[0001] L'invention concerne une installation de dissolution électrolytique par oxydation
d'un métal comprenant :
- une cellule d'électrolyse dotée d'une anode soluble à base dudit métal à dissoudre
et d'une cathode insoluble sans membrane interposée,
- des moyens pour introduire dans ladite cellule du bain d'électrolyte à enrichir en
ions dudit métal oxydé et des moyens pour prélever de ladite cellule du bain enrichi
en ions dudit métal oxydé, adaptés pour maintenir au moins partiellement immergées
ladite anode et ladite cathode dans ledit bain,
- des moyens pour faire circuler un courant électrique entre ladite anode soluble et
ladite cathode de manière à dissoudre dans ledit bain le métal de ladite anode.
[0002] L'invention concerne également un procédé de production en continu de solution d'un
métal comprenant les étapes consistant à :
- introduire, dans une cellule d'électro-dissolution dotée d'une anode soluble à base
dudit métal et d'une cathode insoluble sans membrane interposée, du bain d'électrolyte
à enrichir en ions dudit métal de manière à maintenir au moins partiellement immergées
ladite anode et ladite cathode,
- faire circuler un courant électrique d'électro-dissolution entre ladite anode soluble
et ladite cathode de manière à dissoudre le métal dans ledit bain par oxydation de
ladite anode,
- prélever de la cellule d'électro-dissolution du bain enrichi en ions dudit métal constituant
la solution dudit métal.
[0003] Les applications des installations et des procédés du type précités concernent les
métaux qui se dissolvent mal chimiquement ; une application importante concerne l'enrichissement
en ions stanneux (Sn
2+) de solutions usées d'électro-étamage ou la production de solutions d'électro-étamage
à partir d'électrolyte vierge.
[0004] Le document EP 0 550 002 décrit une installation et un procédé de ce type, qui servent
à alimenter en solution d'électro-étamage une cellule d'électro-déposition dotée d'une
anode insoluble et d'un matériau à surface métallique servant de cathode destiné à
être revêtu d'étain ; la cellule d'électro-dissolution de l'installation de production
de solution d'électro-étamage et la cellule d'électro-déposition sont reliées en boucle
fermée ou quasi-fermée de sorte que la solution d'électro-étamage enrichie est prélevée
dans la cellule d'électro-dissolution pour être amenée dans la cellule d'électro-déposition,
et que, à l'inverse, la solution d'électro-étamage à enrichir est prélevée dans la
cellule d'électro-déposition pour être amenée dans la cellule d'électro-dissolution.
[0005] Pour éviter les inconvénients cités page 2, lignes 47 à 52 de ce document, l'installation
d'électro-dissolution ne comporte pas de membrane interposée entre l'anode soluble
et la cathode.
[0006] Selon le procédé décrit dans ce document, comme l'installation d'électro-dissolution
ne comporte pas de membrane, lorsque l'on fait circuler un courant électrique d'électro-dissolution
de ladite anode soluble vers ladite cathode, une partie de l'étain dissous à l'anode
se dépose sur la cathode, ce qui nuit au rendement global de dissolution de l'installation
de production de solution d'électro-étamage.
[0007] Selon une caractéristique essentielle du procédé d'électro-dissolution décrit dans
ce document, on contrôle la vitesse de dépôt d'étain sur la cathode à un niveau inférieur
à la vitesse de dissolution d'étain à l'anode, en renforçant la réaction de production
d'hydrogène sur cette cathode.
[0008] Selon la revendication 8 de ce document, un moyen pour renforcer la réaction de production
d'hydrogène sur cette cathode consiste à augmenter la densité de courant au niveau
de cette cathode, par exemple en diminuant la surface de cette cathode en deçà de
celle de l'anode soluble.
[0009] Selon ce document, cette installation et ce procédé permettent d'enrichir des bains
d'électrolyte très variés, comme par exemple des bains d'acide sulfurique, des bains
de ferrostannate, des bains de sulfonate de méthane, des bains de sulfonate de crésol,
des bains d'halogénure, des bains de fluosilicates, et des bains de fluoborate.
[0010] Comme indiqué à la page 4, lignes 46 à 50 de ce document, au niveau de l'anode, il
est préférable de maintenir une densité de courant inférieure à la densité de courant
critique à laquelle commence à se former de l'oxygène, ce qui permet d'éviter ou,
à tout le moins, de limiter la formation de boues d'oxyde d'étain (SnO).
[0011] Comme indiqué à la page 4, lignes 50 à 52 de ce document, le rendement d'électro-dissolution
est d'autant meilleur que la température du bain est élevée et que le bain est agité
et homogène en composition.
[0012] L'invention a pour but d'améliorer sensiblement les rendements d'électrodéposition
des procédés et des installations du type précité.
[0013] A cet effet, l'invention a pour objet une installation de dissolution électrolytique
par oxydation d'un métal comprenant :
- une cellule d'électrolyse dotée d'une anode soluble à base dudit métal à dissoudre
et d'une cathode insoluble sans membrane interposée,
- des moyens pour introduire dans ladite cellule du bain d'électrolyte à enrichir en
ions dudit métal oxydé et des moyens pour prélever dans ladite cellule du bain enrichi
en ions dudit métal oxydé, adaptés pour maintenir au moins partiellement immergées
ladite anode et ladite cathode dans ledit bain,
- des moyens pour faire circuler un courant électrique entre ladite anode soluble et
ladite cathode de manière à dissoudre dans ledit bain le métal de ladite anode,
caractérisée en ce qu'elle comprend des moyens pour maintenir un gradient de densité
de bain dans ladite cellule adapté pour que, si D1 est la densité du bain au voisinage
de la cathode et si D2 est la densité du bain au voisinage de la partie la plus active
de l'anode, D2 > D1 et (D2 - D1) ≥ 100 g/l.
[0014] Ces moyens pour maintenir un gradient de densité de bain ne sauraient donc comprendre
une membrane.
[0015] Dans le cas où la température du bain est approximativement homogène dans la cellule,
cette différence de densité correspond essentiellement à une différence de concentration
en ions du métal oxydé ; de préférence, si C1 est la concentration en ions de ce métal
au voisinage de la cathode et si C2 est la concentration en ions de ce métal au voisinage
de la partie la plus active d'anode, C1 << 10 000 x C2 ; de préférence, C1 reste inférieur
au seuil de concentration au delà duquel un dépôt dudit métal se forme sur la cathode.
[0016] On définit « la partie la plus active d'anode » comme celle regroupant les points
de l'anode où les densités de courant sont les plus élevées et représentent 90% du
courant circulant entre anode et cathode ; cette précision est importante dans le
cas où l'anode est formée de granules dudit métal et où seule une partie des granules
immergés concourt directement à l'électrodissolution.
[0017] Grâce à la séparation densitométrique, le métal dissous ne se redépose pas (ou peu)
sur la cathode et le rendement global de dissolution est amélioré ; l'avantage principal
de l'invention est que, comme la concentration en ions métalliques reste faible au
voisinage de la cathode, on évite ou du moins on limite le dépôt de métal sur la cathode,
ce qui améliore le rendement global d'électro-dissolution de l'installation.
[0018] L'invention peut également présenter une ou plusieurs des caractéristiques suivantes
:
- les moyens pour maintenir ledit gradient de densité comprennent la disposition de
la cathode dans le bain à un niveau situé au dessus du niveau moyen de la partie la
plus active d'anode, la différence de niveau entre celui de la cathode et celui de
la partie la plus active d'anode étant adaptée pour maintenir ledit gradient de densité.
[0019] Dans cette configuration, le dégagement d'hydrogène ne perturbe pas la zone de bain
comprise entre l'anode et la cathode, ce qui facilite le maintien dudit gradient de
densité.
- les moyens pour maintenir ledit gradient de densité comprennent des moyens pour maintenir
un gradient de température dans le bain adapté pour que, si T1 est la température
du bain au voisinage de la cathode et si T2 est la température du bain au voisinage
de la partie la plus active de l'anode, T1 > T2 et la différence (T1 - T2) est adaptée
pour maintenir ledit gradient de densité ; de préférence, (T1 - T2) > 15°C.
On renforce ainsi par des moyens thermiques le gradient de densité de bain ; de préférence,
ces moyens comprennent des moyens de refroidissement du bain au voisinage de la partie
la plus active d'anode.
- les moyens pour maintenir ledit gradient de densité comprennent :
- la disposition des moyens d'introduction de bain à enrichir adaptée pour introduire
le bain au dessus du niveau de la cathode dans ladite cellule d'électrodissolution,
- la disposition des moyens de prélèvement de bain enrichi adaptée pour prélever le
bain en dessous du niveau de la partie la plus active d'anode.
[0020] Ces dispositions concourent également au maintien du gradient de densité de bain
dans la cellule ; le bain à enrichir peut être du bain « usagé » faiblement concentré
en métal oxydé et/ou du bain « neuf » ne contenant pas de métal oxydé.
- ladite cellule comprend un compartiment cathodique séparé du reste du bain par une
cloison qui traverse la surface du bain et s'étend en profondeur jusqu'au niveau de
la cathode.
L'avantage est alors que le dégagement d'hydrogène est canalisé dans ce compartiment
et ne perturbe pas l'ensemble du bain, ce qui permet de maintenir au mieux le gradient
de densité.
- les moyens d'introduction de bain à enrichir sont adaptés pour introduire du bain
« neuf » ne contenant pas d'ions du métal oxydé dans le compartiment cathodique.
[0021] On entend par bain « neuf » ne contenant pas d'ions du métal oxydé, de l'électrolyte
« vierge » dans lequel aucune addition d'ions du métal oxydé n'a été effectuée.
[0022] Comme on introduit alors au voisinage de la cathode du bain ne contenant pas d'ions
métalliques, la concentration en ions métalliques au voisinage de la cathode est quasiment
nulle, ce qui diminue d'autant le dépôt de métal sur la cathode et améliore le rendement
global d'électro-dissolution de l'installation.
- ladite cellule comprend au moins un compartiment anodique séparé du reste du bain
par une cloison qui traverse la surface du bain et s'étend en profondeur jusqu'au
dessus du niveau de la partie la plus active d'anode.
- les moyens d'introduction de bain à enrichir sont adaptés pour introduire du bain
dans le compartiment anodique.
Dans cette configuration, l'introduction de bain ne perturbe pas la zone de bain comprise
entre l'anode et la cathode, ce qui facilite le maintien dudit gradient de densité.
- ladite anode est essentiellement formée de granules dudit métal.
[0023] Avantages : facilité de remplacement, grande surface de contact avec l'électrolyte
entraînant un abaissement de la densité de courant, ce qui diminue les risques de
dégagement d'oxygène et de formation de boues.
[0024] L'invention a également pour objet un procédé de production de solution d'un métal
comprenant les étapes consistant à:
- introduire, dans une cellule d'électro-dissolution dotée d'une anode soluble à base
dudit métal et d'une cathode insoluble sans membrane interposée, du bain d'électrolyte
à enrichir en ions dudit métal de manière à maintenir au moins partiellement immergées
ladite anode et ladite cathode,
- faire circuler un courant électrique d'électro-dissolution entre ladite anode soluble
et ladite cathode de manière à dissoudre le métal dans ledit bain par oxydation de
ladite anode,
- prélever dans la cellule d'électro-dissolution du bain enrichi en ions dudit métal
constituant la solution dudit métal,
caractérisé en ce que, pendant ces étapes, on maintient dans le bain un gradient
de densité adapté pour que, si D1 est la densité du bain au voisinage de la cathode
et si D2 est la densité du bain du bain au voisinage de la partie la plus active de
l'anode, D2 > D1 et (D2 - D1) ≥ 100 g/l.
[0025] L'invention peut également présenter une ou plusieurs des caractéristiques suivantes
:
- pendant ces étapes, on maintient dans le bain un gradient de température adapté pour
que, si T1 est la température du bain au voisinage de la cathode et si T2 est la température
du bain du bain au voisinage de la partie la plus active de l'anode, T1 > T2 et la
différence (T1 - T2) est adaptée pour maintenir ledit gradient de densité ; de préférence,
(T1 - T2) > 15°C.
- pour mettre en oeuvre le procédé,
- on introduit le bain à enrichir au dessus du niveau de la cathode dans ladite cellule
d'électrodissolution,
- on prélève le bain enrichi en dessous du niveau de la partie active d'anode,
- et, les débits d'introduction et de prélèvement étant approximativement égaux pour
maintenir un niveau approximativement constant de bain dans ladite cellule et définissant
le débit de renouvellement de bain,
ledit débit de renouvellement est adapté pour maintenir ledit gradient de densité.
[0026] On prend alors en compte la différence entre la concentration en ions métalliques
dans le bain enrichi (sortant) et celle dans le bain à enrichir (entrant).
- ledit métal est à base d'étain.
- ledit bain est choisi dans le groupe comprenant les bains à base d'alcanes sulfoniques,
d'aryl sulfonique, d'acide sulfonique, d'acide sulfurique, les bains d'halogénure,
les bains de fluosilicates, et les bains de fluoborate.
[0027] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, donnée
à titre d'exemple non limitatif, et en référence aux figures annexées sur lesquelles
:
- la figure 1 est un schéma de principe d'une installation de dissolution électrolytique
selon l'invention, sans membrane et sans agitation de l'électrolyte, où la cathode
est disposée au dessus de l'anode.
- la figure 2 représente un mode particulier de réalisation d'une installation de dissolution
électrolytique selon l'invention, avec deux compartiments anodiques et un compartiment
cathodique central.
- les figures 3 et 4 sont respectivement un schéma en coupe transversale et un schéma
en perspective d'un autre mode de réalisation d'une installation de dissolution électrolytique
selon l'invention, avec un compartiment anodique latéral et un compartiment cathodique
sur le côté opposé.
[0028] A titre d'exemple non limitatif, on va décrire l'invention dans la cas de son application
pour l'enrichissement en ions stanneux (Sn
2+) de solutions usées d'électro-étamage.
[0029] L'installation de dissolution électrolytique d'étain comprend une cellule 1 d'électrolyse
dotée d'une anode soluble 2 d'étain et d'une cathode insoluble 3 ; aucune membrane
n'est interposée entre l'anode 2 et la cathode 3 ; la cathode 3 est en matériau conducteur
choisi de manière adaptée pour résister à l'électrolyte et pour présenter une surtension
de dégagement d'hydrogène aussi faible que possible ; d'une manière classique, on
prend ici une cathode en acier inoxydable.
[0030] Comme indiqué sur la figure 1, la cathode 3 est disposée dans la cellule au dessus
de l'anode 2.
[0031] L'installation comporte une conduite de prélèvement de bain enrichi débouchant dans
le fond de la cellule, au niveau ou en dessous de l'anode (non représentée sur la
figure 1); de préférence, comme illustré aux figures 2 à 4, le fond de la cellule
présente une forme conique évasée vers le haut débouchant vers le bas, au sommet du
cône, dans la conduite de prélèvement de bain enrichi.
[0032] L'installation comporte au moins une conduite d'introduction de bain à enrichir ou
d'électrolyte vierge débouchant dans la cellule au niveau ou au dessus de la cathode
(non représentée sur la figure 1).
[0033] L'installation comprend des moyens classiques 4 pour faire circuler un courant électrique
continu entre l'anode soluble 2 et la cathode 3, adaptés pour dissoudre l'étain de
l'anode 2 en évitant sinon en limitant le dégagement d'oxygène.
[0034] L'installation comprend des moyens pour réguler la température de la cathode de manière
à limiter son échauffement.
[0035] De préférence, l'installation comprend des moyens 5 pour refroidir le bain au voisinage
de l'anode à une température T2 inférieure à la température T1 du bain au voisinage
de la cathode ; sur la figure 1, ces moyens correspondent à une double cuve contenant
un liquide de refroidissement dans laquelle le fond de la cellule 1 est plongé.
[0036] On va maintenant décrire la mise en oeuvre du procédé selon l'invention à partir
d'un bain d'électro-étamage à enrichir en ions stanneux Sn
2+.
[0037] Par la conduite d'introduction de bain, on introduit du bain d'électro-étamage à
enrichir en ions stanneux dans la cellule 1 jusqu'à immerger la cathode 3.
[0038] A l'aide des moyens 4 pour faire circuler un courant électrique, on fait passer un
courant électrique continu entre anode 2 et cathode 3 de manière à dissoudre l'étain
de l'anode tout en évitant de dégager de l'oxygène à l'anode ; ainsi, il convient
que la densité de courant reste, en tout point de l'anode, inférieure à la densité
de courant limite (J
lim.) au delà de laquelle, dans les conditions d'électro-dissolution, on commencerait
à dégager de l'oxygène ; ces conditions d'électro-dissolution comprennent notamment
la concentration en Sn
2+, la température au voisinage de l'anode, et la composition du bain.
[0039] En maintenant la densité de courant en deçà de (J
lim.), on évite :
- le dégagement d'oxygène qui perturberait le bain, l'agiterait au point d'empêcher
la formation du gradient de densité propre à l'invention,
- la formation de boues par réaction de l'oxygène naissant sur l'étain de l'anode.
[0040] Le passage du courant provoque donc la formation d'ions Sn
2+ au voisinage de l'anode et le dégagement d'hydrogène à la cathode.
[0041] Par la conduite de prélèvement de bain, on prélève alors en continu du bain au voisinage
de l'anode (voir flèche pointant vers le bas partant du fond de cellule sur les figures
2 et 3); à cause de la formation des ions Sn
2+, le bain prélevé est donc enrichi en ions Sn
2+ de manière à être apte à servir d'électrolyte pour une opération d'électro-étamage
classique.
[0042] Par la conduite d'introduction de bain, on introduit en continu du bain d'électro-étamage
ou de l'électrolyte vierge à enrichir en ions stanneux dans la cellule à un débit
correspondant approximativement à celui du débit de prélèvement, de manière à maintenir
le niveau du bain constant dans la cellule 1.
[0043] De préférence, à l'aide des moyens pour réguler la température de la cathode et des
moyens 5 pour refroidir le bain au voisinage de l'anode, on maintient dans le bain
un gradient de température adapté pour que, si T1 est la température du bain au voisinage
de la cathode et si T2 est la température du bain du bain au voisinage de la partie
la plus active de l'anode, T1 > T2; de préférence, T1-T2 > 15°C.
[0044] Ainsi, en régime permanent, comme le bain n'est pas agité dans la cellule contrairement
aux bains de l'art antérieur tels que décrits dans EP 550 002 déjà cité, et comme
la cathode est disposée au dessus de l'anode, comme le bain pauvre en Sn
2+ est introduit par le haut de la cellule alors que le bain enrichi en Sn
2+ est prélevé par le bas, la concentration en ions Sn
2+ reste plus élevée au niveau de l'anode 2 que de la cathode 3, et la densité du bain
reste plus élevée au niveau de l'anode 2 qu'au niveau de la cathode 3.
[0045] Avantageusement, le gradient de température accentue encore ce gradient de densité,
puisque la température du bain est plus élevée au niveau de la cathode (T1 ) que de
l'anode (T2).
[0046] A titre indicatif, la concentration en ions Sn
2+ au voisinage de l'anode 2 peuvent être les suivantes :
- dans un bain à base d'acide phénolsulfonique : 150 g/l;
- dans un bain à base d'acide méthane sulfonique : 200 g/l;
- dans un bain à base d'acide sulfonique : 100 g/l;
[0047] Selon l'invention, les conditions de fonctionnement de la cellule portant notamment
sur la distance verticale séparant l'anode de la cathode, sur les débits de prélèvement
et d'introduction de bain, sur le gradient de température, sont adaptées d'une manière
connue en elle-même pour que la concentration en ions Sn2+ au voisinage de la cathode
3 soit au moins 10 000 fois plus faible qu'au voisinage de l'anode.
[0048] Ainsi, il convient que la concentration en ions Sn
2+ au voisinage de la cathode reste inférieure à 10
-2 g/l, de préférence de l'ordre de 10
-6 g/l.
[0049] Comme la concentration en ions métalliques reste faible au voisinage de la cathode
3, on évite ou du moins on limite le dépôt de métal sur la cathode, ce qui améliore
le rendement global d'électro-dissolution du métal.
[0050] Ainsi, l'invention réside essentiellement dans l'établissement et le maintien d'un
gradient de concentration en ions métalliques entre la cathode et l'anode, à l'aide,
notamment, des moyens suivants, utilisés seuls ou en combinaison:
- disposition de la cathode dans le bain à un niveau situé au dessus du niveau de la
partie la plus active de l'anode ; la distance verticale entre ces deux niveaux doit
être adaptée pour obtenir le gradient de concentration requis dans les conditions
d'utilisation de l'installation.
- maintien et établissement d'un gradient de température (T1-T2) suffisant pour le maintien
du gradient de concentration, compte tenu de la distance verticale entre l'anode et
la cathode.
- prélèvement du bain enrichi par le fond de la cellule et introduction du bain à enrichir
par le haut de la cellule; on adapte alors le débit de renouvellement pour maintenir
le gradient de concentration au dessus de la valeur minimum requise, en prenant en
compte la différence entre la concentration en ions métalliques du bain prélevé et
celle du bain introduit (qui peut être de l'électrolyte vierge).
[0051] Selon une première variante de l'invention, on introduit dans la cellule à la fois
du bain « neuf » ne contenant pas d'ions métalliques Sn
2+ (« électrolyte vierge ») et du bain « usagé » appauvri en ions Sn
2+, et on prévoit alors deux conduites différentes d'introduction de bain, de manière
à:
- introduire le bain « neuf » au niveau ou au dessus de la cathode comme précédemment,
spécifiquement au voisinage immédiat de la cathode 3,
- introduire le bain « usagé » à un niveau intermédiaire du bain situé entre la cathode
et l'anode ; de préférence, sur ce niveau intermédiaire, on choisit un point éloigné
de la cathode.
[0052] Selon cette première variante, comme on introduit au voisinage de la cathode du bain
ne contenant pas d'ions métalliques, la concentration en ions métalliques au voisinage
de la cathode est encore plus faible et quasiment nulle, ce qui. diminue d'autant
le dépôt de métal sur la cathode et améliore encore le rendement global d'électro-dissolution.
[0053] Une deuxième variante de l'invention est illustrée sur les figures 2 à 4:
- la cellule 1', 1" comprend un compartiment cathodique 6', 6" séparé du reste du bain
par une cloison qui traverse la surface du bain et s'étend en profondeur jusqu'au
niveau de la cathode 3', 3" ; grâce à cette disposition, le dégagement d'hydrogène
H2 (voir flèche vers le haut) est canalisé dans ce compartiment et ne perturbe pas le
gradient de densité dans la partie active du bain dans la cellule.
- la cellule comprend au moins un compartiment anodique 7'A, 7'B ; 7" séparé du reste
du bain par une cloison qui traverse la surface du bain et s'étend en profondeur jusqu'au
dessus du niveau de la partie active de l'anode 2', 2"; grâce à cette disposition,
on peut amener le bain à enrichir par le compartiment anodique (flèche vers le bas
à l'entrée du compartiment 7" de la figure 3) sans perturber le gradient de densité
dans la partie active du bain dans la cellule.
[0054] Dans le cas où la cellule comprend à la fois un compartiment cathodique et un compartiment
anodique, et où l'on a à introduire dans la cellule à la fois du bain « neuf » ne
contenant pas d'ions métalliques Sn
2+ et du bain « usagé » appauvri en ions Sn
2+, on introduit alors le bain « neuf » dans le compartiment cathodique 6', 6" et le
bain « usagé » dans le compartiment anodique 7'A, 7'B, 7".
[0055] Selon une autre variante de l'invention dans le cas où l'on prévoit au moins un compartiment
anodique 7'A, 7'B, 7", on utilise pour l'anode 2', 2" des granules d'étain, comme
représenté sur les figures 2 et 3 ; au fur et à mesure de la dissolution, on recomplète
alors avantageusement en étain en versant les granules dans le compartiment anodique
; cette forme d'anode en granules apporte, outre la facilité de remplacement, une
grande surface de contact avec l'électrolyte, ce qui entraîne un abaissement de la
densité de courant et diminue les risques de dégagement d'oxygène et de formation
de boues.
[0056] Selon cette variante, le fond de la cellule est alors garni d'une grille 8' de rétention
des granules, pour éviter leur entraînement dans le bain prélevé.
[0057] Les exemples suivants illustrent l'invention.
Exemple 1:
[0058] Les figures 3 et 4 représentent une cellule d'électro-dissolution utilisée, selon
l'invention, pour la dissolution d'étain ; l'anode 2" est formée de granules d'étain
; la cathode 3" est creuse pour permettre une circulation d'eau de refroidissement
; il n'y a aucun diaphragme entre l'anode et la cathode.
[0059] Les dimensions de la cellule sont (figure 4) : hauteur h = 20 cm entre niveau de
la surface du bain et le fond de cellule ; largeur I = 30 cm, profondeur p = 40 cm
; en fonctionnement, la cellule contient alors 8 litres de bain.
[0060] La cellule présente un fond conique, le sommet du cône 9 correspondant au point de
prélèvement de bain ; au dessus du point de prélèvement, on dispose une grille (non
représentée) de maille adaptée pour empêcher l'entraînement des granules d'étain de
l'anode 2".
[0061] La cellule comporte un compartiment anodique latéral 7" dont la cloison s'étend vers
le bas jusqu'à q = 12 cm en dessous de la surface du bain.
[0062] La cellule comporte un compartiment cathodique latéral opposé 6" dont la cloison
s'étend vers le bas jusqu'immédiatement en dessous du niveau de la cathode 3".
[0063] Les moyens de refroidissement du bain à proximité de la surface active 2" de l'anode
sont formés par des tuyaux 5" traversant le bain, refroidis par circulation de liquide
réfrigérant.
[0064] On fait fonctionner la cellule dans les conditions suivantes :
- nature, composition du bain introduit dans la cellule : acide phénolsulfonique dilué
2 fois ;
- débit de renouvellement de bain : 1,25 litres par heure ;
- intensité du courant d'électrodissolution : 80 A ;
- température du bain au niveau de la cathode : T1 = 70°C.
- température du bain au niveau de l'anode : T2 = 35°C.
- aucune agitation du bain.
[0065] On constate alors que :
- la concentration en ions stanneux dans le bain prélevé à 1,25 litres par heure est
de 125 g/l;
- le rendement d'électrodissolution est de 100 %.
[0066] Si C"1 est la concentration en ions Sn
2+ au voisinage de la cathode et si C"2 est la concentration en ions Sn
2+ au voisinage de la partie la plus active d'anode, il convient, en l'absence de différence
de température (T1-T2), que C"1 << 10 000 x C"2, ce qui permet d'empêcher tout dépôt
d'étain sur la cathode.
[0067] En l'absence de différence de température, si D"°1 est la densité (g/l) du bain au
voisinage de la cathode et si D"°2 est la densité (g/l) du bain stanneux au voisinage
de la partie la plus active de l'anode, on aurait :
- D"°1 = (concentration C"1 exprimée en g/l + densité de l'acide phénolsulfonique dilué
: 1160 g/l) ≈ densité de l'acide phénolsulfonique dilué = 1160 g/l; cette approximation
est possible car, selon l'invention, C"1 est très faible.
- D"°2 = (concentration C"2 exprimée en g/l + densité de l'acide phénolsulfonique dilué
: 1160 g/l ).
[0068] On a donc : (D"°2 - D"°1) ≈ (concentration C"2 exprimée en g/l) = 125 g/l.
[0069] En pratique, l'invention est applicable dès que (D"2 -D"1) ≥ 100 g/l environ, que
la différence de densité provienne de la différence de concentration en ions Sn2+
ou, également comme c'est le cas ici, de la différence de température (T1 - T2).
Exemple comparatif 1 :
[0070] Pour illustrer les résultats de l'invention, on fait fonctionner la même cellule
dans les mêmes conditions que dans l'exemple 1, à la différence près que l'on agite
vigoureusement le bain de manière à maintenir le même niveau de concentration en ions
stanneux et le même niveau de température dans tout le bain, contrairement à l'invention.
[0071] La température du bain au niveau de la cathode est alors identique à la température
du bain au niveau de l'anode : 50°C.
[0072] On constate alors que :
- la concentration en ions stanneux dans le bain prélevé à 1,25 litres par heure est
de seulement 15 g/l;
- le rendement global d'électrodissolution est de 15% environ.
1. Installation de dissolution électrolytique par oxydation d'un métal comprenant :
- une cellule d'électrolyse (1 ; 1'; 1") dotée d'une anode soluble (2 ; 2'; 2") à
base dudit métal à dissoudre et d'une cathode insoluble (3 ; 3' ; 3") sans membrane
interposée,
- des moyens pour introduire dans ladite cellule du bain d'électrolyte à enrichir
en ions dudit métal oxydé et des moyens pour prélever dans ladite cellule du bain
enrichi en ions dudit métal oxydé, adaptés pour maintenir au moins partiellement immergées
ladite anode et ladite cathode dans ledit bain,
- des moyens pour faire circuler un courant électrique entre ladite anode soluble
et ladite cathode de manière à dissoudre dans ledit bain le métal de ladite anode,
caractérisée en ce qu'elle comprend des moyens pour maintenir un gradient de densité
de bain dans ladite cellule adapté pour que, si D1 est la densité du bain au voisinage
de la cathode et si D2 est la densité du bain au voisinage de la partie la plus active
de l'anode, D2 > D1 et (D2 - D1 ) ≥ 100 g/l.
2. Installation selon la revendication 1 caractérisée en ce que les moyens pour maintenir
ledit gradient de densité comprennent la disposition de la cathode (3 ; 3' ; 3") dans
le bain à un niveau situé au dessus du niveau moyen de la partie la plus active d'anode
(2 ; 2'; 2") , la différence de niveau entre celui de la cathode et celui de la partie
la plus active d'anode étant adaptée pour maintenir ledit gradient de densité.
3. Installation selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisée en
ce que les moyens pour maintenir ledit gradient de densité comprennent des moyens
(5 ; 5") pour maintenir un gradient de température dans le bain adapté pour que, si
T1 est la température du bain au voisinage de la cathode et si T2 est la température
du bain au voisinage de la partie la plus active de l'anode, T1 > T2 et la différence
(T1 - T2) est adaptée pour maintenir ledit gradient de densité.
4. Installation selon la revendication 3 caractérisée en ce que (T1 - T2) > 15°C.
5. Installation selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisée en
ce que les moyens pour maintenir ledit gradient de densité comprennent :
- la disposition des moyens d'introduction de bain à enrichir adaptée pour introduire
le bain au dessus du niveau de la cathode dans ladite cellule d'électrodissolution,
- la disposition des moyens de prélèvement de bain enrichi adaptée pour prélever le
bain en dessous du niveau de la partie la plus active d'anode.
6. Installation selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisée en
ce que ladite cellule comprend un compartiment cathodique (6' ; 6") séparé du reste
du bain par une cloison qui traverse la surface du bain et s'étend en profondeur jusqu'au
niveau de la cathode.
7. Installation selon la revendication 6 lorsqu'elle dépend de la revendication 5 caractérisée
en ce que les moyens d'introduction de bain à enrichir sont adaptés pour introduire
du bain « neuf » ne contenant pas d'ions du métal oxydé dans le compartiment cathodique.
8. Installation selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisée en
ce que ladite cellule comprend au moins un compartiment anodique (7'A, 7'B ; 7") séparé
du reste du bain par une cloison qui traverse la surface du bain et s'étend en profondeur
jusqu'au dessus du niveau de la partie la plus active d'anode.
9. Installation selon la revendication 8 lorsqu'elle dépend de la revendication 5 caractérisée
en ce que les moyens d'introduction de bain à enrichir sont adaptés pour introduire
du bain dans le compartiment anodique.
10. Installation selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisée en
ce que ladite anode (2'; 2") est essentiellement formée de granules dudit métal.
11. Procédé de production de solution d'un métal comprenant les étapes consistant à :
- introduire, dans une cellule d'électro-dissolution dotée d'une anode soluble (2
; 2'; 2") à base dudit métal et d'une cathode insoluble (3 ; 3' ; 3") sans membrane
interposée, du bain d'électrolyte à enrichir en ions dudit métal de manière à maintenir
au moins partiellement immergées ladite anode et ladite cathode,
- faire circuler un courant électrique d'électro-dissolution entre ladite anode soluble
et ladite cathode de manière à dissoudre le métal dans ledit bain par oxydation de
ladite anode,
- prélever dans la cellule d'électro-dissolution du bain enrichi en ions dudit métal
constituant la solution dudit métal,
caractérisé en ce que, pendant ces étapes, on maintient dans le bain un gradient
de densité adapté pour que, si D1 est la densité du bain au voisinage de la cathode
et si D2 est la densité du bain du bain au voisinage de la partie la plus active de
l'anode, D2 > D1 et (D2 - D1 ) ≥ 100 g/l.
12. Procédé selon la revendication 11 caractérisé en ce que, pendant ces étapes, on maintient
dans le bain un gradient de température adapté pour que, si T1 est la température
du bain au voisinage de la cathode et si T2 est la température du bain du bain au
voisinage de la partie la plus active de l'anode, T1 > T2 et la différence (T1 - T2)
est adaptée pour maintenir ledit gradient de densité.
13. Procédé selon la revendication 12 caractérisé en ce que (T1 - T2) > 15°C.
14. Procédé selon l'une quelconque des revendications 11 à 13 caractérisé en ce que :
- on introduit le bain à enrichir au dessus du niveau de la cathode dans ladite cellule
d'électrodissolution,
- on prélève le bain enrichi en dessous du niveau la partie active d'anode,
- et, les débits d'introduction et de prélèvement étant approximativement égaux pour
maintenir un niveau approximativement constant de bain dans ladite cellule et définissant
le débit de renouvellement de bain,
ledit débit de renouvellement est adapté pour maintenir ledit gradient de densité.
15. Procédé selon l'une quelconque des revendications 11 à 14 caractérisé en ce que ledit
métal est à base d'étain.
16. Procédé selon la revendication 15 caractérisé en ce que ledit bain est choisi dans
le groupe comprenant les bains à base d'alcanes sulfoniques, d'aryl sulfonique, d'acide
sulfonique, d'acide sulfurique, les bains d'halogénure, les bains de fluosilicates,
et les bains de fluoborate.