[0001] L'invention a pour objet un chausson de confort pour chaussure de ski comprenant
un matériau visqueux fluable retenu entre deux couches de matériaux souples et de
retenue.
[0002] Un tel chausson est connu du brevet US 4 255 202. Les parties de ce chausson destinées
à entourer la cheville et la région malléolaire forment une poche contenant un matériau
visqueux fluable. Un tel chausson est destiné à être utilisé dans une coque de chaussure
rigide. Lors du chaussage d'une telle chaussure, la poche se déforme par le fluage
du matériau visqueux de manière à s'adapter à la morphologie du pied. Un tel chausson
présente donc l'avantage d'assurer simultanément une bonne tenue du pied et un confort
du pied dans la chaussure. De manière à bien remplir l'espace entre le pied et la
coque, la poche doit être relativement épaisse. Par ailleurs, pour épouser la forme
du pied, le fluage du matériau visqueux est important. Ceci a pour conséquence que
lors de l'essai d'une telle chaussure chez un détaillant, l'intéressé n'a pas immédiatement
une sensation de confort, mais doit attendre que la poche ait pris la forme convenable.
Déchaussé, le chausson ne reprend pas sa forme initiale, de sorte que lors d'un nouveau
chaussage, l'utilisateur n'aura à nouveau pas immédiatement une impression de confort.
[0003] Il est également connu, par exemple du brevet US 3 769 392, de remplir une poche
de chausson d'une mousse synthétique dont la polymérisation s'effectue in situ, la
chaussure étant chaussée par l'utilisateur.
[0004] Une telle mousse présente, en plus de l'inconvénient du chausson précédemment cité,
celui de durcir en vieillissant.
[0005] Du brevet US 5,784,807 on connaît une chaussure présentant un revêtement interne
constitué d'une enveloppe étanche définissant une pluralité de chambres communiquant
entre elles par d'étroits canaux, remplis d'un fluide présentant une certaine viscosité.
Lorsque cette enveloppe est soumise à la pression non uniforme du pied, le fluide
visqueux s'échappe des chambres soumises à la plus forte pression pour passer dans
des chambres moins sollicitées. Dans ce cas, également, l'enveloppe ne reprend pas
sa forme initiale sans qu'une pression soit exercée sur l'enveloppe.
[0006] La présente invention a pour but de réaliser un chausson présentant immédiatement
et de façon répétitive un sentiment de confort lors du chaussage.
[0007] A cet effet, le chausson selon l'invention est caractérisé en ce que le matériau
visqueux fluable est contenu et réparti en petits volumes élémentaires dans un matériau
élastiquement compressible.
[0008] Le matériau visqueux étant réparti en de petits volumes, relativement aux poches
selon l'art antérieur, chacun de ces petits volumes se déforme très rapidement, tandis
que le matériau élastiquement compressible s'adapte immédiatement à cette déformation,
de telle sorte que le chausson s'adapte quasi-instantanément à la morphologie du pied,
donnant cette impression recherchée de confort immédiat.
[0009] Après déchaussage, le matériau visqueux reprend sa forme initiale sous la poussée
du matériau élastiquement compressible qui l'entoure au moins partiellement. A nouveau,
compte tenu des petits volumes de matériau visqueux, ces volumes reprennent complètement
leur forme initiale et ceci relativement rapidement. Lors d'un nouveau chaussage,
l'utilisateur retrouve exactement la même impression de confort que lors du premier
chaussage. Ce sera également le cas si la chaussure est chaussée par une autre personne.
[0010] Le matériau visqueux est, de préférence, contenu dans des alvéoles et les dimensions
de ces alvéoles sont, de préférence, de l'ordre de grandeur de l'épaisseur du chausson.
[0011] Le matériau élastiquement compressible dans lequel sont formées les alvéoles est,
avantageusement, une couche intermédiaire de mousse.
[0012] Selon un mode d'exécution préféré de l'invention, les alvéoles traversent la couche
intermédiaire de mousse et sont fermées, d'un côté, par une couche de mousse ferme
constituant la face extérieure du chausson et, de l'autre côté, par une couche de
mousse tendre, constituant la face intérieure du chausson.
[0013] Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une structure de chausson selon l'invention.
[0014] La figure 1 en représente une vue en coupe.
[0015] La figure 2 représente un morceau du chausson vu de côté de la mousse intérieure,
cette mousse partiellement enlevée.
[0016] La structure représentée comprend une couche 1 de mousse ferme constituant le côté
extérieur du chausson, une couche intermédiaire 2 en mousse de fermeté moyenne présentant
une bonne élasticité et une couche de mousse 3, tendre et souple, constituant le côté
intérieur du chausson. La mousse 3 est une mousse dite de confort.
[0017] La couche intermédiaire de mousse 2 est perforée régulièrement de trous circulaires
formant des alvéoles cylindriques 4. L'épaisseur de la couche intermédiaire 2 est
d'environ 5 mm. Le diamètre des alvéoles 4 est d'environ 8 mm et la distance entre
les alvéoles est d'environ 3 mm. L'épaisseur totale du chausson est d'environ 10 mm.
La dimension des alvéoles 4 est donc de l'ordre de grandeur de l'épaisseur du chausson.
Les alvéoles 4 sont donc fermées d'un côté par la mousse 1 et, de l'autre côté, par
la mousse 3. Ces alvéoles 4 sont remplies d'un matériau visqueux fluant 5, par exemple
un gel, tel que du polyisobutène généralement chargé, en particulier de microsphères
ou de poudre de liège.
[0018] L'épaisseur de la couche de mousse intermédiaire peut être constante ou variable
sur l'étendue du chausson.
[0019] Lors du chaussage, le matériau visqueux se déforme relativement lentement, par fluage,
pour s'adapter à la morphologie du pied, cette déformation étant toutefois suffisamment
rapide pour donner une impression de confort. Par contre, le matériau visqueux se
comporte comme un matériau rigide lors de variations rapides de pression, comme c'est
le cas à ski lors de prise de carre ou de changement de carre, en assurant ainsi une
conduite précise du ski.
[0020] Lors du déchaussage, les alvéoles 4 reprennent progressivement leur forme initiale
en raison de l'élasticité de la mousse qui les entoure, remettant le chausson dans
sa configuration initiale à chaque chaussage.
[0021] Les alvéoles pourraient également être formées dans l'une des couches de mousse 1
ou 3, c'est-à-dire dans une partie de l'épaisseur de la mousse. Dans ce cas, il n'y
a donc pas de couche intermédiaire.
[0022] Dans une version plus sophistiquée, la mousse intermédiaire peut être moulée ou thermoformée
de manière à présenter une forme anatomique, puis ensuite perforée pour former des
alvéoles.
1. Chausson de confort pour chaussure de ski, comprenant un matériau visqueux fluable
(5) retenu entre deux couches (1, 3) de matériau souple de retenue, caractérisé en
ce que le matériau visqueux fluable (5) est contenu et réparti en petits volumes élémentaires
(4) dans un matériau élastiquement compressible (2).
2. Chausson selon la revendication 1, caractérisé en ce que le matériau visqueux fluable
est contenu dans des alvéoles (4).
3. Chausson selon la revendication 2, caractérisé en ce que les dimensions des alvéoles
(4) sont de l'ordre de grandeur de l'épaisseur du chausson.
4. Chausson selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que le matériau élastiquement
compressible (2) est une couche intermédiaire de mousse.
5. Chausson selon la revendication 4, caractérisé en ce que la mousse intermédiaire présente
une épaisseur constante.
6. Chausson selon la revendication 4, caractérisé en ce que la mousse intermédiaire présente
une épaisseur variable.
7. Chausson selon la revendication 3, caractérisé en ce que les alvéoles (4) traversent
une couche intermédiaire de mousse (2) et sont fermées, d'un côté, par une couche
de mousse ferme (1) constituant la face extérieure du chausson et, de l'autre côté,
par une couche de mousse tendre (3) constituant la face intérieure du chausson.
8. Chausson selon la revendication 2 ou 3, caractérisé en ce que l'une au moins des couches
de matériau de retenue est une mousse et que les alvéoles sont formées dans cette
couche de mousse.