[0001] La présente invention se rapporte à un dispositif de correction de trajectoire pour
projectiles guidés gyroscopés.
[0002] Actuellement, on cherche à augmenter la précision et le rapport efficacité/coût des
munitions. Les systèmes permettant de corriger les trajectoires des munitions offrent
l'avantage d'éviter les tirs d'ajustement, ce qui permet de bénéficier d'un effet
de surprise qui empêche la cible de quitter la zone visée, et de diminuer la probabilité
d'être localisé par les radars de contrebatterie.
[0003] En général, les systèmes connus de correction de trajectoire de projectiles agissent
pendant la phase terminale de la trajectoire. Ces systèmes sont de deux types : des
systèmes à jupe déployable et des systèmes à « canard ». Le premier type comporte
une jupe formée de « pétales » déployables, permettant de contrôler la trajectoire
du projectile par augmentation de sa traînée. A un instant approprié, on déclenche
la rotation d'un arbre à came qui déploie les pétales. L'inconvénient majeur de ce
type de système est que la correction n'intervient que sur les erreurs de portée.
Les écarts latéraux dus au vent ou aux erreurs de pointage ne sont pas corrigés.
[0004] Le système à canard permet de corriger les écarts longitudinaux et latéraux en créant
une force dans un plan fixe à l'aide d'ailettes de canards disposées sur la fusée
de proximité et braquées, qui sont découplées en roulis du projectile. Le mouvement
relatif du canard par rapport à la fusée permet de former un alternateur électrique.
Cette fusée est interchangeable par rapport au projectile. Un des inconvénients de
ce type connu est que le projectile (un obus en l'occurrence) ainsi équipé de canard
devient incompatible avec le système de chargement des canons de tir existants. L'inconvénient
majeur du pilotage par canard est qu'il ne permet pas d'obtenir des facteurs de charge
importants puisqu'il déporte le projectile. De plus, le canard diminue nettement la
finesse aérodynamique d'un projectile, ce qui est très préjudiciable à la portée d'un
tir tendu.
[0005] D'autre part, on connaît des systèmes à micro-gouvernes pour obus. Un premier système
est constitué de deux barrettes en matériau piézoélectrique articulées sur une fusée
de proximité d'obus, et agissant chacune sur la tension d'une petite toile formant
ailette. La fusée est interchangeable par rapport à l'obus et en est découplée en
rotation en roulis. Ce système est compatible avec le dispositif de chargement d'obus
dans le canon, et s'applique en particulier à des obus statiquement instables. Un
deuxième système connu comporte des micro-gouvernes rigides disposées sur la fusée
de proximité d'un obus, et présente les mêmes avantages que le premier système. Cependant,
ces deux systèmes connus ne conviennent pas au pilotage de projectiles de mortier
stabilisés par rotation, car ceux-ci se déplacent en vol subsonique et transsonique
suivant une trajectoire courbe. D'autre part, l'efficacité de ces systèmes de micro-gouvernes
est trop faible pour obtenir un facteur de charge suffisant pour les corrections de
trajectoire, car le faible facteur de charge entraîne la nécessité de détecter la
cible à une distance supérieure aux capacités de détection du système laser équipant
la fusée de proximité.
[0006] En ce qui concerne la précision des projectiles à trajectoire tendue en vol supersonique,
par exemple des obus de 155 mm, dont la dispersion des points d'impact est plus importante
que celle des projectiles de mortier, la correction de trajectoire doit être plus
importante. Le système de détection laser équipant ces projectiles a une portée ne
dépassant pas 2 km par temps de forte pluie, ce qui oblige à conférer à ces projectiles
une portance et une finesse supérieures à celles des projectiles de mortiers. Il en
résulte que les systèmes existants ne permettent pas de corriger suffisamment la trajectoire
de tels projectiles.
[0007] On connaît d'après le document US-A-5 439 188 un missile en autorotation autour de
son axe longitudinal, à faible vitesse de rotation (10 à 15 tours/seconde), ce qui
ne procure aucune stabilisation par effet gyroscopique.
[0008] En outre, selon ce document, on conjugue le braquage du plan du canard et sa position
en roulis pour orienter en direction la force de correction, ce qui n'est applicable
que si la force de roulis reste modérée, car cela implique un battement du plan canard
à la fréquence de roulis (qui est faible, comme précisé ci-dessus).
[0009] La présente invention a pour objet un dispositif de correction de trajectoire pour
projectiles guidés et en rotation autour de leur axe longitudinal, que ces projectiles
soient à tir tendu ou courbe, dispositif qui permette d'améliorer nettement la correction
des écarts de précision et justesse, qui soit facilement adaptable sur des projectiles
existants, et ce, sans augmenter considérablement le prix de revient de ces projectiles.
[0010] Le dispositif de correction de trajectoire conforme à l'invention, pour projectile
guidé stabilisé en vol par effet gyroscopique par rotation à grande vitesse (par exemple
d'au moins 200 tours/seconde, ) autour de son axe longitudinal, comporte un empennage
disposé à la partie postérieure du projectile et un dispositif de pilotage par canard
disposé sur la fusée de proximité de ce projectile.
[0011] La présente invention sera mieux comprise à la lecture de la description détaillée
de plusieurs modes de réalisation, pris à titre d'exemples non limitatifs et illustrés
par le dessin annexé, sur lequel :
- la figure 1 est une vue en plan simplifiée d'un premier mode de réalisation de projectile
de mortier équipé d'un dispositif de correction de trajectoire conforme à l'invention,
à empennage dépliable ;
- la figure 2 est une vue en plan simplifiée d'un deuxième mode de réalisation de projectile
de mortier, équipé d'un dispositif de correction de trajectoire conforme à l'invention,
à empennage à micro-ailettes ;
- la figure 3 est une vue en plan simplifiée d'un mode de réalisation d'obus d'artillerie,
équipé d'un dispositif de correction de trajectoire conforme à l'invention, à empennage
à micro-ailettes ;
- la figure 4 est une vue détaillée d'une ailette de l'empennage du projectile de la
figure 1, à l'état replié ;
- la figure 5 est une vue en plan détaillée de l'ailette de la figure 4 à l'état déplié
;
- les figures 6 et 7 sont des vues en plan simplifiées de deux autres modes de réalisation
d'ailettes d'empennage conformes à l'invention, et
- les figures 8 et 9 sont des vues en coupe simplifiées de deux modes de réalisation
d'une fusée de proximité incorporant une partie du dispositif de correction de trajectoire
conforme à l'invention.
[0012] Le dispositif de correction de trajectoire de l'invention est mis en oeuvre pour
des projectiles « gyroscopés » c'est-à-dire stabilisés par rotation autour de leur
axe longitudinal. Ces projectiles peuvent être des projectiles de mortier ou des obus
d'artillerie. Les erreurs de trajectoire que l'on en désire corriger sont des erreurs
de précision et des erreurs de justesse. La précision se rapporte à des dispersions
aléatoires des points d'impact inhérentes aux systèmes d'armes employés, qui ne peuvent
être compensées par une modification du pointage de ces armes. Cette erreur de précision
intervient principalement sur les écarts de portée. La justesse du tir correspond
à la répétibilité de l'erreur de précision pendant un certain laps de temps, à pointage
invariable. Les erreurs de justesse sont dues à des perturbations atmosphériques (variations
de la direction du vent ...) et à des erreurs de pointage. Ces erreurs peuvent être
corrigées par un changement de pointage de l'arme de tir. Les erreurs de justesse
se traduisent par des écarts longitudinaux et des écarts latéraux des points d'impact
des projectiles.
[0013] Le dispositif de correction d'erreurs de types mentionnés ci-dessus comporte essentiellement
un dispositif de commande de navigation disposé dans la fusée de proximité du projectile,
un dispositif de gouvernes de pilotage aérodynamique disposé sur cette fusée et un
empennage disposé sur le culot du projectile. On obtient ainsi un projectile à configuration
aérodynamique à stabilité statique neutre et à stabilité dynamique assurée par sa
rotation en roulis. Ce projectile est piloté pendant pratiquement toute sa trajectoire,
ce qui permet, même avec des projectiles ayant des gouvernes à faible facteur de charge,
d'effectuer des corrections importantes (par exemple, pour une portée supérieure à
20 km, ces corrections peuvent dépasser 200 m.
[0014] On a représenté aux figures 1 à 3 trois modes de réalisation des gouvernes et empennages
du dispositif de correction de trajectoire conforme à l'invention, pour un projectile
de mortier (figures 1 et 2) et pour un obus d'artillerie (figure 3).
[0015] Ces trois dispositifs de correction ont en commun, outre la stabilisation dynamique
par rotation en roulis du projectile, l'utilisation de gouvernes de type « canard
», disposées sur la fusée de proximité des projectiles. Ces gouvernes sont connues
en soi, et ne seront décrites qu'en référence aux figures 8 et 9, pour ce qui est
de leur actionnement par les moteurs disposés dans la fusée.
[0016] Le projectile 1 de la figure 1 comporte essentiellement un corps 2, une fusée de
proximité d'ogive 3 et un culot 4 duquel dépasse la queue porte-charge 5. La fusée
3 est à un seul degré de liberté par rapport au corps du projectile, en rotation en
roulis. Une bague 6 cannelée obliquement est fixée à l'avant du culot 4. Elle sert
à imprimer au projectile un mouvement de rotation en roulis grâce à des rayures correspondantes
du canon du mortier. Des ailettes articulées 7, par exemple au nombre de quatre, sont
disposées à l'arrière du culot 4, et sont décrites en détail ci-dessous en référence
aux figures 4 et 5.
[0017] On a représenté en figure 2 un autre projectile de mortier 8, similaire à celui de
la figure 1, mais équipé d'un autre dispositif de correction conforme à l'invention.
Le projectile 8 comporte le même corps 2 et la même bague 6 que le projectile 1, et
son culot 4' est similaire au culot 4, la seule différence résidant dans le fait que
le culot 4' porte à sa partie postérieure non pas des ailettes articulées, mais un
ensemble 8A de micro-ailettes fixes, par exemple 32 micro-ailettes. La « jupe » 9A
de la fusée de proximité 9 du projectile 8 recouvre la partie antérieure du corps
du projectile auquel elle est reliée par un dispositif à rotule, comme représenté
en figure 9.
[0018] L'obus d'artillerie 10 de la figure 3 comporte à l'avant de son ogive 11 une fusée
de proximité 12 similaire ou identique à la fusée 3, avec le même système canard.
On dispose sur le culot 13 de l'obus un ensemble 14 de micro-ailettes 14 portées par
une bague sertie sur le culot qui porte également une bague 15 cannelée, similaire
à la bague 6.
[0019] Dans le cas présent, le projectile est équipé de quatre ailettes 7 identiques, disposées
à 90° autour de l'axe de symétrie 16 du projectile. Selon un exemple de réalisation,
ces ailettes 7 ont un allongement (rapport entre leur envergure E et leur largeur
L) de 4, leur envergure étant de 100 mm et leur largeur de 25 mm. Ces ailettes 7 ont
un profil aérodynamique symétrique adapté au vol transsonique, profil connu en soi,
afin de minimiser leur traînée d'onde.
[0020] Lorsque les projectiles sont stockés, et jusqu'au début de leur trajectoire de tir,
leurs ailettes 7 sont repliées, comme représenté en figure 4. Un capot circulaire
17, solidaire de la queue porte-charge 5, allongée en conséquence, protège les ailettes
7 et permet de les maintenir en position repliée jusque dans le tube de lancement.
Après l'éjection du projectile de son tube de lancement, le capot 17 est éjecté, et
ses ailettes se déploient par effet centrifuge et sont bloquées à une inclinaison
assurant une flèche F d'environ 15° (cette flèche F est l'angle formé entre le bord
d'attaque de l'ailette et le plan P perpendiculaire à l'axe de symétrie 16, et tangent
au bord d'attaque à sa partie inférieure, le bord d'attaque étant en arrière de ce
plan). Cette flèche F diminue le nombre de Mach critique à l'incidence de fonctionnement
du projectile.
[0021] Chaque ailette 7 est montée par l'intermédiaire d'un dispositif 18 de type rotule
sur un support 19 fixé sur un disque 20 commun à toutes les ailettes et qui est parallèle
au plan P. Sur le disque 20 (ou sur le support 19, en variante), on monte un dispositif
de blocage 21 du type à bille et ressort coopérant avec une encoche appropriée 21A,
formée sur le bord d'attaque de l'ailette, presque au niveau du dispositif d'articulation
18, pour permettre le blocage de l'ailette à ladite inclinaison assurant la flèche
F. Le disque 20 est monté libre en rotation autour de l'axe 16 sur une bague 22 auto-lubrifiée,
par exemple de type « Metapharm », résistant à des gradients de température importants.
La bague 22 est fixée sur un manchon 23, lui-même fixé à la face postérieure du culot
4. Ainsi, lorsque le projectile est éjecté de son tube de lancement, qu'il tourne
autour de son axe 16 et que les ailettes 7 se déplient, le manchon 23 et la bague
22 sont également entraînés en rotation, tandis que le disque 20 et les quatre ailettes
7 sont immobiles en rotation par rapport à l'axe 16.
[0022] On a représenté en figure 6, de façon simplifiée, une partie de l'ensemble 8A de
micro-ailettes fixé sur le culot du projectile 8 de la figure 2. Cet ensemble 8A comporte
une bague 24 que l'on emmanche sur la partie postérieure du culot 4'. La surface périphérique
extérieure de la bague 24 est de forme conique, s'ouvrant vers l'avant du projectile.
L'angle A d'ouverture de cette surface conique est d'environ 5,7°. On fixe sur cette
surface conique un grand nombre, par exemple 32, de micro-ailettes radiales, régulièrement
réparties, dont une seule, référencée 25, a été représentée sur la figure 6. La bague
24 et les micro-ailettes sont fixes par rapport au projectile. Les micro-ailettes
ont une forme adaptée au vol subsonique et transsonique. Selon un exemple de réalisation,
chaque micro-ailette 25 a, en plan, une forme trapézoïdale, d'une longueur L' de 11
mm et d'une hauteur H de 9 mm, ce qui correspond à un allongement de L'/H d'environ
1,2.
[0023] La flèche F' (définie de la même manière que la flèche F de la figure 5) est d'environ
15°. L'envergure totale E (mesurée depuis l'axe du projectile) des micro-ailettes
est d'environ 120 mm.
[0024] On a représenté de façon partielle et simplifiée le dispositif 14 de micro-ailettes
monté sur la partie postérieure du culot de l'obus 10 et fixe par rapport à ce dernier.
Ce dispositif 14 comporte un grand nombre, par exemple 32, de micro-ailettes, dont
une seule, référencée 26, a été représentée. Ces micro-ailettes sont fixées de façon
équirépartie sur une bague 27 dont la surface périphérique extérieure est de forme
conique, avec un angle d'ouverture A' de 7,5° environ, par exemple. Elles ont, comme
les micro-ailettes 25, une forme sensiblement trapézoïdale, mais leur grande dimension,
au lieu d'être dirigée radialement comme c'est le cas en figure 6, est dirigée longitudinalement.
Selon un exemple de réalisation, pour un obus de 155 mm, la flèche F" du bord d'attaque
de chaque micro-ailette est d'environ 45°, sa hauteur H" (hauteur du côté opposé au
bord d'attaque) est d'environ 14 mm, et sa longueur L" (longueur du côté 26A opposé
à celui fixé sur la bague 27) est d'environ 40 mm, ce qui donne un allongement de
H"/L" = 0,35. L'envergure E" (mesurée entre l'axe de symétrie de l'obus et le côté
26A) est de 155 mm.
[0025] La fusée de proximité 28 pouvant équiper les projectiles des figures 1 et 3, a été
représentée de façon très simplifiée en figure 8. Elle est montée sur un roulement
29 centré par rapport à l'axe de symétrie 30 du projectile, ce roulement étant fixé
par une vis 31 sur la face frontale de l'ogive 32 du projectile (cette ogive est soit
l'ogive 2A du projectile de la figure 1, soit l'ogive 11 de l'obus de la figure 3).
Ainsi, la fusée 28 a un degré de liberté, en rotation autour de l'axe 30.
[0026] La fusée 28 renferme, entre autres, un calculateur 33 relié à un détecteur laser
34 et à des moteurs, dont un seul, référencé 35, a été représenté. Le nombre de ces
moteurs est égal au nombre d'ailettes canard à savoir quatre dans le cas présent.
Tous ces moteurs sont, par exemple du type piézo-électrique. Le moteur 35 commande,
par l'intermédiaire d'un train d'engrenages 36, une ailette « canard » 37 et une ailette
complémentaire, dit « tab » 38, disposée en arrière de l'ailette canard. Ces ailettes
sont mobiles en rotation en lacets et en tangage, l'ailette 38 étant optionnelle.
[0027] La fusée de proximité 9, représentée de façon très simplifiée en figure 9, est celle
équipant le projectile de la figure 2. Elle est reliée à la face frontale de l'ogive
2A du projectile par une liaison à rotule 39, la rotule étant centrée sur l'axe de
symétrie (et de rotation) 40 du projectile. Du fait que la jupe 9A recouvre l'extrémité
de l'ogive, le débattement angulaire de la fusée dans des plans passant par l'axe
de symétrie 40 est limité. Dans un exemple de réalisation, ce débattement est de ±
20° par rapport à la position centrale de la fusée (celle pour laquelle son propre
axe de symétrie est confondu avec l'axe 40). Par contre, la fusée peut tourner librement
en roulis autour de l'axe 40.
[0028] La fusée 9 comporte, entre autres, un calculateur 41 relié, d'une part, à un détecteur
laser 42, et d'autre part à des moteurs 43, dont le nombre est égal au nombre d'ailettes
canard équipant la fusée, à savoir quatre dans le cas présent. Chacun des moteurs
43 commande, par l'intermédiaire d'un train d'engrenages 44, une ailette canard 45,
ces ailettes étant régulièrement réparties à la périphérie de la fusée. Le centre
de gravité de la fusée peut avantageusement coïncider avec le centre de la sphère
de la rotule 39.
[0029] La fusée, de forme conique, a un angle au sommet d'environ 24°, ce qui permet d'obtenir
ledit débattement de ± 20°. Le foyer de chaque ailette canard est avantageusement
en coïncidence avec le centre de gravité de la fusée.
[0030] Dans le cas de la fusée de la figure 8, les ailettes 37 ont, dans un exemple de réalisation
une envergure E1 de 10 mm, une corde C1 de 4,5 mm et une flèche F1 de 30°, ce qui
permet aux ailettes de fonctionner à une incidence totale (c'est-à-dire incidence
propre du projectile, plus angle de braquage de la fusée par rapport à l'axe du projectile)
d'environ 30°. Les moteurs piézo-électriques peuvent être de très petites dimensions
(par exemple d'environ 1 cm de diamètre). Leurs trains d'engrenages 36 permettent
d'augmenter la précision du braquage de la fusée et le couple fourni par les moteurs.
Les tabs 38, optionnels, sont braqués en sens inverse de celui des ailettes 37 correspondantes,
afin de réduire le moment de charnière dû aux ailettes. Les tabs 38 ont une envergure
(mesurée comme E1) d'environ 5 à 8 mm et une corde (mesurée comme C1) d'environ 1
à 1,5 mm. Leur distance à l'ailette correspondante (distance entre leur bord d'attaque
et le bord de fuite de l'ailette) est d'environ 0,5 à 1 mm.
[0031] En outre, on peut avantageusement associer au palier 29 (figure 8), un alternateur,
dont les parties fixe et mobile sont solidaires des parties fixe et mobile du palier,
respectivement. Cet alternateur constitue alors une source d'énergie pour les circuits
électriques et électroniques de la fusée.
[0032] Le principe de fonctionnement du projectile 1 de la figure 1 se décompose en trois
phases. La première correspond au lancement et au début de la trajectoire. Dans cette
partie, les ailettes 7 sont repliées et maintenues en position par le capot de protection
17. Le projectile s'accélère dans le tube et se met en rotation avec les rayures du
tube. Lors de la première phase du vol, le projectile et le porte-charge 5 ne sont
pas séparés. La stabilité en vol est assurée par l'effet gyroscopique. A la fin de
la première phase le porte-charge se sépare du projectile entraînant avec lui le capot
de fermeture. Les ailettes sont entraînées par frottement en rotation. Elles se déplient
par effet centrifuge et se bloquent dans leur position grâce au système 21 à bille
avec ressort (par exemple). Pendant, la deuxième phase du vol, le projectile a une
trajectoire de type au vol plané avec la finesse correspondant à la configuration
à ailettes dépliées. L'empennage à ailettes 7 est freiné jusqu'à l'arrêt par les forces
aérodynamiques. Pendant la troisième phase, qui correspond à la phase terminale, le
détecteur laser 34 identifie la position exacte du but. Le pilotage du projectile
commence et se poursuit jusqu'à l'impact de la cible. Il est éventuellement possible
de traiter les cibles mobiles en indiquant du but futur lors du lancement. Le détecteur
nécessite évidemment un système de désignation de cible par laser connu de l'homme
de l'art .
[0033] Les erreurs de précision et de justesse et les variations de conditions initiales
et de conditions atmosphériques pour un projectile de 120 mm « spinné » (en rotation
sur lui-même) sont comprises dans un écart-type égal à 50 m de rayon. On considère
que 99 % des tirs se trouvent dans un cercle d'un rayon de deux écarts-types, c'est-à-dire
100 m pour une portée de l'ordre de 8 km et un temps de vol de 40 secondes. Le facteur
de charge admissible par le projectile permet de corriger la trajectoire de 100 m
sur une distance de 530 mètres. La capacité de détection est de l'ordre de 5 km par
temps clair et de seulement 2 km par pluie forte. Par conséquent, on a largement le
temps d'effectuer cette correction de trajectoire.
[0034] Le principe de fonctionnement du projectile de la figure 2 se décompose en deux phases
: une phase balistique correspondant au début de la trajectoire, qui reste identique
à celle du projectile standard, car la traînée à incidence nulle est identique, et
une phase terminale pilotée. Les performances de ce type de projectile permettent
de corriger la dispersion d'un projectile de mortier sur une distance de vol de 1200
m. Ces performances sont plus faibles que celles du projectile de la figure 1, mais
suffisantes. L'avantage de ce projectile réside dans le fait qu'il ne nécessite pas
de modifications de la queue porte-charge, et par conséquent, est beaucoup moins cher.
[0035] Le principe de fonctionnement du projectile de la figure 3 se décompose en deux phases
: une phase balistique correspondant au début de la trajectoire, qui reste identique
à celle du projectile standard et une phase pilotée. Les performances de ce type de
projectile permettent de corriger la dispersion d'un obus d'artillerie sur une distance
de 2000 m. De plus, la finesse du projectile étant plus grande qu'avec un projectile,
standard, sa portée peut être augmentée par un vol plané. L'avantage de ce type réside
dans le fait qu'il ne nécessite pas de modification de l'obus d'artillerie, tout en
assurant une bonne capacité de correction.
1. Dispositif de correction de trajectoire pour projectile guidé stabilisé en vol par
effet gyroscopique par rotation d'au moins environ 200 tours/seconde autour de son
axe longitudinal, caractérisé par le fait qu'il comporte un empennage (7, 8A, 14)
disposé à la partie postérieure du projectile, et un dispositif de pilotage par canard
(37, 45) disposé sur la fusée de proximité (3, 9, 12) de ce projectile.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé par le fait que le projectile est
un projectile de mortier et que l'empennage comporte des ailettes articulées (7) repliées
jusqu'au début de sa trajectoire, puis dépliées pendant le reste de sa trajectoire.
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé par le fait que les ailettes sont
maintenues à l'état replié à l'aide d'un capot (17).
4. Dispositif selon la revendication 2 ou 3, caractérisé par le fait les ailettes sont
maintenues à l'état déplié par un dispositif à bille de blocage et ressort (21).
5. Dispositif selon l'une des revendications 2 à 4, caractérisé par le fait que le bord
d'attaque des ailettes présente une flèche (F) d'environ 15°.
6. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé par le fait que le projectile est
un projectile de mortier et que l'empennage comporte des micro-ailettes (25) fixées
sur une bague (24) fixée sur le culot (4') du projectile.
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé par le fait que la bague a une surface
périphérique de forme conique s'ouvrant vers l'avant.
8. Dispositif selon la revendication 6 ou 7, caractérisé par le fait que le bord d'attaque
des micro-ailettes présente une flèche (F') d'environ 15°.
9. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé par le fait que le projectile est
un obus d'artillerie (10) et que l'empennage comporte des micro-ailettes (26) fixées
sur une bague (27) emmanchée sur le culot du projectile.
10. Dispositif selon la revendication 9, caractérisé par le fait que le bord d'attaque
des micro-ailettes présente une flèche (F") d'environ 45°.
11. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 5 ou 9 à 10, caractérisé par le fait
que la fusée de proximité (28) est fixée par un palier à roulement (29) sur la face
frontale de l'ogive du projectile.
12. Dispositif selon la revendication 11, caractérisé par le fait que le dispositif de
canard comporte des ailettes (37) équiréparties à la périphérie de la fusée et que
ces ailettes sont entraînées chacune en rotation en lacets et en tangage par un moteur
(35) disposé dans la fusée.
13. Dispositif selon la revendication 12, caractérisé par le fait que le dispositif de
canard est complété par des ailettes « tab » (38) disposées en arrière desdites ailettes
(37) et entraînées en rotation en sens contraire de ces dernières.
14. Dispositif selon l'une des revendications 12 ou 13, caractérisé par le fait que le
moteur est moteur piézoélectrique et qu'il entraîne les ailettes par l'intermédiaire
d'un train d'engrenages (36).
15. Dispositif selon l'une des revendications 6 à 8, caractérisé par le fait que la fusée
de proximité (9) est montée sur une rotule (39) fixée sur la face frontale de l'ogive
du projectile.
16. Dispositif selon la revendication 15, caractérisé par le fait que la fusée comporte
à sa partie postérieure une jupe (9A) recouvrant l'extrémité antérieure de l'ogive.
17. Dispositif selon la revendication 15 ou 16, caractérisé par le fait que le dispositif
de canard comporte des ailettes (45) équiréparties à la périphérie de la fusée et
que ces ailettes sont entraînées chacune en rotation en lacets et en tangage par un
moteur disposé dans la fusée.
18. Dispositif selon la revendication 17, caractérisé par le fait que le moteur est un
moteur piézoélectrique et qu'il entraîne l'ailette par l'intermédiaire d'un train
d'engrenages (44).
19. Projectile caractérisé par le fait qu'il comporte un dispositif de correction de trajectoire
selon l'une des revendications 1 à 18.