décider que la synchronisation
a échoué sur la fenêtre de signal courante, et de recommencer le processus de synchronisation
sur une autre observée. A titre d'exemple, on peut prendre SQ ≈ 0,35. Ce test est
effectué à l'étape 35 de la figure 4. S'il n'est pas satisfait (Q < SQ), la synchronisation
échoue, et l'unité de synchronisation 20 commande simplement l'oscillateur 18 pour
qu'il prenne (éventuellement) en compte la correction de fréquence représentée par
l'estimation grossière Δf
1 pour la prochaine fenêtre d'observation du signal (étape 40). Sinon, l'unité 20 passe
aux phases suivantes du procédé, dans lesquelles elle affine la synchronisation.
[0056] Lorsque le décalage temporel τ est limité pour des considérations matérielles à une
valeur τ
max faible devant la durée d'un symbole, il est à noter que le segment de référence peut
se composer seulement d'une succession de motifs courts de durée égale ou supérieure
à τ
max. La levée de l'ambiguïté de la longueur du motif court n'est alors plus nécessaire.
En outre, on peut alors utiliser un grand nombre de motifs courts, ce qui permet d'améliorer
la précision de la synchronisation temporelle fine exposée ci-après.
2.3) Synchronisation temporelle fine
[0057] La valeur précédente n
est est une approximation du décalage τ en nombre d'échantillons. La précision de l'estimation
peut être augmentée grâce à un calcul utilisant la dérivée du signal de référence.
On utilise ici la succession de motifs courts, car le calcul effectué est non-cohérent,
et la répétition de ces motifs améliore sensiblement la performance de l'estimation
fine.
[0058] On note dx
c la dérivée numérique du motif court x
c, de longueur L
Sc-1. La position du début du motif court x
c est à présent connue (à une précision d'un échantillon près). L'unité de synchronisation
20 affine l'estimation de τ à l'étape 36 en ajoutant à n
est la quantité Δτ calculée selon la relation (4) donnée plus haut, le facteur de normalisation
λ de la relation (5) ayant été calculé une fois pour toutes et mémorisé dans l'unité
20.
[0059] On note que l'éventuel décalage en fréquence résiduel n'a pas d'influence sur le
calcul de Δτ. Ce calcul conduit à estimer le décalage τ en secondes :

[0060] L'estimation affinée τ permet d'optimiser les performances du démodulateur de Viterbi
21.
3) SYNCHRONISATION FREQUENTIELLE FINE
[0061] On suppose dans la suite que l'unité de synchronisation 20 du récepteur a préalablement
acquis la synchronisation temporelle sur l'émetteur à la résolution des échantillons
(le calcul de n
est suffit donc). Le principe de la synchronisation fréquentielle fine selon l'invention
est de multiplier point à point le signal reçu par le conjugué du signal attendu,
convenu entre l'émetteur et le récepteur, ce qui aura pour effet d'éliminer du résultat
la phase de la modulation. Si de surcroît la modulation est à enveloppe constante,
ce résultat sera simplement une sinusoïde (complexe) noyée dans le bruit du récepteur.
On peut alors estimer la fréquence de cette sinusoïde, qui sera retirée de la fréquence
de l'oscillateur 18 du récepteur, et/ou exploitée dans un traitement numérique, notamment
de correction de fréquence.
[0062] Ce procédé fonctionne également dans le cas d'une modulation où l'amplitude n'est
pas constante, car au lieu d'avoir une sinusoïde, on a une sinusoïde modulée en amplitude
: il y a toujours une raie à la fréquence centrale.
[0063] On emploie ci-après le formalisme habituel des espaces de Hilbert (ici celui des
vecteurs complexes de dimension N), et on utilisera donc le produit scalaire entre
2 vecteurs x = (x
0, x
1, ..., x
n-1)
T et y = (y
0, y
1, ..., y
n-1)
T :

ainsi que la norme d'un vecteur x = (x
0, x
1, ..., x
n-1)
T :

[0064] Le critère dont va découler la méthode décrite ci-après est celui du maximum de vraisemblance.
[0065] Soit N le nombre d'échantillons permettant de représenter le signal reçu. Ce nombre
N peut être égal ou inférieur au nombre N' d'échantillons du segment de référence.
Pour la mise en oeuvre de la méthode, qui utilise une transformée en fréquence telle
qu'une transformée de Fourrier Rapide (TFR), N sera de préférence une puissance de
2, ou du moins une valeur autorisant un calcul commode de TFR. Dans l'exemple considéré,
N = 128 convient.
[0066] On a acquis à ce stade les paramètres de synchronisation temporelle, de sorte qu'on
connaît parfaitement la forme du signal attendu. Le canal de propagation et l'écart
de porteuse restent inconnus. On désigne par s = (s
0, s
1, ..., s
n-1)
T le signal émis en bande de base (x) décalé d'une fréquence Δf. La densité de probabilité
du signal reçu, conditionnellement à l'émission du signal x, s'écrit

où Σ
2 est la puissance du bruit b(t) de la relation (6), supposé gaussien. La vraisemblance
sera maximale si la somme Θ(Δf, C) dans l'exponentielle est minimale, soit :

La solution du problème est donc le couple (C, Δf) qui annule la différentielle de
la fonction Θ. La dérivée

= 2.C∥s∥
2 -2.〈r,s〉 s'annule pour C =

. On obtient donc l'expression plus simple :

[0067] Dans la suite, on supposera que la modulation employée est à enveloppe constante
(normalisée à 1), et donc le signal s aussi. Par conséquent, le carré de la norme
de s est égal au nombre d'échantillons N, et l'expression de Θ se simplifie encore
: Θ = ∥r∥
2 -

. Comme s est seul à dépendre de Δf, Θ est minimale lorsque |〈r,s〉|
2 est maximal. Cette dernière quantité peut être interprétée lorsqu'on en développe
l'expression :

II s'agit donc du module au carré de la transformée de Fourier discrète (TFD) du
signal r,x*, signal que l'on nommera y dans la suite. Sa transformée de Fourier est
notée Y(f).
[0068] On peut alors élaborer une stratégie, pour estimer Δf, basée sur une transformée
de Fourier du signal y. L'étape 37 d'estimation fine de Δf commence donc par le calcul
du vecteur y (y
n = r
n. x

pour 0 ≤ n < N), et par le calcul de sa TFD grâce à un algorithme standard de TFR
complexe. Ensuite, l'unité 20 recherche, parmi les fréquences « naturelles » de cette
TFR, celle f
max qui rend le module carré de cette TFR maximum. La TFR est définie en un nombre N
de fréquences, ou points, f
i données par f
i =

, pour 0 ≤ i < N.
[0069] Bien entendu, la recherche du maximum

ne donnera pas exactement la solution attendue, car il n'y a aucune raison pour que
Δf soit précisément égal à une des fréquences f
i de la TFR. On va ensuite affiner le calcul. Les principes sur lesquels repose cette
détermination plus précise sont, d'une part, le fait que la transformée de Fourier
d'un signal tronqué vaut la transformée de Fourier de ce même signal convoluée avec
un sinus cardinal, et d'autre part une approximation de type moindres carrés d'une
TFR par un sinus cardinal.
[0070] La transformée de Fourier discrète S
c(f) d'une séquence de « 1 » finie de longueur N a pour module un sinus cardinal :

[0071] La transformée de Fourier discrète d'un signal tronqué à N échantillons est la convolution
de la transformée de Fourier discrète de ce signal non tronqué par la fonction S
c(f).
[0072] Le signal y précité est en principe une sinusoïde complexe affectée d'un coefficient
complexe C rendant compte de la propagation, plus du bruit, à savoir : y
n = C.e
2jπ.Δf.N/Fe + b
n. Sa transformée de Fourier discrète est alors :

[0073] On cherche alors C et Δf qui permettent d'approcher Y(f) au mieux par une fonction
C.S
c(f-Δf), au sens des moindres carrés, c'est-à-dire pour lesquelles le coût K(C,Δf)=∥Y(f)-C.S
c(f-Δf)∥
2 est minimum. Par un calcul similaire à celui présenté plus haut, on trouve que la
solution pour C est

de sorte que la fonction coût que Δf doit minimiser est celle donnée par la relation
(3).
[0074] Dans l'expression de K et de C, les calculs sont faits dans l'espace des fonctions
de carré sommable. En utilisant le fait que la norme de S
c est indépendante de δf, on montre que la valeur optimale Δf annule la fonction F(δf)
de la relation (1).
[0075] Sur la base du signal reçu r
n, l'unité 20 détermine Y(f), échantillonnée aux fréquences f
i. Elle mémorise d'autre part les valeurs de S
c(f-δf) et de sa dérivée par rapport à δf, échantillonnées avec la résolution souhaitée
pour l'estimation de Δf. Les produits scalaires continus des formules (1) et (3) sont
donc naturellement remplacés par des produits scalaires discrets selon la relation
(2), soit par exemple :

[0076] La dernière étape de la méthode est la recherche de Δf qui annule F(δf), ou de la
valeur « trouvable » en pratique qui rend F(δf) le plus proche possible de 0.
[0077] Une technique possible est une recherche dichotomique sur un ensemble prédéfini de
valeurs de δf. On montre que la fonction de coût K(δf) possède, en plus du minimum
absolu en Δf, une série de minima locaux distants de Δf de multiples de F
e/N, qui se traduisent par des valeurs nulles de la fonction F. Il faut donc prendre
garde à ne pas converger vers un de ces minima locaux. Pour cela, on note que la fréquence
naturelle f
max pour laquelle |Y(f)|
2 est maximum donne une indication sur la vraie valeur de Δf avec une erreur valant
au plus F
e/N (la résolution fréquentielle de la TFR employée). Par conséquent, si on cherche
Δf autour de cette première valeur, il y a un risque de trouver une valeur fausse
de ± F
e/N par rapport à la vraie valeur (cela dépend de la résolution en fréquence de la
TFR et de l'emplacement de f
max par rapport à Δf), mais pas au-delà.
[0078] Une solution peut alors être de diviser l'intervalle [f
max - F
e/N, f
max + F
e/N] en trois sous-intervalles [f
max - F
0/N, f
max - F
e/3N], [f
max - F
e/3N, f
max + F
e/3N] et [f
max + F
e/3N, f
max + F
e/N], et d'effectuer une recherche dichotomique dans chacun des sous-intervalles. Ceci
assure de ne pas manquer le minimum absolu. On garantit en outre la convergence de
la méthode dichotomique, pour laquelle il faut qu'il y ait au plus un seul passage
par zéro de la fonction F à annuler. Parmi les trois valeurs trouvées pour Δf, on
retient celle qui rend le coût K minimal. Pour méthodes autres que la dichotomie,
qui toléreraient l'existence de plusieurs minima, la recherche pourrait se faire sur
la réunion des trois intervalles précédents.
[0079] Cette estimation fine de Δf est effectuée par l'unité de synchronisation 20 à l'étape
37 de la figure 4. Si une correction de fréquence numérique, (multiplication du signal
complexe non filtré par e
-2jπΔf ), est prévue en amont du filtre 19, celle-ci peut être effectuée sur la fenêtre
de signal courante afin d'optimiser la représentativité du signal en bande de base
r
n (étape 38 de la figure 4). Sinon (cas illustré par la figure 3), la valeur estimée
de Δf est prise en compte pour les fenêtres suivantes par rectification analogique
de la fréquence de l'oscillateur 18, afin de corriger les dérives de cette fréquence
(ou de celle utilisée par l'émetteur).
[0080] A l'étape 39, l'unité 20 fournit le décalage temporel estimé τ au démodulateur 21,
afin de l'aligner sur la structure temporelle des trames et des symboles.
[0081] Finalement, à l'étape 40, l'unité 20 fournit le décalage fréquentiel estimé Δf aux
circuits de contrôle de l'oscillateur 18, afin qu'ils corrigent l'écart avec la fréquence
employée par l'émetteur.
[0082] On a mentionné que la correction de la fréquence de l'oscillateur 18 pouvait n'être
qu'éventuelle lorsque le segment de référence n'a pas été détecté (test 32 ou 35).
Cette correction ne doit pas être appliquée systématiquement s'il n'y a pas de garantie
que le segment de référence, lorsqu'il est bien présent; se trouve entièrement dans
une fenêtre d'observation du signal (il peut par exemple se trouver à cheval sur deux
fenêtres consécutives). La correction de fréquence grossière peut donc être conditionnée
lorsque le test 32 ou 35 est négatif. On peut par exemple choisir de n'effectuer cette
correction que périodiquement, avec une fréquence assez peu élevée afin de laisser
plusieurs paquets d'échantillons consécutifs avec le même écart de fréquence. En choisissant
la période et celle de répétition du segment de référence, exprimées en nombres de
trames, de telle sorte qu'elles soient premières entre elles, on se prémunit contre
le cas pathologique où on appliquerait systématiquement la correction de fréquence
pile sur le segment de signal connu.
[0083] Une autre solution consisterait à ne corriger la fréquence de l'oscillateur que si
l'estimation courante de Δf dépasse un seuil déterminé après la dernière application
de la correction. Ceci permet une correction rapide d'un fort écart initial.
[0084] Des simulations ont été effectuées dans le cas de l'exemple numérique donné ci-dessus
à titre d'illustration, en prenant en compte trois critères :
- la probabilité de non détection du segment de référence (échec de l'algorithme au
test 32 ou 35 ;
- la probabilité de mauvaise synchronisation temporelle, à 0,25 temps symbole près ;
- la probabilité de mauvaise synchronisation fréquentielle, à 50 Hz près. Le Tableau
l montre les résultats obtenus dans deux conditions de simulation :
A/ en présence de bruit sans distorsion due au canal, pour un rapport signal-sur-bruit
de 5 dB ;
B/ en présence de bruit et de fading de Rayleigh sur le canal, pour un rapport signal-sur-bruit
de 20 dB et une vitesse de 50 km/h.
TABLEAU I
cas |
probabilité de non détection |
probabilité de mauvaise synchronisation temporelle |
probabilité de mauvaise synchronisation fréquentielle |
A |
10-3 |
2. 10-3 |
< 10-3 |
B |
1,2. 10-2 |
6. 10-3 |
7. 10-3 |