[0001] La présente invention concerne un dispositif pour appliquer un retard à des signaux
optiques, en particulier à des signaux véhiculés dans un système de transmission de
données par voie optique.
[0002] Pour certaines applications dans des systèmes de télécommunication optiques, il est
important de pouvoir retarder des signaux optiques de manière précise et continue
dans une plage dynamique très courte. Par exemple, pour des signaux binaires dont
on veut pouvoir ajuster un retard sur une durée de l'ordre du temps bit, avec un débit
de 40Gbit/s, cela revient à une plage d'une durée de 25ps environ.
[0003] De telles caractéristiques de retard sont par exemple utiles pour réaliser une conversion
de signaux WDM (pour "wavelength division multiplexing", c'est-à-dire multiplexage
en longueur d'onde) en signaux TDM (pour "time division multiplexing", c'est-à-dire
multiplexage temporel).
[0004] Une autre application est la régénération de signaux WDM selon laquelle les canaux
spectraux sont resynchronisés entre eux avant de subir une modulation synchrone de
remise en forme au moyen d'un modulateur commun.
[0005] Pour appliquer des retards, on connaît par exemple des articles N.V. JESPERSEN, A.C.
HEATH and E.S. ROLLER, SPIE, vol 756, p 156 (1987) et P.R. HERCZFELD et al., "Wide-band
true time delay phase shifter devices", Proc.IEEE MTT-5 International Microwave Symposium
Digest, Las Vegas, Na., June 1987, PP 603-606, des lignes à retard permettant d'obtenir
un changement du retard par élongation de fibre retardatrice.
[0006] En effet, l'enroulement d'une fibre optique sur un mandrin piézoélectrique donne
un moyen de commander la longueur d'une fibre par une commande électrique. Des variations
relatives de longueur de l'ordre de 10
-3 pourraient être obtenues par cette méthode, ce qui permettrait d'atteindre un retard
de 100 ps avec quelques dizaines de mètres de fibre. Une telle ligne à retard permet
donc d'obtenir continûment des retards.
[0007] Toutefois, divers inconvénients de cette solution sont à noter : les hautes tensions
de commande nécessaires (de l'ordre du kilovolt), l'hystérésis de l'élongation piézoélectrique,
et aussi le fait que le temps de réponse est élevé car la bande passante de la commande
du retard est limitée par l'inertie mécanique du mandrin (au mieux quelques dizaines
de kilohertz). Une telle ligne à retard présente de plus une consommation importante
d'énergie en régime dynamique, cette consommation étant due aux fortes capacités des
éléments piézoélectriques. En outre, un tel dispositif n'étant pas constitué par la
seule longueur de fibre nécessaire mais aussi par le mandrin piézoélectrique, son
poids est important.
[0008] Une autre solution connue consiste à utiliser une ligne à retard contrôlée thermiquement
avec une sensibilité de typiquement 50ps/°C.km. Ainsi, une plage de retard de 25ps
peut être couverte avec une fibre de 50m de longueur et un dispositif thermostatique
dont la température peut être ajustée sur une plage de 10°C.
[0009] Cependant, cette solution présente une inertie considérable et pose de sérieux problèmes
de stabilisation en température.
[0010] La présente invention vise à pallier les problèmes des dispositifs précités en proposant
un dispositif d'application d'un retard qui soit aisé à l'utilisation, précis et qui
ne présente qu'une très faible inertie.
[0011] Un but supplémentaire de l'invention vise à fournir un dispositif dont les performances
ne sont que très peu dépendantes de la polarisation des signaux optiques fournis à
l'entrée.
[0012] A cet effet, l'invention a pour objet un dispositif d'application d'un retard pour
signaux optiques ayant la forme d'une modulation d'une onde porteuse possédant une
longueur d'onde centrale, caractérisé en ce qu'il comprend :
- un premier modulateur de phase prévu pour recevoir un signal optique d'entrée porté
par une longueur d'onde centrale initiale et apte à appliquer une première modulation
de phase à l'onde porteuse dudit signal d'entrée de façon à fournir un premier signal
intermédiaire porté par une longueur d'onde centrale modifiée,
- un élément dispersif retardateur présentant une dispersion chromatique, disposé pour
recevoir ledit premier signal intermédiaire et fournir un second signal intermédiaire,
et
- un second modulateur de phase disposé pour recevoir ledit second signal intermédiaire
et apte à appliquer une seconde modulation de phase à l'onde porteuse dudit second
signal intermédiaire pour fournir un signal de sortie porté par ladite longueur d'onde
centrale initiale.
[0013] Le dispositif selon l'invention peut présenter une ou plusieurs des caractéristiques
suivantes :
- il comprend en outre une unité de commande des premier et second modulateurs de phase,
apte à ajuster les profondeurs des modulations de phase appliquées respectivement
au signal d'entrée et au second signal intermédiaire;
- le signal d'entrée étant un signal binaire présentant un temps bit déterminé, l'unité
de commande est prévue pour commander les premier et second modulateurs de phase périodiquement
avec une période égale à ce temps bit;
- la profondeur maximale de modulation de phase applicable respectivement au signal
d'entrée et au second signal intermédiaire et/ou la dispersion chromatique de l'élément
dispersif retardateur sont choisies de manière à obtenir une plage de retard qui est
au moins égale à ce temps bit;
- il comprend en outre des moyens aptes à modifier la dispersion chromatique de l'élément
dispersif retardateur;
- chacun des premier et second modulateurs de phase est choisi pour appliquer aux signaux
optiques des modulations de phase sensiblement indépendantes de l'état de polarisation
de ces signaux.
[0014] Ainsi, l'invention exploite la propriété des milieux dispersifs, tels que les fibres
dispersives ou les fibres à réseau de Bragg photo-inscrit , d'imposer à une onde optique
les traversant une vitesse de propagation qui est fonction de la longueur d'onde (ou
de la fréquence optique) de cette onde. Grâce au premier modulateur de phase, on peut
ajuster une modification appliquée à la longueur d'onde de l'onde porteuse des impulsions
constituant un signal optique d'entrée et régler ainsi le temps de propagation de
ces impulsions dans le milieu dispersif retardateur. Par une modulation de phase opposée,
le second modulateur de phase permet de rétablir la longueur d'onde à sa valeur initiale.
[0015] On peut noter que cette solution est bien adaptée aux signaux optiques présentant
une modulation d'amplitude de type RZ car la modulation de phase à appliquer peut
être mise en oeuvre très simplement à partir d'un signal d'horloge ayant la fréquence
bit. Pour d'autre types de modulation tels que la modulation d'amplitude de type NRZ,
on ajoute des contraintes au niveau des modulateurs de phase du fait que la variation
maximale de phase à appliquer est plus importante.
[0016] Pour les signaux classiques mentionnés ci-dessus, on sait par ailleurs que les milieux
dispersifs ont pour effet d'élargir les impulsions optiques. Aussi la présence d'un
élément dispersif dans le dispositif selon l'invention doit être pris en compte dans
certains cas où il est nécessaire que la dispersion chromatique de l'élément dispersif
retardateur soit importante pour assurer une large plage de retard. Une compensation
sera à prévoir en particulier si, à cause de cette dispersion chromatique, les impulsions
en sortie du milieu dispersif retardateur présentent des largeurs incompatibles avec
la modulation de phase exercée par le second modulateur.
[0017] On rappelle que le coefficient de dispersion chromatique D d'un milieu est lié à
sa constante de propagation β par la relation :

où ω est la pulsation de l'onde optique et c la vitesse de la lumière dans le
vide.
[0018] D'une façon générale, le coefficient D pourra être positif, nul ou négatif selon
la longueur d'onde et le milieu utilisé. Par exemple pour les fibres standard, la
dispersion chromatique vaut environ +17 ps/(km.nm) pour une longueur d'onde de 1,5
µm.
[0019] On définit pour un élément dispersif homogène ou non, par exemple une liaison comportant
une fibre dispersive, une valeur de dispersion chromatique qui peut s'exprimer mathématiquement
par la formule :

où z est l'abscisse de points placés le long du milieu dispersif, D(z) est son
paramètre de dispersion chromatique à abscisse z, l'intégrale qui exprime la dispersion
DL étant calculée le long du chemin de propagation des ondes dans le milieu dispersif.
[0020] De même, lorsqu'une liaison est constituée de plusieurs éléments dispersifs couplés
en cascade, on peut définir pour cette liaison une dispersion chromatique cumulée
qui est la somme algébrique des dispersions chromatiques des différents éléments qui
forment la liaison.
[0021] Aussi pour résoudre l'éventuel problème d'élargissement les impulsions optiques mentionné
ci-dessus, le dispositif selon l'invention peut comporter en outre un second élément
dispersif disposé pour fournir au premier modulateur de phase le signal d'entrée à
partir d'un signal optique à retarder, ce second élément dispersif présentant une
dispersion chromatique de signe opposé à celui de la dispersion chromatique présentée
par l'élément dispersif retardateur, et dont la valeur absolue est inférieure à celle
de l'élément dispersif retardateur.
[0022] Grâce à cette disposition, il est assuré que la valeur absolue de la dispersion chromatique
cumulée évaluée à partir du signal à retarder jusqu'à chacun des modulateurs de phase
reste inférieure à la valeur absolue de la dispersion chromatique de l'élément dispersif
retardateur.
[0023] Bien entendu les dispositions précédentes impliquent que le signal à retarder ne
présente pas d'élargissements de ses impulsions dus à un élément dispersif situé en
amont, c'est-à-dire une liaison de transmission dispersive telle qu'une fibre standard.
[0024] Dans le cas contraire, le dispositif selon l'invention comporte un second élément
dispersif disposé pour fournir audit premier modulateur de phase ledit signal d'entrée
à partir d'un signal émis par une liaison optique, ledit second élément dispersif
présentant une dispersion chromatique telle que la dispersion chromatique cumulée
de ladite liaison optique et dudit second élément dispersif soit de signe opposé à
celui de la dispersion chromatique présentée par ledit élément dispersif retardateur,
la valeur absolue de ladite dispersion chromatique cumulée étant inférieure à celle
de l'élément dispersif retardateur.
[0025] La présence du second élément dispersif n'est toutefois indispensable que si la dispersion
chromatique cumulée en amont de chacun des modulateurs de phase, évaluée à partir
du signal à retarder ou du signal émis est suffisante pour élargir sensiblement les
impulsions. Un autre cas où on peut se passer du second élément dispersif est celui
où le signal d'entrée est constitué d'un train d'impulsions de type soliton, alors
que la dispersion chromatique de l'élément dispersif retardateur est positive.
[0026] L'invention a également pour objet un convertisseur de signaux optiques multiplexés
en longueur d'onde en signaux optiques multiplexés temporellement comportant au moins
un dispositif tel que défini ci-dessus.
[0027] D'autres avantages et caractéristiques apparaîtront à la lecture de la description
suivante, donnée à titre d'exemple non limitatif et se référant aux figures sur lesquelles
:
- la figure 1 est un schéma synoptique du dispositif selon l'invention;
- les figures 2 et 3 représentent des chronogrammes permettant d'expliquer le fonctionnement
du dispositif selon l'invention;
- la figure 4 est un schéma synoptique montrant un convertisseur de signaux optiques
WDM en signaux optiques TDM.
[0028] La figure 1 représente un dispositif 1 d'application d'un retard selon l'invention.
A titre d'illustration, le dispositif est disposé en aval d'une ligne de transmission
SF de signaux optiques émis E.
[0029] Le dispositif 1 comprend un premier modulateur de phase optique 10 recevant un signal
optique d'entrée S1 porté par une longueur d'onde centrale initiale. Ce modulateur
10 est apte à appliquer une première modulation de phase à l'onde porteuse du signal
S1 de façon à fournir un signal intermédiaire S2 porté par une longueur d'onde centrale
modifiée.
[0030] La sortie du modulateur de phase 10 est couplée à un élément dispersif 12 constitué
par exemple d'une fibre optique dispersive.
[0031] Cette fibre 12 joue le rôle de la fibre retardatrice car elle présente une dispersion
DL1 ayant pour effet que le temps de propagation du signal S2 la traversant soit fonction
du décalage de la longueur d'onde centrale appliqué par le premier modulateur de phase
10.
[0032] Le signal issu de la fibre 12 constitue un second signal intermédiaire S3 qui est
reçu par un second modulateur de phase 14 couplé à la sortie de la fibre retardatrice
12.
[0033] Le second modulateur de phase 14 est sensiblement identique au premier modulateur
10, mais il est prévu pour réaliser une modulation de phase complémentaire de celle
effectuée par le premier modulateur 10, ceci afin de recaler sur la longueur d'onde
centrale initiale la longueur d'onde centrale du signal S4 fourni en sortie.
[0034] Une unité de commande 16 associée aux modulateurs de phase 10 et 14 est destinée
à leur appliquer des tensions de commande appropriées. Pour synchroniser les commandes,
l'unité 16 reçoit un signal représentatif de la modulation du signal S1, comme symbolisé
par la flèche en pointillés.
[0035] Les éléments constitutifs du dispositif mentionnés ci-dessus sont des composants
bien connus dans le domaine des transmissions optiques.
[0036] Comme modulateurs de phase, on choisira de préférence des composants conçus pour
être insensibles à la polarisation, c'est-à-dire qui appliquent aux ondes optiques
qui les traversent une même modulation de phase, quel que soit l'état de polarisation
de ces ondes.
[0037] Par ailleurs, pour réaliser l'élément dispersif 12, plutôt qu'une fibre dispersive
usuelle, il est préférable d'utiliser un composant à base de fibre munie d'un réseau
de Bragg photo-inscrit à période variable (dit réseau "chirpé"). On rappelle que ces
composants fonctionnent en réflexion et imposent au composantes spectrales d'une onde
injectée des chemins optiques fonction de leurs longueurs d'onde. Pour une valeur
de dispersion chromatique donnée, ces composants présentent l'avantage que la longueur
de fibre nécessaire est beaucoup plus faible que celle d'une fibre dispersive usuelle.
Il en résulte un fonctionnement bien plus stable vis-à-vis des fluctuations de température.
[0038] Les chronogrammes représentés sur les figures 2 et 3 vont permettre d'expliquer le
principe de fonctionnement du dispositif selon l'invention.
[0039] La figure 2 correspond à un cas où le signal d'entrée S1 a la forme d'une modulation
d'amplitude quelconque d'une onde porteuse dont la longueur d'onde correspond à une
pulsation ω0. Le chronogramme (a) montre un exemple de variations en fonction du temps
t de l'amplitude du signal S1.
[0040] En sortie du modulateur 10, le signal S2 présente une modulation d'amplitude analogue
et peut s'exprimer en fonction du temps t sous la forme :

où A(t) est l'amplitude modulée, ω0 la pulsation du signal d'entrée S1 et Δϕ le
décalage de phase entre les signaux S2 et S1 créé par le modulateur.
[0041] Si la commande appliquée au modulateur 10 n'est pas modulée, S2 conserve la pulsation
ω0 du signal d'entrée S1.
[0042] Si par contre la commande est modulée, Δϕ varie en fonction du temps et la pulsation
de S2 devient :

[0043] Ainsi, en appliquant au modulateur 10 une commande telle que les variations en fonction
du temps t du décalage de phase Δϕ présentent une pente d(Δϕ)/dt non nulle, la pulsation
ω de l'onde porteuse de S2 est décalée par rapport à ω0 d'une valeur proportionnelle
à cette pente. En particulier, si cette pente est constante, le décalage entre ω et
ω0 est constant.
[0044] En pratique, comme on ne peut pas augmenter ou diminuer indéfiniment la phase, on
module le décalage de phase Δϕ de sorte que ce décalage présente la pente requise
pendant chaque impulsion du signal d'entrée S1, un décalage opposé étant produit pendant
les niveaux bas de puissance optique du signal. Une telle modulation de phase à pente
sensiblement constante pendant les impulsions est représentée sur le chronogramme
(b) . Il en résulte la variation en fonction du temps t de la pulsation ω, représentée
sur le chronogramme (c).
[0045] L'unité de commande doit créer une modulation de phase synchronisée avec la modulation
d'amplitude du signal d'entrée S1, comme schématisé par la flèche en pointillés sur
la figure 1. En cas de besoin, pour tenir compte du temps de traitement électronique
par l'unité 16, on pourra prévoir de retarder le signal S1 d'un retard fixe approprié
15, avant de l'injecter dans le modulateur 10.
[0046] Par rapport à un signal qui n'aurait pas subit la modulation de phase, les impulsions
du signal S3 issues de la fibre retardatrice 12 présentent un retard ou une avance
proportionnel(le) aux valeurs absolues de la dispersion chromatique DL1 de la fibre
retardatrice et du décalage entre les pulsations ω et ω0. De plus, on obtiendra un
retard ou une avance selon les signes de la dispersion chromatique DL1 et du décalage
entre les pulsations.
[0047] La modulation de phase effectuée par le second modulateur de phase 14 qui est simplement
complémentaire de celle du premier modulateur n'a pas été représentée sur la figure.
[0048] Ainsi le retard relatif appliqué au signal d'entrée est fonction de trois paramètres
qui sont :
- le coefficient de dispersion chromatique D de la fibre retardatrice,
- sa longueur, et
- la pente d (Δϕ)/dt du décalage de phase Δϕ en fonction du temps t.
[0049] Il est donc possible de déterminer la plage de variation du retard par le choix du
type de fibre dispersive et de sa longueur, et par la pente en fonction du temps de
la commande du modulateur 10.
[0050] Pour ajuster dynamiquement le retard, on peut agir dynamiquement sur la dispersion
chromatique DL1, par exemple de façon connue en soi, par allongement et/ou contraction
commandé(s) de la fibre au moyen d'un actionneur électromécanique. Toutefois un ajustement
par la commande du modulateur peut être préférable pour des raisons de rapidité et
de précision. Dans ce cas, l'unité de commande 16 doit appliquer aux modulateurs de
phase 10 et 14 les tensions de commande appropriées pour ajuster les profondeurs des
modulations de phase.
[0051] La figure 3 correspond à un cas où le signal d'entrée S1 (chronogramme (a)) présente
un format de modulation de type RZ rythmé par une horloge de période T définissant
le temps bit. Dans ce cas, la modulation de phase peut prendre la forme d'une variation
périodique de période T, idéalement en forme de dents de scie, dont les fronts montants
(ou descendants) sont calés à l'intérieur des impulsions du signal. Il conviendra
de prévoir des moyens de retard électriques ou optiques pour synchroniser les signaux
de commande des modulateurs 10 et 14 de sorte que les impulsions du signal RZ d'entrée
S1 soient centrées sur les partie respectivement croissantes (ou décroissantes) et
décroissantes (ou croissantes) des variations de phase exercées respectivement par
les modulateurs.
[0052] En pratique, surtout à haut débit, il est plus facile d'obtenir des tensions de commande
électrique qui présentent des modulations sensiblement sinusoïdales, dérivées d'un
signal d'horloge ayant la fréquence bit, comme représenté sur le chronogramme (b).
Si ce signal d'horloge n'est pas disponible au niveau du dispositif, il peut être
créé à partir du signal d'entrée S1 au moyen d'un dispositif de récupération d'horloge
prévu dans l'unité de commande 16, comme schématisé par la flèche en pointillés sur
la figure 1.
[0053] Comme on peut le voir schématiquement sur le chronogramme (c), le décalage de pulsation
n'est pas constant mais ses fluctuations seront d'autant moins sensibles que les impulsions
du signal sont étroites.
[0054] Comme exposé précédemment, si la dispersion chromatique de la fibre retardatrice
12 doit être prise en compte pour limiter l'élargissement des impulsions du signal
S3 appliqué au second modulateurs de phase 14, on prévoit un élément dispersif de
précompensation 11 disposé en amont du premier modulateur de phase 10. Ce second élément
dispersif 11 fournit comme signal d'entrée S1 un signal précompensé obtenu à partir
du signal optique S0 à retarder.
[0055] L'élément dispersif de précompensation 11 présente une dispersion chromatique DL2
de signe opposé à celui de la dispersion chromatique DL1 présentée par l'élément dispersif
retardateur 12, et dont la valeur absolue est inférieure à celle de l'élément dispersif
retardateur 12.
[0056] Un compromis est atteint lorsque les modulateurs de phase reçoivent des impulsions
ayant subi sensiblement le même élargissement. Pour cela, on prévoira que le second
élément dispersif 11 présente une dispersion chromatique DL2 dont la valeur absolue
est sensiblement égale à la moitié de celle DL1 de l'élément dispersif retardateur
12.
[0057] Bien entendu, la présence du second élément dispersif n'est indispensable que si
la dispersion chromatique cumulée en amont de chacun des modulateurs de phase, évaluée
à partir du signal à retarder ou du signal émis est suffisante pour élargir sensiblement
les impulsions.
[0058] Par ailleurs, le problème d'élargissement dû à l'élément dispersif retardateur peut
être absent ou du moins atténué si le signal d'entrée est constitué d'un train d'impulsions
de type soliton ou s'en rapprochant. En effet, à condition de choisir un élément dispersif
retardateur présentant une dispersion chromatique positive, il se produit dans cet
élément une compensation de l'élargissement des impulsions dû à la dispersion chromatique
par des effets non linéaires (effet Kerr). Il convient toutefois que l'amplitude des
impulsions du signal injecté dans l'élément dispersif retardateur soient suffisamment
élevée pour faire apparaître les phénomènes non linéaires. En cas de besoin, on peut
prévoir un amplificateur optique 17 en amont de l'élément dispersif retardateur.
[0059] Dans un autre contexte où le signal disponible au niveau du dispositif de retard
est un signal reçu après transmission dans une liaison optique dispersive SF, telle
qu'une fibre standard, ce signal peut présenter des élargissements dont il faut tenir
compte.
[0060] Dans ce cas le second élément dispersif 11 sera disposé entre l'extrémité de la liaison
optique SF et le premier modulateur de phase 10, et sa dispersion chromatique DL2
sera choisie de sorte que la dispersion chromatique cumulée DL0 + DL2 de la liaison
optique SF et du second élément dispersif 11 soit de signe opposé à celui de la dispersion
chromatique DL1 présentée par l'élément dispersif retardateur 12, et tel que la valeur
absolue de cette dispersion chromatique cumulée soit inférieure à celle de l'élément
dispersif retardateur 12.
[0061] De façon analogue au cas précédent, pour que les modulateurs de phase reçoivent des
impulsions ayant subi sensiblement le même élargissement, on prévoira que le second
élément dispersif 11 présente une dispersion chromatique DL2 telle que la valeur absolue
de la dispersion chromatique cumulée soit sensiblement égale à la moitié de celle
DL1 de l'élément dispersif retardateur 12.
[0062] Enfin, dans le cas où le dispositif selon l'invention doit fournir un signal dont
les impulsions ne sont pas élargies, comme c'est le cas pour la conversion WDM-TDM,
on prévoira avantageusement un troisième élément dispersif de compensation 13 disposé
pour recevoir le signal de sortie S4 et fournir un signal de sortie compensé S5.
[0063] Ce troisième élément dispersif 13 sera choisi pour présenter une la dispersion chromatique
DL3 telle que la dispersion chromatique cumulée du second élément dispersif 11, de
l'élément dispersif retardateur 12, du troisième élément dispersif de compensation
13 et le cas échéant de la liaison optique SF soit sensiblement nulle.
[0064] La figure 4 montre un convertisseur de signaux optiques multiplexés en longueur d'onde
en signaux optiques multiplexés temporellement. Ce convertisseur comprend une liaison
d'entrée 17 d'un signal multiplexé en longueur d'onde, également appelé signal WDM.
Pour des raisons de clarté, il est supposé que le signal WDM est constitué de deux
canaux correspondant respectivement à une première composante spectrale à la longueur
d'onde λ1 et à une seconde composante spectrale à la longueur d'onde λ2, ayant chacune
la forme d'une modulation au format RZ.
[0065] La liaison d'entrée 17 est couplée à une entrée d'un démultiplexeur 18 dont une sortie
est couplée à une liaison optique 20 pour véhiculer la composante spectrale de longueur
d'onde λ1, et dont l'autre sortie est couplée à une liaison optique 22 pour véhiculer
la composante spectrale de longueur d'onde λ2.
[0066] Dans la liaison optique 20 est disposé un dispositif 1 selon l'invention afin de
pouvoir appliquer à la composante spectrale y circulant λ1 un retard permettant d'entrelacer
temporellement les deux composantes spectrales.
[0067] En aval du dispositif 1, les liaisons 20 et 22 sont optiquement couplées. Les composantes
spectrales se retrouvant sur une même liaison optique sont introduites dans une unité
40 de conversion de la longueur d'onde. Cette unité 40 convertit aussi bien les signaux
de longueur d'onde λ1 que ceux de longueur d'onde λ2 en un signal optique de longueur
d'onde λout constituant le signal TDM.
[0068] Le signal de commande du dispositif 1 selon l'invention est obtenu en prélevant aussi
bien sur la liaison optique 20 que sur la liaison optique 22, une faible partie des
signaux optiques issus du démultiplexeur 18 et en introduisant ces signaux prélevés
dans des dispositifs respectivement 30 et 32 de récupération de signal d'horloge.
[0069] Les sorties respectives des circuits 30 et 32 sont raccordées à un amplificateur
différentiel 35 ou un comparateur de phase dont la sortie fournit au dispositif 1
selon l'invention un signal de consigne de manière que les impulsions optiques dans
les deux liaisons 20 et 22 soient temporellement décalés, de préférence de la moitié
de la durée d'un bit, les unes par rapport aux autres avant la conversion de longueur
d'onde dans l'unité 40.
[0070] En variante, la récupération du signal d'horloge pourrait être obtenue à partir du
signal issu du dispositif 1.
[0071] Bien entendu, si le signal WDM présente plus que deux canaux, il suffit d'adapter
le démultiplexeur et de prendre comme référence une liaison optique avec son signal
d'horloge, les signaux optiques dans les autres liaisons en sortie du démultiplexeur
étant respectivement retardées d'un sous-multiple de la durée d'un bit par rapport
au signal d'horloge de référence.
1. Dispositif d'application d'un retard pour signaux optiques ayant la forme d'une modulation
d'une onde porteuse possédant une longueur d'onde centrale, caractérisé en ce qu'il
comprend :
- un premier modulateur de phase (10) prévu pour recevoir un signal optique d'entrée
(S1) porté par une longueur d'onde centrale initiale et apte à appliquer une première
modulation de phase à l'onde porteuse dudit signal d'entrée (S1) de façon à fournir
un premier signal intermédiaire (S2) porté par une longueur d'onde centrale modifiée,
- un élément dispersif retardateur (12) présentant une dispersion chromatique (DL1),
disposé pour recevoir ledit premier signal intermédiaire (S2) et fournir un second
signal intermédiaire (S3), et
- un second modulateur de phase (14) disposé pour recevoir ledit second signal intermédiaire
(S3) et apte à appliquer une seconde modulation de phase à l'onde porteuse dudit second
signal intermédiaire (S3) pour fournir un signal de sortie (S4) porté par ladite longueur
d'onde centrale initiale.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comprend en outre une
unité de commande (16) desdits premier (10) et second (14) modulateurs de phase, apte
à ajuster les profondeurs des modulations de phase appliquées respectivement audit
signal d'entrée (S1) et audit second signal intermédiaire (S3).
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que ledit signal d'entrée étant
un signal binaire présentant un temps bit déterminé (T), ladite unité de commande
(16) est prévue pour commander lesdits premier (10) et second (14) modulateurs de
phase périodiquement avec une période égale audit temps bit (T).
4. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que la profondeur maximale
de modulation de phase applicable respectivement audit signal d'entrée (S1) et audit
second signal intermédiaire (S3) et/ou la dispersion chromatique dudit élément dispersif
retardateur (12) sont choisies de manière à obtenir une plage de retard qui est au
moins égale audit temps bit (T).
5. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comprend en outre des
moyens aptes à modifier la dispersion chromatique (DL1) dudit élément dispersif retardateur
(12).
6. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que
chacun desdits premier (10) et second (14) modulateurs de phase est choisi pour appliquer
aux signaux optiques des modulations de phase sensiblement indépendantes de l'état
de polarisation de ces signaux.
7. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce qu'il
comporte un second élément dispersif (11) disposé pour fournir audit premier modulateur
de phase (10) ledit signal d'entrée (S1) à partir d'un signal optique (S0) à retarder,
ledit second élément dispersif (11) présentant une dispersion chromatique (DL2) de
signe opposé à celui de la dispersion chromatique (DL1) présentée par ledit élément
dispersif retardateur (12), et dont la valeur absolue est inférieure à celle dudit
élément dispersif retardateur (12).
8. Dispositif selon la revendication 7, caractérisé en ce que ledit second élément dispersif
(11) présente une dispersion chromatique (DL2) dont la valeur absolue est sensiblement
égale à la moitié de celle (DL1) dudit élément dispersif retardateur (12).
9. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce qu'il
comporte un second élément dispersif (11) disposé pour fournir audit premier modulateur
de phase (10) ledit signal d'entrée (S1) à partir d'un signal émis (E) par une liaison
optique (SF), ledit second élément dispersif (11) présentant une dispersion chromatique
(DL2) telle que la dispersions chromatique cumulée (DL0, DL2) de ladite liaison optique
(L) et dudit second élément dispersif (11) soit de signe opposé à celui de la dispersion
chromatique (DL1) présentée par ledit élément dispersif retardateur (12), la valeur
absolue de ladite dispersion chromatique cumulée étant inférieure à celle dudit élément
dispersif retardateur (12).
10. Dispositif selon la revendication 9, caractérisé en ce que la valeur absolue de ladite
dispersion chromatique cumulée est sensiblement égale à la moitié de celle dudit élément
dispersif retardateur (12).
11. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 7 à 10, caractérisé en ce qu'il
comporte un troisième élément dispersif de compensation (13) disposé pour recevoir
ledit signal de sortie (S4) et fournir un signal de sortie compensé (S5).
12. Convertisseur de signaux optiques multiplexés en longueur d'onde en signaux optiques
multiplexés temporellement, comportant au moins un dispositif (1) d'application d'un
retard à un desdits signaux optiques multiplexés en longueur d'onde, caractérisé en
ce que ledit dispositif (1) est conforme à l'une quelconque des revendications 1 à
11.