[0001] L'invention concerne un acier ferritique dit à 14% de chrome stabilisé au niobium
et son utilisation dans le domaine de l'automobile.
[0002] Les aciers utilisés pour des pièces situées en amont d'une ligne d'échappement d'un
véhicule automobile, partie chaude de la ligne, doivent présenter simultanément une
bonne résistance à l'oxydation et une bonne tenue au fluage. Pour la fabrication du
collecteur, une bonne caractéristique de mise en forme est également nécessaire. Les
aciers utilisés pour ces parties chaudes sont souvent, soit des aciers austénitiques
relativement coûteux et de faible tenue à l'oxydation, mais présentant de bonnes caractéristiques
de mise en forme, soit des aciers ferritiques bistabilisés. Les aciers ferritiques
bistabilisés présentent une bonne tenue à l'oxydation mais sont relativement difficiles
à mettre en forme.
[0003] Le but de l'invention est de proposer un acier ferritique, économique, qui présente
une très bonne tenue à chaud tant au fluage qu'à l'oxydation, jusqu'à 1000°C et une
caractéristique en dureté améliorée pour sa mise en forme.
[0004] L'invention a pour objet un procédé de réalisation d'une bande de tôle en acier ferritique
dit à 14% de chrome stabilisée au niobium, caractérisée en ce que l'acier de composition
pondérale suivante :
carbone ≤ 0,02%
0,002% ≤ azote ≤ 0,02%
0,05% ≤ silicium ≤ 1%
0% ≤ manganèse ≤ 1%
0,2% ≤ niobium ≤ 0,6%
13,5% ≤ chrome ≤ 16,5%
0.02% ≤ molybdène ≤ 1.5%
0% < cuivre ≤ 1,5%
0% < nickel ≤ 0.2%
0% < phosphore ≤ 0,020%
0% < soufre ≤ 0,003%
0,005% < étain ≤ 0,04%
les impuretés inhérentes à l'élaboration
la teneur en niobium, carbone, azote satisfaisant la relation:
9.5≤ Nb/(C+N)
est soumis à :
- un réchauffage avant laminage à chaud à une température comprise entre 1150°C et 1250°C
et de préférence à environ 1175°C,
- un bobinage à une température comprise entre 600°C et 800°C et de préférence à environ
600°C,
- un laminage à froid de la bobine avec ou sans recuit préalable,
- un recuit final de la bande de tôle à une température comprise entre 800°C et 1100°C
pendant une durée comprise entre 1 mn et 5 mn et de préférence à une température d'environ
1050°C pendant un temps d'environ 2 mn,
Les autres caractéristiques de l'invention sont :
- après recuit final ou préalable à l'utilisation, la tôle est soumise à un traitement
thermique à une température comprise entre 800°C et 1000°C pendant un temps compris
entre 1mn et 100h et de préférence à une température d'environ 850°C pendant un temps
égal ou inférieur à 30mn. L'invention concerne également une tôle en acier ferritique
dit à 14% de chrome stabilisé au niobium obtenue pour la mise en oeuvre du procédé
qui se caractérise en la composition pondérale suivante :
carbone ≤ 0,02%
0,002% ≤ azote ≤ 0,02%
0,05% ≤ silicium ≤ 1%
0% < manganèse ≤ 1%
0,2% ≤ niobium ≤ 0,6%
13,5% ≤ chrome ≤ 16,5%
0.02% ≤ molybdène ≤ 1.5%
0% < cuivre ≤ 1,5%
0% < nickel ≤ 0.2%
0% < phosphore ≤ 0,020%
0% < soufre ≤ 0,003%
0,005% < étain ≤ 0,04%
les impuretés inhérentes à l'élaboration
la teneur en niobium, carbone, azote satisfaisant la relation:
9.5≤ Nb/(C+N)
Les autres caractéristiques de l'invention sont:
- la teneur en Nb satisfait la relation 0.1 ≤ ΔNb ≤ 0.5 avec ΔNb = Nb - 7(C+N) et de
préférence 0.2 ≤ ΔNb ≤ 0.3
- les teneurs en niobium, silicium, molybdène satisfont la relation:
ΔNb/(Si+Mo) ≤ 0.9
- les teneurs pondérales en niobium et étain satisfont la relation :
ΔNb/Sn ≤ 50
- les teneurs en manganèse et en Silicium satisfont la relation :
Si/Mn ≥ 1.
Les teneurs en niobium, titane, zirconium, aluminium satisfont la relation:
N/(Ti+Zr+Al) ≥ 0,16
- l'acier comporte, après traitement thermique, au niveau des joints des grains, un
intermétallique de maille quadratique de type Fe2Nb3.
[0005] L'invention concerne également une utilisation de la tôle d'acier ferritique dans
le domaine automobile et notamment pour la réalisation de collecteur de ligne d'échappement.
[0006] La description qui suit et les figures annexées fera bien comprendre l'invention
:
[0007] Les figures 1A et 1B présentent respectivement une microstructure d'un acier selon
l'invention, référencé 1 dans les tableaux I et II, et une microstructure d'un acier
de comparaison, référencé 6 dans les tableaux I et II, après traitement thermique
chacun des deux aciers comportant un même ΔNb d'environ 0.25%.
[0008] La figure 2 présente une microstructure d'un acier de comparaison référencé 9 dans
les tableaux I et II, avec un ΔNb relativement élevé d'environ 0.43% présentant après
traitement thermique, des précipités intergranulaires de type Fe2Nb, répartis de manière
désordonnée.
[0009] La figure 3 présente les caractéristiques mécaniques en dureté pour un acier selon
l'invention, référencé 1 dans les tableaux I et II, et deux aciers de comparaison,
référencé 6 et 9 dans les tableaux I et II, avant et après traitement thermique de
formation de précipités respectivement de type Fe2Nb3 ou Fe2Nb.
[0010] Les aciers ferritiques contenant les éléments tels que titane, zirconium, aluminium,
et manganèse comme il est précisé dans les compositions des aciers de référence 5-9
des tableaux I et II, présentent à toutes températures comme phase intermétallique,
la phase de Laves Fe2Nb. Pour une valeur de ΔNb ≤ 0,3%, la phase de Laves Fe2Nb est
complètement mise en solution à des températures égales ou supérieures à 950°C, comme
le montre la figure 1 B. Ceci explique le mauvais comportement de ces aciers à la
tenue en fluage à ou au-delà de 950°C.
[0011] Les éléments comme le titane, le zirconium ou l'aluminium, bien que devant être évités
dans la composition de l'acier selon l'invention peuvent néanmoins être présents dans
la composition dans les teneurs telles que :
titane ≤ 0,01%
zirconium ≤ 0,01%
aluminium ≤ 0,1%
et satisfaire de préférence la relation:
N/(Ti+Zr+Al) ≥ 0.16%
[0012] Dans les aciers concernant l'invention où les éléments molybdène, compris entre 0,02%
et 1%, silicium compris entre 0,05% et 1%, étain compris entre 0,005% et 0,04%, sont
présents et où les relations ΔNb/(Si+Mo) ≤ 0.9, Si/Mn ≥ 1, ΔNb/Sn ≤ 50 et N/(Ti+Zr+Al)
≥ 0.16% sont satisfaites, nous rencontrons la phase de Laves Fe2Nb seulement à basse
température c'est à dire vers environ 650°C. Pour des températures plus élevées, c'est
à dire égale ou au-dessus de 700°C, la phase quadratique du type Fe2Nb3 est la seule
phase intermétallique observée. Cette phase présente une solubilité moins importante
que la phase de Laves Fe2Nb. Pour un faible ΔNb de 0,23%, même à 950°C, une quantité
importante de Fe2Nb3 reste présente comme on peut le voir sur la microstructure de
la figure 1A. La présence de la phase Fe2Nb3 à haute température, en quantité importante
a l'avantage de générer une très bonne tenue au fluage et mise en forme des aciers
selon l'invention.
[0013] La phase de Laves Fe2Nb est un composé intermétallique, qui, lorsqu'il existe dans
un acier, précipite de façon intragranulaire et aux joints de grains de manière anarchique
et n'empêche pas de façon suffisante le déplacement des joints de grains, donc le
matériau flue. Une quantité importante de ce précipité intermétallique est nécessaire
pour améliorer la tenue au fluage.
[0014] La précipitation de la phase Fe2Nb3 aux joints de grains assure une diminution de
la dureté de l'acier par rapport à un acier où tous les précipités intermétalliques
ont été mis en solution ou ont précipité de façon intragranulaire (figure 3).
[0015] Si le rapport Si/Mn supérieur à 1 n'est pas respecté, c'est également l'intermétallique
Fe2Nb3 qui apparaît. Cependant, le manganèse augmente la solubilité de l'intermétallique
Fe2Nb3 et la formation, à haute température, d'une phase Z du type CrNbN dans les
grains. A 950°C, l'intermétallique Fe2Nb3 est ainsi dissout. L'acier présente une
mauvaise tenue en fluage et en oxydation. Le silicium compense cet effet.
[0016] Pour assurer une bonne mise en forme et une bonne tenue en fluage, ce qui se manifeste
par une quantité élevée des précipités intermétalliques aux joints de grains, un traitement
thermique à une température de l'ordre de 900°C, de préférence de l'ordre de 850°C,
pendant une période relativement courte, inférieure ou égale à 30 mn, après recuit
final ou préalablement à l'utilisation a été effectué. Le traitement thermique permet
une précipitation homogène très fine aux niveaux des joints de grains de la phase
Fe2Nb3. Ces précipités servent comme centre de germination. Ils permettent une précipitation
très homogène, aux joints de grains, de la phase Fe2Nb3 à toute température supérieure
ou égale à 750°C ce qui est favorable pour une bonne tenue au fluage.
[0017] Pour améliorer la tenue à la corrosion un ajout de cuivre dans une teneur modérée,
inférieure ou égale à 1.5%, peut être effectué.
[0018] Le tableau I présente les analyses chimiques des nuances étudiées. Les nuances 1
à 4 sont des nuances selon l'invention. Les nuances 5 à 9 sont des exemples de comparaisons.
[0019] Le tableau Il présente les résultats de fluage à 950°C après 100h, de l'oxydation
cyclique à 950°C et 1000°C après 200h, la dureté après recuit finale et après traitement
thermique à 850°C selon l'invention, ainsi que le ANb, le type d'intermétallique présent
à T>700°C et la présence ou absence des intermétalliques à 950°C. Ce tableau présente
également les relations satisfaites ou non par les éléments des compositions présentées.
[0020] Les compositions qui satisfont toutes les relations et qui présentent ainsi les meilleures
caractéristiques en fluage, oxydation et dureté avant et après traitement thermique,
avec le ΔNb le plus faible, sont les nuances 1-4 selon l'invention.

1. Procédé de réalisation d'une bande de tôle en acier ferritique dit à 14% de chrome
stabilisé au niobium, caractérisé en ce que l'acier de composition pondérale suivante
:
carbone ≤ 0,02%
0,002% ≤ azote ≤ 0,02%
0,05% ≤ silicium ≤ 1%
0% < manganèse ≤ 1%
0,2% ≤ niobium ≤ 0,6%
13,5% ≤ chrome ≤ 16,5%
0.02% ≤ molybdène ≤ 1.5%
0% < cuivre ≤ 1,5%
0% < nickel ≤ 0.2%
0% < phosphore ≤ 0,020%
0% < soufre ≤ 0,003%
0,005% < étain ≤ 0,04%
les impuretés inhérentes à l'élaboration
la teneur en niobium, carbone, azote satisfaisant la relation :
9.5 ≤ Nb/(C+N)
est soumis à :
- un réchauffage avant laminage à chaud à une température comprise entre 1150°C et
1250°C et de préférence à environ 1175°C,
- un bobinage à une température comprise entre 600°C et 800°C et de préférence à environ
600°C,
- un laminage à froid de la bobine avec ou sans recuit préalable,
- un recuit final de la bande de tôle à une température comprise entre 800°C et 1100°C
pendant une durée comprise entre 1 mn et 5 mn et de préférence à une température d'environ
1050°C pendant un temps d'environ 2 mn.
2. Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce qu'après le recuit final ou préalablement
à l'utilisation, la tôle est soumise à un traitement thermique à une température comprise
entre 800°C et 1000°C pendant un temps compris entre 1 mn et 100 h et de préférence
à une température d'environ 850°C pendant un temps égal ou inférieur à 30 mn.
3. Tôle en acier ferritique dit à 14% de chrome stabilisé au niobium, obtenue pour la
mise en oeuvre du procédé selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisée par
la composition pondérale suivante :
carbone ≤ 0,02%
0,002% ≤ azote ≤ 0,02%
0,05% ≤ silicium ≤ 1%
0% < manganèse ≤ 1%
0,2% ≤ niobium ≤ 0,6%
13,5% ≤ chrome ≤ 16,5%
0.02% ≤ molybdène ≤ 1.5%
0% < cuivre ≤ 1,5%
0% < nickel ≤ 0.2%
0% < phosphore ≤ 0,020%
0% < soufre ≤ 0,003%
0,005% < étain ≤ 0,04%
les impuretés inhérentes à l'élaboration
la teneur en niobium, carbone, azote satisfaisant la relation :
9.5 ≤ Nb/(C+N)
4. Tôle d'acier ferritique selon la revendication 3 caractérisée en ce que la teneur
en Nb satisfait la relation 0.1 ≤ ΔNb ≤ 0.5 avec ΔNb = Nb - 7(C+N) et de préférence
0.2 ≤ ΔNb ≤ 0.3.
5. Tôle en acier ferritique selon l'une des revendications 3 et 4 caractérisée en ce
que les teneurs en niobium, silicium et molybdène satisfont la relation :
ΔNb /(Si+Mo) < 0.9
6. Tôle en acier selon l'une des revendications 3 à 5 caractérisée en ce que les teneurs
pondérales en niobium et étain satisfont la relation : ΔNb/Sn > 50
7. Tôle en acier selon l'une des revendications 3 à 6 caractérisée en ce que les teneurs
pondérales en silicium et manganèse satisfont la relation : Si/Mn ≥ 1
8. Tôle en acier ferritique selon l'une des revendications 3 à 7 caractérisée en ce que
les teneurs en niobium, titane, zirconium, aluminium satisfont la relation : N/(Ti+Zr+Al)
≥ 0.16
9. Tôle en acier ferritique selon l'une des revendications 3 à 8 caractérisée en ce que
l'acier comporte, après traitement thermique, au niveau des joints de grains, un composé
intermétallique de maille quadratique du type Fe2Nb3.
10. Utilisation de la tôle d'acier ferritique selon les revendications 3 à 9, obtenue
par le procédé selon les revendications 1 et 2, dans le domaine de l'automobile et
notamment pour la réalisation de collecteur de ligne d'échappement.